Tag

manifestation en Bretagne contre l’austérité

Browsing

500 à Lorient, 300 à Vannes, 4500 Nantes, 1500 à St Brieuc et Brest, un peu plus de 2500 à Rennes, très peu à St Malo… la journée d’action et de grève du 09 avril contre la loi Macron et l’austérité ne restera pas dans les mémoires en termes de mobilisations.

A l’appel de Solidaires, FSU, CGT et FO c’est donc moins de 10 000 personnes qui auront battus le pavé breton. C’est moins catastrophique que ce que certains redoutaient , ce qui dénote d’un potentiel certain si le travail de popularisation avait été fait autrement  en amont.

 

Aller manifester à Paris une bonne idée ?
Aller manifester à Paris une bonne idée ?

Enfin le choix de la CGT d’envoyer beaucoup de ses adhérents à Paris faire masse n’est pas une pratique susceptible de mobiliser au delà d’un certains cercles de militants chevronnés voir spécialisés.

La relative unité syndicale n’a pas tenu partout, ainsi à Lorient c’est deux cortèges aux slogans identiques qui ont sillonnés les rues de la ville ( FO et Solidaires d’un coté , CGT et FSU de l’autre ).

A Rennes cette culture de l’entre soi syndical a amené à une situation simplement consternante quand des dizaines de salariés des messageries Mory Global ( un transporteurs qui a licencié en masse ) venus manifester , ce qui faisait d’eux les quasi seuls représentants visibles du privé en lutte (malgré le salutaire débrayage de CGT à Citroen qui a perturbé la production de la Janais ) , mais qui se sont retrouvés en toute fin de cortège ! Et ce au prétexte de l’insuffisance d’implantation syndicale dans leur entreprise ! Pourtant de cette partie du cortège ( un peu colorée ! ) on entendait beaucoup de slogans hostiles au gouvernement !

A Rennes, Nantes, Brest les militants anticapitalistes ont défilés ensembles faisant entendre des voix plus radicales, parlant de grève générale reconductible, d’occupations. Mais ils semblaient bien seuls …Comme si les autres ne croyaient pas trop à la perspective de l’abrogation de la loi Macron…

A-t-on jamais vu un mouvement social de fond se construire sur la base de quelques promenades squelettiques ne regroupant que des militants spécialisés et dont l’attraction culminante est la «  montée » à Paris ?

09AVRILRENNES

Pourtant à Rennes dans le cortège anticapitaliste impulsé par le Collectif Antifasciste et le Collectif Chomeurs Précaires Etudiants en Lutte, qui fût le seul à populariser des slogans contre l’unité nationale, on pouvait lire dans un quatre pages intitulé LABOUR qui y était diffusé  :

«Ainsi donc se déroule enfin une journée d’action interprofessionelle doublée d’un mot d’ordre de grève contre la loi Macron et l’austérité. Ne boudons pas notre plaisir devant une telle initiative. Voilà qui tranche avec les appels à l’« unité nationale » qui prévalent depuis trop longtemps avec pour seul justification d’exploiter la légitime révulsion que nous impose des massacres et le seul but de nous faire oublier qu’ici comme ailleurs deux classes aux intérêts divergents s’affrontent.
Pour autant le déroulement de cette journée d’action et de grève ne nous satisfait pas. Pourquoi certains ont ils privilégié l’organisation d’une « montée » à Paris plutôt que l’organisation d’assemblées générales interprofessionelles ?
En Guadeloupe depuis mars dernier dans la perspective de reconduire le mouvement de 2009 qui avait aboutit à de nombreuses concessions de l’état et du patronat sur les salaires, les prix des matières premières, l’unité syndicale prévaut dans le cadre d’un calendrier revendicatif local non basé sur les critères des médias de Paris. Le 22/03 des milliers de manifestants scandant des slogans faisant référence à tous les problèmes qu’ils dénoncent : accès difficile à l’eau, l’essence, la terre et la violence sociale liée au chômage, aux licenciements, à la précarité, aux bas salaires, aux conditions de travail… se sont rassemblés à l’appel de quasiment tout le panorama syndical.
Reprendre notre autonomie de classe, en construisant notre calendrier revendicatif, hors du cadre médiatique et institutionnel en Bretagne comme en Guadeloupe, hors du cadre électoral. Voilà une façon de faire qui trancherait avec des pratiques parisiano-centrées qui ne déboucheront sur aucune dynamique et ce malgré la soif de combativité de ceux et celles qui n’ont que faire de « l’unité nationale » et n’ont aucun espoir de changement émanant de la « gauche » parlementaire et de ses avatars «radicaux”.


Construisons notre quartier général et notre   autonomie de classe en organisant l’unité populaire là où nous vivons et produisons !  ”

 

Nous n’aurions pas dit mieux !

Bien sur qu’il faut mobiliser et remobiliser , de nombreux conflits locaux pour les salaires se multiplient … Mais il faudra bien parler à un moment où un autre de la manière de s’organiser , au plus près du cadre de vie et de production de chacun et pas seulement entre (trop peu nombreux ) syndiqués….

Bretagne-info.