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La Gauche Indépendantiste Bretonne s’est toujours engagée dans la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous l’avons toujours dit ce projet est dépassé, mal situé, destructeur et traduit cette tendance qu’ont beaucoup d’élus locaux à placer nos richesses naturelles dans les mains de la finance et de multinationales. Est-il encore utile de rappeler que la concession de l’aéroport de NDDL a été donné à Vinci ?

Depuis l’automne 2012, avec les premières tentatives d’évacuation de la zone de construction (rebaptisée Z.A.D, zone à défendre, par les opposants) , la lutte a pris une dimension européenne. Elle s’est amplifiée et est aujourd’hui à un tournant, notamment depuis les autorisations de travaux concernant les espèces animales, signées fin décembre 2013 par le préfet. 

Si nous voulons préserver notre terre à Notre-Dame-des-Landes et mettre à bas la collaboration étatique avec le grand capital nous devons manifester en masse le 22 février à Nantes !

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Aurions-nous songé il y a 10 ans que le principal promoteur politique de ce projet, alors maire de Nantes et contre lequel nous nous battions, serait aujourd’hui le chef du gouvernement français ! Ce gouvernement dirigé par le Parti “Socialiste” qui avec le renfort de ses alliés écologistes d’EELV cherche à imposer par la force et coûte que coûte la lubie de l’ancien maire nantais, Jean-Marc-Ayrault.

Les confrontations directes ayant eu lieu avec les forces de l’ordre à Rennes, lors d’une manifestation contre la tenue d’un meeting du FN à la  salle de la Cité, symbole de la l’histoire ouvrière, le 8 février 2013 ou le 15 février 2013  à Brec’h lors d’une manifestation des « Bonnets Rouges », font écho aux révoltes qui ne cessent d’éclater ces derniers temps partout en Europe. Elles traduisent elles aussi un moment critique de nos sociétés. D’un côté, discriminations et réflexes liberticides accompagnent une dépossession collective de l’économie au profit de la finance internationale, de l’autre résistantes et résistants essaient d’inverser la tendance en tentant d’inventer de nouveaux modèles de solidarité, de reprendre possession de nos moyens de production économique, d’en inventer de nouveaux à dimensions humaines et capables de répondre au défit climatique et à l’appauvrissement des ressources.

Dans ces moments, tout le peuple breton doit être mobilisé de Ouessant à Clisson pour déterminer la voie qu’il souhaite prendre ! Comme à Plogoff, comme au Carnet nous avons toujours gagné ! Nous avons gagné parce que nous avons lutté !

La Gauche Indépendantiste appelle l’ensemble de ses adhérents et ses sympathisants à manifester samedi 22 février à Nantes à partir de 13h devant la préfecture pour en finir avec le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et imposer un autre choix de société !

 

Luttez à nos côtés en pays de Rennes !

 

La Gauche Indépendantiste.

 

Une soirée d’information et de débat sera organisée sur les bonnets rouges au bar La Charrue à Chateaubriant le 12 décembre.1461797_256905151128220_288509489_n

Depuis de longues semaines les plans de licenciements se sont succédés en Bretagne, dans l’agroalimentaire, l’industrie ou les télécoms, … Outre les mobilisations des salariés de ces différentes entreprises, s’est développé un mouvement atypique, traversé de contradictions, rassemblant des gens aux intérêts divergents, le mouvement des “bonnets rouges “. Un mouvement qui interpelle, selon certains il tenterait de lier lutte pour l’emploi et revendication d’un pouvoir politique breton de “Brest à Clisson”, pour d’autres il ne serait qu’un rassemblement de patrons et d’agriculteurs pollueurs.

Quelques jours après la grande manifestation de Carhaix le 30 novembre, Bretagne-Info et des représentants du pôle ouvrier du collectif “Vivre, Décider et Travailler en Bretagne” vous invite à débattre de la nature de ce mouvement, de ses contradictions, de ses limites,  le Jeudi 12 décembre à partir de 20h30 au bar La Charrue.

