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A l’initiative de l’Union des Etudiants de Bretagne une campagne est en cours pour rendre plus visible la langue bretonne sur le campus de Rennes 2. Au regard des signatures récoltées on constate que leur campagne a obligé pas mal d’associations, partis, syndicats à se positionner dans ce sens.

Voici leur communiqué :

#BrezhonegEmSkolVeur #DuBretonDansMaFac

Le 10 février 2019, plusieurs dizaines d’étudiant.e.s de l’université de Rennes 2 ont déposé.e.s un projet de signalétique bilingue lors du budget participatif du FSDIE (Fonds de Solidarité et de Développement des initiatives étudiantes). Ce projet vise à l’instauration d’une signalétique bilingue Français-Breton sur les 3 campus de l’Université de Rennes 2 (Mazier à Saint Brieuc, La Harpe et Villejean à Rennes).

Depuis le début des années 80, l’instauration d’une signalétique bilingue est une revendication portée par chaque génération d’étudiant.e.s qui se succèdent dans l’université. Des pas sont faits dans ce sens au début des années 90 avec l’installation du premier panneau français-breton sous l’impulsion du syndicat étudiant Dazont. Quelques années plus tard, c’est la signature de la Charte Ya d’ar Brezhoneg par le président Marc Gontard en 2008 qui engageait l’université à installer une signalétique bilingue sans que les engagements soient appliqués sur le long terme. Derrière la signalétique bilingue, c’est la place de la langue bretonne dans l’espace public de deux des plus grandes villes de Bretagne qui est en jeu. L’université est un lieu de formation et d’émancipation de la jeunesse bretonne, elle a en cela une responsabilité dans la sauvegarde et le développement de notre langue. A l’heure d’Erasmus, les jeunes Breton.ne.s ont pu voir dans les universités de Barcelone (Pays catalans), d’Aberystwyth (Pays de Galles) ou de Bilbao (Pays basque) l’égalité entre les langues populaires et celles de leurs États dans la signalétique et dans la vie universitaire. Derrière cela, ce sont l’égalité fondamentale entre les langues et le respect des droits des locuteurs qui sont en jeu. Ce pas n’a pour l’instant pas été franchi par l’Université de Rennes 2. Nous entendons le franchir définitivement avec ce projet.

Celui-ci correspond à une vraie attente sociale de la part des étudiant.e.s, enseignant.e.s, personnels, et de la société bretonne en général. Nous avons pu le voir dans le sondage TMO- Région publié en octobre 2018 : 31% des jeunes de moins de 25 ans souhaiteraient savoir parler breton. 75% des habitants d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor voudraient plus d’enseignement du breton dans les écoles, plus de 70% des sondés des deux départements voudraient plus de breton sur la signalétique routière. Enfin 58% des habitants d’Ille-et-Vilaine voudraient plus de breton dans l’espace public (60% dans les Côtes-d’Armor). Ce sondage fait suite à celui mené par le collectif « Brezhoneg er skol-veur » en 2017 sur le campus de Villejean qui avait demandé aux étudiant.e.s et personnels s’ils étaient favorables à une présence plus large du bilinguisme breton- français à l’Université de Rennes 2. 85% des votants avaient répondu oui (soit 967 votants), 6% avaient répondu non (67 votants) et 9% ne savaient pas (104 votants). Ces deux sondages montrent clairement une très forte demande sociale dans une signalétique bilingue français-breton à laquelle de nombreux peuples européens ont déjà droit pour leurs propres langues. Cette demande correspond à une réalité : la majorité des jeunes de 18 à 35 ans qui parlent breton habitent à Rennes. A Saint-Brieuc sur le campus de Mazier, les enseignants brittophones des filières bilingues sont formés.

Nous proposons donc que l’Université de Rennes 2 concrétise la volonté de la majorité des étudiant.e.s et installe une signalétique bilingue en coopération avec l’Office public de la langue bretonne comme elle s’y était engagée avec la signature de la charte. Une signalétique qui répondra aux normes internationales sur le bilinguisme dans la signalétique. Elles implique de délivrer rigoureusement les mêmes informations dans l’une et l’autre des langues, présenter les indications en français et en breton de manière strictement identique (couleur, police, taille …) et de manière symétrique l’une par rapport à l’autre.

Nous appelons donc l’ensemble des étudiant.e.s, des associations, des élu.e.s, des organisations, des partis et des syndicats de toute la Bretagne à se mobiliser pour que ce projet soit validé par la commission, voté par les étudiant.e.s, et appliqué par l’Université.

L’avenir de la langue bretonne est aux mains de la jeunesse !

Il y a maintenant 15 jours, le 29 septembre dernier, prés de 3000 personnes ont défilés dans les rues de Nantes pour réaffirmer l’appartenance du Pays Nantais à la Bretagne et affirmer le droit à décider pour les bretons — de Brest à Clisson — et ce à l’initiative de la Coordination Démocratique de Bretagne en construction.

Au delà de la prestation honorable en terme de participation, c’est bien le contenu politique de cette manif qui est à évaluer positivement.

D’abord prés de 3000 c’est beaucoup car en 2016 l’association Bretagne Réunie présente depuis des décennies sur le seul terrain de l’unité de la Bretagne en réunissait à peine plus sur fond de dépolitisation des revendications et de tolérance vis à vis de l’extrême-droite. En 2017, seul le collectif 44=Breizh avait osé occuper la rue et initié un appel et un travail aboutissant à l’initiative du 29 septembre dernier.

En amont, des dizaines de milliers de tracts et affiches ont été diffusés, les réseaux sociaux saturés, des banderoles accrochées, des actions menées sur les routes avec Ai’ta pour la signalétique bilingue sur les routes nationales en Loire-Atlantique, un rassemblement a eu lieu à Lorient en plein mois d’août.

Les militants de la Gauche Indépendantiste écrivaient en octobre 2016 à propos du fiasco de Bretagne Réunie :

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons.

Force est de constater que ce travail de fond était bien visible le 29 septembre dernier.

Car c’est bien la première manifestation affirmant le droit à l’autodétermination du peuple breton qui a eu lieu à Nantes le 29 septembre. Et ce dans le cadre d’une organisation impeccable, dans laquelle la jeunesse a pu prendre toute sa place.

Une jeunesse qui s’est complètement appropriée les mots d’ordre invitant à bousculer l’ordre institutionnel.

Le gros des troupes étaient constitués de militants de base pour la réunification de la Bretagne, de syndicalistes, d’un très large panel des associations impliquées dans la défense de la langue bretonne (qui avaient plutôt bien mobilisés) et des autonomistes de l’UDB. Quand à la Gauche Indépendantiste, elle n’a pas eu besoin de sortir ses fanions pour faire sentir son investissement désintéressé et efficace.

C’est sous le soleil et avec le sourire que chacun a pu défiler — sans menace fasciste aucune — dans une manif familiale qui a affirmé sans complexe aucun que nous avons le droit de voter sur l’avenir de notre pays de Brest à Clisson, que cela plaise à Paris ou non.

Les délégations internationales irlandaises et kanaks, invitées par la Gauche Indépendantiste pour son université de rentrée, ont suscité l’enthousiasme en fin de manif par leurs interventions punchy, en replaçant le combat breton pour le droit de décider dans un cadre international. Et l’hommage en solidarité avec les prisonniers politiques catalans a été bien perçu et sonnait juste.

La prise de parole finale, entièrement bilingue, lue par un podium exclusivement féminin et reproduite ci-dessous, invite à poursuivre la dynamique par une manifestation à Rennes le 08 décembre à quelques jours de la session du Conseil Régional de Bretagne.

Nous pensons que si nous voulons inscrire le droit à l’autodétermination du peuple breton à l’agenda politique breton il faut faire de cette initiative et de cette campagne une priorité.

Il faut poursuivre parce que comme le dit un camarade de notre organisation :

Pour de très nombreux  des bretons et bretonnes, la revendication pour la réunification est connue et vivante… Maintenant c’est la revendication pour le référendum qui commence à s’installer et à être de plus en plus connue.

Nous ne l’installerons pas en plaçant nos combats dans le calendrier institutionnel parisien ni dans le seul cadre électoral, comme vont vouloir le faire certains participants en se fourvoyant dans les élections européennes aux cotés de partis hexagonaux rendant invisible ou presque leur faible force.

Cette double affirmation politique d’unité de la Bretagne et du droit de décider semble mettre mal à l’aise une partie du vieux “mouvement breton” qui veut continuer à se persuader de l’utilité de participer aux initiatives prévues et autorisées par la réforme territoriale (comme le droit d’option) pour faire progresser l’unité de la Bretagne.  Ce vieil “Emsav” ne voit pas, ou ne veut pas voir, l’indifférence polie de nos concitoyens qui ne contestent pas l’aspect historique de la bretonnité du pays Nantais, mais n’ont pas plus envie que ça de se battre pour seulement un département de plus afin de gérer le RSA, les collèges et quelques routes…

Nous invitons chacun à diffuser le texte de la manif de Rennes et à inviter ses contacts pour cette initiative clairement ancrée dans une perspective de mieux-disant démocratique et social. Vous pouvez contacter la Coordination Démocratique de Bretagne pour diffuser le matériel dans votre quartier ou commune.

Des militants de la Gauche Indépendantiste investis dans la campagne.

4ème Université de rentrée de la Gauche Indépendantiste

28-29 septembre Saint-Herblain/Nantes

Depuis 4 ans la Gauche Indépendantiste propose un rendez-vous de formation et d’échanges fin septembre.

Cette année nous l’organisons pour la première fois à Nantes et son agglomération.

