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Samedi 05 mars c’est encore plus de 1000 personnes qui ont répondus à l’appel de la “Coordination Santé du Pays de Guingamp” impulsée par des syndicats et le comité de défense de l’hopital public de Guingamp.

 

C’est une bonne mobilisation qui après celle de décembre maintient la pression. L’Agence Régionale de Santé ne travaillant que sur un seul scénario : celui de la réduction de l’offre de soins, de la suppression de la maternité, et d’une moins grande amplitude horaire de la chirurgie.

Les militants indépendantistes de gauche ont bien évidemment participé à la mobilisation. Les femmes ont choisis d’attirer l’attention sur un problème que poserait la réduction de l’offre de soin à Guingamp et notamment de la chirurgie : la remise en cause de l’accès à l’IVG .

Le texte suivant a été diffusé à la presse et sous forme de tracts dans le cortège

: “Nous sommes pour le maintien de la chirurgie H24 à l’hôpital et bien évidemment pour la défense de la maternité. A quelques jours du 8 mars journée internationale de lutte pour les droits des femmes nous voulons rappeler que la fermeture de la chirurgie signifierait aussi la remise en cause de l’accès à l’IVG sur cette partie du Trégor. C’est inacceptable pour les femmes qui ont lutté pour la légalisation de l’avortement. La logique libérale de l’ARS qui devrait être sous compétence régionale, fragilise l’accès à ce droit fondamental. C’est un motif de mobilisation supplémentaire pour la défense du service public de santé partout en Bretagne.

 

 

 

 

Si la coordination et ses composantes peuvent se réjouir du niveau de mobilisation maintenue on peut légitimement s’interroger sur le saut qualitatif que devront faire les opposants à la fermeture des services si ils et elles veulent vraiment construire un rapport de forces victorieux et ne pas laisser le terrain aux seuls élus de l’Agglomération.

Le 21 janvier dernier les manifestants avaient envahi la salle de réunion de l’hopital où Mr Rosseti  expert en restructuration mandaté par l’ARS était venu rencontré la direction de l’hôpital. C’est vers de genre d’actions qu’il faut s’orienter, si on veut gagner…

 

Le collectif “Palestine Vaincra” implanté à Toulouse en Occitanie est la cible d’une procédure de dissolution impulsée par Macron/Darmanin pour répondre aux exigences de l’extreme-droite sioniste. Dans le document qui notifie la procédure de dissolution administrative, la large partie des faits reprochés s’apparentent à un délit d’opinion puisque leurs sont reprochés des points  comme la lutte contre le colonialisme, le boycott d’Israel et la solidarité avec les prisonniers politiques Palestiniens dont Georges Ibrahim Abdallah détenu par la France depuis 1984

Ce sont des causes que nous partageons avec “Palestine Vaincra”, et nous joignons notre voix à celles de nombreuses organisations et personnes contre celle nouvelle attaque, après celle contre “Nantes Révoltée” en Bretagne contre une composante de la gauche révolutionnaire dans l’état français.

Nous invitons notre militance, nos camarades de luttes à participer à la campagne de solidarité, en diffusant l’info , esignant la pétition en ligne , en multipliant les initiatives de solidarité avec la Palestine occupée.

War-Sav ( Pour L’Organisation de la Gauche Indépendantiste ).

 

Communiqué  sur la Guerre en Ukraine en tant qu’Indépendantistes de Gauche.

Ni Poutine ni OTAN !

Nous ne pouvons rester indifférents à la situation faite aux peuples d’Ukraine par la Russie de Poutine et pour répondre à ceux et celles qui nous sollicitent pour des manifestations pacifistes nous souhaitons faire connaître notre point de vue.

Il est motivé par le désir de produire à notre modeste niveau un discours permettant l’expression autonome des intérêts des travailleurs et des peuples avec ou sans état spécifique, intérêts qui sont antagoniques avec ceux de la bourgeoisie internationale qui va tirer profit de la situation de guerre inter-impérialiste.

En tant qu’anti-impérialistes :

Rien ne saurait justifier l’agression impérialiste de la Russie en Ukraine, notre premier souhait est que les actions militaires cessent et que cessent la surenchère militariste et ce de tous les cotés. Si Poutine et sa clique sont bien les agresseurs, nous ne sommes pas dupes de l’intérêt et de la responsabilité des institutions européennes et des états membres de l’OTAN dans cet épisode de tensions entre deux impérialismes.

Nous souhaitons rappeler que la Turquie est membre de l’OTAN et a pu à ce titre envahir le Rojava démocratique à Afrin défendu par la résistance Kurde en février 2018 sans que cela suscite beaucoup d’émoi chez ses partenaires de l’Alliance Atlantique dont la France. Erdogan, le dirigeant turc fasciste qui pactise avec DAESH contre la résistance kurde demande lui aussi une réponse plus forte de l’OTAN et de l’UE contre la Russie, tous comme certains courants de gauche en Europe de l’Ouest et surtout en France….Se rendent elles comptent ces organisations de cette situation ?

 

 

Et il n’y a jamais eu de sanctions contre les États-Unis lorsque Trump a reconnu unilatéralement Jerusalem comme capitale d’Israel , ni de sanctions dignes de ce nom contre cet état qui pratique au quotidien une politique d’apartheid et de colonisation contre le peuple palestinien.

Nous rappelons aux organisations progressistes et révolutionnaires que l’anti-impérialisme est avant tout, la lutte contre son propre impérialisme. Tous les impérialismes sont agressifs et n’apportent que souffrance et mort. Notre rôle est d’exiger le retrait de l’armée française de ses bases en Afrique, au moyen-orient, et surtout en Europe de l’est ou sa présence ne fait qu’accroître les tensions inter-impérialistes. Notre rôle est d’exiger la désarmement nucléaire de l’état français. Cette menace met notre pays la Bretagne en danger par sa base militaire sur l’ile longue, mais également les autres pays qui font face à l’agressivité de l’impérialisme français.

En tant qu’internationalistes : Nous souhaitons bien évidemment un accueil des réfugiés Ukrainiens fuyant la guerre mais nous sommes comme beaucoup écœurés de la différence de traitement que certains font entre ces réfugiés et ceux et celles mises sur les routes terrestres et maritimes lorsque les états français, britanniques, USA se livrent à des guerres de rapines impérialistes ou des politiques néocoloniales en Afrique ou au Moyen-Orient. Cette différence de traitement s’est concrétisée sur la frontière polonaise où l’armée et la police a refusé l’entrée sur le territoire polonais d’étudiants africains et indiens.

Nous avons un intérêt et un devoir à soutenir les forces de gauche anti-guerre en Russie, à les soutenir matériellement et politiquement pour saboter la guerre impérialiste, pour les appuyer contre la bourgeoisie russe qui veut tirer profit de cette affrontement. Les syndicalistes, féministes, antifascistes , anarchistes, communistes et écologistes russes doivent pouvoir compter sur nous. C’est vers eux aussi que notre solidarité doit aller dans ce moment où elles affrontent un violente répression du régime de Poutine.

 

Il convient de suivre avec attention l’émergence d’une fraction auto-organisée de gauche et progressiste dans la résistance à l’occupation Russe en Ukraine qui aura besoin de notre solidarité.

Nous sommes bien sur pour le droit à l’autodétermination du peuple Ukrainien et contre l’occupation de son territoire par l’armée Russe. Mais personne ne peut faire l’impasse sur le droit des populations du Donbass et de Crimée à ne pas faire partie de l’Ukraine et de l’UE.

