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Jean-Jacques Urvoas

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A la veille de la venue de François Hollande en Bretagne, le Mouvement Bretagne et Progrès de Christian Troadec, l’Union Démocratique Bretonne, et la Gauche indépendantiste l’interpellent sur le sort d’un militant détenu d’ETA gravement malade et des prisonnières politiques basques détenues à Rennes.

Communiqué de presse

A l’occasion de la venue de François Hollande à Guingamp dans le cadre d’une visite privée ce 21 avril, des organisations politiques bretonnes souhaitent attirer son attention sur le sort d’un détenu politique Basque, Oier Gomez, dont le pronostic vital est engagé. Actuellement incarcéré à Paris, les médecins prônent une suspension de peine car il est atteint d’un cancer et que son espérance de vie est de six mois. La décision pour cette suspension est attendue lundi. Nous avons pris bonne note des regrets exprimés par Jean-Jacques Urvoas concernant le manque d’alternative à la détention, nous souhaitons que MM Hollande et Urvoas qui arrivent en fin de mandat profitent de leurs dernières semaines à Paris pour œuvrer concrètement à la libération effective de Oier Gomez et de tous les détenus politiques basques malades. Nous souhaitons également que soit enfin mis en place un processus de rapprochement des détenus liés à l’organisation politique basque ETA dont le désarmement est effectif depuis le 8 avril. Cela pourrait concerner notamment quatre femmes incarcérées au CPF de Rennes, à près de 800 km de leurs familles, ce qui est contraire aux préconisations des instances européennes. Cela serait un pas concret en faveur de la paix dans le cadre de la nouvelle donne politique au Pays Basque.

 

Pour l’UDB : Nil Caouissin ; pour le MBP : André Lavanant ; pour la Gauche Indépendantiste : Gael Roblin.

L’actuel ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas, député de Quimper, a avoué que la perpétuité réelle existait déjà en France sur les ondes de France Inter il y a quelques jours. Il a illustré ses propos en évoquant le sort fait à Georges Ibrahim Abdallah, un militant communiste libanais pro Palestinien détenu depuis… 1984 !

Le site “Le Désordre” revient sur les mensonges radiophoniques et sécuritaires de Urvoas.

Bretagne-info.

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L’aveu et le mensonge d’Urvoas

Au cours d’une émission sur France Inter (à voir ici), le jeudi 31 mars 2016, Jean-Jacques Urvoas ministre de la justice a déclaré : « … aujourd’hui on peut être en prison, en France, sans avoir de perspectives de sortie, y compris pour le terrorisme. Georges Ibrahim Abdallah, qui est un terroriste, a été condamné en 1987 à la perpétuité. Il a demandé à 9 reprises une libération conditionnée. Il est toujours en prison parce que les juges, en qui il faut avoir bien sûr du respect mais aussi de la confiance, ont refusé. »

Bel aveu de la part d’un ministre d’un gouvernement socialiste, la perpétuité réelle est déjà en place en France. Et quel mensonge que de dire que les juges ont refusé la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Le sieur Urvoas oublie-t-il que Georges Abdallah a été le premier condamné à perpétuité en France à être jugé non pas par des jurés populaires mais par un jury composé de juges professionnels, désignés par l’Etat.

Ce sinistre de l’injustice ne sait-il pas qu’un des avocats de Georges Abdallah au cours du procès de 1986 a déclaré par la suite avoir été aux ordres des services secrets français ?

Faut-il lui rappeler qu’un juge en novembre 2003 avait décidé de la libération de Georges Abdallah et que c’est sur intervention directe du ministre de la justice de l’époque, Dominique Perben, que cette libération ne s’est pas faite ?

Peut-il ne pas savoir que Georges Kiejman avocat des Etats-Unis lors du procès de 1987 qui a obtenu la condamnation à perpétuité de Georges Abdallah a été par la suite nommé Ministre de la justice d’un gouvernement socialiste ?

Lui a-t-on dit que fin 2012 début 2013, des juges ont décidé de la libération de Georges Abdallah ? L’a-t-on informé qu’Hilary Clinton a demandé à Laurent Fabius de bloquer cette libération ? Peut-il ignorer que cette libération n’a pas été possible parce que le ministre de l’intérieur de l’époque, un certain Manuel Valls, n’a pas signé un simple avis d’expulsion ?

Mais tout ceci n’est que cérémonial judiciaire. C’est bien en toute indépendance que la justice obéit aux ordres des politiques.