Le mouvement de contestation, aux revendications diffuses, qui touche la Bretagne depuis plusieurs semaines bénéficie d’une sympathie croissante de multiples acteurs économiques et politiques. Ce mouvement est largement présenté et relayé comme un soulèvement populaire breton opprimé fiscalement par un Etat centralisateur installant encore plus la Bretagne dans une crise économique profonde.

S’il est vrai que la domination institutionnelle exercée par l’Etat jacobin nuit à l’émancipation économique et politique de la Bretagne, il ne faut pas se laisser aveugler par les intérêts économiques opportunistes revendiqués par certains acteurs de la contestation, au premier plan la FDSEA et nombre de grands patrons licenciant leurs employés sur l’autel des profits. Sous couvert de défense de l’économie de la Bretagne, certains acteurs économiques de la lutte, chantres du libéralisme, cherchent à rallier la population bretonne à leur cause capitaliste et productiviste. Ce processus de ralliement se traduit par les multiples soutiens politiques de droite et d’extrême-droite, bretonne ou française,apportés aux Bonnets Rouges, aux travers des différents réseaux sociaux aussi. Or, derrière cette dite solidarité, il faut bien avoir à l’esprit le paramètre opportuniste dans la prétendue lutte pour la pérennité de l’économie bretonne.

Il est désormais acquis et reconnu par le biais de nombreuses enquêtes d’opinion, que les Bretons montrent un très fort attachement à leur langue, leur culture, leur histoire et tout autre élément constitutif de notre identité. Il faut certainement y voir un lien dans  la forte approbation du peuple breton envers le mouvement de contestation.

Le fait de ne pas posséder d’outil institutionnel en Bretagne, doté de réelles compétences législatives et réglementaires,afin d’exprimer de légitimes revendications voit la population et une partie de ses élus contrainte de le faire dans la rue par les manifestations. Nous y reviendrons en conclusion de cette analyse.

Pour autant, cette contestation met aussi en avant l’instrumentalisation de la spécificité bretonne dont le but est la propagation d’idéologies diverses n’ayant aucun lien avec une éventuelle émancipation économique et politique de la Bretagne. Ainsi, nous assistons ici et là, à une récupération honteuse et souvent erronée, des symboles qui font l’Histoire de la Bretagne (Gwenn-Ha-Du, Bonnets Rouges, Anne de Bretagne, etc…) afin d’attirer la sympathie du peuple breton. Ne soyons pas être dupes de cette abusive utilisation !

Cette manipulation est en partie orchestrée par des groupes proches des cercles de pensées néolibérales, antifiscales ou pires encore, par des groupes d’extrême droite. Ni l’extrême droite française par le biais du FN ou de ses sbires duRenouveau Français, ni l’extrême droitebretonne par celui des groupuscules Adsav et Jeune Bretagne, tout aussi racistes et néo-fascistes que leur pourvoyeur de fond du FN,  ne sont parvenus à s’implanter durablement en Bretagne malgré un argumentaire populiste surfant sur la crise économique. Malgré un opportunisme à tout crin à chaque mouvement de contestation remettant en cause un système libéral dont il est l’acteur le plus pernicieux. Le mouvement de contestation actuel en Bretagne n’échappe pas à la règle. Cette récupération honteuse a été affichée par Marine Le Pen qui a arborée le symbole du bonnet rouge sur son profil Twitter alors qu’elle est, rappelons-le, une farouche opposante à toute forme de régionalisme et qu’elle compte de nombreux royalistes dans ses rangs ! Son père quant à lui est apparu coiffé du même bonnet rouge sous l’œil des caméras. Des membres d’extrême droite ont aussi utilisé le symbole des Bonnets Rouges le 11 novembre dernier alors qu’ils conspuaient le président français François Hollande sur les Champs-Élysées à Paris.Nous dénonçons fermementces agissements et devons faire preuve d’une extrême vigilance face au réel danger que représente le vote d’extrême droite lors des élections municipales de mars 2014 et européennes de mai 2014.

