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La Gauche Indépendantiste Bretonne s’est toujours engagée dans la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous l’avons toujours dit ce projet est dépassé, mal situé, destructeur et traduit cette tendance qu’ont beaucoup d’élus locaux à placer nos richesses naturelles dans les mains de la finance et de multinationales. Est-il encore utile de rappeler que la concession de l’aéroport de NDDL a été donné à Vinci ?

Depuis l’automne 2012, avec les premières tentatives d’évacuation de la zone de construction (rebaptisée Z.A.D, zone à défendre, par les opposants) , la lutte a pris une dimension européenne. Elle s’est amplifiée et est aujourd’hui à un tournant, notamment depuis les autorisations de travaux concernant les espèces animales, signées fin décembre 2013 par le préfet. 

Si nous voulons préserver notre terre à Notre-Dame-des-Landes et mettre à bas la collaboration étatique avec le grand capital nous devons manifester en masse le 22 février à Nantes !

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Aurions-nous songé il y a 10 ans que le principal promoteur politique de ce projet, alors maire de Nantes et contre lequel nous nous battions, serait aujourd’hui le chef du gouvernement français ! Ce gouvernement dirigé par le Parti “Socialiste” qui avec le renfort de ses alliés écologistes d’EELV cherche à imposer par la force et coûte que coûte la lubie de l’ancien maire nantais, Jean-Marc-Ayrault.

Les confrontations directes ayant eu lieu avec les forces de l’ordre à Rennes, lors d’une manifestation contre la tenue d’un meeting du FN à la  salle de la Cité, symbole de la l’histoire ouvrière, le 8 février 2013 ou le 15 février 2013  à Brec’h lors d’une manifestation des « Bonnets Rouges », font écho aux révoltes qui ne cessent d’éclater ces derniers temps partout en Europe. Elles traduisent elles aussi un moment critique de nos sociétés. D’un côté, discriminations et réflexes liberticides accompagnent une dépossession collective de l’économie au profit de la finance internationale, de l’autre résistantes et résistants essaient d’inverser la tendance en tentant d’inventer de nouveaux modèles de solidarité, de reprendre possession de nos moyens de production économique, d’en inventer de nouveaux à dimensions humaines et capables de répondre au défit climatique et à l’appauvrissement des ressources.

Dans ces moments, tout le peuple breton doit être mobilisé de Ouessant à Clisson pour déterminer la voie qu’il souhaite prendre ! Comme à Plogoff, comme au Carnet nous avons toujours gagné ! Nous avons gagné parce que nous avons lutté !

La Gauche Indépendantiste appelle l’ensemble de ses adhérents et ses sympathisants à manifester samedi 22 février à Nantes à partir de 13h devant la préfecture pour en finir avec le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et imposer un autre choix de société !

 

Luttez à nos côtés en pays de Rennes !

 

La Gauche Indépendantiste.

 

Samedi 30 novembre aura lieu à Carhaix un rassemblement pour « Vivre, Travailler, et Décider en Bretagne » à l’appel du collectif du même nom. Le 2 novembre dernier plus de 30 000 personnes avaient défilé à Kemper sur le même mot d’ordre pour refuser la vague de licenciements dans l’agro-alimentaire en Bretagne et pour exiger la suppression de l’écotaxe. Nous avions souligné combien, malgré les contradictions d’intérêts et de classes évidentes entre certaines composantes du mouvement, que la composante ouvrière était la plus représentée dans la manifestation. Nous y étions intervenus sur nos propres bases indépendantistes et anticapitalistes aux côtés d’autres forces de gauche.

Nous invitons l’ensemble de nos militants et sympathisants à venir faire de même à Karaez/Carhaix ce samedi 30 en renforçant le Pôle Ouvrier, initié par le collectif pour la défense de l’emploi en Centre-Bretagne où figurent nombres d’ ouvrières et ouvriers des entreprises en lutte de chez Marine-Harvest, Tilly Sabco ou Gad. Le rendez-vous est fixé devant la gare de Carhaix à 13h.

