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Irlande du nord

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La Gauche Indépendantiste Bretonne tient à apporter tout son soutien à Sean Carlin et à l’IRSP (Parti républicain Socialiste Irlandais) à la veille du 14 décembre pour le passage de ce camarade devant un tribunal Britannique d’occupation en Irlande du Nord. Il risque la prison pour un drapeau !

Sean Carlin en rouge au centre lors d’une photo en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah à St Herblain en Bretagne

Il est jugé sous couvert de la loi anti-terroriste britannique pour avoir porté comme des centaines de militants irlandais d’autres organisation un drapeau commémoratif d’une organisation militaire de résistance l’INLA (Irish National Liberation Army/Arm Saoirse Náisiúnta na hÉireann) qui précisément a combattu l’occupation britannique en Irlande et ne s’est jamais repenti de l’avoir fait avant de suspendre ses activités.

Il risque plusieurs mois de prison pour cela, car il est soupçonné sur les simples présomptions d’un policier Britannique d’être membre d’une organisation illégale, l’armée de la libération nationale Irlandaise (INLA) qui pourtant a cessé le feu en 2009.
La seule raison à cette nouvelle persécution est la volonté de nuire à l’IRSP qui combat la gestion néolibérale de l’assemblée nord Irlandaise et celle du gouvernement de Dublin, critique l’Union Européenne et reste fidèle a ses engagements en affirmant qu’il n’y pas de voie parlementaire qui mène au socialisme. Il convient de noté que cette condamnation inique intervient à un moment de forte activité dynamique de l’IRSP en faveur de la tenue d’un référendum pour l’unité de l’Irlande qui reste occupée par une puissance étrangère.

Il est temps de remplir les urnes et de vider les prisons.

Nous invitons toutes les organisations avec qui nous entretenons des relations internationales à faire connaître le cas de Sean Carlin et organiser la solidarité, à rappeler que l’Irlande reste occupée et que le peuple Irlandais à le droit de choisir son destin.

Les relations internationales de la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance)

 

 

Communiqué de l’IRSP, traduit par nos soins.


Dans ce qui est la première affaire de ce genre, un tribunal britannique siégeant à Belfast a déclaré coupable un membre du parti socialiste républicain irlandais (IRSP) en vertu de la draconienne législation « antiterroriste » pour avoir porté le drapeau d’un groupe de résistance irlandais lors d’une commémoration du dimanche de Pâques. Il a l’intention de faire appel de la décision mais risque jusqu’à six mois en prison si son appel échoue.

Des défilés de commémoration de Pâques ont eu lieu partout en Irlande depuis plus de cent ans, en référence à l’anniversaire de l’historique « Soulèvement de Pâques » de 1916 pour rendre hommage à tous les hommes et toutes les femmes qui sont morts (avant et depuis) dans la cause de la libération nationale irlandaise.

Chaque année à Belfast, à Pâques, des dizaines de milliers de républicains irlandais et de socialistes (de toutes les organisations) défilent sur Belfast’s Falls Road vers le cimetière de Milltown pour se rendre jusqu’aux tombes des patriote irlandais morts, beaucoup portant les drapeaux des organisations militaires qui ont pris part à les différentes campagnes contre la domination britannique en Irlande au fil des ans.

Pourtant, ces dernières années et en particulier depuis l’adoption de la « Fresh Start Agreement » (programme d’austérité du gouvernement britannique cherche également à interdire les organisations républicaines qui existent en dehors de politique traditionnelle) des membres du parti socialiste républicain irlandais se sont retrouvés soumis à une vague prolongée de persécutions britanniques : perquisitions, arrestations et poursuites pour des motifs politiques, dans le but de contraindre l’IRSP à soutenir le courant politique conservateur dominant processus dans le nord de l’Irlande.

En 2017, lors d’une commémoration traditionnelle du dimanche de Pâques sur Falls Road à Belfast, une réplique historique du drapeau basé sur un drapeau utilisé Brigade de Belfast de l’Armée de libération nationale irlandaise au cours des années 1980 était officiellement déployé par Sean Carlin, membre de l’IRSP, qui l’a ensuite porté pendant la procession vers le cimetière.

