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L’été et son lot de festivals en Bretagne ne favorisent pas les mobilisations à caractère militant. La Gauche Indépendantiste a toujours mis un point d’honneur pendant cette période estivale à rappeler que la Bretagne n’est pas une région typique avec son lot d’événements musicaux, culturels et plus ou moins folkloriques en initiant des manifestations de rues, en tenant des stands d’info, en récoltant des fonds, ou en soutenant ce genre d’initiatives si elles émanaient d’autres secteurs.

Cette année nous avons mobilisé en quelques jours plusieurs dizaines de personnes pour défendre le caractère national de la Galice, invitée centrale de l’événement. Nous avons défilé en ville, avec banderole, drapeau nationaux bretons et galiciens au vent, sans rien cacher de notre identité indépendantiste, féministe, antifasciste et en assumant la solidarité avec notamment les prisonniers politiques galiciens. Aux cris de « Galiciens, bretons, nous sommes des nations ! Démocratie, Autodétermination ! » ou de « Ici c’est pas la France ! Vive l’indépendance ! » nous avons refusé concrètement le phénomène de dépolitisation qui touche les manifestations à caractère culturellement breton, et renforcé notre pratique internationaliste. Environ 80 personnes se sont jointe à nous. Voici le texte de la prise de parole que nous avons lue en langue bretonne et en français à la clôture du défilé. La Gauche Indépendantiste, l’Union des Etudiant.e.s Breton·ne·s avait initié cette initiative soutenue en Galice par le BNG et Causa Galiza.

Cette année, le Festival Interceltique de Lorient met la nation Galicienne à l’honneur. Ce grand rassemblement musical permet de mettre en avant les singularités des peuples celtes et permet de souligner une fois par an le caractère national des différents peuples participants.

Merci aux organisateurs du FIL pour cette opportunité qui s’inscrit dans la durée. Merci et bravo aux bénévoles, musiciens et danseurs.

La Xunta de Galice — c’est à dire le gouvernement local Galicien — a tronqué l’intitulé sous lequel le peuple Galicien était invité à Lorient, c’est à dire est tant que nation, en remplaçant ce terme par « territoire ». Cela n’a pas manqué de faire réagir de nombreux acteurs et actrices culturel·le·s et politiques galicien·ne·s.

Nous partageons en tant que Breton·ne·s leurs indignation. Nous sommes fatigué·e·s des discours institutionnels qui, en Galice comme en Bretagne, nous présentent comme de simples « régions » ou « territoires » des États français ou espagnols. Nous ne sommes pas de simples typiques territoires à fort particularisme musical et artistique. La réalité est tout autre : nous sommes des nations sans État ; la Galice et la Bretagne sont nos pays.

Si nos gouvernements locaux respectifs ne veulent pas en parler ainsi, c’est pour plaire à Madrid ou Paris qui cherchent à nous assimiler et ne veulent surtout pas que l’on évoque notre droit à l’autodétermination, c’est à dire à décider nous-mêmes de quelle forme d’auto-gouvernement nous avons besoin.

S’autogouverner, avec la plus grande souveraineté possible, en toute indépendance est le seul choix possible pour organiser la rupture avec des états centraux qui font perdurer l’exil des jeunes bretons et galiciens, le chômage, l’exploitation capitaliste, les inégalités hommes-femmes, les persécutions linguistique, le pillage des ressources naturelles, le mauvais accès à des logements de qualité, la logique du tout tourisme. Autant de maux dont souffrent les peuples galicien et breton.

Si le Parti Populaire au pouvoir en Galice a choisi de dénigrer le caractère national de la Galice c’est par ce qu’il s’inscrit dans le droit fil des persécutions qu’il fait subir au peuple galicien. En témoigne les procès fait aux activistes du BNG pour de simples banderoles accrochées sur des propriétés appartenant à la famille du dictateur Franco en Galice contre la volonté du peuple galicien, en témoigne la tentative d’interdiction de l’organisation Indépendantiste Causa Galiza par la justice espagnol, en témoigne les peines démesurées et les mesures d’éloignement imposés aux prisonniers politiques galiciens.

44 ans aprés l’exécution de Moncho Reboiras militant communiste et indépendantiste membre de UPG (Union du Peuple Galicien) par la police espagnole la droite espagnole continue de persécuter le peuple Galicien.

En tant qu’internationalistes nous ne pouvons nous taire.

