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De nombreuses personnes et organisations commentent la décision de Bretagne Réunie de ne pas manifester à Nantes le 30/09. Parmi les contributions reçues, voici celle de Jean-Do Robin. Les organisations du cortège anticapitaliste, la Gauche Indépendantiste et 44=Breizh communiqueront leurs consignes dans les heures qui viennent.

Messieurs les coprésidents de la mal nommée “Bretagne Réunie”,

C’est en tant qu’ancien adhérent du CUAB et de ce qui fut, jadis, sous le nom de “Bretagne réunie”, une organisation unitaire et démocratique œuvrant efficacement à la réunification administrative de la Bretagne historique, que je vous adresse cette lettre ouverte.

Votre communiqué de ce jour, 27 septembre 2017, annonçant l’annulation du rassemblement prévu à Nantes samedi prochain est en effet d’une lâcheté et d’une hypocrisie consommées.
En effet, en vous présentant comme les victimes de comportements extrémistes que vous vous refusez à identifier clairement :

1° Vous continuez à faire l’impasse sur les responsabilités de “Bretagne réunie” elle-même, à l’origine de la division actuelle du mouvement pour la réunification de la Bretagne, en particulier sous la présidence du très contestable Jean-François Le Bihan.
Qui, en effet, peut oublier l’alignement, en 2013-2014, de la direction de “Bretagne réunie”, sur l’appel du patronat breton, incarné par Alain Glon, à une journée pour “libérer les énergies en Bretagne”, autrement dit :

  • pour remettre an cause aussi bien les quelques normes environnementales qui protègent tant bien que mal la Bretagne des ravages de l’agriculture intensive et de l’agro-chimie, incarnés justement par M. Glon et ses compères de l’institut de Locarn,
  • pour remettre en cause les cadres juridiques qui préservent encore le droit des salariés à des conditions de travail et à des revenus récents (Alain Glon, université d’été de l’Institut de Locarn, septembre 2013, en réponse à un journaliste qui lui demande s’il ne faudrait pas instituer un Smic régional : « J’irai plus loin. Il faudrait rendre la liberté au travail et pour autant qu’employés et employeurs se mettent d’accord sur des dispositions qui leur conviennent, ça peut se faire au cas par cas, ou entreprise par entreprise. » Chacun pensera ce qu’il voudra d’un tel point de vue qui trouve aujourd’hui sa concrétisation dans la loi El Khomry et dans les ordonnances Macron. Mais il s’agit là d’un positionnement politique de fond, d’un choix de société sur lequel il était totalement déplacé qu’une association comme Bretagne réunie prenne position, dans un sens comme dans l’autre.
  • En rejoignant le très confus mouvement des “Bonnets Rouges”, au point de s’y fondre presque, Bretagne Réunie a alors apporté sa caution à un discours, pour ne pas dire à un programme économique (libéral et productiviste), outrepassant le cadre très strict qui fut toujours celui de l’ancien et regretté CUAB,
  • Cette inscription de Bretagne Réunie dans une logique libérale fut alors confirmée par le soutien affiché de son président en exercice Jean-François Le Bihan à Marc Le Fur, candidat UMP aux élections du conseil régional de Bretagne en 2015 et grand défenseur de toujours de l’élevage porcin intensif… JF Le Bihan dont l’apparition publique sur la liste de le Fur fut à peine consécutive à sa démission de pure forme et très provisoire de la présidence de Bretagne Réunie…
  • Enfin, le ponpon de cette dérive fut certainement l’entré au CA de Bretagne Réunie, sans aucune opposition de ses co-lisiers,  du néo-nazi Kevin Blackwell, ancien membre du PNFE, célèbre depuis sa condamnation pour la tentative d’incendie et l’agression violente dont il se rendit coupable, contre des militants de l’UDB sur le stand qu’ils tenaient lors du festival de Lorient en août 1999. Comment s’étonner alors de la présence de plus en plus visible, agressive et structurée d’énergumènes issus de l’extrême droite, xénophobe et raciste, dans les manifestations organisées par Bretagne Réunie, tandis que de nombreux démocrates les désertaient et que des adhérents de longue date du CUAB, et c’est mon cas, mettaient fin au paiement de leur cotisation.

C’est bien la direction de Bretagne Réunie qui, depuis 4 ans, porte l’entière responsabilité de la profonde division qui est aujourd’hui celle du mouvement pour la réunification de la Bretagne historique.