Alors que nos militantEs sont investiEs plus que jamais dans la campagne pour le droit à décider en Bretagne et l’unité territoriale de notre pays, nous avons décidé de proposer de réfléchir aux différents processus en cours en Europe et ailleurs pour que les peuples puisent exercer leur droit à décider, le droit à l’autodétermination.

Pour ce faire nous avons invités des camarades Catalans et Irlandais ainsi que des Kanaks.

 

Programme :

  • Vendredi 28 septembre à 21H00, salle du soleil levant à Saint-Herblain.

Réunion publique : Souverainetés, Référendums, Indépendances…

Intervenants :

-Kanaky avec Mina Kherfi militante du Parti Travailliste qui comme le principal syndicat Kanak USTKE appelle à la non participation auscrutin de novembre. Tous les points de vues indépendantistes sur le référendum en Kanaky seront exposés.

– Pays Catalans : Mireia BOYA ex-députée de la CUP au parlement de Barcelone nous fera le bilan de la construction de la république Catalane. Un an après l’auto-organisation du référendum Catalan pour l’indépendance où en est le mouvement indépendantiste malgré la répression ?

– Irlande : Ciaran Cunningham du Parti Républicain Socialiste Irlandais (IRSP) viendra nous expliquer la campagne de son parti pour refuser le retour de la frontière au sein de l’Irlande après le Brexit et la position originale de sa formation en faveur d’un référendum sur l’unité de l’Irlande.

La Gauche Indépendantiste présentera son programme de formation de l’Université Socialiste de Bretagne qui s’étalera tout au long de l’année 2018-2019.

Isabel Vallet en compagnie de membres de la Gauche Indépendantiste à la Diada de Barcelone en 2014


Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste d’Equateur organise régulièrement le Semanario Internacional de Problemas de la Revolución en América Latina (SIPRAL) auquel participe de nombreux partie du sous continent Américain. Pour ce 22ème séminaire de Quito célébrant la pensée de Karl Marx 200 ans après sa naissance de nombreuses organisations de la même obédience ont cosignés un texte disponible ici. Ce parti soutient les luttes et revendications indigènes en s’alliant régulièrement avec le Pachakutik.

Le Conseil National des Comités Populaires de Martinique y était présent et y a prit la parole, témoignage vivant de l’engagement de Martinquais contre l’impérialisme et le colonialisme français dans cette partie du monde.  Voici le texte lu par Robert Sae , un de ses dirigeants.

 

Bretagne Info.

 

XXII ème Séminaire International

Problèmes de la Révolution en Amérique Latine

*

Application révolutionnaire de la pensée de Karl MARX”

Quito 23- 26 juillet 2018

Contribution du CNCP de Martinique

Présentée par Robert SAE

Responsable aux affaires extérieures du CNCP

Nous développerons trois points dans cette contribution:

– l’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme,

– la nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme,

l’importace d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique.

  1. L’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme

Le marxisme n’est pas un dogme mais un guide pour l’action”, “Le Marxisme, c’est une science que nous devons étudier et utiliser pour analyser la réalité afin que notre intervention soit réellement révolutionnaire”.

Comme tous ceux qui se sont engagés dans l’action politique sous la banière du Marxisme-léninisme, voici des affirmations que nous n’avons cessé de répéter. Mais, plus nous militons, plus nous réalisons la longueur du chemin qu’il nous reste à parcourir afin que ces convictions soient pleinement traduites dans notre pratique. La méthode mise en oeuvre par Marx, Lénine et les autres théoriciens de la révolution pour analyser le capitalisme et l’impérialisme les a conduits à mettre en exergue les lois scientifiques qui prévalaient dans l’évolution des sociétés. Nous entendons agir en nous appuyant sur la connaissance de ces lois. Mais, en dépit de nos déclarations, la tendance reste prégnante chez nous à forcer la réalité sur laquelle nous devons agir à entrer dans des cadres correspondant aux conclusions exposées par les théoriciens du marxisme et qui découlent de l’étude de réalités différentes, qui sont celles d’autres espaces humains et d’autres époques historiques.

L’un des éléments qui expliquent ce travers, c’est la sous-estimation, dans nos analyses de la réalité et dans l’élaboration de notre projet révolutionnaire, des apports des autres sciences qui, au côté de la science marxiste-léniniste, permettent d’accéder à la compréhension de la réalité du monde. Nous pensons là à la psychologie, à la sociologie, à l’écologie (etc.)

De ce point de vue, il existe des gens qui n’ont lu aucun livre marxiste, parfois même politiquement opposés aux marxistes, mais qui, dans leur pratique, l’utilisant comme M. Jourdain utilisait la prose, font une meilleure application du marxisme que certains militants marxistes. Cela, parce que, grâce à une approche éclectique, ils analysent scientifiquement la réalité. Quant aux théoriciens, aux stratèges et aux propagandistes de nos ennemis de classe, ils prennent soigneusement en compte les apports de la science marxiste, tout en diabolisant celle-ci (Pour que les masses ne se l’approprient pas). Nous avons, d’ailleurs, pu découvrir un manuel de formation des officiers supérieurs de l’armée française qui consacrait un important chapitre à la connaissance du marxisme !

Forts de ces constats, nous avons essayé d’accorder une attention plus conséquente aux apports des autres sciences et de mettre en oeuvre une approche pluridisciplinaire dans nos réflexions. Nous nous sommes également fait un devoir d’observer et d’écouter moins dogmatiquement les autres organisations et mouvements qui oeuvrent sur des terrains non-spécifiquement politiques (écologie, économie alternative et même spirituel). Cette démarche nous a conduits à mieux décrypter un certain nombre de situations et à en tirer des conclusions contribuant à une meilleure efficacité dans nos choix théoriques et pratiques.

Dans le cadre de notre pratique en Martinique, par exemple, nous avons pu réaliser que la méconnaissance des aspects culturels et psycho-sociologiques était un obstacle patent à l’efficacité de notre intervention politique. L’approfondissement de ces questions (grâce notamment aux éclairages de Frantz FANON), nous a amenés à considérer que l’un des freins au développement des conditions subjectives nécessaires à la transformation révolutionnaire, c’est le fait que la société martiniquaise est gangrenée par ce que nous avons appelé le “syndrome de Lynch”.

Voila de quoi il s’agit : Dans notre pays colonisé, le peuple Martiniquais s’est constitué avec, pour base essentielle, des africains qui y ont été déportés et esclavagisés. Notre histoire, c’est celle du démantellement des structures sociales et familiales traditionnelles, de la “chosification” des êtres humains, de la codification et de l’institutionalisation du racisme, de la répression bestiale et des tortures, d’une entreprise systématique de déculturation puis “ d’assimilation”. Tout cela a généré un traumatisme profond qui se perpétue de manière épigénétique mais aussi du fait du maintien de la domination coloniale.

Comment un travail révolutionnaire pourrait-il aboutir sans porter réponse à cette problématique là ?

En définitive, nous avons compris que, pour une application féconde du marxisme-léninisme, nous devions extirper de notre pensée et de notre pratique politiques toute forme d’aliénation et de mimétisme.

  1. La nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme.

Tirant un bilan de notre pratique politique, vieille de près d’un demi-siècle, ainsi que des leçons du mouvement révolutionnaire international, nous avons considéré que, pour être capable d’assumer notre missión révolutionnaire, il était indispensable d’affiner nos conceptions en matières politique, institutionnelle, économique, philosophique et culturelle.

Inconsciemment ou pas, nous sommes influencés par l’idéologie bourgeoise dominante. Nous subissons le poids de notre formation scolaire et universitaire, de l’environnement culturel et de la propagande massive de nos ennemis de classes. Aussi devions nous être particulièrement vigilant dans la lutte contre les tendances négatives que sont les suivantes:

  1. – La hiérarchisation erronée des fronts d’intervention

Quel militant, à un moment ou un autre, n’a pas idéalisé la lutte armée comme étant l’expression achevée de la lutte révolutionnaire? Nous posons la question pour illustrer le fait que la façon de considérer les différents fronts de lutte peut être biaisée au point d’influer sur les orientations politiques, alors qu’ils ne devraient être que les champs d’application de celles-ci. Ainsi, l’engagement sur le front syndical ou sur le front électoral peut devenir un engrenage conduisant à se détourner, temporairement ou définitivement, de la stratégie révolutionnaire globale. Cette situation ouvre la porte aux déviations puisque, faute de boussole idéologique, nombreux sont ceux qui, sur les fronts concernés, développent des pratiques et se donnent des objectifs tels que voulus par la bourgeoisie*.

* Exemple de ceux qui appellent les masses à se mobiliser sur la question du nombre de mandats et pas contre les exactions des multinationales.

  1. – La conception élitiste et pyramidale de la société et de l’organisation politique.

Le poids de l’idéologie bourgeoise se fait particulièrement sentir dans la façon de concevoir l’organisation de la société, les institutions et même le rôle de l’avant-garde révolutionnaire.

Aliéné par une conception élististe et pyramidale de la société, d’aucuns en arrivent à nier la prévalence de la pensée collective et à considérer que le contrôle du pouvoir par leur seule organisation et ses dirigeants équivaut à la victoire. En fait, c’est d’un avatar du système qu’il s’agit là et, de toute évidence, cela est en totale contradiction tant avec l’objectif de prise du pouvoir par le prolétariat qu’avec les príncipes qui indiquent que “ce sont les masses qui font l’histoire” “ ou que “les travailleurs se libéreront eux-mêmes”

  1. – Le subjectivisme dans la lutte idéologique.

Les relents de l’idéologie bourgeoise peuvent conduire aussi, parce qu’on est convaincu d’avoir analysé scientifiquement la réalité et d’avoir élaboré une ligne politique juste, à utiliser des méthodes contre-productives dans la lutte pour éliminer les conceptions opportunistes et les déviations. Quand à la pédagogie se substitue la dénonciation virulente, on ne risque pas de faire évoluer la réalité et on n’a certainement pas tiré les bonnes leçons de la pensée de Karl Marx qui nous enseigne que: “Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience”.

