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Les militant·e·s indépendantistes de gauche du collectif War-Sav — qui propose d’intervenir en tant qu’organisation stratégique — a diffusé le texte suivant ainsi que du matériel graphique pour défendre l’idée d’un service public de santé géré par les breton·ne·s et pour défendre l’accès au vaccin.

Voici des explications sur leur démarche.


War-Sav (Pour l’Organisation de la Gauche Indépendantiste) est un collectif qui se propose de contribuer à la construction du courant indépendantiste de Gauche en Bretagne. Nous estimons nous que la Bretagne de Brest à Clisson est un espace cohérent pour construire des politiques publiques en faveur des classes sociales les plus défavorisées. Nous sommes impliqués à titres personnels dans des pratiques militantes syndicales, culturelles, de réappropriation linguistique, féministes, écologistes, internationalistes ou des dynamiques municipalistes anticapitalistes. Ensemble, nous affirmons le droit du peuple breton à construire en toute indépendance un autre modèle économique, sociale et environnementale au bénéfices des plus modestes.

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Le #vaccin est essentiel pour protéger les travailleuses & les travailleurs, le peuple, ceux & celles qui subissent le plus la pandémie. Et pour protéger les personnes qui, pour des raisons médicales, ne peuvent pas être vaccinées.#COVID19 #Bretagne #YechedMat pic.twitter.com/m0Md9vGWSG

War-Sav ! (p) O.G.I (@war_sav) January 14, 2021

La gestion centralisée de la crise sanitaire est de plus en plus incomprise du peuple, l’absence de compétence sanitaire publique des collectivités locales met en évidence les mesures inadaptées d’une Région à une autre, d’un département à un autre, d’une commune à une autre. Puisque nous vivons et travaillons en Bretagne où le débat pour plus de souveraineté décisionnelle prend une certaine ampleur nous faisons part des propositions suivantes pour orienter les mobilisations populaires en faveur du système de santé de proximité.

Cela nous semble légitime pour restaurer la confiance dans la science, elle-même mise à mal par les choix et le mode de gestion du gouvernement qui gère la crise et décide en comité de défense secret. Rien de pire pour créer de la défiance sur la sphère institutionnelle et alimenter les thèses conspirationnistes. Prenons nos affaires en mains ici en Bretagne.

De par la faiblesse du système de santé publique passablement dégradé par le gouvernement en place (fermeture de milliers de lits d’hôpitaux, fermeture d’hôpitaux de proximité, faibles salaires, Ségur de la Santé bien en-deçà des exigences des syndicats majoritaires) nous d’avons pas d’autre alternative.

L’absence d’un Plan de vaccination cohérent démontre un manque cruel d’anticipation, comme la gestion de la crise sanitaire depuis un an (pénurie de masques, annonces à l’emporte-pièce des mesures et des protocoles sanitaires dans l’éducation, incompatibilités des couvre-feu à 18h avec les transports et horaires de travail…). Le plan de vaccination doit être planifié de façon drastique ce que ne peuvent permettre les politiques libérales ultra centralisées.

L’histoire a prouvé que le vaccin est la seule et unique solution pour enrayer une épidémie. Dire le contraire c’est faire le lit du complotisme et de l’individualisme. C’est se positionner aux antipodes de la construction d’une société basée sur la solidarité et la collectivité. 

Le vaccin est essentiel pour protéger les travailleurs, le peuple, ceux et celles qui subissent le plus la pandémie, Et pour protéger les personnes qui, pour des raisons médicales, ne peuvent pas être vaccinées.

La vaccination est une conquête de la science, que des multinationales en tirent profit n’invalide pas son utilité.

Les vaccins ont été financés par des fonds publics. Par conséquent, ils ne doivent pas servir à spéculer et leurs distributions doit se faire dans le cadre du service public.

Cela signifie que la Région Bretagne doit avec les autres collectivités locales faire face à la faillite de l’état français et réclamer la compétence sanitaire publique. 

Les syndicalistes, féministes, révolutionnaires et démocrates doivent faire cause commune et défendre politiquement l’accès au vaccin via le service public de santé. Nous sommes conscients que le choix du type de vaccin est une question légitime et pertinente, seule la construction d’un mouvement de défense de la santé publique permettra de poser ces revendications.

Alors que l’état central sous-traite au privé la mise en place du plan de vaccination nous pensons que la Bretagne, de Brest à Clisson, est un espace de proximité cohérent pour construire des politiques publiques afin d’améliorer les conditions de vie des plus modestes.

Pour amplifier et accélérer l’accès à la vaccination,

Pour la construction d’un service public sous contrôle local impliquant les usagers dans des politiques de santé depuis les communes, quartiers, villes et villages.

Pour restaurer la confiance dans la science mis à mal par les choix d’un pouvoir lointain qui nous fait subir des politiques d’austérité et des choix illogiques.

Nous sommes internationalistes et aussi solidaires de ceux et celles qui luttent pour que l’ensemble des anciennes colonies occidentales ou des pays subissant l’impérialisme aient accès aux vaccins et ce gratuitement.

