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Suite aux intempéries de juin 2018, la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff en passant par les gares de Taulé, Plouenan et St-Pol-de-Léon a été fermée devançant ainsi les projets de la SNCF de quelques mois. La fermeture avait en effet été annoncée pour 2019.

Si cet état de fait semble acté par la SNCF comme en témoigne le bitumage de passages à niveau, le démontage de barrières de signalement ou l’enfrichement des voies, ce n’est pas de l’avis de plusieurs acteurs léonards et trégorrois. Des habitants des pays de Morlaix et du Léon se sont mobilisés pour créer l’association pour la ligne Morlaix-Roscoff, l’APMR, qui regroupe en son sein nombre de cheminots et syndicalistes. Il y a un an, en janvier 2022,  une mobilisation populaire relayée par de multiples organisations politiques et syndicales avait rassemblé plus de 200 personnes devant la gare de Roscoff. La mobilisation ne faiblit pas puisque le collectif pour la ligne Morlaix-Roscoff a vu le jour fin 2022. Il regroupe des élus locaux, des adhérents de l’APMR, des militantes et militants politiques et syndicalistes locaux. Le contexte environnemental est favorable à la réouverture des petites lignes de train. L’urgente transition écologique qui doit mettre fin au concept du tout routier place le train comme un transport d’avenir aussi bien pour les flux passagers que le fret.

Le collectif pour la ligne Morlaix-Roscoff a décidé de passer la vitesse supérieure puisqu’une manifestation se déroulera le samedi 21 janvier 2023 à 14h30 depuis la gare de Roscoff. Durant ce mois de campagne sur le terrain, les militants de la Gauche Indépendantiste, partie prenante du collectif, prendront leur part de travail au côté des membres du collectif en allant à la rencontre de la population et faire de cette manifestation un succès déterminant pour la réouverture de la ligne ferroviaire. 

L’urgence écologique et les crises économiques et sociales nécessitent des changements profonds de notre rapport au monde :
– relocalisation de l’économie
– nouveaux modes de déplacement respectueux de l’environnement
– développement des territoires, de leur activité, au service des citoyens

Jusqu’en 2018, l’axe Morlaix-Roscoff disposait d’une infrastructure qui avait tout pour répondre à ces problématiques : une ligne de chemin de fer.
Transport le moins émetteur de CO2, loin devant le car, la voiture, le camion, le plus sûr aussi pour le transport des personnes, cette ligne n’assurait plus que le transport de voyageurs alors qu’elle fut également longtemps le principal vecteurs des exportations de produits locaux.

Le 21 janvier, mobilisons nous pour que l’évidence du retour au transport ferroviaire, voyageurs et fret se décline dans le pays de Morlaix par la réhabilitation et le développement de la ligne Morlaix – Roscoff.

Mettons l’avenir sur les rails !

Les militants du Trégor-Goelo et Haute Cornouaille de la Gauche Independantiste Bretonne tiennent à faire part de leurs point de vue suite au rachat d’un parc Eolien à Gurunhuel par la principauté de Monaco.

Ces engins ont été construits au bénéfice d’une société privée (Abo Wind)  qui exploite ainsi des ressources naturelles communes pour en faire du profit en le revendant à un état fantoche, connu pour être un paradis pour riches et un paradis fiscal.

L’exploitation des ressources éoliennes bretonnes ne rapportent rien aux habitants, et contribuent à l’enrichissement d’une entreprise privée qui revend de façon bénéficiaire de l’énergie produite dans notre pays la Bretagne, qui bien plus peuplée et étendue que Monaco ne dispose d’aucune forme de souveraineté décisionnelle. Ce sont là des pratiques de pillages révélant le caractère colonial et prédateur de la “Startup Nation” de Macron.

Quelques soient l’avis des uns et des autres sur la production d’électricité par voie éolienne il nous semble évident que si cela doit être fait c’est par une entreprise 100 % publique sous contrôle du peuple breton via ses collectivités locales ( Communes, Agglomérations…) , pour que les richesses produites soient redistribuées ici au bénéfice du plus grand nombre.

