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Primael Petit, militant de Breizhistance vient de prendre la fonction de conseiller municipal à Saint-Herblain commune limitrophe de Nantes. Il a 32 ans et a grandit dans le quartier de Bellevue-Bernardière à Saint Herblain, depuis plus de dix ans c’est un militant de la Gauche Indépendantiste Bretonne. Le 27 octobre il participera à son premier conseil en tant qu’élu. A cette occasion nous lui avons posé quelques questions.

Primael a-hed ar redadeg evit ar brezhoneg

Peux-tu nous présenter brièvement ta commune ?

Saint Herblain c’est la 3e commune du département, avec ses 43 000 habitants c’est aussi la 10e plus grande ville de Bretagne. C’est une commune assez jeune et populaire, composée pour plus de la moitié d’employés et d’ouvriers. Nous avons la particularité d’être coupé en 2 par le periphérique Nantais, ce qui explique ce développement à 2 vitesses. D’un coté de grands ensembles de logements (Bellevue et le Sillon) et de l’autre l’ancien «Bourg» avec ses petits pavillons et même encore ses «villages». Autre particularité la présence de l’énorme centre commercial Atlantis. Hormis son côté commercial, cette zone reçoit de nombreuses activités proposées par la mairie, et même depuis quelques temps le forum de l’emploi ! Imaginez, faire la queue avec votre CV à la main au milieu d’une foule de badauds  qui poussent des caddies ! C’est une situation que l’on dénonce depuis longtemps..

Rappelle nous les circonstances qui t’ont amené à prendre la fonction de conseiller municipal ?

En 2008, Emgann avait initié une plate-forme électorale BREIZHISTANCE, avant que celle-ci ne devienne une formation politique à part entière l’année suivante. Dans ce cadre des candidats avaient été présentées dans divers cantons ainsi que sur des listes municipales. Le mouvement de la Gauche Indépendantiste était présent dans trois communes du pays nantais pour les élections municipales, Nantes, Rouans (une petite commune du pays de Retz) et donc Saint-Herblain avec la liste Saint-Herblain à Gauche Toute/Sant Ervlan a-gleiz penn da benn. Cette liste, outre des militants de BREIZHISTANCE étaient composées de quelques anciens adhérents d’Ensemble Saint-Herblain Autrement, de militants de la LCR, de syndicalistes et de personnes non encartées.
Nous avons réalisé le score de 7,76 % (1 292 voix), permettant ainsi à la liste d’obtenir un conseiller municipal. Nous avions fait le choix de mettre en place une rotation sur le poste d’élu, afin de conserver une vison et un travail collectifs de notre engagement, et de dénoncer l’accaparement du pouvoir et le cumul des mandats par certains élus de la métropole nantaise et de Saint-Herblain notamment. Jakez Caillaud, tête de liste, a été notre premier conseiller municipal, avant que Gaele Bertaud ne prenne la fonction avant moi, troisième sur la liste.

En tant que conseiller municipal, tu touches combien ?

Avoir un poste de conseiller municipal donne droit à 115€ brut je crois. Avec cette indemnité nous faisons vivre l’association que nous avons crée dans le but de poursuivre collectivement le travail autour de l’élu. Cela nous permet aussi de faire d’aider à certaines actions, nous avons ainsi acheté un kilomètre de la redadeg sur St Herblain par exemple. C’est clair, on est loin des indemnités de certains élus qui cumulent les mandats et nous ne voyons pas notre rôle de cette manière.

Contribution de Primael au magazine municipal, cliquez pour agrandir

Sur quelles bases s’est présentée SHAGT (Sain-Herblain à Gauche Toute) ?

Jusqu’alors, Ensemble Saint-Herblain Autrement (ESHA) représentait une opposition de Gauche à la majorité municipale PS, et pesait 15 à 20 % des voix. Après avoir rejoint Les Verts pour la plupart, ma majorité des adhérents d’ESHA ont choisit en 2008 de se présenter dès le premier tour avec la liste PS. Certains herblinois et herblinoises qui avaient pris part ou suivit ESHA jusqu’à présent ne se sont pas retrouvés dans ce choix et ont exprimé la nécessité de présenter une liste d’opposition de gauche à Charles Gauthier. Les militants Herblinois de la gauche indépendantiste se sont donc retrouvés avec ceux-ci et la LCR locale.
Face à un PS qui concentre les pouvoirs et qui s’est écarté depuis longtemps des intérêts des travailleurs et des travailleuses il nous semblait, et il nous semble toujours important de construire et de porter une alternative politique sociale et écologique qui ne se satisfasse pas du système économique actuel.
Le projet que nous avons présenté aux électrices et électeurs met l’accent sur la justice sociale, en terme de fiscalité locale, de logement et de transport notamment, mais aussi à propos de certains marches publics ou délégations trop souvent laissés dans les mains du marché privé, avec des sociétés comme Véolia et Vinci omniprésentes dans la métropole. De même nous ne manquons pas une occasion de dénoncer le système communautaire actuel qui prive les élus municipaux d’un véritable pouvoir d’action sur ces sujets, au profit des conseillers non élus de la communauté urbaine de Nantes Métropole. Nous ne sommes pas contre le regroupement entre les communes dans certains domaines, mais celui-ci doit se faire dans un cadre démocratique. Enfin nous sommes clairement engagés pour une action de la municipalité en faveur de l’unité administrative de la Bretagne et de la langue bretonne avec la signature de la charte “Ya d’ar Brezhoneg” et de la démocratie locale en générale.

