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Le prétendu pacte girondin d’Emmanuel Macron et cher à Jean-Michel Le Boulanger et aux régionalistes n’est finalement qu’une petite opération de communication qui ne coûte pas cher à l’État et ne présente aucune avancée majeure. Le contrat pour l’action publique pour la Bretagne n’est en vérité qu’un marché entre la majorité régionale PS / PC qui s’arrange très bien avec La République En Marche (avec lesquels ils cogèrent le Conseil régional de Bretagne) et le gouvernement de Macron pour faire croire qu’ils ouvrent à l’amélioration des conditions et du cadre de vie des bretons.

Concernant la langue bretonne : alors que la Région Bretagne a vu son budget 2018 en baisse de 5 % à cause de la baisse des crédits de l’état estimée à 25 millions — ce qui n’a pas été sans impact sur les politiques culturelles et linguistiques régionales — redonner 300.000 euros au réseau Diwan en 2019 est vraiment le strict minimum.

Alors que l’on ne sait pas combien de postes aux concours d’enseignants seront réservés à la filière DIWAN, cette somme parait bien ridicule si DIWAN doit une fois de plus salarier ses propres enseignants recrutés hors concours.
Le Conseil Régional de Bretagne vient de participer à la hauteur 5 millions d’euros d’argent public à la naissance d’Eureden avec l’entreprise DAUCY et donc le groupe TRISKALIA. Ce petit rappel pour dire que, lorsqu’il faut se retrousser les manches pour donner des millions aux capitalistes de l’agro-alimentaire qui saccagent la planète, on peut compter sur Loig Chesnais-Girard et sa majorité.

Concernant le versement du forfait scolaire aux écoles Diwan scolarisant des enfants issus de communes percevant cette dotation, mais ne la reversant pas aux écoles immersives, il est bon de rappeler que les écoles Diwan sont de facto des écoles remplissant un rôle de service public associatif immersif. Il serait donc juste normal qu’elles perçoivent le forfait scolaire.

Les élus du PS, du PC, de La République En Marche dans les municipalités en Bretagne ne le reversent bien souvent pas, alors que la loi le leur permet déjà.

Consulter la conférence territoriale des élus sur ce sujet, et promettre d’éventuellement légiférer plus tard permet aux élus du Conseil Régional de ne pas se froisser avec les élus municipaux qui malgré les appels à l’aide du réseau DIWAN se gardent bien de verser ces dotations alors qu’ils le peuvent déjà.

Quelles garanties avons-nous que ces mesures s’appliqueront de Brest à Clisson, à l’heure où le Pays Nantais reste séparé du reste de la Bretagne, malgré une forte volonté populaire ? Les inquiétudes sont fortes dans les écoles DIWAN du Pays Nantais.

On ricane enfin devant la position d’un État qui s’engage à réfléchir avant de donner l’autorisation officielle d’utiliser des tildes et des apostrophes pour écrire des prénoms bretons selon l’usage local.

Ces quelques miettes pour la langue bretonne ne peuvent occulter que les postes au concours d’enseignants bilingues dans l’éducation nationale (filière promue par l’association DIV YEZH dans le public) risquent de passer de 35 à 13 (!) pour 2019 dans l’académie de Rennes, la réforme du lycée (conséquence de Parcours Sup) met à mal la place de la langue bretonne dans les établissements du secondaire en poussant les élèves à ne pas la choisir en LV2  pour avoir un dossier plus attractif — d’un point de vue libéral — pour leurs parcours post-bac. À ce propos nous attendons toujours une réponse claire relative ou concernant la possibilité de passer certaine épreuves du baccalauréat en langue bretonne (par exemple les mathématiques) comme c’est déjà possible au Pays Basque.

Nous sommes sidérés du satisfecit des notables du prétendu Conseil Culturel de Bretagne, dont nous nous demandons ce qu’ils ont à gagner pour à ce point lécher les pompes du pouvoir en place à Paris comme à Rennes, en les remerciant avec forces courbettes quelques minutes après l’annonce de ces mesurettes humiliantes. Pierre Karleskind — l’un des vice-présidents de la région Bretagne — remercie ici Bernez Rouz dans un tweet pour sa servilité :

Concernant la loi Pinel et le logement nous remarquons que c’est le préfet — représentant de l’état non élu ! — qui veillera à son extension à d’autres zones que celles existantes, suivant des textes votés à Paris. Son application pour l’instant limitée à Rennes ou Saint-Malo n’a pas permis aux classes populaires et aux jeunes travailleurs d’accéder plus facilement aux logements dans ces zones que les élus PS / LREM veulent réserver aux classes supérieures. La métropolisation, la touristifaction à outrance, la LGV continueront à défavoriser les Bretons les plus modestes en matière de logement et de transport…

Action du collectif Dispac’h contre la spéculation immobilière

Même en y ajoutant les déclarations d’intention sur l’eau et la politique maritime, toutes ces petites oboles ne sauraient constituer de véritables avancées malgré la posture que Loig Chesnais-Girard essaye d’adopter en tentant de nous faire croire qu’il a fait céder Paris. Elles sont le résultat de négociations d’appareils et de professionnels de la politique dans le dos des bretonnes et des bretons. Il est invraisemblable que le peuple breton ne soit pas consulté sur le périmètre de son territoire et les compétences qu’il souhaite lui-même exercer dans tous les domaines, pour décider en toute souveraineté.

