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Le Pen, le FN et l’extrême droite n’ont jamais été les bienvenus en Bretagne. Les appels à manifester  des syndicats et autres comités de lutte contre la venue de Le Pen samedi 26 octobre à St-Aubin-du-Cormier , place de la mairie à partir de 12h, se multiplient.

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Le syndicat Solidaires se joint aux précédents appels que nous avons diffusé hier en publiant ces lignes. Ce jour, c’est l’union locale CGT du pays de Fougères qui a publié ce communiqué. Nous publions ci-dessous l’appel à manifester reçu ce jour du MCPL, mouvement des chômeurs et précaires en lutte, de Rennes.

Le Pen fille s’apprête à occuper samedi prochain St-Aubin-du-Cormier pour un meeting visant, une fois de plus, à conquérir un territoire qui échappe jusqu’à maintenant aux griffes brunes du F « haine ».

Nous, chômeur-ses et précaires de Rennes, appelons à nous opposer par tous les moyens à la montée du FN et plus largement aux idées réactionnaires, xénophobes, racistes, lgbt-phobes et sexistes qui se banalisent au sein d’une grosse partie de la clic politicienne bourgeoise (du PS au FN).

Tous précaires, tous solidaires !

Sur le sujet de la précarité et de l’emploi (comme sur les autres sujets d’ailleurs) le FN continue de créer la division entre « bon français-ses blanches » et « étranger-ers » (de couleur de préférence !) qui voleraient travail et aides sociales. De cette manière, selon un stratagème vieux comme le monde, il souhaite détourner les colères vers de faux ennemis. Le sentiment de révolte légitime d’une partie de ceux-celles qui subissent de plus en plus les régressions sociales imposées par les capitalistes est détourné contre des populations pauvres et, le plus souvent, vers les plus précaires des précaires (Roms, sans-papier,s habitant-es des quartier populaires…). Le FN n’oublie pas non plus de discréditer les chômeur-ses et précaires en général en les désignant comme des fainéants et des parasites (dans une démarche similaire à celle qu’il adopte avec les syndicats, contre les grèves ouvrières et récemment avec les manifestations lycéennes).

Ceux-celles qui devraient être nos camarades dans les luttes sociales qui s’annoncent sont ainsi pointé-es du doigt comme les maux de nos problèmes.

Un loup déguisé en mouton.

Derrière sa nouvelle image « anti-système », le FN ne s’attaque donc pas aux vrais responsables de l’état du monde actuel. Contre le capitalisme financier et mondialisé il en appelle à un capitalisme national, lorsque nous sommes beaucoup plus proches d’un précaire sans papier que d’un patron ou d’un créancier, qu’il soit français ou breton.

Le pseudo « anti-libéralisme » du FN n’est ainsi qu’un vulgaire piège à voix pour les élections prochaines. En réalité, son programme reste antisocial : baisse du coût du travail, attaque contre le droit syndical, discrimination par la « préférence nationale », cadeaux au patronat…

Plus que tout autre parti, le FN est près à tenir n’importe quel discours pour accéder au pouvoir.

Le FN est déjà là !

Mais nous ne nous faisons pas non plus d’illusions sur les intentions et les actes du PS ou de l’UMP.

Successivement au pouvoir, ils n’ont fait que renforcer les politiques xénophobes et racistes et banaliser des discours nauséabonds. Hier Hortefeux et Guéant, aujourd’hui Valls. Rien ne change, l’immigration continue d’être présentée comme un problème et cette perception amène aux pires horreurs (camps de rétention, rafles, expulsions, destructions de camps nomades…).  Qu’on ne s’étonne plus de cette « gauche de droite » qui, au lieu de prendre à rebours les discours de haine, se contente de suivre lamentablement la droitisation des esprits.

Ainsi, nous n’oublions pas que le lendemain de la mort de notre camarade Clément Méric (assassiné par le fascisme), les chiens du ministère de l’intérieur bouclaient le quartier de Barbès pour y semer la terreur policière et rafler des dizaines de sans papiers. Nous n’oublions pas que Valls à battu les records en terme d’expulsions, jusqu’à chercher les enfants devant les écoles ou dans les bus scolaires. Nous rappelons aussi la violence quotidienne et plus diffuse de l’Etat Français concernant les démarches administratives des camarades sans-papiers, qui sont de vrais parcours du combattant (préfecture, services sociaux : délais d’attente, liste des documents administratifs…), sans parler des problèmes vitaux du droit au logement. Nous n’oublions pas non plus les destructions et les expulsions des camps nomades (Roms principalement) qui sont pour l’heure les boucs émissaire faciles des fachos de tout poils. 

Le FN n’est pas encore au pouvoir mais ses idées sont bel et bien là, dans les discours et les actions d’une frange toujours plus large de la classe politique et des médias dominants.

 Résister c’est créer, créer c’est résister !

