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Le jour de la Diada , le 11 septembre, journée national catalane a été célébrée de façon symbolique par les étudiantEs RennaisEs de l’UEB qui appellent à manifester à Nantes le 28 septembre prochain pour le droit de décider de Brest à Clisson. 

A l’appel de l’Union des Etudiant.e.s Breton.ne.s, une quinzaine d’étudiant.e.s rennais.es ont affiché.e.s leur soutien avec le peuple catalan et la république catalane en ce jour de Diada Nacional de Catalunya, la fête nationale catalane. A Barcelone, 750.000 personnes ont pris la rue pour exiger l’application des résultats du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 – c’est à dire construire la République Catalane – et pour exiger la libération des prisonnier.e.s politiques. Pendant une journée campus axée sur la détente et la découverte de Villejean, ce rassemblement a été l’occasion de montrer aux étudiant.e.s que l’université est un terrain politique de premier plan pour les revendications nationales et sociales ainsi que pour la solidarité internationale. A Rennes comme à Barcelone : c’est nous qui déciderons !

L’été et son lot de festivals en Bretagne ne favorisent pas les mobilisations à caractère militant. La Gauche Indépendantiste a toujours mis un point d’honneur pendant cette période estivale à rappeler que la Bretagne n’est pas une région typique avec son lot d’événements musicaux, culturels et plus ou moins folkloriques en initiant des manifestations de rues, en tenant des stands d’info, en récoltant des fonds, ou en soutenant ce genre d’initiatives si elles émanaient d’autres secteurs.

Cette année nous avons mobilisé en quelques jours plusieurs dizaines de personnes pour défendre le caractère national de la Galice, invitée centrale de l’événement. Nous avons défilé en ville, avec banderole, drapeau nationaux bretons et galiciens au vent, sans rien cacher de notre identité indépendantiste, féministe, antifasciste et en assumant la solidarité avec notamment les prisonniers politiques galiciens. Aux cris de « Galiciens, bretons, nous sommes des nations ! Démocratie, Autodétermination ! » ou de « Ici c’est pas la France ! Vive l’indépendance ! » nous avons refusé concrètement le phénomène de dépolitisation qui touche les manifestations à caractère culturellement breton, et renforcé notre pratique internationaliste. Environ 80 personnes se sont jointe à nous. Voici le texte de la prise de parole que nous avons lue en langue bretonne et en français à la clôture du défilé. La Gauche Indépendantiste, l’Union des Etudiant.e.s Breton·ne·s avait initié cette initiative soutenue en Galice par le BNG et Causa Galiza.

Cette année, le Festival Interceltique de Lorient met la nation Galicienne à l’honneur. Ce grand rassemblement musical permet de mettre en avant les singularités des peuples celtes et permet de souligner une fois par an le caractère national des différents peuples participants.

Merci aux organisateurs du FIL pour cette opportunité qui s’inscrit dans la durée. Merci et bravo aux bénévoles, musiciens et danseurs.

La Xunta de Galice — c’est à dire le gouvernement local Galicien — a tronqué l’intitulé sous lequel le peuple Galicien était invité à Lorient, c’est à dire est tant que nation, en remplaçant ce terme par « territoire ». Cela n’a pas manqué de faire réagir de nombreux acteurs et actrices culturel·le·s et politiques galicien·ne·s.

Nous partageons en tant que Breton·ne·s leurs indignation. Nous sommes fatigué·e·s des discours institutionnels qui, en Galice comme en Bretagne, nous présentent comme de simples « régions » ou « territoires » des États français ou espagnols. Nous ne sommes pas de simples typiques territoires à fort particularisme musical et artistique. La réalité est tout autre : nous sommes des nations sans État ; la Galice et la Bretagne sont nos pays.

Si nos gouvernements locaux respectifs ne veulent pas en parler ainsi, c’est pour plaire à Madrid ou Paris qui cherchent à nous assimiler et ne veulent surtout pas que l’on évoque notre droit à l’autodétermination, c’est à dire à décider nous-mêmes de quelle forme d’auto-gouvernement nous avons besoin.

S’autogouverner, avec la plus grande souveraineté possible, en toute indépendance est le seul choix possible pour organiser la rupture avec des états centraux qui font perdurer l’exil des jeunes bretons et galiciens, le chômage, l’exploitation capitaliste, les inégalités hommes-femmes, les persécutions linguistique, le pillage des ressources naturelles, le mauvais accès à des logements de qualité, la logique du tout tourisme. Autant de maux dont souffrent les peuples galicien et breton.

Si le Parti Populaire au pouvoir en Galice a choisi de dénigrer le caractère national de la Galice c’est par ce qu’il s’inscrit dans le droit fil des persécutions qu’il fait subir au peuple galicien. En témoigne les procès fait aux activistes du BNG pour de simples banderoles accrochées sur des propriétés appartenant à la famille du dictateur Franco en Galice contre la volonté du peuple galicien, en témoigne la tentative d’interdiction de l’organisation Indépendantiste Causa Galiza par la justice espagnol, en témoigne les peines démesurées et les mesures d’éloignement imposés aux prisonniers politiques galiciens.

44 ans aprés l’exécution de Moncho Reboiras militant communiste et indépendantiste membre de UPG (Union du Peuple Galicien) par la police espagnole la droite espagnole continue de persécuter le peuple Galicien.

En tant qu’internationalistes nous ne pouvons nous taire.

Partout en Europe de la Catalogne à l’Ecosse en passant par le Pays de Galles l’idée du droit à décider pour construire des démocraties de proximité basées sur la justice sociale progresse afin de rompre avec de vieux états centralistes et les politiques d’austérité.

Nous saisissons  l’opportunité offerte par l’erreur de communication lamentable de la Xunta pour lui rappeler, ainsi qu’au Conseil Régional de Bretagne qui se garde bien de prendre position sur ces questions, que nous avons le droit imprescriptible à décider de notre avenir national en Galice comme en Bretagne.

Comme toutes les nations sans État, nous avons le droit de décider de quel degré de souveraineté institutionnelle nous avons besoin, y compris l’indépendance.