Comment vois tu-ton rôle de conseiller municipal ?

Tout d’abord, n’avoir qu’un poste d’élu ne permet pas de mettre en place les politiques que nous voudrions. Mais l’intérêt est aussi de pouvoir s’en servir pour se faire l’écho des luttes à l’intérieur d’un conseil municipal parfois refermé sur lui même. En ce sens nous sommes intervenu en conseil pour dénoncer la situation répressive à Notre-Dame des Landes et le projet d’aéroport, nous avons aussi pu apporter notre soutien à des salariés en lutte. Mais nous prenons bien sûr aussi part à plusieurs commissions. Sans permette d’influencer considérablement les propositions politiques qui y sont faites nous pouvons cependant y donner notre avis, et surtout nous informer, c’est un travail de vigilance permanent, mais aussi de formation régulier pour nous qui ne sommes pas des professionnels de la politique. A travers les mobilisations sociales, la construction de projet alternatifs, notre rôle est donc aussi d’amener la population à prendre ses affaires politiques en main. Nous souhaitons aussi avoir une vision, et si possible une démarche politique cohérente à l’échelle de la métropole. C’est en ce sens que nous proposons des réunions publiques comme celle que nous organiserons Mardi 16 Octobre*

* Quelle place pour les habitants, les associations, la municipalité dans l’organisation d’activités socio-culturelles et éducatives dans la ville ?

Un service performant d’accueil des enfants, hors périodes scolaires, est un des besoins premiers de la population. Les activités à destination du jeune public, adolescents et jeunes adultes, constituent également un enjeu social majeur, comme lieux d’ouverture voire d’insertion pour les jeunes, en dehors des temps scolaires et hors du cadre familial. La participation des habitants, associations, salariés, à l’élaboration du projet social de l’animation jeunesse peut conduire à des choix ne répondant pas aux attentes des institutions. Les villes choisissent et expérimentent différentes réponses à ces questions. Nous vous invitons à venir échanger sur ces sujets

Mardi 16 octobre, 20h00, Salle Jean Jaurès, 40 rue Jean Jaurès Rez-de-Chaussée à Rezé, à l’initiative de Rezé à Gauche Toute et Saint-Herblain à Gauche Toute

Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

BREIZHISTANCE-IS

 

De la prison ferme pour avoir défendu le service public de santé ?

Le 5 janvier dernier deux habitants de Carhaix Yann Manac’h et Bertrand Grimault étaient rejugés à Rennes pour leurs participation à l’une des très nombreuses manifestations de  défense de l’hôpital de Carhaix en 2008. Au cours de l’une d’entre elles des pneus avaient été brulés devant la sous-préfecture de Châteaulin occasionnant quelques centaines d’euros de dégâts.

Alors qu’ils n’avaient écopés que de 150 euros d’amende en première instance devant le tribunal de Quimper le parquet a fait appel. Et le procureur de la cour d’appel de Rennes  a requis six mois de prison avec sursis contre l’un et quatre mois fermes contre l’autre !

Le 28 janvier dernier des centaines de personnes défilaient dans Carhaix contre ces réquisitions délirantes à l’appel de nombreuses organisations et de la municipalité.  Un compte rendu vidéo bilingue et sous-titré est visible ici.

Nous vous proposons de faire savoir dans vos réseaux que le mardi 14 février à 20 h nous organisons une diffusion du film « Bombardes et Lacrymo » au bar « Le Papier Timbré » (4 rue de Dinan métro Saint Anne) en présence du camarade qui risque 4 mois fermes.

Bombarde

Ce film réalisé par Eric Lelan du collectif Brestois « Canal Ti-Zef » donne la parole aux acteurs de la lutte populaire, unitaire et  victorieuse des habitants du centre-Bretagne en faveur du maintien du service de maternité et de chirurgie à l’hôpital de Carhaix. Des extraits du film sont visibles ici.

Cela sera un moyen de soutenir  Yann et Bertrand face à l’injustice et réaffirmer la justesse de la lutte dans laquelle s’inscrit leur prétendu délit : celle du droit à l’accès à la santé pour tous partout en Bretagne.

Nous vous invitons à y venir, nous souhaitons que ce moment d’échange  serve a construire la mobilisation nécessaire  pour le verdict qui sera rendu  le 16  février en début d’après-midi.

Un rassemblement aura lieu devant la cour d’appel  (place du parlement de Bretagne) à l’initiative des soutiens Carhaisiens à midi. Nous appelons également à y participer.

Breizhistance Indépendance et Socialisme.