Le thème déjà annoncé du défilé de 2017 était le souvenir de membres de la brigade de Belfast INLA qui avaient perdu la vie lors de leur mouvement avait été attaqué par des contre-révolutionnaires 30 ans plus tôt en 1987.

Alors que la réplique du drapeau « Belfast Brigade INLA » était clairement portée en reconnaissance du sacrifice consenti par les membres de cette organisation en 1987, des policiers britanniques infiltrés avaient observé Sean Carlin et l’avaient signalé pour une future arrestation. Il a ensuite été arrêté de son domicile et amené devant les tribunaux. Devant les tribunaux, il fut inculpé en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000, en particulier « portant un article, de manière ou dans des circonstances telles que éveiller des soupçons raisonnables qu’il soit membre ou partisan d’un organisation interdite ».

Bien que des avocats de la défense aient affirmé que le drapeau était simplement considéré comme un « geste commémoratif », le juge a pris une position ouvertement littérale. En se livrant à une interprétation de la législation susmentionnée et l’a déclaré coupable. Non seulement Sean Carlin risque potentiellement six mois de prison pour cet acte d’hommage à des patriotes irlandais décédés lors d’une journée de commémoration nationale, mais une condamnation (si elle est confirmée en appel) risque de faire de chaque défilé commémoratif du dimanche de Pâques une infraction pénale potentielle : comme toutes ces processions portent traditionnellement des drapeaux qui portent le titre ou qui rendent hommage organisations militantes que la Grande-Bretagne considère comme « proscrites » ou illégales, des organisations : telles que l’armée républicaine irlandaise (IRA), Cumann na mBan, Na Fianna Eireann et d’autres encore…

L’IRSP soutient l’appel de Sean Carlin contre l’oppression britannique du droit de l’Irlande à commémorer la mort de ses patriotes, nous cherchons à obtenir le soutien de toutes les organisations commémoratives en Irlande et apprécierait profondément le soutien des organisations internationales, camarades, dans la sensibilisation à un exemple de politique brutale d’oppression et de censure.

Depuis 1996, le Festival Euskal Herria Zuzenean existe au pays Basque Nord et tente de lier programmation éclectique et réflexion militante. EHZ est le prolongement de l’association PIZTU créée en 1992 et il peut être défini comme une association militante. L’ambition était de devenir une plateforme d’échange et d’aide à l’évènementiel. Piztu organisa le premier festival EHZ en 1996.

C’est un festival qui au-delà du seul rendez-vous annuel organise des conférences et des concerts sur tous le Pays Basque nord tout au long de l’année. Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la présence assumée de Zadistes et expliquée comme suit :

L’an dernier, nous avions accueilli de nouveaux compagnons de route : les zadistes qui habitent les terres bretonnes de Notre-Dame-des-Landes. Ils avaient participé au montage et aux conférences du festival, ainsi qu’à une première tournée de réunions publiques en Pays Basque sud. Dans la lancée, une trentaine de personnes du Pays Basque visitaient la ZAD, afin de mieux connaître ce territoire et prendre part à des chantiers collectifs. Une rencontre fructueuse, propice à l’échange de modèles et de pratiques. Les relations continuent à ce souder. Cette année encore, ils seront présent au château de Garroa. Et en présence de différents mouvements de résistance de collectifs travaillant sur l’écologie, l’agriculture biologique, l’autogestion, la désobéissance ou l’internationalisme, la discussion du dimanche portera sur les façons de promouvoir les cultures populaires et les alternatives plurielles, de réfléchir sur la mise en place d’outils et modes de vie participatifs, et l’enjeu de joindre les résistances diverses ou de mettre en pratique la convergence des luttes.
(RDV dimanche 2 juillet à 11 heures)

Il y aura aussi une grande place accordée aux luttes féministes et à la réflexion anti-masculiniste.

L’équipe éditoriale de Stourmomp sera également de la partie puisque l’auteur républicain et socialiste Irlandais Liam O’ Ruairc sera présent pour animer un débat sur l’importance de l’autodétermination dans le processus de paix  (Samedi 1er juillet à 15h00).