Nous devons faire face au fascisme à St-Aubin-du-Cormier comme partout ailleurs, mais la meilleure manière de répondre efficacement à la bête immonde est la création de résistances plus larges aux politiques antisociales actuelles (dont se nourrissent les groupes fascisants). Diaboliser simplement le FN est pour nous insuffisant, voire dangereux : cela risque de créer une confusion sur le « pourquoi » de nos combats (défense républicaine version PS ou lutte contre le capital?) qui ne peut qu’être bénéfique à un parti se désignant comme « anti-système ».

Face à l’extrême droite et à ses idées nous devons proposer dès maintenant des réponses aux colères populaires et  lutter contre les politiques d’austérité en s’attaquant aux vrais responsables : les tenants de l’économie (grand patronat, banques…) et leurs serviteurs dociles aux manettes du pouvoir (bourgeoisie de droite, de « droite de gauche », ou d’extrême droite).

Hier mardi 9 avril, les personnes nommées par le gouvernement en décembre pour former une commission de dialogue ont rendus leur copie. Quelques jours avant, le président de la commission, Claude Chereau avait prévenu « il ne doute pas de l’intérêt du projet ». N’empêche que tout dans ces trois rapports ( Commission de dialogue, commission agricole, commission scientifique sur l’environnement) indique que les arguments des opposants étaient bien réels, malgré l’enquête publique et le « temps du débat passé » selon Jacques Auxiette et Jean-MArc Ayrault.

  • Non il n’y a pas de saturation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, c’est ce que dit le rapport. S’il note une progression élevé ces trois dernières années c’est bien dû à une « démarche commerciale très active » à mettre en perspective avec « une baisse du nombre de passagers des aéroports les plus proches ». Autrement dit les collectivités ont facilité l’implantation des compagnies low-cost au détriment de l’activité des autres aéroports. La piste pourrait « encaisser trois fois plus de mouvements », soit l’objectif à 50 ans de Notre-Dame-des-Landes.
  • Non l’aéroport de Nantes n’est pas particulièrement dangereux, « les risques sont très faibles et parfaitement maîtrisé par le contrôle aérien » et le survol du centre de Nantes peut-être évité en « rétablissant un ILS d’approche par le Nord-Est et en modifiant les procédures d’approches » comme l’ont rappelé les pilotes auditionnés.
  • Quant à l’impact sur le monde agricole, en rappelant que la Loire-Atlantique est lanterne rouge en terme de préservation des terres agricoles, la commission estime que les compensations prévues sont « insuffisantes » et demande une nouvelle étude. La commission demande la réduction de l’emprise du projet, notamment des parkings pourtant si chers à Vinci. Dans ces conditions, la multinationale ne demandera-t-elle pas plus d’argent aux collectivités et à l’Etat pour répondre à leurs attentes ?
  • Et pour ce qui concerne les compensations environnementales pour un site à 98% classé en zone humide, la commission « invalide le système choisie (…) qui est peu intelligible », et en « inéquation avec la loi sur l’eau ». Là encore le dossier doit être revu à la base.
  • On regrettera que la question de l’emploi ne soit pas abordée, car elle semble aujourd’hui être le dernier argument des défenseurs du projet. Néanmoins, cette question doit être évoquée et les croyances sérieusement contre-dites, nous apportons donc contribution à la question.

Au vue des manquements et des défaillances relevées dans ce projet, par des gens qui se sentent tout de même obligés de déclarer qu’ils n’ont « aucun doute sur la pertinence du projet », la résistance est aujourd’hui légitimée. Il semble maintenant que le gouvernement prendra prétexte de ces nouvelles recommandations pour reporter le début des travaux après l’échéance électorale de 2014. Néanmoins rien n’est moins sûr. Les porteurs publics du projet se basent sur la non remise en cause du projet par les commissions, pourtant obligée, et les hélicos de la gendarmerie mobile ont repris leur survol de la zone. La vigilance reste de mise et le travail d’organisation et de remise en culture sur la Z.A.D. doit continuer et s’amplifier, les comités de soutiens doivent toujours se tenir en alerte face à toute attaque militaire et policière sur la Z.A.D. De même nous devront être les plus nombreux possibles lors des prochaines échéances des 13 avril (sème ta ZAD), 11 mai (chaîne humaine) et 3-4 aout (grand rassemblement).

STOURMOMP BETEK AN TREC’H !

La Gauche Indépendantiste Bretonne (BREIZISTANCE-IS)

La Gauche Indépendantiste (BREIZHISTANCE-IS) vous propose ici de revenir sur la question de l’emploi dans le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ce dossier reprend en très grande partie les travaux de l’ACIPA, de la CEDPA et notamment du comité blinois de soutien à la lutte de Notre-Dame-des-Landes.

Pourquoi cette opacité sur les chiffres de l’emploi ? En creusant davantage la question, nous nous sommes rendu-compte que de nombreux points du dossier étaient problématiques, voire contradictoires, tant au niveau de la construction que du fonctionnement.