Les associations 44=Breizh et Skoazell Vreizh lancent un appel à soutien aux 6 jeunes barbouilleurs pro-réunification poursuivis par la région Pays de la Loire dans le cadre d’actions symboliques contre la partition de la Bretagne. Récemment un de ces jeunes s’est vu directement retirer 2800 euro sur son compte par le Trésor public. Les barbouilleurs dénoncent cette méthode injuste socialement. Alors que la région Pays de la Loire refuse toujours le débat sur l’unité de la Bretagne et qu’elle intensifie ses dépenses de propagande visant à imposer la partition administrative, nous faisons suivre une lettre de Skoazell Vreizh aux élu-e-s, et appelons à la solidarité, notamment financière, avec les deux organisations et les militants poursuivis.

BREIZHISTANCE-IS pays nantais

Six jeunes militants bretons détroussés : Lettre ouverte de Skoazell Vreizh

À destination des Députés parlementaires, Présidents de collectivités territoriales, Maires, adjoints et conseillers municipaux, ayant émis un vœu pour la réunification de la Bretagne ou pour la mise en place d’un référendum sur cette question

Madame, Monsieur,

Lors des années passées, à travers votre collectivité ou votre mandat, vous vous êtes prononcés en faveur de la réunification de la Bretagne. Ces dernières années ont vu également fleurir un certain nombre de sondages d’opinion réclamant la disparition du décret Pétainiste divisant administrativement la Bretagne sur deux entités distinctes. Le Conseil Régional de Bretagne a maintes fois émis le vœu de voir la Bretagne retrouver son unité territoriale (1998, 2001, 2004, 2008, 2009). Le Conseil Général de la Loire-Atlantique s’est à son tour positionné en 1972, 2001 et 2008, également à travers un vœu, pour le retour de son territoire au sein de la Bretagne administrative. De nombreuses autres collectivités bretonnes ont lors des dernières années suivi en émettant à leur tour des vœux revendiquant la fin de ce déni démocratique.

Nous souhaitons porter à votre connaissance que le 13 juillet 2010, 6 jeunes du pays de Nantes ont comparu devant la 3ème chambre des Appels correctionnels de la Cour d’Appel de Rennes pour « dégradation ou détérioration de biens destinés à l’utilité ou la décoration publique ». En faits réels, il a été reproché à ces 6 jeunes d’avoir porté des inscriptions de peinture d’ordre revendicatif et réclamant le droit à la réunification de la Bretagne sur un bâtiment appartenant au Conseil Régional des Pays de Loire ainsi que sur 4 wagons TER appartenant à la SNCF. Ces dégradations, similaires sur la forme aux tags de peintures visibles sur des centaines de mobiliers urbains et autres immeubles de nos villes ont valu à leurs auteurs de verser aux parties civiles (SNCF et Région Pays de loire) à titre de dommage-intérêts, 21500 euros ainsi que, pour chacun d’eux, une peine de deux mois de prison avec sursis. Ces jeunes comparaissaient avec un casier judiciaire vierge et pour la première fois devant la justice. Certains n’étaient pas encore majeurs aux moments des faits.

Ce verdict démesuré a été considéré par le président de cette Cour, Monsieur Dillange, selon des termes précis qu’il nous semble important de porter à votre connaissance (termes repris dans le rendu du tribunal). En voici quelques détails notables :

« Considérant en l’espèce, indépendamment de l’appréciation qui suit des réparations civiles sollicités, que la nature des dégâts causés n’est pas « légère » en terme de coût; que la revendication du caractère « politique » de ce délit est seulement ridicule; Considérant, sur la peine, qu’aucun des prévenus n’a déjà été condamné pour des faits similaires; qu’à leur décharge doit encore être retenu qu’ils apparaissent comme des jeunes gens dépourvus d’esprit critique, manifestement instrumentalisé par des « penseurs » autoproclamés qui les amènent à considérer une délinquance infantile comme un fait d’arme, tout en leur laissant assumer seuls les conséquences -notamment pécuniaires- de leurs actes; qu’il convient en conséquence de les faire bénéficier des dispositions de la loi relatives au sursis, selon les modalités précisées au dispositif du présent ».

Autrement dit, ils doivent leur sursis au seul fait d’être « des jeunes gens dépourvus d’esprit critique, manifestement instrumentalisés par des « penseurs » autoproclamés ». En tant qu’accompagnateur de ces jeunes sur le plan juridique et moral uniquement (Skoazell Vreizh, non engagé politiquement, est une association à but humanitaire, basée depuis plus de 40 ans sur la solidarité citoyenne), nous sommes dans le devoir de vous faire part des éléments sur lesquels le président du tribunal s’est basé pour fixer ce jugement lourd de conséquence. Ces éléments ne sont rien d’autres que ceux utilisés par les 6 jeunes militants pour étayer leur défense.