Si Poutine se préoccupait vraiment du sort des populations russophones du sud et de l’est de l’Ukraine, il aurait pu depuis 2014 reconnaître les deux républiques de Louhansk et Donetsk, il ne l’a fait que récemment par pur intérêt stratégique.”Mais les populations de ces territoires, certes dirigées aujourd’hui par forces au services des oligarques Russes, se sont aussi soulevés face à la perspective de l’intégration à l’Union Européenne et l’inquiétude légitime que cela suscitait en terme de dégradations de leurs conditions de vie, de privatisation des mines, tout comme l’ont été les attaques contre leurs droits linguistiques et la destruction des symboles soviétiques et des monuments rendant hommage aux soldats de l’armée rouge et aux partisans soviétiques…

Quoique l’on en pense on peut également rappeler qu’une partie de la population du Donbass voyait, dans l’insurrection de 2014, l’occasion d’une transformation socialiste il est important de mentionner cette tentative même si elle a été un échec puisque les communistes ont été évincés du pouvoir en 2016. Les défenseurs de ces républiques expliquent que le non respect des accords de Minsk, le bombardement ukrainien continu des républiques de Donetsk et de Louhansk – occasionnant des milliers de victimes civils -, le refus d’instituer un système fédéral permettant aux diverses communautés linguistiques de coexister, et la menace de l’extension de l’OTAN vers l’est ont été des facteurs déterminant de l’exacerbation du conflit inter-impérialiste. Ce sont des éléments expliquant les divergences de point de vue aujourd’hui dans la Gauche Européenne.

L’autodétermination de l’Ukraine doit être respectée. Tout comme celle de la Crimée et du Donbass. Les peuples doivent pouvoir choisir librement leurs avenirs.

Il est évident que la Russie ultranationaliste grand Russe de Poutine n’est pas l’Union Soviétique, c’est une puissance impérialiste agressive et Poutine un grand bourgeois qui a autorisé ses banques à prêter de l’argent au parti de la néo-fasciste Marine Le Pen, alors qu’il se prétend hypocritement favorable à la dénazification et qui dans le cadre de sa politique intérieur n’hésite pas à liquider physiquement toute forme d’opposition politique non vassalisée, à réprimer lui aussi très durement les mouvements sociaux, à couvrir les assassins de militants antifascistes, des défenseurs LGBT, de journalistes… .

Mais l’Ukraine n’est pas la démocratie dont on nous parle dans les médias occidentaux qui taisent l’interdiction des organisations communistes dans ce pays, la répression des mouvements syndicaux, les crimes de guerre dans le Donbass, la glorification des collabos nazis ukrainiens durant la seconde guerre mondiale par le régime Ukrainien actuel et sa grande mansuétude à l’endroit de l’extrême-droite la plus violente y compris dans son appareil d’état comme en témoigne l’intégration de milice néo-nazie du Régiment Azov. dans l’armée ukrainienne

En tant que socialistes : En temps d’affrontement inter-impérialistes le temps est à la réaction politique, au nationalisme exacerbé, et la tendance de fond est de faire payer aux travailleurs le coût de la guerre par des mesures rabotant encore plus nos conditions de vie.

C’est le sens des déclarations du gouvernement français qui a déclaré que cette situation de guerre allait durer et nous devions nous préparer à faire des sacrifices. Ce qu’il faut comprendre c’est que la bourgeoisie française va tenter de tirer profit de la situation sur fond d’unité nationale et d’unité de l’UE pour justifier la casse des services publics et la non augmentation de nos moyens de subsistance tout en augmentant les dépenses militaires et en augmentant son offensive impérialiste en Afrique pour ne pas laisser le terrain à la Chine, aux USA ou à la Russie.

L’augmentation du prix des matières premières, du blé, et des ressources énergétiques va avoir un impact négatif sur les conditions de vie quotidienne des travailleurs partout en Europe.

Nos taches sont de développer les mouvements de contestations des politiques d’austérité qui vont détruire encore plus le système de santé et d’éducation public, de leur faire prendre un autre intensité et de dénoncer les dépenses militaristes.

L’appel à l’unité derrière Macron va servir aussi à faire taire toute critique éventuelle de la politique de restrictions des libertés , notamment de la liberté d’expression et d’organisation comme en témoignent les procédures de dissolutions engagées contre le collectif-média « Nantes Révoltée » en Bretagne et le comité « Palestine Vaincra » à Toulouse. Dans une atmosphère belliciste ces procédures vont se multiplier.

C’est à l’ensemble de ces taches que toute la gauche devrait s’atteler, tout au long du siècle passé, pendant la première guerre mondiale et pendant les mouvement de décolonisation postérieurs au deuxième conflit mondial c’est le soutien ou le refus des politiques budgétaires de guerre qui a caractérisé les ruptures et permis de dégager la ligne la plus juste.

C’est un rappel important à l’heure ou certaines forces qui se prétendent de gauche exhortent à l’élargissement de l’OTAN et participent à l’escalade.

 

 

En tant qu’indépendantistes bretons : La Bretagne connaît le poids du lobby militaro-industriel et son personnel politique dont Jean-Yves Le Drian est le représentant le plus connu. Il soutient la présence de bases de sous-marins nucléaires en Bretagne et les subventions, y compris régionales, au développement et au maintien de l’industrie des arsenaux militaires (Brest, Lorient et Indret) et de la cybersécurité (dans le pays de Rennes et de Lannion). Nous avons un intérêt vital à développer un discours rupturiste avec Le Drian et sa clique de subventionneurs et de promoteurs des marchands de canons qui contribuent à nous mettre en danger en nous impliquant dans un éventuel conflit nucléaire.

C’est Jean-Yves le Drian et non Poutine qui a déclaré le 24 février que l’OTAN était aussi une alliance nucléaire et a considérablement fait monter la tension. Nous avons là des arguments pour expliquer l’intérêt qu’il y a à construire en Bretagne un espace politique cohérent, non dépendant de l’industrie de mort, non aligné sur les tensions inter-impérialistes, en construisant en toute indépendance des politiques publiques écologiquement responsables au bénéfice du plus grand nombre et non de la bourgeoisie et de sa logique de guerre, en étant bien sur solidaires du reste monde en lutte contre le pillage de la planète et de ses matières premières qui est la motivation se cachant derrière chaque opération impérialiste d’où qu’elle vienne.

C’est sur ces bases que nous sommes disponibles pour nous mobiliser contre la guerre.

War-Sav (Pour l’Organisation de la Gauche Indépendantiste)

Pevar bloaz zo eo aet diganimp ar c’hamarad Olier Le Clainche, “Kendal Breizh” e anv brezelour. Perzh eus bagadoù ar YPG e oa Kendal Breizh. Lazhet eo bet d’ar 4 a viz C’hwevrer 2018 e Afrin (Siria) gant bombezennoù Erdogan, prezidant Turkia. Evel miliadoù all a vrezelourezed ha vrezelourien etrebroadelour en doa brezelet Kendal Breizh skoaz-ouzh-skoaz gant ar Gurded a-enep da Daesh, a-enep d’ar faskouriezh. Ma ya an etrebroadelourien betek ar Rojava, Kengevredigezh demokratel norzh Siria renet gant ar Gurded eo ivez evit ma vo trec’h an dispac’h er Rojava hag e batrom kevredigezhel emrenour, reizh ha sokial.

Kemeret en deus perzh an tu-kleiz dizalc’hour, War-Sav, d’an droiad gehentiñ aozet e Breizh e fin miz Genver 2022, diwar intrudu stourmerezed etrebroadelour aet da Rojava ha skrivet al levr gante Nous vous écrivons depuis la Révolution

Ul levr kaer da brenañ !

Sed aze un atersadenn e brezhoneg kaset da benn gant Erwan Blanchard, kazetenner Arvorig FM, lec’h ma tispleg Fabris Cadou, stourmer an tu-kleiz dizalc’hour, pouezusted ha palioù ar stourm etrebroadelour. E-pad an atersadenn e klevfed ur ganaouenn gurdek e koun ar verzherien kanet dirak ar freskenn e Karaez a enor Olier Le Clainche.

Bec’h d’ar stourm etrebroadelour ! Bec’h d’an dispac’h er Rojava !

Ce 12 février environ 300 personnes ont défilés à l’appel du Comité de Vigilance antifasciste pour dire non à la venue de Jean Messiha et Jacline Mouraud du parti pétainiste “Reconquête” de Zemmour.

Dans une salle gérée par un conseil d’agglomération de gauche qui prétend s’être fait berné, les nostalgiques de la Francisque ont pu se réunir sous la protection de la police. Les manifestant·e·s ont tenté plusieurs fois de franchir les grilles. Quelques pétards, feux d’artifices, et de nombreux slogans en breton et en français ont rythmés la manif.