Il faut ainsi garantir l’expression autonome de ceux et celles que la crise de l’agroalimentaire laisse sur le carreau, et exprimer avec eux nos exigences pour le refus et l’interdiction des licenciements, pour le contrôle ouvrier de la production et la collectivisation des entreprises qui licencient, ainsi que la construction d’un pouvoir populaire breton souverain.

C’est la seule façon de construire dans la durée un rassemblement des forces populaires bretonnes, du peuple travailleur de Bretagne (petite paysannerie, petits artisans et commerçants, étudiants, chômeurs et précaires, enseignants, employés des services publics de proximités…) autour d’un programme de défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière et pour une construction démocratique de notre espace de vie commune : la Bretagne !

La Gauche Indépendantiste.

Crise bretonne, Bonnets Rouges et dangers de l’opportunisme

Le mouvement de contestation, aux revendications diffuses, qui touche la Bretagne depuis plusieurs semaines bénéficie d’une sympathie croissante de multiples acteurs économiques et politiques. Ce mouvement est largement présenté et relayé comme un soulèvement populaire breton opprimé fiscalement par un Etat centralisateur installant encore plus la Bretagne dans une crise économique profonde.

S’il est vrai que la domination institutionnelle exercée par l’Etat jacobin nuit à l’émancipation économique et politique de la Bretagne, il ne faut pas se laisser aveugler par les intérêts économiques opportunistes revendiqués par certains acteurs de la contestation, au premier plan la FDSEA et nombre de grands patrons licenciant leurs employés sur l’autel des profits. Sous couvert de défense de l’économie de la Bretagne, certains acteurs économiques de la lutte, chantres du libéralisme, cherchent à rallier la population bretonne à leur cause capitaliste et productiviste. Ce processus de ralliement se traduit par les multiples soutiens politiques de droite et d’extrême-droite, bretonne ou française,apportés aux Bonnets Rouges, aux travers des différents réseaux sociaux aussi. Or, derrière cette dite solidarité, il faut bien avoir à l’esprit le paramètre opportuniste dans la prétendue lutte pour la pérennité de l’économie bretonne.

Il est désormais acquis et reconnu par le biais de nombreuses enquêtes d’opinion, que les Bretons montrent un très fort attachement à leur langue, leur culture, leur histoire et tout autre élément constitutif de notre identité. Il faut certainement y voir un lien dans  la forte approbation du peuple breton envers le mouvement de contestation.

Le fait de ne pas posséder d’outil institutionnel en Bretagne, doté de réelles compétences législatives et réglementaires,afin d’exprimer de légitimes revendications voit la population et une partie de ses élus contrainte de le faire dans la rue par les manifestations. Nous y reviendrons en conclusion de cette analyse.

Pour autant, cette contestation met aussi en avant l’instrumentalisation de la spécificité bretonne dont le but est la propagation d’idéologies diverses n’ayant aucun lien avec une éventuelle émancipation économique et politique de la Bretagne. Ainsi, nous assistons ici et là, à une récupération honteuse et souvent erronée, des symboles qui font l’Histoire de la Bretagne (Gwenn-Ha-Du, Bonnets Rouges, Anne de Bretagne, etc…) afin d’attirer la sympathie du peuple breton. Ne soyons pas être dupes de cette abusive utilisation !