Il s’agissait globalement pour eux de présenter au Tribunal ce qui les a poussé et encouragé à réaliser ces actes délictuels, non-violents ont-ils toujours soutenus, mais il est vrai préjudiciables. Concrètement, il a été rappelé au tribunal par ces 6 jeunes et leur avocat Me Erwan Lemoigne (Saint-Nazaire), que la Loire-Atlantique a été séparée de la Bretagne administrative en 1941 par un décret signé de la main de Pétain, que la population bretonne, Loire-Atlantique incluse, s’est manifestée à maintes reprises en faveur de la réunification de la Bretagne, etc. Et il a surtout été porté à la connaissance de la Cour les nombreux votes émis par des dizaines de collectivités bretonnes. Leurs actions ont clairement été encouragées par le positionnement de ces instances et acteurs de la démocratie dont vous représentez un élément incontournable en Bretagne.

Chaque composante d’une société dite démocratique a, dans le respect des autres, le droit à l’expression. La démocratie pousse ce droit à porter et à assumer la responsabilité de nos expressions. Ces 6 jeunes citoyens l’ont démontré de part leur attitude devant la cour : loin de faire porter le poids de leur engagement à d’autres personnes, ils ont expliqué en quoi leur acte leur a semblé nécessaire. Ces 6 jeunes bretons se trouvent aujourd’hui dans une situation difficile puisqu’ils deviennent privés de certains droits (accès aux concours de la fonction publique, privation de vote aux prochaines élections, etc.) et doivent verser des sommes astronomiques et donc inaccessibles au regard de leurs situations précaires. Contrairement à l’avis affiché du Président de la Cour d’Appel et au regard de la lourdeur de la peine infligée, cette sanction est la démonstration d’un regard politique sur la question de la réunification. Jamais quelques tags ont valu une peine de prison à des jeunes au casier judiciaire vierge. Plus incroyable encore, fort de cette sanction juridico-politique déraisonnée, la collectivité régionale « Pays de Loire », en ce mois de novembre 2011, est allée, sournoisement et de manière lâche, se servir directement dans les comptes bancaires des jeunes en questions !!! Quelle morale et quelle leçon derrière ce détroussage en règle d’étudiants et jeunes précaires ?

Indifférent devant des centaines de tags et de graffs aussi laids les uns que les autres, la région Pays de Loire a pourtant dépouillé un de ces 6 jeunes de 2 800 euros sur les 3 000 que contenait son compte bancaire, soit toutes ces économies d’étudiant !!! Ce type de comportement indigne d’une collectivité publique laisse penser que se sont bien des jeunes militants défendant une cause partagée par un grand nombre de personnes, simples citoyens et élus, et non des jeunes « délinquants infantiles » qui ont été visés. A quel type de pouvoir public avons-nous à faire ici ? Ces jeunes sont bien sûr soutenus par un grand nombre d’acteurs associatifs et politiques publiquement positionnés pour la réunification de la Bretagne. Néanmoins, manque à l’appel des voix, notamment celles des élus et collectivités qui ont émis des vœux en faveur de la réunification. Ces Voix sont pourtant prépondérantes dans notre société puisque représentantes, porteuses et surtout garantes de celles des citoyens. Il ne s’agit pas bien sûr à travers cette affaire de cautionner des actes délictuels mais d’apporter un regard sur leur situation. Ce ne sont pas des délinquants ! Parce qu’ils ont exprimé à leur manière, peut-être maladroitement, un souhait populaire alors ils devraient être mis au ban du jeu démocratique ?

Nous vous informons en outre que Skoazell Vreizh, dont l’existence repose exclusivement sur la solidarité des bretons, a donné la possibilité à ces jeunes et à leur demande explicite, de se pourvoir en cassation. Ce pourvoi a été rejeté.

Nous espérons que ce courrier ne restera pas sans réponse de votre part, non pas pour notre association mais pour ces jeunes et leurs familles. Le soutien des organisations « attendues » est une chose, celui des représentants démocratiques engagés publiquement sur ce souhait populaire breton en est une autre.

Lors des différentes audiences, ces jeunes adultes ont fait preuve de responsabilité mais aussi de respect vis-à-vis de la justice et de l’ensemble des collectivités, élus et citoyens qu’ils ont cités. Nous souhaitons qu’il soit tenu à leur égard le même niveau de respectabilité.

Au regard de ce qui est écrit ci-dessus, nous nous tenons à votre disposition pour vous rapporter plus précisément cette situation, moralement difficile à vivre pour ces jeunes militants.

Sous le signe de la Solidarité et de la Démocratie, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sentiments bretons sincères,

A galon,

Cordialement,

Skoazell Vreizh

Hier matin plusieurs dizaine de riverains et d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, se sont spontanément rassembler devant l’importante présence militaire déployée au lieu-dit «La Boissière». En effet, y débutait le lundi 14 février, une série de forage pour l’étude du terrain qui recevra le barreau routier décevant le projet. Au moment où commençait ce déploiement de forces de l’ordre dans la commune, les maires de Nantes et Rennes, le président du Conseil Général et les deux présidents de région, faisaient paraître dans le journal Le Monde, une tribune commune sur le sujet.

