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44 breizh nantes en bretagne

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Suite à la publication du “Sondage pour la Bretagne” et des dernières mobilisations en faveur de l’unité de la Bretagne et du droit de décider, les éditions Stourmomp ont eu la riche idée de revenir sur le contenu intégral du sondage souvent uniquement présenté sous l’angle du rapport de Nantes au reste de la Bretagne, et de proposer des pistes de réflexion.

A l’heure ou les idées de référendum ou d’assemblée de Bretagne sont évoquées de façon récurrente dans la presse et dans le débat, à l’approche des élections municipales et régionales pour lesquelles même les plus fervents défenseurs d’un pouvoir politique breton peinent à nous dire comment ils et elles comptent faire pour progresser vers “+ de Bretagne“, voila de quoi souffler sur la Breizh.

Ce livre compile le travail d’enquête de DIBAB – Décidez la Bretagne, réalisé en partenariat avec Breizh Civic Lab et Radio Naoned. Il contribue par ses résultats et analyses à souligner l’existence d’un débat citoyen spécifiquement breton. Ce débat va au-delà de la question de l’unité territoriale de la Bretagne, car la quête de pouvoir décisionnel politique ne pourra se faire sans une réappropriation du concept d’autodétermination.

En plus des analyses sur le désir de Bretagne des sondé·e·s faites par Jeanne Toutous (doctorante en science politique à l’université de Rennes 1) et le commentaire de Carlo Pala (politiste de l’université de Sassari en Sardaigne), l’association DIBAB – Décidez la Bretagne nous propose ici un scénario pour plus de Bretagne, basé sur le droit de décider. Une contribution nécessaire au débat démocratique.

 

Le livre sera en vente lors du Festival du Livre de Carhaix, le samedi 26 et dimanche 27 octobre 2019.

 

Auteur(s) / Oberour(ien) DIBAB / Jeanne Toutous / Carlo Pala
Numéro / Niverenn ISBN 978-2-9566934-1-3
Nombre de pages / Niver a bajennoù 88
Format / Stumm 21*29,7 cm
Date de publication / Deiziad embann octobre 2019 / Here 2019
Prix / Priz 15,00 €
Éditeur / Embanner Stourmomp
Langue / Yezh Français / Galleg

 

Ce 28 septembre la Coordination Démocratique de Bretagne  avait convoqué dans les rues de Nantes une manifestation pour l’unité et l’évolution institutionnelle de la Bretagne en revendiquant le droit de décider. Ce dernier aspect de la mobilisation a été quasi escamoté par l’ensemble des comptes-rendus médiatiques.

En tant que militantEs indépendantistes ayant pris part au défilé et à la campagne en amont nous avons plusieurs observations à formuler.

Sur la participation et

le traitement médiatique de la manif

Tout d’abord la Coordination Démocratique de Bretagne n’avait pas mobilisé depuis le 8 décembre dernier à Rennes. Sur les mêmes bases c’était plus ou moins 1000 personnes qui avaient défilé ce jour-là. C’est la seule base de comparaison possible pour évaluer quantitativement la manifestation de Nantes.

La manifestation de Rennes le 8 décembre dernier.

De ce point de vue les comparaisons journalistiques évoquant une “baisse de la mobilisation” sont à relativiser. Surtout quand cette même presse avait déjà annoncé dès le vendredi 27 que la mobilisation allait être à la baisse au regard de la non participation de “Bretagne Réunie”. Pas un journaliste n’a relevé que cette association n’a pas occupé la rue Nantaise depuis septembre 2016… Et pour cause, cette année-là des fascistes de la pire espèce avaient pu défiler impunément en décrédibilisant notre combat à cause de la complicité des dirigeants de Bretagne Réunie. Un de ces dirigeants, Paul Loret, a annulé la manifestation de 2017 en obéissant à la préfecture de Région des Pays de la Loire, arraché les affiches de la mobilisation de 2018 lors de la grande tablée Nantaise et organisé la démobilisation en 2019… A chacun son bilan. Les déserteurs et les saboteurs complaisant avec l’extrême-droite de la direction de Bretagne Réunie — qui n’a aucune perspective — en sont même réduit à ne pas diffuser les infos du comité Nantais de Bretagne Réunie. Ce comité local a pourtant mobilisé, en organisant une réunion publique avant la manif et en participant à la manif de samedi dernier, tout comme le comité Nazairien.

On pourrait consacrer un chapitre entier à la nullité crasse de la couverture médiatique de la mobilisation. Même le Télégramme ne s’est pas embêté à dépêcher un journaliste : le journal a repris l’article d’une agence de presse et a publié une photo de 2018 prise à Rennes pour illustrer son propos.