Partout en Europe de la Catalogne à l’Ecosse en passant par le Pays de Galles l’idée du droit à décider pour construire des démocraties de proximité basées sur la justice sociale progresse afin de rompre avec de vieux états centralistes et les politiques d’austérité.

Nous saisissons  l’opportunité offerte par l’erreur de communication lamentable de la Xunta pour lui rappeler, ainsi qu’au Conseil Régional de Bretagne qui se garde bien de prendre position sur ces questions, que nous avons le droit imprescriptible à décider de notre avenir national en Galice comme en Bretagne.

Comme toutes les nations sans État, nous avons le droit de décider de quel degré de souveraineté institutionnelle nous avons besoin, y compris l’indépendance.

Nous voulons terminer cette intervention en vous remerciant tous et toutes votre présence, en adressant nos salutations aux prisonniers politiques galiciens mais aussi aux prisonnierEs politiques basques incarcéréEs en Bretagne à Rennes, à Theo El Ghomzi militant communiste occitan incarcéré à Nantes en Bretagne pour un graffiti sur la maison d’un ministre et actuellement en grève de la faim.

Rendez-vous vendredi 16 aout à 18h00 Guingamp pour défendre le droit de la jeunesse à faire ses études dans notre langue nationale.

Rendez-vous à Nantes le 28 septembre pour affirmer massivement le respect de l’unité territoriale de la Bretagne et notre droit à décider des compétences que nous devons maitriser en tant que peuple breton.

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Viva Galiza Ceive !

Stourmerien ha stourmerezed an tu-kleiz dizalc’hour, Unvaniezh Studierien.rezed Breizh a bed ac’hanoc’h da vanifestiñ disadorn en Oriant evit an abegoù a heul : 

Ar bloaz mañ evit Emvod ar Gelted en Oriant eo bet lakaet broad Galiza da gouviad a enor, an darvoud meur se gouestlet d’ar sonerezh a servij da lakaat war wel dibarderioù ar pobloù kelt hag e ro tro ur wezh ar bloaz da bouezañ war identelezh broadel an holl vroadoù a gemer perzh.

Xunta Galiza, da lavarout eo, gouarnamant lec’hel Galiza en deus kemmet an titl ofisiel implijet evit pediñ pobl Galiza d’an Oriant, da lavarout eo evel broad, ur ger erlerc’hiet gant ar ger «tiriad» , kement se en deus lakaet kalz a dud oberiant war dachenn ar sevenadur hag ar politikerezh e Galiza da embann e oant nec’het.

Evel Breizhiz ez omp ken feuket hag int bet. Erru omp skuizh gant ar prezegennoù ensavadurel e Galiza evel e Breizh a laka ac’hanomp a live gant « rannvroioù » pe « tiriadoù » gall pe spagnol.

Disheñvel mik eo ar gwirvoud, broadoù hep stad zo ac’hanomp, ha Galiza ha Breizh zo hor broioù-ni. Ma nac’h hor gouarnamantoù lec’hel da implij an termenoù se ez eo evit ma na vije ket lakaet ar gaoz war hor gwir d’en em dermeniñ, da lâret eo war hor gwir da zibab hon unan peseurt emc’houarnamant hon eus ezhomm.

Youl skinwel Pariz da lakaat diwar wel kement giton stourm evit unvezh tiriadel Breizh evel hini ar gevredigezh « Breizh Unvan » zo un doare splann all da ginnig ac’hanomp evel tiriadoù simpl gant dibarderioù arzel pe war dachenn ar sonerezh pe c’hoazh Evel m’en lavar Frañs 3 evel «Proviñsoù Kelt» ha pas  anat deoc’h evel broadoù hep stad.

Evel an holl vroadoù hep stad hon eus ar gwir da zibab peseurt derez a souvereniezh ensavadurel hon eus ezhomm, hag an dizalc’hiezh zo unan e-touez dibaboù all.

Fellout a ra deomp deomp adembann ez eo stag ar gwir d’en em dermeniñ ouzh hor stourmoù evit ar justis sokial, an endro, ar stourm evit ar frankizoù forañ hag enep ar faskouriezh, al labour, an ingalded etre ar baotred hag ar merc’hed, dibenn gwallziforc’hioù an ozac’hiezh.

Setu ma kinnigomp d’en ober d’ar Vreizhiz/Breizhadezed ha d’ar C’haliziz ha Galizianadezed  ha da zont gant o familh, o binviji sonerezh hag ur barrad imor vat d‘ar sadorn 10 a viz Eost da 3e30 dirak Ti-Kêr an Oriant evit degas da soñj da Xunta Galiza ha da Rannvro Breizh hor bo ar gwir da viken da zibab hon dazont broadel.

