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Breizhistance-IS dénonce l’arrestation d’Aurore Martin cette semaine à Mauletar-Mauléon au Pays basque nord, survenue dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis en octobre 2010 par un juge madrilène, et reconnu le 21 décembre 2010 par les autorités françaises. Les autorités espagnoles l’accusent d’avoir participé à des conférences de presse et écrit des articles d’opinion au nom de Batasuna, parti de gauche indépendantiste basque interdit dans l’Etat espagnol, mais légal dans l’Etat Français. Cette arrestation survient malgré le processus de paix au Pays Basque, et au moment ou le mouvement abertzale s’affirme comme la deuxième force politique au Pays Basque.

L’Etat français n’a pas extradé une « terroriste » mais bien une opposante politique. En Espagne elle risque la torture et 12 ans de réclusion. Alors que les protestations fusent de toutes parts, nous dénonçons cette extradition que le pouvoir sarkozyste n’avait lui-même pas oser exécuter.

La politique répressive du gouvernement français, et notamment du ministre de l’intérieur Manuel Valls, contre les sans papiers, les opposants politiques ou en ce moment-même à Notre-Dame-des-Landes, est digne de la droite la plus dure. Nous dénonçons fermement les déclarations de ceux qui tout en criminalisant la militante voudrait se réfugier derrière une procédure judiciaire “normale“. Notamment Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, qui hier dans un communiqué de presse soutenait cette extradition et accusait Aurore Martin de « faits de terrorisme ».

Nous savons que ce proche de Manuel Valls, qui s’était déjà fait remarqué en s’opposant à l’adhésion de la Palestine à l’ONU en 2011, sera en Bretagne ce week-end au Congrès de l’Union Démocratique Bretonne. Nous espérons que les militantes et militants de l’UDB, attachés aux principes démocratiques et aux droits de l’Homme, qui le rencontrerons dimanche, exigerons de lui des explications sur l’arrestation d’Aurore Martin et sur les déclarations de Manuell Valls au journal El Pais suspendant la création d’une collectivité territoriale basque dans l’Etat français au dépôt des armes par l’ETA.

Breizhistance-IS appelle à la vigilance concernant les autres ressortissants basques de l’Etat français visés par le MAE et rappelle que la paix et la démocratie au Pays Basque, s’inscrivent nécessairement dans l’application du droit à l’autodétermination pour l’ensemble de la nation basque de part et d’autre de la frontière franco-espagnole.

En moins de 48h, l’appel lancé par l’ensemble des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes aura réussi à rassembler près de 2000 personnes (1300 selon la police) contre les expulsions d’occupants sur la ZAD (Zone A Défendre, correspondant au projet d’aéroport). L’occupation militaire lancée le mardi 16 ocotobre en vue des expulsions a lancé une vague de solidarité partout en Bretagne et ailleurs. Malgré les annonces du préfet de «pacification de la zone», les militaires sont toujours présents et la résistance est toujours active, elle devrait même s’amplifier les jours suivant au vue du nombre d’appel à la rejoindre. Breizhistance-IS relaie d’ailleurs l’ensemble de ces appels à rejoindre la lutte sur le terrain et à acheminer vivres (fruits secs, barre de céréales, …) et matériel de réoccupation et de défense face aux expulsions. La journée de samedi aura notamment permis d’annoncer au plus grand nombre la réoccupation de trois lieux sur les douze expulsés depuis mardi, dont un lieu en dur. Malheureusement, deux maisons sont d’ores et déjà détruite par les forces de l’ordre, Les Planchettes et le Tertre.

