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Nous reproduisons un appel du collectif contre le projet de central à gaz de Landivisiau invitant à la construction d’une mobilisation populaire en amont des régionales et de la COP 21 contre les projets néfastes à l’environnement, contre les capitalistes et pour la démocratie locale. Il va de soit que nous partageons 100 % des objectifs des initiateurs de l’appel et nous invitons chacun à relayer ce texte le plus largement possible.

Bretagne-info.

Landivisiau Doit Dire Non à la Centrale
4 Impasse des Ecureuils 29400 Landivisiau
nonalacentrale-landivisiau.fr

Chers(res) amis(ies),

Nous sommes un certain nombre de personnes, venant de plusieurs associations et collectifs de lutte différents, à nous êtres réunis le 27 juin 2015 à Landivisiau, à l’initiative de l’association “Landivisiau doit Dire Non à la centrale”. Association qui, depuis plus de 3 ans, lutte avec d’autres associations partenaires contre le projet de centrale à cycle combiné gaz à Landivisiau comprenant également la construction d’une ligne THT de 225 000 volts et un gazoduc (de 20 kilomètres chacun).
Il nous est apparu qu’au delà des spécificités que rencontre chaque association ou collectif en lien avec la particularité de sa lutte, du projet auquel il fait face ou de son objet, un certain nombre de thèmes et problématiques se retrouvent transversalement. Ces thèmes et problématiques peuvent constituer un cheval de bataille commun pour toutes nos luttes par-delà la solidarité et les liens qui existent déjà.
De façon non exhaustive on peut remarquer certaines constantes :

-Gestion imposée d’un territoire
L’état, avec ou sans relais locaux, tente de faire passer en force des projets qui ont été élaborés dans des bureaux bien loin du ou des territoires concernés.

-Déni de démocratie
Les populations concernées ne sont pas consultées pour l’élaboration des projets. Une mascarade de consultation a lieu une fois les projets déjà tout ficelés et les avis recueillis ne sont pas pris en compte.

-Affaire de gros sous
Les projets sont en totale inadéquation avec les besoins, les envies ou les aspirations des populations locales mais permettent à quelques-uns (toujours les mêmes) de s’en mettre plein les poches.

-Chantage à l’emploi et au développement économique
Dans un contexte de crise, les promoteurs des projets auxquels nous nous opposons nous les imposent comme la seule solution pour redynamiser des territoires sinistrés par des licenciements successifs.

-Catastrophe environnementale
Alors qu’aussi bien à un niveau local qu’à un niveau planétaire des problèmes d’ordre écologique se posent, l’argent public aussi bien que privé est investi dans des projets démesurés qui vont engendrer, perpétuer ou aggraver la pollution de l’eau, de l’air et des sols au détriment du bien être et de la santé de leurs habitants.
A l’aube des élections Régionales et de la COP21 nous vous proposons une mobilisation massive et commune pour dénoncer l’hypocrisie et les mensonges des entreprises et des politiciens, pour faire pression sur les pouvoirs publics et pour instaurer un rapport de force montrant que par divers moyens, nous ne nous laisserons pas faire sans broncher.
L’aménagement du territoire entrepris ici ou là est irresponsable et incohérent vis-à-vis des enjeux climatiques et sociaux.   Une rupture est nécessaire!
Ce sera l’occasion d’affirmer qu’il existe une volonté de lier entre elles plusieurs luttes existantes, pour arrêter de faire face, chacun dans son coin, aux politiques d’aménagement menées par l’état et les grands groupes industriels.
Ce rassemblement pourrait être un grand mouvement populaire qui laisserait une large place à l’expression de plusieurs luttes convergeant vers un ou des mot(s) d’ordre commun.

Nous vous invitons à une réunion le 5 septembre 2015 à Landivisiau de 15h à 18h (salle Quéguiner 1, place Jeanne d’Arc à Landivisiau) pour élaborer tout cela ensemble, que ce soit les mots d’ordre ou les formes que pourront prendre la mobilisation et les événements organisés. Nous imaginions d’ores et déjà un info-tour des villes et des luttes pour densifier les liens qui existent entre les luttes, informer les gens et appeler à converger vers une manifestation ou un événement commun.        Vous trouverez, joint à ce courrier, un compte-rendu de la première réunion.
Nous espérons de tout cœur votre soutien et votre participation Au plaisir de vous voir bientôt.

Cordialement

Signataires : Landivisiau doit dire Non à la Centrale
Saint Sauveur, Locmélar, Sizun disent Non à la Centrale Association Force 5

A l’occasion du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima, plusieurs actions auront lieu un peu partout en Bretagne, ainsi qu’une grande chaîne le dimanche 11 mars à Lyon. La coordination antinucléaire de la région nantaise, dont fait partie Breizhistance-IS, appelle à une action pour la sortie du nucléaire civil et militaire à 14h place du Commerce à Nantes.