Perzh eo an tolpadeg se deus ar c’houlzad evit gervel da vanifestiñ e Naoned d’an 28 a viz Gwengolo evit unaned hor bro hag ar gwir da zibab.

En galego

Este ano o Festival Intercéltico de Lorient ten a Galiza como nación convidada. Este grande encontro musical permite salientar a singularidade dos pobos celtas e suliñar o carácter nacional dos diferentes pobos participantes unha vez ao ano.

Porén, a Xunta de Galiza rebaixou a cualificación pola que o pobo galego estaba convidado a Lorient, quer dicir, como nación, mudando ese termo polo de “territorio”, feito que provocou o malestar de numerosas activistas culturais e políticas galegas. Como pobo bretón, compartimos a súa indignación. Estamos fartas de discursos institucionais que, tanto na Galiza coma na Bretaña, nos presentan como simples “rexións” ou “territorios” pertencentes ao estado francés ou español.

A realidade é ben diferente, somos nacións sen estado, a Galiza e a Bretaña son os nosos países. Se os nosos respectivos gobernos non queren nomealas así é por compracer a Madrid ou a París que pretenden asimilarnos e, ante todo, non queren que se evoque o noso dereito á autodeterminación, é dicir, a decidir por nós mesmas que forma de autogoberno precisamos.

A vontade do goberno de París de facer desaparecer do desfile das nacións celtas calquera bandeirola reivindicativa ou a prol da unidade territorial da Bretaña, como foi o caso da asociación Bretagne Réunie (Bretaña Reunificada), é outra mostra desta tendencia a presentarnos como meros territorios típicos cunha forte personalidade musical e artística, ou como di a cadea France 3, “provincias celtas”, e non como nacións sen estado.

Como todas as nacións sen estado, temos o dereito a decidir que grao de soberanía institucional precisamos e, entre elas, a independencia. Desexamos reafirmar que ese dereito á autodeterminación é indisociábel do noso combate pola xustiza social e ambiental, a oficialización real das nosas linguas, a loita polas liberdades públicas e contra o fascismo, o emprego, a igualdade, a fin das discriminacións do sistema patriarcal.

Por iso convidamos as bretoas e galegas este sábado 10 de agosto ás 15h a reunirnos diante do concello de Lorient con música, en familia e ambiente festivo, e lembrarlles á Xunta de Galiza e ao Consello Rexional da Bretaña que temos o dereito imprescritíbel a decidir cobre o noso futuro nacional.

Inscribimos esta iniciativa reivindicativa no contexto das dinámicas das manifestacións “Polo dereito a decidir e a unidade da Bretaña” que terá lugar o 28 de setembro en Nantes.

Beaucoup des lecteurs et lectrices de Bretagne Info savent que la justice espagnole a la main lourde contre les indépendantistes Catalans. En témoigne le maintien en détention d’élus ou de militants pour avoir organisé un référendum sur l’indépendance ou encore contre les jeunes basques qui comme 8 d’entre eux dorment en prison après des condamnations brutales pour une bagarre sans gravité de fin de soirée avec des gardes civils Espagnols. Comme le rappelle “Mediabask” :  “Oihan Arnanaz et Iñaki Abad sont les deux condamnés à treize ans d’incarcération. Douze ans pour Jokin Unamuno et Adur Ramirez et neuf ans pour Jon Ander Cob, Julen Goikoetxea et Aratz Urrizola. Ainara Urkijo, elle, a écopé de deux ans d’emprisonnement”…

Le régime post-franquiste — mis à mal par le puissant mouvement indépendantiste catalan — poursuit, traduit en justice et incarcère des centaines de militants, de syndicalistes, de jeunes, de squatteurs, de féministes, de rappeurs comme Valtonyc ou Pablo Hasel qui osent critiquer la monarchie…

En Galice aussi, nation opprimée par l’état espagnol, la justice va poursuivre à la demande de la famille du dictateur Franco des militants nationalistes galiciens. 19 militants hommes et femmes issues de l’indépendantisme viennent d’apprendre à travers une notification judiciaire du tribunal de Betanzos que la Fondation nationale Francisco Franco, Carmen Franco Polo et José Cristóbal Martínez-Bordiu Franco, (fille et petit-fils du dictateur respectivement) a porté plainte contre 19 personnes pour une occupation pacifique d’une propriété que cette famille a spolié.