Parmi les manifestant·e·s, beaucoup de jeunes. Ils  étaient accompagnés de militant·e·s du NPA, de la Gauche Indépendantiste (War-Sav), de syndicalistes ( CGT et Solidaires ) mais de bien peu d’adhérent·s du PS et de ses alliés…

A l’issu du rassemblement, un militant antifasciste a été arrêté et se trouve en garde à vue au commissariat au moment où nous écrivons ces lignes pour avoir prétendument commis une infraction aux alentours du bâtiment… Infraction toujours pas définie, connue et caractérisée si tant est qu’elle aie jamais existé… Le discours des forces de l’ordre semblant particulièrement évolutif…

Nous osons espérer que l’Agglomération prétendument de gauche qui loue des salles aux fascistes ne portera pas plainte (c’est une suggestion…) pour les quelques jets d’oeufs et de yaourts… et nous exigeons bien sur la libération sans charge du camarade détenu.

La prise de parole Indépendantiste de Gauche a été assurée par Gael Roblin, et a visiblement suscité une certaine adhésion et intérêt. En voici la copie intégrale :

 

A propos de la réunion des pétainistes d’aujourd’hui, on entend leur militants locaux invoqués la liberté d’expression, la liberté d’opinion…

Le fascisme n’est pas une opinion : c’est un projet de société, c’est le fer de lance de la contre révolution, qui mobilise en se présentant contre le système en mobilisant sur des valeurs réactionnaires comme le militarisme, le nationalisme, le racisme, l’autorité… Lorsque le fascisme militant correspond aux besoins d’une fraction conséquente de la bourgeoisie et de ses appareils d’état (Police, Armée), il peut accéder au pouvoir. Cela veut dire la suppression de toutes les libertés démocratiques bourgeoises, liberté d’association, d’expression et une forte répression de classe contre les syndicats, mouvement sociaux, orgas radicales et même celles réformistes… Actuellement, la grande bourgeoisie en France mobilise ses médias pour promouvoir des fascistes (Zemmour, Le Pen…), et tient l’appareil d’état, en témoigne la présence et l’action de Darmanin (ancien adhérent de l’Action Française) et des différents ministres qui sont sur une ligne.

Mobiliser en se présentant contre le système en s’appuyant sur des valeurs réacs comme le militarisme, le nationalisme, le racisme… et l’eugénisme, cela a été possible dans le cadre des mouvements antivaccins.

Une autre caractéristique du fascisme, c’est l’action de rue de groupes racistes violents dans une relative impunité. Dans beaucoup d’endroits de l’état français c’est la réalité : les velléités des fascistes de passer à l’action violente organisée de type terroriste sont flagrantes.

Pour donner le change et garder un vernis démocratique de temps en temps, on dissout un groupe fasciste qui a trop ouvertement fait part de sa volonté de passer à l’action violente… Il ne faut pas être dupe, on peut se réjouir de leur difficultés matériels toutes relatives momentanées à s’organiser, mais c’est tout.

Après des années d’utilisation des l’arsenal législatif antiterroriste contre les militants de la gauche révolutionnaire, les indépendantistes… On poursuit des fascistes dans le même cadre pour donner le change et parce que c’est impossible de nier cette tentation violente. En témoigne les très nombreuses attaques coordonnées de lieux de cultes musulmans, la montée des actes antisémites, etc… La liberté d’association, elle, est vraiment attaquée par le gouvernement de la grande bourgeoisie, en témoigne les dures attaques contre des associations musulmanes et le contrat d’engagement républicain.

Les associations musulmanes ont reçu peu de solidarité de la gauche traditionnelle, qui — par attachement à l’universalisme français — est assez islamophobe. Et peu ont compris que le Contrat d’Engagement Républicain est un danger pour tous… y compris pour les bretons, les basques, corses qui ont d’autres rapport avec la question nationale. En ce moment, face au danger fasciste bien réel, beaucoup rêvent d’un front populaire… et voient dans l’élection présidentielle un temps, une opportunité pour le réaliser. 

Ce qu’il faut, c’est un Front Populaire antifasciste, anticapitaliste, écologiste, formé à la base, à la périphérie, entre militant·e·s qui vivent sur le même territoire sans attendre rien des états-majors des partis de Paris. Face à la violence fasciste, c’est l’unité d’action à la base — là ou nous vivons en Bretagne — qu’il faut construire. Pour l’autodéfense de classe, ce n’est pas le regroupement autour d’un homme providentiel issu de l’appareil d’état qui le permettra… Nous comprenons cette tentation, nous respectons ceux et celles qui y succombent, mais nous préférons leur dire qu’ils et elles se fourvoient.

Mais avant d’aller jusque là il faut se parler franchement : même si aujourd’hui on fait un bout de chemin ensemble contre la droite extrême et l’extrême droite — les fascistes ont le vent en poupe par ce que la gauche est faible, voir invisible.

Être de gauche quand on est en position de gestion c’est faire l’inverse de ce que les composantes de la Gauche Plurielle dans les côtes d’Armor font actuellement. Ladite Gauche veut construire des fermes usines à saumons au bénéfice de multinationales connues pour saccager la planète, ne prend aucune mesure pour que l’on taxe les plus riches sur le logement, n’arrive pas à imposer aux services du conseil départemental une attitude bienveillante à l’endroit des mineurs migrants et met des locaux publics dont elle a la gestion à disposition de Petainistes sans aucune précaution… comme aujourd’hui au Parc Expo de Saint-Brieuc, qui est de la responsabilité de l’agglo gérée par la Gauche.

Être de gauche c’est aussi être sans complaisance aucune avec la confusion eugéniste qui se cache derrière le mouvement antivax.

Quoiqu’il en soit, après ces quelques éléments de réflexions, merci à tous et toutes d’être venus à l’initiative du CVA22, donc de la gauche extraparlementaire, profiter de la venue des proches du pétainiste Eric Zemmour pour rappeler qu’en Bretagne ces idées xénophobes, sexistes, islamophobes, antisémites heurtent la sensibilité de larges secteurs de la population. Face à l’ultra nationalisme tricolore de la clique à Zemmour, continuons à occuper la rue en affirmant que la Bretagne est un espace cohérent pour construire des politiques publiques au bénéfice du plus grand nombre, singulièrement et surtout des plus modestes, y compris des réfugiés qui fuient les guerres et l’impérialisme occidental.

Les adhérent·e·s de la Gauche Indépendantiste bretonne (War-Sav) du Trégor-Goelo prendront part à la mobilisation contre la venue de Jean Messiha et Jacline Mouraud à Saint-Brieuc samedi 12 février.

La venue de ces proches du pétainiste Eric Zemmour doit être l’occasion de rappeler qu’en Bretagne ces idées xénophobes, sexistes, islamophobes, antisémites heurtent la sensibilité de larges secteurs de la population.

Face à l’ultra nationalisme tricolore de la clique à Zemmour occupons la rue en affirmant que la Bretagne est un espace cohérent pour construire des politiques publiques au bénéfice du plus grand nombre, singulièrement des plus modestes y compris des réfugiés qui fuient les guerres et l’impérialisme occidental.

Nous invitons donc à rejoindre les organisateurs et organisatrices du rassemblement antifasciste du samedi 12 février à 16h30 devant la salle Steredenn à SAINT-BRIEUC.

Trahisons de la gauche au pouvoir, trop c’est trop !

