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Une fois encore nous nous retrouvons aux côtés des organisations et soutiens historiques de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans les diverses manifestations et rassemblements organisés depuis hier en Bretagne en soutien à nos camarades de la ZAD. Et ce aussi souvent qu’il le faudra, de Nantes à Brest, de Rennes à Quimper. Une fois encore nous dénonçons fermement l’attitude du gouvernement qui a décidé de montrer ses muscles sur la ZAD, face à ses occupants, ceux qui défendent un monde différent, basé sur le respect de l’environnement, une agriculture alternative, contre la société de consommation qu’engendre le capitalisme.

Le gouvernement Macron a décidé d’en finir par la violence avec la commune libre de Notre-Dame-des-Landes. La presse est interdite sur place et les informations des mass-médias les plus lus en Bretagne, comme Ouest-France se font le relais, une fois n’est pas coutume, de la préfecture. Ils détruisent des lieux de vie, des terrains travaillés, un mode de vie… Ce gouvernement montre tous les signes d’un glissement vers un autoritarisme fort salué dans son action à Notre-Dame-des-Landes par la droite française comme l’extrême-droite.

Mais n’oublions pas que les précédents gouvernements étaient de la même veine. Macron se faisant le chantre du ni gauche ni droite, ne vient pas de nulle part. Il s’inscrit dans la continuité d’une logique bien plus ancienne qui est la logique de l’État-Nation France. Cet État-Nation n’a de cesse d’écraser les revendications légitimes des peuples à décider de leur avenir que ce soit en matière environnementale, sociale, culturelle, linguistique…

Aujourd’hui il attaque la ZAD et promet des poursuites judiciaires complètement démesurées à tous ceux qui remettront en question sa détermination. Hier, 7 personnes ont déjà été arrêtées et une placée en déféré au tribunal de Saint-Nazaire. Ce soir le chiffre aura surement augmenté. Pendant ce temps les bandes fascistes organisées attaquent à coup de batte de baseball les universités occupées par les étudiants et les enseignants comme à Montpellier, Strasbourg, Tolbiac, le château à Nantes qui héberge 200 sans-papiers et des étudiants grévistes. Et ce sans la moindre condamnation d’un État sécuritaire dans la lignée de ses prédécesseurs. Rappelons-nous de l’acquittement du gendarme responsable de la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Quid de l’attitude la justice aux ordres de l’État quand l’extrême-droite nantaise issue des beaux quartiers tabassent des jeunes ados ? On leur rappelle que ce n’est pas bien.

Alors oui nous devons dénoncer l’agression armée de la ZAD orchestrée par Macron et son sbire Collomb qui envoient des blindés dorénavant sur les opposants. Mais nous devons aussi condamner l’État-Nation autocrate, centraliste, oligarque, de mise avec les multinationales et les gros investisseurs de l’agro-buisiness qui n’hésite pas à frapper sans discernement quand il détruit par exemple la ferme des 100 Noms, porteuse d’un projet agricole alternatif depuis des années.

C’est aussi un moyen de détourner l’attention alors que se met en place un vrai mouvement social, une grève dure pour les cheminots qui défendent courageusement leurs droits et un service public de transport qui va à contresens de la logique capitaliste du gouvernement. Les habitants de Notre-Dame-des-Landes ne se sont d’ailleurs pas trompés en appelant à soutenir les cheminots.

Tant que le peuple sera privé du droit à l’autodétermination dans la gestion de son avenir social, économique, environnemental, agricole, culturel ou institutionnel, que les décisions seront prises par quelques-uns, élus par quelques autres et légitimés par un système politique obsolète, alors les agressions de l’État-Nation continueront.

Sur la ZAD, contre les grévistes, pour imposer des projets miniers en Bretagne ou une centrale à gaz, contre la langue bretonne ou par son intransigeance à  imposer la partition de la Bretagne, à nous imposer un modèle économique, politique, agricole.

C’est la démocratie qui est confisquée depuis bien longtemps par les puissants et l’agression policière que subissent nos camarades de la ZAD n’en est que l’aboutissement. Il est temps de s’organiser autrement, organiser des résistances partout, exercer notre droit à l’autodétermination ici en Bretagne comme ailleurs pour décider à la base de quoi sera fait notre avenir. Seule une Bretagne Libre et socialiste, de Brest à Clisson en passant par Notre-Dame-des-Landes, brittophone, égalitaire, accueillante et solidaire, féministe, écologiste et organisée à la base, par le peuple breton lui-même, est à même de prendre son destin.