Nous reproduisons ici le récit de ces nouvelles persécutions contre l’indépendantisme galicien. Plus d’infos ici.

Bretagne Info.

Les militants indépendantistes galiciens poursuivis

Le 30 août 2017 un groupe de démocrates galiciens, militants nationalistes, syndicalistes, activistes sociaux, culturels, œuvrant pour restaurer la mémoire historique etc. avons mené une action pacifique et symbolique, consistant à dérouler deux banderoles dans le manoir Pazo de Meirás, ayant pour but de réclamer l’intervention des pouvoirs publics pour récupérer un patrimoine qui, selon nous, devrait appartenir au peuple galicien, à tous les galiciens et galiciennes. Nous pensons que cette initiative devait être prise afin de demander aux institutions publiques, qui ont réellement la capacité de le faire, d’abandonner la passivité et agissent dans  le but de récupérer le manoir et tout le patrimoine spolié par le dictateur Francisco Franco.

Il s’agissait, comme nous l’avons dit, d’une action pacifique, réalisée un jour de visite où les titulaires du manoir avaient l’obligation de l’ouvrir au public puisqu’il a été déclaré Bien d’Intérêt Culturel. L’action ayant duré environ 2 heures, toutes les personnes qui y ont participé ont quitté le bâtiment et l’enceinte du manoir en présence d’agents de la Garda Civil de façon pacifique, sans aucun incident ni dommage au patrimoine.

Nous croyons que le motif de notre action est partagé par la plupart de la société galicienne qui trouve injuste que tout ce patrimoine (comme la Maison de Cornide à La Corogne et les statues d’Abraham et Isaac du Portique de la Gloire de la Cathédrale de Saint-Jacques) soient aux mains d’une famille, celle du dictateur Francisco Franco, qui se l’est approprié de façon illégitime, faisant usage d’un abus de pouvoir (obtenu lui aussi de manière illicite par un coup d’État) et de la terreur contre la population pendant les années où il était au pouvoir. De nombreuses personnes et collectifs nous ont adressé leur soutien et nous ont félicité pour une action perçue comme une action opportune et nécessaire qui a suscité la sympathie.

D’ailleurs cette occupation symbolique de Meirás, qui a eu une répercussion internationale a relancé le débat social et politique sur la récupération du manoir et a obligé les institutions publiques à se manifester et à agir ou à commencer à le faire de façon plus évidente selon le cas. Il faut remarquer que même le Partido Popular, qui n’avait jamais montré aucun intérêt pour le patrimoine spolié par les Franco, a dû assumer au Parlement de Galice – du moins de façon formelle– le but de récupérer Meirás pour le peuple galicien.

C’est pourquoi toutes les personnes qui avons participé à cette action nous ressentons la fierté légitime d’avoir assumé une initiative visant à renforcer la demande sociale de récupérer les biens spoliés par Franco pour les rendre au patrimoine public de tous et toutes.

Or nous venons d’apprendre à travers une notification judiciaire du tribunal de Betanzos que la Fondation nationale Francisco Franco, Carmen Franco Polo e José Cristóbal Martínez-Bordiu Franco, (fille et petit-fils du dictateur respectivement) ont porté plainte contre 19 personnes. Nous sommes accusés d’EFFRACTION, avec comme aggravants la violence ou l’intimidation, qui peuvent être passible d’une peine emprisonnement de 1 à 4 ans selon le Code pénal espagnol; INFRACTION INFAMANTE avec publicité passible de 6 mois à 2 ans d’emprisonnement ou de 12 à 24 mois d’amende; DOMMAGES, aggravés, passibles de 1 à 3 ans d’emprisonnement et de 12 à 24 mois d’amende; de CRIME HAINEUX, passible de 1 à 4 ans d’emprisonnement et de 6 à 12 mois d’amende.
Remarquez que les délits dont nous accusent la fille et le petit-fils du dictateur et une Fondation qui fait l’apologie du fascisme, cumulent 3 ans et 6 mois minimum d’emprisonnement et pourraient s’élever à 13 ans d’emprisonnement pour chaque personne accusée, sans compter les amendes d’un montant indéterminé. Nous parlons donc d’un total de 247 ans d’emprisonnement et un demi-million d’euros d’amende environ pour l’ensemble.