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Nous sommes pour l’amplification et l’accélération de l’accès à la #vaccination. Pour la construction d’un #ServicePublic sous contrôle local impliquant les usagers dans des politiques de santé depuis les communes, quartiers, villes et villages.
[…]#Bretagne #COVID19 #BZH pic.twitter.com/dFKXxFMwtB

War-Sav ! (p) O.G.I (@war_sav) January 14, 2021

 

Voici quelques questions qui ont suscité un échange fort riche au conseil municipal de Guingamp. Comme elles concernent largement l’Agglomération GPA ( Guingamp Paimpol Agglomération, soit 57 communes, 73 557 habitants)  j’ai décidé de les poser au président de l’Agglo. Je remercie vivement Madame Le Hueroù, Madame Brissoneau et Mr Le Goff pour la qualité des échanges lors du conseil municipal lundi 14 décembre à Guingamp. Je crois qu’il y a là la preuve de l’intérêt que ces questions de fiscalité peuvent susciter chez tous ceux et celles que l’accès au logement mobilise.
Plus largement, au delà de cette petite partie de la Bretagne elles intéresseront tous ceux que la souveraineté fiscale de la Bretagne interpelle pour construire des politiques publiques améliorant nos conditions de vie.
 
Gael Roblin
G. Roblin au Conseil Municipal de Guingamp
A l’intention de Vincent Le Meaux
President de GPA
Gael Roblin
Conseiller municipal à Guingamp/Kuzulier-kêr Gwengamp
 
Mr le Président,
Je m’adresse à vous car vous indiquez sur le site internet de l’Agglomération que « Tout au long de son élaboration, le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) fait l’objet d’une concertation avec la population « (temps d’information et de discussion, mise en place de moyens d’expression…) et qu’il est possible d’adresser des remarques ou demandes. Ce PLUI doit être adopté en 2021.
Le Conseil Municipal de Guingamp du 14 décembre dernier a été l’occasion d’échanger sur l’actualité de l’Agglomération notamment de son document d’orientation budgétaire pour 2021 marquée par un contexte de pertes de recettes.
Voici donc mes remarques, questions et suggestions :
1) Dans le document d’orientation budgétaire de GPA pour 2021 il est indiqué que le volume de la taxe sur les résidences secondaires n’augmentera pas.
Je souhaitais savoir si l’exécutif de GPA envisageait suite à la mise en place de son PLH (Plan Local de l’Habitat ) de prélever la THLV (Taxe d’Habitation sur les logements Vacants) à l’échelle de l’Agglomération comme la loi le lui permet ?
Cela représenterait sans doute une piste de financement pour compenser la baisse des recettes dues à la crise sanitaire.
Je considère que les propriétaires de logements inoccupés, en grande partie responsables des déséquilibres sociaux, doivent fiscalement contribuer à corriger ces derniers, la collecte communautaire de la THLV pourrait être consacrée à financer la préemption foncière ou l’équilibre économique fragile des programmes de logements sociaux dont nous avons tant besoin ou à la rénovation de l’habitat ancien.
Guingamp fait partie des quelques communes qui prélèvent cette taxe que l’immense majorité des autres communes de l’Agglomération négligent. On peut supposer que si elle était collectée à l’échelle de l’agglomération on contribuerait ainsi à l’élargissement de nos ressources fiscales communes.
J’ai conscience qu’il est assez facile de contourner la loi pour ne pas qu’un logement soit considéré comme vacant mais la menace incitative d’une telle taxe permet aussi de remettre sur le marché locatif des biens que les ménages recherchent.
Je vous demande donc de mener une étude d’impact à l’échelle de l’Agglomération avant l’adoption du PLUI pour savoir combien rapporterait à notre EPCI la collecte de cette taxe THLV.
2) Lors de l’échange au Conseil Municipal de Guingamp sur ces points Mr Le Maire Ph. LEGOFF (Par ailleurs VP de votre exécutif ) a déclaré être favorable à la mise en place d’un permis de louer. Il répondait ainsi à mes interrogations sur ce que pourraient être es grandes lignes d’action de GPA pour la lutte contre le logement indigne en 2021.
C’est une perspective d’action publique qui me semble pertinente. Elle peut comme la loi le permet être menée à l’échelle de l’Agglomération. Il faut avant d’attribuer un permis de location que des services d’hygiène puissent visiter les logements. Il semble donc opportun de mutualiser un tel cout à l’échelle de l’Agglomération. Votre assemblée a t elle budgétisé la mise en place d’un tel service d’hygiène ?
3) Dans son diagnostic rendu public pour le PLUI, l’Agglomération indique qu’il existe « Un parc de résidences secondaires important sur les territoires ruraux et littoraux, avec notamment 5 communes au-dessus de 35% de résidences secondaires ».
J’ai conscience que les communes de GPA ne peuvent collecter la TLV (la Taxe sur les Logements Vacants) ni la taxe d’habitation sur les résidences secondaires majorable jusqu’à 60 % ( !!) car cela est réservé aux communes figurant dans ces « Zones dite Tendues ».
En effet les communes où s’applique la taxe sur les logements vacants, peuvent voter une majoration de la part de la cotisation de la taxe d’habitation qui leur revient pour les résidences secondaires. Cette majoration peut être comprise entre 5% et 60%. Rejoindre la « Zone Tendue » offre donc des perspectives de recettes nouvelles.
La liste des communes en Zone Tendue est établie à Paris à travers un décret et aucune commune de la Région Bretagne n’y figure.
J’y vois pour ma part le preuve flagrante que la lutte des classes ne se traduit pas seulement en termes d’inégalités salariales mais aussi d’inégalités territoriales et fiscales éclatantes .Maitriser ces dispositifs permettrait de mieux repartir les richesses ici en Bretagne.
Bien sur ni GPA , ni les Cotes d’Armor ne connaissent la situation immobilière des territoires pour l’instant classés en «Zone Tendue».
En mars dernier chacun a pu observer l’arrivée massive de membres des classes sociales supérieures ayant quittés les lieux de pouvoir parisiens qui bravaient le confinement au mépris des recommandations sanitaires pour se payer un logement vacant en temps de pandémie.
Chacun sait que la crise sanitaire est plus difficile à supporter pour ceux et celles qui vivent dans des collectifs ou pire encore dans des logements que l’on qualifie d’indignes malheureusement encore trop nombreux autour de nous.
L’attrait soudain des citadins qui n’ont pas le même pouvoir d’achat, les mêmes salaires que nous pour le Tregor-Goelo et la Haute Cornouaille, la promotion du Tourisme, le marketing territorial, la promotion de la ligne LGV vont nous entrainer dans la spirale de la gentryfication.
N’attendons pas que la situation se tende en terme spéculatif pour agir ensemble pour une meilleure répartition des richesses et une plus grande souveraineté fiscale en Bretagne.
Je souhaiterais donc également savoir si l’exécutif de l’agglomération pensait interpeller, le département et la Région largement représentés dans l’Etablissement Public Foncier de Bretagne, Mr le député et Madame la sénatrice, où le gouvernement sur cet état de fait qui est injuste et pour que des critères locaux nous permettent de bénéficier de cette option de taxation dont nous sommes privés, en mettant au point un mécanisme de réactualisation des communes intégrant les « Zones Tendues ».
Je porte de manière publique à votre attention ces réflexions qui se veulent aussi incisives que constructives par goût du débat citoyen , que je n’en doute pas, vous affectionnez aussi, tous comme évidement les autres élus et habitants des 57 communes de GPA.
Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations les plus cordiales.
 