La ZAD a fait germer un espoir révolutionnaire en Bretagne que le gouvernement veut détruire, soufflons sur les braises et allumons de nouveaux foyers un peu partout.

Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

Vive la ZAD ! Vive le droit à l’autodétermination !

Vive la Bretagne libre et socialiste !

Voici un texte diffusé initialement sur le site Expansive.info et qui explique le pourquoi d’une campagne d’abstention active en Bretagne pour les élections présidentielles 2017.

La rédaction de Bretagne Info.

 

Selon les pronostics, l’abstention sera comme toujours la grande gagnante des élections du printemps 2017. Néanmoins, il semble qu’une fois encore les politiques ne vont pas la prendre au sérieux. Une infime minorité aura donc à nouveau le droit de faire la loi, quelqu’un sera reconduit à la tête de l’État, l’assemblée des vieux blancs corrompus se remplira à nouveau. Pour remédier à ce problème, c’est à dire pour que la France ne vienne plus nous déranger avec ses élections et ce qu’il en résulte, des militantEs de la gauche indépendantiste bretonne ont décidé de répondre favorablement aux appels internationaux à une piraterie de classe contre les présidentielles.

Notre participation au cirque électoral par une campagne d’abstention active s’est imposée comme une évidence. Qu’importe qui fera reculer les droits sociaux, nous refusera toujours le droit de décider collectivement du sort de nos territoires, passera en force sur les projets inutiles et imposés, niera fidèlement le droit du peuple breton à se gouverner lui-même de Ouessant à Clisson. S’il faudra lutter contre l’une ou l’autre de ces personnes après l’élection, autant commencer dès le début de la campagne. Nos voix seront dans les rues et sur les murs, pas dans les urnes. Il est d’autant plus impensable en Bretagne, d’accepter passivement cette énième injonction à aller choisir qui va continuer à ne pas nous représenter ; pas après avoir expérimenté sur la ZAD le fait se représenter soi-même, pas après avoir montré pendant le mouvement contre la loi travail notre capacité à s’organiser contre ce monde, et pas à un seul instant tant que notre peuple est privé de son droit à s’autogérer.

Comme beaucoup nous ne nous déplaçons pas pour aller voter car nous ne ressentons rien pour les mascarades présidentielles. Choisir entre le pire et le différemment pire ne fait pas vibrer grand monde. Que cela s’exprime par un discours militant ou non, les beaux succès permanent de l’abstention et la disparition du vote de conviction au profit du vote de dépit sont plus que des aveux d’échec. Ils sont aussi des frontières qui existent entre un monde politique coupé du réel, et les classes populaires qui subissent sa loi sans rien pouvoir obtenir autrement que par la lutte. Ce monde clos est à ce point loin des réalités qu’il fait même une élection sous un état d’urgence devenu semi-permanent.

Nous savons déjà de quoi sera fait le débat : concours de casse sociale, nationalisme tricolore outrancier et va en guerre, racisme, sexisme, course au renoncement écologique. A l’inverse, pour construire une Bretagne indépendante, réunifiée, anticapitaliste, féministe, écologiste, brittophone et solidaire, notre programme passe donc par la perturbation des élections présidentielles françaises. Puisque nous n’avons pas notre place dans les médias pro-élections, nos propositions s’écriront sur les murs et dans la nature. Nous invitons les volontaires à répandre cette dynamique à travers tout le pays. Exprimez-vous dans cet espace électoral conçu pour être verrouillé, portez y l’affrontement, tournez-le en ridicule, sabotez-le, à vous de trouver vos méthodes. Organisons-nous pour lancer dès à présent la riposte. Pour une fois nous prendrons la parole, en tant que partisanes et partisans du boycott de 2017, en tant que bretonnes et bretons.

Sabordons les élections, à l’abordage !

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Primael Petit, militant de Breizhistance vient de prendre la fonction de conseiller municipal à Saint-Herblain commune limitrophe de Nantes. Il a 32 ans et a grandit dans le quartier de Bellevue-Bernardière à Saint Herblain, depuis plus de dix ans c’est un militant de la Gauche Indépendantiste Bretonne. Le 27 octobre il participera à son premier conseil en tant qu’élu. A cette occasion nous lui avons posé quelques questions.

Primael a-hed ar redadeg evit ar brezhoneg

Peux-tu nous présenter brièvement ta commune ?

