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La Gauche Indépendantiste appelle à participer le samedi 9 décembre à Saint-Herblain à l’Assemblée Générale proposée par le collectif 44=Breizh et l’association Dibab pour relancer le mouvement en Bretagne sur les questions de réunification et d’autodétermination. La participation la plus large à cette initiative ouverte est un objectif car elle offre une possibilité d’auto-organisation collective à ceux et celles que ce combat interpelle. Elle vise à redéfinir les objectifs et moyens du combat pour la réunification de la Bretagne et pour le droit de décider dans l’ensemble de notre pays. Il s’agit de créer un espace politique permettant de construire un agenda politique breton non basé sur le calendrier électoral parisien et ne refaisant pas les erreurs des structures régionalistes passées qui nous ont amenés dans l’impasse actuelle.

Nous souhaitons pour notre part, amener le peuple breton sur le chemin de la rupture démocratique, pour amorcer par nous même un processus constituant afin de choisir librement en tant que peuple un autre modèle économique sociale et environnementale, de Brest à Clisson. Pour ce faire il faut  créer les conditions pour que le peuple breton puisse exercer son droit à l’autodétermination dans l’ensemble de son territoire en mettant cette question à l’agenda politique sur nos bases et pas celles des réformes territoriales des gouvernants de Paris dont nous n’avons rien à attendre et bousculer les notables et élus locaux qui n’agissent pas.

Faisons circuler l’information. Participons ! Faisons vivre cette initiative !

 

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance).


Alors que plus que jamais pour les peuples la question du droit à choisir son destin se pose dans l’actualité Européenne, notamment avec le processus en cours en Catalogne, force est de constater que ce débat ne progresse pas en Bretagne.

La revendication historique et légitime de l’unité de la Bretagne ne trouve pas de débouchés politiques car le pouvoir central reste sourd à cette revendication mais aussi et surtout parce que nos élus locaux ne se mobilisent pas pour changer cet état de fait antidémocratique.

Le mouvement pro-réunification peine à mobiliser après la réforme territoriale ratée de 2014, et n’arrive pas à créer un mouvement de masse susceptible de remettre cette question à l’agenda politique breton en la liant à un mouvement d’ensemble pour plus de démocratie dans l’ensemble de la Bretagne.

Nous sommes breton-ne-s de Brest à Clisson et de Fougères aux Glénans et nous pensons qu’il est légitime que nous puissions décider collectivement de notre destin en tant que peuple. Le premier de ces choix – que seul le peuple a le droit de faire – est celui de déterminer le périmètre institutionnel de notre pays, la Bretagne. Nous devons œuvrer ensemble pour réunir les conditions permettant au peuple breton de librement se déterminer pour un autre modèle institutionnel, démocratique, social et environnemental dans la Bretagne « historique ».

Pour ce faire nous avons besoin d’un nouveau cadre d’action collectif, trans-courant, apartisan, ouvert, accueillant tous ceux et celles attachés à cet objectif sans discrimination d’origine, de confession, ou d’orientation sexuelle.

Ce nouvel espace de conquête de droit démocratiques ne peut se construire en ayant la moindre complaisance ou ambiguïté avec les ennemis de la démocratie et ceux qui instrumentalisent les identités pour tenir un discours de haine xénophobe.

Nous avons besoin d’un espace participatif et imaginatif, traduisant notre vision inclusive de l’identité bretonne et notre désir commun de construire ici en Bretagne une démocratie de proximité aux bénéfices du plus grand nombre.

Nous avons aussi besoin de faire le bilan des initiatives en cours et passées allant dans ce sens.

Le samedi 9 décembre nous vous donnons rendez-vous au Centre Socioculturel Le Grand B. (11, rue de Dijon) a Saint-Herblain à partir de 9h30 pour construire la coordination démocratique bretonne dont nous avons tous et toutes besoin.
Cette réunion est ouverte aux individu-e-s et organisations partageant ces objectifs.

PROGRAMME :

  • 09h30-10h00 : accueil des participant-e-s.
  • 10h00-11h15 : Bilan des expériences DIBAB, 44=Breizh et Galv Pondi.
  • 11h30 : Bilan l’appel des « 100 000 signatures ».
  • 12h30 : Repas.
  • 13h45 : Tour de parole collectif « Quels outils pour la lutte pour la réunification et l’autodétermination ? ».
  • 16h00 : Mise en place d’un cadre organisationnel et d’un agenda permettant à toutes et tous de s’impliquer. Rédaction d’une charte et mise en place d’un calendrier revendicatif.
  • 18h30 : Fin des débats, mise en ligne du communiqué final.

 

Vivian Petit militant Rennais et auteur de “Retours sur une saison à Gaza“, ouvrage solidaire sur la Palestine que nous avions interviewé continue sa tournée de réunions publiques en Bretagne et ailleurs.

Nous vous recommandons vivement de vous rendre à un de ces rendez-vous pour vous procurer l’ouvrage et participer à ces débats sur la solidarité avec le lutte de libération nationale du peuple Palestinien. La page Facebook du livre est là.

Pour commander le livre chez Scribest on passe par là.

  • 14 novembre : Châteaubriant (44), Bar La charrue, 20h.
  • 15 novembre : Rennes (35), Université Rennes 2, 18h. (En compagnie de Julien Salingue).
  • 17 novembre : Plourin les Morlaix (29), Centre social Ti An oll, 18h. (A l’occasion de l’inauguration d’une exposition de l’ACAT, du CCFD et de l’AFPS à propos de Gaza).
  • 18 novembre : Locquirec (29), Maison occupée Poul Rodou, 18h. (Suivi d’une projection du documentaire “The lab”, de Yotam Feldman).
  • 21 novembre : Rennes (35), Institut d’Études politiques, 18h15. (A l’invitation de l’association Ysegoria et de la librairie Planet io).