C’est pourquoi la contestation populaire en Bretagne ne doit être récupérée pour servir les revendications d’intérêts politiques ou économiques contraire à une émancipation sociale des travailleurs bretons en tant que peuple. Seul le peuple breton pourrait avoir une légitimité à décider de son avenir si la Bretagne était réellement dotée d’institutions démocratiques afin d’en délibérer.

Quelles institutions démocratiques ? Les institutions actuelles, l’Assemblée Nationale française, les Conseils régionaux ou départementaux,produits du modèle centraliste de l’Etat Français, ne répondent pas aux enjeux soulevés par la crise bretonne. Pour obtenir le maximum de souveraineté dans tous les champs politiques et une représentation directe de la Bretagne dans les instances européennes et internationales, seule la création d’un parlement doté de compétences législatives et réglementaires, à l’instar de l’Ecosse, du Pays de Galles, du Pays Basque ou de la Catalogne, permettra de mener une réelle politique de proximité à même de répondre à la périphéricité de notre territoire.

Ces compétences nouvelles devront s’accompagner d’une fiscalité et d’un budget en conséquence afin d’opérer en profondeur les réorientationséconomiques, sociales et environnementales indispensables pour répondre à la crise traversée actuellement par la Bretagne.

 La rédaction de Bretagne-Info.

Beaucoup s’étaient étonnés de la promptitude de la CGT et d’autres syndicats à enfin constituer l’unité syndicale face à la vague de licenciements dans l’agro-alimentaire afin d’appeler à manifester à Karaez/Carhaix le 02 novembre dernier plutôt qu’a Kemper/Quimper. En effet en quelques jours (en quelques heures ?) un appel à manifester constitué sur la base de “Tout sauf Troadec et les bonnets rouges” invitait les syndiqués CGT du Finistère à se rendre à Carhaix, idem pour la CFTC, Solidaires, la FSU….

Beaucoup s’interrogeaient sur la réelle consultation des adhérents et des sections dans ces syndicats.

Pour notre part en tant qu’organisation de Gauche Indépendantiste nous ne regrettons pas d’avoir été manifester pour “Vivre travailler et décider en Bretagne” à Kemper et d’y avoir porté la contradiction. Nous y avons vu un vaste mouvement de grogne populaire, traversé de contradictions et d’intérêts parfois divergents mais c’est là qu’étaient les masses populaires. Parmi elles nombre de syndiqués FO, CGT, FSU qui n’avaient pas suivi les ordres pour aller manifester à Karaez ou finalement seulement 1000 à 1500 personnes se sont retrouvées.

Les militants du NPA, du Syndicat des Travailleurs de Bretagne, de Attac, des Alternatifs étaient aussi à Kemper sur des bases anticapitalistes. Nos banderoles, tracts et drapeaux rouges mêlés au Gwenn-ha-du comme les leurs et ceux de l’UDB reçurent un accueil positif des manifestants. Que les “antifascistes” qui ont manifesté à Karaez/Carhaix y réfléchissent et nous disent si c’est caractéristique d’une manif de droite, et d’extrême-droite de laisser défiler des centaines de militants anticapitalistes avec drapeaux rouges et banderoles anti-licenciements déployés ?

Nous publions ci-dessous un texte interne à la CGT Finistère, un coup de gueule sous forme de lettre ouverte émanant d’une section syndicale de la construction navale à Brest (entreprise DAMEN). Il éclaire sur la démocratie interne à la CGT et met en exergue que notre ligne était juste et partagée par de nombreux travailleurs. Nous publierons volontiers tout témoignage sur la façon dont Solidaires s’est retrouvé signataire de la manif de Carhaix, aucun syndiqué contacté n’a été en mesure de nous éclairer.