Nous souhaitons que le peuple breton puisse maitriser son destin énergétique en toute indépendance et contribuer ainsi à la transition écologique mondiale.

Nous aimerions connaître l’avis des élus locaux, de l’exécutif régional et départemental sur cette opération spéculative tirée de nos ressources naturelles.

Pour la Gauche Indépendantiste : Maiwenn Salomon 

 

Le collectif Douar Didoull organise pour la troisième année consécutive le « Festival des luttes / Gouel ar stourmoù ».

Pendant 2 jours, les 28 et 29 juillet 2018, des collectifs / associations opposés aux projets miniers et à d’autres projets inutiles imposés se retrouveront sur le site du Dibar à Plougonver (22) pour un riche programme alliant conférences, débats, concerts, fest-noz.

Le programme complet sera dévoilé ici bientôt mais la liste des groupes est déjà disponible et on notera entres autres la présence de The Decline, de La Plume et le retour de Melmor le vendredi et une programmation riche avec des grands noms de la scène Fest-Noz le samedi !

Restauration et camping durant les 2 jours.

Le collectif indépendantiste Dispac’h lance une campagne contre la spéculation immobilière. Durant le week-end du 17 et 18 mars, des militant.e.s ont collés des affiches sur des résidences secondaires aux 4 coins de la Bretagne :

- A Saint-Malo sur le site du projet d’un Hôtel 5 étoiles privé en bordure de mer (et sur un terrain public !!).

- Dans le pays de Guérande où la spéculation empêche particulièrement les jeunes paludiers de s’installer dans de bonnes conditions, et à Mesquer où près de 70% des logements sont des habitats secondaires.

- Dans le pays de Carantec, en nord Bretagne, où les résidences secondaires représentent presque 40% des habitations comme partout sur le littoral breton.

- Mais aussi en Cornouaille à Fouesnant et Bénodet, ou dans les Côtes d’Armor à Plouha, villes qui voient aussi leur jeunesse s’exiler vers les campagnes !

En Bretagne, le territoire côtier est dépendant à l’économie touristique. Cette quasi mono-activité, saisonnière, est lourde de conséquences pour nos villages : commerces qui tournent au ralenti et travail saisonnier durant la moitié de l’année. Cette situation entraîne également une exploitation des travailleuse.r.s en précarisant les emplois et en multipliant les abus aux droits du travail.

Le tourisme est consommateur d’espace et donc de logements. La non régulation de l’immobilier et le développement des résidences secondaires depuis des dizaines d’années entraînent une hausse des prix et des loyers constante. Les logements sont ainsi devenus inaccessibles à celles et ceux ayant de faibles revenus au moment où nous en manquons cruellement ! Travailleuse.r.s précarisé.e.s, familles, jeunes, migrants… etc. Les villages ainsi vidés de leur vie plus de la moitié de l’année voient fuir les services publiques et disparaître les dynamiques et initiatives locales. C’est la ruine de nos villages et la jeunesse qui s’exile !

L’industrie touristique est aussi destructrice de l’environnement. La concentration de visiteurs durant une période courte de l’année sur le littoral nécessite la construction d’équipements toujours plus importants qui participent au bétonnage de nos côtes. Cela entraîne également une surproduction de déchets qu’il faut gérer (stations d’épuration saturées, coûts de collecte des déchets…). Le tourisme que nous subissons aujourd’hui n’est pas un tourisme durable qui crée une harmonie en termes d’aménagement du territoire.

En Bretagne, les modèles de mono-économie comme le tout tourisme sur nos côtes, ou l’agriculture productiviste dans nos campagnes ne sont plus acceptable. Pour d’autres choix de société et de vie, nous revendiquons le droit de décider pour les territoires sur lesquels nous vivons.

Des pouvoirs communaux jusqu’à l’indépendance, autodétermination pour le peuple breton !

Dispac’h (la Révolte en français) est un nouveau collectif indépendantiste en Bretagne et dont les militant.e.s se retrouvent autours des valeurs ayant trait à l’écologie, le féminisme, la lutte contre le capitalisme, l’internationalisme, l’antifascisme et la promotion de la langue bretonne.