Nous voulons terminer cette intervention en vous remerciant tous et toutes votre présence, en adressant nos salutations aux prisonniers politiques galiciens mais aussi aux prisonnierEs politiques basques incarcéréEs en Bretagne à Rennes, à Theo El Ghomzi militant communiste occitan incarcéré à Nantes en Bretagne pour un graffiti sur la maison d’un ministre et actuellement en grève de la faim.

Rendez-vous vendredi 16 aout à 18h00 Guingamp pour défendre le droit de la jeunesse à faire ses études dans notre langue nationale.

Rendez-vous à Nantes le 28 septembre pour affirmer massivement le respect de l’unité territoriale de la Bretagne et notre droit à décider des compétences que nous devons maitriser en tant que peuple breton.

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Viva Galiza Ceive !

Le texte qui suit est un point de vue du mouvement indépendantiste Corse “A Manca” (la gauche) .Il revient sur l’alliance entre Ada Colau Maire de Barcelone issue de la mouvance Podemos/Indignés et Manuel Valls, l’ex ministre PS dont le virage à droite tend toujours un peu plus vers l’extrême contre l’indépendantiste catalan Maragall. 

Nous partageons avec A Manca la profonde méfiance que nous inspire les mouvements “gazeux “ultra tricolores qui de ce coté des Pyrénées n’ont de cesse que de se vautrer dans le soutien à l’idée d’une république une et indivisible. Ce sont les mêmes qui ont entretenus un climax  Bleu Blanc Rouge autour de Ronds-Points en faisant copain-copain avec le parti de la droite-extrême d’Asselineau,  en entretenant un discours fort complaisant avec les brames souverainistes pro-RIC  et qui maintenant nous font injonction de participer à la campagne pour un référendum contre la privatisation de ADP. 

Ce sont les mêmes qui pourtant traitent avec un profond mépris ou une franche hostilité toute idée d’un référendum concernant l’avenir institutionnel de la Bretagne et les revendications linguistiques. La bas les “Les indignés” , ici “Les Insoumis” sont les derniers soutiens des états centralistes, ultrachauvins. Ils sont les ultimes remparts des états impérialistes français et espagnols dont ils défendent l’unité au bénéfice de la classe des exploiteurs.

Pour conclure cette courte introduction rappelons qu’en Catalogne il y a désormais 709 mairies indépendantistes. 359 pour la Gauche Républicaine Catalane ( ERC ), 370 pour JxC ( Centre droit indépendantiste ) , et 19 pour la CUP ( gauche radicale indépendantiste ). Les “Comuns” , alter égo du Front de Gauche et de la France Insoumise tiennent 12 municipalités. 

Bretagne info.

Elle ne s’est pas bouché le nez « l’indignée » Ada Colau lorsque Valls lui a apporté son soutien décisif afin qu’elle puisse continuer d’assurer les fonctions de maire de Barcelone.
Que lui importe le passé et le passif de l’ex premier ministre social-libéral d’Hollande. Elle aurait pu garder en mémoire la casse sociale et les cadeaux généreusement accordés au patronat et au monde de la finance par cet homme en réalité bien à droite. Non, avec ses amis de Podemos, elle est allée à la soupe, plus préoccupée de faire barrage à l’indépendantiste Ernest Maragall (arrivé en tête avec 5000 voix d’avance sur elle) que de la moindre éthique.
Ada Colau est donc élue maire grâce à un politicien qui a fait campagne avec le soutien de Ciudadanos, parti de droite qui n’a jamais cessé d’en appeler à la répression contre les indépendantistes catalans.

Dans le cadre des débats qui traversent le champ politique de la Catalogne, les « indignés » et leurs amis de Podemos caractérisent l’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche indépendantiste) comme une formation modérée à qui ils reprochent de représenter les intérêts des petites et moyennes bourgeoisies catalanes. Ce qui n’est pas tout à fait inexact. Mais où mettent-ils le curseur quand ils s’allient avec Valls ? Quitte à camper sur ces positions de « gauche » pourquoi avoir accepter alors cet infect tripatouillage ? La réponse est là, lourde de sens. Tout d’abord l’ivresse stupide du pouvoir dans le cadre d’institutions dont on aurait beaucoup de mal à croire qu’elles sont l’antichambre des soviets ! En cela rien, hélas rien de bien particulier si ce n’est que cette manière de faire participe amplement à déboussoler encore un peu plus les classes populaires avec le risque d’un rejet, qui à termes ne peut profiter qu’aux populistes d’extrême droite.

Mais comme leurs amis français, plus ou moins « indignés » et accessoirement membres de la France Insoumise, ils tentent d’expliquer que les indépendantistes catalans divisent les travailleurs et œuvrent pour le renforcement du néo-libéralisme, au moins en Europe. Raisonnement qui mériterait un peu d’attention si il n’était toutefois quelque peu simpliste. La réponse à leurs arguments est venue du gouvernement central de l’État Espagnol et de la quasi totalité des gouvernements européens. Elle s’est traduite par une répression féroce et par la négation des résultats d’une consultation électorale. En résumé les libéraux européens ont fait bloc contre le mouvement indépendantistes catalans. Le néo-colonialisme s’est particulièrement fait entendre à cette occasion.
Comme leurs alter-ego de la pantelante « gauche » française et hélas, de mouvements situés à la gauche de la gauche, les « indignés » de Catalogne et d’Espagne sont dans l’incapacité de distinguer les questions démocratiques des questions révolutionnaires (pour peu qu’ils soient réellement des anti-capitalistes, ce qui est une autre histoire…). Alors plutôt que de s’accorder à lever un pan dans le système de domination des peuples, ils maintiennent le statu quo et s’assoient allègrement sur le droit des peuples à disposer d’eux mêmes !

On a beaucoup de mal à croire que ce positionnement renforce les idées de gauche mais il participe a contrario d’une dangereuse et mortelle opposition au sein des classes populaires. Malgré la proposition démocratique des indépendantistes du compromis d’une gouvernance municipale tournante, les indignés ont refusé et ils ont préféré conserver le pouvoir à n’importe quel prix.
Quoi qu’il en soit les infâmes tripatouillages des « indignés » et de leurs alliés de Podemos avec Valls ont une première conséquence : ils occultent les débats de fond et renvoient l’image dévastatrice d’une manière de faire de la politique identique à celle des politiciens « classiques » qui doivent se pourlécher les babines de cette capitulation devant l’autel de leurs systèmes.

