Tag

catalogne

Browsing

L’article qui suit a été traduit par les militants de la plateforme “communistes libertaires de la CGT” , il s’agit de la confédération de l’état français. Cette plateforme interne est  animée par des militantEs d’ Alternative Libertaire syndiqués CGT, en Bretagne ils/elles sont essentiellement présentEs à Nantes, Rennes et Fougères (mais pas nécessairement syndiqués CGT).

Dans l’état espagnol il existe une autre confédération du même nom, CGT, mais qui a peu à voir avec la centrale française. C’est une scission de la CNT , le syndicat anarchiste. Cette organisation syndicaliste révolutionnaire et libertaire  est très présente en Catalogne et dans le reste des pays catalans, elle défend le droit à l’autodétermination , et de très nombreux militants et figures de la Gauche Indépendantiste ( CUP ) sont affiliés à cette organisation syndicale dont la publication en Catalogne s’appelle tout simplement “Catalunya”.

Le 3 octobre dernier la CGT , la CNT et d’autres syndicats de combats comme la COS ( Confédération Ouvriere Syndicale ) liée à la CUP avaient appelé 48h après le référendum sur l’indépendance violement réprimée à une grève générale  pour “lutter contre la répression et pour les libertés”. 

D’autres secteurs moins radicaux de la société Catalane , venues du nationalisme historique (ANC, Omnium Cultural…) ou du syndicalisme classique et de collaboration de classes ( UGT, CC.OO liés au PS et au PC espagnols) s’étaient contenté d’un appel à la paralysie du pays de quelques heures sur des bases interclassistes.

Les militantEs de la CGT Catalane reviennent sur le bilan de cette journée de lutte historique en termes de participation et de combativité. Quelque soit le résultat des élections du 21 décembre en Catalogne c’est bien dans la rue que les Comités de Défense de la République Catalane, la CUP, le massif  mouvement étudiant  veulent continuer la bataille, en ce sens cette analyse intéressera tous ceux qui souhaitent que la classe ouvrière , le prolétariat , le peuple jouent un rôle et gardent leurs indépendance de classe dans la bataille pour l’indépendance de la Catalogne. 

C’est également un bon texte qui permettra de débattre du manque d’implication des syndicats de l’hexagone  y compris les plus combatifs dans la réflexion et l’action pour le droit à l’autodétermination des peuples sous domination française, mais aussi un outil de combat intellectuel avec les secteurs du “nationalisme breton” sous l’influence de la bourgeoisie locale et en fait à son service qui prônent des alliances de classes aux détriment de la notre.

Bretagne Info.

Nous avions publié l’appel de la CGT Espagne ( = De l’état espagnol pour les lecteurs/lectrices de Bretagne info )  à la grève générale en Catalogne. L’UGT et les CCOO, syndicats majoritaires, appelaient eux à négocier le maintien du salaires pour des arrêts de travail approuvés par les patrons… Voici un texte qui fait le bilan de la grande grève du 3 octobre :

Quelle influence de l’« arrêt du pays » sur la journée de grève générale du 3 octobre ?

Communiqué du Secrétariat permanent de la CGT de Catalogne


Dimanche 3 décembre 2017

Plusieurs syndicats [CGT, CNT, COS, ICSC et IAC. NdT] ont appelé à la grève générale en Catalogne le 3 octobre 2017. Ce jour‐là on a vécu une journée de mobilisation massive qui a très fortement affecté le fonctionnement économique du pays, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues toute la journée.

Quelques heures avant, la dénommée « Plate‐forme pour la démocratie » (avec la participation de l’ANC, d’Òmnium, des CCOO et de l’UGT) avait lancé un appel à un « arrêt du pays ». Et qu’en était‐il de cet « arrêt du pays » ? Il prévoyait que les administrations, les syndicats et les patrons s’arrangent pour fermer les entreprises avec paiement des salaires (c’est‐à‐dire que les travailleurs ne faisaient pas une grève effective avec décompte correspondant [sur la fiche de paie. NdT]). La durée de ces fermetures a fait l’objet d’accords (quelques minutes, quelques heures, toute la journée). Et les heures de grève payées.

Dès le moment de son annonce, le soir du 1er octobre, s’est mise en marche toute la machinerie de la propagande gouvernementale pour anticiper que, ce mardi [3 octobre.NdT], l’impressionnante mobilisation qui s’y produirait ne serait possible, exclusivement, que grâce à l’action du gouvernement, du patronat et des syndicats majoritaires [CCOO et UGT].

Avec la récente publication des statistiques de grève du mois d’octobre [2017. NdT], nous avons l’opportunité de vérifier divers aspects, telle la massivité de la participation à la grève par rapport aux autres convocations, mais aussi de vérifier si l’occupation massive des rues toute la journée a été possible grâce aux accords « patronat‐syndicats majoritaires » ou bien grâce aux travailleurs qui, opposés à la volonté de leur patron, ont fait grève et sont donc comptabilisés dans les statistiques.

La date du 3 octobre n’a pas été choisie au hasard, mais d’après de sûres analyses préalables en rapport avec le moment et le scénario perçu comme le plus probable. Le déploiement répressif de l’État et ses agissements sans fard les semaines précédentes laissaient prévoir non seulement une opération répressive supplémentaire, mais quelque chose de plus préoccupant, sur lequel nous avions tous à réfléchir, un volume d’agressions d’un niveau prévu pour perdurer.
Eh bien, quelle influence l’« arrêt du pays » a‐t‐il eue sur la mobilisation du 3 octobre ?


Voyons ce que disent les données.


Selon IDESCAT [L’INSEE catalane. NdT], la population salariée catalane du secteur privé est de 2 382 000 travailleurs, quand celle du secteur public est de 397 000, dont 200 922 dépendent directement de la Generalitat, et 27 176 de l’administration de l’Etat [d’Espagne].
Qu’en dire ? Que, dans une structure publique naine (la Catalogne est la communauté de tout l’Etat dont le pourcentage de travailleurs du secteur public est le plus bas comparativement au secteur privé), il est évident que la clef [de la réussite. NdT] d’une grève générale réside dans la réponse des travailleurs des entreprises privées et non dans celle des travailleurs du public. Ainsi, tout ce qu’ont fait ou laissé faire la Generalitat de Catalogne et ses administrations locales n’est pas pertinent en ce qui concerne le total [des grévistes. NdT].
Voyons ce qui s’est passé selon les données de la grève proprement dite (c’est‐à‐dire les salariés qui ne sont pas allés travailler contre l’avis de leurs patrons, et ont donc reçu [sur leur fiche de paie. NdT] le décompte de salaire correspondant).
En octobre 2017, la Catalogne a comptabilisé 9 023 624 heures de grève. L’année précédente, 84 264 (soit, en 2016, 0,9 % des heures de grève du même mois, octobre, de 2017). Pour nous donner une idée de ce que représente un tel volume, la grève générale du 14 novembre 2012, dans tout l’État d’Espagne, avait totalisé 11 599 492 heures de grève. Ainsi, la grève générale du 3 octobre [dans la seule Catalogne. NdT] a atteint 78 % des heures de la grève générale du 14 novembre 2012 dans tout l’Etat espagnol. De même, le total des heures de grève en octobre 2017 en Catalogne approche celui de tout l’Etat espagnol pour l’année 2016 : 11 409 992.

Que nous disent ces données ? Qu’en Catalogne, il y a eu [le 3 octobre 2017. NdT] la plus grande grève générale de ces 25 dernières années, à tout le moins. Le volume du personnel public qui a pu être affecté par l’« arrêt du pays » est plus réduit (84 % des travailleurs travaillent dans le secteur privé, sans tenir compte du personnel de l’administration de l’État et des municipalités). Il est assez clair que s’il n’y avait pas eu la manoeuvre gouvernementale, la participation [à la grève. NdT] du secteur public aurait été également de même échelle que celle, massive, du secteur privé.


Dans les entreprises privées, à l’exception anecdotique des supermarchés Bon Preu et de quelques PME, la quasi‐totalité des personnes qui étaient dans la rue l’ont été sans accord avec leur patron. Les données objectives consolidées indiquent que les grévistes de Catalogne ont été au plus proche du total des grévistes de tout l’État espagnol de l’une quelconque des grèves convoquées en 2012.