Site internet : www.dispach.bzh

Sur le front de mer à Saint-Malo, le groupe Raulic Investissements veut bâtir un complexe hôtelier sur le site naturel du camping des Nielles à Paramé. Le projet est porté par la mairie de droite de Saint-Malo qui a fermé le camping et projette de le vendre au groupe Raulic Investissements.

Le projet implique la destruction d’un Blockhaus de 14 pièces souterraines, le creusement de la falaise déjà fragilisée, l’installation d’une canalisation d’eau de mer sur le domaine publique maritime, la fermeture sur la portion concernée du sentier des douaniers, la suppression des espaces verts, l’exclusion des malouin.e.s par la construction de 200 logements uniquement pour le tourisme de luxe.

Tout cela pour la construction d’une verrue architecturale comprenant un hôtel 5 étoiles de 90 chambres, un hôtel 3 étoiles de 50 chambres environ, une résidence de tourisme 4 étoiles de 50 appartements, une école internationale de formation aux métiers du bien-être, 6 villas de 100 à 150 m² et un Spa marin de 2600 m² avec 50 cabines.

Plan du projet (source : Autour des Nielles)

Ce projet c’est l’exemple même des dangers sociaux et environnementaux de l’industrie touristique : exclusion des travailleur.euse.s breton.ne.s de leurs territoires, remplacement des lieux de vacances des classes populaires au profit de lieux réservés à la Bourgeoisie, bétonnage de notre littoral, pollution…

Un collectif a d’ores-et-déjà été créé pour lutter contre le projet depuis 2 ans et s’appelle « Autour des Nielles ». Nous appelons l’ensemble des malouin.e.s à se saisir de cette lutte pour faire barrage aux bétonneurs.

Le site des Nielles où le projet immobilier menace de tout détruire… (source : Autour des Nielles)

Le collectif Douar Didoull organise pour la deuxième année consécutive le « Festival des luttes / Gouelioù ar stourmoù ».

Les projets miniers ici et ailleurs ne sont plus que jamais au cœur de l’actualité devant le refus du nouveau gouvernement d’abroger à ce jour les différents permis.

Pendant 3 jours, les 21-22-23 juillet 2017, des collectifs / associations opposés aux projets miniers et à d’autres projets inutiles imposés se retrouveront sur le site du Dibar à Plougonver (22) pour un riche programme alliant conférences, débats, concerts, fest-noz.

Restauration et camping durant les 3 jours.

Voir le programme complet en cliquant ici.

 

 

 

Le 13 juin en soirée, Olivier Allain — candidat Macroniste aux législatives et représentant du lobby productiviste agricole au Conseil Régional de Bretagne — annonçait une suspension de la prospection minière par la société Variscan en Bretagne qui elle dément. Nous en prenons bonne note. Toutefois, la prudence reste de mise et comme le souligne les collectifs d’opposants seule l’abrogation pure et simple de tous les permis de recherche ou de simples carottages accordés à Variscan sur l’ensemble de la Bretagne historique (il existe un projet aux alentours d’Abbaretz en Loire-Atlantique) ou d’autres sociétés comme SudMines ou SGS France SAS dans le secteur de Lopérec (29) pour la recherche d’or,  sera pour tous les opposants le signe d’une victoire définitive.

Malgré tout, l’annonce de Olivier Allain marque une inflexion du pouvoir face à la mobilisation multiforme des opposants  contre les PERM de Loc-Envel, de Merleac ou de Silfiac. Nous en tirons trois conclusions à rappeler en cette période électorale :