Mais c’est Ouest-France qui s’est surpassé dans le parti pris et les clichés, notamment grâce à la plume de Christophe Jaunet. Un chroniqueur zélé des campagnes électorales de la République en Marche, qui s’acharne tel un plumitif d’extrême-droite a décerner des certificats de bretonnité aux manifestants. Son tweet précédent la manif — qui sentait bon l’apéro et les brèves de comptoir dans la rédaction de OF Nantes — en dit long sur les clichés coloniaux qui peuplent son imaginaire et ceux de ses collègues. On devine le pleurnichard à carte de presse qui geint sur les réseaux sociaux lorsqu’il est accueilli froidement dans les mobilisations suite à ses “papiers”…

Les médias en langue bretonne tel “Radio Naoned” et l’automedia “Dispak” ont eux chroniqué sous un tout autre angle, au sein de la manif, du début à la fin. D’autres médias comme Hitwest et L’Éclaireur de Châteaubriant ont pris la peine de rester jusqu’au bout de la manifestation et ont rendu compte des faits de manière plus objective et moins militante que leurs collègues de Ouest France.

Réunir entre 1500 et 2000 personnes dans ces conditions n’est donc pas si mal, et la mobilisation sur le “droit de décider” est donc un peu en progrès par rapport à la manifestation de Rennes.

Sur la composition de la manif

La principale caractéristique de la manifestation a été la présence d’une foule importante de jeunes (voir très jeunes) qui ont pris la tête du cortège. Un nombre très important de femmes, impliquées dans les luttes féministes, étaient bien visibles et ce sont deux porte-paroles féminines qui ont lu le communiqué final de la mobilisation. Les drapeaux féministes et les tracts pour se mobiliser contre les violences faites aux femmes ont trouvé toute leur place. Les drapeaux de la communauté LGBT étaient eux aussi de la partie. Evidemment, cela fait grincer les dents des nostalgiques coincés dans les couloirs du temps, qui arborent des oriflammes d’Anne de Bretagne, et dont une certaine presse raffole…

Beaucoup de militants de Bretagne Réunie, de l’UDB, quelques centristes du PB et du PFE, beaucoup de parents et lycéens de Diwan et public bilingue, quelques éluEs, dont Lena Louarn (Vice-Présidente de la Région Bretagne), Paul Molac (député régionaliste également élu au CR), Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste et élu “Saint-Herblain à Gauche Toute”), Glenn Jegou (majorité municipale Rennaise), …

Drapeau breton “Melen ha Gwer” (=jaune et vert) aux couleurs du FC Nantes.

Beaucoup de supporters du FCN encore dans l’euphorie de leur victoire contre Rennes dans le “Derby Breton”, quelques gilets jaunes et des syndicalistes des chantiers de Saint-Nazaire venaient compléter cette petite foule familiale, sympathique et déterminée. Seule la Gauche Indépendantiste dans toutes ses sensibilités s’était donné les moyens de vraiment mobiliser. Un petit cortège bien visible des maoistes des “Jeunes Révolutionnaires” était également de la partie.

Au final, si des critiques sont légitimes (notamment sur la pertinence de certains slogans ou de l’accoutrement simili “Black Bloc version carnavalesque), tout le monde s’accorde à dire que la manif s’est déroulée dans le calme, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps à Nantes, tant cette ville subit les violences policières ces derniers mois. Nous proposons à ceux et celles qui ont pu s’offusquer de quelques slogans de défiance vis-à-vis de la police et de son action à Nantes d’aller discuter avec les amis et proches de Steve Maia Caniço, mort après une charge policière à Nantes, noyé dans la Loire le soir de la Fête de la musique… ou bien avec les amis et la famille d’Aboubakar Fofana, tué il y a maintenant plus d’un an dans le quartier du Breil à Nantes par un tir policier.

Panneau “Castaner el Liger / Justis evit Aboubakar” en breton pour demander justice pour Steve et Aboubakar.

Sur le contenu revendicatif

On reste sidéré par le fait qu’aucun média ou presque n’ai relevé que la revendication centrale est la tenue d’un référendum sur l’ensemble de la Bretagne historique, pour discuter à la fois de la taille et des compétences de la Bretagne, et ce avec ou sans l’autorisation de Paris ! Ce scénario possible est validé comme crédible par plus de 60 % des sondés dans le dernier sondage TMO pour Dibab et BCL. La banderole de tête “Décider, Voter, S’autogouverner : un référendum pour la Bretagne !“, les slogans ” De Nantes à Quimper, de Brest à Fougères, nous voulons voter et nous allons le faire ! étaient pourtant clairs.

Aucun journaliste n’a pris le temps de rester jusqu’à la prise de parole finale. Elle annonce pourtant des événements importants, notamment la structuration de la Coordination Démocratique de Bretagne comme la maison commune pour construire les mobilisations transpartisanes en faveur de l’unité et l’évolution institutionnelle de toute la Bretagne. La mise en place d’un calendrier de mobilisation pour influer dans le débat des municipales était également annoncé.