Il évoquera  l’évolution politique des dernières années en Irlande du Nord. Aspirant à son indépendance, le territoire a connu la lutte armée, la répression, “le processus de paix”, et les négociations politiques menées dans son cadre. Quelles ont été ses conséquences ? Quelle est la situation actuelle des prisonniers politiques ? Comment est menée la lutte pour l’émancipation totale du pays aujourd’hui ? L’an dernier, Liam O’Ruairc a publié le livre “Paix ou pacification ? L’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA”. Un ouvrage dans lequel il rapporte et analyse le déroulé du processus de paix irlandais et ses conséquences. Et au delà de ces constats, il questionne sur l’importance de l’autodétermination dans le processus de paix irlandais. Selon lui, Le droit à l’autodétermination est ce qui permet de souder “paix” avec “justice” et d’achever le processus de décolonisation. Si le processus n’est pas fondé sur la reconnaissance du droit à l’autodétermination, on peut remettre en question le caractère “juste” et durable de cette paix.

Pour tout savoir sur ce festival pas comme les autres ou la langue basque et les prisonniers politiques ne seront surement pas absents, on passe par là.

 

Radio Paese, l’émission Corse de FPP à Paris, a diffusé un entretien avec Liam Ó Ruairc à propos de son livre “Paix ou pacification : l’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA” (édition Stourmomp).

L’interview se trouve vers la 18ème minute environ et Liam Ó Ruairc y évoque plusieurs thèmes durant un quart d’heure : Brexit, accords du Vendredi Saint, situation économique et politique en Irlande du Nord, …

Il y a quelques jours, Michelle O’Neill — dirigeante du Sinn Fein depuis quelques semaines suite à la démission de Martin Mac Guiness, lui même décédé ce 21 mars — avait appelé à un référendum « pour que l’Irlande du Nord quitte “le plus rapidement possible” la Grande-Bretagne et se joigne à la République d’Irlande ». Les commentaires ont été nombreux. Voici la réaction de la féministe et socialiste républicaine Bernadette Devlin-McAliskey. Elle fut au début des années 1970 élue au parlement de Westminster et fondatrice du Parti Républicain Socialiste Irlandais (IRSP), qu’elle quitta par la suite. Sa position nous a semblé intéressante car elle souligne combien l’exercice référendaire ne saurait être laissé entre les mains des états existants tant quand sa formulation qu’a son périmètre. Nous remercions une fois de plus vivement Liam O’ Ruairc pour son travail de compilation et de traduction.

Bretagne-info.

La semaine dernière Bernadette Devlin-McAliskey a réagit dans les médias aux appels faits par le Sinn Féin pour qu’un référendum sur la frontière soit organisé en Irlande du Nord. (1) L’ancienne députée au parlement de Westminster à Londres, Bernadette McAliskey, qui a plus tôt cette semaine qualifié les dirigeants politiques des deux parties de l’Irlande d’ “idiots” et a avoué qu’elle ne voudrait pas faire partie d’une Irlande unie géré par eux, a affirmé qu’un référendum sur la frontière n’est pas sur les cartes, et que le Sinn Féin sait que c’est le cas. McAliskey ajoute aussi que le Sinn Féin ne voulait pas une Irlande unie que le parti ne pouvait pas contrôler.

Mme McAliskey, qui fut l’une des premières personnalités à prévoir — longtemps avant l’accord du Vendredi Saint — que le Sinn Fein accepterait un règlement partitioniste en Irlande du Nord, a déclaré que le parti avait réclamé un référendum sur l’unité irlandaise « confiant qu’il n’aura pas lieu ». La socialiste de 69 ans, qui en 1969 est devenue la plus jeune député de Westminster à l’époque, à l’âge de 21 ans, a déclaré que le Sinn Féin ne voulait pas un référendum qu’il est certain de perdre. « C’est une distraction délibérée loin des réalités auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui»  dit-elle. Mme McAliskey, qui a été témoin de la fusillade du dimanche sanglant par le régiment de parachutistes dans le Bogside en 1972, a déclaré que les dirigeants du parti avaient demandé un référendum sachant qu’il n’y a aucune chance que ce dernier ai lieu.