Le 30 septembre dernier alors que Bretagne Réunie, ou tout au moins une partie de sa direction, se refusait au dernier moment à défiler dans Nantes pour l’unité de la Bretagne, le collectif 44=Breizh et la Gauche Indépendantiste avaient eux décidés d’occuper les rues de la capitale historique de la Bretagne.

Prés de 400 personnes ont bravé les appels à la démobilisation. Le cortège s’est déroulé sans aucun incident et dans une atmosphère déterminée mais familiale. Beaucoup de drapeaux de nations sans état coloraient le cortège, tout comme les drapeaux féministes et antifascistes. Les banderoles de 44=Breizh et de la Gauche Indépendantiste rappelaient clairement que la ligne politique à mettre en avant dans le combat pour la réunification est celle du droit à décider en tant que peuple, celui du droit à l’autodétermination.

On pouvait rencontrer dans le cortège des vieux routiers du mouvement pour le retour du pays Nantais en Bretagne comme Yann Chouq, ou Patrick Mareschal, Jean-Do Robin, Per Vari Kerloc’h mais aussi beaucoup de militants de Bretagne Réunie de Pornic ou Saint-Nazaire par exemple, déboussolés par la désertion de leur dirigeants.

Beaucoup ont noté la moyenne d’age très peu élevée du reste des participants, et la banderole de la Gauche Indépendantiste était exclusivement portée par des femmes. Les militants des autres composantes du cortège anticapitaliste ont eux aussi contribué au succès relatif de ce cortège jeune, dynamique, clairement anti raciste, pour réclamer le retour de Nantes en Bretagne. Bref, l’ambiance inverse de celle qu’on a pu voir dans les manifestations passéistes et infiltrées par l’extrême droite ces dernières années. 

Les fascistes eux n’ont pas montré le bout de leur nez, et les responsables au sein de Bretagne Réunie qui semblent avoir prit en catimini les décisions d’annulation contre l’avis de leur base en évoquant des risques de troubles et de violences vont devoir s’expliquer sur les responsabilités réelles de leur fiasco, tant politiques que conjoncturelles, tout comme de leur étrange complaisance revenant à mettre sur le même plan l’extrême-droite et les antifascistes.

La Gauche Indépendantiste a lu la déclaration de solidarité internationale avec le peuple catalan à la veille du 1er octobre, en breton et en français, puis une militante a lu le message suivant :

Nous sommes bretons et de Brest à Clisson, de Fougères aux Glénans et nous pensons qu’il est légitime que nous puissions décider collectivement de notre destin en tant que peuple. Le premier de ces choix que seul le peuple à le droit de faire est celui de déterminer le périmètre institutionnel de notre pays, la Bretagne. Nous devons œuvrer ensemble pour réunir les conditions permettant au peuple breton de librement se déterminer pour un autre modèle, institutionnel, démocratique, social et environnemental sur l’ensemble de la Bretagne historique.

Pour ce faire nous avons besoin d’un nouveau cadre d’action collectif, trans-courant, apartisan, ouvert, accueillant sans discrimination d’origine, de confession, ou d’orientation sexuel tous ceux et celles attachés à cet objectif. Ce nouvel espace de conquête de droit démocratiques ne peut se construire en ayant la moindre complaisance ou ambiguïté avec les ennemis de la démocratie et ceux qui instrumentalisent les identités pour tenir un discours de haine xénophobe. Nous avons besoin d’un espace participatif, imaginatif traduisant notre vision inclusive de l’identité bretonne et notre désir commun de construire ici en Bretagne une démocratie de proximité aux bénéfices du plus grand nombre.

C’est ce que nous proposons de faire par un cycle de réunions ouvert à tous ceux qui partagent cet objectif et qui commencera le 9 décembre à Saint-Herblain.

C’est ce message qui doit être diffusé et cette date qui doit être dans tous les agendas. Pour qu’en plus de reprendre nos rues aux fascistes nous construisions ensemble des outils d’émancipation.

La Gauche Indépendantiste.

 

 

De nombreuses personnes et organisations commentent la décision de Bretagne Réunie de ne pas manifester à Nantes le 30/09. Parmi les contributions reçues, voici celle de Jean-Do Robin. Les organisations du cortège anticapitaliste, la Gauche Indépendantiste et 44=Breizh communiqueront leurs consignes dans les heures qui viennent.

Messieurs les coprésidents de la mal nommée “Bretagne Réunie”,

C’est en tant qu’ancien adhérent du CUAB et de ce qui fut, jadis, sous le nom de “Bretagne réunie”, une organisation unitaire et démocratique œuvrant efficacement à la réunification administrative de la Bretagne historique, que je vous adresse cette lettre ouverte.