Dans cette prise de parole qui revenait longuement sur le sondage commandé par Dibab et Breizh Civic Lab (qui a été  débattu et expliqué à Nantes, Rennes, Morlaix les jours précédents la manif), était rappelé que la mobilisation à venir était importante car “il nous faut alimenter ce débat en maintenant la mobilisation sous toutes ses formes, afin que ces enjeux ne soient pas évacués par les chantres d’une France qui ne peut se concevoir que dans une homogénéité aussi lisse qu’artificielle“.

https://www.facebook.com/Coordination.Democratique.BZH/videos/486557878855463/

Il était aussi posé une question, que ceux et celles qui veulent réduire le combat pour l’unité bretonne à une quête identitaire et non l’élargir à un combat civique et démocratique, devraient méditer : “Finalement, à quoi nous servirait une cinquième assemblée départementale, et un conseil régional ayant un budget plus faible que celui des métropoles rennaise et nantaise cumulées ?“.

Prise de parole bilingue à la fin de la manifestation

Répondre à cette dernière question pour dépasser le cadre des mots d’ordre surannés d’un autre siècle permettra sans doute que tous ceux et celles qui n’étaient pas à Nantes le 28 septembre 2019 trouvent leur places dans les prochaines mobilisation pour “décider, voter et s’autogouverner en Bretagne.”

Merci à tous ceux et celles qui ont permis cette mobilisation.

L’intégralité de la prise de parole est à lire ici en PDF.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Le 30 septembre dernier alors que Bretagne Réunie, ou tout au moins une partie de sa direction, se refusait au dernier moment à défiler dans Nantes pour l’unité de la Bretagne, le collectif 44=Breizh et la Gauche Indépendantiste avaient eux décidés d’occuper les rues de la capitale historique de la Bretagne.

Prés de 400 personnes ont bravé les appels à la démobilisation. Le cortège s’est déroulé sans aucun incident et dans une atmosphère déterminée mais familiale. Beaucoup de drapeaux de nations sans état coloraient le cortège, tout comme les drapeaux féministes et antifascistes. Les banderoles de 44=Breizh et de la Gauche Indépendantiste rappelaient clairement que la ligne politique à mettre en avant dans le combat pour la réunification est celle du droit à décider en tant que peuple, celui du droit à l’autodétermination.

On pouvait rencontrer dans le cortège des vieux routiers du mouvement pour le retour du pays Nantais en Bretagne comme Yann Chouq, ou Patrick Mareschal, Jean-Do Robin, Per Vari Kerloc’h mais aussi beaucoup de militants de Bretagne Réunie de Pornic ou Saint-Nazaire par exemple, déboussolés par la désertion de leur dirigeants.

Beaucoup ont noté la moyenne d’age très peu élevée du reste des participants, et la banderole de la Gauche Indépendantiste était exclusivement portée par des femmes. Les militants des autres composantes du cortège anticapitaliste ont eux aussi contribué au succès relatif de ce cortège jeune, dynamique, clairement anti raciste, pour réclamer le retour de Nantes en Bretagne. Bref, l’ambiance inverse de celle qu’on a pu voir dans les manifestations passéistes et infiltrées par l’extrême droite ces dernières années. 

Les fascistes eux n’ont pas montré le bout de leur nez, et les responsables au sein de Bretagne Réunie qui semblent avoir prit en catimini les décisions d’annulation contre l’avis de leur base en évoquant des risques de troubles et de violences vont devoir s’expliquer sur les responsabilités réelles de leur fiasco, tant politiques que conjoncturelles, tout comme de leur étrange complaisance revenant à mettre sur le même plan l’extrême-droite et les antifascistes.

La Gauche Indépendantiste a lu la déclaration de solidarité internationale avec le peuple catalan à la veille du 1er octobre, en breton et en français, puis une militante a lu le message suivant :

Nous sommes bretons et de Brest à Clisson, de Fougères aux Glénans et nous pensons qu’il est légitime que nous puissions décider collectivement de notre destin en tant que peuple. Le premier de ces choix que seul le peuple à le droit de faire est celui de déterminer le périmètre institutionnel de notre pays, la Bretagne. Nous devons œuvrer ensemble pour réunir les conditions permettant au peuple breton de librement se déterminer pour un autre modèle, institutionnel, démocratique, social et environnemental sur l’ensemble de la Bretagne historique.

Pour ce faire nous avons besoin d’un nouveau cadre d’action collectif, trans-courant, apartisan, ouvert, accueillant sans discrimination d’origine, de confession, ou d’orientation sexuel tous ceux et celles attachés à cet objectif. Ce nouvel espace de conquête de droit démocratiques ne peut se construire en ayant la moindre complaisance ou ambiguïté avec les ennemis de la démocratie et ceux qui instrumentalisent les identités pour tenir un discours de haine xénophobe. Nous avons besoin d’un espace participatif, imaginatif traduisant notre vision inclusive de l’identité bretonne et notre désir commun de construire ici en Bretagne une démocratie de proximité aux bénéfices du plus grand nombre.

C’est ce que nous proposons de faire par un cycle de réunions ouvert à tous ceux qui partagent cet objectif et qui commencera le 9 décembre à Saint-Herblain.