La rédaction de Bretagne-info

CGT_Bretagne

Lettre ouverte au secrétaire CGT régional de Bretagne et à la secrétaire CGT générale départementale du Finistère.
        
        Brest le 04 novembre 2013.
        
        Mr le secrétaire général de Bretagne, Thierry Gourlay.

        Aujourd’hui, le syndicat CGT de Damen Brest vous lance un coup de gueule, qui ressemble beaucoup à un cri d’alerte, suite au communiqué pour l’appelle a manifester son mécontentement à Carhaix le 2 novembre.
        Tout d’abord, sachez que votre manifestation pour nous et nos syndiqués est une grande mascarade et que bien sûr personne ne s’est déplacé à celle-ci. Il nous a paru plus que lamentable d’apprendre l’existence de ce rassemblement sur Carhaix par voie de presse avant toute forme de communication interne à la Cgt. L’opinion et la voie de vos syndicats et syndiqués ne vous intéresse-t-elle plus ? Somme-nous juste là pour financer votre grande confédération ? Mais ce n’était pas le pire, votre communiqué arrivant avec 2 jours de retards et de surcroit un vendredi février à 22h30 et daté du même jour, soit le 1er novembre, quelques heures avant la manifestation. Devons-nous passer la nuit à prévenir tout le monde de vos intentions ?
        Sachez que votre contre-manifestation est très mal venue et mal comprise. Il est bien bas de votre part de créer une manifestation pour l’emploi en marge d’une autre manifestation pour l’emploi et de surcroit dans la ville Carhaix, ville de l’organisateur de celle de quimper. Faites-vous de la politique ou du syndicalisme, ou alors faites-vous le jeu de certains élus politiques.
        Vous avez le droit de ne pas vouloir manifester auprès de la FNSEA et du MEDEFF, mais vous n’aviez pas le droit de séparer les manifestants pour qui le choix du lieu a été très dur, quitte à ne pas se déplacer du tout. Pour la CGT Damen, vous n’aviez pas le droit non plus de manifester auprès du front de gauche qui se permet de traiter le peuple breton de nigaud, esclave,ect, ni auprès des verts qui défendent un projet ECOTAXE sans en connaitre les termes du contrat qui parait bien juteux pour le grand patronat. Une manif pour l’emploi un autre weekend aurait été mieux perçue et aurait permis de maintenir une pression constante sur le gouvernement.
        N’avez-vous toujours pas compris qu’une force unitaire est bien plus efficace que la division. Diviser pour mieux régner n’est-elle pas ce que l’on combat en temps normal.
        OUI, VOUS AURIEZ DE L’ETRE À QUIMPER AVEC TOUT LE MONDE.
        OUI ? VOUS AURIEZ DU FAIRE PASSER VOTRE MESSAGE A LA FOULE.
        OUI ? VOUS AURIEZ DU PRENDRE LA TETE DU COTEGE POUR COUPER L’HERBBE SOUS LE PIED DU MEDEFF ET DE CES MEGALOS DE LA FNSEA.
        Mais non vous avez préféré jouer petit et tout seul avec des groupes qui ont beaucoup à se reprocher ses derniers temps.
        Les conséquences de vos actes sont graves et ont des répercussions directes sur la CGT et sur les syndicats. Aujourd’hui dans mon entreprise, mais pas que, nous avons du gérer ce qui pouvait se passer de pire, une entreprise ou vous avez un taux de syndicalisation les plus haut du Finistère, une entreprise qui a fait la fierté de la CGT pendant le conflit de la réparation navale civile de 2012. Fierté de la CGT, mais pas la vôtre qui complotait derrière notre dos avec la CFE-CGC et votre confédération Cgt manipulée. Aujourd’hui, il a fallu convaincre les élus CGT de l’entreprise de conserver leur carte d’adhésion et bon nombre de syndiqués aussi. Le syndicat dans la boite est la première priorité pour faire face au patronat. Mais si vous casser tout en divisant les gens, vous serez bientôt bien seul car nous n’hésiterons pas à chercher une nouvelle étiquette.
        En passant, je transmets des questions qui viennent de la Cgt d’en bas, celle que vous ne consultez plus. Qu’as fait la Cgt contre l’ANI ? RIEN. Qu’as fait la Cgt contre les retraites ? RIEN. ET TOUJOURS RIEN DEPUIS UN AN. Et aujourd’hui vous nous dites de faire cavalier seul, alors que toute la Bretagne appelle au rassemblement…. Nous restons sans voix devant votre incompétence. Nous étions heureux de vous voir quitter l’UD du Finistère et non étions inquiet de vous voir arriver à la région et nous avions raison.
        FINI LA LANGUE DE BOIS !!!!! Vous êtes trop éloigné du monde de l’entreprise et de l’industrie, votre poste de permanent qui se succède d’année en année vous transforme plus en politique qu’en syndicaliste. Et doit on le rappeler La CGT est un syndicat à la base d’employé et d’ouvrier.
        Regardez, nous sommes la risée des réseaux sociaux et de la presse comme par exemple http://www.rue89.com/2013/11/04/front-gauche-eelv-etes-coupes-bretagne-247208 .
        Nous attendons de vous, un ressaisissement rapide et un moyen de réintégrer la lutte unitaire car sans quoi, à terme la Cgt ne sera plus représentatif sur le territoire bretons comme l’ai actuellement le front de gauche, grâce au propos de Mr Mélenchon sur un article paru dans le point et toujours présent sur son blog.
        Ce courrier sera distribué par mail mais aussi sur les réseaux sociaux, pour que les gens sachent que tous a la Cgt ne pensent pas comme vous.

