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Gildas Grimault, chercheur spécialiste de l’enseignement en langue bretonne fait le point sur les prétendus privilèges sociaux des éleves du reseau Diwan…et certaines légendes en prennent un coup…Merci à lui pour cette contribution.

L’indice de position sociale ne rend pas compte de la richesse économique des parents

 

Lors de l’année scolaire dernière, le réseau Diwan a pris connaissance du nouvel indice de position sociale publié par le Ministère de l’Éducation Nationale. Le classement obtenu par les écoles en immersion de breton a provoqué l’étonnement : le réseau toujours en proie à des difficultés financières apparaissait au côté des écoles les plus huppées de l’académie de Rennes. Cela dissonait avec les propres observations réalisées, par exemple au lycée Diwan de Carhaix où le nombre de boursiers est supérieur à la moyenne de cette même académie.

 

Cette confusion trouve sa source dans l’expression « position sociale », une expression peu usitée et mal définie en sociologie. Dès lors, son emploi dans un cadre médiatique produit des approximations, où nombre d’articles ont confondu la position sociale des parents à leur niveau de richesse. Or, les revenus, et encore moins le capital économique, n’interviennent quasiment pas dans le calcul de l’indice. 

 

 

Un indice trompeur

 

En réalité, cet indice est un indicateur du capital culturel des parents qui permet de savoir si les élèves sont issus d’un milieu social favorable aux apprentissages. Cet indicateur a été créé dans la filiation des travaux du sociologue Pierre Bourdieu dont les études avaient permis de montrer que le capital culturel des parents étaient plus importants que le capital économique pour expliquer la réussite scolaire des enfants.

 

Avec cette logique, il a été choisi d’attribuer aux familles d’enseignants le plus fort IPS. A l’évidence, ce n’est pas le niveau de revenu qui leur vaut cette première place – de nombreuses professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) ont un niveau moyen de revenu bien plus élevé – mais bien la réussite scolaire des enfants d’enseignants qui est effectivement supérieure à la moyenne des 31 autres PCS présents dans le calcul de l’IPS.

Si l’on s’intéresse à la construction factuelle de l’indice on s’aperçoit qu’il fait fi du capital financier (le nombre de biens immobilier et d’actifs financiers que possèdent une famille) et que le niveau de revenu n’est pris en compte que dans une des cinq variables qui construisent l’indice. Et encore, comme un élément à côté d’autres comme le nombre de pièces du logement, le partage de chambres entre enfants, la présence d’ordinateurs au domicile… Bref, le poids du revenu est dérisoire dans le calcul de l’indice.

 

Suivant cette logique culturelle, l’IPS offre une meilleure note aux enfants de « professions de l’information, des arts et des spectacles » qu’aux enfants de « chefs d’entreprise de dix salariés ou plus ». Dit en des termes plus concrets, l’enfant d’un·e musicien·ne dont la mère ou le père aurait des difficultés à obtenir l’intermittence obtiendrait un indice IPS supérieur à l’enfant dont le père ou la mère serait à la tête d’une entreprise de 500 salarié·e·s, dont le capital économique est incommensurablement supérieur. Sans aucune donnée précise, de nombreuses indications nous laisse à penser une surreprésentation des parents exerçant dans les métiers des arts et spectacles à Diwan, ainsi que des parents professeurs, deux PCS où la langue bretonne est présente. Dans une moindre mesure, la forte représentation des parents exerçant des responsabilités dans le secteur associatif a pu également gonfler l’indice dans certaines écoles.

Finalement, l’indice nous “apprend” seulement que les parents de Diwan ont un intérêt prononcé pour la matière culturelle, un résultat bien moins surprenant pris sous cet angle et en adéquation avec les valeurs portées par le réseau immersif. Ce constat confirme l’urgence de la mise en place d’une vraie politique publique pour permettre à tous les élèves d’accéder à un enseignement immersif en breton, une revendication qui est au fondement des écoles Diwan déjà à la fin des années 70.

 

 

Au lycée Diwan de Carhaix, plus de boursiers que la moyenne académique

 

L’intérêt des parents de Diwan pour la culture ne présage rien de leur richesse économique, même s’il peut y avoir corrélation parfois. Les informations dont nous disposons au lycée de Carhaix montre qu’à Diwan il y a bien une dissociation forte entre le capital économique (inférieur à la moyenne académique) et le capital culturel (supérieur à la moyenne académique). En effet, comme nous le notions déjà en 2020, dans un mémoire intitulé Petra a lak al liseidi da vont e brezhoneg er skol dre soubidigezh ?, au lycée Diwan « les familles de cadres supérieurs et d’enseignants sont surreprésentées au regard du reste de l’académie. 41 % des lycéens avaient des parents cadres ou enseignants contre 31 % dans le reste de l’académie en 2016. Toutefois, il y avait une plus grande part de lycéens boursiers que dans le reste de l’académie (20% contre 15%) » En 2022, c’est tout bonnement un quart (26 % exactement) des lycéen·ne·s de Diwan qui était boursier contre 14,7 % au niveau académique, soit près du double.

 

Au final, suite à sa condamnation en 2022, l’Éducation Nationale a été contraint de rendre public l’indice de position sociale écoles par écoles. On peut déplorer que cet IPS soit un indicateur incomplet et qui rend mal compte de la composition sociale des familles à l’école, et qu’il n’existe pas un indicateur complémentaire afin de révéler les inégalités économiques entre écoles.

En effet, les écoles Diwan, contrairement à la majorité des écoles privées, sont gratuites. Leur financement ne repose donc pas sur un prix d’entrée que supporterait des parents fortunés, mais bien sur la solidarité financière des personnes qui pense indispensable l’existence d’un réseau d’école immersif en langue bretonne. Le danger pour Diwan est que cet IPS, qui est confondu avec l’aisance économique, atténue la solidarité financière qui fait vivre les écoles.

 

Gildas Grimault

 

LIZHER DIGOR GANT STC DESKADUREZH DA VINISTR AN DESKADUREZH-STAD

Troidigezh dafar kabaliñ STC deskadurezh  evit ar vouezhiadeg Poellgor Kuzuliañ ar Vinistrerezh gant Mistri ar Skolioù Prevez (PKMMSP). Un nebeud kelennerien Diwan o deus lakaet o anv war al listennad se.

 

 

LIZHER DIGOR GANT STC DESKADUREZH DA VINISTR AN DESKADUREZH-STAD

EVIT MA VO ANAVEZET DA VAT AR C’HELENN DRE SOUBIDIGEZH

Aotrou Ministr,

N’eo ket anavezet ar c’helenn dre soubidigezh e Frañs gant ar Vonreizh. Hag ur wech spazhet al lezenn Molac gant ar C’huzul Bonreizh, ar c’helenn-se, koulz er skol bublik hag er skol brevez dindan gevrat, zo bet kaset war un «dachenn eneplezenn damzegemeret»

Abaoe 1969, gant krouidigezh an ikastola kentañ en Ipparalde evit Euskariz, ar bressola kentañ evit Katalaniz e 1976, ar skol Diwan kentañ e 1977 evit Breizhiz, kentañ calandreta e 1979 evit Okitaniz, ar c’hentañ klas dre soubañ en Elzas gant ABCM e 2017, ha da achuiñ e Korsika gant Scola Corsa e 2021 , ec’h eo ur rouedad a-bezh a skolioù kevredigezhel o deus merket dindan un hanter gantved savidigezh istor ar c’helenn dre soubidigezh.