Des maisons et des cultures détruites juste avant la trêve hivernale

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette occupation militaire et ces expulsions qui interviennent juste avant la trêve hivernale (la loi interdit les expulsions entre le 1er novembre et le 15 mars). Rappelons que des dizaines de personnes, dont des familles, ont depuis 3 ans réinvestis les lieux abandonnés à cause du projet d’aéroport. Tout en participant à l’opposition au projet ils ont cultivés la terre, remis en état des habitations. Si une forme de solidarité a pu se mettre en place entre la plupart des habitants, des opposants, et certains élus, face au déferlement militaire contre les occupants les plus pauvres de la ZAD, beaucoup attendent encore des soutiens qui ne cessent de se faire attendre. A commencer par celui du maire de la commune, J.-P. Naud, dont le double jeu agace de plus en plus, mais aussi des députés de gauche et écologistes qui se sont prononcés contre l’aéroport. Cette attente est encore plus grande vis à vis de la ministre d’Europe-Ecologie, Cécile Duflot, qui en 2011, promettait aux opposants qu’aucun accord de gouvernement ne serait signé avec le PS sans retrait du projet d’aéroport.

Des députés verts discrets mais présents aux manifestations dénonçant les expulsions

Le vendredi soir, on a pu apercevoir lors de la manifestation de soutien à Rennes, qui a réuni plus de 200 personnes, la député Nicole Kiil-Nielsenn, ainsi que François de Rugy à Nantes le samedi matin. Ceci est-il le signe d’une contradiction de plus en plus difficile à tenir pour la direction d’EELV, opposée au projet mais membre du gouvernement qui envoit les forces de l’ordre déloger les occupants ?
Le samedi 27 octobre trois autres lieux occupés sur la ZAD seront expulsables. La veille, Cécile Duflot sera à Rennes pour le salon de l’habitat Artibat. La ministre ne pourra s’y abstenir d’une prise de position sur les expulsions en cours à Notre-Dame-des Landes. Attend-elle sa venue en Bretagne pour entériner une stratégie de collaboration silencieuse avec la politique de J.-M. Ayrault ou fera-t-elle un geste, que tout le monde attend, vers l’abandon du projet d’aéroport par ce gouvernement ?

Pour Breizhistance-IS, Jonathan Guillaume

Ce mardi deux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire. Des militants de Breizhistance-IS étaient présents et ont tenu à faire part du témoignage de cette journée et de notre soutien aux deux prévenus.

Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire
Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire

Procès de la mobilisation du 21 juin 2012

Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement des 5 enquêtes publiques préalables à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes qui se sont déroulées pendant l’été, et qui portaient notamment sur les zones humides. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit, des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis des années, la violence des forces de l’ordre était particulièrement élevée ce jour là face à l’organisation des opposants. Les élus et les associations dénonçaient notamment le processus anti démocratique des enquêtes, multiples, réalisées sur un temps court et en plein été, elles ne répondaient pas non plus à certaines questions fondamentales en terme de compensations environnementales. La mobilisation du 21 juin aura au moins permis l’audition de représentants de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres écartés à l’origine. C’est dans ce contexte que Sylvain et Clément étaient arrêtés.

Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne
Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne

Les deux inculpés

C’étaient les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport qui passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire ce 28 août. Ils sont accusés de « violence avec arme (en l’occurrence un tracteur) sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « d’attroupement illégal » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA), ainsi que « d’attroupement illégal », « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique», «refus de fichage ADN» pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile.

Clément, occupant de la ZAD, aurait été reconnu par un garde mobile comme étant celui qui lui aurait arraché son casque au moment du refoulement de la place de la mairie de Notre-Dame le 21 juin (habituel lieu de rassemblement à Notre-Dame contre les enquêtes publiques). Sylvain, agriculteur de Notre-Dame, opposant connu et historique à l’aéroport, est lui accusé d’avoir utilisé son tracteur comme «arme», afin de briser un cordon de garde mobile, voire pour blesser les forces d’occupation.

Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau
Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau

Une audience sous la pression populaire

150 tracteurs et plus de 500 personnes s’étaient réunis pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été qui continue de témoigner de l’opposition populaire et solidaire à ce projet. La venue de quelques personnalités médiatiques comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. D’ailleurs, durant les presque deux de procès, les cris de soutiens aux deux prévenus venant de l’extérieur se seront constamment fait entendre.

Clément, sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation.