 Après que la commission de dialogue ait sérieusement remis en cause les arguments sur la saturation et la dangerosité de Nantes-Atlantique, les promoteurs du projet affirme que le grand gagnant du chantier sera l’emploi. La construction de l’aéroport permettrait de créer environ 3000 emplois, soit 750 emplois équivalent temps plein sur 4 ans. Une fois en service, il générerait, selon la Chambre de commerce et d’industrie 3250 emplois directs et 2,8 fois plus d’emplois indirects. Les élus doutant du projet et le comité de soutien blinois ont demandé à la Chambre de commerce et d’industrie (Nantes/Saint-Nazaire) le détail des études réalisées afin d’apprécier au mieux les analyses et les méthodes utilisées. Voici la réponse qu’ils ont obtenu : « Nous avons effectivement travaillé sur les retombées économiques – dont l’emploi – de l’aéroport de Nantes Atlantique. Nous n’avons pas réalisé une véritable étude à publier. Il s’agissait pour nous de mettre à jour des données qui étaient anciennes (2003) ». Ils ont demandé à prendre connaissance de ces données anciennes, mais leur demande est restée lettre morte.

  • La construction de l’aéroport

Qui sont les travailleurs ?

Si les chantiers de BTP ne sont pas délocalisables, les travailleurs eux, peuvent arriver de loin. Le BTP est un secteur qui emploi massivement les travailleurs étrangers dans des conditions sociales régressives. Le pourcentage s’élève de 30 à 40 % selon la CGT. Ce chiffre est confirmé par le chantier de l’EPR à Flamanville où un travailleur sur trois vient de l’étranger, principalement de l’Europe de l’Est 1. Vinci ne manquera pas d’utiliser cette main d’œuvre précaire et bon marché 2, d’abord parce que l’entreprise et ses sous-traitants le pratique déjà, mais surtout parce que c’est légal !
Si une partie non négligeable des emplois n’échouera pas aux travailleurs locaux, il faut aussi ajouter les employés que Vinci envoie sur chacun de ses contrats. Si nous nous réjouissons que des travailleurs de Lisbonne ou Marseille trouvent du travail, il est malhonnête de la part des promoteurs du projet de laisser penser que les emplois créés profiterons d’abord aux ouvriers locaux.
Sans oublier que des emplois pérennes de proximité seront détruits : une centaine d’emplois agricoles sur la ZAD plus les emplois indirects qu’ils génèrent – une exploitation agricole ferait vivre jusqu’à cinq autres salariés en moyenne, selon la Confédération paysanne – soit près de 600 emplois.

Les emplois à Airbus

La compagnie Airbus, actuellement située à côté de l’aéroport de Nantes, a besoin d’une piste pour fonctionner, comme elle l’a toujours déclaré. Mais les promoteurs du projet ayant peur que les compagnies low-cost travaillent à Nantes plutôt qu’à NDDL 3 (ce qui est très révélateur !), ont décidé le 24 janvier 2013 que la piste fermerait, laissant le choix à Airbus de payer l’entretien de la piste nécessaire à son fonctionnement, ou pas.
Airbus ne voulant pas payer seul l’entretien de la piste 4 pour son usine (pompiers, maintenance générale, tour de contrôle, etc.), il existe deux scénaris possibles. Dans le premier, les collectivités locales financent le coût de l’entretien de la piste. Philippe Grosvalet (PS), le patron du conseil général, l’assurait encore en novembre 2012 : « Si le Département doit prendre sa part, il la prendra »5. Cependant, malgré la générosité de Mr Grosvalet avec l’argent public, il est probable que Boeing porte plainte pour concurrence déloyale auprès de l’OMC. Dans le second scénario, les collectivités locales ne payent pas, mais elles prennent le risque qu’Airbus quitte le territoire. Tous les syndicats de l’usine sont unanimes sur ce point : « Sans piste, Airbus Nantes serait fragilisé »6. C’est alors 2000 emplois directs qui menacent de quitter la région à plus ou moins longue échéance.

  • Le fonctionnement de l’aéroport

Déshabiller le Sud Loire pour habiller le Nord Loire ?

De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’impacte négatif en cas de fermeture de l’actuel aéroport de Nantes sur l’emploi au Sud-Loire et en Vendée7. C’est le cas de Régis Lebrun, directeur général de Fleury-Michon qui dénonce « un projet d’un autre temps selon des modèles de pensée aujourd’hui dépassés. En outre il est à mon sens négatif pour la Vendée. Il la renvoie à l’extrémité de la région, particulièrement l’est et le sud » (Ouest-France – 14.12.12). De même, Marcel Barteau, co-gérant de la concession Alfa-Roméo à La Roche-sur-Yon explique qu’il ne croit pas aux nouveaux emplois promis : « Il y a déjà un déséquilibre deux-tiers – un tiers des emplois entre le
Nord et le Sud-Loire. Des emplois en plus au Nord, ce serait des emplois en moins au Sud-Loire, y compris en Nord-Vendée. » (Ouest-France – 21.12.12).
De même, si le projet d’aéroport de NDDL est une menace pour les emplois en Sud-Loire, qu’en sera t-il des autres aéroports de la région ? Certains drainent peu de passagers et beaucoup sont déficitaires, comme Angers-Marcé, Dinard, Saint-Brieuc ou encore Lannion. Il est donc tout à fait plausible d’envisager des fermetures ou pour le moins, des pertes d’emplois.