Dans celle-ci , à la mal-nommée page «Débats» du quotidien, ils placent d’emblée «les adversaires au projet» comme étant «pour promouvoir un modèle social basé sur le refus de tout progrès et le repli sur soi» de par leur opposition. D’ajouter ensuite, comme pour imposer la véracité des arguments qu’ils déroulent, «Nous, nous pensons l’inverse». Des représentant PS, comprenant dans leurs propres majorités municipales et régionales des élus (EELV notamment) opposés au projet, nous disent donc qu’ils administrent nos collectivités en compagnie de gens promouvant «le refus du progrès et le repli sur soi», dont ils seraient, eux, aux antipodes. Certains élus seraient en droit d’exiger des explications. Que veulent nous expliquer messieurs Delaveau, Auxiette, Mareschal, Le Drian et Ayrault, en tentant d’assumer une si grosse contradiction ?

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Que les habitants et élus opposés de leurs territoires n’ont pas le droit de se manifester ? Que la présence policière et militaire dans la commune préviendrait, encore une fois, de «dangereux extrémistes repliés sur eux» ? En tout cas un manque de respect totale, et presque une criminalisation loin du «débat démocratique», pour les milliers de citoyens et dizaines d’organisations qui se mobilisent contre le projet. Qui peut justifier sans vouloir manipuler l’opinion, que l’opposition ou non à l’aéroport implique qu’on soit : soit pour l’ouverture et le progrès soit pour le refus de celui-ci et le repli sur soi ? C’est «l’aéroport ou la barbarie» dont semblent menacer messieurs Ayrault, Auxiette et Le Drian !

«Les partisans de l’immobilisme voudraient condamner le transport aérien (…) semblant considérer que le trafic aérien est la cause unique et majeure du réchauffement climatique». Les «repliés sur eux et réfractaires au progrès», ou comme le sous-préfet Trioulaire de Châteaubriant le disait «les autochtones», mais allez disons-le carrément «les sauvages», croieraient et n’auraient pour seul argument que seuls les avions réchauffent le climat de la planète. C’est donc en toute logique, que ces messieurs dans leur tribune, ne se donnent à aucun moment la peine de répondre aux arguments exposés et connus depuis longtemps par les opposants.

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Évolutions du trafic mondial et local, possibilité d’évolution de l’aéroport de N.-A., prévisions, coûts, etc … ne figurent pas dans la tribune des décideurs, le seul argument structurel exposé serait «le survol à basse altitude de l’agglomération nantaise qui ni responsable, ni défendable» ! Bah pourquoi don alors qu’il ferme pas l’aéroport de Nantes-Atlantique Jean-Marc ? Sans doute parce que la DGAC, ou aucun autre organisme officiel, n’a jamais écrit ou fait de rapport sur la dangerosité de l’aéroport, et que celui-ci est un aéroport dit de type A, c’est à dire «ne nécessitant pas de prise en compte particulière d’atterrissage, approches standardisés, aucune restriction topographique, environnementale ou sociétale».

En fait à aucun moment, il n’est abordé la question du financement public de cet aéroport 100% privé, des prospections économiques sur le prix du pétrole sur 50 ans (période après laquelle les subventions publiques pourront en théorie être remboursées). Il n’y a pas un argument qui puisse nous faire croire à «un développement durable, maitrisé et raisonné d’un modèle de croissance équilibré». Le baril vient de repasser au-dessus des 100$, moins de deux ans après la première crise, et que les spécialiste inter-gouvernementaux prévoit le pic pétrolier pour 2030-2040. Où est la maitrise du développement ? C’est plutôt un coup de poker en attendant les avions qui consomment moins et le label Haute Qualité Environnementale pour Vinci (constructeur du projet).

Contrairement à ce qui est écrit, les opposants ne «nient» pas les «questions d’aménagement du territoire». Il est cependant clair qu’il faudra un jour ou l’autre arrêter de faire le chantage du développement ferroviaire contre la construction de l’aéroport, c’est tout. Penser à l’équilibre du territoire, c’est penser à le développer de manière harmonieuse et homogène, pas en intensifiant la concentration de tout, autour de Nantes. Le trafic aérien ne s’arrêtera pas demain, mais il faut l’utiliser de manière «raisonné». Plusieurs aéroports existent en Bretagne. L’amélioration des aéroports existant, liée à un développement réel des réseaux de transports ferroviaires et autres, notamment sur les axes nord-sud, est un projet sans doute plus durable que celui qui nous est imposé aujourd’hui. Enfin si J-M Ayrault craint pour l’ «image et l’attractivité internationale de sa ville et de sa région», nous lui conseillons la Réunification de la Bretagne, mais pas sûr que tout le monde s’entendra aussi bien dans la même cour une fois les privilèges à partager.

Lors des élections cantonales à venir il est fort possible que la position méprisante et peu démocratique de nos dirigeants et élus PS en Loire-Atlantique, et même ailleurs en Bretagne, fasse émerger à gauche des opposants au projet. Opposants capables peut-être de les faire redescendre, si ce n’est de «leur Monde», au moins de leurs sièges.

Jonathan Guillaume

Ci-suit, l’argumentaire PDF contre l’aéroport par Breizhistance.

http://www.breizhistance.tv/2010/07/08/notre-dame-des-landes-miret-vo-douarou-ganeomp/

BREIZHISTANCE appelle à la manifestation du jeudi 27 mai dans plusieurs villes de Bretagne. Il est clair que la réforme des retraites dans laquelle le gouvernement veut entraîner les travailleurs se fait encore une fois contre le progrès et la justice sociale.