Votre communiqué de ce jour, 27 septembre 2017, annonçant l’annulation du rassemblement prévu à Nantes samedi prochain est en effet d’une lâcheté et d’une hypocrisie consommées.
En effet, en vous présentant comme les victimes de comportements extrémistes que vous vous refusez à identifier clairement :

1° Vous continuez à faire l’impasse sur les responsabilités de “Bretagne réunie” elle-même, à l’origine de la division actuelle du mouvement pour la réunification de la Bretagne, en particulier sous la présidence du très contestable Jean-François Le Bihan.
Qui, en effet, peut oublier l’alignement, en 2013-2014, de la direction de “Bretagne réunie”, sur l’appel du patronat breton, incarné par Alain Glon, à une journée pour “libérer les énergies en Bretagne”, autrement dit :

  • pour remettre an cause aussi bien les quelques normes environnementales qui protègent tant bien que mal la Bretagne des ravages de l’agriculture intensive et de l’agro-chimie, incarnés justement par M. Glon et ses compères de l’institut de Locarn,
  • pour remettre en cause les cadres juridiques qui préservent encore le droit des salariés à des conditions de travail et à des revenus récents (Alain Glon, université d’été de l’Institut de Locarn, septembre 2013, en réponse à un journaliste qui lui demande s’il ne faudrait pas instituer un Smic régional : « J’irai plus loin. Il faudrait rendre la liberté au travail et pour autant qu’employés et employeurs se mettent d’accord sur des dispositions qui leur conviennent, ça peut se faire au cas par cas, ou entreprise par entreprise. » Chacun pensera ce qu’il voudra d’un tel point de vue qui trouve aujourd’hui sa concrétisation dans la loi El Khomry et dans les ordonnances Macron. Mais il s’agit là d’un positionnement politique de fond, d’un choix de société sur lequel il était totalement déplacé qu’une association comme Bretagne réunie prenne position, dans un sens comme dans l’autre.
  • En rejoignant le très confus mouvement des “Bonnets Rouges”, au point de s’y fondre presque, Bretagne Réunie a alors apporté sa caution à un discours, pour ne pas dire à un programme économique (libéral et productiviste), outrepassant le cadre très strict qui fut toujours celui de l’ancien et regretté CUAB,
  • Cette inscription de Bretagne Réunie dans une logique libérale fut alors confirmée par le soutien affiché de son président en exercice Jean-François Le Bihan à Marc Le Fur, candidat UMP aux élections du conseil régional de Bretagne en 2015 et grand défenseur de toujours de l’élevage porcin intensif… JF Le Bihan dont l’apparition publique sur la liste de le Fur fut à peine consécutive à sa démission de pure forme et très provisoire de la présidence de Bretagne Réunie…
  • Enfin, le ponpon de cette dérive fut certainement l’entré au CA de Bretagne Réunie, sans aucune opposition de ses co-lisiers,  du néo-nazi Kevin Blackwell, ancien membre du PNFE, célèbre depuis sa condamnation pour la tentative d’incendie et l’agression violente dont il se rendit coupable, contre des militants de l’UDB sur le stand qu’ils tenaient lors du festival de Lorient en août 1999. Comment s’étonner alors de la présence de plus en plus visible, agressive et structurée d’énergumènes issus de l’extrême droite, xénophobe et raciste, dans les manifestations organisées par Bretagne Réunie, tandis que de nombreux démocrates les désertaient et que des adhérents de longue date du CUAB, et c’est mon cas, mettaient fin au paiement de leur cotisation.

C’est bien la direction de Bretagne Réunie qui, depuis 4 ans, porte l’entière responsabilité de la profonde division qui est aujourd’hui celle du mouvement pour la réunification de la Bretagne historique.

Il n’y a donc rien de surprenant à ce que des organisations proches de la gauche indépendantiste bretonne aient estimé nécessaire de mettre fin à cette hypocrisie et appellent à un cortège distinct, au sein du rassemblement prévu samedi prochain, pour dénoncer la récupération de notre mouvement commun par les forces politiques au service du capitalisme sauvage et par l’extrême droite xénophobe, dont la seule présence est haïssable en ce qu’elle dénature et discrédite les fondements démocratiques qui inspirent notre revendication.

Les termes-mêmes de votre communiqué sont en effet un illustration éclatante de la mansuétude avec laquelle vous accueillez l’extrême-droite à vos côtés, réservant, sans avoir la franchise de les nommer, la qualification d’extrémistes aux seuls mouvements de la gauche indépendantiste bretonne et du mouvement antifasciste en Bretagne : “ces groupuscules extrêmes ont décidé avec détermination d’exploiter notre rendez-vous annuel à des fins partisanes et ont la vive intention de scander des slogans n’ayant rien à voir avec la réunification de la Bretagne. Ils entendent récupérer et instrumentaliser notre manifestation festive pour la placer dans le contexte des mouvements sociaux en germination.

Ce ne sont donc pas ces militants anti-fascistes qui doivent être tenus pour responsable du fiasco de votre appel au rassemblement du 30.09.2017, mais bien vous-mêmes et votre honteuse indulgence envers les récupérations les plus nauséabondes de notre mouvement démocratique. C’est aussi pourquoi, tout en déplorant la division de notre mouvement, j’avais choisi d’apporter ma pierre à la dénonciation de l’omerta dont bénéficient vos turpitudes depuis 4 ans, en participant, moi aussi, au cortège pour une Bretagne anti-fasciste et anti-capitaliste.

Jean-Do ROBIN, le 27.09.2017,

ancien adhérent du CUAB,

ancien président de l’Union des Enseignants de Breton,

ancien vice-président du Conseil Culturel de Bretagne.

L’an dernier, la traditionnelle manifestation de Bretagne Réunie avait été l’objet de fortes polémiques suite à la présence en son sein pour la première fois d’un fort groupe d’extrême-droite composé de membres d’Action Française, Adsav, Identitaires, Renouveau Français. Nous écrivions ceci :

La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

Depuis, Bretagne Réunie s’est doté d’une nouvelle direction qui refuse clairement dans son appel à manifester le 30/09 prochain à Nantes la présence de l’extrême -droite. Nous nous en réjouissons.