Meur a vil bugel a ra bremañ o mad eus an deskadurezh-se hag an disoc’hoù mat degaset ganti a zo anavezet mat ken ec’h int. E Korsika, dindan 2 vloaz he deus digoret Scola Corsa he 3 skol-vamm kentañ dre soubidigezh. Ha Sindicatu di i Travagliadori Corsi a harp Scola Corsa penn da benn, da vont gant he hent.


E Korsika, n’hon eus, evit ar mare, kelenner ebet dindan gevrat, ha war-bouez he harzoù e sav Scola Corsa he c’hresk, gant efedusted ha gant skoazell pobl Korsika. Strollegezh Korsika a gas ur skoazell arc’hant divrall hag a-live gant uhelbal he folitikerezh yezh, pa nac’h ar Stad, diouzh he zu, asantiñ, evit ar poent, da gement goulenn kevratiñ.


An ezhomm da zont e-maez eus an disurentez lezennel-se.

Ha pa ne vefe c’hoazh e Korsika kelenner ebet dindan gevrat en deskadurezh dre soubidigezh, en deus divizet an STC Deskadurezh bukañ e zibab strategel, dre ar vouezhiadeg Poellgor Kuzuliañ ar Vinistrerezh gant Mistri ar Skolioù Prevez (PKMMSP), war ul listenn hag a lak en a-raok kelennerien an deskadurezh dre soubidigezh, e skolioù kentañ derez, skolajoù ha liseoù. Enni zo ivez kelennerien eus Korsika hag a zegas o skoazell d’an holl re-se hag o deus digoret hent an dizalc’hidigezh yezhel abaoe 50 vloaz.


Hiziv eo ret ha mallus ober ma vo diouzh ar reizh ar pezh a zo ar gwirvoud : netra ne c’hall herzel keodediz hag a zo bet ken mennet, hag o deus lakaet kement a galon en o stourm, evit soñjal, aozañ ha lakaat e pleustr ur steuñv deskadurezh ken nevezus ha ma c’h eo hini ar c’helenn dre soubidigezh.

Poent ha reizh eo e vefe anavezet ul labour hag a gas war-raok unan eus pinvidigezhioù hor glad, hag a zo merket er Vonreizh : ar yezhoù graet rannvroel anezhe gant lod. Perzh int eus hor sistem deskadurezh, hag e rankont bezañ unan eus binvioù un deskadurezh c’hwek, hag ur skoazell d’ar vugale da vezañ en o bleud. Ret mat eo neuze prientiñ an hent a gaso d’an adwel bonreizhel (ha da hini he mellad 2, evel-just) ma tegaso surentez lezennel, ha ma tigoro hentoù an normalaat evit ar c’helenn dre soubidigezh en hor sistem deskadurezh.


Jean-Pierre Luciani
Sekretour Broadel an STC Deskadurezh

Etre ar 1añ hag an 8 a viz Kerzu, kelennerien skolioù ha kelennerien skolajoù ha liseoù an deskadurezh prevez

Votit ha lakait votiñ evit anaoudegezh ar c’helenn dre soubidigezh

 

 

C’est un joli coup que vient de réussir le Syndicat des Travailleurs Corses en constituant une liste de candidats pour  les élections  qui auront lieu du 1er au 8 décembre, pour les professeurs des écoles et professeurs des collèges et lycées de lenseignement privé. Les écoles associatives bretonnes Diwan mais aussi leurs homologues basques , catalans et occitans , alsaciens même si elles sont laïques, non confessionnelles et gratuites pour certaines, elles sont considérées comme privées.

Il y a 20 noms sur la liste. 14 femmes et six hommes. Et en plus des corses , 7 bretons et des catalans et occitans travaillant dans l’enseignement immersif ( Diwan, Bressolas, Calandretas…). Les Corses eux sont des salariés de l’enseignement privé mais non immersif, les écoles de Scola Corsa n’étant pas encore sous contrat. En regardant de prés les noms des bretons on y reconnait des militantes et militants de longue date par ailleurs salariés du réseau Diwan.

C’est Jean-Pierre Luciani Secrétaire National du STC Education qui a initié cette liste et qui signe la lettre ouverte faisant office de profession de foi. Document dans un premier temps refusé par les services du ministère de l’éducation puis finalement validé. Il sera envoyé au 139 000 personnels de l’enseignement privé.

On ignore si Pap Ndiaye, l’actuel ministre de l’éducation saisira l’occasion pour se démarquer de Jean-Michel Blanquer. Il serait parait il mieux disposé…En attendant  tous les enseignants premiers et second degré titualire de l’enseignement privé (immersif ou monolingue et dans tout l’état)  pourront voter pour cette liste qui relance le débat pour la sécurisation de l’enseignement immersif, encadré par une circulaire bien précaire après la décision du Conseil constitutionnel de déclarer enseignement immersif en langues dites régionales anticonstitutionnel. Une décision qui avait mis  15 000 bretons dans le rues de Guingamp en mai 2021.

Monsieur le Ministre,

 Lenseignement immersif nest pas reconnu en France par la Constitution et la censure de la loi Molac par le Conseil Constitutionnel a relégué cet enseignement aussi bien dans lécole publique que dans lécole privée sous contrat dans « un espace dillégalité tolérée ».
Depuis 1969, avec la création de la première ikastola en Iparralde pour les basques, la première bressola chez les catalans en 1976, la première école Diwan en 1977 pour les bretons, en passant par la première calandreta en 1979 pour les occitans, la première classe immersive en Alsace avec ABCM en 2017 et enfin la Corse en 2021 avec Scola Corsa, cest un tout un réseau décoles associatives qui ont imprimé en un
demi-siècle la construction dune histoire de lenseignement immersif.
Plusieurs milliers denfants bénéficient aujourdhui de cet enseignement et les bons résultats ne sont plus à démontrer. En Corse, en deux ans, Scola Corsa a ouvert ses 3 premières écoles maternelles immersives et le Sindicatu di i Travagliadori Corsi soutient de façon pleine et entière cette démarche.En Corse, nous n’avons pour l’heure aucun enseignant sous contrat, et c’est à la force du poignet que Scola Corsa construit son développement avec efficacité et avec le soutien du Peuple corse. Si la Collectivité de Corse apporte un soutien financier sans faille à la hauteur des ambitions de sa politique linguistique, l’Etat, lui, se refuse pour l’heure à valider toute demande de contractualisation.
La nécessité de sortir de cette insécurité juridique Même si la Corse n’a pour l’heure aucun enseignant contractualisé dans l’enseignement immersif, le STC Education a fait le choix stratégique ciblé lors des élections professionnelles de 2022, à travers ce scrutin
du Comité Consultatif Ministériel des Maîtres de l’Ecole Privée (CCMMEP), de mettre en avant une liste d’enseignants issus de l’école primaire immersive, de collèges et de lycées immersifs avec la présence d’enseignants corses qui apportent un soutien et une reconnaissance affirmée à tous ces pionniers qui ont ouvert la voie de l’émancipation linguistique depuis 50 ans. Il est aujourd’hui nécessaire et urgent de régulariser une situation de fait : rien ne peut arrêter des citoyens qui, avec autant de pugnacité et détermination, ont pensé, élaboré et mis en application un schéma d’enseignement aussi innovant que l’enseignement immersif. L’heure est à la reconnaissance légitime d’un chantier qui met en avant une richesse patrimoniale inscrite dans la Constitution : les langues dites régionales.Elles font partie intégrante de notre système éducatif et elles doivent être un vecteur d’enseignement harmonieux et un facteur d’épanouissement pour nos enfants. Il faut donc préparer la voie de la révision constitutionnelle (et bien évidemment son article 2 qui permettra cette sécurisation juridique et ouvrira les voies de la normalisation de l’enseignement immersif dans notre système éducatif.