De fait, les CCOO et l’UGT n’y ont contribué en rien. Leur appel syndical du 2 octobre est allé dans le sens contraire : cherchant à rivaliser avec la grève pour la convertir en arrêts de travail négociés. Et tenons compte que chaque entreprise importante va souscrire à ces accords symboliques, comme ont pu les avaliser la SEAT et Nissan [entreprises de l’automobile. NdT] pour s’en tenir à ces deux exemples.
Le syndicalisme majoritaire a joué gros ces jours‐là. Le dimanche matin [1er octobre], il était déjà assez clair que la grève serait massive et qu’il ne jouerait aucun rôle dans la mobilisation, ce qui aurait porté un coup à sa « ligne de flottaison » de sa supposée exclusivité dans la mobilisation réussie des masses ouvrières, comme tentent de s’en défendre comme ils peuvent ces deux syndicats. Un mirage, en fin de compte.

Concernant les manifestions de la soirée à Barcelone, l’une [appelée par les syndicats initiateurs de la grève générale. NdT] va remplir le Passeig de Gràcia et l’autre [appelée par ANC et Òmnium] la place de l’Université. Laquelle a duré quelques minutes et a été couverte par les médias gouvernementaux et « processistes » [indépendantistes. NDT] ?

En définitive, l’« arrêt du pays » a été une opération de propagande d’une incidence quantitative infime, ainsi que le disent les données statistiques et pas notre opinion personnelle. Ainsi, le « processus » [indépendantiste] a‐t‐il été la raison du fort suivi de la grève générale ? Eh bien, peut‐être pas exactement. D’ici quelques jours nous pourrons évaluer le résultat de la grève générale du 8 novembre (que nous pouvons déjà prédire), avec aussi son « arrêt du pays » et avec le gouvernement en prison comme facteur mobilisateur.
Non. Le 3 octobre a généré une grève générale impressionnante pour plusieurs raisons, la principale d’entre elles la charge brutale subie par le piquet de Piolín qui va émouvoir intensément les couches hétérogènes d’une population qui est restée en état de choc. La brutalité vécue à la première personne ou par les témoignages de proches et les images des réseaux sociaux a fait le reste.
L’anarchosyndicalisme ne peut pas négliger le succès de la grève générale, ni prétendre le répéter demain ou quand nous voulons. Nous sommes conscients de ce que nous sommes, qu’une analyse minutieuse des jours passés n’implique pas que nous ayons répondu avec la perspicacité qui nous a rendu forts. Le mouvement libertaire a été à la hauteur du moment et aucune opération propagandiste progouvernementale ne nous fera croire que nous ne sommes pas capables de prendre l’initiative quand la situation s’y prête, malgré l’État, le syndicalisme de paix sociale et les appareils de communication d’un quelconque pouvoir.

Nous devons être plus conscients et agir en conséquence, contre toute répression et par une augmentation des tentatives de passer à l’offensive, pour reconquérir les droits sociaux et du travail.
Source : http://www.cgtcatalunya.cat/spip.ph…

 

Plus d’une quarantaine de personnes ont pris part à l’initiative de 44=Breizh et de Dibab autour de la réunification de la Bretagne et de l’autodétermination ce 9 décembre à Saint-Herblain.

Parmi une assistance jeune et motivée, on pouvait noter la présence d’adhérent-e-s de Bretagne Réunie, de l’UDB, de l’avocat Yann Choucq, ainsi que de très nombreux militant-e-s ou proches de la Gauche Indépendantiste.

La matinée était consacrée au bilans des différentes initiatives de ces 10 dernières années (44=Breizh, Dibab, Pétition des 100.000, …) et l’après-midi aux perspectives. Tout le monde a souligné la qualité des débats et des échanges et les organisateurs ont publié le texte suivant à la fin de la journée :

Réuni-e-s à Saint-Herblain le 9 décembre dans le cadre d’une Assemblée Générale ouverte, des membres et sympathisant-e-s de 44=Breizh, de Dibab, et avec la participation d’adhérent-e-s de Bretagne Réunie, proposent de revivifier le combat pour l’unité et le droit de décider en Bretagne en impulsant une coordination démocratique bretonne.

Il s’agira d’un espace politique ouvert aux individus, associations, formations politiques, pour mettre à l’agenda politique breton le droit à l’autodétermination.

Cela se traduira par :

  1. le soutien à l’initiative de la « Pétition des 100.000 » de Bretagne Réunie,

  2. la mise en place d’une campagne obligeant les élu-e-s de la région administrative Bretagne à se positionner en faveur d’un référendum d’autodétermination auto-organisé,

  3. la planification d’un agenda qui comprend déjà deux dates : la tenue d’Assises démocratiques bretonne le 2 juin 2018 dans le Pays Nantais et l’organisation d’une journée de mobilisation populaire dans les rues de Nantes le 22 septembre 2018 pour affirmer le droit de décider de Brest à Clisson.

Nous apportons dans l’immédiat notre soutien à la Coordination des Juristes de Bretagne, représentée à notre Assemblée Générale, qui s’oppose au démantèlement de la carte judiciaire bretonne.

Nous contacterons dans les semaines qui viennent l’ensemble des acteurs de la réunification de la Bretagne et du monde culturel breton en général pour construire ensemble cette coordination démocratique bretonne dont nous avons tous et toutes besoin.

La Gauche Indépendantiste appelle à participer le samedi 9 décembre à Saint-Herblain à l’Assemblée Générale proposée par le collectif 44=Breizh et l’association Dibab pour relancer le mouvement en Bretagne sur les questions de réunification et d’autodétermination. La participation la plus large à cette initiative ouverte est un objectif car elle offre une possibilité d’auto-organisation collective à ceux et celles que ce combat interpelle. Elle vise à redéfinir les objectifs et moyens du combat pour la réunification de la Bretagne et pour le droit de décider dans l’ensemble de notre pays. Il s’agit de créer un espace politique permettant de construire un agenda politique breton non basé sur le calendrier électoral parisien et ne refaisant pas les erreurs des structures régionalistes passées qui nous ont amenés dans l’impasse actuelle.

Nous souhaitons pour notre part, amener le peuple breton sur le chemin de la rupture démocratique, pour amorcer par nous même un processus constituant afin de choisir librement en tant que peuple un autre modèle économique sociale et environnementale, de Brest à Clisson. Pour ce faire il faut  créer les conditions pour que le peuple breton puisse exercer son droit à l’autodétermination dans l’ensemble de son territoire en mettant cette question à l’agenda politique sur nos bases et pas celles des réformes territoriales des gouvernants de Paris dont nous n’avons rien à attendre et bousculer les notables et élus locaux qui n’agissent pas.

Faisons circuler l’information. Participons ! Faisons vivre cette initiative !

 

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance).


Alors que plus que jamais pour les peuples la question du droit à choisir son destin se pose dans l’actualité Européenne, notamment avec le processus en cours en Catalogne, force est de constater que ce débat ne progresse pas en Bretagne.

La revendication historique et légitime de l’unité de la Bretagne ne trouve pas de débouchés politiques car le pouvoir central reste sourd à cette revendication mais aussi et surtout parce que nos élus locaux ne se mobilisent pas pour changer cet état de fait antidémocratique.

Le mouvement pro-réunification peine à mobiliser après la réforme territoriale ratée de 2014, et n’arrive pas à créer un mouvement de masse susceptible de remettre cette question à l’agenda politique breton en la liant à un mouvement d’ensemble pour plus de démocratie dans l’ensemble de la Bretagne.

Nous sommes breton-ne-s de Brest à Clisson et de Fougères aux Glénans et nous pensons qu’il est légitime que nous puissions décider collectivement de notre destin en tant que peuple. Le premier de ces choix – que seul le peuple a le droit de faire – est celui de déterminer le périmètre institutionnel de notre pays, la Bretagne. Nous devons œuvrer ensemble pour réunir les conditions permettant au peuple breton de librement se déterminer pour un autre modèle institutionnel, démocratique, social et environnemental dans la Bretagne « historique ».

Pour ce faire nous avons besoin d’un nouveau cadre d’action collectif, trans-courant, apartisan, ouvert, accueillant tous ceux et celles attachés à cet objectif sans discrimination d’origine, de confession, ou d’orientation sexuelle.