Les emplois à l’aéroport

Il s’agira principalement d’un transfert des emplois de Nantes Atlantique vers Notre dame des Landes. Certains défenseurs du projet l’admettent, comme Christophe Clergeau, 1er vice président de la Région Pays de la Loire : « La question centrale n’est pas celle de la création des emplois, puisqu’il est vrai que si on déplace l’aéroport, on déplace les emplois qui vont avec. Bien sûr il y aura un chantier, mais les emplois liés au chantier ne seront que provisoires » 8(France Inter – 03.12.12)
En ce qui concerne la structure elle-même, les porteurs de projet l’avoue sans détour, tout sera mis en œuvre pour limiter au maximum les coûts : suppression des taxiways (bandes de roulage qui permettent de remonter les pistes) ; suppression des passerelles reliant l’aérogare à l’avion (elle coûtent cher en « investissement, entretien, et formation du personnel » selon Éric Delobel, responsable du projet chez Vinci) ; suppression, également, des navettes passagers obligeant ces derniers à se rendre à pied dans les avions (Ouest-France – 04.02.13).
Ces choix économiques impliqueront inévitablement une baisse du nombre de salariés par rapport à l’actuel aéroport de Nantes. A cela s’ajoute certaines évolutions techniques comme les porte-bagages automatiques fonctionnant sans personnel 9, que Vinci ne manquera pas de mettre en place dans sa logique de rentabilité. A n’en pas douter, le « transfert » sera l’occasion de réduire au maximum le nombre d’employés nécessaires au fonctionnement de la structure.

L’emploi dans les compagnies low-cost

Sur le projet de NDDL, Nicolas Notebaert, président de Vinci Airport déclare que le trafic sera « plutôt axé sur les charters, les low-cost et le moyen courrier » (Presse Océan – 04.01.11). Or, sur la question de l’emploi, les compagnies low-cost soulèvent de nombreuses critiques. Pour vendre des billets à des prix défiant toute concurrence, la pression doit aussi s’exercer sur les salariés : mauvaise protection sociale, stagiaires employés en masse et bas salaires sont des pratiques courantes. Comme le déclare José Rocamora, délégué transport CGT, à propos de Ryanair : « Actuellement on vous sort des billets d’avions qui vous coûtent moins cher que la production du billet. Cherchez le truc. Le truc, c’est qu’on ne paye pas de cotisations sociales, et qu’on touche des cotisations illégales. Il n’y a pas de miracle »10.

De fait, les compagnies low-cost touchent beaucoup de subventions publiques à travers un chantage au « désenclavement » et donc à l’emploi. Cela peut aller de 200 000 à 1 000 000 d’euros par ligne, en fonction des situations. Selon une enquête d’Air France, « les Chambres de commerce et d’industrie, qui gèrent les aéroports, soutiennent l’activité de Ryanair en France à hauteur de 9 à 32 euros par passager embarqué » (Le Figaro – 11.03.2010). Autrement dit, c’est de l’argent public qui finance ces entreprises privées et porte à bout de bras les emplois créés.

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De nombreuses zones d’ombres obscurcissent le tableau lorsqu’on se penche sur la question de l’emploi à Notre Dame des Landes : l’emploi des travailleurs étrangers, la logique de rentabilité et la réduction des coûts, la fermeture potentielle d’aéroports et la menace sur l’usine d’Airbus, le développement des low-cost et la précarité des emplois… sans oublier l’opacité des promoteurs sur leurs études. Tous ces éléments nous font penser que les prévisions sont extrêmement optimistes et que le bilan final ne sera pas aussi bon que ce qu’on veut bien nous faire croire.

C’est pourquoi il est grand temps de remettre à plat ce débat, de repartir sur des études fiables et ouvertes, pour que promoteurs et opposants au projet puissent avancer leurs arguments en toute transparence, loin des chiffres truqués et des campagnes de publicité qui salissent le débat public digne d’une démocratie.

1) « Selon une note confidentielle du ministère du Travail, le nombre de ces ouvriers low-cost venus travailler dans l’Hexagone […] seraient de 220 000 à 330 000 » (Le Parisien – 13.11.12).
2) « Dix Portugais, détachés par une agence d’intérim portugaise sur un chantier de BTP, seraient payés 700 euros brut tout compris pour 40 heures hebdomadaires – salaire, panier repas, hébergement et transport inclus ! » (Médiapart – 12.11.12)
3) Selon Jean-Marie Ravier, chef d’entreprise en Loire-Atlantique, les frais de fonctionnement du nouvel équipement seront forcément plus élevés que ceux d’une structure déjà amortie. De façon mécanique, le prix du billet augmentera de 20 € selon lui, ce que les compagnies low cost ne pourront supporter. Voir http://www.europecreative.eu/jeux-de-dup-a-notre-dame-des-landes/
4) Le coût annuel de l’entretien est estimé à 800 000 € par an (Presse Océan – 12.03.13)
5) http://www.lexpress.fr/actualite/politique/notre-dame-d….html
6) http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_–Sans-piste…4109-aud_actu.Htm
7) Entre 1700 et 2000 selon Françoise Verchère.
8) http://communiques-acipa.blogspot.fr/2013/02/fiche-tech….html
9) « 5 porte-bagages automatiques fonctionnant sans personnel et enregistrant 60 bagages par heure (contre 20 à 30 à un comptoir traditionnel) ont été inauguré à l’aéroport Orly-Ouest ». (Le Canard enchaîné – 09.01.13)
10) http://www.verite-lowcost.com/