Évidemment nous espérons que nous n’en arriverons pas là. Nous considérons ce type d’agissement terrible du point de vue politique et juridique. Du point de vue politique, tout démocrate résidant en dehors des frontières de l’État espagnol, trouvera consternant et choquant que les biens spoliés par le dictateur soient toujours entre les mains de sa famille et n’aient pas été rendus au patrimoine public à la fin de dictature. Il s’agit d’une question qui va au-delà de la valeur réelle, voire patrimoniale de ces biens acquérant symboliquement une dimension politique exceptionnelle.

Nous pensons que ces propriétés aux mains de la famille Franco symbolisent parfaitement la continuité des structures de pouvoir réel de la dictature (dans le domaine économique, judiciaire, médiatique voir même politique) héritées du régime de 1978 qui ont produit une démocratie de très basse qualité. Ainsi, 40 ans plus tard, dans l’État espagnol, la liberté d’expression est poursuivie et des personnes sont emprisonnées pour leurs opinions et idées politiques.
Mais il est tout particulièrement consternant pour les victimes du franquisme à qui l’État n’a pas encore restitué la dignité individuelle et collective. Rappelons qu’il s’agit là d’un crime, d’un coup d’état qui a provoqué des milliers de morts en Galice, une guerre de trois ans et une terrible dictature qui, pendant 40 ans, a anéanti la liberté et les droits dans l’État espagnol. Récupérer le Manoir de Meirás, la Maison de Cornide et les statues du Portique de la Gloire de la Cathédrale de Saint-Jacques est un impératif démocratique inéluctable et une manière de rendre justice aux victimes directes du pillage ainsi qu’à l’ensemble des victimes du franquisme. Il s’agit donc également d’une façon remarquable de restituer la mémoire démocratique et la dignité collective.

Par ailleurs, comme nous l’avons dit, nous considérons également cette accusation terrible du point de vue juridique. Tout d’abord, l’action symbolique s’est réalisée un jour de visite, c’est pourquoi entrer dans un bâtiment ouvert au public peut difficilement se considérer comme une effraction. Il n’y a eu non plus aucun type de violence comme l’ont constaté les moyens de communication présents. Nous réitérons qu’il s’agissait d’une action pacifique et symbolique.
Deuxièmement, au cours de l’action aucun dommage n’a été causé. Une partie du groupe a déployé une banderole à l’extérieur du bâtiment tandis que l’autre se limitait à monter directement à la tour pour déployer une seconde banderole puis nous sommes descendus escortés par des agents de la Garda Civil jusqu’à l’extérieur de l’enceinte.
Troisièmement, c’est le comble de l’ironie qu’une Fondation qui se consacre à faire l’apologie du fascisme et de la dictature (de surcroît financé par des fonds publics de l’État espagnol) et qui quelques jours auparavant manisfestait publiquement que le but de ses viositeés étaitti d’”exalter” la figure du dictateur, accuse des personnes démocrates d’un crime haineux ou d’infraction infamante. Nous pensons que du point de vue politique cela ne suscite aucun autre commentaire.

Ainsi nous pensons que les accusations manquent de fondement et nous espérons que finalement l’action menée sera considérée comme la stricte réalité: un acte pacifique et démocratique pour exprimer et défendre une position que nous savons partagée par toutes les personnes démocrates de ce pays. Un acte, en définitive, qui doit être compris dans l’exercice démocratique de la liberté d’expression.

Somme toute, il nous semble inquiétant qu’une fondation qui ne devrait pas exister, étant donné ses objectifs de faire l’apologie du fascisme et de la dictature (elle ne pourrait d’ailleurs exister légalement dans aucun autre pays d’Europe) ainsi que la famille du dictateur tirent profit et se bénéficient du butin de guerre et puisse réaliser des accusations si graves et infondées.

Pour nous, ils est clair que cela ne peut se comprendre que dans le contexte politique et judiciaire que nous vivons ces dernières années où l’élite politique et économique se sait protégée par une administration de justice qui n’a pas été démocratisée à la fin de la dictature et qui a eu la totale liberté pour se reproduire dans les mêmes paramètres idéologiques. De nombreuses décisions judiciaires et sentences vécues ces derniers temps, clairement contre la liberté d’expression et d’opinion, ont certifié que la justice dans l’État espagnol n’est pas «égale pour tous» -comme ils le prônent- ni indépendante et lorsqu’il le faut elle agit dictée par les intérêts du régime.