Par ailleurs, à l’initiative de la Gauche Indépendantiste, deux réunions ont eu lieu en pays Nantais pour initier un regroupement anticapitaliste pour ce 30/09. C’est sur ces bases clairement antifascistes que 4 formations et collectifs appellent à y participer pour également refuser de laisser la rue bretonne au personnel politique parisien libéral qui n’a jamais œuvré pour l’exercice du droit à l’autodétermination, et pour rappeler le lien entre combat breton et luttes sociales et environnementales.

Voici ci-dessous le texte d’appel de cette initiative. D’autres collectifs sont en discussion pour la rejoindre.

La Gauche Indépendantiste.

30 septembre 2017 à Nantes :

Manifestons pour une Bretagne réunie et anticapitaliste !

Le 30 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour la réunification administrative de la Bretagne. Au fil des années, ces rassemblements légitimes ont été marqués par une dépolitisation croissante des mots d’ordre. L’association organisatrice préférant l’agitation de thèmes tournés vers la justification historique et identitaire, plutôt que d’axer le combat sur son caractère démocratique et notre droit à l’autodétermination.

En refusant de condamner préalablement la participation de l’extrême droite, comme cela était traditionnellement le cas, l’association Bretagne Réunie a prêté le flanc à des débordements inacceptables. Militants d’Adsav agressant des passager-e-s du tram avec des saluts nazis, présence au sein de la manifestation d’un cortège fasciste sous l’étiquette « Yaouankiz Breizh », ont amené l’année dernière une partie des participant-e-s habituel-le-s a quitter le défilé.

Alors que les militant-e-s d’extrême droite multiplient ces derniers temps les agressions violentes contre de multiples composantes de la société bretonne, nous réaffirmons avec force que le peuple et les travailleurs-ses de Bretagne n’ont rien à attendre de ces derniers qui véhiculent des conceptions excluantes de l’identité bretonne.

Nous n’avons rien à attendre non plus des politicien-ne-s qui se succèdent chaque année à la tribune de Bretagne Réunie. Elles et ils agitent des symboles qui témoignent plus de leur art à récupérer et trahir nos luttes au profit de leur carrière plutôt que leur volonté et capacité à provoquer un véritable changement institutionnel en Bretagne.

Comme le montrent les luttes bretonnes contre les projets miniers ou l’aéroport, ou les luttes internationales au Kurdistan, au Chiapas, en Catalogne, au Pays Basque, dans les colonies françaises… C’est notre auto-organisation et la pratique de l’auto-détermination qui permettront de mettre en place les alternatives à l’ordre capitaliste et antisocial actuel, qui amèneront à renverser les rapports de domination et la logique sécuritaire et répressive, à protéger notre environnement et nos cadres de vie, à nous défaire du centralisme français et de son caractère uniformisant.

Nous n’avons pas besoin de chef-fe-s pour permettre l’émancipation des personnes vivant en Bretagne. Il nous revient de nous organiser et d’agir nous-même pour une rupture institutionnelle en faveur de l’unité bretonne, engageant la mise en place des alternatives politiques, sociales, économiques et environnementales nécessaires, en Bretagne et partout ailleurs.

Nous vous appelons donc à rejoindre le cortège anticapitaliste unitaire le samedi 30 septembre prochain à Nantes pour ne laisser aucun espace à l’extrême-droite et affirmer la complémentarité de nos luttes.

Premiers signataires : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste.

Aozadurioù politikel ha sindikadoù a bep seurt eus ar Stad C’hall o deus divizet en em gavout hiziv (lun 19 a viz Even) da c’houde eil tro an dilennadegoù er Parlamant. C’hoant o deus en em gavout er straedoù evit stourm a-enep da gemennadurioù gouarnamant Macron a vo implijet evit distruj gwir al labour hep tabut ebet er Parlamant. An aozadurioù a zo bodet asambles dindan an anv “Talbenn Sokial“.

 

Un destenn bet skignet tro-dro Gwengamp a vo tu deoc’h lenn amañ dindan.

 

Setu amañ listenn an darvoudoù kinniget e Breizh a-bezh evit an 19 a viz Even :

  • Roazhon : 5e00, plasenn ar republik
  • Sant-Brieg : 6e00, skwar Allende
  • Gwengamp : 6e00, plasenn an Ti-Kêr
  • Brest : 6e00, sal ar sindikadoù, bali Georges ClémenceauUL CGT Gwengamp
  • Sant-Nazer : 6e30 plasenn Amerika Latina
  • Naoned : 6e00, plasenn Bouffay
  • An Oriant : 6e00, plasenn Aristide Briand
  • Lannuon : 6e00, plasenn an Ti-Kêr

 

Kemennadurioù adalek miz Gouere ?
Macron a gerzh war ar parlamant ha kod al labour.

Dalc’homp penn !

Abalamour da betra e vijee dleet deomp leuskel amzer da vMacron ? Na c’hortozer ket pa vez kaoz eus distruj ar postoù-labour hag ar goproù, evit ar re vresk pe dilabour, evit ar re hep lojeiz pe dibaper…Muioc’h evit biskoazh ez eomp « war vale » war-du an diskar sokial ! Petra zo kaoz e vije dleet deomp gortoz hep ober mann ebet ? Petra zo kaoz e vije ret lezel ar plas d’an tu-dehoù pellañ ?

 

Gwir eo eo bet dilennet Macron enep da Le Pen, met evit an dro gentañ gant e brogram en doa dastumet 8 528 585 mouezh war un hollad a 35 737 724 a dud bet o votiñ. Ar program ? Nebeutoc’h a barlamant, nebeutoc’h c’hoazh a bouez gant dezveg al labour, muioc’h a Uber hag a vreskted. Pres zo war Macron setu ma ra gant prosezadur ar c’hemennadurioù. Petra zo e scenario ar gemennadur gentañ ?

