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Céline Etrillard, 30 ans et mère de deux enfants, était candidate pour Breizhistance-IS aux dernières élections cantonales à Rougé. Elle nous livre ici son avis suite à un dossier paru dans le journal local, sur la construction d’un équipement important en Loire-Atlantique, le tram-train Nantes-Châteaubriant. Considérée comme la réouverture d’une ligne fermée en 1980, celle-ci offre de mauvaise surprise au fur et à mesure de sa construction. Le journal l’Eclaireur dans son édition du 30 septembre révèle le prix peu attractif pour les habitants du pays de Châteaubriant et l’absence de liaison pour les communes du nord de la ville.

Le tram-train déraille …

Comme l’avait déjà fait remarquer notre mouvement, si l’on peut se réjouir d’une réouverture de ligne entre Nantes et Châteaubriant, le projet de tram-train ne correspond aux attentes de la population.

Comme le remarque le journaliste de l’Eclaireur dans le dossier publié le 30 septembre sur le tram-train, il semble bien que ce projet soit «un mode de communication révolutionnaire» avant d’être un mode de déplacement ou de transport, ce que nous aurions tous préféré.

_ La multiplication des liaisons lila avec les gares d’Abbaretz et Nort/Erdre entrainera des coûts et une injustice territoriale. Les communes de notre canton n’auront pas de desserte lila vers Chateaubriant alors que des communes plus éloignées de la ligne en auront une vers Abbaretz ou Nort/Erdre (comme Moisdon ou Puceul).

_ Le choix d’un tram train va entrainer des frais plus importants pour les collectivités et les usagers, jusqu’à 14 ou 15 euro pour les habitants de notre canton désireux de se rendre sur Nantes alors que le prix est de deux euro avec le réseau lila.

_ La multiplication des arrêts dans la périphérie nantaise, en plus d’accentuer la pression foncière et l’étalement urbain, allonge de 25 à 30 minutes le temps de transport entre Châteubriant et Nantes, pour le porter à 65-70 minutes, c’est à dire plus que la voiture personnelle et la ligne lila n° 42 pour rejoindre Le Cardo à Nantes !

les flèches en bleu représentent les nouvelles liaisons de car lila avec le tram-train
les flèches en bleu représentent les nouvelles liaisons de car lila avec le tram-train

Si ça met plus de temps et que ça coûte plus cher, pourquoi nos concitoyens privilégieraient ce mode de transport plutôt que la voiture ?

Encore une fois nos responsables politiques locaux ont privilégiés les gadgets et la communication plutôt que l’efficacité et la raison. Une ligne de train classique plus directe, desservant deux autres gares entre Nantes et Châteaubriant, aurait permis :

_ d’envisager un fret impossible avec le tram-train. Un fret qui aurait pourtant contribué à aider le secteur économique de Châteaubriant, et donc l’emploi.

_ d’épargner les populations fragilisées du nord de Nantes subissant déjà une importante pression foncière.

_ d’amoindrir les coûts (près de 200 millions d’euro) et donc permettre un accès moins honéreux à ce mode de transport et d’envisager progressivement sa gratuité, afin de permettre une véritable alternative au tout voiture.

Alain Hunault (maire) parle de «développement» de Châteaubriant grâce au tram-train, mais les arguments avancés pour justifier par exemple de l’absence de liaison à tel ou tel endroit sont bien le potentiel d’activité sur Nantes. Par exemple, Jacques Roulet (chargé d’étude) déclare dans l’Eclaireur qu’il n’y aura pas de liaisons lila sur notre canton car «à cheval sur deux départements, avec peu d’habitants, qui ont peu d’activités à Nantes». Pour commencer, notre canton est bien intégralement en Loire-Atlantique, et on se demande bien ce que les habitants de Louisfert font de plus que nous sur Nantes … Mais surtout on évoque jamais la possibilité pour les nantais de venir dans le pays de Châteaubriant ! Il n’y aura pas de liaison lila avec le tram-train le week-end, pourtant cette liaison aurait pû servir à développer un tourisme doux (loisirs d’extérieur, randonnées, activités naturels, …) et envisager ce tram-train comme un échange entre Nantes et Châteaubriant plutôt qu’une sujétion.

Bref, la manière de conduire ce projet va à l’encontre d’une vision harmonieuse de l’aménagement du territoire et semble convenir autant à l’UMP qu’au PS et à Europe Ecologie. Il sert pourtant et avant tout la densification de la métropole nantaise en oubliant la solidarité territoriale et les intérêts de la population du nord-est du département. Ce n’est donc pas un hasard si encore une fois le canton de Rougé est oublié de leurs choix.