Nous étions près de 20 000 dans les rues de Bretagne ce mardi à protester contre l’ANI, Accord National Interprofessionnel signé le 11 janvier. Cette première mobilisation est loin d’être la dernière avant le passage du texte devant le parlement français. Cet accord dit « de Wagram », a été signé entre le Medef et une minorité de syndicats, il préfigure la loi que proposera le gouvernement. Cet accord casse une nouvelle fois les acquis des salariés, et notamment la possibilité du « droit à vivre et travailler au pays », pourquoi ?

Un accord qui casse nos acquis et profite au patronat 

Contre une promesse d’un peu plus d’emplois, les représentants des centrales syndicales CFDT, CGC, CFTC signent pour :

  • De nouvelles exonérations de charges patronales en échange d’une taxation symbolique des contrats de moins de trois mois. Mathématiquement le patronat est gagnant (45 millions d’euros pour le patronat selon G. Filoche), seulement 30% des CDD seront taxés et la disposition encourage l’intérim qui n’est soumis à cette taxation.
  • Pour favoriser et élargir le recours au chômage et aux temps partiels, au CDI de « projet » ou « intermittents. Les salariés sont ici réduits à une variable d’ajustement et précariser dans leur situation.
  • Pour réduire l’encadrement juridique des plans sociaux, en permettant de signer des accords qui dérogent à la loi. De même, l’accord réduit les délais pendant lesquels on peut recourir aux prud’hommes et plafonne les indemnités compensatrices versées par les patrons. Un salarié disposait de 5 ans pour se porter aux prud’hommes, avec l’ANI le délai est réduit à 24 mois. Selon Laurence Parisot : « Les prud’hommes, ça insécurise les employeurs »
  • En prenant en charge la moitié du financement d’une complémentaire (choisie par l’entreprise), l’accord favorise les banques et les assurances. Une augmentation de salaire équivalente aurait généré de la cotisation sociale, mais il n’est pas étonnant que le patronat veuille participer au démantèlement de la protection sociale au profit des boites privées des copains comme AXA ou Mederick.

Un à un, les acquis des salariés sont démantelés au nom d’une compétitivité censée réduire le chômage, mais qui en réalité nivelle par le bas nos conditions sociales d’existence. Partout où la « flexibilité » a augmenté, le chômage a progressé, y compris dans les pays scandinaves pris à tort comme « modèle ». La « flexisécurité » a fait grimper le taux de chômage de 3 à 7,8 % au Danemark, 7,9 % en Finlande, 8,1 % en Suède, sans oublier le nombre croissant de travailleurs pauvres. Pour finir en beauté, cet accord se termine sur d’autres « chantiers », tout aussi « nécessaires » et « prometteurs » comme un possible allongement de la durée de cotisation, le gel des pensions, ou la baisse progressive de l’indemnisation chômage malgré les droits acquis.

La « mobilité interne » contre le droit de travailler et vivre en Bretagne

Mais nous souhaitons nous attarder ici sur ce qui concerne l’article 15 de l’accord qui évoque la « Mobilité interne ». Il s’agit de « la mise en œuvre de mesures collectives d’organisation … se traduisant par des changements de postes ou de lieux de travail au sein de la même entreprise », « La négociation prévue ci-dessus porte sur les conditions de mobilité professionnelle et géographique interne à l’entreprise ». C’est-à-dire qu’une entreprise qui supprime des postes mais « reclasse » les salariés en signant un « accord majoritaire » sera dispensée de « plan social ». De cette manière, n’importe quelle entreprise importante possédant une unité en Bretagne pourrait imposer une fermeture d’entreprise sans mettre en place les mesures sociales d’accompagnement auxquelles ont le droit les salariés (indemnités, reclassement dans la zone d’emploi, …) ! Et l’article le stipule : « Le refus par un salarié d’une modification de son contrat proposée dans les conditions définies au présent article n’entraîne pas son licenciement pour motif économique. Il s’agit d’un licenciement pour motif personnel ». En somme, les « partenaires sociaux » s’accordent pour dire que les prud’hommes ne sont plus juges du motif du licenciement ! Dans l’absolu, le salarié d’Alcatel, à Lannion ou Orvault, qui refusera l’exil à l’autre bout de l’Hexagone malgré le maintien de son salaire, ou l’ouvrier de PSA Rennes qui ne gouterait pas d’une offre d’expatriation dans les unités de productions brésiliennes de PSA, seraient rendus responsables de leur licenciement ! Comment la CFDT, qui s’est construit et s’est implanté en Bretagne en imposant la revendication du « droit à vivre et travailler au pays » peut signer un tel accord ? Cette désillusion illustre une nouvelle fois le renoncement et la soumission au dogme néo-libéral qui voudrait faire des travailleurs des denrées exportables sur le marché du libre-échange.

