Tag

Beyrouth

Browsing

Nous publions avec l’autorisation d’ ACTA  qui  est un média autonome et partisan qui produit depuis Paris, vidéos, interviews et articles d’intervention – de l’intérieur des luttes,  l’entretien de LEA El AZZI. Cette journaliste Libanaise du quotidien Al Akhbar revient sur la genèse du Hirak ( le soulèvement populaire ), le rôle de la gauche libanaise, notamment des communistes. Elle souligne aussi la quête de réelle souveraineté nationale du peuple Libanais  et le rôle néfaste de l’impérialisme dans l’instabilité chronique du pays. C’est bien sur avec un intérêt particulier que les bretons doivent lire ce texte. C’est leur ancien président de Région Jean-Yves Le Drian qui a rejoint la start-up Nation de Macron pour se mettre au service du lobby militaro-industriel et du néo-colonialisme français notamment dans cette partie du monde. L’impact du lobby militaro-industriel est énorme en Bretagne, personne n’ose le remettre en cause ( Arsenaux, cybersécurité ) et il est largement subventionné par de l’argent public. La voix de la France l’étranger , de son impérialisme destructeur c’est Le Drian. 

Bretagne Info.

Nous publions une discussion avec Léa El Azzi, journaliste libanaise à Al Akhbar, quotidien de gauche créé par l’intellectuel militant Joseph Samaha en réaction à l’agression israélienne sur le Liban en 2006. Marqué par son fort positionnement anti-impérialiste, le journal dénonce depuis sa création le colonialisme sioniste en Palestine et au Liban, mais aussi la politique occidentale et américaine dans l’ensemble du Moyen-Orient. Récemment au Liban, le journal a mené un important travail d’analyse et de dénonciation du système bancaire et de l’oligarchie financière.

Dans ce bref entretien, Léa El Azzi revient sur la crise économique, sur la mobilisation populaire au sein du Hirak contre le système bancaire, sur les contradictions qui ont traversé le mouvement ou encore sur la politique française au Liban suite à la crise financière.

ACTA : Pouvez-vous revenir sur les causes profondes qui ont déclenché le soulèvement populaire qui a débuté en 2019 ?

Léa El Azzi : Le soulèvement populaire a été le produit d’une accumulation de facteurs :

À l’été 2019, et pour la première fois depuis 1997, la livre libanaise a commencé à perdre de sa valeur, le dollar s’échange entre 1600 et 1610 livres libanaises (le taux de change était fixé à 1515/dollar). C’était l’un des indices d’indisponibilité du dollar. La Banque du Liban (BDL) continuait d’ignorer ce problème et le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a annoncé que le taux de change élevé était le résultat d’un problème entre les changeurs de monnaie et certaines entreprises.

La BDL et les banques commerciales ont refusé d’ouvrir les lettres de crédit pour importer le blé, les médicaments, et le pétrole. Après que les distributeurs ont annoncé la grève, on voyait des colonnes de voitures devant les stations-service, devant les fours à la recherche du pain. Le problème était partout le même : la crise du change du dollar.  

Le Parti communiste libanais et différents groupes de gauche ont organisé des manifestations pour le changement du régime, contre les politiques du gouvernement et de la BDL, et pour des politiques sociales équitables.

– À l’aube des 13 et 14 Octobre, des incendies ont éclaté partout au Liban, c’était une vraie catastrophe avec la disparition de vastes zones vertes, de pins, mollusques… le feu a atteint les maisons. Ça a duré plusieurs jours, mais ce qui était stupéfiant, c’est que tous les fonctionnaires, ministres, parlementaires, sont restés endormis la nuit des incendies. Cet incident a montré la fragilité du système, le manque des ressources humaines et technologiques pour faire face à ce genre de problème.

Le cabinet discutait des « réformes économiques » et le premier ministre Saad Hariri a proposé d’augmenter la taxe sur la valeur à 12%, en plus d’augmenter la même taxe sur les produits de luxe. Le ministre des télécommunications Mohammed Choukair a proposé que l’application WhatsApp devienne payante. En réaction à cette dernière proposition, il y a eu des appels à manifester dans le centre-ville. Lors d’un déplacement, le personnel de sécurité du député Akram Chehayeb (membre du parti socialiste progressiste, dirigé par Walid Junblat) a violemment repoussé certains manifestants afin de pouvoir passer, ce qui a redoublé la colère des gens. Et voilà, le soulèvement a éclaté.