Oui, nous sommes indignés par le comportement des «indignés » de Catalogne, qui ont abusé des espérances populaires et semé ainsi le doute et le découragement. Les trahisons coûtent toujours plus chers à ceux qui les subissent qu’à leurs auteurs.

A MANCA

 

N’he deus ket anavezet kalz traoù deus hor bro, war-bouez mogerioù louet toull-bac’h ar merc’hed e kalon Roazhon. Marina Bernadó he deus kuitaet toull-bac’h Roazhon evit mont en dro d’he bro : Katalonia. Ar stourmerez gatalan he doa graet he soñj sikour stourm euskariz ETA,  hent ar stourm kuzh he doa tapet  er bloavezh 2001 . Tapet e oa bet e 2006 ha toulbac’het abaoe er stad-c’hall. Kalz deus ar bloavezhioù se he doa kaset betek fin ar sizhun dremenet e toull-bac’h Roazhon . Kadarnaet e oa bet d’an 3 a viz Even gant RESCAT (skoazell d’ar brizonidi Katalan bac’het evit ETA ) e  oa bet lezet da vont dieub goude bezañ tremenet dirak justis bro Spagn ha tremenet un nozvezh e  prizon Soto de Real hepken.

Degemer mat Marina !

An deiz war-lec’h e oa bet degemeret mat Marina gant kamaraded stourm dirak an toull-bac’h hag ur c’hant bennak a dud o doa saludet he distro e Gracià, unan deus karterioù Barcelona, gant forzhig a vannieloù katalan, euskarat , ruz ha mouk. RESCAT bet oberiant evit ar gatalaniz toulbac’het pe heskinet evit o c’hensokazell d’an Euskariz a zegas da soñj e chom Dolores “Lola” López Resina en toull-bac’h c’hoazh er stad-spagn.

En desped d’an arsav-brezel bet diskleriet gant ETA e chom c’hoazh 200 stourmer Euskarad e prizonioù ar stadoù Gall ha Spagn.

Le bimensuel Suisse “SolidaritéS” qui se définit comme socialiste, féministe, écologiste a interviewé Anna Gabriel Sabaté militante féministe et indépendantiste catalane exilée en Confédération Helvétique en raison du risque de poursuite par l’Espagne pour l’organisation du référendum d’indépendance en Catalogne. En ce moment de nombreux dirigeants indépendantistes catalans sont jugés et risquent de lourdes peines à Madrid pour ce faits. Nous reproduisons ici cet interview d’actualité.

Bretagne Info.

Anna Gabriel à Nantes en Bretagne il y a quelques années.

Notre rédaction s’est entretenue avec Anna Gabriel, ancienne députée de la Candidature d’unité populaire (CUP) au Parlement de Catalogne, au sujet des procès qui se sont ouverts contre les représentant·e·s institutionnel·le·s du gouvernement Catalan pour sédition.

Dix représentant·e·s du gouvernement Catalan et deux porte-paroles des mouvements sociaux (Assemblée Nationale Catalane et Omnium Cultural), en prison depuis une année, sont appelé·e·s à comparaître depuis le 12 février. Pourquoi ce procès ?

Le Procureur général de l’État espagnol a déposé une plainte pénale à l’encontre du gouvernement et de l’ensemble du Bureau du Parlement de Catalogne. Ils·elles sont accus·é·s de rébellion et de sédition. Les deux Présidents de l’ANC et d’Omnium Cultural, associations qui comptent 160 000 membres, sont emprisonnés depuis le 16 octobre dernier au motif qu’ils auraient pu inviter la population à une mobilisation ; un appel jugé criminel par le Procureur de l’État espagnol.

Le parti d’extrême droite Vox, récemment élu au sein du Parlement andalou fait partie de l’accusation. Placé aux côtés des avocats de l’État, il demande 74 ans de prison pour les prisonniers·ères politiques. Vox, fort de son récent succès, a été invité cette semaine au Parlement européen par le parti « Loi et Justice » de Hongrie qui soutient littéralement que «l’immigration peut amener en Europe des pandémies» ou encore que la loi contre les violences de genre doit être abrogée.

Ce procès signifie la défaite de la société civile. Il est la conséquence de l’irresponsabilité de nombreux·euses dirigeant·e·s politiques de l’État espagnol, qui déclarent depuis des décennies que l’unité de l’Espagne ne peut pas être remise en cause. Donc, ce procès est un non-sens. C’est pourquoi certain·e·s défenseurs·euses, certain·e·s accusé·e·s, ont clairement déclaré vouloir accuser l’État de violations des droits fondamentaux perpétrées au nom de l’unité de l’Espagne.

Et maintenant, que faire ?

Il faut continuer à défendre la lutte pour les droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques, car elle en vaut plus que jamais la peine. Continuer à nous battre, car pour l’instant aucun argument raisonnable n’a été avancé qui indique qu’un référendum n’est pas un bon moyen de connaître le véritable appui de la population à l’indépendance de la Catalogne ; une confrontation indispensable avec l’État espagnol que la CUP articule avec la nécessité de proposer des alternatives économiques au système actuel.

Dans le cadre de la monarchie parlementaire, de par la genèse-même de l’État espagnol – et cela nécessiterait une analyse approfondie – il y a peu d’options pour la création d’un système économique plus juste et générant moins d’inégalités. Les partis de gauche ont trop souvent relégué la question de l’indépendance à un addendum de leur lutte politique et sociale. Notre alliance avec eux passe par la reconnaissance de l’exigence de fonder la république, qui est le meilleur moyen de démocratiser l’État.

Certain·e·s pourraient penser qu’il faut oublier tout ce qui s’est passé et attendre de voir si, un jour prochain, les deux tiers du Congrès espagnol décident de modifier la Constitution espagnole de 1978, notamment l’article stipulant que l’unité de l’État espagnol est indissoluble. Notre réponse est simple : nous ne luttons pas pour établir un nouveau cadre territorial. Nous voulons contribuer à un monde plus juste, nous voulons mettre la vie au centre et nous désirons établir des normes juridiques et politiques qui répondent aux besoins de la majorité de la population et non des élites. Rien de tout cela n’est possible dans le cadre de l’État espagnol, malheureusement, car la tendance à l’autoritarisme est encore trop présente.

