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Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

BREIZHISTANCE-IS

 

Petit retour sur le premier été de l’ère Hollande-Ayrault

Bien sûr on dira que le nouveau gouvernement PS (+ EELV et PRG) n’est en place que depuis quelques mois, qu’« il faut lui laisser le temps » pour imposer un « changement » qui devait à l’origine être « maintenant ». En attendant les attaques antisociales contre les travailleurs et les travailleuses continuent inlassablement et les mouvements sociaux sont encore et toujours réprimés, notamment en Bretagne. Tout ne serait donc qu’une affaire de «style», pourtant, qu’il est étonnant (pour ceux et celles qui y croyaient encore) de voir cette nouvelle majorité reprendre les mêmes mots que l’ancienne, «morale républicaine» ou «laïque» à l’école, imposition d’une politique européenne néo-libérale avec le traité budgétaire et évacuation estivale de camps roms. En tout cas, nous, en Bretagne, qu’on soit ouvrier-e de l’industrie, paysan-ne prolétarisé-e, militant-e anti-nucléaire, opposé à l’aéroport ou pour la langue bretonne, on a pas vu la différence … Cela ne veut pas dire que nous sommes condamnés à cette réalité, juste que la solution ne se trouve ni à Paris, ni avec le PS ou l’UMP.


De DOUX à PSA, construisons l’alternative ici, en Bretagne

L’actualité sociale et industrielle en Bretagne aura notamment été marquée par les dossiers DOUX et PSA. En effet, peu après les présidentielles, les plans sociaux sont tombés. 800 agriculteurs et 2000 emplois menacés à DOUX, 1400 dans l’usine PSA de Rennes avec la fermeture d’un site en France, à Aulnay (3000 salariés), sans compter les sous-traitants. Ceci au moment même où la Commission européenne accorde 12 millions d’euros d’aides pour plus de 2000 salariés de PSA licenciés en 2009 et 2010, s’ajoutant au 4 milliards d’aides publiques perçues ces dernières années par l’entreprise. Alors que l’entreprise DOUX a bénéficié elle de près d’un milliard d’euros d’aide de la PAC en 15 ans, de centaines de millions d’euros d’aides publiques des différents gouvernements français et que la famille DOUX est une des plus riche de Bretagne.bulletin-web_Page_3_Image_0001

Le cas de la société DOUX était prévisible tant l’agriculture productiviste et ultra-libérale a montré ses limites, que ce soit en terme environnemental ou en terme social, comme on le constate aujourd’hui. La « rationalisation » des exploitations agricoles, en les spécialisant à outrance, a rapidement montré ses dérives entrainant la prolétarisation des paysans et des salariés de l’agro-industrie, des produits de masse de faible qualité, une dépendance à l’Europe de ses élevages par manque de protéines végétales, des problèmes environnementaux dus à la concentration de la production sur des territoires de plus en plus restreints, le dumping des excédents exportés qui anéantissent les paysans locaux.

Alors que l’affaire Doux devrait être un coup de semonce nous permettant de poser les bonnes questions et d’apporter les bonnes réponses, on ne peut que déplorer les déclarations du gouvernement ou des députés nouvellement élus ne dépassant pas les appels à la « pérennisation de l’outil industriel ».

Sans doute dans les prochains mois verrons nous les mêmes catastrophes sociales se reproduire dans la filière porcine, avec les mêmes responsables politiques se prononçant pour une « économie verte » et une « agriculture durable » qui défendront la filière productiviste au détriment d’une restructuration radicale du modèle agricole breton.