 

C’est avec stupeur et colère que nous venons d’apprendre l’exclusion de 8 mineurs isolés des services de protection de l’enfance du Conseil Départemental des Côtes d’Armor depuis le mois de Novembre, et ce en pleine trêve hivernale ! Ces huits jeunes , pour certains censés être pris en charge depuis 6 mois, ne sont toujours pas scolarisés, n’ont reçu aucun vaccin ( ni Covid19 ni les autres), en pleine pandémie mondiale ! Que fait l’ASE, qui soit dit en passant signifie l’aide sociale à l’enfance ? Cette majorité au CD22 est la même qui, il y a un an exactement, alors qu’elle était dans l’opposition, co-signait une tribune d’élus locaux pour demander la dignité pour ces jeunes. Les deux groupes politiques qui ont remporté les élections l’an passé, le groupe PS et apparenté présidé par Mr Christian Coail, et le groupe PC et apparenté présidé par Mme Cindirella Bernard, respectivement Président du CD22 et Vice-Présidente chargée de l’Enfance (et oui, donc l’ASE ) et la famille, sont aux commandes depuis le printemps dernier mais rien ne change, les expulsions de jeunes migrants continuent à tour de bras. Et en plus ils osent affirmer que la protection de l’enfance est la priorité du Conseil Départemental ! Mais peut-être que les jeunes migrants ne sont pas tout à fait des enfants comme les autres , De la à y voir un clin d’œil aux zémmouriens…  Ils vont nous répondre qu’ils n’ont pas pu prouver leur minorité, à cela nous leur répondons que le services de l’ASE n’ont même pas cherché à les aider à faire revenir les papiers de leurs pays pour prouver cette même minorité, sachant que ces jeunes sont souvent mis en difficultés face aux méandres de l’administration française. Après la trahison de la gôche française pour le vote des étrangers, c’est un coup de couteau de plus dans le dos des personnes qui, sur le terrain, pallient à l’inefficacité des élus et des services en assurant eux-même la solidarité, l’accueil, les démarches de reconnaissance de minorité qui très souvent aboutissent.  Jusqu’à quand cette soi-disant gauche va trahir sans impunité l’engagement infaillible des militants de terrain. Il est grand temps de faire fusionner les 5 conseils départementaux bretons et le conseil régional dans une collectivité unique, une Assemblée Bretonne, élue au suffrage universelle et révocable à mi mandat, avec des compétences élargies, notamment en matière d’accueil et de solidarité, et ce financé par un impôt que cette même assemblée bretonne pourra prélever ! Sans cela nous serons toujours soumis au carriérisme d’élus qui une fois en place sont incapables de répondre aux attentes des citoyens et qui utilisent leur mandat local pour lorgner toujours plus vers Paris.

Pour une Bretagne ouverte, solidaire et internationaliste

Vive la solidarité avec les sans-papiers

Pour la Gauche Indépendantiste : War-Sav Guillaume Bricaud

Kantadoù a dud zo deuet d’ar Sadorn 4 a viz Kerzu da lâret kenavo da Jañ-Mai Salomon e Benac’h. Aet e oa da anaon 10 devezh a-raok. Kalz a dud neuze o doa bet c’hoant rentañ enor dezhañ, mignoned, keneiled labour, skolidi gozh, kamaraded stourm ouzhpenn d’ar familh a oa deuet da gimiadiñ diouzh ar stourmer ken brudet e Bro-Dreger ha stag mat e anv ouzh an emgannioù bet evit Breizh Dizalc’h. Kanaouennoù, testennioù, envorennoù a bep seurt zo bet dibunet e sal lies-implij Benac’h. Ma oa ponner kalon an dud, hon oa mousc’hoarzhet meur a wezh ivez bep tro ma tegase unan d’hor soñj envorennoù zo.

A-raok lenn an destenn bet distaget gant Gael Roblin ha Dominig Jolived-Klec’h a gont buhez politikel Jañ-Mai, bet hini meur a stourmer ivez e embannomp gant e aotre, ur skrid  savet gant Louis Jacques Suignard, barzh Kawan anezhañ frommet evel kalz ac’hanomp gant marv Jañ-Mai.

Poème pour Jañ-Mai,
“dans la profondeur du ciel creuse ta tombe et ton retour”
 

Ewit Jañ-Mai

Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull ‘ta da vez ha da distro !
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Neuze Jañ-Mai,
kizell da vuzell
e muzul just ar son
Pa vo klewet sklintin
gavotenn ziweañ an nozwezh
ha war gan an evned
hini gentañ ar mintin
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Met araok, stourm, kanañ, ha karout
Ret eo d’an holl merwel teir gwech,
Met araok, treuzkas, kelenn, klask ha kavout
Ret eo d’an holl merwel,
Met araok, c’hoari, briata ha flourañ

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull’ ta da vez ha da distro,
ken a vo dem ar c’hentañ tro

LJS Kawan 4/12/2021

 

Ne oaromp ket re vat pegoulz e krogas an istor emaomp o vont gontañ. Moarvat tro-dro da viz Kerzu 1973 pa oa bet un hir a harz-labour e uzin DOUX Pederneg. Kalz diskrogoù labour deus ar mod-se a veze d’ar c’houlz-se er vro evit ma vije paeiet ar vicherourien hag ar micherourezed deus ar vro en un doare reizh.

Liseidi Pavie Gwengamp o doa graet o soñj mont war-droad betek Pederneg. Un tamm mat a hent zo etre Gwengamp ha Pederneg… Diaesoc’h eo c’hoazh pa reer an hent gant botoù-koad ! Se a oa un istorig perzh deus un istor hollekoc’h, istor stourmerien ha stourmerezed ar vro a blije dit kontañ din.
 
Deus ar c’hiz e oa e-mesk ar re yaouank d’ar c’houlz-se bezañ gant blev hir, ha botoù-koad. Maezioù Bro-Dreger a roe un heklev d’ar rummad stourmoù a oa e pep lec’h er vro d’ar c’houlz-se. Alies e veze trubuilhet nozvezhioù Breizh gant tarzhadegoù a bep korn ar vro. Kaset a-benn da zihuniñ emskiant vroadel ar vretoned, da derriñ un nebeut prinistri, faotañ mogerioù, harpañ stourmoù al labourerien ha dihuniñ ar vro. Div wezh da nebeutañ eo bet gweladennet labouradeg DOUX gant an FLB-ARB e 1974 hag ur wezh all e dibenn ar bloavezhioù 80.
 
C’est une histoire qui commence vers décembre 1973, lors de la grande gréve à l’usine Doux de Pédernec, une grève comme il y en avait de nombreuses à l’époque pour augmenter les salaires de misère dont les ouvriers bretons devaient se contenter. Les lycéens de Pavie décident de partir à pieds à Pédernec soutenir les ouvrières et ouvriers de Doux, Guingamp-Pedernec ca fait une trotte… Surtout en sabots… C’est une anecdote qu’aimait raconter Jañ-Mai.. C’était la mode des sabots, des blev-hir… et les campagnes du Trégor prenaient leurs places dans la longue litanie des conflits sociaux de l’époque… Les nuits bretonnes étaient souvent troublés par des explosions, qui ont cassé quelques fenêtres, fait trembler quelques murs et éveillés des consciences… L’entreprise Doux a eu droit au moins deux fois à la visite du FLB puis de l’ARB en 1974 et à la fin des années 80.
 
C’est dans ce contexte que tu rejoints courant 1977 le FLB-ARB (Front de Libération de la Bretagne-Armée Révolutionnaire Bretonne). Alors jeune élève instituteur, puis instituteur à Plougonveur, tu es arrêté en septembre 1977… Tu connaitras — comme beaucoup de jeunes bretons de l’époque — la prison et la Cours de Sureté de l’État, ce tribunal spécial composé uniquement de juges et de militaires issus du conflit colonial en Algérie. A seulement 21 ans tu lis la déclaration politique des prisonniers politiques de ton organisation devant cette juridiction très spéciale qui envoie au cachot pour de longues années toutes sortes de rebelles du moment.
 
A ta libération en 1978 tu reprends le combat pour les autres indépendantistes bretons emprisonnés ou exilés en raison de leur action parmi les organisations de propagande armée et ce au sein des COBAR, comités bretons anti répression qui organisent le soutien politique alors que Skoazell Vreizh (le Secours Breton) prend en charge le soutien aux familles et le soutien juridique aux détenus.
A cette époque tu recontacte tes camarades agissant dans la clandestinité. Ta sœur et ton beau-frère, eux, doivent prendre la fuite et les routes de l’exil pour échapper à la répression de la cours de Sureté de l’état, jusqu’en Irlande, Afrique et Pays de Galles.
 
Au cours d’une réunion vous rompez avec les COBAR et vous créez les KAD (Kuzul An Distaoliadeg/Comités pour l’Amnistie). Cela impulsera une nouvelle dynamique amenant une nouvelle génération dans la lutte autour des prisonniers politiques, autour de deux mots d’ordre simples : Abolition de la cours de Sureté de l’État et Amnistie pour les prisonniers politiques et exilés.
 