Depuis maintenant des années la droite française fait campagne sur l’épuisement des caisses de retraites publiques pour favoriser les fonds de pension privés au détriment du système de retraite par répartition. Encore une fois ceci fait peser la dette publique de l’Etat Français sur le dos des travailleurs alors que les mesures de défiscalisation des entreprises et des hauts revenus de ces dernières années accentuent cette dette et entraînent d’un autre côté une répartition des richesses de plus en plus inégalitaire.retraite_fonds_pensi_13112b

Il n’y aurait plus d’argent pour financer les retraites des travailleurs alors que les chiffres nous montrent sur les 20 dernières années une augmentation sans égal des profits, avec plus de 47 milliards de bénéfices pour les entreprises du CAC 40 malgré la crise pour la seule année 2009. Malgré cette augmentation à aucun moment les gouvernements français successifs n’ont voulu procédé à une augmentation des cotisations patronales.

Face à cette situation l’unique, solution proposée par le gouvernement français serait l’allongement de l’age de départ à la retraite, et la paupérisation des retraités qui ont vu depuis 1992 leur pouvoir d’achat baissé de – 8 % à – 16 % suivant les caisses. Associer aux cadeaux fiscaux accordés aux banques et aux grandes sociétés d’assurances pour les fonds d’épargnes type Assurance-Vie, au détriment notamment d’un système d’épargne solidaire et du mutualisme, cette politique créée les conditions injustes d’une privatisation des retraites par capitalisations individuelles.

waitress3Dans cette conception purement capitaliste et néo-libérale on en vient à montrer l’allongement global de notre durée de vie comme un problème alors qu’il est un élément fondamentale du progrès social. Ce système de pensée introduit de plus une vision discriminante contre les retraités qui sont vus comme un poids pour la société, alors qu’ils participent à sa richesse sociale d’une part par leurs activités socio-culturelles mais aussi à la création indirecte d’emploi (services à la personne, activités générées par le temps libre, …). Ceci est d’ailleurs d’autant plus vrai que les retraités sont jeunes. De plus l’allongement de l’age de départ à la retraite ne ferait que dévier le problème puisqu’on constate déjà dans l’Hexagone que l’age moyen de départ à la retraite est de 61,5 ans alors que celui de la cessation d’activité est de 58,5 ans. Les salariés préfèrent en effet restés quelques années au chômage ou en pré-retraite pour ensuite toucher une retraite à taux plein. Une retraite à 65 ans reviendrait donc à alourdir les dépenses sociales liées à l’inactivité salariée et augmenter la baisse des revenus des 55-65 ans, alors qu’ils sont encore des consommateurs actifs.

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En même temps que le gouvernement français allonge l’age légal du départ à la retraite, celui-ci met en place des systèmes fiscaux facilitant, notamment pour les entreprises, l’emploi à temps partiel des retraités (devenu pour certains nécessaires face à la baisse du pouvoir d’achat). Alors même que le taux de chômage des jeunes n’a jamais été aussi haut. Le premier problème à résoudre dans l’organisation du système de retraite semble donc être avant tout celui de l’emploi des jeunes, et donc du taux de cotisation de ceux qui sont aujourd’hui les moins employés, plutôt que l’allongement de la durée de cotisation.

Les solutions imposées par le gouvernement avantagent clairement les hauts revenus au détriment de la masse des salariés. Face à l’augmentation des inégalités sociales il est impératif de préserver, tout en l’améliorant, un système de retraite solidaire entre les générations et les salariés. Il nous paraît essentiel de créer ici en Bretagne les conditions qui nous permettront d’assurer un système social juste et équitable face au projet de casse sociale imposée par le gouvernement français.

Manifestons le jeudi 27 mai à

ANCENIS/ANKINIZ, 10h00 : Devant la sous-préfecture

BELLE-ILE/PORZH LAE, 10h30 : Mairie – Le Palais

BREST, 10h30 : Place de la liberté

CHATEAUBRIANT/KASTELLBRIANT, 10h : Place de la Mairie

DINAN, 11h30 : Esplanade de de la Résistance

FOUGERES/FELGER, 10h45 : Place Gambetta

GUIMGAMP/GWENGAMP, 10h30 : Devant l’Echiquier

LANNION/LANNUON, 11h : Devant Tribunal

LORIENT/AN ORIANT, 10h30 : Maison des syndicats, Bd Dumanoir

MORLAIX/MONTROULEZ 10h30 : Place de la Mairie

NANTES/NAONED, 10h00 : Place du Commerce

PONTIVY/PONDI, 10h30 : La Plaine

QUIMPER/KEMPER, 10h30 : Place de la Résistance

QUIMPER/KEMPERLE : 10h30 : Coat Ker

REDON, 10h30 : devant la sous-préfecture

RENNES/ROAZHON, 11h : Place de la Gare

ST BRIEUC/ST BRIEG, 10h30 : Place de la Liberté

ST MALO/ST MALOU, 11h00 : Place de l’Ancienne Gare

ST NAZAIRE/ST NAZER, 10h00 : au Ruban Bleu

VANNES/GWENED , 10h30 : La Rabine – Le Port

VITRE/GWITREG, 11h : Place de la Gare

boutonCatalunyaLes media hexagonaux n’en parlent pas mais se tenait le week end dernier un évènement démocratique et populaire sans précédent et d’un genre nouveau. En effet c’était la troisième et plus importante vague de la consultation populaire sur l’indépendance de la nation catalane.