Il n’y a donc rien de surprenant à ce que des organisations proches de la gauche indépendantiste bretonne aient estimé nécessaire de mettre fin à cette hypocrisie et appellent à un cortège distinct, au sein du rassemblement prévu samedi prochain, pour dénoncer la récupération de notre mouvement commun par les forces politiques au service du capitalisme sauvage et par l’extrême droite xénophobe, dont la seule présence est haïssable en ce qu’elle dénature et discrédite les fondements démocratiques qui inspirent notre revendication.

Les termes-mêmes de votre communiqué sont en effet un illustration éclatante de la mansuétude avec laquelle vous accueillez l’extrême-droite à vos côtés, réservant, sans avoir la franchise de les nommer, la qualification d’extrémistes aux seuls mouvements de la gauche indépendantiste bretonne et du mouvement antifasciste en Bretagne : “ces groupuscules extrêmes ont décidé avec détermination d’exploiter notre rendez-vous annuel à des fins partisanes et ont la vive intention de scander des slogans n’ayant rien à voir avec la réunification de la Bretagne. Ils entendent récupérer et instrumentaliser notre manifestation festive pour la placer dans le contexte des mouvements sociaux en germination.

Ce ne sont donc pas ces militants anti-fascistes qui doivent être tenus pour responsable du fiasco de votre appel au rassemblement du 30.09.2017, mais bien vous-mêmes et votre honteuse indulgence envers les récupérations les plus nauséabondes de notre mouvement démocratique. C’est aussi pourquoi, tout en déplorant la division de notre mouvement, j’avais choisi d’apporter ma pierre à la dénonciation de l’omerta dont bénéficient vos turpitudes depuis 4 ans, en participant, moi aussi, au cortège pour une Bretagne anti-fasciste et anti-capitaliste.

Jean-Do ROBIN, le 27.09.2017,

ancien adhérent du CUAB,

ancien président de l’Union des Enseignants de Breton,

ancien vice-président du Conseil Culturel de Bretagne.

Prenant prétexte des manifestations antifascistes survenues lors de sa venue à Nantes récemment, Marine Le Pen, qui pensait sans doute aussi aux zadistes, a déclaré au journal “national catholique” (pétainiste…) “Présent” : « Là on sait très bien à qui on a affaire. À des milices d’extrême gauche, utilisées par le gouvernement et utilisées notamment pendant la loi El Khomri pour discréditer le mouvement populaire de rejet de cette loi. Des milices qui régulièrement cassent les centres-villes de Paris, de Nantes, de Rennes, dans le cadre d’une impunité absolument totale » et s’est donc engagée à dissoudre dés son arrivée au pouvoir les groupes antifas actifs “notamment à Rennes et Nantes…“. Elle semble avoir oublié les milliers de personnes violentées par la police et la justice en raison de leur engagements contre la loi travail. Pas nous.

Nous nous n’avons pas oublié non plus que cette proposition (peu réaliste) de dissolution juridique des collectifs antifascistes est l’idée, entre autres, de Marc Le Fur, “leader” de la droite républicaine à la région Bretagne.

Comme nous le rappelions dés décembre 2015, celui-ci a déposé un projet de loi à Paris avec l’arrière banc de la droite la plus extrême allant dans le même sens. Et ce comme nous l’écrivions “dans un contexte pour le moins trouble et funeste qui intervenait après l’assassinat à Paris par des fascistes d’un jeune brestois libertaire et antifasciste nommé Clément Méric, ce qui avait abouti à la dissolution de deux groupes de l’extrême-droite la plus radicale”.

Une convergence de vues qui en dit long sur le cordon sanitaire républicain face au Front National chez certains élus bretons, auxquels certains “régionalistes” avaient trouvé bien des qualités…

Photo : Marc Le Fur, à droite, aux côtés de Jean-François Le Bihan à gauche (président de Bretagne Réunie et n°11 dans les Côtes d’Armor sur la liste de Marc Le Fur aux élections régionales 2015).