Quant à PSA, les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliards d’euros de l’Etat pour le groupe PSA, prime à la casse, chômage partiel financé par la collectivité (APLD), augmentation du chiffre d’affaires du groupe à 60 milliards d’euros…. et des licenciements de masse qui se succèdent. Tout comme avec les salariés de DOUX nous serons aux côtés de ceux et celles qui refusent de payer la crise à la place de ses responsables. Il y a besoin d’une refonte radicale de l’industrie vers une production socialement et écologiquement utile qui ne pourra se faire sans un contrôle publique de l’entreprise. En attendant les représentants de la nouvelle majorité devraient pouvoir imposer la mise en place d’un fonds patronal mutualisé, financé par les entreprises du secteur de l’automobile (Renault, Toyota, etc.), ils devraient instaurer un droit de véto pour les comités d’entreprises contre les licenciements collectifs. Encore faudrait-il qu’ils le veuillent, encore faudrait-il que le « changement soit maintenant ». De même tout en dénonçant l’injustice du modèle économique de DOUX nous devons agir en Bretagne pour une réappropriation collective des structures de l’entreprise vers une agriculture paysanne. Ce qui arrive aux salarié-e-s de DOUX ou PSA est bien la conséquence de l’absence de contrôle démocratique et économique de ces secteurs stratégiques laissés dans les mains des pires spéculateurs. Via un parlement breton nous pourrions imposer un contrôle citoyen et un contrôle social des CA de ces entreprises, et ceci est bien légitime quand presque l’ensemble des collectivités en Bretagne participent à leur financement !

Force est de constater que les salariés de Doux ou PSA sont assez isolés. Malgré nos critiques sur le modèle économique désastreux sur le plan environnementale que représente ces entreprises, nous souhaitons rappeler avec force que c’est les ouvriers que nous défendons et pas leur travail !

Il est clair que ces salariés n’ont pas à payer la crise des grands patrons. Leurs mobilisations légitimes ne sont pas ou peu appuyer par le reste du paysage syndical et politique.

Aujourd’hui c’est eux, demain ça sera nous tous et toutes à qui ont fera payer par des licenciements de masse et des mesures d’austérité la crise provoquée par une minorité de spéculateurs et de capitalistes.

On ne peut que le constater, les mobilisations traditionnelles de type journées nationales d’action pour l’emploi ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Les mobilisations victorieuses de la Guadeloupe et de la Martinique de l’année 2010 nous on montré la voie à suivre, un regroupement à la base des forces syndicales et politiques sur la base d’un programme revendicatif pour défendre les intérêts populaires. Plus près de nous, les grèves générales massives construites par les syndicats basques ou galiciens vont dans le même sens et nous invitent à nous émanciper du syndicalisme centralisé. L’ampleur des mobilisations des syndicats andalous (SAT/SOC) et de la gauche souverainiste andalouse organisée autour de CUT-BAI, et qui se déroulent depuis début septembre à travers des marches ouvrières pour imposer des mesures favorables aux travailleurs (logements, emplois, contre les aides publiques aux banques, etc …), doivent alimenter notre réflexion et notre pratique. Elles doivent nous inspirer pour contribuer à construire une riposte de classe ici, en Bretagne et à la base, sans attendre la grève générale dont aucun grand syndicat français ne veut, tant leurs dirigeants sont liés au nouveau pouvoir.

BREIZHISTANCE-IS et ses militant-e-s sont disponibles pour construire des mobilisations à la base ici en Bretagne, clairement anticapitalistes, pour la défense des emplois socialement utiles, pour la reconversion dans cette perspective, pour l’augmentation des salaires, pour le logement et contre la spéculation immobilière, contre la hausse des prix et pour la défense des minimas sociaux que sans doute on attaquera bientôt.

Répression ? oui, mais de gauche

Les tribunaux français n’ont pas chômé durant les congés ! Yoann Colas et Corentin Lemonnier, deux militants de Breizhistance – IS, ont été condamnés le 16 août à Rennes à 1000 et 1500 euros d’amende pour avoir barbouillé deux panneaux routiers unilingues. La présence publique de la langue bretonne est un droit légitime et démocratique qui progresse de Brest à Clisson. Il semble cependant que le Conseil général d’Ille et Vilaine qui avait porté plainte, tout comme les magistrats rennais, ne soient pas encore prêt à emboiter le pas de ceux du Finistère, des Côtes et d’Armor et du Morbihan. Le refus du président du tribunal d’accorder un interprète à nos deux camarades ayant souhaiter défendre leurs droits en breton, alors même que la police française leur avait accordé ce droit lors de leur interrogatoire, les réquisitions du procureur, les remarques humiliantes de la juge pour notre langue nationale et ses défenseurs, et ces condamnations témoignent une fois encore de la vision jacobine de la justice de l’Etat français et de sa partialité politique.

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Face au coupable immobilisme d’une part réactionnaire des élus en Bretagne, l’action de désobéissance civile et populaire reste un des meilleurs moyens d’avancer vers l’officialité de notre langue.