Notre engagement politique avec ce pays- qui nous a poussés à mener l’action symbolique de Meirás nous amène à dénoncer cette situation et à travailler pour la changer. En tant que nationalistes nous savons que la seule manière pour aspirer à une société réellement démocratique et à une justice indépendante et juste en Galice, réside dans la rupture démocratique avec le régime espagnol de 78 et un processus constituant de notre pays qui nous permette de construire une nation souveraine, juste, égalitaire et libre. Mais nous croyons aussi qu’il est possible d’agir dans le présent immédiat pour commencer à changer les choses dans un sens positif et démocratisant.

C’est la raison pour laquelle nous profitons de cette présentation pour exiger au gouvernement espagnol la dérogation immédiate de la législation qui réprime les droits et libertés publics tels que la liberté d’expression, d’opinion et de manifestation –particulièrement Loi de sécurité citoyenne ou loi du bâillon) -; que toutes les personnes injustement poursuivies, condamnées ou incarcérées pour des motifs politiques soient libérées et que l’on mette fin à la répression da la divergence et de la dissidence. Bien que nous sachions que cela n’est pas suffisant, nous pensons que c’est le minimum à faire pour l’hygiène démocratique.

Finalement, nous tenons à réitérer notre fierté pour avoir contribué par cette action à réactiver socialement la demande de restitution du Manoir et à la placer dans l’agenda politique de ces derniers mois. Mais aussi notre engagement dans une lutte qui est juste et nécessaire et ne cessera que quand tout le patrimoine spolié aura été récupéré par l’ensemble du peuple galicien. Les slogans que nous avons déployés à Meirás ce jour-là, continuent à être en vigueur: «Le manoir est au peuple galicien» «Qu’on nous rende ce qui a été volé» «Franquisme, plus jamais ça!»

C’est pourquoi, nous demandons leur soutien à toutes les personnes, collectifs et institutions qui, comme nous, trouvent cette accusation injuste et inadmissible. Et non seulement comme un acte de solidarité avec les 19 personnes accusées mais comme un acte nécessaire en défense de la démocratie. Nous savons que sur cette question toutes les personnes démocrates se sentiront interpellées, car ce n’est pas normal de devoir continuer à être antifranquiste en 2018. Il est clair que l’action judiciaire que nous devrons affronter en dira beaucoup sur la santé démocratique de ce pays. Nous espérons que la justice et la démocratie finiront par triompher face au franquisme nominal et sociologique qui se trouve derrière cette plainte.

L’action en question…

 

Le dernier vendredi 30 octobre, la Guardia Civil, par ordre de l´Audencia Nacional – le tribunal politique espagnol- arrêtait dans son domicile neuf militants indépendantistes galiciens, tous membres de l´organisation politique Causa Galiza. Le dispositif policier s´est développé au même temps en plusieurs villes galiciennes et tous les arrêtes -sauf un qui souffre des graves problèmes de santé- ont été déplacés et mises en garde à vue à Madrid.
Les arrestations ne se sont pas produits par des activités liées à la lutte armée sinon que c´est l´activité politique de l´organisation qui est criminalisé. Le Ministère de l´Interieur espagnol accuse aux détenus d´apologie du terrorisme par le fait d´avoir célébré le 11 octobre dernier le « Día da Galiza combatente » (Journée de la Galice combattante), un acte que l´indépendantisme organise depuis 2002.
Les militants ont passé trois jours en prison communiquée et ils ont été remises en liberté le lundi 2 après avoir déclaré face au juge. Privés du passeport, les militants ne peuvent pas sortir de l´État Espagnol et ils sont accusées de collaboration et intégration d´organisation terroriste. Les activités de l´organisation politique Causa Galiza ont été aussi suspendues pendant deux ans.

Des nombreuses concentrations de solidarité ont été convoqués dans les villes plus importantes de Galice, ainsi que toutes les organisations politiques et syndicats nationalistes galiciens ont montré leur opposition a cette opération policier et critiquent la « persécution des idées ».

Le BNG (Bloc Nationaliste Galicien) s´oppose à la « criminalisation des idées » et a montré son rejet à la suspension de Causa Galiza, ANOVA rappel que «être indépendantiste n´est pas un délit » et Agora Galiza souligne « l´objectif politique et médiatique » de cette opération. Des organisations politiques catalanes (CUP), Basques (Sortu) et castillanes (Yesca) ont montré aussi leur solidarité avec les détenus.