Le tract breizhistance du 15 octobre
*Liste des organisations membres de la coordination de la région nantaise à ce jour :

les Alternatifs 44, les Amis de la Terre 44, Attac 44, Breizhistance, CAORRE, Confédération Paysanne 44, les eecoopéractifs de l’ouest, Europe Ecologie-Les Verts Pays de la Loire, Fac Verte Nantes-l’écologie Universitaire, Gauche Unitaire 44, Greenpeace Nantes, Independent-WHO, Moine et Sèvre pour l’avenir, Mouvement des Objecteurs de Croissance 44, Natur-Action, Nature Avenir, Nouveau Parti Anticapitaliste 44, Parti de Gauche 44, Solidaires 44, Sortir du Nucléaire Loire et Vilaine, Solidarités Écologie, Union Démocratique Bretonne 44

nukleel n'am bo ket

A cette période charnière où se pose la question du remplacement du parc nucléaire hexagonal (49 réacteurs sur 58 atteindront 30 ans de vie avant 2018), et où le nucléaire civil a encore une fois fait la preuve de sa tragique fragilité, plongeant durablement des populations japonaises dans l’horreur,

Nous, habitant-e-s, associations, syndicats, partis politiques, de la région nantaise, signataires du présent texte d’orientation,

Considérant :

• que le nucléaire a des conséquences mortifères sur l’homme et irréversibles sur son environnement;
• la spécificité du danger de la radioactivité, qui n’est détectable par aucun sens humain;
• les risques d’accidents majeurs, dont les conséquences sont irrémédiables et sans commune mesure sanitaire, temporelle et géographique avec tout autre accident industriel;
• les risques pour la santé, liés à la pollution radioactive à faible dose due à toute installation nucléaire, y compris en fonctionnement normal, la sous-estimation de ces risques par la puissance publique nationale (IRSN, ASN, autorités sanitaires) et mondiale (OMS, CIPR etc…), qui ainsi ne remplissent pas entièrement leur mission d’intérêt général;
• les dangers permanents que l’accumulation des déchets radioactifs fait courir aux générations présentes et futures, l’absence de solution fiable pour leur gestion, et le fait que toute centrale nucléaire, au delà de sa production actuelle d’électricité n’est qu’une usine à produire des déchets nucléaires mortellement dangereux;
• les dangers que font courir aux populations les nombreux transports de matières radioactives nécessaires au fonctionnement de la filière nucléaire, et dont certains traversent régulièrement la région nantaise;
• les risques inacceptables pour la santé des travailleurs du nucléaire en général, et en particulier pour les sous-traitants et intérimaires, renforcé par un contexte de concurrence et de course au profit;
• le coût réel très élevé mais dissimulé de la filière nucléaire civile : en effet, le prix du kWh nucléaire n’intègre que très partiellement les coûts de recherche et développement, de démantèlement des installations (une immense tâche à venir), de gestion des déchets, de
sécurité etc.. ces coûts énormes étant pris en charge par les contribuables;
• que la technologie nucléaire consacre, dans l’opacité la plus totale, le règne de certains technocrates et impose une société sécuritaire et centralisée, sans démocratie, sous influence des lobbies des filières nucléaires civiles et militaires;
• que la technologie nucléaire nécessite et engendre une société énergivore et productiviste, qui met à mal le bien être humain par des  logiques de surexploitation des hommes, des ressources, et des écosystèmes;
• que l’arme nucléaire est éthiquement inacceptable, que le nucléaire civil favorise directement ou indirectement la prolifération du  nucléaire militaire, et que le “nucléaire pour la paix” est un leurre;
• qu’en important à 100% son uranium, le nucléaire n’assure pas l’indépendance énergétique de la France, dont la consommation énergétique finale reste dépendante à 75% des énergies fossiles;
• que le nucléaire exploite honteusement des terres et des populations comme au Niger afin d’y extraire de l’uranium;
• que le nucléaire qui ne représente aujourd’hui que 2,3% de la consommation d’énergie finale mondiale, ne peut pas être une solution au problème, par ailleurs très préoccupant, du changement climatique,
• L’opposition répétée de la population en pays nantais, et plus largement en Bretagne, à l’énergie nucléaire à travers les luttes du Pellerin, du Carnet et jusqu’à Plogoff.

