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La Fédération Anti-nucléaire Bretagne alertait il y a quelques jours sur un tir imminent de missile M51 au large de la Bretagne, vers Penmarc’h dans le Sud Finistère. Voici ci-dessous leur communiqué à ce sujet :

Encore un tir de missile M51 imminent au large de Penmarc’h !

A peine la côte du Sud Finistère rendue au public, déconfinée, un tir de Missile 51 est prévu le 9 juin 2020 entre 9h 30 et 17h 30 au large de Penmarc’h avec des reports possibles du 10 au 17 juillet.

Faut-t-il rappeler que ce nouveau missile mesure 12 m de haut et pèse 50 tonnes, pouvant embarquer une force de frappe de 600 fois Hiroshima sur 9000 km ?

Faut-il rappeler qu’un précédent missile M51 tiré le 5 mai 2013 avait explosé lors de son lancement, interdisant la pêche et autres activés littorales pendant plusieurs mois !

C’est une obscénité, en ces temps de pandémie : sachant que chaque essai coûte plus de 120 millions d’Euros et que la Loi de programmation militaire augmente son budget de plusieurs milliards ces prochaines années alors que la Santé, la Culture et l’Éducation manquent cruellement de moyens.

Vaine et dangereuse, cette reprise des essais ne fait qu’exacerber les tensions et accroît la vulnérabilité de la France. Elle est en contradiction totale avec le TNP (Traité de Non-Prolifération) qui reconnaît que certains États peuvent détenir l’arme nucléaire mais à condition (article IV) que ceux-ci réalisent de « bonne foi » un processus de désarmement nucléaire.

Une fois encore, dans quel état d’esprit sommes-nous ? Quel genre de contorsion morale devons- nous accomplir pour accepter que la France développe et modernise cette arme de destruction massive.

Une fois encore !

La FANB (la Fédération Antinucléaire de Bretagne) en ce qui concerne le nucléaire militaire et civil exige :

  • L’arrêt immédiat de l’exploitation de l’énergie nucléaire
  • L’arrêt des programmes de recherche et de développement pour cette technologie.

Contacts presse :  Marie Nicolas 06 72 50 89 14 / Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87 / Alain Rivat : 06 65 72 31 66 /

La Fédération Anti-nucléaire Bretagne a été constituée le 27 octobre 2012 à Pontivy. Elle a pour but de structurer et d’amplifier l’action régionale du mouvement antinucléaire breton, et d’agir pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

On se demande bien quelle est la priorité — en pleine pandémie COVID-19 — pour l’État français de réaliser ces essais de tirs de missiles… En plus de l’interdiction d’accès à toute une zone en mer, l’opération “Raphaël” coûte en effet, comme le rappelle la Fédération Antinucléaire de Bretagne, 120 millions pour chaque missile tiré ! Ce montant aberrant n’a pas manqué d’exaspérer plusieurs personnes sur les réseaux sociaux, comparant notamment avec les sommes dépensées dans des domaines où l’État français se montre souvent moins généreux, tel que la santé, l’éducation, etc.

Un tir de missile M51 permettrait ainsi de financer les écoles Diwan pendant… 24 ans !

Autre comparaison, il faudrait seulement 14 missiles M51 pour atteindre le montant du budget de la région administrative Bretagne en 2020 :

https://twitter.com/Lusk_BZH/status/1270296588217352192?s=20

Une comparaison qui montre à quel point la capacité d’agir réellement de la région Bretagne est faible, que ce soit au niveau du peu de compétences qu’elle a en charge aujourd’hui, autant que du budget limité qui lui est alloué (1,6 milliard d’euros seulement en 2020). Un sondage réalisé par DIBAB fin 2019 indiquait d’ailleurs que 38% des breton·ne·s souhaitaient que la région Bretagne puisse prélever l’impôt !

Car dans cette affaire d’essais de tirs de missile, c’est aussi la souveraineté de la Bretagne qui est en question. Combien de ces missiles sont stockés en Bretagne ? Quelle est la possibilité pour la région Bretagne de refuser ces essais ? Quelles sont les conséquences en cas d’essais raté ?

Breizhistance appelle à participer à la commémoration du 65ème anniversaire d’Hiroshima et de Nagasaki organisée par l’association Agir pour un Environnement et un Développement Durables, le vendredi 6 août à midi face à l’Ile longue, à Brest.

Il s’agit pour nous de commémorer les nombreuses victimes de l’atome militaire, mais aussi d’exiger le démantèlement de la base de l’Ile longue et son dépôt de missile, le départ des SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) et l’arrêt immédiat des tirs d’essai du missile M 51 dans la baie d’Audierne.

Il est clair que la menace n’est pas contenue dans un hypothétique « recours à des moyens terroristes contre nous, ou [un recours] à des armes de destructions massives » (1) mais découle plutôt de la présence même des ogives nucléaires sur le sol breton. Face à ces armes de guerre que l’Etat français nous impose et qui fondent la domination occidentale sur le monde, il faut faire entendre l’exigence d’une Bretagne dénucléarisée, maîtresse de son avenir, et solidaire des peuples qui ont subi et qui continuent à subir ses ravages, notamment à travers l’expropriation des terres à des fins d’extraction des matières premières nécessaires à l’industrie nucléaire , à l’image d’Areva au Niger.

Peu après sa création, en novembre 2009, Breizhistance recevait le soutien de Tavini Huiraatira – Front de Libération de la Polynésie, qui rappelait dans son communiqué que l’arme atomique avait eu pour conséquence « l’assassinat d’une partie de leur terre nourricière par cet état colonial » (2). Pour que cela ne se reproduise plus, ni ici ni ailleurs, soyez nombreux vendredi 6 août, midi sur la jetée du Port du Château de Brest.

(1) discours de J. Chirac à l’Ile Longue, 2006

(2) c’est-à-dire la France