C’est ensuite Sylvain qui comparaît. Comme il l’a toujours répété, s’il a manœuvré son tracteur devant les gardes mobiles s’était uniquement pour protéger les manifestants de la violence des premiers. D’ailleurs il roulait à quelques km/h comme les vidéos le prouvent. Le gendarme ayant porté plainte (absent, comme d’habitude) déclarera dans sa déposition avoir eu la «trouille de sa vie» après avoir «manqué s’être fait renversé». Déclarations qui feront bien rire la salle après avoir vu celui-ci sur une vidéo projetée lors de l’audience, monter d’un coup sur le tracteur avec ses collègues, matraques et bombes lacrymo aux poings, pour aller déloger Sylvain dans sa cabine. Après l’audition des témoins, la procureure réclame des peines pour les deux chefs d’accusation ! Pourtant, Clément, passé juste avant s’est fait relaxer pour le chef d’ «attroupement», pourtant, les gardes mobiles dans leurs dépositions témoignent à leur insu que la procédure de sommations n’a pas été respectée ! La procureure s’offusquera aussi qu’on est pu faire «rentrer la politique dans le tribunal», rappelant «l’indépendance de la justice» avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre Dame des Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme).

Les panneaux annonçant l'enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal
Les panneaux annonçant l’enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal

Les procès se multiplient mais l’opposition ne faiblit pas !

Restons solidaire, accentuons la mobilisation, le combat contre ce projet inutile et imposé n’est clairement pas fini ! Breizhistance-IS vous donne rendez-vous le 11 septembre à Saint-Nazaire pour les délibérations. Ce même jour, dans le même tribunal, ce sera aussi l’occasion de venir soutenir la famille Herbin, résidente de la commune au lieux-dit le Liminbout depuis les années 90 et qui a été mise en demeure de quitter les lieux par la société Vinci.

Intervention de Julien Durand devant le tribunal

Breizhistance, avec la coordination des opposants au Projet d’Aéroport à Notre-Dame-des-Landes, se félicite du succès du 2ème Forum Européen contre les Grands Projets Inutiles Imposés qui s’est tenu à La Paquelais-Vigneux de Bretagne (44), auquel nous avons activement participé.

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Plus de 8000 personnes ont participé aux 5 jours d’ateliers, d’échanges et de conférences et à la fresque humaine contre les grands projets inutiles. Ce forum, où se sont retrouvés opposants aux grands projets nuisibles et ruineux de toute l’Europe, aura donc précédé la déclaration du gouvernement sur l’abandon de 11 projets de lignes LGV dans l’Etat français. Il semble que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fasse à la crise économique, ait dénié tendre l’oreille à ce que disaient les opposants depuis plusieurs années «les lignes LGV sont des projets ruineux qui ne servent que d’une petite partie de la population». En effet, l’Etat français et ses collectivités avait jusqu’à présent prévu de construire 2000 km de LGV pour un coût de … 190 Mds d’euros en argent public !

Malheureusement, il ne semble pas que l’ancien maire de Nantes soit prêt à revenir sur “son” projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ni sur la ligne LGV Le Mans-Rennes), alors que ce forum aura pourtant permit de mettre en avant ce point commun, le gaspillage économique, existant entre ces multiples projets de grandes infrastructures sur notre continent.

Cependant la lutte continue, comme nous la montrée ce forum. La qualité des interventions et le travail remarquable des interprètes et de l’équipe d’organisation ont concouru à faire de celui-ci un moment extrêmement fort, qui fera date dans la convergence des luttes en Europe. Comme l’ensemble des participants, nous repartons motivés et déterminés, fort d’une déclaration commune à l’ensemble des opposants aux Grands Projets Inutiles et Imposés d’Europe.

Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour le Forum Social Européen de Florence du 8 au 11 novembre 2012, une journée d’actions décentralisées et coordonnées le 8 décembre 2012 (3ème journée européenne contre les Grands Projets Inutiles et Imposés), le Forum Social Mondial de Tunis en mars 2013 et le 3ème Forum contre les GPII à Stuttgart à l’été 2013.

Après l’échec de inefficace sommet de Rio +  20, le combat pour la solidarités internationale contre les projets du capitalisme destructeurs pour la planète est bien présent en Bretagne et passe notamment par Notre-Dame-des-Landes !

Pour Breizhistance, Jonathan Guillaume.