C’est ce message qui doit être diffusé et cette date qui doit être dans tous les agendas. Pour qu’en plus de reprendre nos rues aux fascistes nous construisions ensemble des outils d’émancipation.

La Gauche Indépendantiste.

 

 

De nombreuses personnes et organisations commentent la décision de Bretagne Réunie de ne pas manifester à Nantes le 30/09. Parmi les contributions reçues, voici celle de Jean-Do Robin. Les organisations du cortège anticapitaliste, la Gauche Indépendantiste et 44=Breizh communiqueront leurs consignes dans les heures qui viennent.

Messieurs les coprésidents de la mal nommée “Bretagne Réunie”,

C’est en tant qu’ancien adhérent du CUAB et de ce qui fut, jadis, sous le nom de “Bretagne réunie”, une organisation unitaire et démocratique œuvrant efficacement à la réunification administrative de la Bretagne historique, que je vous adresse cette lettre ouverte.

Votre communiqué de ce jour, 27 septembre 2017, annonçant l’annulation du rassemblement prévu à Nantes samedi prochain est en effet d’une lâcheté et d’une hypocrisie consommées.
En effet, en vous présentant comme les victimes de comportements extrémistes que vous vous refusez à identifier clairement :

1° Vous continuez à faire l’impasse sur les responsabilités de “Bretagne réunie” elle-même, à l’origine de la division actuelle du mouvement pour la réunification de la Bretagne, en particulier sous la présidence du très contestable Jean-François Le Bihan.
Qui, en effet, peut oublier l’alignement, en 2013-2014, de la direction de “Bretagne réunie”, sur l’appel du patronat breton, incarné par Alain Glon, à une journée pour “libérer les énergies en Bretagne”, autrement dit :

  • pour remettre an cause aussi bien les quelques normes environnementales qui protègent tant bien que mal la Bretagne des ravages de l’agriculture intensive et de l’agro-chimie, incarnés justement par M. Glon et ses compères de l’institut de Locarn,
  • pour remettre en cause les cadres juridiques qui préservent encore le droit des salariés à des conditions de travail et à des revenus récents (Alain Glon, université d’été de l’Institut de Locarn, septembre 2013, en réponse à un journaliste qui lui demande s’il ne faudrait pas instituer un Smic régional : « J’irai plus loin. Il faudrait rendre la liberté au travail et pour autant qu’employés et employeurs se mettent d’accord sur des dispositions qui leur conviennent, ça peut se faire au cas par cas, ou entreprise par entreprise. » Chacun pensera ce qu’il voudra d’un tel point de vue qui trouve aujourd’hui sa concrétisation dans la loi El Khomry et dans les ordonnances Macron. Mais il s’agit là d’un positionnement politique de fond, d’un choix de société sur lequel il était totalement déplacé qu’une association comme Bretagne réunie prenne position, dans un sens comme dans l’autre.
  • En rejoignant le très confus mouvement des “Bonnets Rouges”, au point de s’y fondre presque, Bretagne Réunie a alors apporté sa caution à un discours, pour ne pas dire à un programme économique (libéral et productiviste), outrepassant le cadre très strict qui fut toujours celui de l’ancien et regretté CUAB,
  • Cette inscription de Bretagne Réunie dans une logique libérale fut alors confirmée par le soutien affiché de son président en exercice Jean-François Le Bihan à Marc Le Fur, candidat UMP aux élections du conseil régional de Bretagne en 2015 et grand défenseur de toujours de l’élevage porcin intensif… JF Le Bihan dont l’apparition publique sur la liste de le Fur fut à peine consécutive à sa démission de pure forme et très provisoire de la présidence de Bretagne Réunie…
  • Enfin, le ponpon de cette dérive fut certainement l’entré au CA de Bretagne Réunie, sans aucune opposition de ses co-lisiers,  du néo-nazi Kevin Blackwell, ancien membre du PNFE, célèbre depuis sa condamnation pour la tentative d’incendie et l’agression violente dont il se rendit coupable, contre des militants de l’UDB sur le stand qu’ils tenaient lors du festival de Lorient en août 1999. Comment s’étonner alors de la présence de plus en plus visible, agressive et structurée d’énergumènes issus de l’extrême droite, xénophobe et raciste, dans les manifestations organisées par Bretagne Réunie, tandis que de nombreux démocrates les désertaient et que des adhérents de longue date du CUAB, et c’est mon cas, mettaient fin au paiement de leur cotisation.

C’est bien la direction de Bretagne Réunie qui, depuis 4 ans, porte l’entière responsabilité de la profonde division qui est aujourd’hui celle du mouvement pour la réunification de la Bretagne historique.

Il n’y a donc rien de surprenant à ce que des organisations proches de la gauche indépendantiste bretonne aient estimé nécessaire de mettre fin à cette hypocrisie et appellent à un cortège distinct, au sein du rassemblement prévu samedi prochain, pour dénoncer la récupération de notre mouvement commun par les forces politiques au service du capitalisme sauvage et par l’extrême droite xénophobe, dont la seule présence est haïssable en ce qu’elle dénature et discrédite les fondements démocratiques qui inspirent notre revendication.