Ainsi, je ne sais pas si la République catalane sera féministe, mais je sais qu’il sera possible, au moins, d’avoir un processus permettant de définir des bases constitutionnelles dans une perspective de genre. C’est déjà beaucoup plus que ce que nous avons et c’est quelque chose que nous ne pouvons ni ne devons abandonner.

Propos recueillis par Juan Tortosa

Traduction : Delphine Rumpczyk

D’ar c’houlz ma kaozeer kalz deus ur referendom diwar-benn dazont bro Naoned da heul sinadeg “Breizh Unvan” hag emzalc’h negativel prezidant Liger-Atlantel eo fur adlenn prezegenn aozerien manifestadeg Roazhon bet dalc’het d’an 08 aviz Kerzu.

Erru eo poent sklaeraat talvoudegezh gerioù zo evel “demokratelezh”, “referendom”… Deomp ni n’eus nemet ur “referendom” a dalvez ar boan stourm evitañ : unan a vo aozet war Vreizh a-bezh gant ar vretoned o unan.

Trugarez da gKernurzhierezh Demokratel Breizh d’ober gant hor yezh e kement darvoud foran aozet gante.

MANIFESTADEG ROAZHON 08/12/2018

Amañ emaomp evit embann hor gwir da zibab, hor gwir evel pobl hag a rank — eus Brest betek Klison — mestroniañ he zonkad.

Raktreset ha gortozet e oa nac’hadenn Kuzul Departamant Liger-Atlantel da lezel mouezhiañ an dilennerien diwar-benn unvaniezh Breizh, en desped d’ar 100.000 sinadur rastellet ganr Breizh Unvan.

A-benn un nebeud devezhioù e vo un dalc’h gant Kuzul Rannvro Breizh. E miz Eost en Oriant hag e Miz Gwengolo e Naoned hor boa embannet hor c’hoant da glevet sav-poent dilennidi ar bodad-se diwar-benn ar gwir da zivizout.

Adsevel a reomp ar goulenn : ha reizh e kavont ne c’hellfe ket pobl Breizh reiñ he soñj diwar-benn harzoù Breizh ? Ha reizh e kavont ne c’hellfemp ket lavarout dre ur referendom peseurt barregezhioù a fell deomp mestroniañ ?

Evidomp ar bodadegoù departamant ha rannvro — dre o barregezhioù gwann — na c’hellont ket respont d’ar c’haoant a justis er vro, war dachenn an endro ha war an dachenn sokial a glever er gevredigezh a-bezh.

Anat eo. Met fellout a ra d’an dilennidi respont d’ar c’hoant all, ar c’hoant a zemokratelezh perzhiañ a vagfe dre an argerzh bonreizhañ-se ar vreutadeg politikel diwar-benn harzoù hag an derezh a souvereniez he Breizh ?

Ankeniet omp peogwir int didrouz da heul ar flac’had bet roet gant an Aotrou Grosvalet d’an holl dud o doa rastellet 100.000 sinadur.

N’eo ket d’ar bodadegoù dic’halloud ha dic’hoant da dermeniñ ar pezh zo mat evidomp, d’ar bobl an hini eo !

Soñjal a ra dilennidi kuzul-rannvro Breizh 4 departamant evel an Aoutrou Grosvalet ne dle ket ar bobl kaout an tu da reiñ he soñj ? Ha perzh int eus ar c’hast a zispriz mouezh ar bobl ?

Ankeniet omp kar e klevomp kaoz eus an adreizh bonreizhel a groufe un digreizennañ diouzh ar c’hoant. Gellet a rafe bezañ da skouer e-mesk ar c’huzulioù departamant ha rannvro brasaet ha kendeuzet en ur c’hornog bras a nac’homp en a-raok !

Ne fell deomp e vefe dibabet gant dilennidi ar bodadegoù dic’hallus-se peseurt mod rannañ barregezhioù dre un digreizennañ diouzh ar c’hoant gant ar galloud kreiz. Nac’hañ a reomp e vije graet deomp ar pezh zo bet graet d’an Elsass-Mosel, d’ar Broioù Katalan, da vro-Euskal a zo bet beuzet e ensavadadurioù o deus diverket betek o anv !

Nac’hañ a reomp en a-raok un emglev jirondin etre an notabled hag ar galloud kreiz a nac’h hor gwir d’en em dermeniñ. Ar gwir zo ganeomp da zibab war kement tachenn zo.

Emsav ar jiletennou melen, hag hon eus moarvat sav-poentoù disheñvel diwar-e-benn, a ziskouez n’omp ket kevatal dirak ar frailh tiriadel.

Dirak dilez ur stad prederiet gant ar gounid hepken, ur stad na ra nemet kreñvaat ar meurgerioù evit goloién ar maezioù, a zispriz ar re vreskañ, a serr ar servijoù yec’hed lec’hel evel e Douarnenez hag e Gwengamp, a dag hor gwir da gaout un deskadurezh dereat, ha nac’h ouzhomp da lakaat e pleustr ur politikerezh treuzdougen all e soñ deomp eo reizh hor raktres.

Dleet zo deomp kinnig ur skouer ensavadurel, sokial, war dachenn ar yezh hag an endro a rofe an tu d’an holl da gaout yec’hed, deskadurezh, sevenadur ha gouiziegezh. Evit e sevel e rankomp votiñ amañ e Breizh ! Hor breujoù a vo !
Perzh omp eus un emsav ledanoc’h a azgoulenn ar gwir d’en em dermeniñ : e Skos, e Katalonia, e Iwerzhon, e Kastilha e lec’h zo bet votet evit lakaat un termen d’ar monarkiezh ar sizhun-mañ…

N’en em gontantimp ket eus un deus deiziataer mouezhiañ evit ensavadurioù a c’heller krediñ nebeutoc’h nebeutañ enne. En o zouez ensavadurioù Europa a laosk da vreiniañ en toull-bac’h dilennidi Katalonia o doa aozet ur referendom diwar-benn an dizalc’hiezh pe hag a zo en soñj da adkreñvaat disparti Iwerzhon…

N’eus lezenn ebet a vir ouzhomp da aozañ hon unan ar referendom.