Cette manipulation est en partie orchestrée par des groupes proches des cercles de pensées néolibérales, antifiscales ou pires encore, par des groupes d’extrême droite. Ni l’extrême droite française par le biais du FN ou de ses sbires duRenouveau Français, ni l’extrême droitebretonne par celui des groupuscules Adsav et Jeune Bretagne, tout aussi racistes et néo-fascistes que leur pourvoyeur de fond du FN,  ne sont parvenus à s’implanter durablement en Bretagne malgré un argumentaire populiste surfant sur la crise économique. Malgré un opportunisme à tout crin à chaque mouvement de contestation remettant en cause un système libéral dont il est l’acteur le plus pernicieux. Le mouvement de contestation actuel en Bretagne n’échappe pas à la règle. Cette récupération honteuse a été affichée par Marine Le Pen qui a arborée le symbole du bonnet rouge sur son profil Twitter alors qu’elle est, rappelons-le, une farouche opposante à toute forme de régionalisme et qu’elle compte de nombreux royalistes dans ses rangs ! Son père quant à lui est apparu coiffé du même bonnet rouge sous l’œil des caméras. Des membres d’extrême droite ont aussi utilisé le symbole des Bonnets Rouges le 11 novembre dernier alors qu’ils conspuaient le président français François Hollande sur les Champs-Élysées à Paris.Nous dénonçons fermementces agissements et devons faire preuve d’une extrême vigilance face au réel danger que représente le vote d’extrême droite lors des élections municipales de mars 2014 et européennes de mai 2014.

C’est pourquoi la contestation populaire en Bretagne ne doit être récupérée pour servir les revendications d’intérêts politiques ou économiques contraire à une émancipation sociale des travailleurs bretons en tant que peuple. Seul le peuple breton pourrait avoir une légitimité à décider de son avenir si la Bretagne était réellement dotée d’institutions démocratiques afin d’en délibérer.

Quelles institutions démocratiques ? Les institutions actuelles, l’Assemblée Nationale française, les Conseils régionaux ou départementaux,produits du modèle centraliste de l’Etat Français, ne répondent pas aux enjeux soulevés par la crise bretonne. Pour obtenir le maximum de souveraineté dans tous les champs politiques et une représentation directe de la Bretagne dans les instances européennes et internationales, seule la création d’un parlement doté de compétences législatives et réglementaires, à l’instar de l’Ecosse, du Pays de Galles, du Pays Basque ou de la Catalogne, permettra de mener une réelle politique de proximité à même de répondre à la périphéricité de notre territoire.

Ces compétences nouvelles devront s’accompagner d’une fiscalité et d’un budget en conséquence afin d’opérer en profondeur les réorientationséconomiques, sociales et environnementales indispensables pour répondre à la crise traversée actuellement par la Bretagne.

 La rédaction de Bretagne-Info.

Alors que les manifestations contre l’écotaxe battent leur plein, voici que la référence au soulèvement des Bonnets Rouges de 1675 a fait son apparition. Afin d’éviter toute interprétation ou approximation historique, la rédaction de Bretagne-Info publie ici la tribune de Fañch Oger, membre de la gauche indépendantiste, revenant sur ce qu’a véritablement été la révolte des Bonnets Rouges.

Les Bonnets Rouges sont à la mode : c’est un symbole particulièrement fort de l’Histoire de la Bretagne qui a été utilisé lors des récentes manifestations contre les portiques qui fleurissent depuis quelques mois sur nos routes.

Rappel historique : en 1674, le roi Louis XIV, empêtré depuis deux ans dans une guerre contre les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), décide de lever de nouveaux fonds pour financer ses armées, dans un contexte économique déjà fragile. Il crée une taxe sur le Papier Timbré, alors obligatoire pour valider tous les actes susceptibles d’être utilisés en Justice, comme les contrats de vente ou les testaments. Il impose également une taxe rétroactive sur la vente d’objets en étain : elle est répercutée par les commerçants qui utilisent de la vaisselle, entraînant une hausse des prix de la restauration et des boissons dans les cabarets. Louis XIV prend également le contrôle de la vente du tabac, jusqu’ici ouverte à tous, et met en place des fermes, donnant l’exclusivité de la vente de ce produit à certaines personnes. La mise en place de ce système entraîne des pénuries sporadiques de tabac qui n’apaisent en rien le contexte général houleux.