Saint Herblain c’est la 3e commune du département, avec ses 43 000 habitants c’est aussi la 10e plus grande ville de Bretagne. C’est une commune assez jeune et populaire, composée pour plus de la moitié d’employés et d’ouvriers. Nous avons la particularité d’être coupé en 2 par le periphérique Nantais, ce qui explique ce développement à 2 vitesses. D’un coté de grands ensembles de logements (Bellevue et le Sillon) et de l’autre l’ancien «Bourg» avec ses petits pavillons et même encore ses «villages». Autre particularité la présence de l’énorme centre commercial Atlantis. Hormis son côté commercial, cette zone reçoit de nombreuses activités proposées par la mairie, et même depuis quelques temps le forum de l’emploi ! Imaginez, faire la queue avec votre CV à la main au milieu d’une foule de badauds  qui poussent des caddies ! C’est une situation que l’on dénonce depuis longtemps..

Rappelle nous les circonstances qui t’ont amené à prendre la fonction de conseiller municipal ?

En 2008, Emgann avait initié une plate-forme électorale BREIZHISTANCE, avant que celle-ci ne devienne une formation politique à part entière l’année suivante. Dans ce cadre des candidats avaient été présentées dans divers cantons ainsi que sur des listes municipales. Le mouvement de la Gauche Indépendantiste était présent dans trois communes du pays nantais pour les élections municipales, Nantes, Rouans (une petite commune du pays de Retz) et donc Saint-Herblain avec la liste Saint-Herblain à Gauche Toute/Sant Ervlan a-gleiz penn da benn. Cette liste, outre des militants de BREIZHISTANCE étaient composées de quelques anciens adhérents d’Ensemble Saint-Herblain Autrement, de militants de la LCR, de syndicalistes et de personnes non encartées.
Nous avons réalisé le score de 7,76 % (1 292 voix), permettant ainsi à la liste d’obtenir un conseiller municipal. Nous avions fait le choix de mettre en place une rotation sur le poste d’élu, afin de conserver une vison et un travail collectifs de notre engagement, et de dénoncer l’accaparement du pouvoir et le cumul des mandats par certains élus de la métropole nantaise et de Saint-Herblain notamment. Jakez Caillaud, tête de liste, a été notre premier conseiller municipal, avant que Gaele Bertaud ne prenne la fonction avant moi, troisième sur la liste.

En tant que conseiller municipal, tu touches combien ?

Avoir un poste de conseiller municipal donne droit à 115€ brut je crois. Avec cette indemnité nous faisons vivre l’association que nous avons crée dans le but de poursuivre collectivement le travail autour de l’élu. Cela nous permet aussi de faire d’aider à certaines actions, nous avons ainsi acheté un kilomètre de la redadeg sur St Herblain par exemple. C’est clair, on est loin des indemnités de certains élus qui cumulent les mandats et nous ne voyons pas notre rôle de cette manière.

Contribution de Primael au magazine municipal, cliquez pour agrandir

Sur quelles bases s’est présentée SHAGT (Sain-Herblain à Gauche Toute) ?

Jusqu’alors, Ensemble Saint-Herblain Autrement (ESHA) représentait une opposition de Gauche à la majorité municipale PS, et pesait 15 à 20 % des voix. Après avoir rejoint Les Verts pour la plupart, ma majorité des adhérents d’ESHA ont choisit en 2008 de se présenter dès le premier tour avec la liste PS. Certains herblinois et herblinoises qui avaient pris part ou suivit ESHA jusqu’à présent ne se sont pas retrouvés dans ce choix et ont exprimé la nécessité de présenter une liste d’opposition de gauche à Charles Gauthier. Les militants Herblinois de la gauche indépendantiste se sont donc retrouvés avec ceux-ci et la LCR locale.
Face à un PS qui concentre les pouvoirs et qui s’est écarté depuis longtemps des intérêts des travailleurs et des travailleuses il nous semblait, et il nous semble toujours important de construire et de porter une alternative politique sociale et écologique qui ne se satisfasse pas du système économique actuel.
Le projet que nous avons présenté aux électrices et électeurs met l’accent sur la justice sociale, en terme de fiscalité locale, de logement et de transport notamment, mais aussi à propos de certains marches publics ou délégations trop souvent laissés dans les mains du marché privé, avec des sociétés comme Véolia et Vinci omniprésentes dans la métropole. De même nous ne manquons pas une occasion de dénoncer le système communautaire actuel qui prive les élus municipaux d’un véritable pouvoir d’action sur ces sujets, au profit des conseillers non élus de la communauté urbaine de Nantes Métropole. Nous ne sommes pas contre le regroupement entre les communes dans certains domaines, mais celui-ci doit se faire dans un cadre démocratique. Enfin nous sommes clairement engagés pour une action de la municipalité en faveur de l’unité administrative de la Bretagne et de la langue bretonne avec la signature de la charte “Ya d’ar Brezhoneg” et de la démocratie locale en générale.