Pep keodedad, pe kebredigezh en deus ar gwir da gaout roll ar voterien ha dafar votiñ e gumun, dre al lezenn-se eo e vez aozet dilennadegoù diabarzh ar strolladoù politikel. Dleet zo da seurt stourmadegoù bezañ dizalc’h deus an ensavadurioù war dachenn an arc’hant, met pep hini ac’hanomp dilennet pe get a c’hell reiñ arc’hant.

Evel-se hor boa graet da vare ar votadegoù aozet gant ar gevredigezh DIBAB evit un 20 mouezhiadeg bennak. Asambles ha dre ar vot dre ar genrouedad e c’hellimp mont pelloc’h.

Evit embarzhiñ ar gwir da zibab en deiziataer politikel e roomp deoc’h meur a emgav :

1.    Goulenn a raimp asambles ganeoc’h soñj dilennidi Kuzul Rannvro Breizh e-pad an dalc’h da zont, goulenn a reomp diganeoc’h da vezañ niverus. Evit en ober e c’heller tremen dre o c’henlabourerien, pe drezo war-eeun, pe dre un tweetstorm, ur gorventenn tweetoù war ar rouedadoù sokial betek ma vo respontet deomp en un doare sklaer.

2.    Harpañ a raimp an emgavioù a c’hellfe bezañ roet evit taliñ ouzh dispriz Kuzul Departamant Liger-Atlantel.

3.    Goulenn a raimp ma vo votet melladoù e pep ti-kêr a-benn ma vefe roet ar gaoz da bobl breizh dre ur referendum em dermeniñ eus Brest betek Klison.

4.    Pediñ a reomp ac’hanoc’h da gemer perzh e emvod meur Kenurzhierezh Demokratel Breizh a vo dalc’het d’an 2 a viz C’hwevrer e Gwened, digor eo d’an holl. Aze e vo roet ur framm d’ar genurzhierezh, prientet hor c’houlzadoù evit ar gwir da zibab, studiet a-dost peseurt mod ober evit laket e pleustr da vat ur referendum war vreizh a-bezh.

5.    Fellout a ra deomp paeañ ur sontadeg ofisiel a-benn muzuliañ pegen bras eo c’hoant ar vretoned war dachenn an demokratelezh. Fellout a ra deomp e vefe embannet a-raok mouezhiadegoù Europa evit goulenn digant ar vretoned ha reizh e kavont bezañ goulennataet dre ur referendom war dazont hor bro eus Brest betek Klison. Koustus eo, ezhomm zo 15 000 euro evit sevel goulennoù war Vreizh a-bezh. Ar c’houlzad arc’hantaouiñ a grogo a-benn nebeut met gallout a reer kregiñ hiziv da reiñ arc’hant deomp. Ur bazennad gentañ war -du ar referendum e vo ar sontadeg se, harpit ac’hanomp !

N’eo ket echu ar stourm ha n’eus nemet an hent-se !

 

La Gauche Indépendantiste, composante de la Coordination Démocratique de Bretagne, prend bonne note des déclarations de Loig Chesnais-Girard président de la région administrative Bretagne qui a indiqué être favorable à une consultation de la population en Loire-Atlantique à propos de la réintégration du pays Nantais en Bretagne. Dans cette déclaration Loig Chesnais-Girard indique qu’il veut lui aussi consulter le reste des bretons après un éventuel et hypothétique vote des citoyens en Loire-Atlantique que refuse le président de ce département, M. Grosvalet.

Rien n’empêche légalement les bretons d’organiser eux-mêmes dès maintenant une consultation référendaire grâce à la loi sur les primaires des partis politiques (décret Fillon) en passant outre les limites territoriales actuelles. Le peuple breton devrait être consulter de Brest à Clisson sur le périmètre de la Bretagne et sur les compétences que nous devons nous mêmes exercer.

Nous réitérons notre souhait d’entendre M. Loig-Chesnais Girard et l’ensemble des élu-e-s réunis en session au conseil régional de Bretagne se positionner sur ce point.

C’est la seule façon de réunifier dans les faits la Bretagne et les bretons par un acte civique et participatif répondant aux attentes pressantes en matière de démocratie directe portée notamment par les mouvements sociaux actuels.

C’est la seule façon de dépasser les blocages antidémocratiques de la loi NoTRe et du prétendu droit d’option qui comme toutes les lois françaises d’aménagement du territoire se fondent sur le mépris du droit de décider et du droit à l’autodétermination des peuples.

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : G. Roblin.

Dans la perspective de la session du Conseil Régional de Bretagne qui doit s’ouvrir le 13 décembre, la Coordination Démocratique de Bretagne avait décidé de mobiliser dans les rues de Rennes pour réaffirmer sa volonté de continuer à lutter pour l’unité territoriale de la Bretagne et le droit du peuple breton à décider de son avenir.

Depuis le 15 décembre 2012 où 1500 personnes avaient défilé à Morlaix — ville de la Ministre PS Marylise Lebranchu, qui occupait à l’époque le poste de “Ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique” — c’était la première initiative d’ampleur en région Bretagne administrative “B4” pour l’unité et le droit de décider.

Elle intervenait aussi au lendemain du refus du président du Département de Loire-Atlantique, M. Grosvalet, de mettre à l’ordre du jour un débat sur l’organisation d’un référendum dans ce seul département pour son retour en “Région” Bretagne, malgré la signature de 100.000 pétitionnaires pour appuyer cette demande à l’initiative de Bretagne Réunie.

Enfin, ce samedi 8 décembre, les initiatives de la marche pour le climat ou du mouvement des gilets jaunes étaient très nombreuses et mobilisaient légitimement beaucoup d’énergies militantes.

Sous une surveillance policière imposante, le cortège a rassemblé au plus fort un peu moins de 1000 personnes. Une bonne partie du défilé était composé de très jeunes gens, notamment ceux et celles qui avaient largement passé du temps à la mobilisation en amont.

Malgré un ton maussade et une mobilisation qui aurait pu être plus haute, un dynamisme certain se dégageait de l’initiative qui a attiré l’attention de nombreux Rennais·es. Même si trop peu de tracts ont été diffusé en guise d’explication pendant le défilé lui-même.