Le Hirak semblait avoir une composition sociale multiple, des revendications et des objectifs contradictoires, parfois antagonistes. Pouvez-nous en dire plus ?

C’est vrai, il n’y avait pas « un » Hirak, « un » objectif, « un » slogan, mais une mosaïque. Aux premiers jours, un très grand nombre de gens y ont participé : ceux qui appartiennent à la classe moyenne et qui se sont soudainement vus en train de tout perdre, les classes populaires et pauvres, des jeunes lycéens, et même des partisans des partis politiques pro-système. Les organisations de la société civile, les partis de gauche, et tous les groupes organisés, ont décidé que le « soulèvement » ne devait pas avoir de « tête », pour ne pas échouer. Ils ont essayé de ne pas brandir des slogans politiques qui pourraient diviser l’ensemble des manifestants.

Quelques jours plus tard, les interventions politiques ont commencé. Le Parti des Forces Libanaises (dirigé par Samir Geagea) et le Parti socialiste Progressiste1, qui étaient membres du gouvernement, ont annoncé leur participation aux manifestations, s’attaquant au président de la république et au gouvernement de Saad Hariri, en faisant pression sur ce dernier pour qu’il démissionne.

Petit à petit, chacun a tenté de manipuler le « Hirak », et on ne peut pas oublier les interventions des pays occidentaux, notamment les États-Unis, l’Angleterre, la France, ainsi que certains pays arabes. Il y avait ceux qui voulaient le désarmement du Hezbollah, la démission du Président Michel Aoun, la formation d’un nouveau gouvernement avec des ministres « technocrates », le renversement de tout le système, quand d’autres se dressaient contre la banque centrale et le pouvoir de l’oligarchie libanaise. Cette diversité de la société libanaise, et les profondes divisions entre les composantes communautaires et le poids du sectarisme, ont empêché la formation d’un front uni avec un programme commun pour affronter « l’establishment ». Sans parler des rivalités internes et des guerres d’ego entre les organisations issues de la société civile.

Qui est à l’origine de la mobilisation contre les banques et qu’en est-il aujourd’hui de la lutte pour les revendications sociales, à l’heure où des émeutes de la faim semblent reprendre, notamment à Tripoli ?

Le Parti communiste libanais, le « Mouvement des jeunes pour le changement » (un groupe de gauche fondé en 2015, leur objectif est la justice sociale et la libération nationale) et un certain nombre de forces de gauche ont été les principaux éléments qui se sont déplacés devant la Banque centrale du Liban. Le journal Al-Akhbar a joué aussi un rôle très important pendant des années pour expliquer les problèmes économiques, financiers et monétaires aux masses et leur présenter la vérité sur ce qu’il se passe.

Il y avait des groupes et personnes qui ne voulaient pas participer aux manifestations organisées devant la BDL ou les banques privées, car ils ne considéraient pas le dossier économique comme fondamental, et préféraient plutôt les slogans purement politiques, et il y avait ceux qui ont estimé que le Hezbollah bénéficierait des manifestations devant les banques et la Banque du Liban, et n’ont donc pas participé (il n’en bénéficiait pas, mais certains croyaient cela à cause des sanctions américaines).

Actuellement, le contexte à Tripoli est un peu différent. Il est vrai qu’il y a des conditions socio-économiques très difficiles à Tripoli. Tripoli est l’une des régions libanaises les plus pauvres, alors que ses politiciens sont parmi les plus riches du monde, comme l’ancien Premier ministre Najib Mikati. La colère des gens est très forte. Cependant, des « sources » affirment que des pays du Golfe, par l’intermédiaire de groupes locaux qui leur sont affiliés, ont profité de la misère à Tripoli pour des raisons politiques, et veulent peut-être pousser le premier ministre désigné Saad Hariri à ne plus former son cabinet. Bien sûr, on ne peut nier que beaucoup de manifestants aient participé en toute sincérité, sans avoir d’ « agenda » politique.