  • C’est bien la mobilisation des opposants hors du calendrier électoral qui a permis d’informer la population et de mobiliser contre ces projets nocifs. C’est la participation active des associations et collectifs d’opposants qui à permis cette inflexion et en aucun cas elle ne saurait être attribuée à un quelconque ministre parisien ou à candidat à la députation. La volonté assumée de certains à s’opposer physiquement aux éventuels travaux de forages a été déterminante. Nous les remercions chaleureusement pour leur action qui semble porter ses fruit en bloquant un projet inutile à la majorité et aux services d’une minorité de capitalistes !
  • C’est bien le recours à des pratiques bousculant la légalité par les communes concernées qui ont eu recours sur la zone de Loc-Envel à des arrêtés municipaux pour interdire le survol de leur communes par des hélicoptères de Variscan qui a souligné l’absence de souveraineté décisionnelle des populations concernées pourtant majoritairement opposées au projet.
  • Le président de Région Loig Chesnais-Girard rappelle que c’est l’état qui a la compétence de l’abrogation, sur ce point il a raison, et cela souligne clairement le profond déficit démocratique français ultra-centraliste qui prive les bretons du droit de décider de ce qui se passe en Bretagne. Cela prouve bien que les luttes contre les nombreux projets portant atteinte à notre environnement en Bretagne ne trouveront pas de débouchés politiques durables sans poser la question du droit à l’autodétermination du peuple breton.

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : Gael Roblin

Hier mardi 9 avril, les personnes nommées par le gouvernement en décembre pour former une commission de dialogue ont rendus leur copie. Quelques jours avant, le président de la commission, Claude Chereau avait prévenu « il ne doute pas de l’intérêt du projet ». N’empêche que tout dans ces trois rapports ( Commission de dialogue, commission agricole, commission scientifique sur l’environnement) indique que les arguments des opposants étaient bien réels, malgré l’enquête publique et le « temps du débat passé » selon Jacques Auxiette et Jean-MArc Ayrault.

  • Non il n’y a pas de saturation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, c’est ce que dit le rapport. S’il note une progression élevé ces trois dernières années c’est bien dû à une « démarche commerciale très active » à mettre en perspective avec « une baisse du nombre de passagers des aéroports les plus proches ». Autrement dit les collectivités ont facilité l’implantation des compagnies low-cost au détriment de l’activité des autres aéroports. La piste pourrait « encaisser trois fois plus de mouvements », soit l’objectif à 50 ans de Notre-Dame-des-Landes.
  • Non l’aéroport de Nantes n’est pas particulièrement dangereux, « les risques sont très faibles et parfaitement maîtrisé par le contrôle aérien » et le survol du centre de Nantes peut-être évité en « rétablissant un ILS d’approche par le Nord-Est et en modifiant les procédures d’approches » comme l’ont rappelé les pilotes auditionnés.
  • Quant à l’impact sur le monde agricole, en rappelant que la Loire-Atlantique est lanterne rouge en terme de préservation des terres agricoles, la commission estime que les compensations prévues sont « insuffisantes » et demande une nouvelle étude. La commission demande la réduction de l’emprise du projet, notamment des parkings pourtant si chers à Vinci. Dans ces conditions, la multinationale ne demandera-t-elle pas plus d’argent aux collectivités et à l’Etat pour répondre à leurs attentes ?
  • Et pour ce qui concerne les compensations environnementales pour un site à 98% classé en zone humide, la commission « invalide le système choisie (…) qui est peu intelligible », et en « inéquation avec la loi sur l’eau ». Là encore le dossier doit être revu à la base.
  • On regrettera que la question de l’emploi ne soit pas abordée, car elle semble aujourd’hui être le dernier argument des défenseurs du projet. Néanmoins, cette question doit être évoquée et les croyances sérieusement contre-dites, nous apportons donc contribution à la question.

Au vue des manquements et des défaillances relevées dans ce projet, par des gens qui se sentent tout de même obligés de déclarer qu’ils n’ont « aucun doute sur la pertinence du projet », la résistance est aujourd’hui légitimée. Il semble maintenant que le gouvernement prendra prétexte de ces nouvelles recommandations pour reporter le début des travaux après l’échéance électorale de 2014. Néanmoins rien n’est moins sûr. Les porteurs publics du projet se basent sur la non remise en cause du projet par les commissions, pourtant obligée, et les hélicos de la gendarmerie mobile ont repris leur survol de la zone. La vigilance reste de mise et le travail d’organisation et de remise en culture sur la Z.A.D. doit continuer et s’amplifier, les comités de soutiens doivent toujours se tenir en alerte face à toute attaque militaire et policière sur la Z.A.D. De même nous devront être les plus nombreux possibles lors des prochaines échéances des 13 avril (sème ta ZAD), 11 mai (chaîne humaine) et 3-4 aout (grand rassemblement).