Plus que jamais, l’heure doit être à la mobilisation pour que le peuple breton exerce son droit à l’autodétermination dans tous les domaines, ce qui n’est pas compatible avec la défense du droit à la différentiation des capitalistes de LREM et avec la ligne de collaboration servile des régionalistes élus ou nommés à la tête d’un conseil culturel fantoche.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance)

 

Du 16 novembre au 7 décembre, le collectif BAGOAZ, le Réseau citoyen SARE et le collectif des familles et proches des prisonnier.e.s basques ETXERAT sillonnent l’État français faisant le tour des 20 prisons où sont incarcéré.e.s des prisonnier.e.s basques.

Le but est de sensibiliser et d’informer la population locale sur leur situation et celle du processus de paix au Pays Basque. La question des prisonnier.e.s basques incarcéré.e.s est aujourd’hui centrale dans ce processus de paix difficile tant les États français et espagnols refusent toute implication.

Depuis un an, une grande campagne portée par les Artisans de la Paix (collectif de personnalités civiles et politiques) est engagée pour permettre le rapprochement des prisonnièr.e.s et la libération des prisonnier.e.s malades. Une grande manifestation est prévue le 9 décembre à Paris dans ce sens.

En Bretagne, 5 prisonnières basques sont détenues à la prison pour femmes de Rennes (Maite Aranalde ljurko, Alaitz Areitio Azpiri, Marina Bernardó Bonada, Maria Dolores Lopez Resina et Saioa Sanchez Iturregi).

Du 30 novembre au 3 décembre, le tour des prisons s’est arrêté à Rennes où sont incarcérées les prisonnières basques. Plusieurs temps forts ont eu lieu comme une rencontre entre des étudiants de Rennes 2, les militants du collectif Bagoaz et des membres de familles de prisonnières, une conférence de presse devant la prison des femmes de Rennes avec le député Paul Molac, ou encore une exposition informative sur la situation du processus de paix sur le marché de Rennes.

Ce rendez-vous en Bretagne s’est terminé avec la visite des familles de prisonnières à la prison des femmes. Émilie Martin, représentante du collectif Bagoaz, nous a indiqué que le tour des prisons continuait ensuite vers Alençon, Lille puis enfin la région parisienne et se clôturera par la grande manifestation de Paris le samedi 9 décembre à 12h à la Gare Montparnasse.

Les adhérents de la Gauche Indépendantiste/Bretagne en Luttes tiennent à se solidariser avec le syndicaliste SLB du secteur de Kallag/Callac a qui le pouvoir central entend interdire de manifester le 14 juin à Rennes et Paris contre la loi Travail.

Nous nous associons à l’appel à manifester le mercredi 15 juin à 18h30 devant la sous préfecture de Guingamp pour protester contre cette interdiction et en solidarité avec toutes les personnes concernées par des mesures similaires notament à Rennes ainsi que contre l’état d’urgence et la loi travail.

Bretagne en luttes pays de Guingamp.

 

Dans le cadre de la journée d’actions et de grèves du 19 mai contre la loi Travail il y a eu de nombreux blocages en Bretagne, dans les ports, raffineries, sur les routes… Mais aussi bien sur des affrontements. Nous y reviendrons dans les heures qui viennent. Nous publions en attendant un texte émanant des personnes ayant occupé la voie ferrée Paris Brest à la hauteur de Plouaret dans le Trégor, occasionnant le retard de deux TGVs. Une action originale de blocage économique car en milieu rural et simple menée par des gens motivés et d’horizons divers (Nuit Debout Lannion, Gauche indépendantiste…) qui en appellera surement d’autres. C’est le sens de cet appel.

Pour participer à la journée d’actions du jeudi 19 mai contre la loi Travail nous avons sciemment enfreint la loi pour bloquer l’économie et interpeller la population bretonne sur la légitimité de ce pouvoir qui n’est clairement pas démocratique (49.3).

Nous n’avons pas choisi la gare de Plouaret au hasard. Nous voulions montrer qu’ici aussi en milieu rural nous avons notre rôle à jouer pour résister à la loi du Capital qui nous est imposée.

C’est dans cette gare que des francs-tireurs-partisans ont perdu la vie en luttant contre le fascisme. C’est dans cette gare que des cheminots s’allongèrent pour bloquer les trains chargés de conscrits lors de la guerre d’Indochine. C’est dans cette gare que dans les années 1980 la population venait défendre le service public ferroviaire. C’est également dans cette gare qu’ont eu lieu de nombreux rassemblements en faveur de la langue bretonne.

Nous appelons la population locale à nous rejoindre à Plouaret lors de la prochaine journée d’actions pour résister ensemble dans le Trégor à la loi Travail et faire converger les luttes locales (projets miniers, extraction de sable, Triskalia, etc).