Miz C’hwevrer 1981 e Gwengamp
 
Beaucoup de jeunes impliqués dans les luttes antinucléaires, linguistique et antimilitaristes se joignent à vous. Jusqu’en 1981 vous n’allez pas ménager votre peine et obtenir gain de cause dans la foulée du changement de l’élection présidentielle. Suite à la dynamique des KADs vous décidez en accord avec le collectif de prisonniers nationalistes révolutionnaires d’impulser la création d’une organisation politique publique qui prendra le nom d’Emgann (nom de l’ancien bulletin clandestin de l’ARB) et qui se réclamera de la lutte de libération nationale et sociale du peuple breton. Vous ne vous faites aucune illusion sur la nature du nouveau régime de Paris. Très vite des actions clandestines reprennent et de nouveaux les premières arrestations et persécutions démesurées. Vous publiez une revue (Emgann qui deviendra « Combat Breton ») et impulsez avec d’autres le mouvement Stourm ar Brezhoneg (le combat pour la langue bretonne).
 
Dans le Tregor, SAB n’a pas de répit pour les panneaux monolingues français… et assez vite le Conseil Général veut faire une trêve… les nuits de barbouilles ont été efficaces. C’est une belle victoire pour la place du breton dans la vie publique. Ar stourm evit ar brezhoneg a oa un dra perzh deus ar stourm politikel ‘toa kemeret perzh ennañ. Ma c’hell pep hini ac’hanomp ober un dra bennak en e vuhez hiniennel evit ar brezhoneg n’eo nemet dre ar stourm a-stroll e vo gounezet gwirioù politikel evit reiñ ar statud ofisiel a zere d’hor yezh.
 
Dans les années 84-86, le Trégor est secoué par une vague de licenciements chez les ouvriers et ouvrières d’Alcatel. Comme tes camarades d’Emgann, tu participe aux mobilisations contre les licenciements et pour rappeler au Parti Socialiste ses responsabilités. La encore la poudre va parler : en juin 1985, Kristian Le Bihan, très jeune militant indépendantiste du Commando Révolutionnaire Autogestionnaire Breton, meurt en posant une bombe au palais de justice de Guingamp après avoir plastiqué l’ANPE et le domicile du député PS. Plusieurs années après pour les 20 ans de la mort de ce camarade tu visseras une plaque éphémère sur le palais de justice pour honorer sa mémoire.
 
Dielloù / Archives EMGANN-Combat Breton — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Malgré les pressions médiatiques et policières, les injonctions aux condamnations morales bien pensantes, tu ne céderas jamais, tu n’abandonneras jamais ceux et celles qui subissent la répression ou la calomnie en raison de leurs engagement indépendantiste. En novembre 1981 tu as fais partie de la délégation bretonne qui se rend à l’Ile d’Yeu soutenir les réfugiés basques qui y sont assignés à résidence. De là naissent les contacts avec ETA politico-Militaire puis ETA Militaire. Le 3 octobre 1987, le gouvernement français organise une grande rafle policière de militants abertzale en Iparralde : 120 perquisitions, 300 arrestations, 200 réfugiés basques livrés directement aux mains de la police espagnole selon la procédure d’urgence absolue, 50 réfugiés basques déportés par la France dans des pays tiers (Afrique et Amérique du Sud), 27 réfugiés basques et 9 basques du nord incarcérés en France. Cette opération policière effectuée pour répondre au désir de Madrid correspond, comme par hasard, à la disparition des commandos d’extrême-droite du GAL. Cela va obligé les basques d’ETA a chercher du soutien bien plus au nord, les contacts de l’ile d’Yeu s’avéreront bien utiles de ce point de vue.

En 1992, 1993, 1994 plus de cent bretons et bretonnes seront interpellés comme Jan-Mai  par la police pour avoir prêté appui aux réfugiés Basques. Une vingtaine connaitra la prison et les dures lois antiterroristes. Mis en examen puis bénéficiant d’un non lieu, tu seras de toutes les campagnes de solidarité avec les autres réprimés.

Ces années là sont celles où tu deviens un acteur incontournable de la vie politique trégoroise. C’est souvent toi qui est là pour nous souffler d’aller défendre les gares de marchandises, pour organiser des repas militants, des actes politiques, des fêtes, ouvrir des lieux militants où socialiser nos idées, ou encore pour affirmer notre solidarité avec ceux qui qui cherche une alternative au productivisme agricole. Bien évidemment à la fin des années 90 tu accueilles avec bienveillance un nouvel afflux militant plus jeune et tu participe aux marches pour l’indépendance. Dans les années 2000 lorsqu’une dure vague de répression touchera la Gauche Indépendantiste tu ne feras pas défaut à tes camarades incarcérés, calomniés, menacés de très longues années de prison pour leurs participation réelle ou supposée aux actions de l’ARB entre 1993 et 2000. Tu viendras même témoigner en leur faveur au tribunal de la Cour D’assises Spéciale qui a remplacé la Cours de Sureté de l’État. Dans la seconde moitiés des années 80 vous êtes les premiers en Bretagne à organiser la solidarité avec le Peuple Kanak en lutte pour son indépendance. Et vous vous intéressez aux autres dynamiques de libération nationale et de luttes pour l’indépendance. C’est ce qui vous amène à participer au nom d’Emgann et SAB à la CONSEO (Confédération des Nations Sans Etat d’Europe Occidentale ) créé dans les pays catalans à Barcelone.

Avec quelques autres vous lancerez l’idée d’un grand rendez-vous revendicatif autour de la langue bretonne, pour rappeler l’aspect politique de ce combat et porter avec force l’exigence de l’officialisation de la langue bretonne. Cette fête revendicative prendra le nom de « Gouel Broadel ar Brezhoneg », la fête nationale de la langue bretonne. A Karaez, Speied, des milliers de bretons et bretonnes seront aux rendez-vous. En 1996 la fête à lieu dans la commune où tu habites, Louargat, ce fut une réussite inégalée, 7000 personnes seront présentes, 300 sonneurs y joueront le Kan Bale An ARB, le chant de marche de l’Armée Révolutionnaire Bretonne en hommage à Glenmor. Ceux qui portent un évènement de bien moindre ampleur qui a le même nom aujourd’hui devraient se rappeler que c’était à l’origine un événement revendicatif pour exiger le respect des droits de la communauté des locuteurs de la langue bretonne et des droits nationaux du peuple breton à maitriser son destin.

Kement gouel a oa un digarez da zegas da soñj d’an dud ar stourmoù diwezhañ kaset e-pad ar bloavezh.  E 1987 e laka ar gaoz war ar stourm evit ar brezhoneg er skingomz hag er skinwel, en deskadurezh, er vuhez ofisiel ha foran, menegiñ a ra trec’hioù Stourm ar Brezhoneg war dachenn ar panelloù, ha lâret ur wech ouzhpenn pegen ret eo lakaat ar brezhoneg da yezh ofisiel e Breizh : « Ma ‘zomp ken niverus hiziv e Karaez eo dre ma santomp holl eo poent bras ober ur c’hammed war-raok er stourm evit hor yezh hag hon fobl, hag enebiñ kreñv ouzh politikerezh ar Stad C’hall a zalc’h da nac’h e blas d’ar brezhoneg e kement tachenn a zo.

– E hini ar skingomz hag ar skinwel, da gentañ : pelec’h emañ an abadennoù brezhoneg prometet deomp e Radio Breizh Izel pemp bloaz ‘zo ? Pet eurvezh a vrezhoneg a vez skignet gant Radio Arvorig bep sizhun ?
Piv ac’hanomp en deus goulennet diblasañ an abadenn « Chadenn ar Vro » en FR3, goude ma oa dija ken nebeut all a vrezhoneg ?