Hier, samedi 28 juin, plus de 15000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes sous une pluie battante aux cris de “Réunification, c’est nous qui déciderons”, “Naoned e Breizh!” ou bien encore “Stourmomp betek an trec’h” (luttons jusqu’à la victoire).

crédit @Mevena Guillouzic6Gouret
crédit @Mevena Guillouzic-Gouret

Nous remercions les organisateurs de la manifestation, 44=BZH, et les co-organisateurs Bretagne Réunie, pour le succès de cette manifestation qui en à peine 3 semaines aura réuni plus de monde que le 19 avril dernier. Un véritable tour de force que de réunir autant de monde en un peu plus de deux mois. Un véritable tour de force que de réunir plus de 30 associations culturelles sous ce mot d’ordre et les partis politiques comme l’UDB, le MBP, le Parti Breton, EELV-Bretagne, Breizh Europa mais aussi un large panel d’élus. Lena Louarn, Jean-Michel Le Boulanger vice-président(e)s de la Région Bretagne, les députés Paul Molac (UDB)  F.De Rugy (EELV), J.P Le Roch (PS), T.Benoit (UDI) et M.Le Fur (UMP), les conseillers régionaux UDB et EELV, C.Troadec, conseiller général du Finistère,et multitudes de conseillers municipaux des 5 départements.

Pour la première fois de l’histoire de la lutte pour la réunification, un véritable tournant est en train de s’opérer. Oui le mot d’ordre de cette manifestation était l’organisation d’un référendum à la base. Depuis plus de 40 ans, n’en déplaise à la presse parisienne et aux institutionnalistes de tous bords (politiques ou culturels), jamais cette revendication n’ a été aussi claire. Claire dans les discours d’avant manifestation comme quand Jonathan Guillaume, porte-parole de 44=BZH harangue la foule à la tribune en disant que ” le référendum est l’issue à l’impasse dans laquelle nous sommes, nous organiserons un référendum, quitte à l’organiser eux-mêmes si on ne nous l’accorde pas”. L’élu d’opposition de la Gauche Indépendantiste à St Herblain, Primael Petit, de rappeler le déni de démocratie que représente cette réforme territoriale décidée à la va-vite depuis Paris entre barons locaux PS sans consultation de la population et d’abonder dans le sens de 44=BZH en se référant à l’exemple catalan.

Jonathan Guillaume
Jonathan Guillaume @crédit Bretagne-Info
Primael Petit avant sa prise de parole
Primael Petit après sa prise de parole                 @crédit Bretagne-Info

L’UDB défilant derrière une banderole “Exigeons un référendum”, comme EELV par le biais du discours du député 44 F. De Rugy ne sont pas en reste non plus. Ce débouché à l’impasse institutionnelle par la forme de la votation citoyenne ferait-elle peu à peu son chemin ?

40 ans de manifestations et activités pro-réunification ont permis de résister à la propagande niant le caractère breton du pays nantais mais ne sont pas suffisantes pour faire bouger les lignes. Il faut aller plus loin dans la volonté de la majeure partie du peuple breton, comme le témoigne les innombrables sondages, pour voir notre pays enfin réunifié.

Le PS confisque la démocratie en 2014 alors qu’en 2011 il se targuait à juste titre d’en faire un exemple lors des primaires à la présidentielle. Le PS incapable de tirer les leçons de ses échecs électoraux de mars et mai 2014. Plaçons le gouvernement et ses apparatchiks locaux face à leurs contradictions et prenons nos affaires en main!

Remise des cartes électorales par les manifestants.  @crédit Mevena Guillouzic-Gouret
Remise des cartes électorales par les manifestants.
@crédit Mevena Guillouzic-Gouret

La Gauche Indépendantiste bretonne est prête à travailler aux côtés des forces politiques, culturelles et citoyennes à l’organisation d’un référendum portant sur une Assemblée de Bretagne réunifiée. Une assemblée à compétences législatives et économiques de Brest à Clisson afin de décider en Bretagne de notre modèle de société.

 

@Crédit Mevena Guillouzic-Gouret
@Crédit Mevena Guillouzic-Gouret

 

 

 

 

 


 

Reforme territoriale : Maintenant, la seule solution c’est un referendum d’autodétermination

Malgré les espoirs et les attentes qui ont pu se cristalliser autour du gouvernement quant à une réforme territoriale allant dans le sens de l’unité administrative de la Bretagne, il semble, selon certaines sources, qu’il n’en sera rien. Cela nous paraissait claire depuis le départ.

Face à la mobilisation des moyens institutionnels du président de la région pays de la Loire pour s’opposer au processus d’unification de la Bretagne, le président Hollande annoncerait prochainement une fusion des régions Pays de la Loire et Centre et un statu quo pour la Bretagne à 4 départements. Pour s’opposer à cette perspective plusieurs représentants de métropoles bretonnes ont ces derniers jours fait savoir leur préférence pour une fusion Bretagne-Pays de la Loire, à laquelle s’opposerait notamment Jean-Yves Le Drian. Solution inacceptable en région Bretagne, avec un risque de disparition administrative pur et simple de la Bretagne.