STOURMOMP BETEK AN TREC’H !

La Gauche Indépendantiste Bretonne (BREIZISTANCE-IS)

Depuis quelques temps, une à une, les communautés de communes de Loire-Atlantique adoptent un nouveau mode de collecte des déchets : la poubelle à «puce» accompagnée de sa redevance individuelle dite « incitative » (ou REOM Redevance d’Enlèvement des Ordures Ménagères). Derval, Ancenis, Nozay, tout le monde semble condamné à y passer ! Mais dans la communauté de commune d’Erdre et Gesvres, ça résiste… On refuse d’y vendre sa terre à Vinci, ce n’est pas pour se faire pucer par Véolia !

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Le comité Breizhistance- Pays de la Mée, nous livre ici son analyse sur la REOM et la poubelle à puce :

C’est quoi cette mode ?!

En 2006, la communauté de commune de Derval, 10 000 habitants, est la première du département à signer un contrat avec Véolia pour passer à la redevance incitative avec puçage des poubelles. En 2010, la communauté de commune d’Ancenis passe un contrat avec Véolia pour liquider sa régie publique d’enlèvement de déchets, et mettre en place le système des poubelles à puce et de la redevance. Chemin que prend quelques temps après la communauté d’Erdre et Gesvres avec le même prestataire, la communauté de communes de Nozay privilégiant son prestataire privé habituel la COVED.

La redevance consistant en un prix forfaitaire à l’année, la puce placée dans les poubelles permettra de comptabiliser le nombre annuel de levées. Au-delà d’un certain nombre, celles-ci seront facturées en plus.

Sur Erdre et Gesvres : eeg

Sur le secteur de Nozay :

Les élus ayant fait ce choix se justifient en présentant ce nouveau dispositif comme une «obligation» due aux loi du Grenelle de l’Environnement. Mais, voilà ce que dit Grenelle 1 :

  • Réduire la production d’ordures ménagères et assimilées de 7 % par habitant pendant les cinq prochaines années
  • Diminuer de 15 % d’ici 2012, les quantités de déchets incinérées ou enfouies
  • Instituer une tarification incitative dans un délai de 5 ans
  • Généraliser les plans de prévention auprès des collectivités

ou Grenelle II :

  • Les collectivités territoriales responsables de la collecte ou du traitement des déchets ménagers et assimilés doivent définir, au plus tard au 1er janvier 2012, un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés indiquant les objectifs de réduction et les mesures mises en place pour les atteindre.Grille Tarifaire A5 recto.indd

Ceci n’implique donc en rien le puçage des poubelles, et la «tarification incitative» ne précise pas que celle-ci doit se faire par le biais d’une redevance individuelle… Une publication annuelle du bilan des collectes en poids et en coût avec des objectifs collectifs de baisse peut tout à fait être considérée comme une tarification incitative.

Un impact environnemental pas si positif

rfid1Depuis la mise en place du système de tri volontaire dans les points de collecte on observe une baisse de plus de 10%s du poids des ordures ménagères par individu, sur l’ensemble des territoires concernés. Sur Erdre et Gesvres la production d’OM/hab est passée de 220kg en 2005 à 190kg, une baisse de 13,5%, sur le secteur de Nozay elle est passée de 216kg en 2006 à 189 kg en 2011, soit une baisse de 12,5%. Cette baisse exprime un réel changement des habitudes qui prend nécessairement du temps. On peu donc penser que la mise en place de politiques pédagogiques et la multiplication des points de tri a été efficace.

Le passage à la puce et à la redevance semble être plus provoqué par la nécessité de se conformer aux volontés du gouvernement central et de l’ADEME, que par une infructuosité des politiques menées localement jusqu’à présent. Certes le secteur de Derval, qui est passé dès 2006 à ce nouveau système, a vu les chiffres de sa production d’ordures ménagères par habitant baisser deux fois plus vite, mais l’on a dans le même temps constaté la multiplication des décharges sauvages, des brûlis et des dépôts dans les poubelles de communautés de communes alentour.

dépôt sauvage d'ordures
dépôt sauvage d’ordures

De même, il faut prendre en compte la suppression des bacs collectifs dans les villages par des bacs individuels. Ceci entraînera une augmentation du parcours de la collecte, et donc de production de CO2. Ceci pourra même se révéler dangereux lorsque le camion devra s’arrêter à plusieurs reprises au milieu de grandes routes départementales.