Mickael Garabello, guingampais de 24 ans et étudiant à Rennes, a lui été condamné à 3 mois de prison ferme le 21 août pour avoir participé au week-end de résistance et à l’action anti-THT du 24 juin dernier à Chefresne dans la Manche (70km au nord de Fougères). Alors que le parquet lui-même avait abandonné les poursuites par manque de preuves, Mickael a été reconnu coupable des blessures légères occasionnées à deux gendarmes. Lors de la marche qui devait conduire les participants au week-end au chantier d’un pylône, ceux-ci avait tout de suite été empêchés par les gardes-mobiles usant de grenades assourdissantes et de bombes lacrymogènes envoyées à tirs tendus. Deux manifestants ont été touchés à l’œil, entrainant pour l’un une hémorragie du vitré et pour l’autre une triple fracture du massif facial nécessitant une opération chirurgicale. Enfin une troisième personne s’est vu percluse d’éclats de grenades dont l’un ayant sectionné un nerf de l’avant-bras.

Le mardi 28 août sont passées devant le tribunal de Saint-Nazaire les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils sont accusés de « violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA) et « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « refus de fichage ADN » pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile. Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées et occupation du toit. Des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis plus de 30 ans. Sylvain Fresneau s’était alors fait arrêté dans son tracteur (« arme par destination ») manœuvrant devant les forces de l’ordre. L’audience s’est déroulée sous la pression populaire comme en témoigne la présence de 150 tracteurs et près de 1000 personnes réunies pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été. La venue de quelques personnalités comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. Clément sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation. C’est ensuite Sylvain qui comparaît. La procureure s’offusquera aussi qu’on ait pu faire « rentrer la politique dans le tribunal », rappelant « l’indépendance de la justice » avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre-Dame-des-Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme). Délibéré le 11 septembre à Saint-Nazaire (ce même jour verra l’audience de la famille Herbin, locataires sur la ZAD et mis en demeure par Vinci malgré l’accord signé avec le PS suite à la grève de la faim du printemps). Rappelons aussi que les expulsions sauvages par les gardes mobiles et les CRS sont de plus en plus redoutées…

Si l’acharnement judiciaire continue contre les militants, rien n’a non plus vraiment changé dans la politique intérieur du gouvernement actuel. En témoigne les démantèlements hebdomadaires des camps de Roms sous la houlette d’un ministre de l’Intérieur il est vrai coutumier du fait depuis son mandat à la tête de la commune d’Evry. Les fallacieux prétextes sanitaires ne sauraient nous duper. Ces actions menées à grand renforts de forces policières sous l’œil des caméras ne conduisent qu’à la stigmatisation d’une population qui dérange la vision normative qu’à le gouvernement de la société.

Le gouvernement socialiste continue de même à collaborer avec l’Etat sécuritaire espagnol dans la gestion du conflit basque où un processus de paix est impulsé. Aux arrestations des militants indépendantistes basques sur le territoire français, se succèdent les silences aux demandes du rapprochement des prisonniers politiques basques et de la libération de 14 d’entre eux gravement malades. Le pays se targuant d’être celui de la patrie des Droits de l’Homme, qui a fait libérer Papon pour raisons de santé, a-t-il fait un quelconque signe envers ces prisonniers (dont 150 sont incarcérés en France) ?

Dans ces conditions, il est difficile de voir une ministre EELV de ce gouvernement français prendre la défense du groupe russe Pussy Riot, quand répression et injustices se succèdent sur le territoire hexagonal. L’indépendantiste guyanaise que fut la Garde des Sceaux Christiane Taubira n’a pas d’ailleurs plus fait de signe envers les militants corses ni le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah embastillé depuis bientôt 30 ans en France.

Enfin on remarquera le silence des partenaires du PS a commencer par Europe Ecologie, ou même du Front de Gauche, à propos des lois liberticides dites anti-terroristes votées par la droite en 1986 et renforcées depuis par tous les gouvernements, et dont plus personnes ne demandent l’abolition. A la

prochaine rafle du style Tarnac, ou anti-indépendantistes bretons, basques ou corses on en reparlera.