Pep tra zo prest evit miz Gouere. Petra zo e-barzh ?

  1. Astenn ar brioriezh d’an emglevioù dre embregerezh. Lezenn El Khomri (diwar-benn al labour) a roe an aotre d’en ober evit hirder an amzer labour. An implij, ar goproù hag an aozioù labour a vo en emglevioù ivez.
  2. Kendeuzet e vo ensavadurioù dileuriañ an implijidi (KE, DI, PYSAL)
  3. An dic’haouioù e kenkaz e vezer ezfredet en un doare nann reizh a vo stanket d’ur serten live. Un taol fall eo evit lezvarn ar Prud’hommes, ur prof eo a-benn reiñ an tu d’an implijerien da skarzhañ prim al labourien.

Peseurt mod e vo graet gant al lezenn engwiriadur evit ren dre gemennadurioù ?

  1. Ober vann da gaout un eskemm sokial gant ar sindikadoù
  2. Ha goude se e c’hello ar gouarnamant embann ur gemennadur. Engwiriet e rank bezañ gant ar parlamant hervez mellad 38 ar vonreizh. Lakaet da reolennoù ez eo ar c’hemennadurioù a vo talvoudus kerkent a beurwiriekaet gant ar parlamant.

 

Petra zo kaoz e fell d’an talbenn sokial sevel ur stourm gant an holl,gant ar muiañ a dud posubl ? Abalamour da betra e rankfe ar pal se bezañ un doare da lakaat an holl sindikadoù da labourat asambles ?
Pouezus meurbet eo ar gemennadur gentañ. Ma c’hell Macron ober al lezenn evel ma karo ez ay betek penn o tiskar ar gounidoù sokial bet tapet dre ar stourmoù sokial hag ar c’henskoazell. Hag e-keit se eo laouen tre ar MEDEF/EAEG.
Galv diazez an talbenn sokial a oa e bal kenderc’hel gant ar stourm enep d’al lezenn labour ha d’ar waskerezh, ha setu amañ e-barzh ar vro e c’halvomp hiziv an deiz :

D’en em vodañ d’al lun 19 a viz Even da 6e noz dirak ti-kêr Gwengamp.

 

Kinnig a reomp da aozañ ar stourm o klask lieskementiñ ar c’hengerc’hioù , an doareoù stourm, ar bodadegoù, ar manifestadegoù, hep ankouaat an emvodoù-meur en embregerezhioù hag er melestradurezhioù.Pres zo warnomp, dav eo en em aozañ en un doare lec’hel e pep lec’h ma c’heller sevel ur c’heñver-nerzh.

Deus un tu all e faot deomp adlâret e nac’homp ar gwask direizh a zo bet hag a bad, setu ma c’houlennomp ma vo distaoliaet an 2000 den bennak bet barnet ha kondaonet evit o stourm enep al lezenn labour ha lezet da vont diouzhtu ar Roazhoniz zo toullbac’het c’hoazh.

Sinet gant : UL CGT Gwengamp, Solidaires Gwengamp, CNT 22, France Insoumise Gwengamp, NPA Gwengamp, Breizh O Stourm, PCF-Talbenn an Tu-kleiz.

Vendredi 12 mai, le tribunal de Guingamp a relaxé les quatre inculpés de Plouaret poursuivis pour avoir prétendument bloqué des trains dans cette commune en mai et juin dernier contre la loi travail.

Lors de l’audience, ils ont demandé à s’exprimer en langue bretonne ce qui leur a été refusé malgré les demandes de leur avocat, Maitre Larzul qui a cité la constitution française, la déclaration des droits de l’homme, la Charte Européenne des Langues minoritaires et d’autres textes internationaux, sans oublier l’inoubliable poème de Gilles Servat “Crachat”.

Guillaume, Yoan, Kaou et Gael ont donc choisit de ne pas s’exprimer en français à l’audience. L’accusation ne reposait que sur une photo de presse relative à un blocage et les identifications faites par les gendarmes, en toute objectivité bien sur… Même le procureur n’a pu que reconnaître la vacuité des charges pour l’ensemble des actions et n’a pas caché sa gène en ne requérant que 1 mois avec sursis et 500 euros d’amende pour chacun.

Dans la salle comme dans la rue le soutien aux prévenus était présent et bien argumenté. Ainsi, Lamine Ndiaye élu de Graces, Cindirella Bernard élue PCF à Begard, Gerard Kernec maire du Vieux-Marché, Jean-Do Robin conseiller pédagogique à la retraite et Erwan Chartier historien ont rappelé l’engagement des prévenus au service de la population dans tous les aspects de leur militantisme, tout en disant que bloquer la gare de Plouaret est une sorte de tradition locale pour s’opposer à toute les décisions imposées par Paris qui peuvent dégrader nos conditions de vie.

La CGT, le NPA, Sud Rail et de nombreux anonymes étaient présents dans la salle et devant le tribunal de Guingamp pour exiger la relaxe.

Les camarades après la relaxe.

Maitre Larzul s’est donc chargé de lire une traduction de la déclaration des prévenus que nous reproduisons :

 

Chacun de nous est au fait des actions de blocage de train qui ont été menées par des militants de l’appel de Plouaret et contre la loi travail en mai et juin dernier. Des blocages similaires, dus au mouvement social ont aussi eu lieu dans d’autres zones de l’état.

Nous sommes solidaires de ces mouvements . Nous rappelons que la loi travail nous a été imposé par le gouvernement avec l’utilisation du 49.3, processus anti-démocratique.Nous réfutons pourtant notre présence physique sur les rails à Plouaret pendant le mois de mai et juin 2016. Aucun de nous n’était présent le 19 mai, date pour laquelle figure une photo dans le dossier. Nous nous interrogeons sérieusement quant au processus d’identification.