Il faut de plus compter l’utilisation de 72 grammes de produits chimiques (dont beaucoup sont toxiques) pour un cm2 de puce, de 32 litres d’eau potable et d’1,6 kg de carburant fossile, suivant une étude publiée le 10 décembre 2010 dans la revue Environmental Science and Technology. Sans oublier le coût pour la production de nouveaux bacs individuels.

Enfin, le prix écologique de la puce électronique n’est pas pris en compte. Un rapport de la WWF indique que la fabrication d’une puce électronique induit la production de 164 kg de déchets. Sur la communauté de commune de Nozay le poids des ordures ménagères est estimé à 189 kg/habitant/an. Une réduction de 7% sur 5 ans induit donc une baisse de près de 13,2 kg/habitant. Sachant qu’une puce RFID a une durée de vie d’une dizaine d’années et qu’elle n’est pas recyclable, étalé sur cette période de temps, le passage à la puce augmentera globalement la production de déchets par an de 16,4 kg par unité. Largement de quoi relativiser une baisse de 7% de la production d’ordures ménagères. Certes les déchets auront diminués sur la communauté de communes, mais globalement ils auront augmenté ailleurs.

Une mesure socialement injuste

 

publicité de la société UCAR en 2008

Plusieurs réunions publiques ont été organisées dans les différents territoires pour présenter les nouveaux dispositifs. Des réunions souvent présentées comme des événements de «démocratie participative» par les responsables des communautés de communes, à la «rencontre de la population». Une drôle de manière de concevoir la démocratie puisqu’à chaque fois ces réunions ont eu lieu une fois la décision prise. A aucun moment il n’y a eu de consultation préalable de la population sur les dispositifs à employer pour réduire les déchets. Lors de ces réunions il a souvent été exposé l’objectif de rendre les citoyens «éco-responsables», mais on se garde bien de les associer à des prises de décision collectives sur une question qui l’est éminemment.

En plus d’une multiplication des dépôts sauvages et des brûlis, ce dispositif induit une notion de méfiance entre voisins. Dans les endroits où ce dispositif a été mis en place, les habitants se sentent obligés de mettre des cadenas à leur bac de peur de voir leur voisin utiliser le leur pour ne pas payer de levées supplémentaires. Les élus insistent auprès des habitants pour qu’ils rentrent régulièrement leurs poubelles afin d’empêcher ces «incivilités», mais en oubliant que tout le monde ne dispose pas d’un espace de vie suffisant pour le permettre. Sept ans après la mise en place du dispositif, le Super U de Nozay se plaint toujours de recevoir des dépôts d’habitants de la zone de Derval dans ses bacs ! De même, la puce de poubelle est d’ores et déjà piratable .

Ce dispositif de redevance individuelle et de puce introduit encore une fois la question du contrôle social de la population par le pouvoir politique, mais aussi par des entreprises privées. On introduit aussi une individualisation des responsabilités et des consciences sur les questions environnementales, qui concernent pourtant l’ensemble de la collectivité. On présente encore une fois la nécessité écologique comme une punition pour des habitants qui subissent en même temps une précarisation économique croissante. Le geste «éco-citoyen» se résume alors une mécanique simpliste et culpabilisante « tu fais pas bien ton tri ? Et ben tu payes ! ». D’autant plus difficile à accepter quand on sait qu’aucune des grandes surfaces des territoires concernées (Super U, Intermarché, etc …) n’a appliqué la loi qui l’oblige depuis juillet 2011 à mettre en place un point de dépôt des emballages à la sortie des caisses.