Ministère de la Défense, un «décolonisateur» qui colonise

La gauche indépendantiste bretonne s’est toujours élevée contre toute politique militariste où que ce soit dans le monde, à fortiori quand elle touche directement notre territoire. Ainsi il y a un an nous impulsions une campagne antimilitariste en nous élevant notamment contre les journées de recrutement de l’armée française en Bretagne, les JAPD.

C’est dans ce cadre, qu’au mois de juillet nous avons interpellé l’ancien président de la Région Bretagne et actuel ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, et le député Paul Molac (apparenté UDB et siégeant dans le groupe parlementaire d’EELV) sur le choix sulfureux du nom de la promotion des élèves officiers de St-Cyr, De Castelneau. Ni l’un, ni l’autre n’ont réagi à notre indignation publique que soulève l’idéologie d’extrême-droite véhiculée par ce personnage, soutien de Franco et créateur d’une ligue fasciste dans l’entre deux-guerre. Ce député « autonomiste mais pas trop » avait pourtant félicité J.-Y. Le Drian de sa nomination à la Défense, disant de lui qu’il avait « fait sortir la Bretagne de l’ère coloniale »… Pas vraiment le genre de « Bretagne décolonisée » dont nous rêvons… Ce qui n’a pas empêché les deux compères de se retrouver pour assister au baptême de la classe St-Cyr.

D’ailleurs cette politique de promotion de l’armée française et de ses valeurs impérialistes en Bretagne poursuit allègrement son cours. Entre le 28 et le 31 août, des recruteurs du poste d’information de Nantes ont sillonné les routes bretonnes de St-Malo à Pontivy en passant par Lamballe, Morlaix et La Baule afin de recruter pour la Légion étrangère.

On retrouvera d’ailleurs Le Drian le 10 septembre à Brest, pas au service du lobby militaro-nucléaire pour un sou, à l’université d’été de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique, cabinet privé de lobbying douteux et officine sarkozyste s’il en est, mise en accusation dans un dossier de corruption avec Bouygues par le Canard Enchainé en début d’année… On choisit la « décolonisation » que l’on peut …

Cheñch penn d’ar vazh*

Encore une fois nous le disons, nous n’avons rien à attendre du Parti Socialiste en Bretagne, et encore moins de ceux qui choisiront de s’aligner sur sa politique. Que dire de la participation à ce gouvernement d’EELV, notamment sur la politique énergétique ? Cela a toutes les chances de conduire à un échec politique qui profitera à un Front de Gauche dont les structures dirigeantes reposent malheureusement sur des caciques du nationalisme français et du productivisme.

Le changement ne pourra être porté que par une prise de conscience massive du peuple dans sa capacité à s’autodéterminer et à mettre en place les élément d’une alternative au capitalisme et au productivisme. C’est le seul moyen d’aller vers un véritable partage des richesses et le bien-être collectif. En ce sens, face à un gouvernement qui nous endort, il faut être prêt à proposer et à construire cette alternative par nous-mêmes, et au-delà des mots d’ordre des centrales parisiennes. En Bretagne ces exigences sociales et environnementales ne peuvent passer à côté de la revendication démocratique à disposer de nos propres institutions et d’un territoire réunifié.

* Changer radicalement

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Ce mardi deux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire. Des militants de Breizhistance-IS étaient présents et ont tenu à faire part du témoignage de cette journée et de notre soutien aux deux prévenus.

Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire
Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire

Procès de la mobilisation du 21 juin 2012

Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement des 5 enquêtes publiques préalables à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes qui se sont déroulées pendant l’été, et qui portaient notamment sur les zones humides. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit, des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis des années, la violence des forces de l’ordre était particulièrement élevée ce jour là face à l’organisation des opposants. Les élus et les associations dénonçaient notamment le processus anti démocratique des enquêtes, multiples, réalisées sur un temps court et en plein été, elles ne répondaient pas non plus à certaines questions fondamentales en terme de compensations environnementales. La mobilisation du 21 juin aura au moins permis l’audition de représentants de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres écartés à l’origine. C’est dans ce contexte que Sylvain et Clément étaient arrêtés.

Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne
Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne

Les deux inculpés

C’étaient les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport qui passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire ce 28 août. Ils sont accusés de « violence avec arme (en l’occurrence un tracteur) sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « d’attroupement illégal » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA), ainsi que « d’attroupement illégal », « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique», «refus de fichage ADN» pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile.