– Mouget ‘vez ar brezhoneg e tachenn an deskadurezh ivez : Daoust d’an testennoù ofisiel ez eo dibosupl evit an darn vrasañ eus bugale Vreizh da heuliañ kentelioù brezhoneg er skol. Piv ‘zo penn kaoz ma n’eo ket mevelien ar Stad C’hall, pe skolaerien, pe gelennerien, pe renerien skol, pe ensellerien, pe rektor a akademiezh e vefent ?
Pet skol divyezhek publik a vo digoret a-benn da vloaz ? Pet skolaer a vo stummet war ar brezhoneg er skolioù-mistri ?
Pevare ‘vo savet un DEUG a benn krouiñ plasoù kelennerien war ar brezhoneg er skolajoù hag el liseoù ?
Hag ar skolioù Diwan ? Ha lezel a raimp hon enebourien da zistrujañ ar pezh omp deut a-benn da sevel en ur ober dek vloaz ? Sur ne raimp ket !

– E-barzh ar vuhez ofisiel ha foran e vez nac’het ivez e blas d’ar brezhoneg : ur yezh hag ur yezh hepken a vez aotreet e-kerz an darempredoù etre ar vrezhonegerien hag ar servijoù publik : ar galleg.

Ha m’omp deut a benn da c’hounit traoù ‘zo war dachenn ar panelloù-hent eo goude bezañ kaset war-raok ur stourm hir ha kalet.

Ret eo anzav n’eus politikerezh hollek ebet en dachenn-se a-berzh pennoù bras ar stad hag an dilennidi. Bolontez vat un toullad maered hag ur C’huzul Jeneral ha netra ken.En dachenn-mañ, kement hag en tachennoù all e rankomp gounit ur STATUD A YEZH OFISIEL evit ar brezhoneg e Breizh.

Dreist d’al lugan e talv kement-mañ e vo anavezet ha degemeret ar brezhoneg evit yezh vroadel hon fobl, da larout eo e vo roet e holl blas dezhañ e kement tachenn eus ar vuhez sokial, sevenadurel hag ekonomikel.

War verr-dermen e talvez evidomp e rankimp :
1- gounit ur chadenn skingomz hag ur chadenn skinwel e brezhoneg evit Breizh a-bezh,
2- kaout an tu d’ober gant ar brezhoneg e kement degouezh eus hon buhez prevez ha foran,
3- lakaat ar brezhoneg da zanvez ret en deskadurezh.

Ur statud a Yezh Ofisiel a vo talvoudus da stourm ouzh an dilabour hag an harlu evit labourerien Vreizh dre ma krouo milieroù a blasoù labour er skolioù, en embann, er selled-ha-kleved, en enklask, er c’hoariva ha sinema… ».

« Ar Brezhoneg er skol » a oa danvez ar gouel warlene. Bloaz war-lerc’h e rankomp gwelet ur wech ouzhpenn penaos n’eo ket aet an traoù war-raok. Derc’hel a ra ar Stad c’hall da nac’h DIWAN ha padal he deus sinet un emglev gant ar skolioù Euskareg, Katalaneg, Korseg hag Okitaneg. Ur post evit ar c’hapes Brezhoneg, seizh evit an hini Korseg. Penaos kompren an droukziforidigezh-se ? An dismegañs-se ? […] « Ar Brezhoneg hag ar re yaouank » eo danvez hon devezhioù stourm ha gouel hevlene […] Krog eo ar studierien hag al liseidi da c’houlenn ma vefe doujet ouzh gwirioù Breizh en hon skolioù. Krouet o deus ur gevredigezh, DAZONT. Ra ray berzh ! […] Stourm ar panelloù-hent n’eo ket gounezet c’hoazh, daoust ma santer ez a war-raok, a-drugarez da SAB. El lezioù-barn ez eo difennet atav ober gant ar brezhoneg. Gilbert Cabon en deus diskouezet, dre e emzalc’h, pilpouserezh ar Stad c’hall. Diouzh un tu e lid « gwirioù mab-den » en ur frotañ argant forzh pegement, « hon » argant ivez. Diouzh un tu all e talc’h un den en toull e-pad unnek miz war zigarez e venn eñ komz brezhoneg ! ».

Hag e 1992, ur wech c’hoazh, enebiezh ar Stad ouzh ar skolioù brezhonek, diouzh sell aozerien ar gouel, hag afer an degemer graet da stourmerien Euskadi : « Diwan, ur wech ouzhpenn, zo en arvar. An « emglev » sinet gant ar Stad c’hall daou vloaz zo a ziskouez splann hiziv an deiz ar mankoù. Pemp den dambaeet gant ar Stad pa zo ouzhpenn kant implijiad e-barzh Diwan. Bourges, mevel Pariz e Breizh a c’houlenn gant Diwan kempouezañ e vudjed. Evel pa vefe pal ur skol gounit argant […] Bro c’hall, « bro ar frankiz », a laka en toull-bac’h Bretoned evit bezañ roet bod da Euskariz. Seizh anezho zo c’hoazh. Emeur o sevel Europa ar pobloù ? Nann, Europa ar bolis ! ».

Evel-just toa harpet gant kalz kalon ar re yaouank o doa adroet lañs d’an emgav e Kawan er bloavezhioù 2010, ur bourk tost ouzh da galon e-lec’h kalz bugale o do soñj deus da labour dibar evel skolaer brezhoneken deskadurezh publik.

 

Dielloù / Archives BREMAÑ-Skol an Emsav — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Sur le terrain électoral, dès 1988 tu occupes le terrain sur la circonscription de Guingamp ou tu te présente à la députation. Tu fais plus de 2000 voix sur la circonscription en assumant un programme résolument breton, assumant la lutte de libération nationale vers le socialisme autogestionnaire.

En 1989 avec tes camarades vous allez monter une liste aux municipales à Guingamp, vous manquez les 10% de 20 voix… il faudra attendre 2020 pour que l’on fasse mieux.

En 1992 tu participe aux régionales en soutenant la liste unitaire « Peuple Breton, Peuple D’europe ». Les élections cantonales te servent de tribune à plusieurs reprises, notamment avec Jean-Yves Quéré, ou en 1992 avec Serge Faucheur avec qui tu fais campagne contre notamment l’extraction d’Uranium.

Aux législatives de 1993 avec quelques camarades vous décidez de subvertir le scrutin, en enregistrant 6 candidatures dans l’ensemble de la Bretagne pour porter un seul message : Indépendance. Vous n’imprimez pas de bulletin et vous vous servez des tribunes de presse pour marteler ce message : Indépendance.

En 2004 tu es bombardé directeur de campagne d’un candidat retenu par ses obligations à Paris et tu fais donc la campagne à la place d’un militant indépendantiste qui s’appelle Gael Roblin, incarcéré à la prison de la Santé. Sur le canton de Plouagat et comme activité professionnelle tu déclares pour le candidat qu’il est prisonnier politique ce qui figurera sur toutes les professions de foi. En 2010 sous l’étiquette Breizhistance c’est toi qui fais avec Aurelie Le Guillou ta colistière plus de 10 % des voix sur le canton de Belle Isle en Terre.

A chaque fois tu te sers de la tribune électorale pour faire entendre nos préoccupations pour l’accès au logement, à l’emploi digne, à la justice sociale, aux services publics y compris et surtout en milieu rural, pour parler des luttes populaires du moment, pour soutenir les prisonniers politiques, refuser le racisme, pour affirmer sans aucun complexe que nous devons avoir un pouvoir politique breton afin de construire une société plus juste. En 1992 comme en 2006 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen tu fais campagne d’abord pour l’abstention puis pour le NON lors du second scrutin pour marquer notre défiance à l’endroit d’un projet continental ne respectant pas le droit à l’autodétermination des peuples et des nations sans état.

Morse ‘peus sentet ouzh ar c’honsensus gwak ! James ‘peus dilezet da gamaraded stourm ! ‘Peus ket gwezh ebet dilezet da vennozhioù ! Dreist-holl ar re bennañ : ur bobl zo ac’hanomp, ur gumuniezh tud dibar zo ac’hanomp, gwirioù zo ganeomp, en o-mesk an hini da sevel Breizh dizalc’h. Se zo mennozhioù talvoudus hiziv an deiz c’hoazh, hag a gonto c’hoazh en amzer da zont peogwir ez eo mennozhioù fur ha reizh.N’eus nemet un doare da enoriñ Jañ-Mai : derc’hel gant ar stourm a-stroll evit Breizh dizalc’h !