Ce nouvel espace de conquête de droit démocratiques ne peut se construire en ayant la moindre complaisance ou ambiguïté avec les ennemis de la démocratie et ceux qui instrumentalisent les identités pour tenir un discours de haine xénophobe.

Nous avons besoin d’un espace participatif et imaginatif, traduisant notre vision inclusive de l’identité bretonne et notre désir commun de construire ici en Bretagne une démocratie de proximité aux bénéfices du plus grand nombre.

Nous avons aussi besoin de faire le bilan des initiatives en cours et passées allant dans ce sens.

Le samedi 9 décembre nous vous donnons rendez-vous au Centre Socioculturel Le Grand B. (11, rue de Dijon) a Saint-Herblain à partir de 9h30 pour construire la coordination démocratique bretonne dont nous avons tous et toutes besoin.
Cette réunion est ouverte aux individu-e-s et organisations partageant ces objectifs.

PROGRAMME :

  • 09h30-10h00 : accueil des participant-e-s.
  • 10h00-11h15 : Bilan des expériences DIBAB, 44=Breizh et Galv Pondi.
  • 11h30 : Bilan l’appel des « 100 000 signatures ».
  • 12h30 : Repas.
  • 13h45 : Tour de parole collectif « Quels outils pour la lutte pour la réunification et l’autodétermination ? ».
  • 16h00 : Mise en place d’un cadre organisationnel et d’un agenda permettant à toutes et tous de s’impliquer. Rédaction d’une charte et mise en place d’un calendrier revendicatif.
  • 18h30 : Fin des débats, mise en ligne du communiqué final.

 

Il convient de saluer comme il se doit, avec enthousiasme et camaraderie, la création de “NOS- Nouvelles OccitanieS” un nouveau média en ligne issu de la mouvance de la Gauche Révolutionnaire Occitane et témoignant ainsi du caractère plurinational de l’état français !

Nos lecteurs et lectrices trouveront de quoi lire que sur ce site qui justifie sa démarche en expliquant :

Nous avons besoin d’une PRESSE DÉMOCRATIQUE !

C’est-à-dire une presse qui montre au quotidien que les masses ne s’arrêtent jamais de lutter. Une presse qui se fait l’amplificateur et le soutien les luttes populaires qui animent les territoires. D’une presse qui défend les droits démocratiques du peuple : Droit à un travail socialement utile, droit à un logement décent, à une santé, une éducation, des transports de qualité et gratuits etc. Qui défend les plus exploités et notamment les masses Afro-Musulmanes. Mais aussi les droits démocratiques du peuple d’Occitanie, notamment l’officialisation de l’occitan, le développement de l’éducation et de la culture.

Une presse qui se fait l’écho d’un peuple en plein réveil qui mérite d’exister et de vivre.

Mais c’est également un média qui mène une bataille idéologique en toute franchise :

La question des peuples périphériques (Corse, Breton, Catalan, Basque, Arpitan, Occitan, Alsacien, Flamand) dans l’état français marque une première ligne de démarcation dans la politique française.

Des anarchistes, en passant par les communistes, les sociaux-démocrates, les centristes, jusqu’aux fascistes cette question marque une ligne de rupture. Les révolutionnaires français, toutes tendances confondues, sont souvent très mal à l’aise avec cette question.

En effet, loin d’être secondaire ou inexistante comme certains veulent le faire croire, elle est justement centrale par le fait qu’elle touche à la construction même de l’État bourgeois français. Le refus d’officialiser nos langues, ou seulement de signer la charte des langues minorisées, démontre la profondeur du problème.

Elle est donc une ligne de démarcation, ligne qui se précisera en même temps que notre combat, la nier, ou la rejeter serait donc un soutien objectif à l’État bourgeois.

Cette lutte fait la jonction avec la lutte des populations d’origines immigrées qui (sur)vivent dans l’État français comme des semi-colonisées. Cette prise en compte des masses Afro-Musulmanes et la pluralité de la terre occitane nous fait adopter la dénomination de peuple d’Occitanie à la place de peuple occitan. Cela nous permet de marquer l’inclusion dans notre projet émancipateur de cette problématique, elle aussi marquant une seconde ligne de démarcation centrale dans l’État français, d’une large fraction des classes populaires d’Occitanie.

L’Occitanie n’est donc pas à proprement parler, pour nous, un projet national mais bien un projet émancipateur révolutionnaire, le nom d’une nouvelle société en formation.

On y trouve entre autre des infos et réflexions de bases sur la revendication Occitane, son histoire et son actualité mais aussi en toute logique des articles traitant de féminisme, luttes sociales, de football, d’antifascisme et d’actualités internationales (Pérou, Pays Catalans…).

Une initiative à faire connaître en likant la page Facebook de NOS-Novelas OccitaniaS.

Longue vie à NOS Novelas-Occitanias et à toutes les composantes de la Gauche Révolutionnaire Occitane ! 

 

Les échanges polémiques sont une très grande tradition des mouvements bretons. Ils peuvent même être salvateurs quand ils permettent de clarifier des positions, de rebattre les cartes des projets politiques respectifs. C’est par exemple les polémiques contre les régionalistes au début du XXe siècle qui ont fait émerger les premiers textes et mouvements indépendantistes bretons, ou encore les poussées polémiques de la gauche dans les années soixante qui ont expulsé les vieux reliquats conceptuels ou militants de la collaboration.

Ces derniers jours, nous avons vu une série d’attaques en règle contre la gauche indépendantiste bretonne depuis l’Agence Bretagne Presse1. Ces attaques sont à bien y regarder pertinentes, non pas sur leur propos, mais sur leurs fonctions. Elles donnent à voir deux mondes qui se regroupent derrière la même idée d’indépendance bretonne, deux choix pour les bretonnes et les bretons qui veulent construire un pays libre. Nous revenons dessus pour que chacun-e puisse véritablement comprendre les routes différentes qu’ouvrent ce combat.

Le centre introuvable

C’est un article de Philippe Argouarc’h qui a lancé la polémique, « Gael Le Rouge, le boulet du mouvement breton », dont l’auteur ne semble pas assumer le propos puisque l’article a été modifié presque une dizaine de fois, même le titre s’est transformé en « Gael Roblin le boulet rouge du mouvement breton ». L’auteur renseigne néanmoins dès la première version sur son idéal indépendantiste, « un peu plus de langue bretonne », « un peu d’autonomie », et surtout « en gardant une économie libérale ». Une vision du monde qui justifie donc facilement tous les hurlements qui suivent contre le concept de lutte de classe. Un phénomène réel que connaissent toutes les personnes salariées et qui est ici rejeté, non pas du fait d’une position nationaliste bas de plafond d’union nationale aux cotés des patrons, mais surtout à cause d’un ralliement complet à l’idéologie capitaliste libérale. Une soumission intellectuelle à ce point puissante que ce modèle économique est définie comme capable de préserver des emplois et l’environnement.

On peut ici très facilement se faire un avis, regardez l’évolution de la France depuis le tournant néo-libéral de 1983, il est difficile d’avoir le sentiment d’être allé vers toujours plus de préservation des emplois et de l’environnement à force de mettre le pays en ordre néo-libéral. Pour les centristes bretons, l’idéal est pourtant toujours accessible. Néanmoins, ce serait la gauche indépendantiste qui s’illusionne dans les idéologies, si occupés que nous sommes à prendre des positions contre le productivisme agricole ou à défendre les homosexuels comme dit Jean Pierre Le Mat2. Dans la droite lignée des Thatcher, Reagan, Macron et autres, pour qui « there is no alternative », car le capitalisme libéral serait le seul système acceptable sur notre terre, la critique des idéologies en soi cache donc toujours une idéologie autre. En partie cachée et donc en partie non assumée, chez nous au moins, nous n’avons pas peur de nos idées.

Ce centrisme introuvable de l’indépendance bretonne donne finalement à voir un idéal tout à fait comparable à l’idéologie française dominante, capitaliste entrepreneuriale start-up, élitiste, anti-féministe, farouchement hostile à la gauche et très permissive face à l’extrême droite. Ce sont les « vrais insoumis » réfractaires à toute idéologie sauf à celles qui les compressent, et qui veulent tout changer pour ne rien changer. Une vision de dirigeants en puissance sans les moyens de l’être, qui d’ailleurs ne s’imaginent la politique que par des mouvements verticaux, des chefs et des décisions d’en haut. D’où le délire, commun d’ailleurs à l’extrême droite, de ramener un mouvement politique à une personne, d’où le “Gael Roblin = la gauche indépendantiste”.