 

Jean-Pierre Luciani Secrétaire National du STC Education

Du 1er au 8 décembre, professeurs des écoles et professeurs des collèges et lycée de l’enseignement privé Votez et faites voter pour la reconnaissance de l’enseignement immersif !

D’ar sadorn 21 a viz Mae ez eus bet dalc’het ur vanifestadeg dindan al lugan « Brezhoneg e pep lec’h ! » diwar intrudu ar skolioù Diwan. D’an devezh se e tremene ar Redadeg dre Naoned.

Fellout a ra d’ar rouedad Skolioù dre soubidigezh e vefe un emglev Stad-Strollegezh lec’hel par da hini Rannvro Breizh evit treuzkas hag implij ar brezhoneg.

 

 

Tro 800 den o doa dibunet dindan un heol skedus e straedoù kêrbenn Breizh.

Etre 800 ha 1000 den o tibuniñ e straedou Naoned. Ar wezh kentañ e oa d´ar gumuniezh vrezhonek dibuniñ e straedoù kêrbenn istorel hor bro. Dazont ar brezhoneg zo ivez er c’heriou bras, er meurgeriou.
N’eus ket tu lezel ur bembvedenn deus hor bro hep emglev stad-strollegezh lec’hel, bloaz goude e vije bet votet al lezenn Molac.
Un devezh kaer dindan an heol skedus, leun a vrogarouriezh, mousc’hoarzhus , gant kalz a bennou yaouank hag a gomzou digemplez. Gant un dibenn plijus hag un engroezig entanet da zegemer Ar Redadeg war un ton bras.
Ur vanifestadeg all a vo war hent ar Redadeg evit un eil skolaj e Aodoù-an-Arvor.
 
 
Lod a soñjo marteze ne oa ket uhel a-walc’h an niver a vanifesterien. Degas a reomp d’o soñj e oa ar wezh kentañ d’ar gumuniezh vrezhonek en em aozañ da zibuniñ dindan he gerioù-stur digemplez e straedoù Naoned. Ur sifr da genveriañ gant ar manifestadegoù a veze aoazet er bloavezhioù 90 e Kemper pe Brest evit ar brezhoneg hag a vode kantaoù pe a-wezhoù un nebeud miliadoù a vretoned kar-o-yezh. Ne dremener ket deus 0 da 15 000 manifester evel ma oa bet warlene e Gwengamp e-korf un devezh.
 

 
Kalz a gevredigezhioù brezhonek o doa galvet da gemer perzh, evel un nebeud a frammoù politikel (War-Sav, UDB..) koulz hag un dornad dilennidi.
 
Da heul prezegenn Yann Uguen prezidant Diwan o deus daou zen yaouank bet skoliataet e Diwan Naoned Mevena Guillouzig-Gouret hag Awen Looten Roynard embannet o  soñj, kavout a rit amañ dindan o frezegenn.
 
 
Diwan a ro emgav deoc’h er c’hKM 2018 disadorn dirak gar-mor Gwened da zougen c’hoazh azgoulennou evit ma tapo hor yezh tachenn ha gwiriou nevez evit an dazont !
 

 

Skoliataet omp bet e Skol Diwan Naoned. Ar skol a oa bet digoret daoust da bep tra e 1979… goude pemp bloaz he doa ranket serriñ. Tri bloaz goude gant kalz a youl a-berzh ar familhoù he doa addigoret e 1987.

Digeriñ skolioù Diwan n’eo bet aes gwezh ebet e lec’h ebet. Da gentañ abalamour da enebiezh ar stad, ar bonreizh, ha peogwir e oa ur mennozh araokour-tre krediñ skoliata bugale dre soubidigezh e brezhoneg, ur mennozh az ae enep an dispriz a oa bet plantet e penn ar vretoned ha bretonezed da geñver o yezh, o bro, o istor…

Diaesoc’h eo e Bro Naoned avat. Abalamour d’ar mod m’eo bet rannet hor bro hep na vije bet goulennet gwezh ebet ali pobl Breizh.

 

 

E 1989 setu ar pezh a lavare Skol Diwan Naoned : L’école Diwan de Nantes accueille 22 éleves en maternelle et primaire. Mais cette demande croissante des familles pour une éducation en breton en Loire-atlantique exige :

– Des locaux décents

– Une prise en charge financière correspondant au service public qu’assure Diwan à Nantes car Diwan est une école laique, gratuite et ouverte à tous.

– La reconnaissance politique par les élus de Loire Atlantique

– L’application en Loire Atlantique comme dans les autres départements bretons du protocole signé avec l’éducation nationale.

Assez de promesses electoralistes ! Nous voulons des actes positifs !

 

Abaoe 1989, daoust d’an diaesterioù eo kresket kalz an niver a vugale skoliataet e Naoned, tost da 200 bugel e Naoned, met ivez ur skol e Sant Ervlan, unan e Sant-Nazer, unan e Savenneg, unan e Gwennrann, ha bremañ skolaj Diwan Sant Ervlan ha maorvat daoust d’an diaesterioù ur skol e takad Kernitron-al-Lann dindan nebeut.

400 bugel zo skoliataet dre soubidigezh en departamant. Hag 800 gant an holl hentennoù all. C’hoant hon eus ez afe c’hoazh war gresk !

Da heul skouer Diwan ez eo en em gavet ar brezhoneg er skolioù publik an deskadurezh stad. Ha kement se n’eo ket bet aes kennebeut. Evelto e fell deomp e vefe simploc’h d’ar familhoù skoliata o bugale e brezhoneg en holl hentennoù divyezhek.

Kar m’emañ dazont ar brezhoneg en e gavell istorel emañ ivez er c’herioù bras, er meurgerioù : e Brest, e Roazhon met ivez evel-just e Naoned ha tro-war-dro.