Cette remarque ne remet absolument pas en cause la nécessité de mener la lutte idéologique en permanence. Il s’agit, au contraire, pour rendre celle-ci efficace, de se défaire de toute forme de subjectivisme afin de la mettre effectivement au service de nos objectifs de transformation révolutionnaire.

* Exemple: La dénonciation des Rastas ne s’appuyait pas sur une juste évaluation du mouvement “afrocentriste”

** N’y a-t-il pas des leçons à tirer de la capacité qu’ont les impérialistes à faire front contre les peuples et les pays progressistes en dépit de leurs contradictions d’intérêts?

d) – La reproduction des schémas du vieux monde dans l’élaboration du projet alternatif.

En nous penchant sur l’évolution de nombreux pays qui se sont libérés de la domination coloniale directe, nous pouvons constater que la seule indépendance n’a pas permis une transformation radicale de la société*.

*Même quand la lutte de libération a été conduite par des dirigeants anti-impérialistes conséquents.

La raison en est que les institutions et le modèle économique mis en place après l’indépendance n’étaient pas en rupture avec les conceptions propagées par la bourgeoisie occidentale. Si notre ambition est de changer le monde, nous devons en tirer des leçons.

Ces derniers temps encore, beaucoup de voix, dont celles d’anti-impérialistes, se sont fait entendre pour appeler à l’industrialisation de l’Afrique et applaudir la création de « startups » sur le continent. Autrement dit, pour que les peuples africains résolvent les problèmes de pauvreté, de catastrophes naturelles, de pillage du continent, des guerres et du terrorisme, la solution serait qu’ils se noient davantage dans le magma de la globalisation néolibérale, du productivisme et de la compétitivité! Qui, aujourd’hui, ignore que ce modèle génère le creusement des inégalités, l’explosion de de la pauvreté, la destruction du tissu social, de l’environnement et du vivant, bref, que ce modèle conduit le monde à son auto-destruction? Ajoutons ici que les dégats causés par la Révolution industrielle orchestrée par la bourgeoisie ne semblent pas avoir servi de leçon. L’engouement pour la “Révolution numérique” est tel que les mises en garde faites par les experts scientifiques et les écologistes quant aux effets des nouvelles technologies sur la santé des êtres humains et quant aux conséquences en matière de pollution, n’empêche pas qu’elle déferle dans tous les recoins de la planète.

Ainsi, aux antipodes de toute aliénation, il s’agit de concevoir, à travers le projet révolutionnaire, la réorganisation de la production, des services et de la répartion des biens, afin que soient satisfaits les besoins fondamentaux de l’ensemble des populations, dans le respect de tous les éco-systèmes. De ce point de vue, les stratégies développées par les masses populaires sur le plan économique et dans leurs relations sociales pour s’adapter au monde, assurer leur subsistance ou pour résister à l’exploitation et à l’oppression peuvent constituer un socle solide pour la construction du système alternatif*.

* D’où la nécessité d’étudier scientifiquement les ressorts de l’économie non contrôlée institutionnellement dont on ne prend pas assez en compte le fait que son poids est incontestablement plus important que celui de l’économie “officielle”

e) – La sous-estimation des apports civilisationnels des peuples non-occidentaux .

L’un des plus grands crimes des envahisseurs colonialistes est que, pour justifier idéologiquement leur hégémonie, pendant des siècles (c’est encore le cas aujourd’hui), ils ont pratiqué systématiquement le dénigrement de la culture et des civilisations des peuples non-occidentaux. Les rites et religions de ceux-ci ont été caricaturés, leur savoir-faire et leurs inventions occultées ou abusivement attribuées à des “civilisateurs” européens. Parallèlement, la propagande visant à idéaliser leur culture et leur civilisation occidentales n’a jamais faibli en intensité. Ceci explique la difficulté qu’ont certains à prendre en compte les savoirs et les expériences populaires émanant des civilisations non-occidentales dans l’élaboration du projet alternatif de société*. Pour la sauvegarde de notre monde et pour que l’émancipation de l’humanité fasse un nouveau bond, Il faut absolument se défaire de cette aliénation là.

* En ce sens, les institutions traditionnelles, les mécanismes permettant la cohésion sociale, le rapport à l’environnement, au temps et à l’espace prévalant dans les sociétés non-occidentales sont autant de domaine dont l’étude revêt, à nos yeux, une importance capitale.

3 – L’importance d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique

Souvent, depuis que nous nous sommes engagés dans l’action politique, nous avons dû constater que le résultat de nos actions ne répondait pas à nos attentes et nous avons été régulièrement confrontés au fait que des militants, victimes du sentiment de “chayé dlo an panyé”*, baissaient les bras. Pourtant, nous nous sommes toujours efforcés d’accorder une place conséquente à la réflexion, à l’élaboration d’orientations politiques justes et, en même temps, de militer de façon soutenue au côté des masses populaires.

*transporter de l’eau dans un panier

En analysant lucidement les raisons de cette situation, nous avons fini par admettre que nos choix tactiques et nos actions n’étaient pas toujours en adéquation avec nos intentions. Selon nous, ce déphasage résulte essentiellement de deux faiblesses: d’une part, la subjectivité qui pousse à des choix inappropriés dans l’application de la ligne politique, d’autre part, les insuffisances quant à la prise de dispositions concrètes pour assurer la mise en oeuvre des orientations arrêtées. Pour illustrer ces propos, nous citerons deux exemples:

a) – Par conviction et sur la base de notre ligne politique, nous avons toujours affirmé que, pour mettre fin à l’exploitation capitaliste et à la domination coloniale, nous devions impérativement contribuer à l’unité du peuple et au rassemblement le plus large possible des forces opposées au système. Pourtant, dans certains cas, les méthodes que nous avons employées dans la lutte contre les conceptions et les pratiques opportunistes, ou tout simplement inconséquentes, sont allées à l’encontre de ces objectifs là*.

*Exemple de la mauvaise résolution des contradictions sur le front de la lutte syndicale.

b) – Notre deuxième exemple concerne le front des relations internationales.

Nous sommes tous conscients que, dans le contexte de la globalisation néolibérale et de l’offensive généralisée menée par les impérialistes sur les fronts idéologiques et militaires, seule la résistance coordonnée des peuples peut mener à la victoire de la Révolution. A cet égard, les échanges théoriques, la réflexion commune, sont indispensables à l’élaboration d’orientations justes et de stratégies valables. Les communiqués de soutien aux luttes internationales, les déclarations conjointes, les mobilisations et les opérations concrètes de solidarité sont, également, essentiels pour renforcer le moral des troupes. Mais, serions-nous en mesure de mener une lutte coordonnée au niveau exigé par le rapport des forces sans porter des réponses concrètes à ces questions qui nous tenaillent:

Comment garantir la circulation de l’information alternative afin de mener une contre-offensive coordonée sur le front idéologique? Comment pallier les difficultés liées au coût des voyages et aux visas? Comment surmonter valablement la barrière des langues*?”

* Si nous ne portons pas de réponse globale à la question de la traduction, trop peu de militants partageront la richesse des apports permis par les rencontres internationales et beaucoup des publications que nous expédions à grands frais à nos camarades étrangers dormiront sur des étagères.

Nous devons admettre que nos réponses à ces questions sont limitées et que les dispositions que nous avons pu prendre ne sont pas à la hauteur des enjeux. C’est pour cela que vous remercions chaleureusement de nous avoir invités à participer à ce séminaire qui nous permettra de nous enrichir de vos expériences en matière de relations internationales.

Voici donc les réflexions concernant “l’application révolutionnaire de la pensée de Karl Marx” que nous souhaitions partager avec vous, camarades, à l’occasion de ce XXII ème séminaire.

Nous sommes à l’heure de la mère des batailles contre les exploiteurs et les oppresseurs. Ce sont la réflexion collective, l’échange d’expérience, la coordination des actions entre les organisations révolutionnaires, particulièrement entre les organisations marxistes-léninistes, qui nous ouvriront le chemin de la victoire.

Vive le XXII ème séminaire!

Vive le Marxisme-Léninisme!

Vive la solidarité internationale!

Je vous remercie de votre attention.

 

Aujourd’hui avaient lieu 2 conférences de presse — à Rennes et à Nantes — pour annoncer la manifestation du 29 septembre à Nantes pour le droit de décider et l’unité territoriale de la Bretagne. La liste des premières organisations signataires a ainsi été dévoilée, ainsi qu’un texte expliquant le pourquoi de cette manifestation et l’enjeu que représente le fait de faire figurer le “droit de décider” au calendrier politique breton.

Deux rendez-vous avaient donc été fixés aujourd’hui mercredi 20 juin pour annoncer la manifestation du 29 septembre prochain à Nantes pour tenter de passer outre le découpage territorial administratif sur lequel certains médias se calent. Force est de noter qu’en ce jour de déplacement de Manu Macron en Bretagne la fracture médiatique s’en est encore plus ressentie !

Un référendum en Bretagne !

La réforme territoriale de 2014 a été un échec et les espoirs qu’elle avait pu susciter ont été douchés. Paris a une fois de plus méprisé les revendications populaires des breton·ne·s et notamment celle de la réunification de la Bretagne en la gommant purement et simplement.

Les militant·e·s à l’origine de l’organisation de la manifestation ont présenté le texte d’appel que vous pourrez lire dans son intégralité en fin d’article. Le “droit de décider” à travers l’organisation d’un référendum en Bretagne est l’axe principal du nouveau cycle de revendications souhaité par les organisateurs. Il s’agit tout simplement selon ces militant·e·s d’organiser une consultation démocratique avec “l’ensemble de la société bretonne et les élu·e·s locaux” en appelant ces derniers à passer “du discours aux actes“.