Nous attendons des explications sur les vraies raisons qui amènent à la convocation arbitraire de quatre personnes quand l’objet de cette procédure vise clairement un mouvement social en son entier. Nous avons le sentiment d’être visés pour l’ensemble de notre engagement politique, voir culturel et syndical. Le but n’est-il pas de décourager toute action de protestation en mettant en avant les sanctions possibles ? Nous observons que la quasi totalité des faits faisant l’objet de plaintes de la SNCF justifiant le procès et pour lesquels nous sommes poursuivis aujourd’hui n’ont même pas été évoqués lors des interrogatoires en gendarmerie. Nous sommes poursuivis sur la base d’une photo de presse et de l’identification qu’en ont faites des gendarmes et personne d’autres. Et nous avons été interrogé sur notre éventuel appartenance à un mouvement légal.

Notre droit fondamental à un procès juste et équitable ne nous semble pas respecté puisque nous devons répondre de faits sur lesquels nous n’avons pas été interrogés pendant le simulacre d’enquête.

Notre droit fondamental à un procès juste et équitable ou nous puissions nous exprimés librement dans la langue de notre pays, celle de notre coeur, de nos familles et de nos activités professionnelles n’est pas garanti puisque nous n’avons pas le droit de nous exprimer ici en breton.

 

Le droit fondamental des millions de salariés et précaires à être entendus dans le cadre d’un processus démocratique lors du passage en force de la loi travail n’a pas été garanti malgré les journées de grèves et de manifestations.

 

Nous sommes poursuivis pour faits de grève le 19 mai et avoir appelé au blocage de l’économie. Nous en sommes très fiers. Que représente le blocage d’un train quelques dizaines de minutes par rapport aux ravages des politiques néolibérales et de la loi travail adoptée sans débat dans le quotidien de millions de salariés  ?

 

Aucun mouvement social n’a jamais été victorieux sans bousculer la légalité et désobéir collectivement

Nous ne sommes pas jugés pour l’avoir fait mais pour le penser et l’avoir affirmer.

Le président n’a pu que prononcer la relaxe applaudie par les camarades présents. Le soir plus de 250 personnes sont venus fêter ça au Dibar à Plougonver.

La campagne de solidarité rondement menée a suscité beaucoup d’articles de presse et de prises de postions jusqu’au parlement européen.

Enfin, le résultat de procès sonne comme un encouragement aux opposants locaux à la loi travail et au nouveau pouvoir parisien, un encouragement à continuer à converger et à construire la résistance.

Nous invitons à faire parvenir vos dons à Skoazell Vreizh qui a pris en charge les frais d’avocat (3000 euros).

 

– Quatre camarades seront jugés le 12/05 pour avoir pris part à des rassemblements contre la loi travail dans la gare de Plouaret en mai et juin 2016, ce qui a occasionné des blocages de trains. Ils sont quatre à être jugés alors que jusqu’a 150 personnes ont participé à ces rassemblements. Et le dossier pénal ne contient rien indiquant que nos camarades ont pu prendre part à l’ensemble de ces blocages. On tente d’individualiser des actes collectifs de résistance à l’injustice sociale en s’en prenant à quatre militants connus (ils militent à Nuit Debout ou à la Gauche Indépendantiste)

Le 6 mai à 11H ce sera la dernière fois du quinquennat que nous manifesterons contre la loi travail et son monde et le 12 mai, jour du procès, la première fois du nouveau quinquennat. Dans les deux cas, au delà de l’injustice flagrante que nos camarades subissent nous croyons dans la force de l’action collective dans la rue pour lutter pour la justice sociale, le capitalisme, pour la défense de l’environnement et contre les projets miniers, pour la langue bretonne, le droit à l’autodétermination du peuple breton… Descendre dans la rue en cette période électorale est primordial pour rappeler que lutter ne saurait se résumer à voter de temps en temps pour des millionnaires. Et pour tisser des liens de complicité pour les résistances anticapitalistes à venir contre les nouveaux dirigeants du pouvoir de Paris et en tout premier lieu contre le Front National et ses idées, et ce quelque soit le choix de chacun pour lui faire obstacle le 07 mai. La diversité des soutiens exprimés envers les 4 de Plouaret démontre que de la répression peut naitre l’unité populaire anticapitaliste en prenant en compte la complémentarité des formes de luttes.

– Nos quatre lascars ont répondus en breton aux convocations car c’est leur langue de cœur, celle de leur foyer et de leur travail, c’est dans cette langue, celle de notre pays, qu’ils répondront au tribunal quoiqu’il arrive, leur manifester soutien c’est replacer au cœur du débat social cet instrument de communication que chacun peut s’approprier sans distinction d’origine et qui à toute légitimité à vivre dans les luttes sociales et dans la vie publique.

– La Bretagne est un territoire marqué par les luttes collectives, parfois victorieuses, demain c’est encore de là que nous lutterons pour un avenir meilleur, c’est de là que nous continuerons dans cette diversité à conspirer et conspirer c’est respirer ensemble. Pour bien respirer il nous faut aérer notre espace commun, la rue, des odeurs xénophobes et capitalistes qui l’envahissent, pour toutes ces raisons nous vous attendons samedi 06 mai à 11h place de la gare à Guingamp et le 12 mai à 8h30 devant le tribunal de cette même ville.

La Gauche Indépendantiste.