A aucun moment les pouvoirs locaux, comme le gouvernement, n ‘auront permis que s’ouvre un réel débat démocratique sur cette question, en dépit des mobilisations populaires comme la manifestation du 19 avril à Nantes et ses 10 000 personnes pour une Assemblée de Bretagne fusionnant la région et les départements bretons (Loire-Atlantique incluse).

Devant cette situation, le constat est clair, on ne peut rien attendre du gouvernement quant à la réunification et à l’évolution institutionnelle de la Bretagne. Les mobilisations sociales de l’automne en Bretagne n’y auront malheureusement rien changer.

Maintenant, c’est aux responsables et élus de Bretagne et des collectivités engagées en faveur de la Réunification de prendre leur responsabilité. La Région Bretagne, le Conseil Général de Loire-Atlantique, les communes de Bretagne, doivent s’engager dans un processus référendaire et citoyen sur la réunification de la Bretagne , comme nous le disons depuis longtemps et comme cela s’est fait en Catalogne , sans attendre une permission du gouvernement qui n’arrivera jamais.

Il n’y aucune confiance à avoir dans ce gouvernement français, la Gauche Indépendantiste se tient à la disposition de toutes celles et ceux qui voudront s’engager dans ce processus de votation qui ne symbolisera que trop bien la capacité d’auto-organisation du peuple breton et sa volonté à prendre part à son évolution institutionnelle

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La semaine dernière, l’amendement 3 ter  a été retiré du projet de loi sur le referendum d’initiative partagée par le Sénat. Il avait été voté en décembre 2011 par le parlement  français et était à l’initiative du député EELV, F. De Rugy. Au travers d’un processus référendaire peu crédible, cet amendement avait le mérite de remettre le processus de réunification de la Bretagne entre les mains de ses habitants et des collectivités Loire-Atlantique et région Bretagne, sans que la région Pays de la Loire ne puisse bloquer ce processus, comme c’est le cas aujourd’hui.

Cette séance, outre les propos caricaturaux du jacobinisme habituel, aura permis quelques interventions intéressantes, et de constater que c’est bien la question spécifique de la territorialité bretonne, qui induit ce débat sur un changement législatif nécessaire. Le gouvernement « partage l’impatience » sur cette question, mais ne peut y répondre du fait de ce que cela pourrait entrainer sur d’autres territoires (intervention du sénateur Fr. Fortassin), où la revendication n’existe pourtant pas. En somme, nous constatons que le cadre législatif de l’Etat français ne permet pas de répondre aux attentes démocratiques spécifiques du peuple breton.

Alors qu’on oppose l’avenir des régions de l’ouest de France à la résolution de la partition administrative de la Bretagne, ce débat au Sénat doit faire comprendre que c’est bien la réunification de la Bretagne qui dénouera ce problème. C’est elle qui permettra d’amener un débat dans les collectivités concernées par un remodelage et une amélioration des limites régionales de l’Ouest de la France selon le modèle proposé aujourd’hui par Bretagne Réunie et plusieurs associations.

Si Christiane Taubira, en tant que représentante du gouvernement, indique que la loi sur la décentralisation à venir pourrait proposer une « opportunité » pour répondre à la question soulevée, nous en doutons fortement. Notamment parce que la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, malgré son vote en faveur de l’amendement en décembre 2011, semble indiquer l’inverse dans ses déclarations.

De même, l’avant-projet de loi annonce la création de «communautés d’agglomérations nouvelles». C’est-à-dire la constitution d’une énième structure administrative créant des métropoles aux compétences élargies, notamment pour Nantes et très possiblement pour Rennes. Tout laisse donc présager d’une stagnation des capacités d’intervention au niveau régional au profit d’une prise de puissance des métropoles rennaise et nantaise. Ceci entrainerait nécessairement un accroissement du déséquilibre entre l’est et l’ouest de la Bretagne, entre régions pauvres et régions riches, et compliquerait encore le processus de réunification porteur d’une vision régionale et équilibrée du territoire. Le peu de compétences nouvelles pour les régions dont semble présager l’avant-projet, renforce encore cette perception insatisfaisante que l’on peut avoir de la prochaine loi.

Comme toutes les lois sur la décentralisation, la prochaine ne répondra certainement pas aux attentes démocratiques existant en Bretagne. L’inaction et le double discours d’élus du PSf en Bretagne est pour partie l’origine de la déception que provoquera la future loi. Si petite soit l’avancée, nous n’obtiendrons des compétences significatives pour la Bretagne, qu’en inscrivant le destin national du peuple breton dans notre action et en mettant en pratique notre droit à l’autodétermination, jusque dans les collectivités. L’Etat français ne fera un pas dans le sens d’un pouvoir politique et démocratique pour une Bretagne réunifiée, que s’il perçoit, qu’elle lui échappe.