La fausse critique de la violence

Le vieux relent classique de la droite pour attaquer les mouvements d’émancipation est la critique absolue du droit de révolte, et donc de la violence. Les propos contre un caractère supposé intrinsèquement ultra violent de la gauche indépendantiste prennent moult arguments, notamment celui du discours social-démocrate classique que répètent sans cesse les médias et les autorités françaises. Appliqué à la polémique actuelle cela donne : la violence c’est les extrêmes, les extrêmes c’est pareil, les nazis et les antifascistes sont violents, Gael Roblin = Boris Le Lay. Dans ce niveau zéro de l’analyse politique on a par exemple le droit d’être accusé de faire monter le Front National, car selon ABP, s’il y a des émeutes de gauche le FN monte et c’est donc notre faute. Pourtant, la Bretagne est devenue sans conteste une terre d’émeute, même le mouvement breton s’y est mis avec les Bonnets Rouges, et pourtant, c’est en Bretagne que le FN a le plus de mal à s’imposer. Logique ?

Par ailleurs, ces révoltés-mais-pas-trop de l’indépendance critiquent la violence sans pour autant le faire jusqu’au bout, car leur rejet est toujours à la géométrie variable de l’idéologie. Ainsi, on comprend que la violence de la manifestation des Bonnets Rouges de Quimper est bien, que celle du premier FLB – qui n’est pas encore majoritairement à gauche comme il le sera pour la quasi-totalité de son histoire – est bien. A l’inverse, celle des « casseurs » et des FLB-ARB sur tout le reste de leur existence est mal, surtout quand elle attaque un « quasi service social » comme MacDo3.

La critique de la violence est toujours celle d’un camp politique, ici la gauche. Des violences non marquées à gauche seraient pardonnées, et de la même façon la violence de l’État français qui emprisonne, tue, viole et mutile sur son territoire, ses colonies et à l’étranger à longueur de journée, ne semble pas spécialement choquer l’ABP. Le peuple breton subit pourtant comme tout le monde cette violence.

Un discours proche de l’extrême droite

Une proximité maintenant évidente s’est dressée à travers les différents articles de la polémique entre le discours de l’ABP et le discours des extrêmes droites bretonnes, celle d’une lutte à tout prix contre la gauche. Car dans la famille des méchant-e-s gauchistes il y a… Gael Le Rouge bien sûr, mais aussi l’UDB ! Jusqu’à présent il n’y avait pourtant que l’extrême droite pour placer l’UDB dans le camp de l’extrême gauche, car déjà bien trop à gauche pour eux. Comme Boris Le Lay, Breizh Info, Yaouankiz Breizh ou d’autres, l’ABP nous parle maintenant des trotsko-communistes, des marxistes et autres Pol Pot et Staline qui hantent l’Emsav en la personne de l’UDB et de la gauche indépendantiste.

Tous veulent détruire la gauche dans le mouvement breton. Argouarc’h donne d’ailleurs raison aux néo-fascistes de Yaouankiz Breizh sur la manifestation de la réunification de septembre dernier ; pour eux, c’est la faute de l’extrême gauche si elle a été annulée ! D’autres disent pourtant que le cœur du problème n’était pas notre présence, qui est pour le coup traditionnelle dans ce défilé folklorique, mais plutôt l’incruste l’année dernière d’un cortège d’extrême droite qui était une nouveauté historique. Ce que personne ne voulait voir se reproduire, car cette dernière n’est ni la bienvenue en Bretagne, ni la bienvenue dans le mouvement breton. Et cette année encore, c’est la présence annoncée et anticipée de l’extrême droite qui a poussé à l’appel d’un cortège antifasciste. Mais non, pour Argouarc’h et Yaouankiz Breizh, tout cela c’est à cause de l’extrême gauche qui voulait inviter ses copains les casseurs. Il y a clairement maintenant une alliance conceptuelle anti-gauche d’une grande partie des droites et des extrêmes droites bretonnes, peut-être cette alliance deviendra un jour politique !

Comment Argouarc’h ne pourrait-il pas en effet se sentir revigoré auprès des néonazis de Yaouankiz Breizh quand ils s’insurgent contre les « gauchistes de l’Emsav », qu’ils parlent de « l’ultra gauche prétendument bretonne », de « ce marécage de gauchisme», « L’extrême gauche et le terrorisme antifa », « l’hégémonie de l’extrême gauche », et tout ça en un seul communiqué ? Un des derniers articles d’Argouarc’h pourrait d’ailleurs être directement tiré d’un média d’extrême droite bretonne, il fleurte entre la décadence de la civilisation chrétienne, l’islamisation et le danger d’une Bretagne ouverte et solidaire4. A ce rythme là, jusqu’où ira donc monsieur Argouarc’h ?

Une incompréhension catalane et un syndrome français. Cette soudaine poussée de vigueur viriliste de l’ABP contre la gauche indépendantiste se justifie aussi sous l’urgence de l’exemple que devrait nous imposer l’épisode catalan. La vieille rengaine de l’union nationale va de nouveau battre son plein au moment même ou elle devrait se faire pleinement abattre, justement grâce à l’exemple catalan. Il faut dire que ces messieurs ne semblent pas comprendre quelque chose qu’ils n’observent que de loin et dont il est encore bien tôt pour prendre des leçons, si ce n’est celui d’oser transgresser la légalité – mais attention à l’extrémisme… L’union n’est arrivée en Catalogne qu’à un moment décisif d’un long processus, un moment d’union décisif survenu après l’affirmation de multiples forces indépendantistes. Moment décisif qui, de plus, n’est pas tant une simple application politique du droit des peuples à disposer d’eux mêmes par des gouvernants nationalistes en devenir, qu’une « capacité d’une population hétéroclite à s’émanciper des institutions qui la dominent et dont elle ne veut plus »5 comme l’écrivait justement un camarade il y a peu.

Par exemple en Catalogne, sans la puissance de l’extrême gauche tant détestée par l’ABP, les dirigeants nationalistes seraient toujours coincés dans le monde des affaires version Artur Mas et le référendum n’aurait jamais eu lieu, encore moins la déclaration unilatérale d’indépendance. Sans la CUP — gauche indépendantiste qui ose prendre des « positions » sur tout — il n’y aurait pas eu de Puigdemont à la tête de la droite nationaliste et les mobilisations populaires auraient depuis bien longtemps été sacrifiées au profit des négociations avec Madrid sur les questions fiscales. Ce n’est pas seulement la question des impôts qui a radicalisé l’indépendantisme catalan comme le martèlent les médias français et comme le rêvent les breizhous de droite, mais surtout les barrages constitutionnels espagnols aux lois catalanes en général – comme sur la taxation des banques, la spéculation immobilière, l’égalité homme-femme. Dans la vision de l’ABP, la Catalogne n’est donc pas loin d’être extrémiste.

En Catalogne au moins, ils ne rêvent pas de faire un pays libre qui soit à l’image des dirigeants qui les oppriment, car entre l’idéal de la France version Macron et celui de la Bretagne libre version Argouarc’h on se demande bien où est la nuance. C’est ce que la polémique a eu le mérite de nous apprendre. Il y a celles et ceux qui veulent tout changer pour ne rien changer, et il y a la gauche indépendantiste qui ne sépare pas la lutte de libération nationale des combats émancipateurs du genre humain quels qu’ils soient : antifascisme, écologie, féminisme, anticapitalisme sont des luttes pour notre indépendance. A quiconque de choisir ensuite entre une Bretagne libre et une Bretagne des oppressions.

Des militantEs de la Gauche Indépendantiste.


Catégorie faux, sur les approximations récurrentes de Argouarc’h :

La dernière fois que la Gauche indépendantiste bretonne, dont le nom devrait honnêtement être “l’extrême gauche indépendantiste bretonne” a présenté des candidats à des élections, c’était lors des élections européennes de 2014. Aux côtés du Nouveau Parti Anti-capitaliste [NPA] dans la circonscription Ouest, ils n’ont fait que 0,46 % des voix.