Clément, occupant de la ZAD, aurait été reconnu par un garde mobile comme étant celui qui lui aurait arraché son casque au moment du refoulement de la place de la mairie de Notre-Dame le 21 juin (habituel lieu de rassemblement à Notre-Dame contre les enquêtes publiques). Sylvain, agriculteur de Notre-Dame, opposant connu et historique à l’aéroport, est lui accusé d’avoir utilisé son tracteur comme «arme», afin de briser un cordon de garde mobile, voire pour blesser les forces d’occupation.

Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau
Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau

Une audience sous la pression populaire

150 tracteurs et plus de 500 personnes s’étaient réunis pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été qui continue de témoigner de l’opposition populaire et solidaire à ce projet. La venue de quelques personnalités médiatiques comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. D’ailleurs, durant les presque deux de procès, les cris de soutiens aux deux prévenus venant de l’extérieur se seront constamment fait entendre.

Clément, sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation.

C’est ensuite Sylvain qui comparaît. Comme il l’a toujours répété, s’il a manœuvré son tracteur devant les gardes mobiles s’était uniquement pour protéger les manifestants de la violence des premiers. D’ailleurs il roulait à quelques km/h comme les vidéos le prouvent. Le gendarme ayant porté plainte (absent, comme d’habitude) déclarera dans sa déposition avoir eu la «trouille de sa vie» après avoir «manqué s’être fait renversé». Déclarations qui feront bien rire la salle après avoir vu celui-ci sur une vidéo projetée lors de l’audience, monter d’un coup sur le tracteur avec ses collègues, matraques et bombes lacrymo aux poings, pour aller déloger Sylvain dans sa cabine. Après l’audition des témoins, la procureure réclame des peines pour les deux chefs d’accusation ! Pourtant, Clément, passé juste avant s’est fait relaxer pour le chef d’ «attroupement», pourtant, les gardes mobiles dans leurs dépositions témoignent à leur insu que la procédure de sommations n’a pas été respectée ! La procureure s’offusquera aussi qu’on est pu faire «rentrer la politique dans le tribunal», rappelant «l’indépendance de la justice» avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre Dame des Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme).

Les panneaux annonçant l'enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal
Les panneaux annonçant l’enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal

Les procès se multiplient mais l’opposition ne faiblit pas !

Restons solidaire, accentuons la mobilisation, le combat contre ce projet inutile et imposé n’est clairement pas fini ! Breizhistance-IS vous donne rendez-vous le 11 septembre à Saint-Nazaire pour les délibérations. Ce même jour, dans le même tribunal, ce sera aussi l’occasion de venir soutenir la famille Herbin, résidente de la commune au lieux-dit le Liminbout depuis les années 90 et qui a été mise en demeure de quitter les lieux par la société Vinci.

Intervention de Julien Durand devant le tribunal

Breizhistance s’associe à l’hommage organisé par Saint-Herblain à Gauche Toute qui aura lieu samedi dans la commune. Nous appelons nos sympathisants et adhérents à y participer.

Communiqué de St-Herblain à Gauche Toute / St-Ervlan a-Gleiz Penn da Benn

Hommage à B. Sands et soutien aux grèvistes de la faim de NDDL

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Samedi 5 Mai 2012, Rdv à toutes et tous 10h15, rue B. Sands à St-Herblain.

Le 5 Mai 1981, Bobby Sands mourait après 66 jours de grève de la faim dans les geôles britanniques de Long Kesh. Neuf autres de ces camarades le rejoignirent les mois suivants.

Bobby Sands, prisonnier républicain irlandais luttait pour sa dignité, ainsi que celle de ces camarades et de son peuple. Nous souhaitons lui rendre hommage en ce 31ème anniversaire de sa mort.

Bobby Sands est devenu un symbole pour tous les résistants et les prisonniers politiques de part le monde. Le 5 Mai 2012, ce sont encore des centaines de prisonniers politiques, kurdes et palestiniens notamment, qui ont choisi ce geste ultime pour réclamer droits et dignité, et à qui nous adressons un salut fraternel.