Section CGT DAMEN

La Gauche Indépendantiste Bretonne -Breizhistance-IS- appelle à manifester le 2 novembre à Quimper pour le droit à vivre, travailler et décider en Bretagne, Loire-Atlantique incluse.

Depuis plusieurs mois en Bretagne les plans de licenciement se multiplient dans l’agroalimentaire, dans l’automobile, dans l’électronique : GAD, Doux, Marine Harvest, Tilly-Sabco, Boutet-Nicolas, PSA,  Alcatel-Lucent… Près de 7000 emplois directs sont menacés. Avec les emplois induits le seul horizon qui se dessine ce sont des zones dévastées par le chômage, menacées de désertification, où après les usines ce sont les commerces, les écoles, qui fermeront les uns après les autres. Nous refusons de croire que c’est l’avenir de la Bretagne. La gravité de la situation nécessite la mobilisation de tous et de toutes pour maintenir l’emploi, obtenir l’arrêt des licenciements et offrir au peuple breton la possibilité institutionnelle de décider lui-même de son avenir, pour qu’il puisse cesser d’être à la merci de ceux qui nous ont conduits à ce marasme et qui cherchent à fuir leurs responsabilités en exploitant la colère légitime du monde du travail pour leurs seuls intérêts.

L’attention des médias se focalise sur l’écotaxe mais la seule chose que démontre la mobilisation contre cette nouvelle fiscalité est la nécessité pour la Bretagne de pouvoir elle-même décider de sa politique fiscale. Car ce qui est en cause c’est bien l’incapacité de l’État français à gérer l’avenir d’un pays dont il ignore sciemment les spécificités et la périphéricité. Si la collecte du lait est hors taxe il doit en être de même pour d’autres transports comme les transferts locaux d’animaux vers les abattoirs ou encore ceux d’alimentation pour le bétail qui ne peuvent se faire que par la route. La taxe telle qu’elle est imposée ne se préoccupe ni de proposer un modèle alternatif de transport ni de l’impossibilité pour les axes de campagnes de s’intégrer au ferroutage qui n’est pas même, du reste, évoqué dans le projet.