Exigeons :

• une décision immédiate de sortie du nucléaire, incluant l’abandon des chantiers d’EPR en cours;
• l’arrêt des recherches sur les réacteurs nucléaires à fission, notamment ceux dits de “4ème génération”, sur les réacteurs nucléaires de fusion (ITER notamment), et sur toute technologie d’armement nucléaire ou radioactif;
• l’arrêt des projets d’enfouissement des déchets radioactifs;
• l’arrêt de la dangereuse et polluante manipulation du combustible usé à la Hague, et de l’utilisation du plutonium à des fins énergétiques (combustible MOX);
• l’arrêt des exportations par la France de toute technologie de production d’énergie ou d’armement nucléaire;
• la décision immédiate de réduire drastiquement le recours à la sous-traitance privée pour l’exploitation des centrales, ainsi que leur démantèlement et la gestion des déchets radioactifs;
• la sauvegarde et la sécurisation des emplois actuellement liés à cette énergie;
• l’abolition et l’élimination de toutes les armes nucléaires ou radioactives.

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C’est possible, avec :

• la mise en place, par la puissance publique, sous le contrôle de la population et en toute transparence, d’une autre politique énergétique basée sur :
• Avant tout, et urgemment, des économies d’énergie (sobriété et efficacité) massives, possibles dans tous les domaines, et pour tous les usages énergétiques (chaleur, déplacements, électricité spécifique)
• Une utilisation de l’énergie électrique plus parcimonieuse (la réserver à des usages qui lui sont spécifiques ou pour lesquels elle apporte une réelle plus-value) et plus “intelligente” (adaptation offre/demande), notamment interdiction du chauffage électrique dans le neuf et lors de rénovations;
• L’arrêt des productions de biens inutiles ou superflus et la lutte contre l’obsolescence programmée ou perçue;
• Une production de biens plus locale et décentralisée en petites unités, qui minimise les pertes d’énergie au niveau de la production et du transport;
• Pour couvrir les consommations restantes, un développement massif et décentralisé des énergies renouvelables adaptées aux contextes locaux, fortement créatrices d’emplois et non délocalisables;
• le recours, en phase transitoire, à des techniques de production électrique à partir de ressources fossiles les moins néfastes possibles pour l’environnement (centrales au gaz à haut rendement…), étant entendu que d’une part ce recours sera temporaire et d’autant plus bref que les baisses de consommation électriques et le développement des renouvelables seront rapides, et que d’autre part cette hausse du recours aux fossiles pour l’électricité sera plus que compensée par la baisse des consommations de fossiles pour les autres sources énergétiques (80% des consommations finales d’énergie françaises ne sont pas de l’électricité);
• l’adaptation progressive des réseaux (et stockages) électriques aux nouveaux modes de production et consommation électriques;
• le développement massif des filières de démantèlement des installations nucléaires et de gestion des déchets et matières radioactives; l’intégration de tous les salariés du nucléaire dans ce service public, et la mise en place d’un grand programme de formation et de mise à
niveau de ces salariés afin qu’ils accompagnent l’évolution de cette filière ou se reconvertissent dans les nouvelles filières énergétiques;
• la réaffectation vers les mesures précédentes des crédits et moyens publics -si besoin abondés- jusqu’à présent affectés au  développement et fonctionnement de l’énergie et de l’armement nucléaires.

Nous sommes déterminé-e-s à contribuer, par l’information et les mobilisations populaires, au rapport de force qui engendrera les décisions politiques et les mesures ici exposées.

Banniel Nukleel - copie

Ar stourm a-enep d’an nukleel e Breizh en deus kavet e arouez gant afer Plougoñ, diwar anv ar gumun ma oa sañset bezañ staliet ur greizenn. Hogen ar plas o devez darvoudoù Plougoñ er vemor stroll a ra deomp disoñjal ken kaer all ne oa ar mare-mañ nemet barr ur stourm a oa anezhañ abaoe tri bloaz e lec’hioù all eus Breizh. Distro war afer an nukleel sivil e bro Naoned er bloavezhioù 70 ha goude…

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Gourdrouz war Pentelloù (1976-1981)

Emeur e kreizig-kreiz an enkadenn ekonomikel savet diwar stroñs tireoul 1973. Kresket eo kalz priz an energiezhioù kondon, ha pa zo ezhomm energiezh stank ha marc’hatmat da ambroug ar c’hresk ekonomikel. Ijinourien Korfoù bras ar stad C’hall a zivizo e plas ar bobl : an hentad nukleel eo a vasto d’an ezhomm-se.


D’ar 1añ a viz Gwengolo 1976 e teu da vezañ fetis ar gourdrouz evit Breizh pa zibab ar gouarnamant staliañ ur greizenn nukleel nepell diouzh Naoned, e kumun Pentelloù, kentoc’h evit el lec’hiadoù all bet kinniget er Broioù al Liger daou vloaz a-raok gant ministr an Industriezh Michel D’Ornano. Ken abred hag an 9 a viz Here e tibun 3.000 den e straedoù Pentelloù da enebiñ ouzh ar raktres, harpet ma’z int gant kuzul-kêr ar gumun. Krog eo ar resistañs.