Soutiens : Nuit Debout Lannion, Ul CGT Guingamp, FSU Guingamp, CNT 22, Gauche Indépendantiste, NPA, PCF Guingamp, Sud Rail Bretagne, Solidaires Trégor, OCL…

Une adresse aux “insoumis” par un militant de la Gauche Indépendantiste….

L’idée de ce texte et des autres qui suivront n’est pas de faire une analyse de la campagne présidentielle. Nous ne parlerons pas des programmes, des chiffres, des sondages, de qui, peut-être dans le pseudo-suspens d’un grand chambardement, fera se perpétuer tranquillement et dans l’ordre la tristesse de notre monde. Nous reviendrons plutôt en détail sur les différents aspects qui alimentent notre rejet profond des élections de 2017.

Il parait que des gens du Front de gauche – la France insoumise qu’ils s’appellent maintenant – chantent l’International en ajoutant à la partie « Ni dieu, ni César, ni tribun », « Ni Mélenchon ». Amusant comme on peut être juge et partie d’un culte de la personnalité, sans doute une forme d’humour par l’absurde. Mettre le nom et la gueule de quelqu’un partout, s’imaginer que lui donner le pouvoir le plus absolu en France représente une émancipation collective, attendre avec impatience la victoire du sauveur… et être insoumis-e, voilà qui est pour le moins intriguant.

Etre insoumis-e en dépendant d’un homme providentiel, quand bien même de gauche ? Ou peut-être que le fait qu’il soit de gauche excuse tout. Notamment qu’il vienne du PS, qu’il y ait forgé sa carrière politique et médiatique. Peut-être cela excuse aussi que le tribun en quête de pouvoir ne lève pas la voix sur les méthodes coloniales de la police française qui font s’agiter la jeunesse depuis plusieurs semaines.

Accordez-lui au moins une forme de logique et de constance, il n’a pas soutenu les élans insurrectionnels contre la loi travail, il ne soutiendra jamais aucune émeute, lèvera toujours la voix contre les « casseurs », contre les zadistes qui lui jettent de la boue, en les traitant de fascistes, il parlera de manipulation de la police ou de l‘extrême droite quand il y aura de la violence en manifestation. En somme il continuera de faire ce qu’il a toujours fait, se battre corps et âme pour sa prise de pouvoir et le maintien de l’ordre dans lequel il compte bien régner. Masses laborieuses en colères restez chez vous, regardez Mélench’ à la télé, ne vous exprimez pas, ne vous organisez pas, regardez, il est en train de le faire pour vous. Participez à l’action dans le cadre défini, la participation à sa campagne, et le vote pour lui évidemment.

Ce qui énerve beaucoup avec Mélenchon c’est l’aspect gauche tamponnée « autorisée à la consommation ». Il faut bien quelqu’un d’un peu gauche pour barboter dans le bain médiatique au nom du pluralisme et de la démocratie. C’est intéressant d’avoir quelqu’un pour absorber les ruptures qui se consomment au fur et à mesure des années. Plutôt que d’aller vers la marge et le combat de terrain, regardez Mélenchon, de la gauche qui brille, qui doit être crédible puisque médiatique. Ses grandes saillies sociales font même souvent oublier le cadre de sa pensée globale, celle qui lui donne aussi l’accès aux médias, celle qu’on a du mal à ne pas voir depuis les marges bretonnes.

On a du mal par exemple à apprécier ses déclarations sur l’empire colonial français, lui qui vante une France dont le littoral s’étend sur toutes les mers du monde. De la punchline à la Mélench qui concurrencerait même les tournures du style, « le soleil ne se couche jamais sur l’empire britannique », « la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris », et autres métaphores merveilleuses de l’histoire coloniale. Et rappelons qu’à propos des échanges sur la colonisation crime contre l’humanité, le tribun ose dire qu’il faut peser ses mots, son porte-parole que ces genres de propos n’ont pas de sens…

On a d’ailleurs hâte d’entendre Mélenchon discuter avec Oscar Temaru, indépendantiste polynésien lui aussi candidat à l’élection. L’ONU considère au passage à nouveau la Polynésie comme territoire à décoloniser. Son talent d’orateur sera bien utile pour lui expliquer face caméras les bienfaits de la France internationale qui a ses côtes sur tous les océans, notamment grâce à la Polynésie, la Kanaky, la Guyane, la Martinique… Territoires français n’est-ce pas, rien à voir avec la colonisation.

Et sur la colonisation intérieure on a du mal à digérer en Bretagne les phrases de Mélenchon sur la langue bretonne. Qu’il vienne dans les troquets et sur les marchés de Scaër, Melrand, Brasparts, Douarnenez, Lannion ou autres, qu’il vienne expliquer aux vieux et aux jeunes parlant breton que leur langue est une langue d’intellectuels sur-unifiée créée par les nazis pendant la guerre comme il aime à le dire. Heureusement pour lui, toutes ses positions ultra nationalistes républicaines n’apparaissent que très peu dans les débats. Et pour cause, ces positions sont la norme des gens qui barbotent entre eux sur les plateaux télés parisiens. Qui donc porterait, à lui ou à quelqu’un d’autre, la contradiction sur ces idées ? Personne, c’est plus simple, la contradiction n’existe pas, donc le problème n’existe pas non plus.

Le problème Mélenchon est une chose, le problème des gens qui le soutiennent en est une autre. Mais avec eux au moins on peut discuter, ils sont plus proches de nous, c’est-à-dire dans le monde réel et pas dans les stratosphères du tribun providentiel. Alors on vous le demande, vous qui allez voter pour Mélenchon, vous étiez dans la rue contre la réforme des retraites, contre la loi travail, vous avez soutenu la ZAD, vous tentez de faire de l’action de terrain et de la politique concrète ? Et puis quoi, vous allez voter pour lui, et il va perdre, et vous serez déçus. Et vous aurez gâché un dimanche et de l’espoir en un flan médiatique qui finira par retomber. Autant rester dans la rue plutôt que de passer par l’isoloir.