Da heul c’hoazh, ar brezhoneg n’eus kavet e blas e Naoned en ur vagouri, er skol-veur, er radio, er stummadur dibaouez, el levraoueg, er c’hentelioù-noz, war ar panelloù, el levrigoù familh… Ha n’eo ket echu !

Evit ma c’hellfe kreskiñ didrabas ar gumuniezh vrezhonek e Naoned hon eus c’hoant un emglev stad-strollegezh lec’hel evel ma ‘z eus unan e Rannvro Breizh.

Evit ma c’hellfe kreskiñ didrabas ar gumuniezh vrezhonek e Breizh a-bezh hon eus c’hoant e vefe kemmet mellad 2 bonreizh ar republik a laka da netra an holl yezhoù a reer yezhoù rannvro anezho.

Evit ma c’hellfe kreskiñ didrabas ar gumuniezh vrezhonek e Breizh hon eus c’hoant e vefe ur statud ofisiel d’hor yezh.

Evit ma c’hellfe kreskiñ didrabas ar gumuniezh vrezhonek e Breizh hon eus c’hoant e vefe lakaet un termen d’an disparti a vir ouzhomp da alaniñ a-stroll ha gwitibunan evit reiñ un dazont all d’hor yezh ha d’hor bro.

Bro Naoned e Breizh ! Brezhoneg ofisiel ! Diwan a vevo ! Diwan a gresko !

 

Communiqué de presse.

Le député LREM Yannick Kerlogot de Guingamp est fier de prendre part à une commission. sur l’enseignement des langues dites régionales et déclare vouloir oeuvrer à l’apaisement suite à la manif massive de Guingamp (plus de 10 000 personnes ) en soutien à l’enseignement immersif en langue bretonne. En tant qu’acteur du mouvement de réappropriation linguistique, élu local et parent d’élève en école immersive je tiens à dire combien cette nomination pour cette mission n’est en rien apaisante et au contraire inquietante.

Yannick Kerlogot déclare au Télégramme : « L’un des objectifs est donc de trouver une solution rapide pour que la rentrée de septembre prochain puisse se faire de façon apaisée, avec un article 4 de la loi renforcé par une consolidation juridiqu»

Les écoles Diwan feront une rentrée apaisée quand tous ceux qui prétendent les soutenir agiront en mettant leurs actes en conformité avec leurs déclarations.

Yannick Kerlogot vient de déclarer son soutien à Thierry Buhé et Guilda Guillaumin candidats dans le canton à Guingamp , qui sont donc estampillés LREM.

Parmi les autres soutiens on peut noter les noms de :

– Laurence Corson La maire du Merzer ,conseillère départementale sortante qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP ( candidate aux régionales sur la liste de Thierry Burlot ) .

– Bernard Hamon ex maire de Ploumagoar qui tant qu’une filière bilingue n’ouvre dans sa commune a refusé de verser LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Lucien Mercier l’ancien Maire de St Agathon QUI REFUSAIT DE VERSER LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Alain Castrec son ancien adjoint qui refusait lui aussi LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Xavier Le Moal adjoint au maire de Laurence Corson La maire du Merzer ,conseillere departemental sortante qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Laurent Le Faucheur maire de Goudelin qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP .

-Alain Sehan adjoint au maire de Goudelin qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Remy Guillou maire de Plouisy qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

-Mickael Tessier son adjoint à Plouisy qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

Une des remplaçante de la candidature de Mr Buhé est Brigitte Le Moal adjointe aux affaires scolaires de Goudelin qui ne VERSE PAS LE FORFAIT SCOLAIRE A DIWAN GWENGAMP.

Voilà comment les amis politiques guingampais de Yannick Kerlogot travaillent à passer la corde au cou de Diwan Gwengamp depuis des années. alors que la loi leur permet verser ce forfait scolaire.  

Comment Yannick Kerlogot et ses acolytes peuvent ils nous faire croire qu’ils préparent une rentrée sereine pour les écoles Diwan ?

Alors que Yannick Kerlogot a renoncé à faire plier ses propres amis politiques locaux pour aider Diwan comme la loi les y autorise, comment pourra t il à l’issue de sa mission convaincre Mr Blanquer de prendre des mesures apaisantes ? De qui se moque-t-on ?

C’est ce dernier qui est à l ‘origine du recours au Conseil Constitutionel contre la Loi Molac qui a déclaré les écoles Diwan anticonstitutionnelles.

L’ecole Diwan de Guingamp comme beaucoup d’autres écoles Diwan en Bretagne après une année COVID sans capacité à générer de l’autofinancement se retrouve avec des comptes dans le rouge , et les amis de Mr Kerlogot ont clairement contribué à cette situation inadmissible qui n’a rien d’apaisante.

Gael Roblin

Conseiller Municipal à Guingamp

Locuteur de breton et parent d’éleve en école Immersive .

Le 29 mai la Redadeg arrivera à Guingamp lors d’un événement habituellement festif. Mais la Redadeg est aussi une forme de lutte pour la langue bretonne. C’est pourquoi nous appelons à une manifestation pour la défense de notre langue ce même jour à partir de 14h00 à la gare de Guingamp.

La loi Paul Molac sur les langues dites régionales a été votée par l’ ensemble des députés bretons toutes tendances confondues et majoritairement bien accueillie par les élus locaux. Cela montre que les bretons sont capables de s’unir pour défendre la langue bretonne.

Cette nouvelle loi, si elle n’est pas invalidée par le Conseil Constitutionnel, permettra de renforcer la place de la langue sur les panneaux routiers, à l’état civil et bien sûr de financer de manière plus juste les écoles Diwan et de pratiquer l’éducation immersive dans les écoles publiques comme privées.

 

Pour que la langue vive et qu’elle soit langue de vie quotidienne il faut mettre en place une politique linguistique ambitieuse avec les moyens financiers adéquats, dans chaque collectivité dans toute la Bretagne et dans tous les champs d’action :

– la petite enfance, l’éducation de la maternelle à l’université,

– les médias et l’édition, l’audiovisuel et le numérique,

– la formation des adultes,

– les loisirs pour les plus petits et les adultes,

– les pratiques culturelles amateures et professionnelles,

– l’économie et les services publics.

Tout ceci doit être clairement spécifié dans les objectifs qui seront inscrits dans la convention Etat/Région sur la langue bretonne et son utilisation dans la vie publique et le transfert de compétences à la Bretagne.

Pour une convention Etat/Région ambitieuse, pour refuser les attaques injustes de la part du gouvernement nous vous invitons à venir manifester à Guingamp le 29 mai à l’occasion de l’arrivée de la Redadeg.

Quelques jours avant les élections départementales et régionales, nous défilerons pour montrer notre volonté de voir notre langue bien vivante se développer dans le cadre d’un statut officiel.

Appel signé par les associations: Stumdi, Mervent, Sked, KLT, DAO, Emglev Bro Gwened, Arvorig FM, Bannoù Heol, Ar Redadeg, KBP-APLB, Emglev Bro An Oriant, Ti Douar Alre, KEAV, Ti ar Vro Landerne-Daoulaz, Mignoned ar brezhoneg, Daoulagad Breizh, Ti ar Vro Gwengamp, Telenn – Ti ar Vro Sant-Brieg, Ai’ta!, C’hoariva, Keit Vimp Bev, Roudour….