La démocratie ne peut pas attendre le calendrier des institutions de Paris

 Il est temps maintenant que le peuple breton puisse décider de son avenir sans passer par Paris. L’enjeu démocratique est fort : il s’agit de consulter les bretons et les bretonnes, sans discrimination d’origine, sur les limites du territoire et sur les compétences que le peuple breton pourra exercer pour plus de souveraineté locale et de démocratie. Le référendum que demandent les militant·e·s s’inscrit complètement dans l’air du temps comme en Écosse, en Catalogne et en Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Mais celui-ci devra s’inscrire dans un calendrier politique que le peuple breton lui-même aura décidé, et ce avec ou sans l’accord de Paris.

Le mouvement culturel breton en force parmi les signataires

La liste des premiers signataires a été présentée après le texte d’appel revendicatif et une quinzaine d’organisations diverses y figurent déjà. On notera parmi les signataires une forte présence du milieu culturel breton notamment représenté par les “Ti ar Vro” (= les centres culturels bretons) de différentes localités, mais aussi par plusieurs associations de cours de breton. Auxquelles s’ajoutent évidemment la Gauche Indépendantiste mais aussi Dispac’h, Ai’ta, le collectif LGBT Breton, etc. C’est là une bonne base pour le lancement d’un nouveau cycle militant qui devra s’appuyer à la fois sur des évènements populaires comme la manifestation du 29/09 mais également sur un travail de fond pour l’organisation d’un référendum de Brest à Clisson.

3 mois avant la manifestation

La manifestation pour le droit de décider et la réunification de la Bretagne aura lieu le samedi 29 septembre prochain, c’est-à-dire dans 3 mois. La campagne de communication est déjà bien lancée : les militant·e·s ont présenté l’affiche qui a été tirée à 5.000 exemplaires et 10.000 tracts ont également été imprimées. La campagne se déroulera tout l’été avec des distributions de flyers, des collages d’affiches mais aussi une participation massive sur les réseaux sociaux avec la campagne “J’agis pour décider en Bretagne. Et vous ?” relayée sur Facebook, Twitter et Instagram. Vous pouvez-vous aussi y participer en envoyant une photo de vous ou de vos proches à cette adresse mail : decidons.en.bretagne[a]gmail.com (remplacez [a] par @).

La rédaction de Bretagne Info.

Dans les locaux du Club de la Presse à Rennes

 

Conférences de presse du 20 juin 2018

à Rennes et à Nantes

Bonjour,

Le 29 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour affirmer notre volonté de décider de notre avenir en Bretagne. Concrètement nous voulons que de Brest à Clisson l’ensemble des habitantes et habitants de la Bretagne puissent choisir le cadre institutionnel où ils vivent, si oui ou non ils et elles souhaitent vivre dans une Bretagne réunifiée.

La communication autour de cet événement est bien lancée, notamment sur les réseaux sociaux.

Plus de 5000 affiches et 10.000 tracts sont en cours de répartition et des actions de popularisation auront lieu tout l’été. Une grande opération communication auprès des lycéennes et lycéens aura lieu dès septembre, avec du matériel spécifique.

Le cycle de revendications ouvert par la réforme territoriale et les espoirs qu’elle avait pu susciter est clos. Le gouvernement de Paris a une fois de plus fait fi de revendications populaires en faveur de la réunification de la Bretagne. Si nous souhaitons occuper la rue le 29 septembre 2018 c’est pour ouvrir un nouveau cycle de revendications, notamment vers la classe politique locale qui doit passer du discours aux actes.

Partout en Europe, comme en Catalogne ou en Écosse et jusque dans les possessions françaises comme en Kanaky/Nouvelle-Calédonie, le temps est aux référendums, car c’est aux peuples de décider de leurs avenirs. Nous pensons qu’il est temps que les bretonnes et les bretons, sans discriminations d’origines, soient consultés sur les limites de leur territoire et sur les compétences que le peuple breton peut lui-même exercer pour plus de souveraineté locale et de démocratie.

C’est un enjeu de taille que d’inscrire le droit de décider à l’agenda politique breton. À partir du 29 septembre, c’est notre droit démocratique à l’autodétermination que nous voulons conquérir et mettre en pratique. Nous voulons prendre notre destin en main et organiser un referendum sur l’unité administrative de la Bretagne. Cette consultation démocratique nous la voulons avec l’ensemble de la société bretonne et les élu·e·s locaux que nous appelons à passer aux actes, avec ou sans l’accord de Paris.

Nous avons le devoir moral de proposer à la jeunesse de Bretagne d’être actrice de son avenir à un moment ou nous continuons à évoluer dans le cadre ultra-centraliste de la constitution de 1958, sur laquelle une infime partie de la population actuelle a pu se prononcer.

Nous avons l’opportunité de rassembler ici en Bretagne sur la base du droit à décider pour proposer un autre modèle institutionnel, social, économique, linguistique et environnemental garantissant à tous et toutes l’accès au savoir, à l’éducation, aux transports, à la santé, à la culture. Face à la démission d’un État qui ne résonne qu’en terme de rentabilité, qui délaisse avec mépris la population et méprise les plus fragiles d’entre nous, nous voulons prendre nos affaires en main et proposer une réelle alternative.

Nous imaginons cette manifestation comme plurielle et familiale, représentative de la diversité existant en Bretagne, et défendant une vision inclusive de l’identité bretonne. La manifestation sera déclarée et encadrée par un service d’ordre.

Nous souhaitons que les associations culturelles bretonnes habituées des manifestations pour la réunification s’approprient cette première journée revendicative pour en faire un succès et porter dans les mois qui viennent cette dynamique dans l’ensemble de la Bretagne.

Premiers signataires de l’appel à manifester le samedi 29 septembre à Nantes :

44=Breizh, Dibab, Ti ar Vro Bro-Leon, Ti ar Vro Gwengamp, Ti ar Vro Kemper, Ti ar Vro Landerne-Daoulaz, Centre Culturel Breton Yezhoù ha Sevenadur, Emglev Bro Karaez, DAO (Deskiñ d’an oadourien), Roudour, Raok (brezhoneg e Kreiz Breizh), La Gauche Indépendantiste (Breizhistance), Collectif LGBT Breton, Dispac’h, Ai’ta, SHAGT (Saint-Herblain A Gauche Toute), …

Publiée par Bretagne-Info.org sur Mercredi 20 juin 2018

Le CNCP est une des composantes de l’indépendantisme Martiniquais. C’est une formation radicalement anticolonialiste, anticapitaliste qui existe depuis 1982. Avec l’autorisation des auteurs nous publions une tribune critique de l’électoralisme signés de ses dirigeants.

Pour en savoir plus sur le CNCP c’est ici, son bulletin d’info s’appelle Jik An Bout.

Bretagne Info

La démocratie malade des élections

Dans tous les pays dits « démocratiques », les taux d’abstention aux élections ne cessent d’augmenter. Concernant les élus, les sentiments exprimés majoritairement dans la population, ce sont  la désillusion et le dégoût ; ce que traduit la formule « tous pourris ». Ce phénomène est gentiment qualifié de « désamour » par les commentateurs autorisés.

Au dire des bien-pensants, les abstentionnistes déshonorent la « citoyenneté » et bafouent le droit de vote pour lequel des peuples se sont battus et dont certains pays ne bénéficient pas. A les en croire, une fois de plus, les coupables du dysfonctionnement se trouveraient au sein du peuple. Peut-on croire sérieusement que si les « citoyens » voyaient les élus tenir leurs promesses et répondre valablement à leurs attentes, ils se détourneraient si massivement des élections ?

La vérité c’est que les peuples sont de plus en plus conscients que le système électoral est complètement cadenassé par les classes dominantes, qu’il ne permet absolument pas de garantir le respect de leur volonté et que les élus de diverses obédiences qui assurent l’alternance à la tête des institutions ne remettent pas du tout en cause la politique néolibérale scélérate menée par les gouvernements.

Dans pratiquement tous les pays se prévalant de la « démocratie libérale », éclatent régulièrement des scandales mettant à jour la corruption qui gangrène la classe politique et ses élus. Ne citons que deux exemples récents :

  • a) les déboires judiciaires de l’ex-président Sarkozy (accusé de fausses factures et de financement par la Libye, etc.)
  • b) le détournement des données piratées sur facebook par la société « Cambridge Analytica » pour manipuler le vote de millions d’électeurs en faveur de Donald TRUMP.

Il est évident que, forts de leur puissance financière et du pouvoir de manipulation que leur confèrent les empires médiatiques qu’elles contrôlent, les classes dominantes sont en mesure d’empêcher les opposants à leur système de conquérir le Pouvoir par le truchement des élections. Plus encore, l’actualité des dernières années a montré que si des forces progressistes et révolutionnaires parviennent, malgré tout, à remporter des élections, les gouvernements impérialistes occidentaux, se mobilisent pour leur faire barrage. Outre la guerre économique et la subversion, ils ont systématisé la méthode consistant à y organiser des coups d’Etat institutionnels en s’appuyant sur la corruption de certains parlementaires et sur l’instrumentalisation de magistrats réactionnaires (ex : Honduras, Brésil, Venezuela…).

Leur hypocrisie et leur pratique du « deux poids deux mesures » sont manifestes : d’un côté, ils prennent prétexte que des élections ne se sont pas déroulées régulièrement pour agresser militairement des pays tiers (l’exemple de la Côte d’Ivoire est emblématique à ce sujet), de l’autre, ils s’accoquinent avec les pires dictateurs, avalisant leurs coups de force électoraux (comme récemment en Egypte).

Dans ces conditions, à quoi peuvent servir les élections ?