J.G., pour Breizhistance

Le comité Breizhistance du Pays de la Mée dénonce l’attitude contradictoire de Michel Hunault (député de Châteaubriant) sur de nombreux sujets, et notamment sur celui de la Réunification de la Bretagne.

Le 21 décembre 2011, M. Hunault (3e en partant de la droite) en compagnie de l'ensemble des députés bretons qui ont votés l'amendement
Le 21 décembre 2011, M. Hunault (3e en partant de la droite) en compagnie de l'ensemble des députés bretons qui ont votés l'amendement

En effet il vient de déposer aujourd’hui au conseil régional des Pays de la Loire un vœu contre la Réunification de la Bretagne. Avec son groupe de sept élus, il déclare «on en a assez de ce débat nanto-nantais sur la rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne». D’où leur décision de soumettre un vœu au vote qui rejettera «l’idée d’une partition territoriale sans que les autres départements de la région (PdL) soit consultés», et lancera «le débat de la création par référendum d’une région Loire-Bretagne».

Alors que les élus de la région Pays de la Loire n’ont jamais voulu reconnaître l’existence du débat sur les limites régionales, ils défendent aujourd’hui une position en contradiction avec l’expression populaire et l’intérêt des populations des territoires concernés. Ceci dans le seul but de préserver des intérêts particuliers. Pire, l’un deux, M. Hunault, a voté à l’assemblée nationale le 21 décembre dernier, l’amendement qu’il semble aujourd’hui dénoncer. Il n’était pourtant pas peu fier de poser ce jour là pour défendre un amendement qui pour la première fois donnerait la possibilité à la population de s’exprimer sur la réunification de la Bretagne, sans que la région Pays de Loire n’y oppose un droit de veto. Voyant l’échéance arrivée, certains voudraient contourner le problème en proposant un référendum contradictoire niant la question principale posée depuis quarante ans par la population, celle d’une Bretagne unie.

Il semble aujourd’hui que certains élus comme M. Hunault préfèrent les effets d’annonce et la communication à la cohérence politique.

L’amendement déposé par les députés Le Fur et De Rugy le 21 décembre dernier, aura, du moins en Bretagne, presque fait oublier que celui-ci s’inscrit dans une loi plus large. La loi dite de «référendum d’initiative partagée» . Cette proposition de loi s’inscrit notamment comme une réponse du gouvernement à l’initiative populaire de l’automne 2009 sur la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste, où deux millions de personnes s’étaient exprimées …. Le projet de loi actuelle exige lui près de 4,5 millions de signatures pour saisir l’assemblée et proposer un référendum. D’où le refus du groupe du PCF (“Gauche Démocrate et Républicaine”) de voter la loi mardi dernier.

Tout ne se joue pas en Loire-Atlantique contrairement à ce que titrait Ouest-France dimanche dernier. D’une part, car l’amendement nécessite l’accord de la «région d’accueil», la Bretagne administrative, par référendum. Mais aussi car le Conseil d’Etat reste décisionnaire d’une modification effective des limites territoriales, et que cet amendement ne peut se soustraire du contexte de la loi et du contexte électoral hexagonal.

Mardi dernier, les députés PS Lebranchu et Urvoas, ayant voté en faveur de l’amendement en première lecture se sont abstenus, suivant les consignes de Jean-Marc Ayrault président du groupe PS à l’assemblée. De même, Ronan Dantec, sénateur EELV fraîchement élu sur une liste commune avec le PS, ancien président du CUAB, a déclaré samedi dernier lors du débat organisé par 44=Breizh à Saint-Herblain, qu’il suivrait les consignes du PS et voterait contre la loi qui passera devant le Sénat. La loi étant selon lui “mauvaise”, il se conformait ainsi à ce qu’il pensait être la position du groupe PS. Ce matin, il annonce dans Ouest-France qu’il votera la loi et donc l’amendement. Ce qui a changé ? Ce qu’il croyait être la position du PS, qui plutôt que de voter contre s’est abstenu. Si peu de constance dans des prises de positions, en seulement quelques jours, témoigne de ce contexte électoral tendu et qui lui s’éloigne des enjeux démocratiques.