G. Roblin, le 16 décembre 2020.
Conseiller municipal à Guingamp/Kuzulier-kêr Gwengamp
 
 

Le 15 décembre prochain Anton Burel et Christine Georges, conseillers municipaux à Cintré présenteront la motion suivante :

Le conseil municipal de Cintré tient à remercier le personnel soignant pour son engagement dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. Conscient de la fragilité de l’hôpital public et de notre responsabilité de garantir la sécurité de nos concitoyens, nous demandons à l’Agence Régionale de Santé Bretagne : 
 
– l’embauche de personnel
– l’augmentation significative du nombre de lit de réanimation
– la revalorisation des salaires
– l’amélioration des conditions de travail
 
Ils souhaitent ainsi comme promis dans le cadre de la campagne de Cintré en Commun faire rentrer dans les conseils municipaux la défense des services publics et le débat sur la nécessaire maitrise de nouvelles compétences pour la Bretagne.
Vous pouvez lire ici le communiqué de presse qui explique leurs motivation.
 
 

Le premier confinement a été marqué par le rôle déterminant des communes, des métropoles et de la région dans la gestion de la crise sanitaire. Pour faire face à la deuxième vague qui frappe de plein fouet notre pays, la première urgence est de donner des moyens à l’hôpital public : plus de lits de réanimation, et une embauche significative de personnels soignants. Il leur faut également une revalorisation des salaires et une amélioration des conditions de travail. Le salaire des infirmiers est parmi les plus bas en Europe, c’est inacceptable. C’est dans ce sens que nous proposerons, au prochain conseil municipal, le vote d’un vœu pour que le conseil municipal demande à l’Agence Régionale de Santé plus de moyens pour l’hôpital public et nos soignants. L’heure n’est plus aux coupes budgétaires qui mettent nos vies en danger, l’heure est grave, nous nous devons de répondre aux besoins des personnels soignants et de l’hôpital public qui combat chaque jour pour sauver les vies de nos concitoyens, pour sauver nos proches, pour sauver nos vies. 

Lors du dernier confinement, les collectivités locales et régionales ont été des acteurs majeurs dans la lutte contre le coronavirus et ont comblé les incuries de l’État malgré leur peu de moyens et de compétences. La fourniture de masques par la Métropole de Rennes en est une illustration frappante. L’opération va être réitérée pour les écoliers, nous devrions porter demain à la Métropole et à la Région la fourniture de masques pour les collégiens et lycéens en vue de fournir des masques à tous nos jeunes cintréens. L’heure est à la mobilisation. 

Alors que partout des municipalités se lèvent pour que les petits commerces restent ouverts dans le plus strict respect des règles sanitaires nous devons, nous aussi, porter la voix de nos commerçants pour limiter l’impact économique et social qu’a et qu’aura cette crise sanitaire majeure. La pandémie va durer, nous devons malgré tout continuer à vivre. Plutôt qu’être imposé par l’État, nous devons construire ces nouveaux modes de vie collectivement, avec la région, la Métropole et les communes, avec les citoyens, pour adapter les mesures sanitaires à la réalité concrète du terrain. Ce mode d’organisation plus souple permet à d’autres pays d’Europe de mieux appréhender la pandémie. 

Si cette crise dure, nous devons adapter les outils institutionnels pour y répondre au plus près des citoyens. C’est pour cela que la Bretagne doit avoir les compétences en matière de santé et les moyens financiers pour mettre en place une politique de santé ambitieuse pour vaincre la Covid-19. Ces nouveaux outils, construisons-les ici à Cintré : La démocratie participative a été un axe majeur de cette dernière campagne des municipales, de la part de Cintré en commun comme de la majorité. Il s’agit désormais de passer aux actes. 

Nous avons surmonté la première vague, surmontons ensemble cette deuxième vague.

Yec’hed mat d’an holl ! 