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Le système de Taxe contrairement à la Redevance individuelle, préservait jusqu’alors un minimum de solidarité au sein de la population. La vieille dame grabataire qui ne peut se déplacer pour aller jusqu’au point de tri, la nourrice qui remplit ses poubelles de couches, payaient plus ou moins la même chose que le jeune couple qui faisait gentiment son tri et son compost. Personne ne se plaignait de payer un peu plus cher par rapport à ce qu’il jetait si ça permettait une répartition solidaire entre les habitants de la commune des coûts d’enlèvements de déchets.

De même, les communautés de communes ont toutes mis en place un dispositif permettant d’acheter un composteur à 12 euros. Elles insistent sur la part des déchets compostables qui représentent entre 25 et 30 % des déchets ménagers. Mais les personnes résidant dans les habitations sans jardins des bourgs et centre-ville, en l’absence de compostage collectif, sont dans l’incapacité matérielle de composter leurs déchets. Elles remplissent donc plus vite leur poubelle. Alors que ces personnes représentent souvent la part la plus précaire de la population, la redevance reviendra à une taxation des plus pauvres.

Lors d’une réunion publique organisée sur la commune de la Grigonnais, une petite dame s’est plainte du surcoût qu’induirait pour elle la redevance incitative. Dans l’impossibilité de conduire, ayant des difficultés à se déplacer, elle ne se voit par faire à pied les 2kms qui la sépare de la première benne de tri. De plus, incontinente et souffrant de problèmes de santé, elle remplit aisément son bac de 120 l une fois par semaine. Alors qu’avec l’ancien système, elle payait 93 euros de taxe par an, lui ramenant sa levée hebdomadaire à une moyenne d’1,85 euro, le nouveau dispositif avec un forfait à 141 euros et une levée complémentaire à 4,15 euro, lui fera payer sa levée hebdomadaire 6 euro ! Un prix trois fois supérieur pour le même service !

Bientôt la police des poubelles !
Bientôt la police des poubelles !

A qui profite le crime ?

Ces dernières années plusieurs communes de droite comme de gauche ont remunicipalisé leur service d’eau, après plusieurs années de délégation de ce service public à une entreprise privée, très souvent Véolia. En effet, beaucoup se sont aperçues qu’il coûtait plus cher à la collectivité comme aux usagés d’utiliser une entreprise privée avant tout là pour faire des profits, plutôt que pour participer à une redistribution et un partage de l’eau.

Le budget des ordures ménagères sur une communauté de commune comme Redon représente 63 euro par habitant. Sur celle de Nozay on arrive à un chiffre global de 73,69 euro par habitant pour la collecte. Avec des forfaits commençant pour une personne à 164 euro sur la communauté d’Erdre et Gesvres et à 141 euro sur celle de Nozay, sans compter les levées supplémentaires, on observe une différence de prix impliquant nécessairement un profit net pour l’entreprise privée. Et pour dire la vérité, c’est encore plus vrai pour celles qui ont signé un contrat avec Véolia.

Marche indifféremment avec le PS ou l'UMP
Marche indifféremment avec le PS ou l’UMP

On nous dit qu’au fur et à mesure, la tournée hebdomadaire de collecte descendra à une collecte toutes les deux semaines, faisant ainsi baisser le prix forfaitaire. A Derval, après cinq ans d’utilisation du système, le prix du forfait au premier grade (bac de 120 L) est passé de 148 euro à 134 euro, et il est resté fixé à 419 euro pour le dernier grade (320 L). Pour un camion-benne qui roule deux fois moins qu’avant, on observe une baisse de seulement 0% à 10% ! sans parler de diviser le prix par deux on aurait pu s’attendre une baisse plus significative.

On vend déjà sur le territoire d’Erdre et Gesvres des terrains à Vinci pour construire un aéroport privé, dont le coût sera porté par les collectivités, les nuisances par les habitants et les profits pour la société privée. De la même façon, on nous oblige à acheter plus cher la collecte de nos déchets pour des profits qui iront à Véolia. L’aéroport à Notre-Dame-des-Landes sera de «Haute Qualité Environnementale», la puce de Véolia sera «éco-responsable».