Krouet ez eus ur Strollad fontoù labour-douar e miz Genver 1977 evit mirout ouzh EDF da brenañ an douaroù. D’ar 26 a viz Ebrel, diwar atiz maer Pentelloù Villaine, ez eus goulennet gant Kevredigezh maered bro-Raez aozañ breujoù broadel diwar-benn an energiezh ha diwezhata an enklask a dalvoudegezh foran. Diefed e chom ar galv [1].

D’an 8 a viz Mae en em vod 10.000 den war vord al Liger da geñver unan eus ar gouelioù kentañ a-enep d’an nukleel. A-raok d’an enklask a dalvoudegezh foran kregiñ e nac’h seizh maer diwar daouzek lakaat skritell ar prefeti. Peget ez eus tan enni zoken e kumunioù Koeron, Pentelloù, Keiz-Raez ha Rodent. Pa grog an enklask d’an 31 a viz Mae eo stanket mont e-barzh an ti-kêr gant mekanikoù labour-douar ha skoet ez eus teilh war ar prefed. Labourerien-douar Keiz-Raez a gas o chatal ouzh ar CRS-ed. Divizout a ra neuze ar prefed ober gant kirri-samm gwarezet mat, a dalvezo da adtiez-kêr. An doare-mañ d’ober a vo adkavet ivez e Plougoñ tri bloaz goude.
D’an 2 a viz Even eo laeret marilh an enklask a dalvoudegezh foran e Koeron ha peget an tan ennañ war blasenn ar marc’had. Harzet eo raktal ar pemp labourer(ez)-douar. D’an 10 e teu 2.000 den d’o harpañ evit o frosez e Naoned. Ober engalv a reont ha dieubet int goude un eil prosez dirak lez-varn galv Roazhon d’ar 15. Chomet int en toull e-pad trizek devezh. D’ar 7 a viz Gouere eo stanket ar bourk gant ar stoc’hoù savet gant annezidi Keiz-Raez. Ar CRS-ed a rank implijout binsaskelloù ha kirri-samm dezho ur gavr a-benn distankañ an hent.

A-benn ar fin ez eus roet disoc’hoù an enklask : 30.000 a-enep d’ar raktres, 95 a-du. Kalz na vern ! Ar gomiserien a embann un ali a-du. Bec’h a sav e 1978 adarre. Pa sav a-du ar c’huzul-Stad gant ar raktres e tiviz kuzulioù-kêr Pentelloù ha Keiz-Raez reiñ o zilez d’an 12 a viz Here. Geveliñ gant Plougoñ eo an diviz diwezhañ bet kemeret gant an daou guzul-kêr ha kemer a ray perzh dileuridi Pentelloù e manifestadeg an 19 e Kemper a-enep da greizenn Plougoñ daoust d’ar skoilhoù lakaet gant ar polis. « Nann d’ar greizenn, ya d’ar vuhez » : d’an 28 e kemer perzh 5.000 den d’ur gerzhadeg etre Pentelloù ha Naoned, d’ar 17 a viz Kerzu e tibun 7.000 den e straedoù Pentelloù ha prennet eo stalioù kenwerzh Keiz-Raez ha Pentelloù d’an 19. D’an 10 a viz Genver 1979 eo sinet an disklêriadur a dalvoudegezh foran gant ar c’hentañ ministr Raymond Barre, ken e tibun 10.000 manifester e Naoned daou viz goude, ha 6.000 all c’hoazh da geñver Gouel an Heol d’ar 24 a viz Even. Miz zo e oa c’hoarvezet gwallzarvoud Three Mile Island e Pennsylvania, a zigor ur maread nevez evit ar stourm a-enep d’an nukleel. Rannet eo soñj Villaine gant ar stourmerien : « Adal bremañ e rank bezañ anat d’an holl n’eo ket nemet el Liger-Izel eo e ranker paouez da sevel seurt kreizennoù, e pep lec’h ne lavaran ket ».

Kemmañ a ra ar saviad e-pad ur mare pa zeu F. Mitterand da zisklêriañ e Naoned, daou zevezh a-raok dilennadegoù prezidantel 1981 : « Ne vo ket digoret chanter nukleel ebet ken, dreist-holl evit a sell ouzh Pentelloù, pa sav un eneberezh a-unvouezh ». N’eo ket douaret ar raktres hogen skornet eo. E 1983 e vo sinet an dekred terriñ gant ar c’hentañ ministr nevez Pierre Mauroy, goude bezañ goulennet o ali digant an dilennidi a selle ar raktres outo. 7 kumun ha 98 dilennad a sav a-enep, ouzh 5 kumun ha 83 dilennad a sav a-du.
Afer kreizenn nukleel Pentelloù a aweno ar c’haner Gilles Servat evit eil poz ar ganaouenn « Dépliant touristique » [2] :