 

Anzav a ra dizalc’hourien ha dizalc’hourezed a-gleiz bezañ bet souezhet war an tu-mat gant ar vot e parlamant Pariz diwar-benn ar yezhoù a reer « Rannvro » anezho.

En ostant d’ an hentoù proseziñ evit kas dirak ar c’huzul bonreizhel al lezenn nevez gant kevredigezhioù gouestlet da zifenn al likelezh en ur mod strizh e fell deomp ezteurel ar pezh a heul :

Dont a ra ar vot mañ da suraat an deskadurezh dre soubidigezh ha digeriñ a ra hentoù nevez en deskadurezh publik.

Da gentañ ez eo trec’h an dud bet oberiant da adperc’hennañ hor yezh hag o c’henseurted er broioù all n’o doa ket gortozet a lezenn-mañ evit mont war hent an oberoù pleustrek da dreuzkas ar yezh.

Fellout a ra deomp e rofe diouzhtu maered Breizh a zo dleet en ober an treziad skol d’ar skolioù Diwan kenkaz n’o defe ket graet kement-se c’hoazh hep gortoz dekred arverañ al lezenn

Karout a rafemp e chomfe an holl war evezh evit ma vo lakaet e pleustr perzhioù al lezenn nevez e Liger-Atlantel ivez, kar el lodenn se deus hor bro servijoù an deskadurezh-stad a vez aliez a feiz fall a-benn lakaat e pleustr ar polikerezhioù publik gouestlet d’ar brezhoneg.

Ouzhpenn d’ar c’helenn al lezenn a ro gwirioù evit ar panellerezh er strollegezhioù foran ha war an hentoù koulz ha d’an arouezennoù diakritek.

D’ar stad eo da lakaat e pleustr al lezenn nevez er servij publik a zeskadurezh. A-benn reiñ ur ster d’an arakadennoù e vo ret stummañ ar gelennerien ha digeriñ muioc’h a bostoù er c’honkourioù. Kenkaz ne vefe ket graet kement all e vefe reizh deomp lakaat ar stad dirak he c’hirriegezhioù da heul al lezenn votet gant he dilennidi.

Padal ma na vestroniomp ket amañ e Breizh ar binviji ensavadurel evit mont war an hent mat e vo start lakaat e pleustr ar pezh zo bet gounezet.

Hep barregezh lec’hel nevez, evel hini ar c’helenn hag ur youl bolitikel splann gant ar c’humunioù, an departamantoù, an tolpad-kerioù, ar Rannvro n’ez aimp ket gwall bell.

Evit treuzkas ur yezh ha lakaat anezhi da vevañ hon eus ezhomm doareoù ambrougiñ war dachenn an dudi, an obererezhioù sevenadurel, ar sportoù, ar mediaoù, ar stummadur, ar vuhez ekonomikel hag a zo war dachenn barregezhioù lec’hel termenet gant an Emglev Stad-Rannvro evit yezhoù Breizh hag o implij er vuhez foran.

Ezhomm hon eus un emsav pobl ledan evit lakaat ar Rannvro da c‘houlenn groñs digant ar gouarnamant kreiz un emglev youlek evit mont da vat war hent ofisialisadur hor yezh vroadel.

War-Sav.

 

La Gauche Indépendantiste s’avoue agréablement surprise par le vote au parlement sur les langues régionales. Nonobstant les éventuels recours d’associations ultra-laïcardes devant le conseil constitutionnel nous faisons les constats suivants.

  • Ce vote vient sécuriser des pratiques d’enseignement immersif et ouvrir de nouvelles perspectives dans l’enseignement public.
  • C’est d’abord une victoire des acteurs du mouvement de réappropriation linguistique bretons et de leurs alter-égos qui n’ont pas attendus cette loi pour s’engager dans des pratiques assurant la transmission linguistique.
  • Nous souhaitons que les maires bretons ne versant pas le forfait scolaire à Diwan n’attendent pas les décrets d’application de cette loi et payent immédiatement les sommes et les arriérés dues aux établissements concernés.
  • Nous invitons à la plus grande vigilance pour que cette loi s’applique de manière effective y compris en Loire-Atlantique, partie de la Bretagne où les services de l’Education nationale traînent toujours des pieds pour appliquer les politiques publiques en faveur de la langue bretonne.
  • Hormis l’enseignement ce dispositif légifère sur les signes diacritiques, la signalétique dans les collectivités territoriales et la signalétique routière. La responsabilité de la mise en oeuvre de la loi en matière d’enseignement dans le service public est dorénavant du ressort de l’Etat. Afin de donner sens aux avancées permises dans l’enseignement public, il faudra que la formation des enseignants et le  nombre de postes ouverts aux concours suive. Si ce n’est pas le cas nous aurons l’entière légitimité de mettre l’Etat face à ses responsabilités au regard de la loi votée par ses propres représentants.

Néanmoins, si nous n’avons pas ici en Bretagne les outils institutionnels pour transformer l’essai, la partie s’annonce compliquée. Sans compétences locales nouvelles comme le transfert de compétence à la Région Bretagne en matière d’enseignement et une volonté politique forte des communes, départements, EPCI et Région nous n’irons sans doute pas bien loin dans l’application de cette loi.

Une langue pour se transmettre et vivre à besoin de mesures d’accompagnement dans le champ des loisirs, des pratiques culturelles et sportives, des médias, de la formation, de la vie économique qui sont autant de domaines relevant de compétences locales cadrées par la Convention Etat-Région sur la transmissions des langues de Bretagne et leur usage dans la vie publique. C’est un vaste mouvement populaire qui doit maintenant se manifester dans cette perspective pour que la Région Bretagne exige du gouvernement central une convention ambitieuse dans les domaines précités pour s’engager définitivement dans un processus d’officialisation de notre langue nationale.

War-Sav Pour l’Organisation de la Gauche Indépendantiste.

Pour une stratégie de réappropriation linguistique qui ne soit pas basée sur le parlementarisme parisien et les institutions françaises !

Nous tenons tout d’abord à féliciter les organisateurs de la manifestation du samedi 13 mars à Kemper. Réussir à mobiliser plus de 5000 personnes en une semaine, qui plus est dans le contexte sanitaire actuel, est un tour de force. Et cela à peine 15 jours après celle de Brest qui avait rassemblée en 3 jours 2000 personnes pour défendre les dotations horaires en langue bretonne dans les collèges Diwan.

Elles sont parmi le plus grandes manifestations de défiance à l’endroit du pouvoir central de LREM dans un contexte de pandémie et de repli sur soi, de restrictions. Ne boudons pas notre plaisir.