Tout est fait pour inciter à vendre les missions de service public aux entreprises privées. Les collectivités qui seront passées à la REOM et qui auront privatisés leur système de collecte, toucheront une subvention publique de plusieurs dizaines milliers d’euro de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise d’Energie). De l’argent public donné pour privatiser ! De même, les entreprises privées se dispensent de toute information au public, les communautés de communes se chargent de leur payer la communication et l’information aux habitants. Des dizaines de milliers de dépliants informatifs sont distribués par les communautés de communes pour faciliter la mise en place du système qui profitera ensuite à la société privée. En fait la population payent de tous les côtés pour financer de nouveaux marchés à Véolia et au groupe Séché (dont la COVED fait partie).

Il n’est plus étonnant de voir des élus, même de gauche, sacrifier l’intérêt commun au profit des logiques néolibérales, mais dans la communauté de commune d’Erdre et Gesvres, la pilule ne passe plus.

Résister et proposer

à Héric

Si la considération financière est la première à mobiliser les habitants, il est intéressant de noter que la revendication d’un service réellement public s’est imposé rapidement au sein l’ADICEG (Association citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs des habitants de la Comcom Erdre et Gesvres). Après avoir refusé de se faire pucer leur bac, avoir rapporté leurs détritus lors des réunions publiques ou devant les mairies, réuni plus d’un millier de signatures en pétition, ces habitants en colère appellent à une manifestation Mercredi 29 février à 18h30, rue Marie Curie à Grandchamp des Fontaines, devant et pendant le conseil communautaire. Cette manifestation a pour but «d’annuler les augmentations exorbitantes de la collecte des ordures» et de «mettre en œuvre un service public se traduisant, à service équivalent pour les citoyens qui s’engagent dans une démarche de recyclage et de diminution de leurs déchets, par une réduction des tarifs qui étaient appliqués précédemment».

De même, on peut penser qu’une multiplication des points de tri, plus près des habitations, ou la mise en place d’un tri plus collectif pourrait participer aisément à diminuer les ordures ménagères sans induire de puçage et de hausse élevée et individualisée des tarifs. Plusieurs collectivités en Europe ont imposé un ramassage collectif des déchets ménagers et recyclables (tel jour est déposé la poubelle avec les cartons, tel jour le compost, tel jour les ordures, etc … avec un roulement et un passage hebdomadaire). Le fait que les systèmes de collecte soient si semblables d’une intercommunalité à l’autre montre que les conseillers communautaires ont privilégié la facilité plutôt que la réflexion collective. Ils se sont laissés guidés par les propositions gouvernementales, facilitées par l’ADEME, dont on sait à quel point elles peuvent croiser les intérêts particuliers de quelques grands patrons… la nomination «secrète» de Boorlo à la tête de Véolia n’en étant qu’un exemple récent.1169209036

Le problème est que ceux qui ont refusé de se faire pucer restent sans collecte de leurs ordures, et sans moyen de les faire accepter à la déchetterie. Selon les élus, il n’y aurait pas moyen de s’opposer à cette décision autoritaire de puçage à la chaîne. Lors d’une réunion publique à la Grigonnais il a été demandé aux responsables politiques d’autoriser la mise en place d’une coopérative de collecte des déchets. Un peu sur le fonctionnement des AMAP, une cinquantaine de foyer pourrait se réunir, louer un camion une fois par mois, participer au maximum un après-midi dans l’année à la collecte, parier sur la responsabilité collective pour faire le tri, et amener soit même les déchets au centre d’enfouissement (l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux des Brieulles à Treffieux). Tout ça revenant évidemment à une participation financière d’au maximum une vingtaine d’euro par an. Alors que le centre de traitement des déchets, sous régie public, est sous administration des conseillers communautaires, ceux-ci ont de suite refusé d’envisager concrètement la question.

 

Nous le voyons les alternatives existent. Un peu plus de démocratie dans la conduite des projets aurait pu permettre d’éviter cette situation de frustration et de colère d’une part de la population, et surtout la mise en place d’un système de collecte juste et équitable. Devant le refus des conseillers communautaires de revenir sur l’attribution des marchés publics à la COVED et à Véolia, il ne reste que la résistance et la mobilisation à la population pour se faire entendre.

Jonathan Guillaume, pour Breizhistance – Pays de la Mée