Que dit-on sur les Bretons
Dans la ville des préjugés ?
On dit qu’ils sont taciturnes
Qu’ils sont têtus et poètes
Qu’ils aiment les beaux discours
Qu’ils respectent les traditions.
(Diskan)
Solitaire, solitaire
C’est la chanson des patrons
Tous ensemble, tous ensemble
C’est le chant des ateliers qui lui répond

J’ai vu un breton taciturne
Un fermier de Cheix en Retz
Quand son seigneur féodal
CRS à ses côtés
Sur l’étable et le bétail
Envoya le bulldozer
(…)

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Pemzek vloaz stourm er Garned (1982-1997)

Kregiñ mat a ra ar bloavezh 1981 : skornet eo raktres Pentelloù, lakaet ez eus bet un termen da vat da hini Plougoñ a-drugarez da stourm ar bobl. Diskredig e chom an dud memestra, gant gwir abeg. Evit gwir ne vo ket pell ar gouarnamant PSF o tont war e c’her…

Kerkent ha klozet teuliad Pentelloù e reer anv eus lec’hiad Ar Garned evit degemer kentañ kreizenn nukleel ar « programm elektronukleel gall evit ar XXIañ kantved ». Ar pal eo sevel ur greizenn el Liger-Atlantel kousto pe gousto. Daou sell zo enebet. Kentuidi ar raktres a gav dezho eo difrouezh ar parkeier ha goullo ar ZIP (Takad Greanterezh ar Porzh), plas a-walc’h zo da staliañ o c’hreizenn div wezh 1.400MW, ur c’hentpatrom diorroet gant Siemens ha Framatome. An annezidi a zifenn o douaroù, o labour hag o en-dro. Evit gwir eo Ar Garned ul lec’h dibar e Breizh a-fed plantoù (40% eus korzegi su al Liger) ha loened, p’emañ lec’hiet war hentoù beajiñ al laboused tremeniat, a gustum da neizhiañ enno. Ouzhpenn-se emañ Ar Garned en un tolead ma c’hell c’hoarvez stroñsadennoù krendouarel… Diskoulmoù all zo, gallout a rafec’h kempenn kreizenn dermek isimplijet Kordevez.

E deroù 1982 e tiviz Pierre Mauroy aotren EDF da sontañ an douar a-benn klokaat an teuliad. Mizioù kentañ 1982 a wel an eneberien kroug-ouzh-krog gant ar CRS-ed bep Sul a-benn klask diskar an dafar sontañ. Tud zo gloazet, deviñ a ra un c’harr-boutin o tont eus Plougoñ.

E miz Genver 1983 eo marilhet teuliad an enklask a dalvoudegezh foran. D’an 18 a viz C’hwevrer e teu sindikad CGT ar saverezh da lakaat maen kentañ ar greizenn. Ne blij ket an arouez-mañ da labourerien-douar. Ur respont zo roet gant ar strollad H.O.U. (Hors d’œuvre universitaire), a zeu da lakaat maen kentañ « monumant ar re ‘vo skinatet ».

Hogen, e kontrol da bPentelloù, n’ez eus ket enebet a-unvouezh ouzh ar raktres. 80% eus dilennerien Pembo a sav a-du gantañ, koulz ha kuzulioù-kêr Sant-Widel-Skovrid ha Frozieg, Kuzul-departamant Liger-Atlantel ha Kevredigezh maered bro Raez. Daoust da harp an ensavadurioù lec’hel-mañ e chom ar gouarnamant hep ober netra. EDF a ziviz gorrekaat ar programm nukleel gall evit ar wezh kentañ zoken. C’hwec’h miz a-raok e oa c’hoarvezet gwallreuz Tchernobyl…

E 1987 e tiviz ar c’hentañ ministr nevez Jacques Chirac mont betek penn ar raktres ha kas da benn an enklask foran. Dalc’het e vo etre an 1 a viz Even hag an 18 a viz Gouere. 320 ali zo skrivet nemetken ouzh marilhoù ar c’hwec’h kumun a sell ar raktres outo. 260 anezho a sav a-enep d’ar raktres. Daoust da se eo sinet an disklêriadur a dalvoudegezh foran gant ar c’hentañ ministr, e talvoud e-pad pemp bloaz.
Koulskoude ne vo ket roet lañs d’an teuliad gant ar gouarnamantoù PSF da heul. A-raok kentañ tro dilennadegoù lezennel miz Meurzh 1993, da geñver ur meeting e kreizenn Kendalc’hioù Naoned, e tisklêr Pierre Bérégovoy e vo kemmet an disklêriadur a dalvoudegezh foran. Evit gwir eo dilezet savidigezh ar greizenn nukleel met goursezet eo talvoud ar mellad 2, a aotren argas an dud diouzh o douaroù ! Tamm-ha-tamm eo bet habaskaet youl ar strolladoù gouarnamant gant ar stourm poblek, war-bouez ar PCF, a chom a-du krenn gant ar raktres.