Cet accord, en rognant les droits des travailleurs, s’inscrit dans la même logique d’austérité qui plonge aujourd’hui les peuples du sud de l’Europe dans une pauvreté et une exploitation faites pour durer. Alors qu’Hollande avait promis de « restaurer le code de travail », il se range du même côté que tous les chefs d’Etats européens soumis aux directives de la finance et du grand patronat.

Les syndiqués CFDT de Bretagne ne peuvent tolérer la signature de cet accord, ils doivent la dénoncer auprès de leurs représentants. C’est avec l’ensemble des travailleurs de Bretagne que nous devrons nous retrouver dans les rues et dans nos entreprises en grève pour faire échouer la loi qui sera issue de l’ANI et pour renverser la spirale de l’austérité. Nous appelons tous nos militants et sympathisants à se joindre aux initiatives unitaires contre l’ANI.

Jonathan Guillaume, co porte-parole de Breizhistance-IS

Hier, plus de 500 salariés de l’usine Arcelor Mitall de Basse-Indre ont voté la prolongation jusqu’à vendredi de la grève entamée hier. Cette grève fait suite à la décision du gouvernement Ayrault et du groupe Mittall de transférer les activités de laminage et de décapage vers l’usine de Florange, symbole de la complaisance du pouvoir français vis à vis des grands charognards de l’économie. Breizhistance-IS salue et encourage le mouvement des ouvriers indrais, cette grève doit être la première étape d’un revirement profond en faveur de l’emploi industriel en Bretagne.

Après avoir laisser espérer aux ouvriers de Florange une possible nationalisation, «temporaire», «partielle», qui leur aurait permis de maintenir leur emploi, le gouvernement et notamment son premier ministre se sont promptement couchés devant le milliardaire indien. En essayant de se sortir du marasme médiatique provoqué par la grève mosellane, le gouvernement n’a pas hésiter à fragiliser l’activité et l’emploi dans l’usine bretonne.

Les ouvriers du site ne s’y sont pas trompés et c’est aujourd’hui vers le pouvoir «socialiste» qu’ils jettent leur courroux. Le député-maire PS Jean-Pierre Fougerat a hier été accueilli par des huées et des rires amères alors qu’il était venu défendre la volonté du gouvernement de «faire respecter l’accord sur la préservation de l’emploi par Mittall».

Face à un gouvernement français qui n’hésite pas à déshabiller des sites bretons, non pas pour maintenir des emplois ailleurs, mais simplement pour sauver sa propre face, il devient important de se doter d’institutions démocratiques bretonnes capables de s’opposer aux requins de la finance et d’assurer un emploi industriel renouvelé en Bretagne. Seul la défense de notre droit à l’autodétermination en tant que peuple et aux côtés de nos revendications sociales permettra d’y accéder.

sur les piquets de grève jusqu’à la victoire !

Le gouvernement voit aujourd’hui s’ouvrir un nouveau front de contestation en Bretagne. C’est lui même qu’il l’a induit par sa mollesse, et même sa complaisance, face aux tenants du capitalisme. Complaisance et mollesse qui n’ont d’égal que sa rigidité face au peuple qui lutte à Notre-Dame-des-Landes. Continuons à le combattre si nous voulons obtenir satisfaction sur nos revendications.

A l’appel de la CGT environ 4000 personnes ont défilés dans Rennes pour “l’emploi industriel durable”. Les manifestants venaient de toute la Bretagne historique et dans une moindre mesure de l’Anjou.

Pour marquer notre soutien aux travailleurs licenciés de Doux et PSA  et saluer cette initiative syndicale décentralisée Breizhistance-IS avait décidé de se joindre à l’initiative.Peu de syndicats hormis ceux de la CGT et de Solidaires Industries étaient présents.

Nous y avons tenu un piquet d’information diffusant notre point de vue sur la façon de construire localement et à la base les ripostes à la crise du capital.

Un quatre pages a été diffusé à plus de 1000 exemplaires par la Gauche Indépendantiste, ils ont été commentés et appréciés par bon nombre de manifestants.

Nous avons entamés des discussions avec des syndicalistes et des camarades d’autres organisations politiques présageant de possibles convergences.

Notre banderole , assument comme notre texte , un point de vue ouvertement indépendantiste à été largement photographiée. Par ailleurs nous avons répondu aux sollicitations de la presse.