Mais on peut faire les deux disent certain-e-s, l’un n’empêche pas l’autre. Sauf que si très concrètement, l’un empêche l’autre. Vous verrez, s’il faut mettre en œuvre une contestation de gauche face à un pouvoir mélenchonien, vous verrez que les rangées de CRS de la France insoumise feront vite se rappeler des positions de Mélenchon sur l’ordre, l’autorité, les vilains casseurs. A moins de penser qu’avec le sauveur tout ira pour le mieux dans le meilleurs des mondes, il fera tout parfaitement bien, lui l’homme du PS c’est l’ami du peuple n’oublions pas. Peut-être qu’il n’y aura pas besoin, ou pas le droit, de contester. Accordez nous au moins le doute sur cet avenir en commun incertain.

Entre l’isoloir présidentiel et la rue, on peut même dire que l’un est utile et que l’autre ne sert à rien. Enfin si, l’isoloir sert à resserrer les liens autoritaires de la fausse fraternité républicaine, celle de l’ordre, que Mélenchon acclame sans cesse. Celle du triptyque de la politique sérieuse, entre médias où nous avons le droit d’écouter, isoloirs où nous avons le droit de voter, CRS qui s’assurent que nous n’ayons le droit de ne rien faire d’autre. En somme la politique à son cadre, celui dans lequel se trouve Mélenchon, celui que nous voulons faire voler en éclat.

Mais attention, pointe révolutionnaire oblige, Mélenchon va nous changer de République, du balais ! Il s’est même permis depuis plusieurs années de reprendre honteusement les slogans de révoltes populaires, « dégage », « qu’ils s’en aillent tous » – on insiste sur le « tous » – pour dire : ‘virez les et mettez moi à leur place’. Au départ il vantait la révolution citoyenne, puis la nouvelle constitution sans révolution, mais vous remarquerez l’absence de différence réelle entre les deux concepts. Un vrai braquage digne du grand banditisme, ramener des gens en rupture avec la Ve république à participer activement à son système électoral au nom d’une VIe république portée par quelqu’un qui ne sera pas élu et qui donc ne la fera pas. Nous, on propose de s’écarter toujours plus de cette république capitaliste coloniale, qu’importe le numéro que l’on met devant, alors que la campagne de Mélenchon aura le grand avantage de ramener toujours plus de gens dans son orbite.

Car au final, si même Mélenchon n’avait que des bonnes positions sur toutes les thématiques émancipatrices pour les individus, les communautés et les peuples que nous défendons, quel serait l’intérêt ? Il est intriguant de voir toujours plus de gens chercher à défendre l’action de terrain, l’émancipation locale politique, économique, culturelle, sociale, et continuer à regarder vers Paris. Si vous laissez la politique dans les plateaux télés et les institutions parisiennes n’imaginez pas qu’elle vous laissera des espaces de libertés et d’actions. Voter pour ça, c’est renforcer sa légitimité. Les espaces de libertés se construisent sur le terrain et de multiples façons, toutes différentes et interdépendantes. L’élection présidentielle à l’inverse c’est un nuisible, un élément et un évènement extérieur, là où se change le visage de la personne incarnant le pouvoir qui fait la chasse à ces espaces.

Ou peut-être faut-il être réaliste, se dire que le pouvoir est là dans la présidentielle et qu’il faut faire avec, jouer le jeu ou disparaitre. Et bien vive la disparition. Car voter pour un des perdants ne pourra jamais enlever la crédibilité globale que cela donne au gagnant-e du fait de la participation à l’élection en elle-même. Et il faut aussi être réaliste pour comprendre que ce pouvoir ne sera jamais là pour nous servir mais toujours là pour que nous le servions. Nous, on propose de prendre les voiles et d’agir sur notre territoire, on propose l’échelon Bretagne. Rejoignez-le ou pas, si vous agissez localement sur ce territoire vous y êtes déjà. Mais cessez donc de laisser à Paris le droit de nous gouverner. Un préfet nommé par un pouvoir mélenchonien reste un préfet.

ALC.

 

La Gauche Indépendantiste ne donne jamais de consigne de vote aux élections présidentielles françaises. Pour nous, plus le nombre de bretons se désintéressant de ce scrutin est élevé, plus il est évident que la déconnexion avec l’état central s’accentue et cela ne peut qu’être bénéfique sur le long terme.

Notre libération nationale et sociale en tant que peuple breton ne trouvera jamais sa place dans ces urnes là. Cette année, plus que jamais, de nombreux électeurs sont tentés par l’abstention tant les candidats semblent peu crédibles et rivalisent de discours ultra chauvins, ultra libéraux et sécuritaires sur fond de corruption et d’affairisme. Nous ne pouvons que les comprendre.

Toutefois, par internationalisme conséquent, si Oscar Temaru – indépendantiste Polynésien – réussissait à obtenir ses 500 signatures nous invitons à glisser son bulletin dans l’urne, pour soutenir la juste lutte contre l’impérialisme et colonialisme français en Polynésie et pour permettre ainsi de mettre en lumière le caractère plurinational de l’État français.

Dans le cas ou il ne serait pas candidat, et dans tous les cas de figure au deuxième tour des présidentielles, comme aux deux tours des législatives, nous invitons nos adhérents et sympathisants à prêter une oreille attentive aux campagnes de boycott et d’abstention en cours.

Le 21/02/17, la Gauche Indépendantiste.