L´état espagnol maintient sa tradition de pratiquer des arrestations politiques avant les élections législatives, qui vont se célébrer le 20 décembre prochain. Le gouvernement du PP utilise ces opérations pour montrer sa défense de l´unité d´Espagne et sa lutte contre le « terrorisme ».
Avec la trêve d´ETA à Euskal Herria, la justice espagnole a besoin de trouver un nouveau ennemi : indépendantistes galiciens ou catalans, anarchistes, musiciens communistes,… toute mouvement d´opposition ou contestataire peut être soupçonné de terroriste.

Sources :
sermosgaliza.gal
ceivar.org

Nous publions ici la contribution de l’organisme CEIVAR (Organisme antirépressif galicien pour les prisonniers politiques) à Bretagne-Info, en lien avec la plate-forme politique Causa Galiza et le centre social A Revolta do Berbês à Vigo, ils nous donnent éclaire sur la situation du mouvement indépendantiste galicien.

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L’Etat Espagnol criminalise brutalement le projet indépendantiste en Galice.

Le 13 septembre dernier, la justice espagnole condamnait quatre militants indépendantistes galiciens à des peines qui additionnées font un total de 54 ans de prison. La sentence de l’ Audiencia Nacional considère prouvée l’existence d’un groupe armé en Galice, « Resistência Galega », et abouti légalement à la criminalisation du mouvement indépendantiste Galicien. Ce jugement politique, avéré de vices de procédure a abouti aux plus dures condamnations prononcé depuis longtemps en Galice contre le mouvement indépendantiste. Ceci sans avoir pu démontrer aucune action violente ni preuves impliquant les accusés de participation à un groupe armé.

La procédure a démarré en novembre 2011, avec les premières arrestations et fouilles sous l’égide de la loi antiterroriste. Pourtant, dès 2005, le gouvernement espagnol a commencé une criminalisation envers le mouvement indépendantiste en Galice. Criminalisation menée conjointement par le Ministère de l’Intérieur et les médias. Presse et TV suivent des instructions de la police en essayant de créer une alarme sociale, propagande fallacieuse accompagné d’une répression policière disproportionnée qui génère, ces quatre dernières années, la détention de 20 activistes, fouille des domiciles, centres sociaux et sièges des organisations.

Toute cette campagne aboutit au jugement devant l’Audiencia Nacional, organe avec juridiction dans tout le territoire espagnol, qui a été catalogué comme un tribunal politique et d’exception. Il est né par décret-loi le 4 janvier 1977, un an avant l’approbation de la constitution espagnole, le jour même de la surpression du Tribunal d’Ordre Publique (TOP) de la dictature franquiste, tribunal militaire qui va hériter ses compétences spéciales en jugements politiques.

Des compétences spéciales sont attribuées à ce tribunal d’exception, unique en Europe, avec un caractère antidémocratique très accentué, qui ont été dénoncées par  divers organismes internationaux de protection du droit humanitaire. Est à signaler le rapport de la commission des Droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme de l’ONU qui déjà en 2009 demandait l’éradication complète du régime d’incommunication, car peut favoriser la pratique des tortures. Concernant la dispersion pénitentiaire, la même commission affirme qu’elle implique une punition supplémentaire à l’entourage familial et social, et reste un obstacle pour la préparation de la défense des accusés qui sont emprisonnés à une longue distance de leur domicile.

Ce cadre légal pour la lutte contre le terrorisme fut élaboré surtout en fonction de la lutte contre le mouvement de libération national basque pour lequel il avait été prévu un dispositif spécial de répression. Depuis la trêve de l’ETA, il a est déplacé en Galice.

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Procédure politique avec trop d’irrégularités.

La procédure a eu lieu du 24 au 27 juin 2013 dans l’enceinte de l’Audience Nationale à Madrid. Dans sa déclaration, les militants nieront leur appartenance à une organisation terroriste et affirmeront que « tous les changements doivent être démocratiques et populaires ». Par rapport aux conclusions, ils se sont déclarés innocents et ont dénoncé la violation de leur droit légitime à la défense.

Le juge Alfonso Guevara avait montré ouvertement, pendant tout le jugement, une attitude autoritaire, en interrompant autoritairement le discours des avocats, arrivant jusqu’à expulser de la Cour les experts de la défense qui remettaient tout simplement en cause le rapport de la police. En plus il avait nié à la défense le droit légitime à interroger les témoins policiers, lesquels par contre avaient eu tout le temps désiré pour exposer leur version des faits.