Les chefs d’entreprises qui profitent aujourd’hui de la détresse des salariés au travers de cette contestation croient échapper à leur culpabilité dans le naufrage qui s’annonce. Mais ne nous y trompons pas, c’est bien le capitalisme qui a créé ce modèle agricole ultra-productiviste, destructeur de notre environnement et qui conduit aujourd’hui à cette impasse. Ce sont bien les entrepreneurs de l’agroalimentaire qui licencient, ce sont bien la FNSEA et le Crédit Agricole qui enferment les agriculteurs dans leur logique libérale qui les mène à la faillite, ce sont bien les entreprises de transport qui tirent toujours vers le bas les salaires et les conditions de travail de leurs salariés. Tous, sous couvert de compétitivité dans la mondialisation ne recherchent que le profit maximal qui leur permettra de rémunérer grassement leurs actionnaires. Ces actionnaires qui poussent au dumping social : faire pression pour compenser le retard de rémunération du capital imputé à la crise en demandant une réduction des charges qui passe par des licenciements massifs de salariés et des délocalisations dans des pays à faible coût de main d’œuvre.

Tous ne défendent que la mise en concurrence avec pour seule variable d’ajustement les emplois qu’ils détruisent au nom du coût du travail. Ce sont les travailleurs qui doivent être défendus. Ce sont eux qui produisent les richesses et qui font les entreprises. Nous ne pouvons laisser le patronat récupérer le fruit de la mobilisation dans son simple intérêt, alors qu’il monte les travailleurs les uns contre les autres, comme aux abattoirs de GAD à Josselin, alors que les salariés auraient dû se mobiliser dans la solidarité pour défendre leurs emplois partout en Bretagne. Voilà pourquoi le 2 novembre, à Quimper, nous manifesterons pour l’emploi et pas derrière les patrons, les directeurs de la grande distribution ou les papes du productivisme agricole !

Nous appelons l’ensemble des salariés, des syndicats et des organisations de la société civile à créer des comités locaux de lutte et de défense des salariés menacés de licenciements partout en Bretagne.

Nous manifesterons pour pouvoir vivre au pays et construire une société permettant aux travailleuses et travailleurs de Bretagne de s’émanciper en tant que peuple, nous manifesterons pour travailler dans un pays où les droits des travailleuses et travailleurs bretons seront respectés et non utilisés par la classe dominante à son profit, nous manifesterons pour pouvoir décider au pays par la création d’un parlement breton doté de compétences législatives et décisionnelles en matière de fiscalité et de choix économiques seules garantes de la gestion des intérêts du peuple breton.

Alors que les manifestations contre l’écotaxe battent leur plein, voici que la référence au soulèvement des Bonnets Rouges de 1675 a fait son apparition. Afin d’éviter toute interprétation ou approximation historique, la rédaction de Bretagne-Info publie ici la tribune de Fañch Oger, membre de la gauche indépendantiste, revenant sur ce qu’a véritablement été la révolte des Bonnets Rouges.

Les Bonnets Rouges sont à la mode : c’est un symbole particulièrement fort de l’Histoire de la Bretagne qui a été utilisé lors des récentes manifestations contre les portiques qui fleurissent depuis quelques mois sur nos routes.

Rappel historique : en 1674, le roi Louis XIV, empêtré depuis deux ans dans une guerre contre les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), décide de lever de nouveaux fonds pour financer ses armées, dans un contexte économique déjà fragile. Il crée une taxe sur le Papier Timbré, alors obligatoire pour valider tous les actes susceptibles d’être utilisés en Justice, comme les contrats de vente ou les testaments. Il impose également une taxe rétroactive sur la vente d’objets en étain : elle est répercutée par les commerçants qui utilisent de la vaisselle, entraînant une hausse des prix de la restauration et des boissons dans les cabarets. Louis XIV prend également le contrôle de la vente du tabac, jusqu’ici ouverte à tous, et met en place des fermes, donnant l’exclusivité de la vente de ce produit à certaines personnes. La mise en place de ce système entraîne des pénuries sporadiques de tabac qui n’apaisent en rien le contexte général houleux.