Jamais tu n’as cédé au consensus mou, à la bien bien-pensance, au politiquement correct. Jamais tu n’as abandonné tes camarades. Jamais tu n’as renoncé à tes idées. Jamais tu n’as cédé sur les fondamentaux : le peuple breton qui forme un communauté humaine distincte à des droits, parmi lesquels celui de s’émanciper en toute indépendance. Ce sont des idées d’avenir et d’actualité. Des idées porteuses d’espoirs. Ce sont des idées raisonnables et justes. Le meilleur hommage à Jañ-Mai c’est la lutte, c’est de continuer la lutte pour l’indépendance.

C’est ce que nous voulions dire avant de terminer notre allocution par le slogan qui a cloturé tous les communiqués de la Gauche Independantiste depuis 1974, dans toutes ses formes, légales, électorales, clandestines, armées, emprisonnées, recherchées :

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Vive la Bretagne Libre et Socialiste !

Gouez d’ar Skoazell Ruz Etrebroadel e tesker e oa bet kondaonet Andi , hi sekretourez ar framm a genskoazell etrebroadelour, da 14 miz toull-bac’h gant lezvarn Bellinzona er Suis un nebeud deizioù zo.

Rebechet e oa bet dezhi bezañ kemeret perzh en un dagadenn enep da gannadi Turki e Zürich e 2017 e-doug ur c’houlzad evit harpañ ar gurded.

 

 

Kaset e oa bet dirak al lezvarn diwar goulenn Turkia, setu ma oa bet kaset ur c’houlzad a genskoazell ganti tro-dro d’ar ger-stur “ Bec’h da faskouriezh Turk“. Meur a savadur deus embregerezhioù a ra kenwerzh armoù pe dafar milourel gant Turki zo bet taget a-raok ar prosez e Bern hag e Zürich, manifestadegoù zo bet ivez.

Galv zo bet graet gant he breutaer , setu ma chomo hep mont d’an toull-bac’h evit poent.

Le collectif Solidarité Kanaky relaie cette lettre ouverte signée par l’ensemble des mouvements indépendantistes à l’adresse du peuple français.

Nouméa, le 23 novembre 2021

Chères Françaises, chers Français,

Vendredi 12 novembre 2021, le Haut-Commissaire de la République a annoncé la décision du gouvernement français de maintenir la date du 12 décembre 2021 pour la troisième et ultime consultation référendaire de l’accord de Nouméa sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

Cette décision a été prise par le gouvernement en toute conscience des implications et des conséquences délétères qu’une telle décision ne manquera pas d’avoir.

Cette décision a été prise par le gouvernement alors même que les représentants politiques et coutumiers du peuple kanak avaient explicitement demandé son report pour cause de deuil.

Dire que nous sommes surpris serait mentir. Nous nous y attendions. Mais comme toujours nous espérions. Nous espérions que le gouvernement français malgré 168 ans de colonisation saurait pour une fois faire preuve d’humanité, de compassion, d’intelligence, de respect, de bon sens. Nous espérions que le gouvernement français agirait dans l’esprit de consensus de l’Accord de Nouméa, dans l’esprit de son préambule. Nous espérions… et nous avions tort.

Des questions viennent à l’esprit, auxquelles il va nous falloir absolument répondre dans les prochaines semaines, mais sans nous tromper cette fois, sans nous faire d’illusions sur l’humanité de l’État français et de son gouvernement. Des questions à nous-mêmes, au gouvernement français, au peuple de France et à ses élus. Des questions aussi à tous ceux qui vivent dans ce pays, disent l’aimer et vouloir le construire.

Le gouvernement français se berce d’illusions

Jusqu’à quand le gouvernement français entend-il abuser de la patience du peuple kanak, peuple premier de ce pays, peuple victime de la colonisation française depuis plus d’un siècle et demi ?

Jusqu’à quand la France pense-t-elle pouvoir bâtir un avenir institutionnel durable pour la Nouvelle-Calédonie en s’asseyant sciemment sur la culture du peuple kanak ? En feignant ostensiblement d’ignorer la place qui y occupent les cérémonies du deuil et le respect qu’on y doit aux morts ? En piétinant les sentiments, la sensibilité, la dignité humaine de tout un peuple ?

Le gouvernement français pense-t-il sérieusement que le scrutin qu’il entend maintenir le 12 décembre mettra fin à la revendication du peuple kanak, lui ôtera toute légitimité et lui permettra de poursuivre – un siècle encore, un siècle de plus, un siècle de trop – son travail d’assujettissement et de domination ?

Jusqu’à quand le gouvernement français continuera-t-il à se bercer et à bercer ses ressortissants d’illusions ? A faire croire qu’une consultation référendaire d’où le peuple kanak sera absent pourra ramener dans le pays toute la sérénité nécessaire à la reprise et au développement d’une économie durement éprouvée par la crise sanitaire ? A laisser penser qu’une consultation référendaire sans la participation du peuple colonisé aura valeur de solution et réglera, une fois pour toutes, la question de l’indépendance du pays ?

En maintenant la tenue de la consultation référendaire le 12 décembre prochain, le gouvernement français pense-t-il réellement convaincre l’Australie et la Nouvelle-Zélande qu’il est toujours un acteur fiable de la stabilité régionale et un maillon incontournable de l’axe Indo-Pacifique ? Et jusqu’à quand le gouvernement français pense-t-il pouvoir persuader les petits Pays du Pacifique qu’il est un allié crédible et respectueux de leur identité et de leur souveraineté ? Et ce gouvernement français pense-t-il vraiment abuser les Nations Unies sur la réalité de la situation politique en Nouvelle-Calédonie ? Ou encore convaincre les Nations Unies qu’il a pleinement rempli ses obligations internationales en matière de décolonisation ?

Qui peut croire possible de construire un avenir de concorde, de paix et de prospérité dans ce pays en n’entendant rien de ce que dit le peuple qui en est la racine depuis au moins 3000 ans ? Qui peut seulement croire possible de construire un avenir, quel qu’il soit, dans ce pays en oubliant l’esprit qui a présidé depuis plus de 30 années maintenant au dialogue des communautés qui y vivent ? Qui peut préférer le chant des sirènes gouvernementales françaises plutôt que de continuer à bâtir l’avenir du pays avec les Kanak ?

Ce gouvernement français croit-il sincèrement pouvoir ranimer les ombres de la colonisation et les faire passer pour des lumières ?

On ne peut pas faire sans les Kanak

La prochaine consultation référendaire n’a aucune chance de clore la séquence politique ouverte par l’Accord de Nouméa. Cette séquence est bien plus ancienne. Plus ancienne que la signature de l’Accord de Nouméa le 5 mai 1998. Plus ancienne même que la double signature à Paris des Accords de Matignon-Oudinot en 1988. Cette séquence s’est ouverte en juillet 1983 avec la table ronde de Nainville-les-Roches présidée par M. Georges Lemoine. C’est en effet, au cours de cette réunion qu’ont été posés les deux grands principes fondateurs du contrat moral et politique sur lesquels, nous tous qui résidons en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, vivons encore aujourd’hui.

Ces deux grands principes doivent être constamment rappelés.

Le premier est la reconnaissance par l’Etat français d’un « droit inné et actif à l’indépendance » pour le peuple kanak, le peuple colonisé de ce pays. C’était la première fois que l’État français nous reconnaissait ce droit, alors même qu’il nous était reconnu officiellement depuis plus longtemps au plan international, depuis la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux des Nations Unies en 1960. Vingt-trois ans après cette déclaration onusienne signée à l’époque – rappelons-le – par l’Etat français, celui-ci daignait enfin nous reconnaître ce « droit inné et actif à l’indépendance » et ce n’était pas rien.

Le second grand principe était l’acceptation par le peuple kanak d’associer au futur processus de décolonisation et d’émancipation les membres des différentes communautés venues s’implanter dans le pays avec la colonisation. L’expression employée à l’époque étaient les « victimes de l’histoire ». Une expression pour dire que tous ceux qui s’étaient installés dans le pays depuis la prise de possession de 1853 n’étaient pas forcément arrivés de leur plein gré, avec l’intention de nuire au peuple kanak, que beaucoup parmi eux avaient connu la misère et la souffrance.