Nous avons déjà montré que les classes dominantes sont capables de cadenasser le système électoral par leur puissance financière et le pouvoir de manipulation de leurs empires médiatiques. Nous avons évoqué également le pouvoir de nuisance des gouvernements des pays impérialistes. La répression fasciste que la Monarchie espagnole exerce actuellement sur les élus Catalans, avec la complicité de l’Union Européenne, illustre parfaitement le fait que les élections ne sont pas le gage d’une véritable démocratie.

Dans de telles conditions, les mouvements alternatifs et révolutionnaires peuvent-ils espérer que la participation aux élections et la conquête de mandats d’élus soient un moyen d’accéder au Pouvoir et à la Souveraineté ?

Il existe chez nous des « patriotes » pour lesquels la question ne se pose même pas : « Nous ne pouvons pas faire la lutte armée, donc c’est sur le terrain des élections que nous devons nous imposer ! ». Cette position est évidemment caricaturale et ne sert qu’à justifier leur opportunisme électoraliste. Heureusement, les luttes populaires peuvent prendre de multiples autres formes. (Grèves générales, mobilisations sur le terrain, désobéissance citoyenne, boycott de produits étrangers, etc.)

Inversement, d’autres appellent au boycott systématique de toutes les élections qualifiant indistinctement tous ceux qui y participent de « vendus » et de « traitres à la nation ». C’est là aussi une position caricaturale parce que, n’étant pas étayée par la capacité de mettre en action des forces susceptibles d’inquiéter le pouvoir colonial, elle ne débouche sur aucune transformation du système.

Participation ou abstention aux élections, résistance clandestine et lutte armée ou mobilisations pacifiques, sont autant de fronts qui ont permis aux mouvements populaires de réaliser des avancées mais qui ont abouti parfois à des désillusions. L’histoire du mouvement révolutionnaire mondial nous enseigne, en tout cas, que si la stratégie et les tactiques, quelles qu’elles soient, ne tiennent pas correctement compte des réalités politiques du moment, elles sont vouées à l’échec.

Avant de répondre à la question de savoir si la participation aux élections peut être un atout dans notre lutte pour la souveraineté, il convient de faire quelques remarques :

– le système électoral en vigueur a été conçu pour favoriser les opportunistes qui ne remettent pas en cause l’idéologie bourgeoise et le pouvoir des classes dominantes et ceux qui sont prêts à toute les compromissions pour partager le gâteau (l’alliance entre les « Patriotes », le RDM, le PCM et les libéraux assimilationnistes, dont les « Sarkozistes », en est un bien triste exemple.)

– L’inconscient collectif reste très marqué par l’idée que l’existence d’élections dans un pays est une garantie de démocratie et, en dépit du rejet des élections manifesté par une grande partie de la population évoqué au début de l’article, paradoxalement, celle-ci accorde difficilement du crédit aux organisations politiques qui n’ont pas d’élus.

– Au-delà de positionnements idéologiques et politiques, le phénomène de l’aliénation généré par la domination coloniale contribue à complexifier la situation. Des individus de valeur, qui auraient pu jouer un rôle notable dans la lutte, ne conçoivent leur épanouissement que dans le costume d’élu et s’automutilent en pataugeant dans les méandres de la politique politicienne. Cette aliénation se manifeste aussi chez des militants n’ayant pourtant pas d’ambitions personnelles. Capables de faire de gros efforts financiers et de se mobiliser en continu lors des campagnes électorales, ils n’ont pas le même esprit de sacrifice entre les échéances ou pour soutenir d’autres fronts de lutte.

Au bout du compte, nous considérons que la lutte sur le front électoral doit rester une option, parce

  • qu’elle est l’occasion de faire connaitre les analyses alternatives,

  • qu’elle confère une certaine légitimité face aux colonialistes,

  • que les élus locaux peuvent intervenir sur le quotidien, même si c’est à une échelle réduite.

Cependant, la participation aux élections ne peut se justifier que si elle fait partie d’une stratégie globale dont l’objectif est la libération nationale, si les candidats proposés sont réellement des personnes impliquées dans le travail d’organisation des masses et porteuses de projets alternatifs. Si ces conditions ne sont pas réunies, l’abstention et, si nécessaire, l’appel au boycott sont entièrement justifiés.

Bien sûr, aucune intervention sur le front électoral ne pourrait être immunisée contre les luttes de ligne politique qui traversent tous les mouvements. La capitulation de SIRIZA face au chantage des banques en Grèce, les luttes de clan au sein de PODEMOS en Espagne, ou les dérives du Mouvement 5 étoiles en Italie, sont particulièrement instructives à cet égard.

Aussi, dans notre stratégie de lutte pour la souveraineté et l’émancipation, devons-nous combattre sans concession l’illusion qu’on gagnera du temps en réalisant des alliances politiciennes ou en privilégiant la carte de la personnalisation au détriment de l’organisation des masses. L’implication des masses dans la construction de l’alternative et l’organisation de la résistance, leur contrôle réel sur tous les processus décisionnaires restent la condition indispensable, incontournable et prioritaire de la libération et de l’émancipation. Cela est possible, par la formation et l’organisation de notre peuple au niveau de nos quartiers et dans les secteurs divers, comme dans la vie professionnelle, culturelle, économique et sociale. Nous défaire de toute forme d’illusion, consacrer nos compétences et notre énergie à la réalisation des taches véritablement déterminantes pour l’avancée de notre lutte de libération, c’est ainsi que nous servirons valablement notre peuple.

Pour le CNCP : Le Président, Jean ABAUL, le Porte-parole, Alain LIMERY, le Secrétaire, Léon SEVEUR, le responsable aux affaires extérieures, Robert SAE.

Les amis et les camarades de Kendal Breizh peuvent être satisfaits de la participation à la journée d’hommage à ce combattant indépendantiste breton mort en tant qu’officier YPG à Afrin au Kurdistan de Syrie.

Ce samedi 10 mars, plus de 600 personnes avaient fait le déplacement pour saluer sa mémoire, celles de tous les militants et militantes Kurdes YPG/YPJ, des Forces Démocratiques de Syrie, celles de tous les internationalistes qui les ont rejoint dans ce combat contre la barbarie de DAESH et l’état Turc.

Cette célébration a eu certes une forte charge émotionnelle en raison de la personnalité d’Olier (Kendal Breizh) et de ses engagements passés en Bretagne mais aussi une forte coloration politique pour pointer les responsabilités politiques du sort des Kurdes d’Afrin qui meurent sous les bombes d’Erdogan dans l’indifférence complète des institutions et états internationaux.

La communauté Kurde de Rennes, Saint-Brieuc, Lorient, Brest et Nantes était bien représentée et les associations Kurdes de France, de Bretagne ainsi que la représentation du Rojava en France sont venues saluer le combattant internationaliste tout en dénonçant le rôle de la Turquie et l’indifférence de l’Occident. Sans bien sur oublier de rappeler leur fraternité avec les autres peuples de Turquie et de Syrie.

Coté politique locale on notait la présence d’Ismael Dupont du PCF 29 qui a rappelé la position de son parti sans équivoque sur la nature du régime autoritaire Turque, de Gerard MAS du NPA Kemper qui a souligné la responsabilité du gouvernement Macron qui interdit les rassemblements de soutien à Afrin comme à Morlaix il y a quelques semaines par la voix du préfet et affirme via son ministre Le Drian que la Turquie a le droit de se défendre contre « les terroristes Kurdes ».

Paul Molac, député Macroniste de Ploermel de tendance régionaliste, venu saluer la mémoire d’Olivier a pu prendre la température de l’auditoire breton qui a chaleureusement applaudit les interventions conspuant les convergences de vue entre LeDrian, Macron et Erdogan. Nous l’invitons à se faire l’écho de ce courroux…

Maiwen Salomon pour la Gauche Indépendantiste Bretonne.

Le Drian, ministre des affaires étrangères de la France, ex-patron de la région Bretagne, bien connu pour être le laquais du lobby militaro-industriel et productiviste agricole a été en effet la cible de bien des interventions. Notamment celle de Maiwen Salomon pour la Gauche Indépendantiste qui a souligné ces liens honteux de la France avec la Turquie d’Erdogan et les forces impérialistes impliquées dans cette région du monde. Cette France qui continue à traiter de terroristes les femmes et les hommes du PKK, la principale force Kurde du Kurdistan dans l’état Turc.

L’UDB, Breizhistance, SLB, Radio Bro Gwened, Skol Diwan Plonevez-Moedeg ont rappelé la complémentarité de l’engagement d’Olier au Kurdistan dans l’armée populaire des YPG/YPJ et celui qui a été le sien en Bretagne pour la cause de la langue bretonne, de l’écologie, des luttes sociales.

Prise de parole de Ronan au nom des Amitiés Kurdes de Bretagne.

La CGT Enseignement Privé s’est fendu d’une prise de parole bilingue breton-français en souvenir de celui qui fût pion au lycée Diwan de Karaez, en appelant à soutenir les réfugiés de Syrie et les initiatives pour l’arrêt de la guerre à Afrin, le respect du projet des peuples du Rojava.

Des parents de Skol Diwan Plonevez-Moedeg remercient Olier pour les avoir aidés à de nombreuses reprises pour l’école.

Alternative Libertaire a salué leur compagnon de route que fut Kendal Breizh l’anarcho-indépendantiste, avant de clôturer par un vibrant « Vive la Bretagne libre et socialiste ! », mot d’ordre historique de l’Armée Révolutionnaire Bretonne dont l’hymne fut chanté dans la salle bien remplie.

Le “Kan bale an ARB” chanté par Domjo.

Un écho international :

Tout au long de la journée, les militantEs du Secours Rouge International venus de Zurich et Brussel, ont déployés une intense activité informative très visible à travers une grande table d’information.