Initié en 2009 par le maire d’une petite ville côtière, le référendum populaire, fait suite à l’échec du projet de dévolution proposé par le gouvernement catalan qui comportait notamment l’inscription d’une compétence référendaire. Depuis l’action des habitants d’Anarys de Munt à fait des émules dans la Généralité, le 13 décembre c’était les habitants de 122 communes qui rentraient dans la bataille, suivi le 28 février de 80 communes, et donc de 214 communes le 25 avril. Les prochaines grandes consultations auront lieu le 30 mai et le 20 juin. Pour l’instant l’organisation du referendum n’est pas prévu dans les autres Pays Catalans, mais une manifestation à réuni 20 000 personnes la veille de la consultation à Valence pour rappeler l’unité des Pays Catalans, qui souffrent eux aussi d’un morcellement administratif.

L’enjeu du scrutin de dimanche dernier était grand car c’était la première fois que des villes aussi importantes que Girona et Lleida, ainsi que des villes de banlieue de Barcelone votaient. Certaines de ces localités habituées à l’abstention massive avaient valeurs de test. C’est ce phénomène qui entraîne une légère baisse de la participation (de 27% à 20%) par rapport aux éditions précédentes, mais dont le chiffre reste encourageant pour la prochaine vague. C’est en effet une véritable réussite pour cette initiative qui s’organise en dehors de tout cadre institutionnel, territoriale ou municipale.

Les conclusions à retenir de ce référendum sont très positives. Malgré certaines menaces de l’Etat ou de l’extrême droite tous les votes semblent se passer sereinement. Initiée par les militants de la gauche indépendantiste catalane, au fur et à mesure les initiatives pour la consultation réalisent l’unité politique autour de la question de l’indépendance. Au delà de la Gauche Indépendantiste radicale et institutionnelle, les nationalistes divers droites de Convergence i Unio soutiennent désormais le référendum ainsi que certains élus catalans du PSOE.

En plus de la question de l’indépendance et du symbole politique fort que représente ce vote, c’est à une nouvelle forme de démocratie à laquelle nous assistons. Quelques semaines après l’initiative catalane, la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste dans l’Hexagone réunissait plus de 2 millions de votants en un week end (pour une participation estimée entre 8 et 10%). Au mois de mars dernier la plateforme Batera au pays Basque Nord comptabilisait près de 20 % des habitants inscrits sur les listes électorale dans plus de 160 communes et malgré la volonté de la préfecture de le faire interdire. La consultation sur l’indépendance de la nation Catalane aura réuni en trois vagues successives près de 500 000 votants pour une participation d’environ 23% de l’électorat (dont 93,4% pour).

sipalestineAu vue de la participation, de l’organisation, du nombre de bénévoles mobilisés et de la durée dans le temps de cette campagne, on comprend mieux l’importance sociétale que revêt ce vote pour les catalans. Réalisé en toute transparence, malgré les réquisitions des listes électorales par le pouvoir central madrilène, le référendum se déroule de tel manière qu’il manifeste la responsabilité du peuple catalan tout en renouvelant et faisant évoluer la démocratie. En effet cet événement est notamment l’occasion de proposer une offre démocratique différente de celle réservée jusqu’alors au seul Etat espagnol, avec la participation au vote des mineurs âgés de plus de 16 ans, celle des immigrés, ou encore la possibilité pour les non-voyants de tester un système de vote nouveau promut par la coordination nationale. Des dizaines de délégations internationales étaient même invitées à venir observer le déroulement du vote.

Cette nouvelle forme de revendication populaire et démocratique est un véritable exemple d’auto-organisation et de dépassement des schémas institutionnels sclérosés. La valeur du vote est symbolique mais participe à la conscientisation et la confiance des catalans en leur destin national dans une mesure nouvelle, tout en étant un geste politique fort que le pouvoir central, tout comme la gouvernement catalan, seront obligés d’entendre s’ils ne veulent pas être dépassé.

video : La Catalogne et les \”voix\” de l\’indépendance.