Les termes-mêmes de votre communiqué sont en effet un illustration éclatante de la mansuétude avec laquelle vous accueillez l’extrême-droite à vos côtés, réservant, sans avoir la franchise de les nommer, la qualification d’extrémistes aux seuls mouvements de la gauche indépendantiste bretonne et du mouvement antifasciste en Bretagne : “ces groupuscules extrêmes ont décidé avec détermination d’exploiter notre rendez-vous annuel à des fins partisanes et ont la vive intention de scander des slogans n’ayant rien à voir avec la réunification de la Bretagne. Ils entendent récupérer et instrumentaliser notre manifestation festive pour la placer dans le contexte des mouvements sociaux en germination.

Ce ne sont donc pas ces militants anti-fascistes qui doivent être tenus pour responsable du fiasco de votre appel au rassemblement du 30.09.2017, mais bien vous-mêmes et votre honteuse indulgence envers les récupérations les plus nauséabondes de notre mouvement démocratique. C’est aussi pourquoi, tout en déplorant la division de notre mouvement, j’avais choisi d’apporter ma pierre à la dénonciation de l’omerta dont bénéficient vos turpitudes depuis 4 ans, en participant, moi aussi, au cortège pour une Bretagne anti-fasciste et anti-capitaliste.

Jean-Do ROBIN, le 27.09.2017,

ancien adhérent du CUAB,

ancien président de l’Union des Enseignants de Breton,

ancien vice-président du Conseil Culturel de Bretagne.

La Gauche indépendantiste bretonne organise vendredi 29 septembre un meeting de solidarité avec le peuple catalan.

Il est fondamental après les déclarations de Jean-Yves Le Drian en faveur d’une Espagne forte et unie que le bretons se mobilisent pour faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple catalan.

On y parlera aussi de l’appel international de soutien au peuple catalan que nous avons initié et signer par de nombreuses organisations de nations sans état sous domination française et de la manifestation pour l’unité de la Bretagne qui se déroulera le lendemain à Nantes.

Nous recevrons Gautier Sabrià, membre de la CUP (Gauche indépendantiste catalane), pour nous expliquer la situation actuelle en Catalogne, où sera organisé dimanche 1er octobre un référendum d’autodétermination, malgré l’interdiction du pouvoir central de l’état espagnol. Gautier Sabrià nous expliquera le processus qui a amené à l’organisation de ce référendum, et il nous éclairera également sur la situation du Nord de la Catalogne situé dans l’état français.

Rendez-vous vendredi 29/09 à 20h00 au Centre culturel breton “Yezhoù ha Sevenadur” à Saint-Herblain / Sant-Ervlan (44).

Infos pratiques :


Tram ligne 3, Bus 50 & 54 — Arrêts “Sillon de Bretagne”, “Angevinière”.

Pour la troisième année consécutive, la Gauche Indépendantiste vous donne rendez-vous pour son université de rentrée à Plougonver, au Dibar, au sud de Guingamp. Mais aura des déclinaisons Rennaises et Nantaises dans les jours précédents et suivants.

C’est un moment pensé pour se former et échanger dans la perspective de traduire en pratiques concrètes par la suite dans notre militance les thématiques évoquées lors de ces journées.

Les débats se déroulent en assemblées ouvertes, et sont ouverts aux sympathisant-e-s et curieux/curieuses ou même membres d’autres organisations.

Voici les grandes lignes de ce rendez-vous, des modifications sont susceptibles d’intervenir.

C’est bien sur la Gauche Indépendantiste Catalane notre invitée d’honneur en raison de la tenue du référendum du premier octobre en Catalogne sud. Mais le programme ne saurait se résoudre à cette seule thématique. On y parlera surement aussi de la rentrée sociale, des initiatives pour la réunification de la Bretagne et de la campagne de solidarité avec le Rojava Révolutionnaire… en français et en breton !

Vendredi 22 septembre :

• 19h : Accueil et apéro d’inauguration en présence de la délégation catalane.

• 20h30 : Projection du documentaire “Entre deux sexes” de Régine Abadia en présence de Vincent Guillot, militant de la cause intersexe et porte-parole de l’Organisation internationale des intersexes qui animera un échange sur les persécutions hétéronormatives et intersexophobes.

Samedi 23 septembre :

• 11h : Rencontre avec Vivian Petit auteur de “Retours sur une saison à Gaza“. Ce militant internationaliste nous présentera pour la première fois en public son ouvrage sur la Palestine où il a séjourné.

L’une des forces du texte de Vivian Petit est de se situer au carrefour entre le témoignage personnel, la chronique de la vie quotidienne à Gaza et la mise en perspective politique. Ni simple carnet de bord, ni texte d’analyse déshumanisé, ni tentative présomptueuse de dresser un « portrait » de Gaza et de ses habitants, le livre de Vivian opère des allers retours entre la France et Gaza, entre l’individuel et le collectif, entre la petite et la grande histoire.” nous dit Julien Salingue auteur de la préface. 