Table d’information du Secours Rouge.

La projection du documentaires « Because we need to take guns » rendant compte en images de l’engagement de nombreux militantEs internationalistes au Rojava a attiré plus de 200 spectateurs.

Suivez la campagne “Shengal” en Bretagne -> @ShengalBreizh !

Cela sans doute explique le succès que l’initiative féministe des Femmes de Shengal Breizh a rencontré sur place en relayant ici en Bretagne la campagne du Secours Rouge pour alimenter en pansements hémostatiques les unités non mixtes du Shengal et du Rojava.

Plus de 1000 euros ont ainsi pu être récoltés pour cette campagne CELOX sous ces différentes déclinaisons. Vous pouvez toujours faire un don par ici.

Du CELOX présenté sur une table : ces pansements hémostatiques d’urgence permettent de sauver beaucoup de vies, faites un don pour en envoyer sur le terrain !

La Gauche Indépendantiste Flamande du VSB, les amis basques d’Olier eux aussi présents sur place physiquement ou par le truchement des réseaux sociaux ont salué la justesse du combat de notre camarade, de ses compagnons et du peuple Kurde.

À Toulouse le même jour à l’initiative de l’Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne et du NPA, du Comité de soutien au Peuple Kurde CSPK Toulouse et de la maison Franco-Kurde Midi Pyrénées, près de 300 personnes ont défilés dans la rue pour rendre hommage eux aussi à Kendal Breizh et à tous les internationalistes tombés et soutenir la résistance d’Afrin.

La banderole d’hommage à Kendal Breizh à Toulouse.

Ce fut un moment intense que d’entendre les hommages militaires à Kendal Breizh, par la voix d’un message vocal enregistré par le commandant de la section internationale YPG dans laquelle notre camarade combattait :

Enfin, une lettre émouvante écrite par Kendal Breizh avant son départ au Rojava a également été lue, dans laquelle il réexpliquait les raisons de son engagement pour la révolution au Kurdistan.

Et après ?

Tous cela démontre un grand potentiel de mobilisation populaire et le 31 mars prochain Alternative Libertaire appelle à manifester pour soutenir Afrin et le peuple Kurde à Lorient, ville de Jean-Yves LE DRIAN, le ministre des affaires étrangères.

Cette date semble s’imposer à tous et toutes comme une convergence des forces pour continuer dans cette dynamique.

Ainsi Gael Roblin, au noms des anciens prisonniers politiques bretons, a souligné :

La lutte des femmes et des hommes d’Afrin pour rendre possible un autre futur, une alternative sociale et féministe à l’ordre impérialiste, au fondamentalisme religieux, à Bachar et à Erdogan c’est la lutte de tous les travailleurs.

Olier, Kendal Breizh nous a tous bluffé par son courage, son audace. Il aurait pu après Raqqa rentrer en Bretagne mais il s’est porté volontaire pour Afrin qui depuis 50 jours résiste à Erdogan. Il en est mort comme beaucoup d’autres volontaires dont vous voyez les portraits aujourd’hui.

Une résistance qui n’a d’égale que l’indifférence complice du gouvernement de Macron et Jean-Yves Le Drian qui est décidément la honte de Bretagne qui, de Barcelone à Afrin, choisit de s’aligner sur les positions des fascistes de Rajoy ou Erdogan contre le droit à l’autodétermination des peuples. Le droit de construire une société basée sur la libre association des peuples, le partage, le respect, l’éducation, le rejet de la course aux profits, du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie… C’est ce qu’Olier percevait de juste dans le projet de confédéralisme démocratique.

Nous avons tous été bluffé par le courage de Kendal Breizh et de ses camarades.

Ils ont raison : seul l’engagement des femmes et des hommes du peuple sauvera Afrin et le Rojava, les institutions internationales sont absentes… elles se taisent et rampent depuis 50 jours… devant le dictateur fasciste Erdogan comme en 1939 elles rampaient devant Franco. Vous connaissez la suite.

Alors mobilisons-nous pour qu’Olivier ne soit pas mort pour rien ! Que notre colère solidaire d’Afrin résonne dans les rues de Bretagne et deviennent un brouhaha insupportable pour Le Drian !!!

Que le ministre des marchands de canons Jean Yves Le Drian soit la honte de la Bretagne cela ne fait aucun doute. Kendal Breizh est son honneur.

Rendez-vous donc le 31 mars à Lorient et avant dans toutes les mobilisations d’urgence pour Afrin.

[Vidéo n°4/5]Carhaix / Karaez : Hommage à Kendal Breizh & journée d'information sur la révolution au Kurdistan.• Minute de silence• Prise de paroles de représentants kurdes• Chansons kurdes• Prise de parole du représentant de l'Amitié Kurde de Bretagne• Prise de parole du Secours Rouge• Prise de parole de Gael Roblin pour la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance Dieub Ha Sokialour / Bretagne en luttes / Breizh o stourm).• Prise de parole de l'école Diwan de Plounevez-Moedeg.• Prise de parole de RBG – Radio Bro Gwened.• Diffusion audio d'un message de Hogir, commandant du Tabur YPG International / YPG International Tabur.• Lecture d'un témoignage de Marcus, l'un des camarades de Kendal Breizh au Rojava.• Diffusion de photos sur fond sonore d'un poème écrit par un basque libertaire en exil depuis des années.

Publiée par Bretagne-Info.org sur Samedi 10 mars 2018

L’une des vidéos live de l’hommage diffusé sur la page Bretagne Info, pour voir les autres allez par ici.

L’article qui suit a été traduit par les militants de la plateforme “communistes libertaires de la CGT” , il s’agit de la confédération de l’état français. Cette plateforme interne est  animée par des militantEs d’ Alternative Libertaire syndiqués CGT, en Bretagne ils/elles sont essentiellement présentEs à Nantes, Rennes et Fougères (mais pas nécessairement syndiqués CGT).

Dans l’état espagnol il existe une autre confédération du même nom, CGT, mais qui a peu à voir avec la centrale française. C’est une scission de la CNT , le syndicat anarchiste. Cette organisation syndicaliste révolutionnaire et libertaire  est très présente en Catalogne et dans le reste des pays catalans, elle défend le droit à l’autodétermination , et de très nombreux militants et figures de la Gauche Indépendantiste ( CUP ) sont affiliés à cette organisation syndicale dont la publication en Catalogne s’appelle tout simplement “Catalunya”.

Le 3 octobre dernier la CGT , la CNT et d’autres syndicats de combats comme la COS ( Confédération Ouvriere Syndicale ) liée à la CUP avaient appelé 48h après le référendum sur l’indépendance violement réprimée à une grève générale  pour “lutter contre la répression et pour les libertés”. 

D’autres secteurs moins radicaux de la société Catalane , venues du nationalisme historique (ANC, Omnium Cultural…) ou du syndicalisme classique et de collaboration de classes ( UGT, CC.OO liés au PS et au PC espagnols) s’étaient contenté d’un appel à la paralysie du pays de quelques heures sur des bases interclassistes.

Les militantEs de la CGT Catalane reviennent sur le bilan de cette journée de lutte historique en termes de participation et de combativité. Quelque soit le résultat des élections du 21 décembre en Catalogne c’est bien dans la rue que les Comités de Défense de la République Catalane, la CUP, le massif  mouvement étudiant  veulent continuer la bataille, en ce sens cette analyse intéressera tous ceux qui souhaitent que la classe ouvrière , le prolétariat , le peuple jouent un rôle et gardent leurs indépendance de classe dans la bataille pour l’indépendance de la Catalogne. 

C’est également un bon texte qui permettra de débattre du manque d’implication des syndicats de l’hexagone  y compris les plus combatifs dans la réflexion et l’action pour le droit à l’autodétermination des peuples sous domination française, mais aussi un outil de combat intellectuel avec les secteurs du “nationalisme breton” sous l’influence de la bourgeoisie locale et en fait à son service qui prônent des alliances de classes aux détriment de la notre.

Bretagne Info.

Nous avions publié l’appel de la CGT Espagne ( = De l’état espagnol pour les lecteurs/lectrices de Bretagne info )  à la grève générale en Catalogne. L’UGT et les CCOO, syndicats majoritaires, appelaient eux à négocier le maintien du salaires pour des arrêts de travail approuvés par les patrons… Voici un texte qui fait le bilan de la grande grève du 3 octobre :

Quelle influence de l’« arrêt du pays » sur la journée de grève générale du 3 octobre ?

Communiqué du Secrétariat permanent de la CGT de Catalogne


Dimanche 3 décembre 2017

Plusieurs syndicats [CGT, CNT, COS, ICSC et IAC. NdT] ont appelé à la grève générale en Catalogne le 3 octobre 2017. Ce jour‐là on a vécu une journée de mobilisation massive qui a très fortement affecté le fonctionnement économique du pays, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues toute la journée.

Quelques heures avant, la dénommée « Plate‐forme pour la démocratie » (avec la participation de l’ANC, d’Òmnium, des CCOO et de l’UGT) avait lancé un appel à un « arrêt du pays ». Et qu’en était‐il de cet « arrêt du pays » ? Il prévoyait que les administrations, les syndicats et les patrons s’arrangent pour fermer les entreprises avec paiement des salaires (c’est‐à‐dire que les travailleurs ne faisaient pas une grève effective avec décompte correspondant [sur la fiche de paie. NdT]). La durée de ces fermetures a fait l’objet d’accords (quelques minutes, quelques heures, toute la journée). Et les heures de grève payées.

Dès le moment de son annonce, le soir du 1er octobre, s’est mise en marche toute la machinerie de la propagande gouvernementale pour anticiper que, ce mardi [3 octobre.NdT], l’impressionnante mobilisation qui s’y produirait ne serait possible, exclusivement, que grâce à l’action du gouvernement, du patronat et des syndicats majoritaires [CCOO et UGT].