Faux, le dernier score – certes pas beaucoup mieux en terme de pourcentages – date des régionales de 2015 et était de 0,62 %. Pour être précis cela faisait donc 7465 voix, donc malgré tout en progression par rapport aux européennes de 2014 ou la liste NPA/Breizhistance avait fait 6461 voix rapportées aux 4 départements de la région administrative. Ce score si faible selon Argouarc’h étant toutefois plus élevé que celui du Parti Breton dont il se réclame et qui avait 0,54 %…

A noter que l’extrême gauche bretonne n’était pas à Quimper ce 2 novembre 2013 pour la grande manifestation des Bonnets rouges qui attira la presse internationale y compris CNN, avec des reportages en Russie et jusqu’en Australie. Elle défilait à Carhaix avec le NPA et la CGT, Europe écologie-Les Verts, le Front de Gauche, le PC dans le cadre d’une contre manifestation appelée par les centrales syndicales parisiennes et dépourvue de toute revendication bretonne.

Faux, le NPA et Breizhistance étaient à la manif de Quimper et de Carhaix, Philippe Poutou était d’ailleurs la seule figure médiatique à défendre face caméra en direct de Quimper la violence légitime de la manifestation. Breizhistance n’a jamais appelé à se rendre à la manifestation de Carhaix en question, mais était présente aux deux manifestations des Bonnets Rouges de Quimper et Carhaix.

« La première fois que la Bretagne fut sous les projecteurs internationaux ce fut suite à l’attentat de Quévert », extrait de la première version de l’article sur Gael Roblin, phrase disparue depuis.

Faux, d’autres attentats ont fait bien plus de bruit à l’international, celui du château de Versailles notamment, sur les installation d’eau à Paris, le Roc’h Tredudon, la centrale de Brennilis, etc.

3. Extrait de la première version supprimée de l’article. On invite monsieur Argouarc’h a aller travailler à Macdo pour prendre la mesure du service social.

 

La Gauche Indépendantiste Bretonne salue avec enthousiasme la nouvelle République catalane ! Sa proclamation prouve qu’un peuple déterminé, uni et combatif peut vaincre la peur de la répression, l’indifférence complice des institutions et États européens en poussant ses propres élus à exercer le droit à l’autodétermination.

Le soutien sans faille de Macron, Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Valls à la monarchie espagnole démontre que lutter pour la Catalogne c’est lutter pour nos propres droits tant la peur de la contagion démocratique transpire de leurs propos en solidarité aux héritiers de Franco.

Cette victoire déterminante sur la route de la liberté du peuple catalan est un message d’espoir pour toutes les nations sans État, dont la Bretagne, et  un encouragement à toutes celles et ceux qui pensent que l’action collective peut changer le cours de l’histoire.

Seule notre mobilisation internationaliste garantira la survie de la république catalane c’est pourquoi nous appelons les bretons à se mobiliser en solidarité avec le peuple catalan et contre la violence répressive lors des échéances suivantes :

  • Le dimanche 29/10 à Carhaix à 17h30 devant le Glenmor.
  • Le mardi 31/10 à Nantes 18h place du commerce.
  • Le jeudi 02/11 à Guingamp place de l’échiquier 18h.
  • Le vendredi 03/11 à 14h à Rennes quai Chateaubriand devant la maison internationale de Rennes lors de la permanence mensuelle du consul honoraire d’Espagne.

La Gauche Indépendantiste Bretonne.

Militer, ce n’est pas faire le pitre ou faire de l’ironie devant ses détracteurs quand on a cherché la condamnation à force de provocations orales et virtuelles.

Militer, ce n’est pas faire croire que l’on est chef d’une agence de presse en carton sur internet.

Militer, ce n’est pas s’approprier les luttes des autres auxquelles on ne participe pas sans payer soi-même de sa personne.

Militer, ce n’est pas recevoir un collier de breloque, fut-il herminé

Mais militer, ça peut être aussi être au service d’une classe, d’un ordre social et colonial, comme toute sa famille… en l’ayant caché, passé sous silence…

Militer, c’est faire des choix politiques et les assumer. In real life…

Nous verrons comment Argouarc’h Philippe, autoproclamé « rédacteur en chef » de l’Agence Bretagne Presse, assume dans la vraie vie la mise en perspective à laquelle nous allons nous livrer, de son investissement fidèle au service du colonialisme français, de l’impérialisme et du capitalisme.

Nous verrons aussi par la suite comment assument ceux et celles qui prétendent porter dans leurs actions culturelles, politiques, associatives ou syndicales un projet émancipateur en Bretagne, le fait d’avoir été bernés pendant des années par un individu qui a tu son passé, ses véritables opinions, son entourage politique immédiat.

Nous leur demandons de se poser la question suivante :

« Est-ce que des républicains Irlandais auraient confiés leurs communication virtuelle à un serviteur de la couronne royale dont la famille serait liée au complexe militaro-industriel Britannique ? »

ou alors celle ci :

« Est-ce que des indépendantistes Catalans auraient mis leur médias entre les mains d’une famille liée à la Garde Civile Espagnole et nostalgique de la Grande Espagne et du Franquisme ? ».

C’est pourtant ce que ceux et celles qui ont publié sur l’ABP et défendu son unique rédacteur en chef ont fait ici en Bretagne.

***

A l’origine de l’ABP et sur la biographie de son fondateur.

D’après Wikipédia, « lAgence Bretagne Presse (ABP) a été créée en octobre 2003 par Philippe Argouarch et Ronan Le Flécher. L’idée originale et la réalisation technique reviennent à Philippe Argouarch. ABP est devenu un projet collectif à la fois un agrégateur de communiqués émanant de la société civile et un média de presse dans lequel écrivent plusieurs chroniqueurs aux points de vue variés et qui analysent la politique un peu comme un hebdomadaire. À l’occasion, des reportages sont publiés, principalement sur des manifestations publiques concernant la Bretagne » .

Ce point ne nous paraît pas contestable. Mais cet article ne dit pas que Argouarc’h était un parfait inconnu en Bretagne, dans les milieux autonomistes ou indépendantistes, avant le début des années 2000. Et pour cause, il vivait et travaillait aux États-Unis (il a gardé la nationalité étasunienne) au service notamment de la Wells Fargo Bank, troisième banque de cet état.

Certains prétendent que Argouarc’h a fui aux États-Unis pour échapper au service militaire. Il faut dire que son père était militaire de carrière et gradé dans l’armée française et a servi en Indochine et en Algérie…

C’est à cet environnement familial qu’il faut s’intéresser.

Son père sera arrêté car proche des officiers putschistes pro-Algérie française. Pour comprendre combien le Philippe Argouarc’h adulte a du mal avec la vérité historique sur la présence française en Algérie et trouve des excuses à l’inexcusable, laissons lui la parole :

J’ai vécu cette guerre de 1959 à l’été 1961, de 10 à 12 ans. Mon père commandait un camp qui faisait partie d’un vaste programme de pacification qui comportait entre autres des “opérations psychologiques”. Il s’agissait de transformer les Algériens ramassés dans des zones rurales, et d’en faire de bons citoyens français. Les stages duraient je crois six mois, nourris logés, et je ne me souviens plus s’ils étaient forcés ou pas mais c’était de toute évidence dur de s’en échapper car le camp était au beau milieu du camp de plusieurs régiments de la Légion étrangère à Zéralda.

Vous avez bien lu « Je ne me souviens plus si ils étaient forcés ou pas »… Donc l’internement n’était pas forcé et les sinistres opérations psychologiques deviennent des « stages de 6 mois nourris, logés »… Que l’enfant n’ait pas perçu la cruauté de l’œuvre coloniale est plausible, mais c’est Philippe Argouarc’h adulte qui a écrit ces lignes. Voila comment ce directeur d’« agence de presse » présente les faits (source).

Un des frères de Philippe s’appelle Jean-Paul Argouarc’h et c’est lui le frère ainé dont parle Philippe dans sa chronique. Ce n’est pas lui faire injure de dire qu’il est resté jusqu’à nos jours pro-Algérie Française. C’est à lui de parler :

Je revois ma famille sur les hauteurs de Birmandreis, je suis l’aîné d’une famille de neuf enfants. Et puis nos espérances, les barricades, le putsch. Tous les soirs c’était la prière en famille pour que l’Algérie reste française, c’était la prière de l’Algérie chrétienne et aussi celle de nombreux musulmans. Nous étions dans l’espérance, on attendait un miracle ! (source)

C’est ce que l’on appelle une famille « catho tradi » d’extrême-droite colonialiste.