• 13h : Repas populaire.

• A partir de 14h : Rencontre avec les militants d’Universitats per la Republica et d’Arran qui viennent de Catalogne. Les premiers interviendront sur le campagne en cours dans les universités pour garantir la tenue du référendum en Catalogne malgré les pressions de Madrid. Universitats per la Republica est une plateforme juvénile qui rassemble des jeunes de divers sensibilités. A 15h30 les militantEs d’Arran, organisation de jeunesse de la Gauche Indépendantiste animeront un atelier sur la l’auto-organisation de la jeunesse indépendantiste Catalane et leurs actualité militante (campagne contre le tourisme, référendum, et municipalisme aux coté de la CUP). Ce rendez-vous est animé par des jeunes indépendantistes bretons du collectif Dispac’h.

• 17h30 : Échanges avec le Collectif  Vérité  et Justice pour Babacar. Babacar Gueye a été tué par un agent de la BAC de Rennes 3 décembre 2015 (sous réserve).

• 19h :  Repas populaire.

• 20h : Prise de parole de la Gauche Indépendantiste.

• 21h :  Concert avec : LDT, Les Derniers Trappeurs (anarcho trap bolcho sibérien guéringrad) / Dieub Steppers sound system dub / Bass Tension, sound system electro… (Prix libre).

Dimanche 24 septembre :

Rendez-vous à Midi dans le bourg de Treglamus pour une randonnée familiale et populaire vers le sommet du Menez Bre où nous lirons une déclaration internationale de soutien au peuple Catalan. Casse-croute et animations au sommet.

L’entrée est libre, le camping possible, le bar est fermé pendant les débats, la vente de stupéfiants interdite, les comportements violents et oppressifs bannis. Restauration sur place.
Tous le week-end : tables de presse, espace librairie…

Diwar ginnig dizalc’hourien ha dizalc’hourezed an tu-kleiz ez eus bet skrivet ur galv kensinet gant un toullad frammoù all da zibuniñ war diazezoù enebgapitalour , gwregelour hag enebfaskour e Naoned e dibenn miz Gwengolo. Sed aze ar galv skrivet ha skignet gante.

D’an 30 a viz Gwengolo e Naoned e vo ur vanifestadeg evit ma vo adunvanet Breizh. A vloaz-da-vloaz eo deuet ar manifestadegoù evit an adunvanedigezh da vezañ nebeutoc’h-nebeutañ politikel o gerioù stur. Ar gevredigezh e-karg eus o aozadur he deus kavet gwelloc’h mont war-zu an istor hag an identelezh gant e gerioù stur e plas lakaat an demokratelezh hag ar gwir d’en em dermeniñ e kreiz ar stourm.

E 2016, en ur nac’hañ kondaoniñ en a-raok perzhiadur an tu-dehoù pellañ er vanifestadeg, evel e veze graet ingal, ar gevredigezh Breizh Unvan he deus roet tu da stourmerien Adsav mont pell ganti. Taget zo bet beajourien an trawmway gant saludadennoù nazi, kemeret en deus perzh ivez un tropellad faskour er vanifestadeg dindan anv « Yaouankiz Breizh », peadra da lakaat ul lodenn eus ar vanifesterien da guitaat an dibunadeg.

Pa vez er mare-mañ stourmerien an tu-dehoù pellañ o tagañ muioc’h-mui, en un doare feuls, meur a hini er gevregedigezh vreton, e embannomp sklaer n’o deus nag ar bobl nag al labourerien eus Breizh netra da c’hortoz digant an tu-dehoù pellañ a dreuzgas mennozhioù dispellaus eus an identelezh vreton.

N’hon eus netra da c’hortoz ken nebeut all digant ar bolitikourien a vez o tibuniñ an eil goude egile war leurenn Breizh Unvan. Barrek int da c’hoari gant arouezioù evit adtapout ha treitouriñ hor stourmoù evit mad o buhez politikel pa n’int ket na youllek na gouest da lakaat da dalvezout ur c’hemm ensavadurel e Breizh.

Evel e vez gwelet gant ar stourmoù e Breizh (a-enep ar raktresoù mengleuz, a-enep aerborzh Kernitron-al-Lann), ar stourmoù etrevroadel e Kurdistan, Katalonia, Chiapas, Euskal Herria, en trevadennoù gall…. e vimp trec’h gant hon aozadur deomp-ni.

O kemer harp war ar skouerioù-se e weler eo gant hon aozadur deomp-ni hag oc’h ober gant an en em dermeniñ e vez lakaet da dalvezout doareoù all d’ar sistem kapitalour ha disokial. An doareoù all-se a lakao da gemm an darempredoù a c’halloud, da cheñch al lojik a surentez ha moustrus, da wareziñ hon endro hag hor frammoù buhez, d’en em zizober eus ar c’hreizennerezh gall hag e doare da unaniñ an holl.