Bernadette Devlin MacAliskey dans les années 70
Bernadette Devlin MacAliskey dans les années 70

McAliskey dit que non seulement un référendum sur la frontière n’a aucune chance, mais que certains des républicains de la vieille école, non-alignés au Sinn Féin, pourraient boycotter le plébiscite plutôt que voter pour l’unité. « Je ne demanderais pas à un chien de vivre dans la République irlandaise existante », dit-elle. « Alors, pourquoi irais-je voter pour y vivre ? Il n’y a aucune menace pour l’Union », affirme le vétéran des droits civiques. « Il y a plus de chance que l’État libre (ie sud de l’Irlande) revienne dans le Commonwealth avec une note d’excuse ».

McAliskey a dit qu’elle souhaitait voir l’unité irlandaise, mais pas avec les administrations actuelles en charge. « Est-ce que je pense que tous les habitants de cette petite île seraient en meilleure position si nous avions un plan stratégique cohérent, unitaire et unique pour l’avantage économique et social de tout le monde sur l’ensemble de l’île ? Je le pense. » Mais elle indique que cet objectif ne peut être réalisé en incorporant le nord dans le sud tels qu’ils existent actuellement. « Est-ce que je pense que les gens qui souscrivent à l’idéologie politique dominante — allant de Fine Gael et Fianna Fail, jusqu’à Sinn Féin, le SDLP et les Unionistes et le DUP – doivent gérer le pays ? Non. » Rappelant une célèbre citation d’un autre républicain, Brendan Behan (« Je ne peux penser à aucun état de misère humaine qui ne puisse être aggravé par l’arrivée sur les lieux d’un policier »), Mme McAliskey déclare : « Je ne peux penser à aucun état de misère humaine, que soit au nord ou au sud de la frontière, à ce stade, qui ne serait pas énormément empiré en mettant les idiots qui gèrent les administration des deux côtés de la frontière ensemble dans un même état. »

Hier, Mme McAliskey a dit : « Voudrais-je voir les gens faire une décision démocratique sur la nature de leur gouvernement indépendamment du gouvernement britannique ? Oui, je le souhaiterais. Mais est-ce la même chose que d’avoir un référendum sur ‘Voulez-vous rejoindre la République?’ – ce n’est pas le cas. Est-ce que je souhaite démanteler la République d’Irlande ? Oui. Est-ce que je souhaite démanteler l’état dans le Nord ? Je répond affirmativement. » Mme McAliskey déclare : « Je voudrais recommencer et avoir une conférence constitutionnelle, une série de discussions et de débats clairs et un processus démocratique pour construire une nouvelle république indépendante à laquelle tout le monde pourrait avoir un sentiment d’appartenance ». Mais elle a insisté sur le fait qu’elle ne croyait pas que la façon de le réaliser était aussi simple que de voter dans un référendum sur la frontière avec une question qui ne concernait pas les vrais problèmes.

(1) Voir : Gerry Moriarty, A united Ireland – is there something in the air? Irish Times 13 March 2017 et Ivan Little, Bernadette McAliskey: ‘Sinn Fein’s talk of border poll is game-play, it doesn’t want united Ireland it can’t control’, Belfast Telegraph 15 March 2017

Rencontre avec Liam Ó Ruairc, écrivain républicain et socialiste Irlandais, à l’occasion du 27ème festival du livre de Carhaix qui avait lieu les 29 et 30 octobre et qui était consacré à l’Irlande.
Liam Ó Ruairc, originaire de Belfast, venait en effet de publier : « Paix ou Pacification ? L’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA » aux éditions “Stourmomp”.
Un ouvrage qu’il présente comme ceci :

« Depuis des années, les pouvoirs dominants et leurs médias vantent les mérites du « processus de paix » nord irlandais. La présente étude cherche à montrer que ce processus n’arrive pas à lier “paix” et “justice” et que pour cela il est plus exact de parler de « processus de pacification ».
Contre les discours dominants réduisant ce qu’on appelle la “question irlandaise” à un problème insulaire et à des haines ancestrales, cette étude la place dans le contexte du colonialisme, de l’impérialisme et des luttes de libération. »