Avec la récente publication des statistiques de grève du mois d’octobre [2017. NdT], nous avons l’opportunité de vérifier divers aspects, telle la massivité de la participation à la grève par rapport aux autres convocations, mais aussi de vérifier si l’occupation massive des rues toute la journée a été possible grâce aux accords « patronat‐syndicats majoritaires » ou bien grâce aux travailleurs qui, opposés à la volonté de leur patron, ont fait grève et sont donc comptabilisés dans les statistiques.

La date du 3 octobre n’a pas été choisie au hasard, mais d’après de sûres analyses préalables en rapport avec le moment et le scénario perçu comme le plus probable. Le déploiement répressif de l’État et ses agissements sans fard les semaines précédentes laissaient prévoir non seulement une opération répressive supplémentaire, mais quelque chose de plus préoccupant, sur lequel nous avions tous à réfléchir, un volume d’agressions d’un niveau prévu pour perdurer.
Eh bien, quelle influence l’« arrêt du pays » a‐t‐il eue sur la mobilisation du 3 octobre ?


Voyons ce que disent les données.


Selon IDESCAT [L’INSEE catalane. NdT], la population salariée catalane du secteur privé est de 2 382 000 travailleurs, quand celle du secteur public est de 397 000, dont 200 922 dépendent directement de la Generalitat, et 27 176 de l’administration de l’Etat [d’Espagne].
Qu’en dire ? Que, dans une structure publique naine (la Catalogne est la communauté de tout l’Etat dont le pourcentage de travailleurs du secteur public est le plus bas comparativement au secteur privé), il est évident que la clef [de la réussite. NdT] d’une grève générale réside dans la réponse des travailleurs des entreprises privées et non dans celle des travailleurs du public. Ainsi, tout ce qu’ont fait ou laissé faire la Generalitat de Catalogne et ses administrations locales n’est pas pertinent en ce qui concerne le total [des grévistes. NdT].
Voyons ce qui s’est passé selon les données de la grève proprement dite (c’est‐à‐dire les salariés qui ne sont pas allés travailler contre l’avis de leurs patrons, et ont donc reçu [sur leur fiche de paie. NdT] le décompte de salaire correspondant).
En octobre 2017, la Catalogne a comptabilisé 9 023 624 heures de grève. L’année précédente, 84 264 (soit, en 2016, 0,9 % des heures de grève du même mois, octobre, de 2017). Pour nous donner une idée de ce que représente un tel volume, la grève générale du 14 novembre 2012, dans tout l’État d’Espagne, avait totalisé 11 599 492 heures de grève. Ainsi, la grève générale du 3 octobre [dans la seule Catalogne. NdT] a atteint 78 % des heures de la grève générale du 14 novembre 2012 dans tout l’Etat espagnol. De même, le total des heures de grève en octobre 2017 en Catalogne approche celui de tout l’Etat espagnol pour l’année 2016 : 11 409 992.

Que nous disent ces données ? Qu’en Catalogne, il y a eu [le 3 octobre 2017. NdT] la plus grande grève générale de ces 25 dernières années, à tout le moins. Le volume du personnel public qui a pu être affecté par l’« arrêt du pays » est plus réduit (84 % des travailleurs travaillent dans le secteur privé, sans tenir compte du personnel de l’administration de l’État et des municipalités). Il est assez clair que s’il n’y avait pas eu la manoeuvre gouvernementale, la participation [à la grève. NdT] du secteur public aurait été également de même échelle que celle, massive, du secteur privé.


Dans les entreprises privées, à l’exception anecdotique des supermarchés Bon Preu et de quelques PME, la quasi‐totalité des personnes qui étaient dans la rue l’ont été sans accord avec leur patron. Les données objectives consolidées indiquent que les grévistes de Catalogne ont été au plus proche du total des grévistes de tout l’État espagnol de l’une quelconque des grèves convoquées en 2012.

De fait, les CCOO et l’UGT n’y ont contribué en rien. Leur appel syndical du 2 octobre est allé dans le sens contraire : cherchant à rivaliser avec la grève pour la convertir en arrêts de travail négociés. Et tenons compte que chaque entreprise importante va souscrire à ces accords symboliques, comme ont pu les avaliser la SEAT et Nissan [entreprises de l’automobile. NdT] pour s’en tenir à ces deux exemples.
Le syndicalisme majoritaire a joué gros ces jours‐là. Le dimanche matin [1er octobre], il était déjà assez clair que la grève serait massive et qu’il ne jouerait aucun rôle dans la mobilisation, ce qui aurait porté un coup à sa « ligne de flottaison » de sa supposée exclusivité dans la mobilisation réussie des masses ouvrières, comme tentent de s’en défendre comme ils peuvent ces deux syndicats. Un mirage, en fin de compte.

Concernant les manifestions de la soirée à Barcelone, l’une [appelée par les syndicats initiateurs de la grève générale. NdT] va remplir le Passeig de Gràcia et l’autre [appelée par ANC et Òmnium] la place de l’Université. Laquelle a duré quelques minutes et a été couverte par les médias gouvernementaux et « processistes » [indépendantistes. NDT] ?

En définitive, l’« arrêt du pays » a été une opération de propagande d’une incidence quantitative infime, ainsi que le disent les données statistiques et pas notre opinion personnelle. Ainsi, le « processus » [indépendantiste] a‐t‐il été la raison du fort suivi de la grève générale ? Eh bien, peut‐être pas exactement. D’ici quelques jours nous pourrons évaluer le résultat de la grève générale du 8 novembre (que nous pouvons déjà prédire), avec aussi son « arrêt du pays » et avec le gouvernement en prison comme facteur mobilisateur.
Non. Le 3 octobre a généré une grève générale impressionnante pour plusieurs raisons, la principale d’entre elles la charge brutale subie par le piquet de Piolín qui va émouvoir intensément les couches hétérogènes d’une population qui est restée en état de choc. La brutalité vécue à la première personne ou par les témoignages de proches et les images des réseaux sociaux a fait le reste.
L’anarchosyndicalisme ne peut pas négliger le succès de la grève générale, ni prétendre le répéter demain ou quand nous voulons. Nous sommes conscients de ce que nous sommes, qu’une analyse minutieuse des jours passés n’implique pas que nous ayons répondu avec la perspicacité qui nous a rendu forts. Le mouvement libertaire a été à la hauteur du moment et aucune opération propagandiste progouvernementale ne nous fera croire que nous ne sommes pas capables de prendre l’initiative quand la situation s’y prête, malgré l’État, le syndicalisme de paix sociale et les appareils de communication d’un quelconque pouvoir.

Nous devons être plus conscients et agir en conséquence, contre toute répression et par une augmentation des tentatives de passer à l’offensive, pour reconquérir les droits sociaux et du travail.
Source : http://www.cgtcatalunya.cat/spip.ph…

 

Beaucoup d’internationalistes sont allés combattre au Kurdistan contre DAESH. Certain-e-s dans les rangs des forces Kurdes (YPG/YPJ ), d’autres dans des structures internationalistes tel le Bataillon International de Libération. Le Secours Rouge a réalisé une interview du commandant de cette structure que nous publions. Ses analyses et réflexions sont riches d’enseignements sur l’expérience internationaliste sur place, au regard des derniers développements militaires. Par ailleurs la campagne de solidarité avec le Bataillon et les autres combattants internationalistes continue

Bretagne-info

Peux-tu te présenter et nous expliquer comment le commandement du Bataillon International de Libération est-il organisé ?

Je m’appelle Mahir Bakirciyan, je suis combattant du TKP/ML TIKKO et commandant du Bataillon International de Libération (BIL) Le mandat d’un.e commandant.e du BIL est de trois à quatre mois. À la fin de cette période, les quatre organisations constituantes du BIL (BÖG, TKP/ML TIKKO, MLKP et IRPGF) se réunissent et choisissent le.la nouveau/elle commandant.e. Nous utilisons une rotation afin qu’a chaque fois il/elle soit issu.e d’une organisation différente que le/la dernier.ère en place.

L’opération de Raqqa s’est terminée sur une victoire historique. De Manbij à Raqqa quelle en est son importance historique, stratégique et    tactique ? Qu’en est-il du point de vue de la construction de la révolution au Rojava ?

La libération de Raqqa est le fruit d’un long et difficile combat contre les gangs fascistes de l’État Islamique (EI). Un combat qui a demandé d’énormes sacrifices aux peuples kurde et arabe ainsi qu’aux volontaires internationalistes. Depuis la défense héroïque de Kobané, nous sommes passé.e.s à l’offensive en libérant de nouveaux territoires et en gagnant ainsi plus de terrain pour que la révolution s’enracine. Manbij était un objectif stratégique capital. La ville servait de deuxième capitale pour l’EI. Elle facilitait le transport de troupes, de ressources et de munitions depuis la Turquie. Elle permettait aussi de défendre le front ouest de Raqqa et constituait un obstacle pour le combat d’unification des trois cantons du Rojava. Sa libération fut une grande victoire pour les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) mais eut un coût énorme en vies. Malheureusement, après cela les opérations pour Jarablus et Al-Bab ont été mises en suspens à cause de l’intervention criminelle de la Turquie qui protège ses alliés de l’EI.