Pour riposter aux politiques de rigueurs nous continuerons à être présents dans les mobilisations à venir, sans rien cacher de notre identité politique en faveur de l’indépendance et du socialisme.

Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

BREIZHISTANCE-IS

 

Le comité BREIZHISTANCE du pays de la Mée et les candidats Jonathan GUILLAUME et Nathalie ROYNARD vous donnent rendez-vous mardi 1er Mai 10h30 place de la Mairie à Châteaubriant.

A l’heure d’aujourd’hui, il est plus que nécessaire pour toutes celles et ceux qui croient au partage et à la solidarité, pour les «vraies» travailleuses et les «vrais» travailleurs qui n’ont pas eu la chance de s’appeler «Jean» et d’être nommé administrateur de l’EPAD à 23 ans, de se mobiliser pour défendre les valeurs de justice social et de solidarité. Dans tous les secteurs, le droit à vivre et travailler dignement doit être défendu, dans le privé comme dans le public. Car les deux candidats à la présidentielle, nous préparent l’un comme l’autre et sans l’annoncer, austérité et rigueur.

Tous les deux ils représentent les instruments d’une économie néo-libérale qui favorise les banques et les grandes fortunes, au détriment du plus grand nombre et des «vrais» travailleurs. L’un, n’aura jamais le courage de s’opposer directement aux grands financiers, au FMI, à la commission européenne, etc … l’autre les soutient sans concessions.

Alors que notre territoire est durement touché par la précarité et le chômage, nous devons exiger :

  • le partage des richesses et du travail
  • le respect des droits des salarié-e-s dans toutes les entreprises.
  • Une justice sociale et fiscale, qui taxe les profits pour investir dans la création d’emploi et dans les salaires

Alors que l’Etat français ne semble plus être en mesure d’assurer nos acquis sociaux face à des institutions comme la BCM, le FMI, ou l’Union Européenne, qui se moquent des aspirations et des besoins des populations, nous pensons que la démocratie et les institutions doivent descendre au plus près des citoyens. C’est notamment pour ça que nous croyons à :

  • Un territoire Breton réunifié comme espace de progrès démocratique et social

Ce 1er Mai doit donc être une préparation à d’autres journées de lutte qui s’annoncent dans les prochains mois, et ce quelque soit le futur président français. Nous voulons aussi rappeler que le vote pour l’élection présidentielle, et le vote de manière générale, n’est pas un horizon unique à l’expression démocratique. il faut tous les jours nous mobiliser pour obtenir notre dignité.

Malheureusement beaucoup trop de travailleuses et de travailleurs se fourvoient dans le vote FN en croyant à son discours « social » et à sa position « anti-système ». Nous voudrions rappeler qu’il n’en est rien. Tout comme N. Sarkozy, Marine le Pen est contre l’augmentation du SMIC, contre le gel des loyers, contre le retour des emplois supprimés dans les services publics, elle défend la retraite à 62 ans dans son programme. Elle est contre le plafonnement des revenus pour les grandes fortunes et pour la suppression de l’impôt sur la fortune ! Et enfin, tout en critiquant l’Europe, elle vote au parlement européen la majorité des réformes néo-libérales proposées par le parti populaire européen…

Le 1er Mai est aussi un grand moment traditionnel de solidarité internationale. Alors que les politiques néo libérales touchent gravement plusieurs peuples d’Europe, notamment en Grèce et dans l’Etat espagnol, exprimons leur notre solidarité, exigeons l’arrêt de la concurrence européenne entre les peuples qui tirent les droits des travailleurs et des travailleuses vers le bas. Il est de plus en plus urgent d’établir :

  • Un programme social européen qui nivelle vers le haut (salaire, chômage, protection, etc …) les acquis des travailleuses et des travailleurs.

La crise n’est pas pour tout le monde, +34% pour les revenus des dirigeants du CAC 40 en 1 an, 74 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches, etc …. De l’argent il y en a, disons non à leurs crises, non à leur dette

Jonathan Guillaume et Nathalie Roynard, candidats à l’élection législative dans la 6e circonscription de Loire-Atlantique, annoncent leur soutien aux salarié-e-s de la poste qui se sont mis en grève samedi dernier, dans les centres de Châteaubriant, Riaillé et Moisdon-la-Rivière.

Devant le centre de Châteubriant (Journal La Mée Socialiste)
Devant le centre de Châteubriant (Journal La Mée Socialiste)

Ils et elles dénonçaient les restructurations qui vont toucher ces trois sites aux mois de mai et juin, et entraîner la perte d’une tournée et de deux positions de travail. La sécabilité mise en place par la direction, un redécoupement des taches, entraîne un alourdissement des charges de travail et des dépassements horaires sans contreparties. De même les salariée-e-s dénoncent le manque de remplaçants.

Jeudi, ils étaient déjà une centaine de postières et de postiers à s’être réunie à Nantes pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et les suppressions de poste. Ces dernières semaines, ce sont trois employés qui se sont suicidés à Montparnasse, Tregunc et Rennes, excédés par les nouvelles politiques manageriales. On presse les salariées jusqu’à la dernièe goutte !