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Ma seblant bezañ echu an abadenn evit lod, n’eo ket amañ sell EDF. Diwar ar 126 hektar perc’hennet gant ar porzh emren ez eus 51 hektar geunioù. Dindan atiz an dilennidi lec’hel e c’houlenn EDF un aotre a-benn seveniñ labourioù atrejañ an takadoù gleb e deroù 1996. Daoust da zisoc’hoù an enklask foran e tiviz ar gomiserien reiñ o asant ur wezh c’hoazh. Prim e teu ar respont digant an eneberien pa zibun 4.000 anezho etrezek al lec’hiad d’an 20 a viz Here. Chikan a sav etre ministrerezh an En-dro ha ministrerezh an Industriezh. Mont a ra ar maout gant hemañ pa ziviz Alain Juppé reiñ e asant d’e zro. Ar prefed a gred embann ar gerioù-mañ : « Plijout a ra din al laboused bihan hag ar raned ivez, hogen e-touez a re a soñj dezho eo implijoù an dud ar pouezusañ emaon ».

6.000 a dud a ‘n em gav e Naoned d’ar 26 a viz Genver 1997 evit manifestiñ. Ne cheñch ket emzalc’h ar prefed e mod ebet. Sinañ a ra-eñ an aotre evit al labourioù atrejañ. D’an ampoent ez eus en tu all da 90 komite skoazell e kumunioù Breizh evit ambroug stourm Ar Garned. Engouestlet bras eo an tu kleiz dizalc’hour, pe e vije a-dreuz ar strollad Emgann, pe neuze gant hiniennoù a lusk ar bodadoù enebiñ ouzh ar greizenn. Teir c’hevredigezh a sav amoug dirak lez-varn melestradurel Naoned. Stennoc’h-stennañ e teu da vezañ an aergelc’h. D’an 12 a viz Meurzh e teu a-benn ar stourmerien da virout ouzh ur gobar da vezañ dieubet diouzh an traezh. Distrujet ez eus ul loch chanter ha skoet dafar saverezh el Liger. D’an 18 e rank EDF stadañ n’hall ket kenderc’hel gant al labourioù prientiñ ken. Daoust da se e tibun 8.000 den e straedoù Naoned d’ar Sadorn 22. A-dreñv leurenn an dilennadegoù e ro da c’houzout ar stourmerien int mennet da grennaat ar stourm ma vez ret. Ma c’hoarvez un enklask a dalvoudegezh foran nevez, evel ma vije dleet e sell da lakaat ar raktres kreizenn nukleel da vont war-raok, ez eus riskloù bras e varvfe tud. Intentet mat eo gant ar PSF. E kreiz koulzad an dilennadegoù lezennel e embann Lionel Jospin ne vo ket eus ur greizenn nukleel er Garned mard eo trec’h an tu kleiz lies.

Ar wezh-mañ n’o ket ar PSF da zont war e c’her ur wezh tremenet mare ar promesaoù. Antronoz e tiviz lez-varn Naoned reiñ termen d’al labourioù. D’ar 1añ a viz Even, devezh an eil tro, en em vod en tu all da 40.000 den war al lec’hiad evit un devezh gouel poblek hag etrebroadel [3] a-enep d’an nukleel. Aozet ez eus ur chadennad-tud ken hir ha 30 km, evezhiet mat gant biñsaskelloù an archerien o c’hournijal a-us dezhi ! Diouzh noz e son Gilles Servat, EV, Alan Stivell, Noir Désir hag un toullad strolladoù all (euskariz en o zouez) war ur mell leurenn bet prestet digoust, warni ar gwenn-ha-du hag an ikurrina, ‘tal-kichen ar banniel du. 10.000 a dud a zañs evit fest-noz. Da arc’hantañ an darvoud e aozer ivez ur pikol rave-party war draezhenn Ar Garned, a vo divodet gant an archerien. Klevout a reer sonerezh techno betek Sant-Pêr-Raez ! Ar gouel-mañ a dalvez kement hag ur mell maen e park an dilennadegoù lezennel, p’az eus kaoz outañ e-pad 4mn e prime time war ar chadennoù skinwell foran broadel gall, just a-raok ma vije embannet an disoc’hoù.