Fin mars 1675, des révoltes à Bordeaux entraînent une suspension locale de ces taxes. Mais c’est en Bretagne que les soulèvements populaires sont les plus importants : à Rennes, le 3 avril, puis le 18 avril, les bureaux locaux chargés d’imposer l’étain ou le tabac sont pillés et plusieurs personnes sont tuées. Nantes se soulève le 23 avril. D’autres villes, comme Saint-Malo, Fougères ou Morlaix connaissent des troubles. La révolte se propage à partir du début du mois de juin dans les campagnes de l’ouest de la Bretagne : au-delà des nouvelles taxes, les paysans se soulèvent contre un système féodal qui les écrase : ils sont 2000 à prendre la ville de Pontivy le 21 juin. Dans la région de Carhaix, où le peuple porte traditionnellement des bonnets rouges, un notaire va prendre la tête de l’insurrection : il se nomme Sébastien le Balp. Début septembre, il envahit, pille et brûle avec plus de 500 hommes le château du Tymeur. Il est tué par un noble qu’il retient prisonnier le 3 septembre, veille d’un soulèvement général prévu dans toute la Bretagne. C’est à ce moment que la répression royale commence vraiment à se mettre en marche : des dizaines de révoltés sont pendus, des clochers rasés pour avoir servi à sonner le tocsin de la révolte, notamment en pays bigouden : à Rennes, 6000 dragons commandés par le Duc de Chaulnes (gouverneur nommé par le Roi en Bretagne, surnommé par le peuple an hoc’h lart, “le gros porc”) s’installent et font régner la terreur pendant plusieurs semaines. Un tiers d’une des rues principales est détruite et la ville est condamnée à entretenir financièrement ces troupes, mesure punitive classique à l’époque.

Mais plus qu’une révolte contre des taxes, ce soulèvement constitue surtout dans les campagnes une aspiration populaire à sortir d’un système qui opprime les classes les plus modestes : plusieurs Codes Paysans sont rédigés, dont le plus fameux, signé par les représentants de 14 paroisses du Pays Bigouden, prône des mesures révolutionnaires pour cette époque : choix par le peuple de représentants qui seront envoyés aux Etats de Bretagne, suppression des droits de corvée de la noblesse sur les terres cultivées, mariages entre filles nobles et roturiers et dispersion des héritages des familles nobles au profit du peuple, droit de chasse pour tous, liberté d’aller moudre sa farine dans les moulins de son choix et non plus dans ceux imposés par le seigneur local…

Cette révolte a donc pris en Bretagne une tournure autre qu’une simple révolte contre une nouvelle taxe. Les revendications des paysans bretons de 1675 préfigurent des avancées sociales qui mettront plus d’un siècle à se réaliser.

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La référence aux Bonnets Rouges choisie par les manifestants, au delà du symbole, amène des questions intéressantes : assiste-on à une simple révolte antifiscale, comme nombre de médias le soutiennent, ou est-on mis face aux contradictions d’un système économique breton basé depuis un demi-siècle sur le productivisme agricole et les emplois précaires qu’il induit dans le monde de l’agroalimentaire, sans parler de ses conséquences néfastes sur le plan écologique ? Doit-on manifester main dans la main avec les grands patrons de chaînes de supermarchés, qui sont vent debout au côté des syndicats majoritaires d’agriculteurs mais n’hésitent pas à importer des produits lointains et à presser financièrement les éleveurs et cultivateurs afin qu’ils réduisent leurs marges ?

Les Bretons désirent-ils, à l’image des révoltés de 1675 et en écartant tout anachronisme, aller plus loin en montrant qu’ils peuvent prendre leur avenir en main et poser les bases d’un nouveau modèle, économique et écologique notamment, qui la sorte d’un système qui apparaît de plus en plus essoufflé ? « Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige.» écrivait Albert Camus. A ceux et celles qui travaillent en Bretagne et qui la font vivre de définir ce qu’ils exigent.