Manifestation anti “Mariage pour tous” de Jean-Paul Argouarc’h, frère de Philippe… (Paris, 1er avril 2013, source)

Ce frère qui est ecclésiastique revendique haut et fort cette identité politique et nous vous invitons à lire ses désopilantes aventures par ici. Car pour nous il ne s’agit pas de prouver que Philippe est un « fasciste » (nous ne le pensons pas) par l’engagement de ses frères ou sœur, nous souhaitons simplement souligner combien sa lecture de l’histoire coloniale est indulgente avec la France et l’on comprend mieux, au regard du parcours de ses frères et de sa sœur (Adélaïde — active dans la librairie virtuelle d’extrême-droite de Chiré — et ses autres frères hauts-gradés ou gestionnaires de contrats et de marchés publics auprès du Ministère de la Défense), pourquoi Philippe n’attaquera jamais l’extrême-droite avec la même vigueur qu’il cassera (verbalement) du gauchiste.

Les deux “œuvres” du Révérend Père Jean-Paul Argouarc’h…

Redonnons la parole à Philippe Argouarc’h sur ses années de petit colon en Algérie :

La mixité des communautés n’existait qu’à l’école et j’y ai vécu des bagarres qui vous restent toute votre vie et en particulier un coup de têtes (au pluriel car le coup fut mutuel) qui m’a quasi assommé. La violence était partout et oui, j’ai joui quand, quelques jours plus tard, l’instituteur a jeté cet Algérien au sol devant toute la classe pour avoir apporté à l’école un jeu de cartes porno.

Donc Philippe Argouarc’h avoue avoir « joui » devant une scène de violence sur mineur. C’est troublant. Et contrairement à lui, nous n’avons pas eu recours à des méthodes calomniantes ou à des ragots invérifiables pour souligner son rapport à la violence.

Philippe Argouarc’h au temps (béni ?) de l’Algérie “française”… (source)

Et, décidément, de ses années Algériennes, Argouarc’h n’arrive pas à s’en défaire et il en tire les conclusions suivantes, très clairement hostiles à la présence d’immigrants nord-africains dans l’Hexagone :

Ce que je pense aujourd’hui ? La France n’aurait jamais du débarquer en Afrique. Les Africains n’auraient dû venir travailler chez nous que sous des contrats à durées déterminées. Le prix des voitures et le prix des repas au restaurant auraient été un peu plus chers et on aurait perdu encore plus de marchés industriels mais on n’aurait pas d’attentats terroristes aujourd’hui qui, de toutes façons, vont encore coûter plus cher à l’économie. Personne n’investit dans un pays où les gens peuvent se faire égorger chez eux ou se faire descendre comme des lapins à la terrasse des cafés ou à un concert.

Un extrait de texte éclairant encore une fois car il s’y positionne comme bon français (cf : « chez nous ») et surtout on notera le subtil raccourcit digne d’un militant du FN : attentats islamistes = musulmans = immigration.

Car Philippe Argouarc’h, qui combat l’influence des rouges dans le mouvement culturel et politique breton, comme son papa jadis en Algérie (mais lui, uniquement sur internet…), ne se positionne jamais en faveur de l’indépendance de la Bretagne, son projet régionaliste se trouve résumé ainsi sous sa propre plume :

Le Breton lambda, qui, les sondages le montrent, aimerait bien un peu d’autonomie, un peu plus de langue bretonne et la réunification de la Bretagne historique tout en gardant une économie libérale génératrice d’emplois loin de toute aventure.

C’est du régionalisme clairement pro-libéral et anti-indépendantiste.

En 2009 déjà, la Gauche Indépendantiste soulignait la double langage et la proximité de Philippe Argouarc’h avec l’extrême-droite, ce qui amenait logiquement un certains nombres de contributeurs à prendre leur distance avec lui et son site. Il ne nous l’a jamais pardonné. C’est une motivation importante à sa hargne contre nous.

Nous remarquons aussi que sa dernière attaque visant nommément un de nos militants intervient comme par hasard après que le groupuscule islamophobe Adsav ait également appelé à mettre à l’index ce militant. Convergence d’initiatives délatrices pour le moins éloquentes. Les deux rageant de n’avoir pu défiler dans Nantes le 30 septembre dernier.

Argouarc’h utilise la même rhétorique anti-casseurs que l’extrême-droite (jamais contre la FNSEA…) en écrivant :

Si la Bretagne veut avancer, il faudra que le mouvement soit unitaire, pacifiste et démocratique, à l’image des mouvements nationaux catalan, écossais et aujourd’hui corse. Il devra écarter vigoureusement tous les boulets, tous les saboteurs, les provocateurs, les casseurs de distributeurs de billets et de vitrines qui surgissent de nulle part lors de manifestations à Rennes ou à Nantes et écarter tous ceux qui voient des fascistes partout. Il nous faut être intolérant avec les intolérants et les extrémistes car il n’y a que comme cela que nous ferons l’unité et il n’y a que comme cela que nous pourrons avancer.

Cet appel pathétique dirigé contre Gael Roblin, à qui se résume d’après Argouarc’h la Gauche Indépendantiste Bretonne, en dit long sur ses raccourcis intellectuels. Ceux qui « voient des fascistes partout » selon lui seraient à écarter… Peut-être pour tenter de les empêcher de faire émerger une certaine réalité, celle de sa collusion avec la droite la plus extrême qui a toujours toutes les excuses à ses yeux. Mais surtout parce que Philippe Argouarc’h — qui n’a jamais milité dans un cadre collectif — se fait ainsi théoricien et porte-parole sans mandat aucun de toute une mouvance qui a publié sur son site en y trouvant une alternative à l’hostilité des médias traditionnels souvent hostiles au fait politique et culturel breton.

Philippe Argouarc’h s’est servi de ce relatif monopole d’être le lieu de publication de toute une mouvance pour y banaliser des idées et des points de vues réactionnaires, y libérer la parole de la droite décomplexée. II l’écrit d’ailleurs pour justifier son choix de ne publier que certains commentaires :

Vous ne pensez quand même pas qu’il existe une presse qui ne soit pas d’opinion ? Tous les médias sont des médias d’opinion y compris Le Monde et même l’AFP et bien sûr la PQR. Tout d’abord dans la sélection des actualités et ensuite dans leur interprétation et le choix des interviewvés (sic) pour AFP par exemple. Toute communication humaine est subjective sauf les papiers scientifiques. Oui ABP est un média d’opinion, on a nullement la fausse prétention d’être généraliste.

Sa proximité avec les idées de haine de ceux qui, comme lui, regrettent la présence massive d’Africains et Arabes en Europe nous amène à souligner combien l’émergence d’Adsav (qui n’a jamais pu se développer comme parti) et l’émergence de l’ABP sont concomitantes entre 2000 et 2004, au moment où la Gauche Indépendantiste subissait une répression féroce et jetait ses forces dans la défense des détenus politiques bretons. Comme cette formation raciste il plaide pour l’union autour du drapeau breton. Rien n’est dû au hasard.

Ce n’est pas par hasard si vous ne trouverez jamais sur l’ABP d’articles relatifs aux mouvements de défense du « Mariage pour tous » en Bretagne ou à la mort de Clément Méric, jeune breton libertaire et antifasciste tué par des militants d’extrême-droite.

Ce n’est pas par hasard que vous n’y lirez pas la moindre évocation des exactions ultra-violentes du « GUD Bretagne » et de son entourage direct à Nantes, qui ont ensanglanté les rues de cette ville ces derniers mois. Exactions commises par un groupe de gens bien identifié et que Philippe Argouarc’h ne voit aucun inconvénient à accueillir dans les manifestations du mouvement pro-réunification.

Ce n’est pas par hasard non plus que Philippe Argouarc’h a assisté à un congrès d’Adsav, le groupuscule nostalgique des années 40, et qu’il a interviewé son porte-parole en 2009, et écrit sans jamais le renier qu’Olier Mordrel (théoricien national-socialiste breton) était un auteur digne d’intérêt.