En ce qui concerne la lutte pour améliorer la vie des gens, socialement et économiquement, malheureusement, il n’y a actuellement aucune lutte organisée à l’échelle du pays, alors que la situation empire et que l’État n’a pas de programme de protection sociale.

Quelle est l’importance et l’actualité des idées nationalistes arabes, anti-impérialistes mais aussi communistes au sein du Hirak ?

Le problème au Liban n’est pas seulement une question de corruption ou de mauvaise gestion, etc. Le vrai problème est que le pays n’est pas indépendant ni politiquement ni économiquement, les interférences externes empêchent l’établissement d’un État. En outre, il y a le mariage entre le pouvoir politique et le pouvoir du capital, qui au cours des trente dernières années, au moins, a accumulé des profits et des richesses personnelles aux dépens du peuple. Le secteur public a été détruit, les infrastructures des services publics aussi, on n’a pas de système sanitaire public comme à Cuba par exemple, de même pour le système éducatif, les prestations sociales et les transports en commun. On nous a dit que le « système rentier » était la « solution » du « développement » au Liban. La ville, le pays et les plus pauvres étaient détruits, alors que seul le secteur bancaire et immobilier prospérait. L’industrie et la production nationale ont été détruites au profit des importations. Les taux d’intérêt des banques ont été augmentés afin d’attirer les dépôts de l’étranger, car notre système était basé sur la « mendicité » : mendier des dollars et emprunter aux autres pays.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population (selon ESCWA) vit en dessous du seuil de pauvreté. La première cause est interne, venant de la nature du régime, mais il y a aussi les pressions politiques américaines, européennes et du Golfe imposées au Liban. Alors je pense que la base de tout mouvement doit se faire sur des revendications socialistes qui donnent la priorité à la construction d’une véritable économie productive en protégeant les classes populaires, et d’un système politique résistant.

Quelle est la stratégie du Hezbollah par rapport au Hirak et qu’en pensez-vous ? Y’a-t-il eu des divergences de stratégies entre des mouvements communistes et le Hezb ?

Le Parti communiste libanais et le Hezbollah ne se retrouvent que sur la résistance contre « Israël » et la défense de la cause palestinienne. À part ça, il y a un désaccord total entre les deux partis sur toutes les questions internes, dont la plus importante est la vision du système confessionnel libanais. Comme on le sait, les divisions confessionnelles au Liban sont les plus fortes, tous les postes publics sont divisés sectairement. 

Quant au Hezbollah, son secrétaire général, Sayyed Hassan Nasrallah, a averti plusieurs fois des interventions étrangères au sein du Hirak et la mise en œuvre d’un agenda occidental, tout en reconnaissant la souffrance du peuple et ses revendications. Lors de certaines attaques contre les manifestants, le Hezbollah a été accusé, mais il a démenti toutes responsabilités.

Le Hezbollah veut, et c’est dans son intérêt, modifier le système existant, améliorer la vie des gens et renforcer l’arène interne face aux pressions extérieures, mais il ne permettra pas qu’aucun genre de Hirak soit déclencheur d’un conflit interne, vu les pressions étrangères. 

Quelles formes prennent aujourd’hui les pressions étrangères exercées sur le Hezbollah et ses représentants ? Et peut-on espérer des récentes élections aux USA un changement de politique à ce sujet ?

La pression exercée sur le Hezbollah par les États-Unis et ses alliés est d’ordre économique, politique et sécuritaire. Le Hezbollah est une très grande puissance régionale, et pour les États-Unis cela met en danger la sécurité d’« Israël ». Cependant, alors que l’Amérique dit qu’elle impose des sanctions sur le Hezbollah, en fait elle détruit toute la société libanaise. Pratiquement, le public du Hezbollah a été peu affecté par les sanctions, parce que le Hezbollah a continué de subvenir à tous leur besoins.

Selon les informations, il n’y aura pas un changement de la politique étrangère américaine envers le Moyen-Orient, et notamment le Liban, surtout que l’administration Biden ne sépare pas la question du Hezbollah du dossier iranien.

Selon vous, à quel jeu joue la France dans le cadre de la crise économique qui frappe le Liban actuellement ?