Cet amendement, s’il a le mérite de poser le débat en terme démocratique, ne sera sans doute pas celui qui permettra l’unité administrative de la Bretagne.

Philippe Grosvalet, nouveau président du Conseil Régional, déclarait hier que ce qui l’importait avant de parler de réunification était «d’avoir des régions fortes». Nul doute, que ses déclaration constituent avant tout une manière de botter en touche sur le débat actuel. Néanmoins c’est un poids essentiel du débat, que faire d’une Bretagne réunifiée sans nouvelles compétences institutionnelles comme un parlement ? Comment ne pas éviter un débat sur une collectivité unique ?

On aurait pu imaginer que cette proposition de référendum d’initiative partagée s’adresse aux collectivités et à la population en élargissant le simple champs d’une modification des limites territoriales. Dans ce cas là la question est bien celle du droit à l’autodétermination, d’une «région forte» certes, mais surtout réellement démocratique.

Il faut se défier des manœuvres et du jeu électoral entre PS et UMP. C’est à la société civile et aux élus des collectivités réellement engagés en faveur de la démocratie en Bretagne, d’imposer le débat sur l’unité territoriale comme partie intégrante du droit du peuple breton à se déterminer sur son avenir institutionnel, économique, social et environnemental. C’est un des moyens de sortir de la dépendance aux enjeux de pouvoir entre PS et UMP.

Mercredi matin a été voté un amendement à l’article L. 4122-1-1 facilitant le processus de réunification de la Bretagne. Il serait désormais possible au département de Loire-Atlantique de «demander, sur proposition d’un cinquième des membres de son assemblée délibérante, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales dans ce département, de rejoindre une région administrative limitrophe», autrement dit la région Bretagne.

Le 15 décembre dernier à Rennes davant le Conseil Régional, les militants de BREIZHISTANCE, jeunes UDB , jeunes Ecologistes et 44=BREIZH réclamant un Parlement pour une Bretagne unie.
Le 15 décembre dernier à Rennes davant le Conseil Régional, les militants de BREIZHISTANCE, jeunes UDB , jeunes Ecologistes et 44=BREIZH réclamant un Parlement pour une Bretagne unie.

Contrairement à ce que disent messieurs Auxiette et Ayrault, respectivement président de la région Pays de la Loire et député-maire de Nantes, cet amendement va plutôt dans le sens de la démocratie, puisqu’il permettrait enfin au peuple breton et aux collectivités sensées le réprésenter de se déterminer sur la question de l’unité territoriale bretonne sans que la région Pays de la Loire ne puisse s’y opposer. A l’inverse de ce qu’ils se sont toujours refusés à faire, même en prenant en compte les popualtions des autres départements des Pays de la Loire.

Cet amendement va donc plutôt dans le bon sens, et nous remarquons qu’il correspond à ce que demande les militants de la réunification depuis quelques années, défaire le “droit de veto” de la région Pays de la Loire. Le sens de cet amendement est bien celui du travail des militants de le Réunification auquel ont participés les militantes et militants de la gauche indépendantiste.

Néanmoins, nous souhaitons rappeler que cet amendement est passé en première lecture avec moins de 30 députés présents dans l’hémicycle. Il doit maintenant passer en deuxième lecture, devant le Sénat, puis devant le conseil constitutionnel…. Enfin nous rappelons, contrairement à l’erreur qu’on pu faire certaines associations en disant «qu’il revenait maintenant aux seuls électeurs de Bretagne administrative et de Loire-Atlantique de décider de la réunification», que ce choix sera toujours soumis à la volonté du gouvernement français. Et, malgré les décalrations du chef de l’Etat sur «Nantes en Bretagne», nous observons que les membres et représentants du gouvernement présents ont voté contre cet amendement.

La vraie question reste donc celle du droit à l’autodétermination du peuple breton, celle du droit de décider de ses propres choix politiques sans la barrière que représente le gouvernement central. Si les représentants de la région Bretagne, mais aussi ceux de la Loire-Atlantique et des autres collectivités bretonnes, veulent l’unité de la Bretagne, s’ils veulent pouvoir mettre en place une politique économique, sociale, énergétique, etc … à l’opposé de la politique de l’Elysée, ils doivent se faire entendre et revendiquer un parlement pour toutes les habitantes et tous les habitants de la Bretagne. C’est ce que Breizhistance a fait avec les Jeunes ecologistes 35 et 44, 44=BREIZH et les jeunes UDB, le 15 décembre dernier devant le Conseil Régional de Bretagne, en réclamant un parlement pour une Bretagne réunifiée.