Ce n’est pas par hasard que tout ce que la Bretagne compte de pseudo-journalistes d’ultra-droite a d’abord commencé à publier sur son site ABP  :

  • Boris Le Lay dans sa période pro-Sioniste pour l’association « Breizh-Israël » sous les pseudonymes de Hervé Bohan et Kevin Ar Meur (source) ;

  • Louis-Benoit Greffe écrivaillon intégriste « pro-life » pour le faux-nez du FN « Breizh Info » sous son propre nom mais aussi celui de Louis Bouveron pour 150 articles sur ABP (source 1 et source 2) ;

  • Marie Duvell signant à l’époque en tant que « chargée de communication » d’Adsav (aujourd’hui plus connue sous le pseudonyme de Melize Danet/Meliz Erre, de son vrai nom Laurence D.).

Ce n’est pas par hasard non plus qu’un militant d’extrême-droite surpris à Nantes l’an dernier à ficher des militants anticapitalistes a pu être présenté complaisamment par Argouarc’h comme « journaliste » en taisant son engagement anti-migrants.

***

Il faut relativiser les forces du média d’Argouarc’h qui semble isolé et démasqué. De son propre aveu ils ne seraient que deux à alimenter le site, et l’attaque nominale contre Gael Roblin ne servirait pour beaucoup qu’à buzzer comme semble s’en réjouir Argouarc’h :

Pratiquement on est que deux à alimenter ABP avec autre chose que l’agenda ou des communiqués. Vous trouvez ça normal ?

Sa violente charge, dont la Gauche Indépendantiste et les militants ostracisés se remettront tant ils en ont vu d’autres, pourrait même se retourner contre lui… les masques sont tombés. Ses outrances verbales dues a son anti-communisme halluciné le font qualifier la placide Union Démocratique Bretonne de groupe d’extrême-gauche, ce qui en fait sourire plus d’un. Sa présence sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, est nulle.

Le temps est aux idées réactionnaires, à l’affirmation décomplexée d’une pensée ultra-libérale et raciste… Beaucoup de médias y concourent, Argouarc’h à son niveau y est un peu parvenu dans une mouvance sociale et culturelle pourtant plutôt hostile à ces postures, l’attribution du collier de l’Hermine, vieille breloque qu’affectionnent les régionalistes, a fini de lui conférer une certaine légitimité militante “bretonne” qui lui fait en réalité cruellement défaut, en tout cas pour ceux qui veulent bien fermer les yeux sur son entregent troublant avec l’appareil politico-militaire français, le complexe militaro-industriel et les caniveaux de l’extrême-droite pétainiste et pro-OAS.

Que les militantes et militants œuvrant à l’émancipation sociale et nationale en Bretagne en tirent les conclusions qui tombent sous le sens en renforçant les médias offensifs, indépendantistes, féministes et anticapitalistes. Un terrain qui, comme on le constate, a trop longtemps été négligé.

Bretagne info.

Mise à jour du 29/10/2017 :

Nous publions comme la loi nous y contraint le droit de réponse de Argouarc’h Philippe.

Nous constatons à sa lecture qu’il ne conteste en rien les proximités dont nous parlons. Nous ne manquerons pas de réagir plus tard sur ce droit de réponse.

Texte du droit de réponse ci-dessous :
————————————–


La biographie publiée par Bretagne-info et non signée est un tissu de mensonges  s’en prenant en particulier à ma famille qui n’a rien àvoir avec mes opinions et mon militantisme en faveur de l’indépendance de la Bretagne.

Je suis indépendantiste depuis l’âge de 12 ans. Mon père m’avait alors donné à lire une histoire de Bretagne que j’avais trouvée passionnante. Je savais déjà à 12 ans que j’étais différent des autres Français de ma classe mais en lisant cette histoire et écoutant les explications de mon père, j’ai commencé à m’intéresser au pays de mes
origines même si une partie de ma famille est vendéenne. Dans les différentes écoles que j’ai fréquentées, j’ai commencé à dévorer tout ce que je trouvais sur la Bretagne et les Bretons, bien sûr les classiques de la littérature française de Marie de France à Chateaubriand et à Renan mais aussi tous les poètes bretons de Brizeux à Corbières. Quand j’avais épuisé la bibliothèque du lycée j’allais à celle de la ville.

Fils de militaire, nous n’habitions pas en Bretagne mais dans des villes de garnisons. La Bretagne devint alors pour moi un pays mythique, une sorte d’eldorado jardin d’Eden objet de fantasmes. Mon premier contact réel avec ce pays imaginé fut un stage de voile aux Glénans que je me suis payé à 18 ans après mon premier boulot comme
aide-cuisinier dans un restaurant.  Après une brève période gauchiste juste après mai 68, en particulier à la Gauche prolétarienne de Nancy où j’étais étudiant, période où j’ai vendu la Cause du Peuple à la porte des restau U, je suis arrivé à Rennes où j’ai commencé à militer dans le mouvement breton mouvance extrême gauche. J’ai commencé à m’intéresser au journalisme et j’ai participé au lancement du journal Gwirionez qui n’a du avoir que deux ou trois numéros tout au plus.
Adepte du terrain, je suis parti à Jersey ramasser les pommes de terre dans le but  de faire un reportage sur les centaines de travailleurs saisonniers bretons qui partaient tous les étés y faire les récoltes.

En tant que Breton j’ai refusé le service militaire mais le certificat fait par le brave docteur GC recommandant qu’on me dispense et basé sur ma personnalité n’y fit pas. Appelé sous les drapeaux en septembre 1972, j’ai déserté trois mois plus tard (1) le 13e régiment d’infanterie de Marine. Dans mon armoire de soldat, j’y avais laissé
une grammaire de Roparz Hémon et un cours de Breton. J’avais en effet commencé les cours par correspondance de Marc’harid Gourlaouenn.

C’est alors qu’a commencé un long exil qui dura de novembre 1972 à août 2001 soit au total quasiment 29 ans, en passant par la Belgique, le Cornwall, l’Irlande, le Canada et finalement les États-unis où je suis resté 24 ans. Mon arrivée aux Etats-Unis sans-papiers en traversant la frontière avec le Canada clandestinement, ainsi que mon
aventure américaine, pourra faire l’objet d’une chronique régulière sur ABP si les lecteurs y trouvent un intérêt. Pour le moment il est important de dire que c’est lors de mon séjour dans la Silicon Valley que je suis vite passé d’un gauchisme puéril et romantique franco-breton au libéralisme entrepreneurial californien qui construisait le monde du futur devant mes yeux et générait des millions d’emplois à travers le monde. Oui Steve Jobs, Sergueï Brin, Larry Page ou même Zuckerberg ont fait plus pour l’humanité que tous les politiques français et américains réunis. Je reviendrai sur la philosophie californienne un autre jour ou dans un autre contexte.

J’ai eu aussi la chance d’être au bon endroit au bon moment car j’ai travaillé sur le premier site web aux Etats-Unis et en fait le deuxième ou troisième au monde, celui du SLAC, du Stanford Linear Accelerator Center, ou j’ai travaillé pendant plus de 7 ans.  Si j’avais été plus commercial ou plus intéressé pour devenir riche,j’aurais pu persister dans les start-ups californiennes dont plusieurs sont devenues des google mais non, je ne suis rentré en France par passion pour la Bretagne et ajouter ma pierre à cette nouvelle Bretagne que nous construisons sur la route d’une indépendance dans une Europe des peuples.

Mon militantisme breton n’a pu reprendre qu’à mon retour en France. J’ai alors rejoint le tout nouveau Parti Breton, un parti indépendantiste de centre droit, devenant un moment secrétaire de la section Ile-de-France et membre du Conseil National.

A mon travail, comme directeur technique du site web de l’International Herald Tribune, et en lisant la PQR, le Ouest France que l’on trouve dans les kiosques parisiens, je suis consterné par le vide des pages régionales consacrées, le plus souvent consacrées aux accidents de la route. J’ai alors réalisé qu’il fallait lancer au plus vite un web-média breton. L’internet, cette invention du “grand satan ou du grand capitalist pig américain”, selon les obédiences islamistes ou gauchistes, offrait des possibilités inattendues.