Mais, en 2012, ici-même, d’autres ont choisi de résister en jeûnant. C’est le cas de paysans de Notre-Dame-des-Landes et de leurs soutiens, qui symboliquement se sont mis en grève de la faim pour protester contre la destruction de leurs terres. Ce qu’ils réclament, dans un premier temps, c’est la suspension des expropriations et expulsions, au moins le temps que l’ensemble des recours juridiques soient arrivés à terme. C’est le respect de leurs terres, de leur travail, c’est la dignité face aux mépris des décideurs.

Les responsables locaux du PS, entêtés dans leur projet égocentrique d’aéroport, alliés à la multinationale Vinci et au gouvernement central, continuent de leur répondre avec dédain, refusant d’intercéder à leur demande légitime.

En ce 5 Mai 2012, jour anniversaire de la mort de Bobby Sands, nous souhaitons aussi rendre hommage aux grévistes de la faim en lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et leur adresser notre soutien.

Les 3 premiers grévistes de la faim contre l'aéroport
Les 3 premiers grévistes de la faim contre l'aéroport

-Marcel Thébault, paysan à Notre-Dame-des-Landes, en grève de la faim du 11 avril 2012 au 28 avril 2012.

Michel Tarin, paysan à la retraite, en grève de la faim depuis le 11 avril 2012.

Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique, en grève de la faim du 17 avril 2012 au 25 avril 2012

Gilles Denigot, ancien conseiller général de Loire-Atlantique, en grève de la faim depuis le 25 avril 2012

Severine Durand, paysanne, Bouvron (44) en grève de la faim depuis le 25 avril.

Marie Chiron, Bannalec (29), en grève de la faim depuis le 27 avril

Sandrine Le Luel, paysanne, Gourin (56), en grève de la faim depuis le 30 avril

Robert Chiron, ancien professeur de science à l’université de Nantes et fondateur l’association Bolivia Inti, La Chapelle-sur-Erdre (44), en grève de la faim depuis le 02 Mai

Pour suivre la grève de la faim : paroles de campagne

 

La marque «Produit en Bretagne» vient de nouveau de perdre en crédibilité en s’offrant une campagne de pub remerciant pêle-mêle, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Melenchon, François Bayrou, l’anecdotique mais très droitier Nicolas Dupont-Aignan … et la candidate de l’extrême droite française Marine Le Pen. Une vraie campagne de soutien en pleine période électorale ! C’est d’ailleurs et notamment pour dénoncer l’absence de leur candidate parmi les préférés des patrons bretons que l’UDB et Europe Ecologie sont montés au créneau.

 

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Au nom de quoi un lobby économique s’est permis ce week-end d’imposer dans les médias breton une campagne de pub, s’apparentant clairement à des consignes de vote ? Ce serait selon eux pour promouvoir la «relocalisation», que produit en Bretagne serait seul à défendre depuis vingt ans : «Chacun aura compris que nous nous réjouissons, avec un certain sourire, de voir la Relocalisation ENFIN entrer au cœur du débat public, de façon très large, quand nous y consacrons tous nos efforts depuis presque vingt ans.» écrivent-ils dans un communiqué de presse.

Pour ceux qui voudraient voir en «Produit en Bretagne», les inventeurs de la «relocalisation» nous les informons qu’un des premiers à avoir analysé ce processus économique en opposition aux délocalisations est l’économiste E. M. Mouhoud à la fin des anées 80 … donc bien avant la création de «Produit en Bretagne». Il définit d’ailleurs la relocalisation comme : «le retour ou le maintien dans leur pays d’origine d’unités productives, d’assemblage ou de montage antérieurement délocalisées sous diverses formes dans les pays à faibles coûts salariaux».

«C’est bien l’Emploi et l’Economie que nous défendons en Bretagne» dit «Produit en Bretagne». En 2008, l’émission Capital de M6 avait épinglé «Produit en Bretagne» pour vendre des produits non produits en Bretagne (!). C’est notamment le cas des Poêlées Celtiques dont l’ensemble des légumes viennent de Chine, et qui plus est, avec de vrais bouts d’OGM ! L’année dernière on a aussi vu l’entreprise Armor Lux, membre influent de Produit en Bretagne s’inquiéter de l’impact de la transition révolutionnaire en Tunisie … en effet la Tunisie représente près de 50% de la production d’Armor Lux, avec des ouvrières payées 250 euro pour 48h de travail hebdomadaire, on sentait alors que la marque bretonne avait peur d’y perdre quelque chose…