Nous saluons ceux qui se soulèvent. Ceux qui bloquent le port de Lorient, le port de Donges, la rocade rennaise et sommes solidaires des estropié.e.s et réprimé.e.s de la loi Travail et de l’État d’urgence.

L’Appel de Plouaret.

Une marche en hommage à Rojbin (Fidan Dogan), et à ses camarades sauvagement assassinées aura lieu à Rennes, samedi 26 janvier. Elle sera organisée par les Amitiés Kurdes de Bretagne et l’association kurde Amara – Maison du peuple kurde.

Rojbin

Après la manifestation de dimanche dernier qui a réunie près de 50 000 personnes pour dénoncer les assassinats des trois militantes kurdes Robjin, Sakine et Leyla, les amis du peuple kurde et les militants anti-impérialistes doivent continuer de maintenir la pression sur le gouvernement français. D’une part pour faire la vérité sur ce triple meurtre qui a touché les représentantes du mouvement kurde en Europe, d’autre part pour dénoncer la répression et la traque qui s’exercent, tant en Turquie qu’en Europe, contre les défenseurs des droits nationaux et sociaux du peuple kurde.

 

Rojbin assassinée, chagrin et colère !

Robjin était une militante bien connue des soutiens du peuple kurde en Bretagne et en France, c’est au côté de Sakine Cansiz fondatrice historique du PKK, Parti des Travailleurs du Kurdistan*, et de Leyla Soylemez, jeune militante, qu’elle s’est fait descendre mercredi .
Agée d’une trentaine d’année, enfant elle avait avec ses parents la région kurde de Maras en Turquie, pour rejoindre la France. Figure emblématique de la jeune femme kurde, moderne, luttant contre l’oppression turque mais aussi contre “l’oppression féodale”, l’enfermement les femmes dans un état de soumission face à l’autorité machiste et patriarcale. En tant que directrice du Centre d’Information du Kurdistan (CIK), elle était une véritable ambassadrice des Kurdes et un relais utile auprès de tout le mouvement associatif, de la presse, des personnalités politiques et institutions françaises et européennes. La seule arme de cette avocate était sa force de conviction. Ses assassins l’ont tué avec des armes de calibres 7.65.
Rojbin était une personnalité qui,c’est sans doute l’un des motifs de ce meurtre : il fallait faire taire cette voix qu’on pouvait difficilement taxer de “terroriste”.

 

combattantes et combattants de la guérilla kurde

Dénoncer l’ accord « Guéant »

Aujourd’hui des centaines de responsables, de militants politiques, d’élus locaux, sont enfermés dans les geôles turques, au motif qu’ils seraient membres d’une organisation « terroriste ». Régulièrement des militants kurdes, parfois résidant de l’Etat français, sont menacés d’extradition vers la Turquie.
Le 7 octobre 2011, à Ankara, le ministre de l’intérieur français, Claude Guéant et le ministre de l’intérieur turc ont signé un “Accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure “, celui-ci a été repris sans modification par le gouvernement PS et approuvé le 1er aout 2012 en conseil des ministres. Si l’accord était finalisé par le Parlement il mettrait en danger la sécurité des kurdes réfugiés dans l’Etat Français.

Alors que l’Etat turque continue ces derniers jours de bombarder des dizaines de bases de la guérilla kurde, notamment dans le nord de l’Irak, la Gauche Indépendantiste bretonne, BREIZHISTANCE-IS appelle ses militants et sympathisants à se mobiliser à Rennes, samedi 26 janvier pour dénoncer cet accord et la politique de l’Etat turque qui ne reconnait ni les droits culturels, ni les droits politiques pour lesquels le peuple kurde se bat légitimement depuis plus de trente ans.

* PKK : organisation marxiste et laïque pour l’indépendance et les droits culturels du peuple kurde, fondée en 1978.

Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

BREIZHISTANCE-IS

 

Au départ de Notre-Dame
Au départ de Notre-Dame

Le week-end dernier une centaine de cycliste et une vingtaine de tracteurs sont partis de Notre-Dame-des-Landes, pour une nouvelle “tractovélo” sur Paris. Lors de chaque étape est organisée une réunion d’information où les élus locaux sont appelés à se prononcer sur le projet. L’objectif de la coordination opposée à l’aéroport est d’organiser pour le samedi 12 novembre à Paris, jour d’arrivée de la tractovélo, une manifestation sur le Sénat et l’Assemblée, dans le but de bousculer le gouvernement central. Des militants de BREIZHISTANCE-IS, membre de la coordination, feront le voyage en car vers Paris. L’arrivée se fera dans Paris par la porte d’Orléans vers 10h30.

La tractovélo entrant à Nort-sur-Erdre
La tractovélo entrant à Nort-sur-Erdre

Ce n’est pas la première fois que des paysans rentreraient avec leur engin dans Paris pour manifester, mais hier les cyclotracteurs en étape vers Sablé/Sarthe (ville du premier ministre), ont appris que le dossier de la manifestation du samedi 12 novembre était remonté de la préfecture au ministère de l’Intérieur qui a décidé d’interdire l’entrée des tracteurs dans la ville. On verra ….