Comment vois tu-ton rôle de conseiller municipal ?

Tout d’abord, n’avoir qu’un poste d’élu ne permet pas de mettre en place les politiques que nous voudrions. Mais l’intérêt est aussi de pouvoir s’en servir pour se faire l’écho des luttes à l’intérieur d’un conseil municipal parfois refermé sur lui même. En ce sens nous sommes intervenu en conseil pour dénoncer la situation répressive à Notre-Dame des Landes et le projet d’aéroport, nous avons aussi pu apporter notre soutien à des salariés en lutte. Mais nous prenons bien sûr aussi part à plusieurs commissions. Sans permette d’influencer considérablement les propositions politiques qui y sont faites nous pouvons cependant y donner notre avis, et surtout nous informer, c’est un travail de vigilance permanent, mais aussi de formation régulier pour nous qui ne sommes pas des professionnels de la politique. A travers les mobilisations sociales, la construction de projet alternatifs, notre rôle est donc aussi d’amener la population à prendre ses affaires politiques en main. Nous souhaitons aussi avoir une vision, et si possible une démarche politique cohérente à l’échelle de la métropole. C’est en ce sens que nous proposons des réunions publiques comme celle que nous organiserons Mardi 16 Octobre*

* Quelle place pour les habitants, les associations, la municipalité dans l’organisation d’activités socio-culturelles et éducatives dans la ville ?

Un service performant d’accueil des enfants, hors périodes scolaires, est un des besoins premiers de la population. Les activités à destination du jeune public, adolescents et jeunes adultes, constituent également un enjeu social majeur, comme lieux d’ouverture voire d’insertion pour les jeunes, en dehors des temps scolaires et hors du cadre familial. La participation des habitants, associations, salariés, à l’élaboration du projet social de l’animation jeunesse peut conduire à des choix ne répondant pas aux attentes des institutions. Les villes choisissent et expérimentent différentes réponses à ces questions. Nous vous invitons à venir échanger sur ces sujets

Mardi 16 octobre, 20h00, Salle Jean Jaurès, 40 rue Jean Jaurès Rez-de-Chaussée à Rezé, à l’initiative de Rezé à Gauche Toute et Saint-Herblain à Gauche Toute

Le mois de juin aura vu deux manifestations importantes en faveur des droits démocratiques et linguistiques du peuple breton. D’une part la fête nationale de la langue bretonne (GBB, Gouel Broadel ar brezhoneg) à Cavan, qui a réuni plus de 7 000 personnes sur un week-end, et la manifestation «Bretagne en résistances» du 18 juin à Nantes, avec comme axe prioritaire l’unité administrative de la Bretagne.

Après plus de 10 ans d’interruption, GBB nouvelle version aura réussi et confirmé son pari pour sa deuxième année. Celui de réunir des milliers de personnes dans un festival autour de la revendication d’un statut d’officialité pour la langue bretonne. Ce nouvel élan populaire est parallèle à la résurgence de groupes se revendiquant de Stourm Ar Brezhoneg, qui avait obtenu la signalisation en breton dans trois départements breton durant les années 1990. A Cavan comme à Nantes des militants auront profité des concerts pour montrer et restituer les panneaux volés à Sablé-sur-Sarthe (ville du premier ministre F. Fillon) et la Roche-sur-Yon (ville du président du conseil régional des Pays de la Loire J. Auxiette). La «Bretagne en résistances» restera sans doute dans les esprits comme une mobilisation des plus jeunes au niveau de sa composition et surtout la plus déterminée avec ses 10 km de marche vers le palais de région et ses actions de peinturlurage du palais, des rues nantaises, et des forces de l’orde gardant l’hôtel des Pays de la Loire.