Anton Burel et Christine Georges

Itziar Moreno ha Alaitz Aramendi o doa yunet e-pad daou zevezh e toull-bac’h ar merc’hed e Roazhon. An div euskaradez o doa graet kement-se da ziskouez o c’henskoazell a-bell gant Iñaki Bilbao “Txikito” a zo o kas un hir a stourm en un toull-bac’h er stad-Spagn ( Puerto 3).

Bac’het pell diouzh e vro , e unan deus prizonioù kaletañ stad-Spagn Iñaki Bilbao Goikoetxea “Txikito” en deus tremenet 36 bloaz en toull. Perzh eo deus al lodenn deus ar brizonidi politikel a vro Euskal a nac’h e vije bet dilaosket hent an armoù gant ETA. Un dek bennak dionte o deus kuitaet EPPK ( Strollad Prizonidi Politikel Euskadi) evit derc’hel gant ul linenn bolitikel kalet. Harpet int gant ul luskad politikel hag a zifenn ger-stur an distaoliadeg. Iztiar hag Alaitz zo perzh deus EPPK avat. 

 

Daoust da se e felle dezhe sachañ evezh war harz-debriñ hag harz-yec’hed Txikito. Chomet e oa a sav gant ur yun bet dalc’het etre an 9 a viz Gwengolo hag an 30 a viz Here evt azgoulenn “An dizalc’hiezh hag ar sokialouriezh evit Bro-Euskal“. Goude un ehan eo krog en dro d’en ober hag ar wezh-mañ hep evañ, abaoe an eil a viz Du.

 

Ar strollad dizalc’hour bras deus an tu-kleiz “Sortu” en deus embannet ne gomprene ket pal harz-debriñ hag harz-evañ Txikito kar ne oa diskoulm pleustrek ebet d’e azgoulenn. Goude kement a zevezhioù yun emañ e vuhez en arvar bras.

Ouzhpenn da Itziar hag Alaitz prizonidi all er stad-Spagn , en o-mesk komunourien GRAPO/PCE-R a nac’h debriñ a bep eil evit harpañ Txikito en e stourm.  Un nebeud manifestadegoù zo bet ivez gant al luskad a zifenn an doullbac’hidi radikal.

 

Evit skrivañ d’ar prizoniadezed a vro-Euskal bac’het e Breizh : 

Moreno Martinez, Itziar 9599 hag Aramendi Jaunarena, Alaitz 9544 18 bis, Rue de Châtillon    B.P. 3107 35031  Roazhon Cédex    

Saioa Sanchez Iturregi Maison d’Arrêt des Femmes de Nantes Rue de la Mainguais 44300 Naoned.

Comme partout l’arrivée de la deuxième vague de pandémie de la Covid-19 en Bretagne provoque bien des tensions sociales , car jusque là relativement préservée elle semble y surprendre par son ampleur et ses conséquences.

Tour d’horizon.

En quelques jours le nombre d’hospitalisations à atteint celui du mois d’avril mettant les services hospitaliers de réanimation en tension.

 

L’hôpital de Saint-Brieuc lance des appels pour recruter du personnel de santé :  “médecins et infirmiers qui n’exercent pas en activité « essentielle », professionnels de santé qui souhaitent aider le soir, personnes à la retraite“…Ces appels de dernière minute relayés par la presse montrent bien que le gouvernement a bien peu œuvré dans le domaine de la santé  entre les deux vagues .

 

Pire, le magazine Bastamag a compilé les fermetures de lits dans l’Hexagone , outre la fermeture de la maternité de Dinan on notera la suppression de 100 lits à Nantes. Le 26 octobre dernier les élus du groupe St Herblain en Commun ( parmi lesquels on compte Eric Bainvel et Primael Petit de la Gauche Indépendantiste) réclamaient une suspension du projet du nouveau CHU à Nantes qui accentuera ce mouvement de suppression et plaident pour un pôle d’urgence sur la commune. 

 

On notera que ces mêmes élus en mars dernier, aux cotés d’autres élus indépendantistes et anticapitalistes anticipaient le manque de personnels et invitaient l’ARS à solliciter l’aide Cubaine, unanimement saluée de par le monde pour son professionnalisme et son dévouement. Ils décrivaient : 

  • La fragilité de notre système de santé avec un nombre de lits de réanimation globalement faible et plus particulièrement dans certaines zones (Morbihan et Côtes d’Armor)
  • Notre sous-dotation en lits de réanimation équipés d’appareils respiratoires qui ne nous permettra pas de faire face au moment du pic pandémique local.

et continuaient ” Face à cela , nous souhaitons saluer le travail internationaliste des services de santé cubains et particulièrement des brigades sanitaires cubaines qui viennent en aide aux populations victimes du virus dans le monde entier. Comme en Andorre, en Lombardie et chez les peuples sous dominations françaises dans les Caraibes, la Bretagne a besoin des brigades sanitaires pour faire face à la pandémie. Nous avons besoin de leur professionnalisme, de leur savoir faire dans le traitement des pandémies, et de l’aide précieuse qu’ils peuvent apporter au peuple et aux travailleurs de Bretagne.” 

 

La presse, hormis le Poher Hebdo, avait superbement ignoré cette suggestion. Des syndicalistes allant même jusqu’à ironiser sur le sérieux et la pertinence de cette remarque constructive, tellement leurs convictions chauvines et jacobines leurs interdisaient de douter de la résilience du système de santé “français”….Qu’en pensent ils aujourd’hui ? 