Un nombre significatif de militants de Bretagne Réunie étaient présents, tout comme des militants culturels et linguistique, ceux et celles de l’UDB, ou encore de la nébuleuse centriste autonomiste. Ceux et celles de la  Gauche Indépendantiste ont largement pris en charge l’organisation pratique de l’événement.

Mais aussi des élu·e·s Europe Écologie tels Jean-Marie Goater ou Valérie Faucheux, Glenn Jegou de la majorité municipale Rennaise, Lionel Henry élu à Montreuil-Le-Gast, Paul Molac conseiller régional et député ex-membre de la majorité gouvernementale, Lena Louarn vice-présidente du Conseil Régional en charge de la politique linguistique étaient présents.

Un message de solidarité de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) de Catalogne a été lu par un militant indépendantiste catalan présent.

La manif a remplit sa fonction première : contribuer à mettre le droit de décider et l’unité de la Bretagne à l’agenda politique breton. De part son rôle de capitale administrative de la Bretagne, les médias qui ont tous un siège dans cette ville ont largement couvert l’événement. Ainsi l’affirmation de la nécessité d’un référendum auto-organisé sur toute la Bretagne a largement été diffusée.

Loin des envolées régionalistes “bleu-blanc-rouge” des dirigeants de “Bretagne Réunie” qui, il y a peu, faisaient part à qui voulait l’entendre de leur confiance absolue dans la démocratie française, les deux jeunes qui ont prit la parole pour clôturer la manifestation et annoncer la suite ont souligné l’impérieuse nécessité de mener un combat basé sur l’auto-organisation qui bousculerait la légalité et le calendrier de Paris.

À l’heure où tout le monde s’accorde à dire que Macron et ses soutiens ne veulent pas répondre aux exigences démocratiques des gilets jaunes au niveau référendaire, on ne lira qu’avec plus d’attention cette prise de parole que nous reproduisons ici intégralement :

MANIFESTATION DE RENNES — 08/12/2018

Nous sommes ici pour affirmer notre droit de décider, notre droit en tant que peuple qui — de Brest à Clisson — à le droit de maitriser son destin.

Le refus du Conseil Départemental de Loire-Atlantique de laisser les électeurs voter sur l’unité de la Bretagne était prévisible et attendu, et ce malgré 100.000 signatures collectées par Bretagne Réunie.

Dans quelques jours aura lieu la session du Conseil Régional de Bretagne. Nous avions affirmé en août à Lorient et en septembre à Nantes notre désir d’entendre le point de vue des élus de cette assemblée sur le droit de décider.

Nous reposons la question : trouvent-ils normal que le peuple breton ne puisse pas donner son avis sur les limites de la Bretagne ? Trouvent-ils normal qu’on ne puisse pas s’exprimer sur les capacités que nous pouvons nous-mêmes exercer à travers l’exercice d’un référendum ?

De notre point de vue, les assemblées départementales et régionales — avec leur faibles compétences — ne peuvent pas répondre au désir de justice sociale, territoriale et environnementale qui traverse toute notre société. C’est une évidence. Mais leurs élu·e·s souhaitent-ils répondre à cet autre désir, ce désir de démocratie « participative », qui via ce processus constituant provoquerait un vaste débat démocratique autour du degré et des limites de la souveraineté de la Bretagne ?

Nous sommes inquiets de leur silence après le camouflet infligé par M. Grosvalet à ceux et celles qui ont collecté les 100.000 signatures. Ce n’est pas aux élus d’assemblées sans pouvoir ni ambition de trancher, mais au peuple ! Les élus du Conseil Régional « B4 » pensent-ils comme M. Grosvalet que le peuple ne doit pas avoir la parole ? Appartiennent-ils tous à cette caste qui méprise la voix du peuple ?

Nous sommes inquiets car nous entendons parler en ce moment de la réforme constitutionnelle qui permettrait une décentralisation à la carte… Cela pourrait se faire en laissant par exemple les conseils régionaux et départementaux, éventuellement agrandis et fusionnés, dans un « Grand Ouest » que nous rejetons d’avance ! Nous ne voulons pas que les élus de ces assemblées fantoches décident seuls du partage des compétences via une décentralisation à la carte avec le pouvoir central. Nous refusons le sort fait à l’Alsace Moselle, aux Pays Catalans, au Pays Basque qui ont été noyés dans des entités qui gomment jusqu’à leur noms ! Nous refusons par avance un « pacte girondin » entre notables et pouvoir central qui refuse que nous exercions notre droit à l’autodétermination.

Nous avons le droit de décider de tout.

Le mouvement des gilets jaunes, sur lequel nous avons sans doute des points de vue différents, révèle que nous ne sommes pas tous égaux face à la fracture territoriale.

Face à la démission d’un état qui ne raisonne qu’en terme de rentabilité, qui renforce le poids des métropoles et fini de vider les campagnes, qui méprise les plus fragiles d’entre nous, qui ferme les services de santé de proximité comme à Douarnenez ou à Guingamp, qui attaque le droit à l’éducation et ne nous laisse pas nous-mêmes trouver une alternative aux modes de transports actuels, nous pensons que notre projet est légitime. Nous devons proposer un autre modèle institutionnel, social, linguistique et environnemental pour garantir à tous et toutes l’accès au savoir, à la culture, à la santé, à l’éducation. Pour le construire nous devons voter ici en Bretagne ! Ce seront nos états généraux !

Notre mouvement s’inscrit dans un cadre plus vaste qui réclame ou exerce ce droit à l’autodétermination : en Écosse, en Catalogne, en Irlande, au cœur de la Castille où cette semaine on a voté pour abolir la monarchie…

Nous ne nous contenterons pas d’un calendrier électoral pour des institutions de moins en moins crédibles, notamment des institutions européennes qui laissent pourrir en prison les dirigeants catalans qui ont organisé un vote sur l’indépendance, qui envisagent de renforcer la partition en Irlande, etc.