L’étape suivante fut le lancement de l’opération pour Raqqa avec sa longue et difficile avancée au sud sur plusieurs fronts à la fois. Elle consistait autant en des mouvements offensifs que défensifs et le BIL était toujours au cœur de l’action. Début juin l’attaque sur la ville elle-même a commencé. Nous avons pu appliquer tout ce que nous avions appris sur la guerre urbaine à Kobané et à Manbij. Nos tactiques ont continué à se développer et à s’ajuster pour faciliter l’évolution constante de la doctrine militaire des FDS. Par exemple, nous avons eu une approche beaucoup plus précise sur les mouvements offensifs que lors des opérations précédentes. Nous avons déployé moins d’unités afin d’utiliser des unités mécanisées et des véhicules blindés de manière innovante. Les armes lourdes, l’artillerie et les frappes aériennes nous ont permis de bombarder les zones d’opération. Ainsi, nous avons pu contrer tant les vieilles que les nouvelles tactiques de nos ennemis fascistes, comme l’utilisation de drônes de reconnaissance ou de combat, les armes improvisées,   le minage des zones de combat et la construction de réseaux de tunnels. Après quatre mois d’opérations intensives, nous avons pu libérer Raqqa. Ce fut un coup décisif dans notre combat contre l’EI, tant sur le plan stratégique, idéologique que symbolique. L’esprit révolutionnaire des peuples du Rojava a ainsi pu détruire un ennemi que beaucoup ont fui.

La suite est : .

Une réflexion d’actualité sur la question agricole d’un contributeur de la publication Harz-Labour, qui permet d’aborder l’histoire de la lutte paysanne en Bretagne depuis la Gauche.

Depuis la guerre froide, la figure de la pénurie est régulièrement brandi par les médias et les dirigeants occidentaux pour démontrer la supériorité de l’économie de marché, sur les régimes dits socialistes. Que se soit pour l’URSS d’hier, ou le Venezuela d’aujourd’hui, les images de magasins aux rayons désespérément vides semblent être un argument de propagande aussi recevable que la dénonciation de l’absence de démocratie, ou l’assassinat de manifestants par la police, lorsqu’il s’agit de réaffirmer la prédominance du modèle démocratique capitaliste occidentale sur touts les autres. Dans le même temps, ont continuera bien sur à présenter la misère la plus sombre dans laquelle la mondialisation libérale, et l’héritage coloniale, plongent des millions de personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine comme une fatalité.

Dans une société, ou consommation, liberté, et démocratie, sont aussi étroitement associées que la notre, on peut donc s’étonner du peu de remous que suscite aujourd’hui la pénurie d’un bien de base tel que le beurre. Alors bien sur, notre pénurie de beurre n’est en rien comparable avec les pénuries massives, connues dans le passé par les républiques soviétiques, ou par le Venezuela aujourd’hui. Mais ont s’attendait quand même à des réactions outrées et bruyantes du gouvernement, promettant de tout faire pour que tout revienne rapidement à la normale, et à une intense polémique, qui aurait occupées les médias pendant quelques jours.

De fait, il y a quelque chose de profondément répugnant à entendre les médias nous parler de la responsabilité de la hausse de la demande mondial, ou de celle de la guerre que ce livre industriels et distributeurs, lorsque l’on sait qu’un agriculteur se suicide tout les trois jours, que les fermes continues de disparaître à un rythme aberrant, et que les prix d’achat du lait fixés par les industriels revient à se passer la corde au cou pour le producteur.

En réalité, cette pénurie, ainsi que l’indifférence qui l’accompagne, apparaissent comme les derniers aboutissement de plusieurs siècles de destruction systématique du monde paysan, en vu de sont intégration à la République et à l’économie capitaliste. Si l’on omet les régions de grande production céréalière, depuis longtemps tenues par une poignée de grands propriétaires terriens, et destinées à l’approvisionnement du marché mondial, le temps n’est pas encore si lointain ou les campagnes échangeaient majoritairement selon des logiques économiques pré-capitaliste (par exemple de dons-contre-don, ou de charité, et non de profit), ou le référent d’appartenance y était la communauté locale et non la nation, et ou la perception du monde des individus y était façonnée par la culture orale (qui la plupart du temps était dans une autre langue que le français), le rapport à la nature, et les solidarités collectives.

Ainsi, au cours des siècles précédents, alors que la France se constituait en tant qu’état-nation à partir des villes, les campagnes demeuraient dans un monde à-part. Pour les masses rurales, l’appartenance à la France se résumait alors surtout au fait d’être gouverner par des administrateurs français, et par les contraintes que cela représentait pour elles (impôts et taxes nouveaux, conscriptions, impositions par la force de normes et pratiques étrangères aux valeurs et aux intérêts communautaires ….). Il faudra attendre la boucherie de 1914 pour que les campagnes de l’hexagone s’agrègent complètement à la République, les rescapés rentrant aux pays étant enfin définitivement acculturés, et devant bien trouver un sens à tout ce sang versé. Il suffit de se rendre compte qu’en Bretagne, les derniers enfants de paysans ayant appris le français à l’école n’ont, aujourd’hui encore, que la cinquantaine, pour mesurer la violences des changements que les sociétés paysannes ont dues traverser en très peu de temps.

En parallèle, la modernisation des techniques et des outils agricoles à permis, des l’après-guerre, une incroyable amélioration des conditions de vie et de travail du monde rural. Mais très rapidement, ces améliorations ont été confisquées par le développement d’un système agro-industriel qui est venu totalement déposséder les paysans des avancées qu’ils venaient d’obtenir. A partir des années cinquante, progrès technique et augmentation de la production sont les arguments utilisés pour intégrer à l’économie de marché une nouvelle génération qui cherche à se débarrasser de l’image de plouc accolée au monde paysan. Bernard Lambert, militant des paysans travailleurs résume ainsi la situation de l’époque :

Nous rejetions nos parents, nos anciens parce qu’ils étaient rétrogrades: ils continuaient à travailler avec des chevaux ou des bœufs et refusaient de s’endetter pour ne pas être déconsidérés. Les jeunes estimaient que, pour bien mener son métier, il fallait s’équiper, donc s’endetter (…). Mais dans le même temps, nous commencions à voir les industries agro-alimentaires déferler sur la Bretagne. Elles se sont mises à installer des ateliers intégrés. Nous, les jeunes paysans de l’époque, on a foncé sur les ateliers de veaux, de porcs (…) et puis après sur la fabrication du lait matière brute destiné à être vendu à une laiterie et non plus sous forme de beurre au marché (…). Progressivement, nous sommes devenus des producteurs de matières premières pour un certains nombre de firmes. C’est alors qu’on a commencé à entrevoir, mais péniblement, qu’on s’acheminait vers un rôle de travailleurs à domicile.

Et de poursuivre dans son ouvrage “Les paysans dans la lutte des classes” :

En tout temps et en tout lieu, le capitalisme, dès que les conditions techniques et économiques le lui permettaient, a détruit les modes de productions artisanaux, précapitalistes qu’il trouvait devant lui. En ce qui concerne l’agriculture, il agit de même, tout en lui laissant supporter certains investissements de production qui, au-delà des apparences, sont sous le contrôle effectif des industriel.

Puisque l’agriculture consiste en des modes de productions très difficilement adaptable de manière industrielle, il suffisait de rendre les paysans totalement dépendant des industriels, pour leurs fournitures comme pour leurs débouchés, ainsi que par l’endettement.

Les politiques publiques, poussant vers toujours plus d’agrandissement des exploitations, et de dérégulation des prix, achèveront le travail pour aboutir à la situation que l’on connaît aujourd’hui.

Il ne s’agit pas ici de défendre une civilisation rurale traditionnelle disparue et idéalisée. Celle-ci était profondément injuste et hiérarchisé. Les notables et les propriétaires locaux y régnaient en maître, exerçant leur arbitraire sur des populations très souvent plongées dans la misères. Mais face à la dureté de l’existence et des maîtres, ses mêmes populations avaient aussi développées des formes d’organisations, d’entraides, et de travail en commun, ainsi que de rapport au monde, qu’aucune entreprise civilisatrice ne justifiait de faire disparaître. Dans l’hexagone, et particulièrement en Bretagne, il est marquant de constater que c’est durant les années soixante et soixante-dix, époque à la fois des derniers soubresauts de la civilisation rurale traditionnelle, et des débuts du triomphe du modèle agro-industriel, que l’ont a connu les dernières luttes paysannes massives, et porteuses d’un véritable projet commun pour les campagnes. De nombreux champs de cumulards, et autres accapareurs de terre furent saccagés. Des paysans furent maintenus, ou installés, de force sur leur exploitations, contre les décisions de justices et l’avis des propriétaires. Des affrontements eurent lieu contre les excès du remembrement. Des grèves massives se firent contre les prix d’achat trop bas pratiqués par les industriels, avec blocage des camions de lait sur les tournés de collectes. Au Dresny, en Loire-Atlantique, le ministre de l’agriculture en visite dans une ferme sera même séquestré par 300 paysans. C’est aussi à cette époque que les alliances entre paysans et ouvriers, les premiers ravitaillant les seconds sur les piquets de grève, s’intensifièrent, comme lors de la grève du Joint français à Saint-Brieuc, ou lors de l’éphémère commune de Nantes au printemps 68. C’est enfin sur ce terreau que la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes pris racine.

Aujourd’hui, la destruction du monde paysan atteint un stade tel qu’on peine à lui imaginer une issue. De temps à autres, une nouvelle crise voie les routes et parking de grandes surfaces se couvrir à nouveau de barricades de pneus enflammés, mais sans réelle remise en question du système. Aux marges, de nouveaux mouvements d’occupations, unissent toutefois à nouveau paysans du cru et nouvelle génération militante, et tout près d’ici, sur la ZAD, les terres agricoles permettent à niveau de nourrir les luttes.

Nous étions bien deux cents

Une nuit à Saint-Donlay

Armés de nos faucilles

A couper ton maïs.

Jaco et tes semblables

Vous nous volez la terre

Vous ne ferez rien pousser

Qui ne sera coupé.

Préparons nos fourches et nos fusils ! …

M.