N’hon eus ket ezhomm a bennoù bras evit ma vo lakaet an dud a vev e Breizh d’en em zieubiñ. Deomp-ni d’en em aozañ ha d’ober evit ma vo ur c’hemm ensavadurel. Ur c’hemm ensavadurel evit adunvanedigezh ar vro, ur c’hemm ensavadurel ha grogo da lakaat da dalvezout doareoù politikel all, doareoù sokial all, doareoù ekonomikel all, doareoù endro all, e Breizh hag e pep lec’h.

Galvet oc’h neuze da zibuniñ gant an ambroug enebgapitalour unvan d’ar sadorn 30 a viz Gwengolo e Naoned.

Sinet betek bremañ gant : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste

Communiqué de la Gauche Indépendantiste après la manifestation de Nantes du 24/09/2016 pour la réunification.

La Gauche Indépendantiste constate la faible mobilisation dans les rues de Nantes en faveur de l’unité de la Bretagne samedi 24 septembre. Les initiateurs de cette manifestation sans perspective (Bretagne Réunie) n’ont pas su donner envie au dizaines de milliers de personnes mobilisées à deux reprises en 2014 de revenir battre le pavé Nantais. C’est la principale information de la journée.

 

La présence d’un groupe de néo-fascistes composés de militants identitaires, de l’Action Française, du groupe Adsav a semé le trouble en scandant des slogans xénophobes. Leurs présence n’a été possible que par la complicité et la complaisance d’une partie de Bretagne Réunie, dont son président Jean-François Le Bihan proche du très droitier Marc Le Fur. La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

De nombreux manifestants et sympathisants de la cause de l’unité territoriale de la Bretagne sont écœurés de ce qui s’est passé samedi.

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons, qui resteront marqués à tout jamais de leur complaisance ignoble envers des racistes et des fascistes.

La Gauche Indépendantiste.

Dans quelques jours aura lieu la première université d’été de la Gauche Indépendantiste au Dibar à Plougonver dans le Trégor.

Un rendez vous placé sous le thème de la rentrée des luttes, même si on y parlera des élections régionales bien sur, mais surtout de l’histoire de la revendication bretonne de gauche, de féminisme, d’internationalisme, d’indépendantisme, de lutte contre les projets miniers et contre les violences policières, de la structuration de notre courant politique…

A noter quelques changements qui ne remettent pas en cause fondamentalement le programme publié précédemment.

  • Vendredi 11/09

A 18h30, ouverture officielle de l’université d’été, prise de parole de Maiwenn Salomon.

A partir de 19H30 c’est Alan Le Cloarec qui nous fera part de ses connaissances sur l’histoire de la gauche du mouvement breton depuis Émile Masson jusqu’aux tentatives du Parti Autonomiste Breton, de la Ligue Fédéraliste de Bretagne et de la minorité bolchevisante du PNB-R.

  • Le samedi 12/09.

Le premier débat aura lieu en langue bretonne et sera animé par Tomaz Laquaine-Jacq. Il aura pour thème les luttes pour la langue bretonne dans les années 80 avec Stourm ar Brezhoneg, les enseignements à en tirer aujourd’hui pour gagner demain un statut de langue officielle pour la langue bretonne.

Pas de changement non plus pour le débat sur la structuration de la Gauche indépendantiste prévu à 11h00.

Ne manquez pas notre rendez-vous basé sur notre appel pour une candidature anticapitaliste en  “région” Bretagne pour les régionales, animé par Gael Roblin dés 14h00.

Attention ! Le débat sur les votations DIBAB commencera avec une demi heure d’avance à 17h00  en présence de Jonathan Guillaume.

A 19h00, session d’information sur la répression visant le mouvement internationaliste basque Askapena avec Ewan Thebaud et à 20h30 pour le meeting un camarade Galicien indépendantiste militant du centre social Faísca sera présent et nous diffuserons le message vidéo des Candidatures D’unité Populaire des pays Catalans.

Le même soir aura lieu un concert/sound system (prix libre) animé par Faya Gur et Dr Jakson pour une soirée mix mêlant son jamaicain et musique bretonne.

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  • Le dimanche 13/09

Dés 9h30 : atelier d’information sur la situation politique en Galice et sur la répression contre les prisonniers politiques galiciens, avec un camarade Galicien indépendantiste du centre social Faísca.

A 11h45 auront lieu les débats sur les projets miniers animé par des adhérents de Douar Didoull.

A 13h30 : le point sur la campagne désarmons la police.

Et à 15h00 c’est Lou Millour du collectif féministe GAST qui animera le débat sur la place des femmes dans les luttes en Bretagne.

Repas sur place dés le vendredi soir, tables de presse, possibilité de camping. Toutes les activités sont ouvertes à tous et toutes.

Tribune de Jonathan Guillaume.