Fin mars 1675, des révoltes à Bordeaux entraînent une suspension locale de ces taxes. Mais c’est en Bretagne que les soulèvements populaires sont les plus importants : à Rennes, le 3 avril, puis le 18 avril, les bureaux locaux chargés d’imposer l’étain ou le tabac sont pillés et plusieurs personnes sont tuées. Nantes se soulève le 23 avril. D’autres villes, comme Saint-Malo, Fougères ou Morlaix connaissent des troubles. La révolte se propage à partir du début du mois de juin dans les campagnes de l’ouest de la Bretagne : au-delà des nouvelles taxes, les paysans se soulèvent contre un système féodal qui les écrase : ils sont 2000 à prendre la ville de Pontivy le 21 juin. Dans la région de Carhaix, où le peuple porte traditionnellement des bonnets rouges, un notaire va prendre la tête de l’insurrection : il se nomme Sébastien le Balp. Début septembre, il envahit, pille et brûle avec plus de 500 hommes le château du Tymeur. Il est tué par un noble qu’il retient prisonnier le 3 septembre, veille d’un soulèvement général prévu dans toute la Bretagne. C’est à ce moment que la répression royale commence vraiment à se mettre en marche : des dizaines de révoltés sont pendus, des clochers rasés pour avoir servi à sonner le tocsin de la révolte, notamment en pays bigouden : à Rennes, 6000 dragons commandés par le Duc de Chaulnes (gouverneur nommé par le Roi en Bretagne, surnommé par le peuple an hoc’h lart, “le gros porc”) s’installent et font régner la terreur pendant plusieurs semaines. Un tiers d’une des rues principales est détruite et la ville est condamnée à entretenir financièrement ces troupes, mesure punitive classique à l’époque.

Mais plus qu’une révolte contre des taxes, ce soulèvement constitue surtout dans les campagnes une aspiration populaire à sortir d’un système qui opprime les classes les plus modestes : plusieurs Codes Paysans sont rédigés, dont le plus fameux, signé par les représentants de 14 paroisses du Pays Bigouden, prône des mesures révolutionnaires pour cette époque : choix par le peuple de représentants qui seront envoyés aux Etats de Bretagne, suppression des droits de corvée de la noblesse sur les terres cultivées, mariages entre filles nobles et roturiers et dispersion des héritages des familles nobles au profit du peuple, droit de chasse pour tous, liberté d’aller moudre sa farine dans les moulins de son choix et non plus dans ceux imposés par le seigneur local…

Cette révolte a donc pris en Bretagne une tournure autre qu’une simple révolte contre une nouvelle taxe. Les revendications des paysans bretons de 1675 préfigurent des avancées sociales qui mettront plus d’un siècle à se réaliser.

bonnets rouges

La référence aux Bonnets Rouges choisie par les manifestants, au delà du symbole, amène des questions intéressantes : assiste-on à une simple révolte antifiscale, comme nombre de médias le soutiennent, ou est-on mis face aux contradictions d’un système économique breton basé depuis un demi-siècle sur le productivisme agricole et les emplois précaires qu’il induit dans le monde de l’agroalimentaire, sans parler de ses conséquences néfastes sur le plan écologique ? Doit-on manifester main dans la main avec les grands patrons de chaînes de supermarchés, qui sont vent debout au côté des syndicats majoritaires d’agriculteurs mais n’hésitent pas à importer des produits lointains et à presser financièrement les éleveurs et cultivateurs afin qu’ils réduisent leurs marges ?

Les Bretons désirent-ils, à l’image des révoltés de 1675 et en écartant tout anachronisme, aller plus loin en montrant qu’ils peuvent prendre leur avenir en main et poser les bases d’un nouveau modèle, économique et écologique notamment, qui la sorte d’un système qui apparaît de plus en plus essoufflé ? « Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige.» écrivait Albert Camus. A ceux et celles qui travaillent en Bretagne et qui la font vivre de définir ce qu’ils exigent.