Les élus et militants indépendantistes de gauche n’ont pas manqué en amont de participer aux mobilisations pour l’hôpital public.

 

Qui pour s’opposer au pouvoir central et à ses incompétences ?

Les tensions sociales montent mais comme le souligne avec justesse beaucoup de militants les élus locaux ou régionaux font plutôt preuve d’obséquiosité à l’endroit du pouvoir de Paris.

Ainsi le président de la Région Bretagne ne semble pas pressé d’exiger plus de compétences locales pour la gestion de la crise ni de prendre des initiatives intégrant les élus de Loire-Atlantique dans les pratiques communes. On en reparlera sans doute quand les élections régionales et départementales reviendront comme une perspective qui aujourd’hui semble s’éloigner.

 

Là encore, seuls les élus indépendantistes de gauche ont questionné le périmètre et le droit de circulation entre “Régions”…Et une fois encore pas de réponse…Les préfets peuvent gouverner tranquilles…

 

Et les petits commerces ?

Beaucoup de maires en responsabilité prêchent pour une réouverture des petites enseignes , même si c’est souvent les mêmes qui ont favorisé l’implantation de grandes surfaces et zones commerciales. Le bras de fer n’est pas fini. C’est la conséquence d’une gestion calamiteuse de la crise sanitaire au seul bénéfice des groupes capitalistes de la grande distribution et des mastodontes du net organisée par un pouvoir lointain coupé des réalités locales qui ne prend pas en compte l’urgence écologique

Ce constat devrait s’imposer comme une évidence. Mais il faudra dans la mesure de nos moyens le marteler dans les mobilisations à venir.

Dans l’éducation 

Car c’est bien la nouvelle de cette rentrée de la Toussaint en temps de Pandémie, l’idée de la mobilisation va s’imposer face à l’incompétence du gouvernement qui n’a d’égale que son arrogance. Comme dans le service public de santé comment appliquer des protocoles sanitaires efficaces dans l’éducation alors que l’on ferme des classes, que l’on supprime des postes , que l’on coupe dans les budgets , que l’on travaille à l’étroit ?

 

A l’instar de certains de leurs homologues parisiens les enseignant.es du collège Rosa Parks à Rennes ont fait valoir leur droit de retrait devant l’impossibilité d’appliquer un protocole sanitaire de qualité.

A Nantes, à St-Nazaire d’autres mobilisations ont eu lieu dans les lycées pour protester contre l’inconséquence du protocole sanitaire. Plusieurs débrayages sont à signaler notamment dans le lycée Camus de Nantes.

L’idée d’une grève dans l’éducation fait son chemin dans bien des esprits…

Il faudra être présent, et faire preuve d’imagination pour soutenir toute tentative de lutte collective pour des services publics de proximité efficients tout en prenant en compte les nécessaires précautions sanitaires.

Chronique réalisée à travers des échanges entre militant.es et sympahtisant.es de la Gauche Indépendantiste.

 

 

 

C’est avec l’aimable autorisation de l’auteur que nous publions la tribune suivante. Nous l’en remercions vivement . Elle est parue dans Enbata, un hebdomadaire politique basque de sensibilité indépendantiste qui existe au Pays Basque Nord depuis 1961.

L’auteur , Peio Etcheverry-Ainchart est un élu municipal de gauche , auteur d’ouvrages sur l’histoire du Pays Basque. Il traite ici des dérives et crispations induites dans les déclarations “anti-séparatistes” du gouvernement actuel. Bretagne-info

 

Par Peio Etcheverry-Ainchart

Historien de formation et éditeur de profession; membre d’Abertzaleen Batasuna
(Unité des Patriotes NDLR )  et conseiller municipal abertzale à Saint-Jean-de-Luz.

Depuis quelques semaines, le Landerneau bascophone s’émeut à juste titre contre la décision du rectorat d’interdire l’ouverture d’une classe immersive en langue basque à l’école publique de Saint-Pierre-d’Irube, interdiction ayant vocation à en entraîner d’autres à l’avenir, mettant en péril le développement de cette filière essentielle à la normalisation linguistique en Pays Basque.

Séparatisme

N’ayant pas de légitimité particulière à parler de ce sujet, et d’ailleurs quasiment tout ayant déjà été dit à la fois par le monde associatif et par celui des élus locaux, je ne m’appesantirai pas davantage sur cette question. Par contre, il me paraît important de mettre cet événement en perspective avec une autre annonce presque concomitante, mais qui n’a pas eu beaucoup d’écho au Pays Basque : la programmation d’un projet de loi contre le “séparatisme” et le repli communautaire.

Plus précisément, le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), mis en place sous la direction de la ministre déléguée à la citoyenneté auprès de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a ainsi précisé sa cible : “une doctrine sociopolitique visant à soumettre les membres d’un groupe aux normes supposées propres à cette entité. Il conduit dans certains territoires à un repli communautaire”.

Le facteur aggravant serait que les partisans de cette doctrine considéreraient cette dernière comme supérieure aux lois de la République, induisant une tentation séparatiste. Il s’agira donc d’agir contre ces actes qui sapent les principes constitutionnels : la liberté, l’égalité, la fraternité mais aussi la laïcité, l’égalité homme femme, l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. Tout cela sera précisé à la rentrée, on en saura donc alors davantage.