Nous publions ici un texte de réflexion d’un camarade de la Gauche Indépendantiste investi dans la campagne des votations autoorganisées de DIBAB et dans le combat pour l’unité territoriale de la Bretagne.

Alors que les grandes manoeuvres “unitaires” ont commencées en vue des territoriales de décembre 2015 en Bretagne ( 4 départements ) et en “pays de la Loire” il nous livre un point de vue qui, pour l’instant n’engage que les adhérents du Pays Nantais.

A partir du 27 juin notre mouvement, la Gauche Indépendantiste, questionnera ses adhérents ou sympathisants sur la stratégie à adopter lors d’assemblées ouvertes.

Bretagne-Info.

A la fin de l’année auront lieux les élections régionales. Il va de soi que l’incapacité du gouvernement a proposer une réforme territoriale qui prenne le pas d’une décentralisation démocratique régionale a provoqué une grande déception, notamment en annihilant les espoirs d’unité territoriale pour la Bretagne.
Dans ce contexte, “Nous te ferons Bretagne”, le mouvement de Christian Troadec, et l’UDB, ont annoncé vouloir présenter une liste aux élections régionales en Pays de la Loire. La motivation commune de ces deux organisations semble bien résider dans la volonté de répondre à la question de la réunification de la Bretagne. Plusieurs militants de la gauche indépendantiste du pays nantais ont été contactés pour rejoindre ces dynamiques. Ils nous convient donc d’y apporter une réponse.

Les nouvelles régions devraient entrer en vigueur en 2017, et le cadre actuel de la loi impose qu’après 2019 il ne sera plus possible pour un département de changer de région administrative. Dans ce contexte, nombre d’entre nous ont fait le choix de s’investir dans l’initiative de votation proposée par la plateforme DIBAB. Elle nous semble être la seule à même d’influer sur une modification du « droit d’option » permettant d’affirmer le droit démocratique de la population bretonne à décider de la réunification, avant 2017.
De notre point de vue, la présence d’une liste à l’élection du conseil régional des Pays de la Loire se justifie donc dans la recherche d’un plébiscite pour l’unité administrative de la Bretagne. Un objectif qui peut s’absoudre d’un programme politique de gestion du conseil et permettre la convergence autour d’une revendication commune. La présence de deux listes apparaîtrait comme contradictoire avec l’objectif recherché, mais il semble que ce ne sera pas le cas.

La question que nous nous posons donc aujourd’hui est la suivante : « _ Doit on parier sur l’énergie dépensée dans la constitution d’une liste de 95 candidats pour ces élections, ou plutôt sur l’investissement dans l’organisation de plus de votations ? ». Les votations DIBAB arrivent à des scores autour de 80 % pour la réunification avec 20 % de participation. On a du mal à croire qu’une liste au régional obtiendrait autant de voix. Elle pourrait, avec un score de 15-20 % en Loire-Atlantique, obtenir un élu, mais quand bien même, on se demande bien à quoi il pourrait être concrètement utile.
Alors que le taux d’abstention ne cesse de monter aux élections, que la défiance vis-à-vis des élus et des institutions est de plus en plus grande, les votations DIBAB propose un autre modèle d’organisation démocratique. L’importance de la participation aux élections doit être relativisée à la lumière de cette nouvelle proposition politique.
S’il y a un choix à faire entre les deux, notre choix est clair, celui de l’auto-organisation populaire du peuple breton, pour changer réellement la donne en Bretagne, tant du point de vue institutionnel, que du point de vue social. Regardons ce qui se passe ailleurs en Europe, et dans le monde.

On nous répondra sans doute que les deux sont possibles, les votations et les élections. Peut-être, mais pas sans la même implication des organisations et des militants dans les unes et les autres. Comment m’impliquer sur une liste avec 94 autres personnes qui ont voulut me convaincre qu’une participation aux élections ne remettait pas en cause les votations, alors qu’eux mêmes sont incapables d’organiser des votations là où ils habitent. Je pense que ma participation aux élections et celles de beaucoup de mes camarades sur une telle liste, sera soumise à l’engagement mutuelle de nos colistiers dans le processus d’auto-organisation populaire proposé par DIBAB.
Dans ces conditions là, je pourrais même me permettre d’imaginer la possibilité d’une stratégie commune en faveur de la réunification. La candidature permettrait d’envoyer une profession de foi dans chaque foyer, invitant les électeurs à venir voter pour ou contre la réunification, pour ou contre l’assemblée de Bretagne, le jour des élections régionales. Comme l’avait la plateforme BATERA en installant des bureaux de votes provisoires devant les bureaux de vote officiels lors des élections locales au Pays Basque Nord.

Voilà ce qui pourrait être envisagé. Dans le cas contraire, présenter une liste permettra sans doute d’assurer l’existence électorale de telle ou telle organisation, mais certainement pas d’atteindre l’unité territoriale de la Bretagne.

Jonathan Guillaume, militant de la Gauche Indépendantiste.