Manifestadeg ar 26/01/1997 e Naoned (Kredad luc’hskeudenniñ : Ouest-France)
Manifestadeg ar 26/01/1997 e Naoned (Kredad luc’hskeudenniñ : Ouest-France)

E-keit-se e kendalc’h an argerzhadur hag embannet ez eus kemennoù diberc’hennañ e ti-kêr Sant-Widel-Skovrid d’an 2 a viz Even, pa nac’h un nebeud tud c’hoazh gwerzhañ o douaroù da EDF. A-benn ar fin e vo lakaet un termen da vat d’ar raktres d’ar 16 a viz Gwengolo, goude ur pemzek vloaz stourm bennak.

Un doare labourva eo bet ar stourm a-enep da greizenn nukleel Pentelloù, a dalvezo d’an holl stourmoù nukleel da heul a-fed hentennoù stourm (eneberezh ouzh ar polis bemdez, talvoudekaat an douaroù a oa sellet outo evel difrouezh, aozañ gouelioù), gerioù-stur ha boazioù emstummañ. Liammoù kreñv a vo skoulmet ivez etre stourmoù Breizh ha stourmoù pobloù all, evel hini Larzac [4]. D’an nebeutañ e vo heuliet aketus eurioù ha dizeurioù ar raktresoù kreizennoù nukleel e Breizh, p’eo ken barrek he fobl evit lakaat reuz hag ober ma yafe da ludu an disklêriadurioù a dalvoudegezh foran. Mareoù stourm skouerius zo bet e Pentelloù koulz hag er Garned, o deus diskouezet pegen mennet e oa ar boblañs da zifenn he en-dro ha da luskañ ur preder diwar-benn an doareoù all a oa d’ober a-fed dibaboù energetek. Amzerioù kriz ivez, mesk-ha-mesk : an arme gall a yay betek kalkennata Edouard Hamon [5], bet rezistant e-pad an eil brezel bed, diberc’hennet eo bet lod eus an dud ha marvet eo ur bugel, lazhet gant ur c’harr-samm atrejañ. Da glozañ e c’heller lavaret o deus sikouret ar stourmoù-mañ da c’henel un emskiant ekologour er boblañs ha n’haller ket nac’hañ kennebeut ar ment broadel breizhek hag zoken etrebroadel bet dezho, betek ur serten poent. An dasson a klever c’hoazh hiziv, pa glasker disoc’hoù evit sevel ul luskad pobl ken kreñv a-enep da raktres aerborzh Kernitron-al-Lann. Ha gallout a reer muzuliañ gounit ar stourmoù bet a-enep d’an nukleel el Liger-Izel pa weler emañ dilennidi Kumuniezh-kumunioù Sud Estuaire ha re guzul-kêr Frozieg o paouez votiñ a-unvouezh evit staliañ kentpatrom ur rod-avel offshore war lec’hiad… Ar Garned !

Neuze, echu da vat ? N’eo ket sur kement-se. Perc’henn e chom ar porzh emren war 100 hektar douaroù hiziv-an-deiz hag emeur e sell staliañ ur reaktor EPR (European Pressurized Reactor) en ul lec’h bennak e Frañs. Ha sot a-walc’h e vefe ar stad evit c’hoari ur wezh c’hoazh ouzh tud dispont aber al Liger ?

Breizhistance-IS

[1] D’an ampoent e kroged dija e bro Danemark da brederiañ diwar-benn diorroadur tolz an doareoù da gorvoiñ ar mammennoù energiezhioù renevezus evit chom hep ober gant an nukleel. Siwazh deomp emaomp dindan beli ar Frañs…
[2] Chantez la vie, l’amour et la mort (33 zro, 1977)
[3] Deuet ez eus saozon, alamaned, aostrianed, gallaoued, okitaniz, euskariz, h.a. Kontet ez eus plakennoù-marilh o tont eus 76 departamant gall disheñvel.
[4] Kaoz e oa da astenn kamp arme pladenn al Larzac e 1971. Dilezet e vo ar raktres e 1981.
[5] Marvet eo Edouard Hamon n’eus ket pell ‘zo. Labourer-douar e oa, e touez ar re o deus nac’het a-viskoazh gwerzhañ o douaroù.
Mammenn bennañ : Vingt ans de contestation nucléaire en Basse-Loire, gant Michel BRENON ha Jean-Charles COZIC, Presse-Océan 19/12/1997.

Ou comment l’attitude de certains dirigeants de collectivités locales en Bretagne reproduit les schémas économiques néo coloniaux des dictateurs françafricains.

BREIZHISTANCE-IS dénonce avec fermeté l’occupation militaire de Notre-Dame-des-Landes et de ses environs. Hier, lundi 22 novembre, aux gardes mobiles déjà présents ont été ajouté des CRS, empêchant la consultation de l’enquête publique par les habitants n’étant pas propriétaires. Depuis le début de l’enquête publique le bourg de Notre-Dame est littéralement assiégé, dans les campagnes, les militaires (gardes mobiles de la gendarmerie) quadrillent les environs des périmètres étudiés par les géologues, dans les champs, fourrés, et chemins, repoussant les promeneurs et ceux qui entretiennent leur terre.