Ces deux grands principes issus de Nainville-les-Roches sont liés. L’acceptation d’associer les autres communautés calédoniennes au devenir du pays n’était possible, n’était pensable et ne fut acceptée par les Kanak que parce que leur était au préalable reconnu leur « droit inné et actif à l’indépendance ». C’est à partir de ce lien qu’il faut lire ensuite toute l’évolution institutionnelle de notre pays jusqu’à l’Accord de Nouméa ainsi que l’engagement qui a été le nôtre jusqu’à aujourd’hui en faveur de cette évolution.

Nous ne sommes ni naïfs, ni amnésiques

Nous ne sommes ni naïfs, ni amnésiques. Nous savons qu’en France les vieux démons ont la vie dure et que nos vieux ont dû se battre pour que cette évolution devienne possible.

  • Se battre en 1984 pour que les principes de Nainville-les-Roches trouvent en 1985 leur première formalisation institutionnelle concrète avec les Régions Fabius-Pisani. Se battre pour obtenir en 1986 la réinscription à l’ONU de la Nouvelle Calédonie sur la liste des pays à décoloniser.
  • Se battre pour refuser de participer au référendum Pons de 1987, qui avait pour seul et unique objectif de noyer la revendication kanak dans un vote aussi massif qu’insignifiant de tous ceux qui, parce qu’ils étaient venus avec la colonisation, avaient l’arrogante prétention de se croire le peuple de notre pays tout en incarnant la légitimité de la France. On sait quel en fût le résultat. Plus de 97,8 % pour le maintien de la Nouvelle Calédonie dans la France, et une abstention du peuple kanak qui lui ôta toute crédibilité, tant au plan national qu’international. Le gouvernement français entend-il sérieusement renouveler l’opération, avec le secret espoir cette fois, de ne pas avoir à en payer les frais ?
  • Se battre encore en 1988 pour que Michel Rocard mette fin au travail de destruction sociale et politique mené par Bernard Pons et Jacques Chirac, et qu’au travers des Accords de Matignon-Oudinot puisse reprendre le processus tragiquement interrompu de décolonisation, d’émancipation et de construction de notre pays.
  • Se battre toujours en 1996 et jusqu’en 1998 pour que l’Etat accepte de signer le « protocole de Bercy » entérinant l’échange des massifs miniers entre la SLN et la SMSP. Protocole donnant aux Kanak les moyens de prendre leur part dans le développement de l’économie minière du pays. Protocole permettant de reprendre les négociations politiques qui ont mené à l’Accord de Nouméa.

Nous ne sommes ni naïfs, ni amnésiques et, depuis à plusieurs années déjà nous avons compris que les vieux démons coloniaux ne sont pas morts et continuent de hanter la conscience des dirigeants français actuels comme ils le faisaient hier chez leurs prédécesseurs. Si nous avions seulement eu un doute, la pitoyable conclusion de la récente crise industrielle et minière de Goro aurait suffi à nous l’enlever. Tout comme le fameux document sur les conséquences du « Oui » et du « Non » qui dissimulait très mal ses arrière-pensées. C’est une vieille ritournelle qu’on entendait nous chanter. Alors que la France a pour obligation au plan international de discuter avec les Kanak et les autres citoyens de ce pays de tous les options imaginables permettant de faire progresser la décolonisation, alors qu’une majorité de la population calédonienne, y compris kanak, souhaitent pouvoir conserver des relations privilégiées avec la France, alors qu’approchait enfin le moment de concrétiser la promesse d’émancipation explicitement contenues dans l’Accord de Nouméa, voilà que le gouvernement établissait un document uniquement à charge sur les conséquences du vote du Oui ou du Non. Ce document laissait le seul choix entre une indépendance solitaire ou un statut renouvelé dans la France sans explorer les interdépendances. Ce document n’avait d’autre but que de dissuader de faire le choix de l’indépendance et d’instaurer une possible relance de la colonisation de la Nouvelle-Calédonie. Oui, une vieille ritournelle. L’indépendance avec la misère et l’incertitude politique. Ou la France avec la prospérité et un renoncement à voir réparer enfin l’injustice dont les Kanak ont été victimes en 1853. Pas de salut hors de la France. Pas de troisième voie.

Nous ne sommes ni naïfs, ni amnésiques. Le Président Macron maudissait à Tahiti ceux qui ont l’impardonnable tort d’être petits, comme si les grands ne devaient rien aux petits, surtout après les avoir si longtemps colonisés. Le Président Macron critiquait le Vanuatu pour ses relations avec la Chine, mais oubliait que la France avait peut-être un rôle à jouer pour les éviter, et ce d’autant plus qu’elle prétend aujourd’hui œuvrer à la création d’un axe de défense Indopacifique. Le Président français ne semble pas être capable de penser que, si la France l’avait voulu, elle aurait pu être aujourd’hui au Vanuatu à la place de la Chine, avec une véritable ambassade et de solides accords de partenariat.

Personne ne peut nier au peuple kanak son droit à l’indépendance

Le Président Macron qui affirmait en Algérie que la colonisation est un crime contre l’Humanité, déclarait à Nouméa que la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie. Avec nous ou contre nous, jamais égaux, jamais partenaires. La dépendance, pas les interdépendances. L’État français et ses vieux démons coloniaux !

Un président et un gouvernement qui n’entendent rien, ne veulent rien entendre des conseils pourtant avisés que lui donnent certains de ceux qui avant lui ont eu en charge d’accompagner l’évolution de notre pays. Mépris pour Michel Levallois, pour Christian Blanc, pour Jean-François Merle, malgré tout ce qu’ils ont pu et su faire pour qu’hier ce pays ne sombre pas dans l’affrontement et la déraison.

Peu importe ce que pensent ou ressentent les Kanak face à l’ampleur de la pandémie et au deuil qui les frappent durement, ces ignorants s’érigent en seuls décideurs de la date de la troisième consultation référendaire. Peu importe la parole donnée et la décolonisation promise en 1983, en 1988 et 1998, peu importe les véritables conséquences humaines du « Oui » et du « Non ».

Encouragés par l’État français, ils sont encore nombreux ceux qui s’apprêtent à s’autoriser de la légitimité que leur reconnaissent les Kanak pour nier l’exercice du droit kanak à l’indépendance. Mais combien de temps ceux-là pourront-ils faire accepter aux yeux du reste du monde qu’en Nouvelle-Calédonie la démocratie conférerait aux « victimes de l’histoire » le droit exceptionnel et dérogatoire de priver le peuple premier occupant, le peuple colonisé de son droit le plus élémentaire à recouvrer sa liberté et sa souveraineté ?

À ceux-là, vous disons clairement cette fois, faites attention à ce qu’en niant une fois encore, une fois de plus, une fois de trop le droit du peuple kanak à l’indépendance, vous ne preniez pas le risque que ce peuple se lasse de discuter et de négocier avec vous.

Au Président Macron et à son gouvernement, nous ne souhaitons pas rompre les relations avec la France, nous souhaitons seulement les changer. Mais s’il nous faut absolument choisir entre la liberté et ces relations, nous choisirons la liberté.

Peuple de France, nous souhaitons par la présente lettre ouverte vous interpeller sur la situation en Kanaky-Nouvelle-Calédonie afin que le plus grand nombre d’entre vous puisse être informé de la situation dans laquelle le peuple Kanak est enfermé. Le gouvernement Macron manifeste une volonté déterminée de ne plus assumer la décolonisation de notre pays en maintenant une consultation référendaire partiale qui sera politiquement et historiquement contestée par le peuple Kanak. La France n’a réussi aucune décolonisation. Elle pourrait sans y prendre garde clore une séquence originale ouverte en juillet 1983 avec la table de Nainville-les-Roches par laquelle les Kanak et les autres se sont engagés ensemble dans la construction du peuple calédonien uni par sa citoyenneté dans un destin commun.

Front de Libération National Kanak et Socialiste (FLNKS)
Le Comité Stratégique indépendantiste de non-participation (CSINP)
Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes
Le groupe Union Nationale pour l’indépendance (UNI)
Le Parti travailliste (PT)
La Dynamique Unitaire Sud (DUS)
La Dynamique Autochtone (DA)
Les Nationalistes
Sénat coutumier
Union Syndicale des Travailleurs Kanak Exploités (USTKE)