Le bébé et l’eau du bain

A priori, rien à voir entre l’affaire de l’école publique d’Hiriburu et ce projet de loi ayant été annoncé comme ayant pour cible affirmée l’islamisme. Mais deux choses me troublent. La première est que –nonobstant le peu de sympathie que j’éprouve envers le radicalisme islamiste– je ne peux m’empêcher de craindre que ce genre de lois, sous couvert de légitimement chercher à préserver la société du danger d’actes terroristes tels qu’elle les a connus durant ces dernières années, aille en fait jusqu’à restreindre la tout aussi légitime liberté de penser, y compris d’élaborer des projets de société fondés sur une religion quelle qu’elle soit. C’est un grand classique philosophique mais il est capital de le conserver à l’esprit : “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire”. Même les ennemis de la République ont le droit de dire qu’ils le sont, étant bien entendu que ces propos ne doivent pas contrevenir à certaines limites telles que l’appel à la haine d’autrui ou à la violence (appel qui, rappelons-le, n’est l’apanage que d’une partie des islamistes).

La seconde chose qui me trouble est la définition du cadre de ce projet de loi. S’il n’était pas précisé que la cible était l’islamisme, la description de la cible pourrait bien correspondre à ce qui sert si souvent à définir les mouvements dits “régionalistes” ou “nationalistes” (hors problèmes de laïcité ou d’égalité de genre).

Bien sûr, on se rassurera en se disant que nous ne sommes pas concernés, que le cadre législatif sera bien bordé ; sauf qu’il me reste à l’esprit le fameux article 2 de la Constitution qui à l’origine n’était en aucun cas destiné à combattre les langues régionales mais dont la lecture sert en pratique à en bloquer toute évolution significative. Il serait bien irénique de faire confiance au législateur pour qu’il pense à préserver cette future loi de toute autre lecture biaisée voire intéressée, noyant encore une fois le bébé basque dans l’eau du bain.

Face émergée d’un iceberg

Surtout, et bien que je ne sois pas un adepte des théories complotistes, je ne parviens pas à me départir de l’idée que ce projet de loi fasse bel et bien partie d’un ensemble de dispositions prévues pour renforcer la République sur ses bases et la préserver de tout ce qui pourrait saper celles-ci. Et il serait alors incongru de considérer que l’abertzalisme ne serait pas concerné… Perçue ainsi, la concomitance de l’affaire de l’ikastola d’Hiriburu – et des propos qu’a ensuite tenus le recteur au sujet de l’immersion bascophone – avec la préparation de cette loi laisserait craindre que sous cette face émergée se cache en fait un iceberg entier de recentralisation. Le danger serait alors réel pour de nombreux pans du développement de notre territoire – oserais- je dire de notre pays ?

Pour couronner le tout, la fin du mois d’août voit à nouveau surgir la proposition par le MoDem d’une dose de proportionnelle aux élections législatives. Cette fois, vraiment rien à voir avec ce qui précède, mais tout de même une proposition prévoyant la fusion des 577 anciennes circonscriptions en 53 nouvelles circonscriptions, noyant le Pays Basque dans ces élections quasi autant qu’aux régionales.

Bientôt il ne restera plus au mouvement abertzale que les municipales pour proposer son projet au plan électoral, et encore le fait-il de plus en plus dans des listes élargies…

Peu de chance que la proposition du MoDem passe avant 2022, mais la tendance de fond en France allant vers davantage de proportionnelle, qu’en sera-t-il ensuite ? Difficile à cette heure de percevoir les cohérences ou effets de hasard de tous ces événements, encore plus difficile de les interpréter, mais la vigilance paraît, à tout le moins, de mise. 

Ur galv ledan zo bet savet gant stourmerien ha stourmerezed a-bep seurt… Ma fell deoc’h sinañ a-gevred gante evit ma vo ul listennad unvan, ekologour, engouestlet er stourm evit ur galloud politikel e Breizh, unvaniezh hor bro, n’ho peus ken tremen dre aze.

Savomp Breizh asambles !

Da vare an dilennadegoù Rannvro a vo e miz Meurzh 2021 e ranker embann war ar groaz hor c’hoant da sevel Breizh asambles.

Pandemiezh ar C’HOVID-19 he deus lakaet war wel gwanderioù ar galloud publik kreiz, ha dreist-holl, an ezhomm da greñvaat an ampartiz da gemer divizoù evit ar c’humunioù hag ar rannvroioù. Diwar se e teu da vezañ anat e c’hellfemp ober gwelloc’h ha mont buanoc’h evit talan ouzh un enkadenn yec’hed e giz-se e Breizh ma vije mestroniet er vro ar politikerezhioù publik yec’hed. Ar galloud-se da vezañ mestr gant ar strollegezhioù lec’hel evit sterniañ ar jeu a vo ivez a-bouez ruz evit talañ ouzh an enkadenn ekonomikel ha sokial a vo.

Breizh, eus Brest betek Klison, zo un takad poellek a-benn reiñ lañs d’ar politikerezhioù publik evel :

– an treuzkemm ekologel oc’h harpañ patromoù labour-douar a brodu gwelloc’h ha disheñvel, oc’h harpañ patromoù labour-douar a galite uheloc’h en ur grouiñ postoù-labour niverus ha talvoudus e pep lec’h, a zouj muioc’h ouzh an endro en ur cheñch penn d’ar vazh gant ur patrom labour-douar askoridik diamzeriet ha distrujus.
Kaout c’hoant chench ar jeu e giz-se a ya a-gevred gant ar stourm a-enep tommadur an hin hag ar c’hengred gant al labour-douar gant peizanted e skeul ar bed. Ken mallus eo n’haller ket gortoz 2040 evit kavout ha lakaat e pleustr doareoù all d’ober evit emporzhiañ soja OGK ha treuzgenek. Doareoù all a ranker kavout ha lakaat e pleustr ivez evit talañ ouzh ar freuz ha reuz a vo gant klozadur an tiez-feurm uzin liammet ouzh ar steuñv kig-yar.