Nous rappelons que ce projet est rejeté par la population, que depuis le début Etat, département, région et métropole nantaise, essayent de passer le projet en force sans aucuns soucis de concertation démocratique. Rappelons que ce sont plus de 115 000 000 d’euro d’argent public qui doivent être injecté ! Pour un projet largement sous-estimé, qui nous coûtera nécessairement plus cher au final, et qui financera le premier aéroport international de l’Hexagone totalement PRIVE ! D’ailleurs le vote sur le financement du projet à la région Bretagne, a bulletin secret, a permit de constater qu’un nombre important d’élus ne croyaient pas au projet puisque le vote ne s’est retrouvé majoritaire que de 10 voix. Certains élus doutent mais n’osent pas s’exprimer publiquement auprès de leurs hiérarchies.

Les responsables des collectivités promettent un «retour sur investissement» d’ici 2050 …. Rien n’est moins garanti car comme le signifiait la présence d’Ayrault, Mareschal et Auxiette à Copenhague l’an dernier, il n’est pas question d’utiliser le pétrole comme nous le faisons aujourd’hui d’ici 30 à 40 ans. S’accommodent ils de la contradiction en se disant que d’ici 2050, ils ne seront plus là pour constater les dégâts ?

Encore une fois l’armée protège les intérêts d’une multinationale, Vinci, et d’une caste dirigeante mégalomaniaque au service du capital, au détriment de la population locale. Les mêmes interactions que BREIZHISTANCE-IS, dénonçait lors de notre manifestation contre la présence de l’armée française dans le monde, à Rennes jeudi 11 novembre, sont à l’œuvre en ce moment chez nous !

Lorsqu’ Areva, Total, Vinci, etc, vont en Afrique ou ailleurs, ils s’y installent pour extraire des matières premières, construire les installations le permettant, etc… Avant tout pour leurs propres bénéfices. En même temps ils négocient un contrat avec le dictateur et les autorités locales, pour être sûr de garder la main mise sur le gros du pactole en échange d’un soutien économique voir plus au régime en place. Evidemment au bout d’un moment le peuple, qui vit là où les multinationales pratiques leurs activités industrielles antisociales, et souvent polluantes, se rebelle. Il demande qu’elle est son intérêt à lui et à sa terre ? C’est alors que les dirigeants politiques envoient leurs armées nationales et que les multinationales françaises demandent aux autorités françaises d’envoyer la leur. Pour protéger l’intérêt des multinationales et du capital, jamais celui du peuple autochtone. C’est ce qu’on a vu en République Démocratique du Congo, et qui c’est se qui se passe en ce moment au Niger.

Qu’est ce qui se passe d’autre ici ? Un dirigeant mégalomane, en la personne d’Ayrault, installé là depuis des décennies, octroie à Vinci (aidé de l’Etat et des autres collectivités) de la terre qui ne lui appartient pas, avec qui plus est de l’argent public en prime. Vinci qui pilotera un projet anti écologique et anti social, servant avant tout les intérêts du groupe. Comme en Afrique, on nous dit «création d’emploi, infrastructure, etc…», en oubliant que la majeure partie du boulot sera proposé sous type de contrats précaires, ou comme nous l’avons vu par exemple sur les chantiers de l’Atlantique, qu’il consistera en fait certainement à une importation de main d’œuvre indienne, ukrainienne, etc … peu cher réduit à une situation de semi-esclavage. En attendant, nous, le peuple, la population vivant autour de Notre-Dame, on comprend que cet aéroport ne nous servira pas vraiment. Des emplois agricoles directs et indirects vont disparaître, on perdra nos terres, on contribuera à la désertion économique des coins en difficulté comme le centre Bretagne, on paiera et on ne sera pas plus riche… en plus la retraite on a même de moins en moins de chance de la voir ! Alors les gens se rebellent ! Du moins un certain nombre, pour l’instant, mais certainement appelé à grandir. Et que font donc nos dirigeants ? Ils envoient l’armée !

Comme à Plogoff ou au Carnet, inversons le rapport de force et mobilisons nous pour empêcher ce projet qui s’annonce désastreux en terme social comme pour l’environnement. Résistons face à l’occupation de Notre-Dame par l’armée française et empêchons l’enquête publique sur l’aménagement foncier de passer en force.

Soyons présent, notamment, samedi 27 novembre, ainsi que les vendredi 3 et 10 décembre devant les bungalows de la mairie dès 8h, pour la venue de la commissaire à l’enquête.