En octobre 2003, j’ai lancé avec l’aide de Ronan Le Flécher, le webmedia Agence Bretagne presse ou ABP, devenu 14 ans plus tard abp.bzh. Un site consacré uniquement à la Bretagne. A l’époque les blogs et wordpress n’existaient pas. Cela a représenté un sacré boulot, et plusieurs nuits blanches, de mettre tout ça en place.  J’y ai écrit bénévolement 2191 articles presque tous en défense des iintérêts bretons :

https://abp.bzh/monmur-abp.php?name=Philippe%20Argouarch

Pour cause d’incompatibilité avec mes activités dans la presse, j’ai quitté le Parti Breton quelques années plus tard. Je me positionne aujourd’hui comme un indépendantiste breton du centre droit, en fait très proche politiquement d’un Carles Puigdemont en Catalogne.

Philippe Argouarch

(1) Condamné à 15 mois de prison avec sursis pour désertion en 1981 mais dispensé du service militaire pour “soutien de famille”.

Le festival du livre de Karaez a souvent une coloration politique assumée par ses organisateurs. Cette année c’est la Corse l’invitée d’honneur et leader indépendantiste Jean-Guy Talamoni sera présent. C’est déjà une bonne raison d’aller y faire un tour.

Actualité oblige nous reproduisons ici un communiqué du regroupement culturel Emglev Bro Karaez que nous vous invitons à diffuser.

Le festival du livre en Bretagne rassemble de nombreux bretons et visiteurs sensibles à la cause des peuples minoritaires. Nous profiterons de cet évènement pour proposer un rassemblement de soutien au peuple catalan le Dimanche 29 octobre devant l’Espace Glenmor de Carhaix à 17h30.
Nous invitons à un rassemblement symbolique avec drapeaux catalans et bretons ou d’autres pays, de préférence aux bannières de partis politiques.

Les organisateurs nous indiquent qu’un acte symbolique de solidarité avec le peuple catalan et ses prisonniers politiques est en préparation. Venez nombreux !

 

Le 30 septembre dernier alors que Bretagne Réunie, ou tout au moins une partie de sa direction, se refusait au dernier moment à défiler dans Nantes pour l’unité de la Bretagne, le collectif 44=Breizh et la Gauche Indépendantiste avaient eux décidés d’occuper les rues de la capitale historique de la Bretagne.

Prés de 400 personnes ont bravé les appels à la démobilisation. Le cortège s’est déroulé sans aucun incident et dans une atmosphère déterminée mais familiale. Beaucoup de drapeaux de nations sans état coloraient le cortège, tout comme les drapeaux féministes et antifascistes. Les banderoles de 44=Breizh et de la Gauche Indépendantiste rappelaient clairement que la ligne politique à mettre en avant dans le combat pour la réunification est celle du droit à décider en tant que peuple, celui du droit à l’autodétermination.

On pouvait rencontrer dans le cortège des vieux routiers du mouvement pour le retour du pays Nantais en Bretagne comme Yann Chouq, ou Patrick Mareschal, Jean-Do Robin, Per Vari Kerloc’h mais aussi beaucoup de militants de Bretagne Réunie de Pornic ou Saint-Nazaire par exemple, déboussolés par la désertion de leur dirigeants.

Beaucoup ont noté la moyenne d’age très peu élevée du reste des participants, et la banderole de la Gauche Indépendantiste était exclusivement portée par des femmes. Les militants des autres composantes du cortège anticapitaliste ont eux aussi contribué au succès relatif de ce cortège jeune, dynamique, clairement anti raciste, pour réclamer le retour de Nantes en Bretagne. Bref, l’ambiance inverse de celle qu’on a pu voir dans les manifestations passéistes et infiltrées par l’extrême droite ces dernières années. 

Les fascistes eux n’ont pas montré le bout de leur nez, et les responsables au sein de Bretagne Réunie qui semblent avoir prit en catimini les décisions d’annulation contre l’avis de leur base en évoquant des risques de troubles et de violences vont devoir s’expliquer sur les responsabilités réelles de leur fiasco, tant politiques que conjoncturelles, tout comme de leur étrange complaisance revenant à mettre sur le même plan l’extrême-droite et les antifascistes.

La Gauche Indépendantiste a lu la déclaration de solidarité internationale avec le peuple catalan à la veille du 1er octobre, en breton et en français, puis une militante a lu le message suivant :

Nous sommes bretons et de Brest à Clisson, de Fougères aux Glénans et nous pensons qu’il est légitime que nous puissions décider collectivement de notre destin en tant que peuple. Le premier de ces choix que seul le peuple à le droit de faire est celui de déterminer le périmètre institutionnel de notre pays, la Bretagne. Nous devons œuvrer ensemble pour réunir les conditions permettant au peuple breton de librement se déterminer pour un autre modèle, institutionnel, démocratique, social et environnemental sur l’ensemble de la Bretagne historique.

Pour ce faire nous avons besoin d’un nouveau cadre d’action collectif, trans-courant, apartisan, ouvert, accueillant sans discrimination d’origine, de confession, ou d’orientation sexuel tous ceux et celles attachés à cet objectif. Ce nouvel espace de conquête de droit démocratiques ne peut se construire en ayant la moindre complaisance ou ambiguïté avec les ennemis de la démocratie et ceux qui instrumentalisent les identités pour tenir un discours de haine xénophobe. Nous avons besoin d’un espace participatif, imaginatif traduisant notre vision inclusive de l’identité bretonne et notre désir commun de construire ici en Bretagne une démocratie de proximité aux bénéfices du plus grand nombre.

C’est ce que nous proposons de faire par un cycle de réunions ouvert à tous ceux qui partagent cet objectif et qui commencera le 9 décembre à Saint-Herblain.

C’est ce message qui doit être diffusé et cette date qui doit être dans tous les agendas. Pour qu’en plus de reprendre nos rues aux fascistes nous construisions ensemble des outils d’émancipation.

La Gauche Indépendantiste.

 

 

Suite à la désertion d’une partie de la direction de Bretagne Réunie, qui a décidé contre l’avis de sa base d’annuler le rassemblement pro réunification du 30/09, nous tenons à apporter les précisions suivantes :

Les adhérents de Bretagne Réunie qui travaillaient au succès de la journée de mobilisation et qui se sentent floués doivent savoir que :

  • Par deux fois nous avons demandé une rencontre bilatérale entre Bretagne Réunie et la Gauche Indépendantiste pour faire part de nos réelles intentions et donner des garanties : nous nous sommes heurtés à un refus méprisant des coprésidents qui répondaient aux mails.
  • Nous avons proposé de faire intervenir à la tribune du rassemblement du 30/09 un représentant élu du parlement catalan à la veille du référendum. Là encore nous avons essuyé un refus. Nous pensons que tous ces faits comme l’annulation de la manif ont eu lieu dans le dos des adhérents de Bretagne Réunie.

La réalité est que cette même direction, ou fraction de la direction, a cédé devant quelques fascistes comme elle s’est vautré dans le déshonneur capitulard en cédant au chantage de la préfecture qui leur a imposé l’annulation faute de service d’ordre.

Nous avons besoin d’un vaste mouvement populaire multiforme apartisan qui mette la société bretonne en mouvement pour librement se déterminer pour un autre modèle institutionnel , social et environnemental au bénéfice du plus grand nombre et subvertir les institutions françaises et s’affranchir de ses politiciens tout comme de son calendrier électoral.  Nous souhaitons y contribuer en toute franchise et sans jamais rien cacher de notre identité politique indépendantiste et anti-capitaliste et féministe.

Rendez-vous à Nantes samedi !

En Bretagne comme en Catalogne,
c’est nous qui déciderons !

Démocratie, Autodétermination !

Ken disadorn e straedoù kerbenn hor bro !

Bevet Breizh dieub ha sokialour !

La Gauche Indépendantiste.

NB : le média droitier et confusionniste ABP (Agence Bretagne Presse), par la plume de son omnipotent animateur P. A., a souligné que cette manifestation de samedi serait “illégale”. C’est un appel à la répression, une invitation faite à la police et justice française à nous réprimer. Nous ne souhaitons pas sa présence samedi, pas plus que celle de la surnommée Mélize (L. D.), animatrice du site 7 seizh qui semble avoir de très lourdes responsabilités dans la rédaction du communiqué d’annulation de la manif de Bretagne Réunie contre l’avis du CA, et des adhérents.