A l’aube de sa 26ième année d’incarcération Georges Ibrahim Abdallah écrivait

« …, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté ainsi que la Cour d’appel du tribunal de l’application des peines de Paris, ayant examiné mon dossier, ont confirmé le rejet d’une énième demande de libération conditionnelle, retenant que « … la force intacte de ses convictions anti-impérialistes, pouvait, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable ». Ainsi donc, camarades, les convictions anticapitalistes, les convictions anti-impérialistes constituent des charges suffisantes, des preuves irréfutables justifiant le maintien des révolutionnaires en prison à vie. Ce n’est pas simplement de l’acharnement vengeur de l’État, ce sont plutôt les arguments reflétant la logique générale d’une justice au service de l’ordre impérialiste en crise. Au nom de l’éternel chantage, repentir contre libération, la justice bourgeoise s’affirme en dernière instance, sans détour ni fioriture, comme simple rouage de domination. Au service du capital, face aux prolétaires antagonistes et à tous les protagonistes de la gauche révolutionnaire anti-impérialiste refusant de renier leurs idées et leur engagement, les décisions judiciaires s’avèrent pour ce qu’elles sont, de simples mesures administratives de répression et d’anéantissement. »

Georges Abdallah est un prisonnier politique. Il est emprisonné dans les geôles françaises depuis plus de trente et un an pour avoir résisté contre l’occupation de son pays, le Liban. Le combat pour sa libération est un combat politique.

Plus que jamais, il est de nos luttes, nous sommes de son combat, liberté pour Abdallah !

Ledesordre
Bagnolet 1er avril 2016

L’affaire dite de “Tarnac” est révélatrice de bien des dérives des lois antiterroristes. Au bout de 7 ans de procédure les militants libertaires inculpés de “participation à une association de malfaiteurs en liaison avec  une entreprise terroriste” pour un sabotage supposé de cinq lignes TGV sont finalement renvoyés devant un tribunal correctionnel sans la qualification terroriste.

La notion “d’association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste” est entrée dans le code de procédure pénale en octobre 1986 (gouvernement de droite) et jamais remis en cause par la “gauche” et est régulièrement critiquée pour son flou par les associations de défense des droits de l”homme, les syndicats d’avocats… Entre 1992 et 2002 c’est plusieurs dizaines de bretons qui ont été mis en examen dans ce cadre pour leur soutien réel ou supposé à l’hébergement de militants indépendantistes Basques ou aux activités de l’Armée Révolutionnaire Bretonne ou de l’IRA véritable.

Pour Tarnac les inculpations et arrestations et incarcérations spectacles s’étaient déroulés sous le gouvernement Sarkozy alors que l’amie de l’entourage du dictateur tunisien Ben Ali, Madame Michelle Alliot-Marie était ministre de l’intérieur.

Les mis en examens et leurs conseils et soutiens avaient à de nombreuses reprises soulignés que les services de police et de justice n’avaient eu de cesse d’utiliser des témoignages de policiers étrangers infiltrés, de témoins sous X peu fiables, de faux PV… pour incriminer ces camarades.

Le renvoi sans la qualification terroriste des mis en examens peut apparaitre comme une victoire de leurs défense. Le parquet vient de faire appel de cette décision.

Certains auraient pu croire que seuls les élus de l’ex-UMP rebaptisé “Les Républicains” et du FN auraient volé au secours du parquet anti-terroriste… mais là encore au moins un élu PS en Bretagne les a dépassés sur leur droite comme en témoigne le tweet de Marc Coatanea, 1er Secrétaire fédéral PS en Finistère, vice-Président de Brest métropole délégué Ressources Humaines et Conseiller municipal délégué aux associations patriotiques. Il a du oublié que François Hollande , lorsque l’affaire éclate, prend position contre ce qui apparait être  une manipulation judiciaire  qui  « invente des terroristes », et  il réclame des   « excuses du ministère de l’intérieur » .

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La preuve supplémentaire du zèle liberticide du PS toujours prompt à rogner sur les libertés publiques comme en témoigne l’implication de Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, aux cotés de Manuel Valls pour renforcer toujours et encore un arsenal antiterroriste dont on aurait pu faire le procès si les inculpés de Tarnac avaient été renvoyés avec le qualificatif  antiterroriste.

D’autres internautes bretons telles Julie Le Goic conseillère écolo d’opposition à Brest et Chris Perrot militant écologiste et autogestionnaire dans cette même ville n’ont pas manqués de tacler Marc Coatanea sur Twitter.

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