Jonathan Guillaume

L’été en Bretagne c’est la saison des festivals, cette année n’a pas dérogée à la règle, malgré quelques baisses de fréquentations des plus importants,il n’est pas une partie de notre pays qui n’aie connue de grands rassemblements festifs , artistiques , musicales, cinématographiques…
Ce phénomène, unique dans l’hexagone par son ampleur, ne lasse pas d’étonner. Il est révélateur d’un savoir-vivre culturel, d’une grande richesse d’expressions,d’une grande créativité, d’un sens certain de la convivialité et cela malgré les critiques nécèssaires et légitimes contre “le toujours plus grand et plus nombreux”, le gigantisme, les dérives commerciales. Il est surtout révélateur d’une grande capacité d’auto-organisation des Bretons.
Bien sur toutes ces festivités n’accordent pas la même place à la protection de l’environnement, à la place de la langue Bretonne dans leurs enceintes et dans leurs communications, à l’espace accordé aux artistes locaux…On pourrait  aussi parler de l’absence quasi-totale dans ces festivals de stands d’information et de permanence contre les agressions sexistes ou comportements super machos de fin de soirées, à quand un stand du planning familial et une permanence anti-viol et agressions tenues par des militantes féministes dans l’enceinte des Vielles Charrues ,par exemple, à coté de celui de Aides ou de la Confédération Paysanne ?
Enfin nous sommes au coeur d’un hiver assez rude, et pour se réchauffer on pense souvent aux bons moments passés sous le soleil des festivals.
Bien sur en  juillet 2009 le “boss” Bruce Springsteen a salué les bretons dans leurs langue lors de la grand messe du Poher et les médias parisiens en sont encore ébahis.
Mais revenons un peu en arrière…pour chasser la froideur nauséabonde du débat poussif sur l’identité nationale impulsé par Eric Besson….revenons à l’été 2007… Et continuons à regarder comment nous sommes perçus….par des artistes étrangers.
Au détour d’une prise de parole d’artistes entre deux morceaux  et à l’ombre des nombreux Gwenn ha Du du public on avait pu y entendre de drôles de choses dans ces festivals…A commencer tiens, par Rachid Taha qui lors de son passage aux Jeudis du Port à Brest en juin 2007 n’avait pas hésité à déclaré “La Langue Française est étrangère en Bretagne“. On est bien loin de circonvolutions complexées de certains “militants Bretons” à propos des bienfaits  du “bilinguisme”, de la diversité culturelle “régionale” et autres salades indigestes à la sauce de colonisés du ciboulot. On remarquera que c’est bien des Gwenn ha Du qui sont brandis par centaines dans ces grands rassemblements et pas des “Triliv” (surnom peu affectueux du drapeau français en langue Bretonne) ou encore moins des oripeaux aux couleurs du conseil régional de la Bretagne croupion (c’est quoi déja leurs logo ?).
Il y avait une autre artiste qui s’appelle Kenny Arkana (une rapeuse originaire de Marseille et qui partage avec nous un rejet des lois liberticides, du racisme, des discriminations, du libéralisme…) qui lors de son concert aux Vielles Charrues n’avait pas hésité à rappellé au public : “La Bretagne c’est pas la France ! ” et ce par deux fois… Pas de sifflet, pas de huées mais un tonnerre d’applaudissements de milliers de spectateurs et un immense sourire sur la bobine des militants indépendantistes présents. Là encore quelle décalage avec la frilositée de certains artistes bretons (fussent ils classés pour certains dans la rubrique “Musique bretonne”….) à s’engager.
Quelques jours avant, à Rennes, la même avait déclaré à Ouest-France lors du Festival “Quartier d’été” : “Les Bretons sont les latinos américains de l’hexagone, ils ont toujours le poing levée”…Tu l’as dit Kenny ! A y regarder de plus prés il semblerait bien que ce constat ne soit pas qu’une référence au lointain passé des Bretons dans le domaine des luttes sociales, de leur langue ou de la défense de l’environnement….Ce sont autant de signes positifs que le potentiel de la “Breizhistance” existe bel et bien.
Certains artistes Bretons semblaient frétiller d’aise à la perspective d’aller défiler lors du début de mandature de Jean-Yves LeDrian, sur les Champs-Elysées dans le cadre d’une grande opération de comm’ du Conseil Régional (de gauche !), c’est peut être pour ça qu’ils s’étaient gardé de faire des déclarations pleines de bon sens du genre de celles de Kenny Arkanek  et Rachid Kertaha…Ca aurait pu froisser…Bon, nous nous n’étions pas aller sonner ou danser sur les Champs-Elysées, peut être d’ailleurs que l’argent  (public) alloué à cette opération de comm’ aurait pu être investi dans une campagne de promo pour l’enseignement de la langue Bretonne aux adultes par exemple…Par contre on continuera à participer à la Breizhistance, à lutter avec ceux qui comme nous pensent qu’il faut protéger notre environnement, pour la langue Bretonne, pour la construction d’un syndicalisme Breton, pour l’unité territoriale de la Bretagne et notre droit à l’autodétermination nationale, pour pouvoir vivre, travailler, et décider chez nous, car on fait le pari qu’il n’y pas que dans le domaine  des festivals  que les Bretons ont une grande capacité d’auto-organisation. Et vous ?

En attendant , on vous laisse savourer et méditer la phrase de Kenny Arkana chapardée par des vidéastes de passage…on la dédicace à Jean-Luc Mélanchon, Marine Lepen et bien sur Eric Besson !

L’équipe de Breizhistance.tv

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