 

 

C’est un signal de défiance populaire envoyé à l’encontre d’un gouvernement pourfendeur de l’éducation et peu enclin à faire évoluer la place de la langue bretonne dans notre société, notamment par le biais de la convention Etat-Région. C’est ce socle populaire qui doit être amplifié et sur lequel il faudra s’appuyer pour créer une nouvelle stratégie afin de gagner nos droits. Nous ne sommes pas d’accord sur la place disproportionnée donnée samedi à la tribune aux députés, et à un degré moindre celle des de certains élus de la Région Bretagne. C’est le signe d’une stratégie basée majoritairement sur la seule compétence des députés pour gagner le combat, cette stratégie a un nom, c’est le parlementarisme parisien. Pourquoi s’interdire de construire d’autres stratégies ? Qu’avons-nous gagné par cette méthode depuis 40 ans ?  Des miettes, bien loin d’être à la hauteur des enjeux pour sauver une langue en danger de mort. L’histoire contemporaine de la langue bretonne prouve que la stratégie du parlementarisme choisie par  les organisateurs Diwan, Div Yezh, Divaskell, Kelennomp et Kevre Breizh est vouée à l’échec. Le temps du parlementarisme parisien est révolu. Demander l’aumône envers l’État Français et l’utilisation de ses institutions d’un autre temps est une voie sans issue. 

Les victoires obtenues depuis bientôt un demi-siècle sont le fruit des mobilisations populaires, associatives et syndicales. La création de Diwan en 1977 ne doit rien à l’État, son ancrage dans l’enseignement non plus. Les avancées dans l’enseignement bilingue entre les années 1980 et les années 2000 sont le fait du collectif UGB (Unvaniezh ar gelennerien brezhoneg), l’Union des enseignants en langue bretonne, et des syndicats étudiants tels que USB (Unvaniezh ar studierien brezhoneg) Dazont : développement de l’enseignement bilingue public et privé, création du CAPES de breton en 1985 ou encore le DEUG de breton en 1989. Le développement de la signalétique routière bilingue s’est fait grâce au rapport de force établi par les militants de Stourm ar Brezhoneg dans les années 1980-2000 puis d’Ai’ta dans les années 2010. 

La palme d’or de la stratégie parlementariste revient sans conteste au député LREM de Guingamp, Yannick Kerlogot, accompagné des députés LREM Annaïg Le Meur (Quimper) Graziella Melchior (Landivisiau-Lesneven),  Didier le Gac (Landerneau-Plabennec) et de la sénatrice LREM du Finistère Nadège Havet. Comment les organisateurs ont-ils pu accorder la parole à la tribune au représentant d’un gouvernement qui a voulu supprimer des heures d’enseignement en breton dans les collèges Diwan ? Car si le soldat Kerlogot a parlé « d’erreur administrative » pour voler au secours de Blanquer, la réalité est toute autre. Si erreur administrative il y avait eu, l’Education Nationale aurait fait machine arrière. Que nenni. C’est le Rectorat de Rennes qui financera les heures que l’Education Nationale a supprimé, dans leur droite logique d’économies budgétaires à tout va. Mais ça, les députés LREM ne vous le diront pas. Comment les organisateurs ont-ils osé donner la parole à celui qui assure le service après-vente de Blanquer ? Un député qui prétend défendre l’éducation et la langue bretonne mais ne manque jamais une occasion de défendre le ministre Blanquer et son travail de sape, souvent sournois. Jugez vous-même : l’obtention des cours de breton enseignés par le CNED dans le second degré est présentée comme une avancée, alors que cela permettra d’économiser des heures d’enseignement et donc des postes. L’enseignement de la langue bretonne dans les écoles n’échappe pas à cette logique de rentabilisation de l’éducation quand le budget du ministère de l’Intérieur et celui des Armées continue lui de croître pour assurer la sacro-sainte sécurité et vendre des armes de guerre. Ainsi, les regroupements de plusieurs niveaux de classes au collège sont devenus monnaie courante et le nombre de postes au CAPES de breton stagne depuis des années matière. Les conditions de travail des enseignants de breton dans le premier et le second degré se dégradent : fermeture de classes et regroupements de niveaux (jusqu’à 5 ou 6 niveaux ! ) dans le premier degré, non-titularisation sur un poste par la systématisation des TZR (titulaire en zone de remplacement) dans le second degré pendant des années, enseignement de disciplines non linguistiques (histoire-géographie ou mathématiques par exemple) en français et non en breton toujours dans le second degré. Le dialogue social se dégrade fortement avec le gouvernement Macron, puisque les syndicats ont été boutés hors des commissions paritaires pour les ajustements de postes. Ce coup de poignard dans le dos met souvent en danger les filières bilingues par la création de postes ne tenant pas compte des spécificités de l’enseignement bilingue.

Enfin, quelle légitimité à Kerlogot à se poser en défenseur de la langue bretonne quand ses  proches soutiens dans le pays de Guingamp — à l’instar  de Rémy Guilloux, maire de Plouisy — ne verse pas le forfait scolaire aux élèves de sa communes allant à l’école Diwan de Guingamp. Tout comme ne le fait pas Laurence Corson, élue au Merzer (toujours prés de Guingamp) mais aussi colistière de Yannick Kerlogot, avec qui elle a été élue au Conseil Départemental des Cotes d’Armor. 

 

Afin d’occuper le terrain médiatique pour promouvoir son projet de loi, le député Paul Molac était présent à la manifestation de Quimper, et c’est d’ailleurs sans doute lui-même qui l’a suscitée. A l’instar du député Kerlogot, une place de choix lui a été réservée à la tribune par les organisateurs, confirmant la stratégie de parlementarisme choisie pour gagner nos droits linguistiques. 

La proposition de loi définit « trois domaines dans lesquels des mesures de protection et de promotion des langues régionales peuvent être apportées : le patrimoine, l’enseignement, les services publics via la signalétique et les actes d’état civil. ». La réforme Blanquer qui met à mal l’enseignement du breton et en breton n’est pas remise dans la proposition de loi, les perspectives de recrutement préalable au développement de l’enseignement sont inexistantes. Le volet ayant trait aux services publics est louable mais fort incomplet. Enfin, nulle part le statut de la langue n’est abordé. Si Paul Molac se trompe sur les objectifs à atteindre, il nous tire une balle dans le pied avec l’utilisation du terme « régional » pour définir  la langue bretonne. Nous ne sommes ou ne seront pas des locuteurs de langue régionale mais des locuteurs. D’ailleurs, que veut dire « langue régionale », alors même que la Loire-Atlantique n’est pas dans la région administrative Bretagne, bien que la langue bretonne y soit également présente ? Pourquoi cette incessante classification entre les langues ? Un complexe d’infériorité en opposition à la langue française que nous parlons toutes et tous ? Il faut assumer et revendiquer un statut égal pour la langue  bretonne, qui ne verra jamais le jour sans construction politique. Si Paul Molac se trompe sur les objectifs, il fait également fausse route sur la méthode. La loi ne doit pas être un but sorti d’un artifice institutionnel sclérosé mais un outil à construire par un rapport de force populaire. Les ouvriers en lutte au 19e siècle ont-ils attendu les lois autorisant le droit de grève en 1864 et les syndicats en 1884 pour arrêter le travail et se regrouper ? Les femmes ont-elles attendu la loi Veil en 1975 pour avorter ? Les homosexuel·le·s ont-ils/elles attendu la loi sur le mariage pour tous en 2013 pour vivre ensemble ? Youenn Gwernig chantait « les droits qu’on a ça s’demande pas, les droits  qu’on a les prendra ! ». Paul Molac et les afficionados du parlementarisme parisien se trompent encore quand ils placent leur confiance en l’institution. Si les députés français se sont fait berner en première lecture du fait de leur absentéisme récurrent, il y a fort à parier, médiatisation aidant, que le rappel des troupes soit battu par la majorité jacobine et ses alliés idéologiques allant de la France Insoumise au Rassemblement National. Une majorité des députés contre le projet de loi en 2e lecture et il rejoindra la liste de ceux ayant fini avant lui dans les poubelles de l’Assemblée Nationale française. 