Pendant qu’Emmanuel Macron a de nombreux problèmes de nature sanitaire, économique et sociale en France, il se donne le droit d’agir en tant que « gouverneur » du Liban, et de diffuser des conseils sur la gestion de la crise. Macron estime que le Liban est toujours sous mandat français, tout comme il se comporte en Afrique et dans le reste du monde avec les pays de l’OTAN. La France ne s’intéresse au Liban que pour son influence et l’extension de son contrôle sur les pays de la Méditerranée orientale. De là, un document français de « réforme » (!) est présenté et des conférences d’aide sont organisées. Mais, par exemple, après l’explosion du port le 4 août, deux conférences ont été organisées pour aider le Liban. L’argent n’est pas parvenu au Liban jusqu’à maintenant. Macron a déclaré aux politiciens libanais que la reconstruction de Beyrouth n’aura pas lieu tant qu’un gouvernement ne sera pas formé avec le consentement des États-Unis et avec un programme d’action prédéterminé.

La France veut achever l’audit légal des comptes de la Banque du Liban, nommer un nouveau gouverneur de banque et s’ingérer dans la nomination des ministres libanais. La France aurait-elle accepté que Washington choisisse ses ministres ou que la Belgique nomme le gouverneur de la Banque centrale française ?

La France ne joue pas actuellement un véritable rôle au niveau de la crise économique, sauf pour tenir le bâton contre les politiciens libanais et les menacer de dossiers de corruption et les contraindre à mettre en œuvre des « réformes » appropriées afin d’étendre le contrôle français politique et d’exploiter les ressources du Liban.

Quelles sont les réactions de la classe politique et d’autre part, de la rue libanaise au « réchauffement » entre Israël et des États arabes tels que les Emirats arabes unis ou Bahreïn ? Pensez-vous que cela changera à l’avenir les rapports entre Israël et le Liban ?

Nombreuses sont les personnes au Liban qui croient en la cause palestinienne et le droit du peuple palestinien à regagner sa souveraineté sur tout son territoire, à libérer tous les pays arabes et à résister à l’ennemi sioniste et à ne jamais accepter ces alliances arabes. La normalisation des relations entre certains régimes arabes avec l’ennemi, et leurs accords stratégiques avec lui (notamment UAE), ne signifie pas que les peuples arabes y consentent.

Au Liban, tant que nous aurons une Résistance, d’une très grande puissance régionale et d’énormes capacités militaires, rien ne changera, et le Liban ne cessera pas d’être dans la ligne de défense de la Palestine, car par cela il défend aussi la souveraineté libanaise et ses ressources naturelles.

Le combat pour Georges Ibrahim Abdallah est toujours d’actualité en France mais au-delà de cette cause importante, sous quelle modalités pourrions-nous selon vous tisser de nouveaux liens entre les forces progressistes au Liban et en France, de façon actuelle et concrète ?

C’est une honte pour un pays comme la France, qui prétend préserver les droits de l’homme, de maintenir la détention du combattant internationaliste Georges Ibrahim Abdallah, alors qu’il fallait le libérer en 1999, selon les conditions requises pour sa libération, spécifiées par le code pénal français.

La France, en refusant de libérer Abdallah, exécute les ordres des américains et des israéliens. Alors tous les progressistes du monde doivent unir leurs efforts pour sa libération, en utilisant d’autres méthodes que la solidarité et des déclarations de soutien. Georges est détenu en France, donc le travail pour obtenir sa libération doit prendre une autre tournure, et le début est le rassemblement des forces des progressistes internationaux, pour exercer une pression maximale sur l’État français et pour le forcer à libérer Georges, peut-être qu’il s’agit d’organiser une conférence internationale pour commencer.

  1. Ces deux formations sont membres de « L’Alliance du 14-Mars », proche des puissances occidentales et de l’Arabie saoudite.

 

La liste Bretagne en Luttes/ Breizh O Stourm tient à faire part de la profonde révulsion que lui inspire la violence islamiste qui s’est abattue dans la capitale française et de sa plus sincère compassion pour les victimes.