Le même phénomène observé il y a quelques temps à France Télécom, se reproduit à la Poste. Les politiques néo libérales de privatisation entraînent un vrai mal-être au travail et une chute du nombre de salariés. De même, les nouvelles politiques tarifaires sont orientées vers une rentabilité financière, et non vers l’intérêt général.

photoAlors que les nouvelles organisations détruisent peu à peu les solidarités entre employé-e-s, en individualisant les problèmes et en imposant une mobilité frénétique dans les directions locales, il est important de soutenir celles et ceux qui luttent tant pour préserver leurs acquis sociaux que pour défendre les intérêts des usagers.

Jonathan Guillaume et Nathalie Roynard, pour Breizhistance-IS

Jeudi on apprenait que faute de financement, Viking Cruise Line rompait les négociations avec les chantiers de l’Atlantique-STX et vendredi l’avocat général dans le dossier de l’Erika préconisait la cassation totale du jugement pourtant confirmé en première instance puis en appel.

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STX ou l’incroyable immobilisme de d’Etat. Nous avions déjà exprimé nos inquiétudes dans un précédent communiqué, inquiétudes malheureusement confirmées. Dans ce dossier, tout le monde maritime est d’accord sur un point. Si aujourd’hui Viking Cruise Line se désengage ce n’est aucunement à cause d’un manque de compétitivité du chantier. Bien au contraire ! Il est l’un des fleurons mondial de la construction navale et son talent n’est plus à démontrer. De plus, des ingénieurs des bureaux d’études aux soudeurs, en passant par les sous-traitants, tout le monde avait consenti à d’incroyables sacrifices afin de rester concurrentiel dans un secteur difficile et mondialisé par nature. Mais voilà que l’accord avec VCL était soumis à une garanti de financement et les banques françaises n’ont jamais réussi à se mettre d’accord. L’Etat quand à lui soit disant si soucieux de l’emploi est resté muet et n’a jamais levé le petit doigt pour débloquer la situation.

Aujourd’hui les candidats à la présidentielle ont beau jeux de faire de la gesticulation pour dénoncer cette situation absurde et promettre des solutions s’ils sont élus mais c’était hier qu’il fallait prendre des décisions ! Les contrats portant sur les paquebots ne se présentent pas tous les matins ! Et au fait, la fameuse région PdL si soucieuse de son image est restée elle aussi bien muette. Dès qu’il s’agit de faire plaisir à ses amis de Vinci avec son projet d’aéroport attrape-touriste qui ne sert à rien, là il y a du monde mais quand il faut se bouger pour sauver l’industrie maritime, il n’y a plus personne.

Nous ne pouvons qu’être amers et révoltés face à une telle situation. Les 2100 emplois des chantiers ainsi que les 1000 à 2000 emplois des sous traitants sont belle et bien menacés, situation catastrophique pour le bassin d’emploi nazairien. On essaye de nous rassurer en nous parlant de l’eldorado que constituerait la filière éolienne off-shore, mais sans politique réelle de transition énergétique cela ne remplacera jamais les emplois de la construction navale.

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Erika, décision pour faire plaisir aux amis ? A peine avait-on le temps de digérer la première information que nous apprenions que le jugement condamnant Total dans l’affaire de l’Erika avait des chances d’être cassé. Nous ne pouvons y voir ici que l’intervention directe de l’Etat. En effet, l’avocat général dépend directement du procureur général Jean-Claude Marin, très marqué à droite et en ligne direct avec l’Elysée. Sachant que le petit chef est ami avec tous les grands patrons du CAC 40, on peut au minimum se poser la question d’une telle décision. Soit disant que l’Erika aurait sombré dans les eaux internationales et le droit français ne pourrait donc pas s’appliquer. Le navire en 12 ans aurait-il dérivé dans les eaux internationales ? Plus sérieusement les juges indépendants en charge du dossier ont simplement fait ce qu’il fallait, l’Erika a pollué nos côtes, il y a des responsables et ils doivent payer.

Si la cour de cassation suivait l’avis de l’avocat général, ça voudrait dire qu’à l’avenir des navires poubelles pourraient croiser aux larges de nos côtes et en cas d’avarie partir vers dans les eaux internationales sur l’ordre d’armateur peu scrupuleux afin d’éviter toute poursuite ! La mer est un espace de liberté, pas de non droit.

Finalement seul bonne nouvelle, la Sobrena, chantier de réparation navale de Brest après des mois d’incertitude quand à son avenir voit le ciel se dégageait grâce… aux hollandais ! En effet Damen, leader mondial de la réparation navale a décidé d’investir dans l’outil brestois en conservant les 210 emplois. L’administration française avait préféré une solution “franco-française” mais le seul repreneur, Eiffage avait soumis son offre d’une part au licenciement des 2/3 du personnel et d’autre part à l’acquisition d’un appel d’offre sur l’éolien off-shore (encore lui !).

Pour Breizhistance-IS, V. Jacob