Les directions de Diwan, Div Yezh et Div Askell, en se basant sur le seul calendrier parlementaire, semblent prendre le risque de se retrouver sans perspectives stratégiques suite à l’échec de l’initiative Molac.

Une fois de plus, le discours réformiste visant à œuvrer pour un remodelage des lois françaises aura pompé toutes les énergies en dégageant les élus locaux de toutes responsabilités. Cela aura un effet démobilisateur.

Les manifestants de Brest et Kemper doivent profiter de leur capacité à mobiliser rapidement pour faire pression localement contre les politiques d’austérité et de mépris de la langue bretonne des élus locaux et ce en priorité.

Nos faiblesses sont aussi dues au fait que les forces militantes des salarié.e.s de la langue bretonne sont dispersées dans des petits syndicats appartenant à des grandes centrales. Peu sont syndiqués et ces salariés ne sont donc pas autonomes pour faire entendre leurs point de vue face aux errements des directions de leurs filières. 

La question de la création d’un Syndicat Unifiée des Travailleurs de l’Enseignement et de la Culture Bretonne doit revenir à l’ordre du jour.

Loig Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, était lui aussi aux premières loges à Quimper. C’est d’ailleurs lui qui a mis le feu aux poudres en rendant public les blocages avec le ministère de l’Education Nationale sur la signature de la Convention Etat-Région. Info ? Intox ? Le contexte électoral et ses dissensions avec LREM, composante de sa majorité à la Région, peuvent laisser à penser qu’il a freiné des quatre fers pour parapher la Convention et mettre ainsi en difficulté LREM. Quoi qu’il en soit, et malgré la bonne volonté de Lena Louarn, vice-présidente en charge des langues de Bretagne, force est de constater que les avancées consécutives à la politique linguistique régionale sont faibles. Il est loin d‘être à la hauteur des enjeux. Mais comment peut-il en être autrement quand on sait que le budget alloué est de 7,5 millions d’euros, soit 2,26 € par an et par habitants. A titre de comparaison c’est 8,7 € par an et par habitant en Corse et au-delà de 20 € par an et par habitant au Pays de Galles, dans la Communauté Autonome Basque et au sein de la Generalitat de Catalogne. C’est la nature même de l’institution qu’il convient de changer car à moins de croire au miracle elle ne pourra faire grand-chose de plus avec de tels moyens.  Un transfert de compétence en matière de politique linguistique serait une première avancée. Force est de constater que ça ne figure pas dans les priorités de la majorité régionale ni dans les intentions programmatiques des candidats aux élections régionales devant se dérouler cette année.  

Le parlementarisme parisien et les institutions françaises n’ont rien apporté — ou si peu — à la langue bretonne en presque 50 ans de lutte. La Gauche Indépendantiste se veut force de proposition pour créer une nouvelle dynamique nous conduisant à conquérir nos droits. Les droits linguistiques inhérents à ceux de chaque peuple. N’est-ce pas la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui dans son article 2 dit que «  Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de […] de langue […] ».

La langue bretonne ne sera sauvée que par la lutte continue et assumée pour un pouvoir politique breton et l’officialisation de la langue bretonne. Pas un intervenant ne l’a évoqué à Quimper le 13 mars dernier. 

La crise du Covid-19 a mis en lumière aux yeux de l’opinion publique la nécessité de relocaliser les décisions. C’est plus qu’une décentralisation au bon vouloir de Paris ou des élu·e·s du Conseil Régional de Bretagne que nous souhaitons : nous voulons construire un pouvoir politique breton pour élargir les compétences. Ailleurs en Europe les peuples s’organisent pour décider de leur avenir, comme en Écosse ou en Catalogne. En Bretagne, cela permettra aux bretonnes et aux bretons de participer directement aux décisions.  De toute part la question d’une démocratie plus proche de la population se fait entendre, que ça soit au niveau de la santé, de la réunification de la Bretagne, de l’égalité femme/homme, de l’environnement, des services publics. Il doit en être de même sur les questions linguistiques. Le droit de décider et la question du référendum en Bretagne commence à réapparaître dans les débats publics, notamment dans les institutions du Conseil Régional de Bretagne, au Conseil Municipal de Nantes ou celui de Rennes. C’est le reflet d’une volonté populaire forte qui ne se traduit pour l’instant que par des promesses. L’abstention aux élections et le succès honorable de certaines listes citoyennes aux élections municipales de 2020 interpellent le modèle démocratique actuel. Cela montre une volonté de changement fort. C’est pourquoi il faut aller plus loin en faisant progresser l’idée de l’organisation d’un référendum pour décider de Brest à Clisson. Cette consultation devra permettre de choisir quelles compétences (notamment législatives et fiscales) nous voulons ici en Bretagne. 

Le changement de statut de la Bretagne est indispensable dans la conquête de nos droits. Faut-il rappeler, par exemple, que le statut de Collectivité Territoriale en Corse — donnant des compétences propre à l’île de Beauté — permet une politique linguistique plus ambitieuse ? Le rapport de force avec l’État est singulièrement différent selon le statut du territoire en question, comme nous le prouve l’actualité. Mise en marche en janvier dernier, la réforme du CAPES par Blanquer compte modifier les modalités du concours du CAPES de langue corse. La première mouture prévoyait de faire la part belle à la langue française lors des épreuves : les coefficients des épreuves en langue corse seraient passés de 7 à 4 et les coefficients des épreuves en langue française de 4 à 8. Après deux mois de bras de fer,  le ministre a ainsi assuré “un coefficient de 8 sur 12 de matières passées en langue corse”. Comment sérieusement envisager faire évoluer de manière drastique les conditions d’enseignement du breton, bilingue ou immersif, au sein du système pyramidal et ultra-centralisé de l’Education Nationale ? C’est pot de terre contre pot de fer. 