– Darempredoù troet en un doare all etre kêrioù bras Breizh ha kêrioù ha tiriadoù an dibarzh, war ar maez dreist-holl, a-benn ingalañ monedoù d’ar yec’hed, d’ar sevenadur, d’an treuzdougen, d’an deskadurezh ha d’ar stummadur, d’al lojeiz, d’an implj ha d’ar servijoù publik.

Breizh a rank bezañ ivez un takad skouerius evit brudañ an ingalded etre merc’hed ha paotred, an ekonomiezh gengred diazezet war an ezhomm sokial ha n’eo ket war ar gounidoù a-verr dermen, al liesseurted yezhel, an deskadurezh a-enep an LGBTfobiezhioù, ar gengred etre ar rummadoù, ar vreuderiezh gant an divroidi.

A-benn bremañ e ya war-raok ar soñj da welet Breizh gant barregezhioù nevez, koulskoude e soñj deomp e ranker da gentañ sevel un takad skouerius evit un demokratezh-perzhiañ. Ar bretonezed hag ar vretoned a rank gallout kemer perzh en tabut evit reiñ o soñj dre ur referundom ofisiel war ment Breizh kement ha war ar galloud lezennel ha kemedel a fell dezho renañ o-unan.

Da heul disoc’hoù brav al listennadoù gwer ha sitoian en dilennadegoù kêr tremenet hag a lak war-wel ur c’hoant demokratel nevez e ranker kenderc’hel ganti da vare an dilennadegoù e miz meurzh 2021.
An intrudu-se a rank bezañ gwelet ivez evel un astenn eus ar re o deus c’hoant ar justis sokial o stourm evit sistem al leveoù dre zasparzh, digresk an amzer labour, kresk ar goproù hag ar c’horvoderioù sokial izek, kemer e kont poaniusted labourioùan ouvrierien.

Kement all a c’hellimp ober nemet o kenlabourat hag o sevel a-stroll ul lusk hag ur program a-benn tizhout ar voterezed hag ar voterien ne gavont ket o jeu gant bilañs ha treuzvarc’hadoù ar re zo bet e penn ar Rannvro abaoe 2015.
An emglev liesliv ha Gwenn-ha-Du a rank bodañ dreist d’ar personelezhioù kreñv, d’ar strolladoù politikel ha d’an doareoù politikel stag ouzh an urzhioù parizian.
Alc’hwez an trec’h a vo evit kinnig ha sevel Breizh a-stroll hag hini an dazont, a-benn bezañ un doare demokratel nevez gwirion, a-benn chom hep laoskel ar Rassemblement National mestr war an tabud politikel a lako-eñ war wel an nebeud a ziferañsoù zo etre al listennadoù war ar renk.

Pouezus-meurbet eo an heuliad, entanus eo. Kinnig a reomp deoc’h, evel sinerien an destenn-mañ d’ober kement all ha da bouezañ neuze war an nerzhioù politikel evit ma vo lakaet e pleustr ar c’hinnigoù.

Roll ar sinerien kentañ : Lionel Henry (Maer Mousterel ar Gwast), Florence Lescoffit (Kuzulierez Pleñver), Primael Petit (Kuzulier kêr Sant-Ervlan ha meurgêr Naoned), Laetitia Fitamant (stourmerez evit ar brezhoneg hag al lojeiz – Douarnenez), Eric Bainvel (Kuzulier kêr Sant-Ervlan), Christine Georges (Kuzulierez Kêr Kentreg), Brieg Guerveno (Soner – Ilfentig), René Louail (Peizant Ekologour – Koedmaeg), Nil Caouissin (kelenner brezhoneg – Plouha), Anton Burel (Kuzulier Kêr Kentreg), Montserrat Casacuberta (Kuzulierez-kêr Roazhon ha meurgêr Roazhon), Gael Roblin (Kuzulier Kêr Kumun Gwengamp), Fabrice Cadou (Kelenner brezhoneg Montroulez), Trefina Kerrain (skoazellerez, Kuzulierez Kêr Lannuon ha tolpad kerioù kumuniezh Lannuon), Kristian Le Mener (e-karg deus ur gevredigezh e Montroulez), Jef Monnier (skoazeller, kuzulier Kêr Roazhon ha Meurgêr Roazhon), Herve Le Gal (Kenurzhier Kevredigezhel – Roc’h-an-Argoed), Jerom Bouthier (stourmer galloek – Roazhon), Lus Bimont-Chauveau (Kelenner er servij publik divyezhek – Montroulez), Martial Méaude (Maire adjoint de la commune Déléguée de Château-du-Loir – Sarthe), Gael Briand (Kuzulier Kêr An Oriant), …

Nous publions un point de vue qui n’implique que l’auteur, sur la nécessaire réflexion sur les choix économiques dans le Trégor et le modèle de développement. Jean-Do Robin habite et connait bien le Trégor, c’est un acteur de la vie citoyenne locale. Sa tribune a été envoyée à la presse locale.