Notre peine est identique pour les familles des morts de la banlieue sud de Beyrouth au Liban il y a 2 jours, des 102 d’Ankara, celles de Paris et celles qui meurent en Syrie coincées dans un jeu mortifère entre des puissances impériales et un tyran. Ces morts de Damas à Beyrouth, à Paris sont les morts d’une mondialisation capitaliste, une course aux profits complètement chaotique et écœurante.

Pour autant, nous refusons les appels à l’unité nationale qui masquent les responsabilités de la France dans les guerres impérialistes en cours au Moyen-Orient. Nous refusons aussi le renforcement des mesures liberticides (mise en place de l’état d’urgence qui autorise des pratiques policières et judiciaires d’exception) qui n’empêcheront pas d’autres attentats.

 La République française prétend être en guerre mais nous remarquons que cette République entretient les meilleures relations avec la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar qui arment et protègent les fanatiques de DAESH (État islamique).

 Une des façons les plus efficaces de lutter contre Daesh serait :

– de rompre les relations diplomatiques avec la Turquie,

– d’armer les forces Kurdes, et les forces progressistes syriennes qui luttent presque seules contre ce califat rétrograde et le régime sanguinaire de Damas.

– d’arrêter de criminaliser le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en France et en Europe.

Qu’en pense le ministre de la guerre Monsieur Le Drian ?

Nous refusons les injonctions ordonnant aux musulmans de Bretagne, de France, et aux réfugiés de se dissocier de ces actes barbares avec lesquels ils n’ont rien à voir.

L’extrême-Droite, Front National en tête, va essayer de distiller son poison nationaliste et islamophobe. Nous continuerons à les combattre, notamment en souhaitant la malvenue en Bretagne à Marine Le Pen le 20/11 prochain à Vannes.

Nous soulignons combien les appels à la suspension des activités électorales sont complètement hypocrites, tellement il est évident que, le FN, les Républicains et le PS n’ont plus besoin de faire campagne pour se concurrencer dans la surenchère belliciste, impérialiste, tricolore, et liberticide.

 Breizh O Stourm / Bretagne en Luttes.

Pour marquer le 30eme anniversaire de l’incarcération du communiste Libanais Georges Abdallah de nombreux rassemblements auront lieu le 24 et 25 octobre notamment à Bordeaux, Toulouse, Bruxelles et devant la prison de Lannemezan où il est détenu.

À Rennes, plusieurs sensibilités se sont retrouvés pour être dans la rue le 24 octobre dans la  logique “d’une solidarité que nous continuerons à développer à Rennes, dans la dynamique des manifestations de cet été, quand Gaza était détruite par les bombes, que plus de 2100 personnes étaient massacrées, et que messieurs Hollande et Valls assuraient l’État d’Israël de leur amitié indéfectible…
Nous reproduisons ici leur texte, publié sur le site de l‘UJFP. En Bretagne un autre rassemblement aura lieu à Nantes le samedi 25/10.

 

georgesabdallah

PALESTINE VIVRA !! PALESTINE VAINCRA !!

MANIFESTATION le 24 octobre à 18H place du Parlement à Rennes

Appel au rassemblement :
Association France Palestine Solidarité, Breizhistance, Collectif BDS-Rennes, NPA, PCF-Rennes Métropole, SLB, Union Juive Française pour la Paix

 

Le 24 octobre 2014, cela fera exactement 30 ans que Georges Ibrahim Abdallah est emprisonné en France…

En 1982, l’armée israélienne envahit le Liban… Après une longue série d’assassinats commis partout dans le monde et notamment en France par les services secrets israéliens à l’encontre de dirigeants palestiniens, c’est l’heure du massacre de la résistance palestinienne et de la gauche libanaise… Le siège de Beyrouth, Sabra et Chatila, les camps d’Ansar et de Khiam, terribles centres de torture et de détention…
Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste, proche du FPLP participe à la fondation des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), qui décident de mener la lutte contre l’agresseur et ses soutiens “partout où ils se trouvent” l’attaché militaire à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Paris et le responsable du Mossad en France sont exécutés. Georges Ibrahim Abdallah est arrêté et accusé pour ces faits. Le gouvernement de l’époque (Chirac- Pasqua-Pandraud) tente également de lui coller sur le dos tout une série d’attentats aveugles commis à la même époque à Paris, accusations finalement démenties par l’enquête. Il est pourtant condamné à la réclusion à perpétuité en 1987. Israël et les USA, qui ont multiplié les pressions, sont satisfaits…

Georges Ibrahim Abdallah est désormais l’un des plus anciens prisonniers politiques au monde !