Pour conclure, nous devons avoir des objectifs clairs pour la langue bretonne :

Dans le domaine de l’enseignement, le statut de l’enseignement immersif doit être renforcé et ce mode d’enseignement développé. Les élus ne versant pas le forfait scolaire à Diwan doivent être combattus, dénoncés et marginalisés. Le CAPES de breton, à l’instar du CAPES de corse, ne doit plus être bivalent. C’est une discrimination à l’égard des enseignants en langue bretonne devant enseigner deux matières. C’est une discrimination à l’égard des étudiants préparant le concours et devant assimiler deux programmes au lieu d’un. Il faut créer des CAPES bivalents s’adressant aux spécialistes des matières (histoire-géographie, sports, musique, etc.) afin de ne plus se retrouver avec des enseignants formés sur le tas. Le nombre de postes au CAPES n’excède quasiment jamais 2 depuis des décennies ! Il faut une hausse significative afin de pouvoir accompagner un développement de l’offre d’enseignement mais aussi pouvoir remplacer les personnels partant en retraite. Si ce n’est pas le cas, le nombre d’enseignants va diminuer, et l’enseignement avec. Les mêmes objectifs doivent être fixés pour l’enseignement dans le 1er degré, pour les mêmes raisons : multiplier par deux le nombre de postes aux concours de recrutement. 

 

Pour en revenir à la Convention État-Region sur la Transmission des langues de Bretagne et leurs usages dans la vie publique : il convient aussi de constater que peu d’acteurs du mouvement linguistique et culturel breton semblent l’avoir lue dans son ancienne version, tant les propositions qui émanent maintenant ne concernent que l’enseignement, révélant par là même le manque de culture politique socio-linguistique de cette mouvance.

Une langue ne se transmet pas qu’a l’école. Dans la société post-industrielle des loisirs dans laquelle nous vivons elle doit trouver toute sa place dans les sports, les loisirs, les distractions…

Si l’ancienne version de la convention permettait la création de centre de loisirs en langue bretonne, elle ne fléchait pas les financements des collectivités locales. Un centre de loisirs ouvert les mercredi et pendant les vacances permet d’offrir près de 400 heures de langue bretonne par an aux enfants le fréquentant. 

 

Enfin nous sommes pour une vigilance accrue quand l’application effective de cette convention en Loire-Atlantique, qui dépend d’une autre Académie, et où par exemple l’école Diwan de Saint-Herblain n’est toujours pas sous contrat (et donc à la charge du réseau), malgré le fait qu’elle remplisse tous les critères d’ancienneté. 

La convention État-Région signée en 2015 avait été validée par le recteur de l’Académie de Rennes, ainsi que par les présidents des Universités de Rennes et de Brest : il serait judicieux que celle qui sera signée prochainement intègre également l’Académie de Nantes et l’Université de Nantes. Enfin, il serait bien que le Département de Loire-Atlantique et d’autres collectivités locales (Métropole de Nantes par exemple) s’associent aussi aux discussions concernant cette convention qui sera signée avec l’État, afin de développer une convention qui permette le développement des pratiques et de la transmission de la langue bretonne sur l’ensemble de la Bretagne.

 

 

 

 

La langue bretonne doit changer de statut et devenir co-officielle.  Si cela permettra bien sûr une reconnaissance institutionnelle de notre langue, elle permettra de fait un développement des moyens lui étant consacrés dans la sphère publique. En Irlande, où  le gaëlique est officiel, la signalétique routière bilingue est généralisée, de même que le bilinguisme écrit au sein des services publics et le bilinguisme oral par le biais de formations continues des salariés. L’usage écrit et oral du breton doit être obligatoire également dans le domaine des transports. L’usage de la langue bretonne doit être un critère d’éligibilité aux subventions (toutes thématiques et tous demandeurs : entreprises, collectivités, associations). L’usage du breton par les entreprises doit être un critère de notation dans les marchés publics.

Dans le domaine des médias, nous devons avoir une radio publique et une chaîne de TV publique en langue bretonne. Il sera nécessaire d’accroître le soutien aux développements des radios locales émettant en langue bretonne (Radio Kerne, Radio Kreiz Breizh, Radio Bro Gwened, Radio Arvorig, et Radio Naoned), notamment en ce qui concerne les ouvertures de fréquences (FM ou radio numérique DAB+) qui auront lieu dans les prochains mois et années sur l’ensemble de la Bretagne. En effet, de nouvelles fréquences gagnées permettront à beaucoup de nouvelles personnes d’écouter les émissions en breton plus facilement au quotidien, mais signifieront aussi un coût annuel très important pour les radios associatives, pour chaque nouvelle antenne ouverte. Ces coûts devront être en partie pris en charge par les collectivités, tout comme la formation de plus de professionnels pouvant travailler dans ces radios.

La convention qui sera signée d’ici quelques temps devra prendre en compte les éléments qui ont été mentionnés dans ce texte (et sûrement d’autres), et faire participer l’ensemble des acteurs et actrices qui font vivre la langue bretonne au quotidien.

Nous devons rapidement et collectivement nous donner d’impulser une stratégie de réappropriation linguistique qui ne soit pas basée sur le parlementarisme parisien et les institutions françaises ! Brezhoneg ofisiel !

 

War-Sav Pour l’Organisation de la Gauche Indépendantiste.

 

Dizalc’hourien/Dizalc’hourezed an tu-kleiz a c’halv da vont da vanifestiñ e Kemper d’an 13 a viz Meurzh evit ar brezhoneg ha da enebiñ ouzh an doare m’eo skanket gant ar gouarnamant sinadur an emglev Stad-Rannvro evit treuzkas yezhoù Breizh hag o implij er vuhez pemdez.

Hon izili ha mignoned embarzhet en deskadurezh dre soubidigezh ha divyezhek, er c’hevredadoù sevenadurel hag a labour evit normalizañ implij ar brezhoneg er vuhez foran a gemero perzh en emgav.

Laouen omp gant nerzh stourm adkavet ar c’hevredigezhioù kerent ha sindikadoù hag a c’halv da ac’hubiñ ar straed da zifenn hor yezh.

Evel-just ez eomp a-du da enebiñ ouzh tagadennoù nevez-frankizour JM Blanquer a-enep d’ar c’helenn brezhoneg dre adreizh ar bak, hag ouzh pilpouserezh kannaded hag izili «  LREM » ( na garfemp ket gwelet e mod ebet e Kemper kar  ne vefe ket anduret o emzalc’h goapus gant holl). Poellek e kavfemp memes tra e rafe Loig Chesnais-Girard e seizh gwellañ evit ma vo roet an treziad skol gant an holl dier-kêr meret gant izili e strollad pe e e vignoned. Ar re se a voug Diwan int ivez en ur ober kement se pa nac’hont ober gant al lezennadurioù a zo anezho.

Normaladur ar brezhoneg e holl degouezhioù ar vuhez foran a dremeno dre un aergerzh a ofisialisadur lezennel evit ar yezh-se e Breizh ( en ur gemer e kont liesseurted yezhoù Breizh gant ar gallo ha yezh ar sinoù). An emdroadur se a c’hello bezañ tizhet en ur c’hounit muioc’h a souvereniezh da zibab e Breizh a-bezh, deus Brest betek Klison, da gentañ en ur dreuzkas ar barregezhioù skol da strollegezh Breizh.

Setu ma roomp emgav deoc’h evit sevel un ambroug Gwenn-Ha-Du, Ruz ha Mouk a-dreñv d’ar giton « Difennomp hor Bro hag Hor Yezh » e Kemper.

War-Sav.