La loi ne nous interdit pas d’organiser nous-mêmes ce référendum.
Chaque citoyen, chaque association a accès au registre électoral et au matériel et lieu de vote de chaque commune, c’est cette loi qui permet aux partis politiques d’organiser leurs primaires. Cette initiative doit être indépendante financièrement des institutions mais elle peut êtres soutenu financièrement par des individus élus ou non. C’est ce dispositif légal que l’association DIBAB a utilisée pour une 20aine de votation. Ensemble et par le recours au vote virtuel nous pouvons étendre cette expérience.

Pour inscrire notre droit de décider, notre droit à l’autodétermination à l’agenda politique, nous proposons plusieurs rendez-vous :

  1. Nous interpellerons les élu·e·s du Conseil Régional de Bretagne pendant la prochaine session et vous demandons d’y participer activement. Vous pourrez les interpeller sur le droit de décider en les contactant eux-mêmes ou via leurs collaborateurs par exemple, mais également en organisant un tweetstorm sur les réseaux sociaux, c’est à dire en réitérant nos questions sans cesse jusqu’à obtenir des réponses claires.

  2. Nous soutiendrons les éventuels rendez-vous qui dénonceront le mépris du Conseil Départemental 44.

  3. Nous demanderons à ce que partout où nous le pouvons nous fassions voter dans toutes nos mairies un vœu pour que le peuple breton soit consulté de Brest à Clisson, dans le cadre d’un référendum d’autodétermination.

  4. Nous vous invitons également à l’Assemblée Générale de la Coordination Démocratique de Bretagne qui aura lieu le 2 février 2019 à Vannes qui sera ouverte à tous et toutes. Nous profiterons de cette réunion pour formaliser la Coordination Démocratique de Bretagne, pour préparer nos campagnes à venir pour le droit de décider, et pour commencer à concrétiser les modalités d’organisation d’un référendum sur toute la Bretagne.

  5. Enfin, nous souhaitons payer un sondage officiel pour mesurer combien les bretonnes et les bretons ont soif de démocratie. Nous projetons de publier ce sondage avant les élections européennes pour demander aux habitantes et aux habitants de Bretagne s’ils jugent légitime d’être consulté·e·s sur l’avenir de leur pays de Brest à Clisson. Pour pouvoir payer ce sondage nous aurons besoin d’un soutien financier assez conséquent, puisque nous aurons besoin de 15.000 € pour poser nos questions sur tout le territoire breton. Nous lancerons une campagne plus formelle d’ici peu mais d’ici là nous comptons déjà sur votre solidarité financière pour commencer la collecte. Ce sondage sera une première étape vers le référendum sur toute la Bretagne, soutenez-le !

La lutte continue, c’est le seul chemin !

Il y a maintenant 15 jours, le 29 septembre dernier, prés de 3000 personnes ont défilés dans les rues de Nantes pour réaffirmer l’appartenance du Pays Nantais à la Bretagne et affirmer le droit à décider pour les bretons — de Brest à Clisson — et ce à l’initiative de la Coordination Démocratique de Bretagne en construction.

Au delà de la prestation honorable en terme de participation, c’est bien le contenu politique de cette manif qui est à évaluer positivement.

D’abord prés de 3000 c’est beaucoup car en 2016 l’association Bretagne Réunie présente depuis des décennies sur le seul terrain de l’unité de la Bretagne en réunissait à peine plus sur fond de dépolitisation des revendications et de tolérance vis à vis de l’extrême-droite. En 2017, seul le collectif 44=Breizh avait osé occuper la rue et initié un appel et un travail aboutissant à l’initiative du 29 septembre dernier.

En amont, des dizaines de milliers de tracts et affiches ont été diffusés, les réseaux sociaux saturés, des banderoles accrochées, des actions menées sur les routes avec Ai’ta pour la signalétique bilingue sur les routes nationales en Loire-Atlantique, un rassemblement a eu lieu à Lorient en plein mois d’août.

Les militants de la Gauche Indépendantiste écrivaient en octobre 2016 à propos du fiasco de Bretagne Réunie :

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons.

Force est de constater que ce travail de fond était bien visible le 29 septembre dernier.

Car c’est bien la première manifestation affirmant le droit à l’autodétermination du peuple breton qui a eu lieu à Nantes le 29 septembre. Et ce dans le cadre d’une organisation impeccable, dans laquelle la jeunesse a pu prendre toute sa place.

Une jeunesse qui s’est complètement appropriée les mots d’ordre invitant à bousculer l’ordre institutionnel.

Le gros des troupes étaient constitués de militants de base pour la réunification de la Bretagne, de syndicalistes, d’un très large panel des associations impliquées dans la défense de la langue bretonne (qui avaient plutôt bien mobilisés) et des autonomistes de l’UDB. Quand à la Gauche Indépendantiste, elle n’a pas eu besoin de sortir ses fanions pour faire sentir son investissement désintéressé et efficace.

C’est sous le soleil et avec le sourire que chacun a pu défiler — sans menace fasciste aucune — dans une manif familiale qui a affirmé sans complexe aucun que nous avons le droit de voter sur l’avenir de notre pays de Brest à Clisson, que cela plaise à Paris ou non.

Les délégations internationales irlandaises et kanaks, invitées par la Gauche Indépendantiste pour son université de rentrée, ont suscité l’enthousiasme en fin de manif par leurs interventions punchy, en replaçant le combat breton pour le droit de décider dans un cadre international. Et l’hommage en solidarité avec les prisonniers politiques catalans a été bien perçu et sonnait juste.

La prise de parole finale, entièrement bilingue, lue par un podium exclusivement féminin et reproduite ci-dessous, invite à poursuivre la dynamique par une manifestation à Rennes le 08 décembre à quelques jours de la session du Conseil Régional de Bretagne.

Nous pensons que si nous voulons inscrire le droit à l’autodétermination du peuple breton à l’agenda politique breton il faut faire de cette initiative et de cette campagne une priorité.

Il faut poursuivre parce que comme le dit un camarade de notre organisation :

Pour de très nombreux  des bretons et bretonnes, la revendication pour la réunification est connue et vivante… Maintenant c’est la revendication pour le référendum qui commence à s’installer et à être de plus en plus connue.

Nous ne l’installerons pas en plaçant nos combats dans le calendrier institutionnel parisien ni dans le seul cadre électoral, comme vont vouloir le faire certains participants en se fourvoyant dans les élections européennes aux cotés de partis hexagonaux rendant invisible ou presque leur faible force.