Faire de la pub, et donc mentir pour vendre ses produits, jouer sur des valeurs «d’éthique et de solidarité», sans les respecter, tout ça n’est pas très étonnant pour le lobby patronal qu’est «Produit en Bretagne». La participation de «Produit en Bretagne» à la banalisation de l’extrême droite, aura sans doute été la provocation de trop. Mais la marque se défend, comment ignorer près de «20% de part de marché»* (sic), écrivait-elle sur son compte facebook. Pas sûr non plus que toutes les entreprises adhérentes s’y retrouvent. Voire des associations ou entreprises comme, au hasard, les trans-musicales, coop breizh, le festival interceltique ou oceanopolis, tous membres de “Produit en Bretagne”, remercier Marine Le Pen pour son discours sur la “relocalisation”, pas sûr que ça produise le meilleur effet !

Après avoir appelé les consommateurs de Bretagne à devenir les «présidents de la relocalisation des achats», nous attendons que «Produit en Bretagne» devienne «le président» de la relocalisation des productions et des emplois en Bretagne.

* Nous rappelons à «Produit en Bretagne», que la Bretagne n’est pas la France, et que le FN n’y a jamais atteint de tel score; peut être car nous y avons un «esprit d’éthique et de solidarité» différent de celui de cette marque.

La liste des adhérents de Produit en Bretagne

Dans un communiqué envoyé par le porte-parole d’Arnaud Montebourd, Géraud Guibet, le candidat aux primaires du Parti Socialiste français demande “un réexamen approfondi de ce projet, permettant sa remise à plat et l’organisation d’un nouveau débat démocratique”, remettant en cause son “adaptation au contexte d’aujourd’hui”.

Après Ségolène Royal, c’est une nouvelle brèche qui se créée dans le discours lancinant du PS local qui tente toujours de faire passer ce projet de nouvel aéroport nantais comme “indispensable et irréversible”. Deux des quatre principaux candidats à l’élection présidentielle du PS désavouent aujourd’hui “l’irrémédiable utilité” de l’aéroport et l’attitude du PS local allié à l’UMP dans la conduite du projet.

Les arguments du PS ont du plomb dans l'aile
Les arguments du PS ont du plomb dans l’aile

Ceci intervient au moment même où l’aéroport de Nantes-Atlantique vient d’être élu meilleur aéroport européen (jeudi dernier) par les compagnies régionales de toute l’Europe. Une grosse surprise ! Alors que la DGAC nous disait en 2009 que l’aéroport de Nantes-Atlantique était “le premier à devenir dangereux en france”, et que Jean-Marc Ayrault alertait gravement les nantaises et les nantais dans son bulletin municipal de novembre 2009 par un titre solennel “l’aéroport est dangereux”. En l’espace de deux ans l’aéroport “le plus dangereux de france” est donc devenu le meilleur au niveau européen !

Jean Marc Ayrault et les responsables locaux doivent prendre acte des déclarations de leurs candidats aux primaires et stopper leur stratégie de peur pour justifier ce projet qui se manifeste comme de plus en plus passéiste.

J. Guillaume, pour Breizhistance-IS Pays Nantais / Bro Naoned

 

IMG_1473Dans le cadres des primaires du Parti socialiste français, François Hollande, le favori des sondages, tenait meeting ce soir à Rennes, place des lices aux Halles Martenot.

A l’initiative de la gauche indépendantiste plus de 50 opposants d’un spectre assez large sont venus rappeler combien le PS était compromis dans la promotion de cet équipement inutile et nuisible pour le peuple et les travailleurs de Bretagne.

François Hollande n’a pu échapper à l’interpellation des opposants et il est rentré sous les huées de ceux-ci.

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Ces derniers ont distribué pendant plus d’une heure des centaines de tracts de ce type rappelant sur un ton ironique dans quel camp était le PS quelles que soient ses prétentions idéologiques.

Les prétendus socialistes rennais ne s’attendaient visiblement pas à une telle opposition appelant à la solidarité avec les occupants de la ZAD sur le site du futur aéroport.

Ils ont du s’enfermer dans les Halles Martenot.

Voici quelques photos, une vidéo suivra dans les heures qui viennent.

Douar ha frankiz ! Terre et liberté ! Salut et fraternité aux rebelles au progrès  du capital en Bretagne ou ailleurs !