Le temps est sans doute venu d’admettre que le développement équilibré des territoires, la résistance au chômage programmé et, de manière plus générale le progrès social sont tout simplement antinomiques des intérêts des groupes industrialo-financiers pour lesquels les délocalisations et les plans « sociaux” ne sont ni des éventualités ni des accidents de parcours, mais un mode de fonctionnement, pour ne pas dire une culture : La culture managériale, au seul bénéfice de la concentration du capital et des dividendes reversés aux gros actionnaires. Le départ de Nokia à Lannion n’est qu’un énième épisode de la partie de yoyo que ces boîtes jouent avec les populations, les territoires et ce qui reste des pouvoirs publics supposés leur assurer autre chose qu’un avenir précaire.

Ce qui arrive aujourd’hui était écrit à l’avance. Feindre de l’ignorer, comme le font les barons locaux d’un gouvernement adoubé par les maîtres du CAC40 ne suffit pas à masquer leur propre vassalité à un modèle économique qui conduit inéluctablement à de tels séismes sociaux, moins locaux que cycliques.

Le Trégor et, plus largement la Bretagne intérieure et occidentale, victimes de ces entreprises pirates et d’une déconstruction des équilibres territoriaux, au bénéfice de métropoles régionales imposées par le pouvoir central, ont d’autres atouts. Il est plus que temps de s’en servir.

Plus que temps de cesser d’artificialiser d’excellentes terres agricoles, comme c’est encore le cas sur le plateau littoral trégorois, pour les livrer, goudronnées et “viabilisées” aux pirates de l’électronique, de la téléphonie mobile et de la grande distribution.
Plus que temps de se demander qui a vraiment « besoin » de cette 5G qui va induire un coût énergétique peu compatible avec la “transition” dont se gargarisent les chafouins de la macronie, leurs prédécesseurs comme leurs successeurs, déjà dans les starting blocs de la light-ecology ?

Plus que temps, n’en déplaise à MM. Le Drian-Le Fur et à leurs amis de la FNSEA, de soutenir prioritairement une agriculture paysanne tournée vers le marché intérieur, fondée sur le maintien d’exploitations à taille humaine pratiquant la polyculture-élevage, privilégiant le trèfle et la luzerne sur le maïs, respectueuse de la terre et de ses habitants, productrice d’une alimentation de qualité, créatrice de plus-value par la transformation sur place et la distribution groupée en circuits courts, compatible avec un accueil touristique digne de ce nom… et enfin, génératrice d’emplois directs et induits aussi durables que déconcentrés…. Un nouveau «modèle agricole breton», à même de revitaliser des territoires aujourd’hui exsangues et de permettre leur développement équilibré au niveau européen. Le littoral trégorois, certes, mais le Trégor et la Bretagne intérieure plus encore.

Alors les travailleurs bretons pourront-ils espérer pour leurs enfants un autre avenir que celui d’otages des Nokia, Alcatel et autres Honeywell-Bull.. ou que celui de larbins des “résidents secondaires” qui, fuyant les métropoles invivables et les canicules provoquent ici une inflation du coût de l’immobilier, obérant l’accès au logement de jeunes actifs… et menaçant le fragile fonctionnement des systèmes d’assainissement de nos eaux usées… pour la plus grande joie des algues vertes qui ne dédaignent pas de changer de menu de temps en temps.

L’afflux de nitrates et de coliformes rejetés par les résidents secondaires et les camping- caristes vaut bien celui des cochons industriels après tout !

Jean-Do ROBIN, 10.07.2020

Le 10 juin dernier le mouvement pour l’amnistie et contre la répression au Pays Basque a informé qu’une des prisonnières politiques basques détenues à Rennes a été transférée à la prison de Nantes. 

Saioa Sanchez, originaire de Berango est enceinte, elle devrait regagner la prison pour femmes de Rennes après son accouchement.

Au moins trois autres prisonnières politiques basques sont détenues à Rennes.

Saioa Sanchez se retrouve à 703 km de son pays en étant à Nantes au lieu de 801 pour celles qui sont à Rennes.

Pour lui écrire : Saioa Sanchez Iturregi Maison d’Arrêt des Femmes de Nantes Rue de la Mainguais 44300 Naoned.

La Gauche Indépendantiste Bretonne s’oppose vivement à la venue de Marine Le Pen et de ses proches collaborateurs sur l’île de Sein le jeudi 18 juin. C’est une véritable provocation que de vouloir se rendre sur l’île qui a fourni massivement les premiers résistants au fascisme et au nazisme en 1940. Déclarer rendre hommage à la Résistance quand son propre parti le Rassemblement National pseudo-successeur du sinistre Front National a été co-fondé par Léon Gaultier ancien SS en 1972, est abject. Faut-il rappeler qu’en plus de voler la mémoire des résistant-e-s sénan-e-s, le parti de Le Pen a été condamné à maintes reprises pour propos antisémites, racistes et négationnistes ? Cette grossière tentative de réécriture de l’Histoire impose de rappeler l’idéologie raciste et xénophobe sur laquelle est basée le Rassemblement National.

Si les rassemblements officiels pour célébrer l’appel du 18 juin à Sein sont annulés du fait de la volonté de Le Pen d’y prendre part, sa venue est quant à elle toujours d’actualité selon les dires du maire sénan affirmant que « le Rassemblement National a réservé son bateau ».

La Gauche Indépendantiste Bretonne se joint à l’appel lancé pour bloquer l’embarcadère d’Audierne (Place de l’embarcadère Sainte-Evette) le 18 juin à partir de 8h. Départs de bateau possibles à 9h et 11h35.

Pas de fascistes en Bretagne, ni ailleurs. No pasaran !