De la manifestation pour l’unité territoriale nous retenons aussi la politisation grandissante de la revendication, malgré un refus d’une réelle analyse politique de la situation par certains élus et la plupart des médias. La volonté de constituer un pôle unitaire et anticapitaliste, et sa réussite, sous l’étiquette «Breizh unvan, disuj ha kengret», témoigne d’ailleurs de ce lien qui doit toujours exister entre revendication sociale, projet politique et revendication territoriale. De même, nous notons qu’un des principal mot d’ordre de la manifestation était le terme «démocratie», assumé par l’ensemble des participants, même les plus frileux. Celui-ci, qui figurait en grand sur l’affiche «Bretagne en résistances», est à retenir et à noter dans un contexte international où il est repris par les jeunesses de Tunis à Deraa et de Barcelone à Athènes, pour dénoncer les classes dominantes qui confisquent le pouvoir populaire. La question qui est posée aujourd’hui à travers la réunification, mais aussi celle du statut de la langue bretonne, c’est bien celle d’une véritable démocratie en Bretagne, c’est à dire celle des outils institutionnels adaptés à la population bretonne et permettant une application réelle de ses aspirations politiques. Le droit de pouvoir décider si oui ou non nous voulons l’unité administrative de la Bretagne, si oui ou non nous voulons une collectivité particulière à l’image de ce qu’est la Bretagne, un pays.

Les réponses politiques à ces mobilisations sont encore trop faibles et en décalage. La vice-présidente de la région Bretagne, Lena Louarn, présente le 18 juin à Nantes, a annoncé la mise en place d’un prochain comité de suivi du dossier de la réunification … en réalité déjà acté depuis plusieurs mois au sein du Conseil Régional. Cette annonce peut laisser perplexe quant à son efficacité quand on connaît le bilan déjà très maigre de la commission mixte Bretagne-Loire-Atlantique. Mis à part sur des événements ponctuels et très généralement culturels, le Conseil Régional sort sans avancée réelle sur le dossier, et la nouvelle mandature déjà entamée ne semble pas annoncer de mesures ambitieuses.

La réponse faite par Philippe Grosvalet (président du CG 44) aux milliers de «bretonnes et bretons en résistance», réponse qui ressort de la rencontre du mois dernier avec son homologue JL Tourenne (CG 35), témoigne d’un décalage et même d’un point de clivage important. Celui qui se présente comme «ni pour ni contre»* n’a pas des propos différents de ceux du président de région PdL Jacques Auxiette. Il souhaite «une nouvelle étape de la décentralisation» avant de parler «de la question des limites géographiques» (ndlr : il veut dire «administratives»). Pour «l’autonomie des régions», le nazairien affiche surtout une posture vis-à-vis de la réforme territoriale et un refus de l’intégrité territoriale de la Bretagne. Pour lui, «on peut envisager d’adjoindre à la Bretagne un, deux voire trois départements (…) dans tous les cas le choix ne peut s’opérer que dans un cadre démocratique et avec l’assentiment de toutes les populations concernées par un redécoupage», c’est à dire en consultant les habitants des départements de la région Pays de la Loire non concernés par le projet de réunification de la Bretagne.

C’est justement là qu’est le point de clivage, entre ceux qui ont une position attentiste et voient l’évolution institutionnelle de la Bretagne dans le cadre d’un projet centralisé et uniforme, et les autres qui considèrent que c’est aux populations et à leurs représentant de décider de cette évolution. Il est évident que la solution offrant à un réel «cadre démocratique» est la seconde. La question du «redécoupage», n’est posé que par le problème de la partition de la Bretagne et lié à ce que certains appellent «caractère spécifique» ou «particularité» de notre territoire, c’est à dire sa vocation nationale. Éviter de poser la question dans cette forme, c’est refuser de vouloir répondre de manière démocratique au «problème du redécoupage». Tout renforcement des compétences des structures administratives reproduisant la partition de la Bretagne ne rendra que plus difficile la réunification. L’unité territoriale doit être partie intégrante de tout projet qui vise à faire progresser la collectivité bretonne vers plus de démocratie.

C’est donc aussi à nous, à la majeure partie des organisations présentes le 12 juin à Kavan et le 18 juin à Nantes, de nous rassembler lors de ce type d’événements et de passer un cap, pour défendre un projet institutionnel nouveau, décidé collectivement en Bretagne, et de toutes les façons, indispensable pour l’obtention des revendications linguistique et territoriale. Alors que se profilent les élections territoriales de 2014 sans réelles perspectives d’avancées démocratiques, il devient chaque jour plus important de travailler à la construction d’un mouvement populaire autour de la revendication d’un statut d’autonomie qui mette la Bretagne sur la voie de l’indépendance. A nous de décider de notre avenir.