Les rapports venant des forces de l’ordre, seuls témoignages apportés par le ministère public, sont remplis d’évaluations qui font uniquement appel à « l’expérience policière » sans preuves scientifiques qui puissent montrer l’existence d’un groupe armé ni une implication d’aucun des accusés à des actions violentes attribuées à « Resistência Galega. »

En opposition à la version de la police, tous les partis représentés dans le Parlement galicien, appelés comme témoins de la défense, nieront l’existence d’un groupe terroriste en Galice, ou un climat d’alarme sociale.

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Une peine exemplaire.

Le tribunal condamne Maria Osorio et Antom Santos à 10 ans de prison : « 8 pour participation en organisation terroriste et 2, pour falsification de document officiel ». Pour les cas d’Eduardo Vigo et Roberto Fialhega, Teto, la peine monte jusqu’à 18 ans, car est ajouté l’accusation pour « détention d’explosifs ». Peines exorbitantes pour qui n’a pas attenté contre la vie, santé ou l’intégrité des gens. Peines allant au-delà des délits comme l’assassinat avec acharnement (de 15 à 20 ans, article 139 du Code Pénal espagnol) ou viol (de 6 à 12 ans, article 179 du Code Pénal espagnol).

Les successives reformes de la législation espagnole de ces derniers années obligent les accusés de terrorisme à purger intégralement les peines, et à 10 ans en plus de liberté surveillée.

Tous sont des militants actifs du mouvement politico-culturel galicien, ayant participé à de nombreuses initiatives du projet indépendantiste comme l’élaboration de centres sociaux, médias alternatifs, organisations politiques des étudiants, écologistes, etc. Ainsi, Antom Santos, professeur universitaire d’Histoire, est considéré par ses détracteurs comme un des idéologues de l’ « indépendantisme radical galicien », la saisie à son domicile d’une « abondante littérature révolutionnaire » étayant l’analyse des instructeurs de l’enquête… et par-delà de l’Etat Espagnol.

Après avoir eu connaissance de la sentence, vingt-cinq collectifs et organisations nationales galiciennes ont présenté en  conférence de presse un communiqué d’urgence pour rejeter «  la brutalité répressive de l’Etat Espagnol » et montrer leur solidarité avec les prisonniers politiques.

L’Organisme Populaire Antirépressif CEIVAR, alerte que cette condamnation ouvre la « chasse aux militants de toute sorte des organisations qui jusqu’à maintenant opéraient légalement et qui, à court terme, peuvent être étiquetées comme parties prenantes d’un soit disant « organigramme terroriste », interdites et poursuivies. CEIVAR a dénoncé qu’il y a déjà eu 21 personnes accusées par « l’Audiencia Nacional » d’apologie du terrorisme, pour avoir montré des photographies des prisonniers politiques dans différents évènements publics.

Le 30 septembre la défense présentait un recours au « Tribunal Supremo » dans lequel elle exige la nullité du procès, ayant considéré que les droits fondamentaux ont été violés. Contradiction des preuves présentées par l’accusation, présomption d’innocence et liberté idéologique. En outre ils ont dénoncé l’« intervention du pouvoir politique sur le pouvoir judiciaire » comme par exemple la déclaration, au deuxième jour du procès, du ministre de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz : « Je souhaite que l’Audiencia Nacional ait la justesse de qualifier Resistência Galega comme ce qu’elle est, une bande terroriste et qu’elle impose aux accusés les peines correspondantes ».

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La résistance galicienne

Ce procès, diligenté par les politiques répressives espagnoles doit servir d’exemple pour transformer un procès pour terrorisme en résistance populaire.

La Galice, gouvernée par la droite espagnole, continue aujourd’hui d’être un des territoires plus pauvres et moins développés de l’Etat : avec presque 2.800.000 habitants, 20% se trouvent émigrés actuellement, dont 16% ont entre 18 et 30 ans. En plus, elle compte un taux de chômage de 23%, 59% ont moins de 30 ans.

L’organisation populaire pour défendre notre identité, territoire et ressources pallie pour l’instant au mieux l’absence de gouvernance indépendantiste. Ainsi, en Galice se sont fondés dans les derniers 10 années, plus de 60 centres sociaux. Cinq organisations politiques nouvelles ont vu le jour de même que plus de 30 organisations de jeunesse, d’étudiants et d’écologistes. Enfin, 8 organes de communication radios ou télévision ont été créés. Tous sont de caractères indépendantistes.