DES MESURES D’EXCEPTION INTOLÉRABLES…

Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 2003. Une première décision de justice est prise en ce sens, cette année-là. Perben, ministre de la justice de Chirac, fait casser cette décision. Le 20 décembre 2007, une nouvelle demande de libération conditionnelle est examinée en appel. L’audience est fixée le 31 janvier 2008, puis reportée au 17 avril, puis au 4 septembre, puis au 8 janvier 2009, et pour finir, au 26 mars 2009 !!! La cour va se baser sur un avis de la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté de Paris rendu le 22 janvier 2009 concernant Georges Ibrahim Abdallah : “Il revendique ses actes et les justifie par son engagement politique ; il se présente comme un « résistant » qui, à l’époque, luttait par la violence contre l’occupation du Liban par Israël, avec la complicité des États-Unis. (…) La commission constate que Georges Ibrahim ABDALLAH n’a aucunement renoncé à la lutte armée et à l’action terroriste, y compris en France. Sa dangerosité est démontré par son indifférence pour le sort des victimes et la force intacte de ses convictions qui peuvent à nouveau, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable. La commission émet un avis défavorable à la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah.

En février 2012, l’État Libanais, demande officiellement la libération de celui qu’il considère à juste titre comme un prisonnier politique : sans succès… Puis en 2013, après une nouvelle décision de justice, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, obéissant aux injonctions israéliennes et états-uniennes, refuse à nouveau de signer son ordre d’expulsion au seul motif de sa “non-repentance”, notion totalement étrangère au droit français… Au total, ce ne sont pas moins de huit demandes de libération qui sont ainsi repoussées !

L’AVEU DES GRANDS VALETS

“Nous n’avons aucune preuve contre Georges Ibrahim Abdallah. La seule chose dont nous pouvons l’accuser, c’est d’être en possession d’un faux- passeport.” (J.Attali)
Ce qui s’est passé était “une conspiration illégale du Renseignement’ …/… “Nous nous sommes vraiment comportés comme des criminels dans cette affaire…” (Y. Bonnet)

L’ACHARNEMENT DE L’ÉTAT…

… Qui ne doivent rien au hasard : elles sont à l’image de la politique de la France, systématiquement complice de l’État colonial israélien, en raison d’intérêts géopolitiques, économiques et militaires communs.
La France est ainsi le seul pays au monde où l’ordre a été donné aux procureurs de poursuivre les militants qui appellent au boycott de l’État sioniste (circulaire Alliot- Marie). Messieurs Hollande et Valls, en maintenant cette circulaire, ont affirmé la continuité de leur politique avec celle de leurs prédécesseurs.
La France a été le seul pays à interdire des manifestations de solidarité avec les victimes de l’agression de Gaza en juillet et août 2014. Plusieurs personnes interpellées à Paris dans ces manifestations sont encore emprisonnées, et des organisateurs sont poursuivis.
Mais la France laisse les mains libres aux colons et aux volontaires de nationalité française qui s’engagent dans les rangs de l’armée israélienne ! Elle encourage la coopération d’entreprises et d’universités françaises avec Israël, elle contribue même financièrement à travers les investissements de la Caisse des Dépôts et Consignations à développer la colonisation !

LIBERTÉ POUR GEORGES IBRAHIM ABDALLAH ET POUR TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS !

Avec Georges Ibrahim Abadallah, nous sommes solidaires du peuple palestinien et des quelques 7000 prisonniers politiques détenus dans les geôles sionistes. Parmi eux plus de 200 enfants !
Notre rassemblement s’inscrit dans le cadre plus global de la solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance. Une solidarité que nous continuerons à développer à Rennes, dans la dynamique des manifestations de cet été, quand Gaza était détruite par les bombes, que plus de 2100 personnes étaient massacrées, et que messieurs Hollande et Valls assuraient l’État d’Israël de leur amitié indéfectible…