Cette double affirmation politique d’unité de la Bretagne et du droit de décider semble mettre mal à l’aise une partie du vieux “mouvement breton” qui veut continuer à se persuader de l’utilité de participer aux initiatives prévues et autorisées par la réforme territoriale (comme le droit d’option) pour faire progresser l’unité de la Bretagne.  Ce vieil “Emsav” ne voit pas, ou ne veut pas voir, l’indifférence polie de nos concitoyens qui ne contestent pas l’aspect historique de la bretonnité du pays Nantais, mais n’ont pas plus envie que ça de se battre pour seulement un département de plus afin de gérer le RSA, les collèges et quelques routes…

Nous invitons chacun à diffuser le texte de la manif de Rennes et à inviter ses contacts pour cette initiative clairement ancrée dans une perspective de mieux-disant démocratique et social. Vous pouvez contacter la Coordination Démocratique de Bretagne pour diffuser le matériel dans votre quartier ou commune.

Des militants de la Gauche Indépendantiste investis dans la campagne.

La veille de la manif pour l’unité de la Bretagne la Gauche Indépendantiste tenait une session de formation pour sa 4eme université de rentrée organisée pour la première fois en pays Nantais. Prés de 40 personnes y ont prit part pour écouter les délégués Irlandais et Kanaks venus parler de leur combat pour l’indépendance de leur pays et leur position sur le référendums. Les camarades de la CUP Catalane avaient fait parvenir une vidéo car retenus par d’importantes mobilisations antifascistes en cette veille de d’anniversaire du référendum d’indépendance.

Pour les Kanaks du Parti Travailliste et de l’USTKE ( Union Syndical des Travailleurs Kanaks et Exploités ) le référendum du 4 novembre prochain ne correspond pas à leur conception de la démocratie. Mina Kherfi représentante du PT a expliqué la position de non participation de ces deux formations pour ce référendum en détaillant des faits sociaux :

  • taux de chômage chez les Kanaks : 26 % contre 7 % chez les non-Kanaks ;
  • 57 % des non-diplômés sont kanak : on compte seulement 6 % de diplômés de l’enseignement supérieur chez les Kanaks
  • 85 % des chefs d’entreprise et 75 % des cadres supérieurs sont des métropolitains ; par contre 75 % des ouvriers sont kanak.
  • Une violence sociale forte envoyant des jeunes kanaks en nombre derrière les barreaux (90 % de la population carcérale est d’origine kanak, des faits principalement dus à l’alcool), un taux de suicide inquiétant, l’échec scolaire, le chômage, les jeunes sont écartelés entre les valeurs coutumières et le monde occidental et peinent à trouver leur place dans une société dominée par les Européens et l’argent.

Pour toute ces raisons et par ce que c’est la puissance coloniale française qui délimite le corps électoral, et qui détermine la question posé en imposant le concept de Calédonie à celui de Kanaky notre camarade a justifié la non participation. Le FLNKS ( Front Libération National Kanak Socialiste ) importante composante historique du mouvement national Kanak appelle lui a y participer et à voter “OUI”. Elle nous a fait part de l’émergence d’une réflexion sur la mise en place d’un référendum auto-organisé dans le mouvement de libération Kanak.

Son témoignage simple et directe a été une parole anticolonialiste appréciée et ce d’autant plus qu’elle se fait rare tant les médias métropolitains ne parlent pas de la situation en Kanaky.

Puis l’IRSP , le Parti Républicain Socialiste Irlandais représenté notamment par Ciaran Cunnimgham nous a fait aprt de la situation en Irlande. La perspective du retour d’une frontière entre le sud et le nord de l’Ile comme conséquence du Brexit a remis au gout du jour le débat sur l’unité de l’Irlande. Depuis 1998 les accords du Vendredi Saint que l’IRSP et l’INLA ( Armée Nationale de Libération Irlandaise ) l’autre composante du mouvement socialiste républicain Irlandais ont refusé de soutenir prévoient néanmoins la possibilité d’un référendum «sur la frontière»  inscrite dans l’accord de paix. Il devrait être organiser s’il devenait incontestable qu’une majorité dans les deux Irlandes penchait pour la fin de la partition. Tous les sondages suite au référendum pro Brexit donne une majorité large au maintien de l’Irlande dans L’UE au sud comme au nord de la frontière. Pour cette raison et par ce que la démographie est favorable à la communauté qui vote républicain au nord au détriment des unionistes l’IRSP et le Provisional Sinn Fein ont choisi de faire campagne pour la tenue de ce référendum transfrontalier.

L’IRSP radicalement anticapitaliste veut que la gauche la plus décomplexée soit à l’avant-garde de ce mouvement démocratique qui permettrait de remettre à l’agenda politique la question de la souveraineté Irlandaise, de l’unité de l’ile et celle du départ des troupes britanniques dans le cadre d’un grand mouvement citoyen.

Les échanges avec le public ont permis d’aborder plus la position originale de l’IRSP sur cette campagne ” Yes For Unity” ainsi que celle du maintien en détention sans procès de prisonniers politiques comme Tony Taylor et sur la répression en général.

Le lendemain , aprés un hommage à Bobby Sands nos camarades Kanaks et Irlandais furent reçus en mairie de Saint-Herblain par Eric Bainvel militant de la Gauche Indépendantiste et élu pour la coalition Saint-Herblain à Gauche Toute. Ce fut l’occasion d’échanger sur le municipalisme , la solidarité internationale et la solidarité avec les détenus politiques en France tel Georges Ibrahim Abdallah détenu depuis 1984 pour son action dans la résistance Palestinienne.

Dans l’après-midi les militants de l’IRSP et du PT Kanak et du Mouvement des Jeunes Kanaks en France ont pris part au cortège internationaliste dans la manif de Nantes pour l’unité de la Bretagne et le droit à l’autodétermination. Une présence remarquée et appréciée de tous et toutes et  chaleureusement applaudie par les 3000 personnes présentes.

Bien évidemment ils prirent toutes leur place dans la minute d’hommage aux prisonniers et exilés Catalans.

Dans quelques semaines la Gauche Indépendantiste présentera son cycle de formation pour l’année 2018-2019.