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Cela fait un an.

Cela fait un an depuis qu’un jeune breton de 18 ans, Erwan, a été laissé pour mort le soir du 7 mai 2017 à Nantes.

Cela fait douze mois depuis qu’Erwan a été violemment agressé à coups de poings, étranglé par des mains gantées, gazé directement dans les yeux, frappé à la tête à l’aide d’une matraque télescopique et de bouteilles en verre.

Cela fait 365 jours depuis qu’Erwan a été lâchement abandonné par ses cinq agresseurs, baignant au sol dans son propre sang et inconscient près de la station de tram Du Chaffault.

Cela fait plus de 8700 heures depuis qu’Erwan a eu ses cervicales fracturées, que son nez a été cassé, qu’il a fait un arrêt cardiaque.

Depuis, Erwan a été plongé dans le coma pendant plusieurs jours. Du sang en quantité importante dans le cerveau. Pronostique vital engagé. Trois mois de corset et de minerve à sa sortie de coma. Des troubles cognitifs persistants. La peur de sortir le soir. Une infirmité permanente. Des séquelles neurologiques à vie.

Les agresseurs d’Erwan appartiennent à la mouvance d’extrême-droite ultraviolente, en l’occurrence le groupuscule « GUD Bretagne » qui s’est depuis auto-dissous. Quatre présumés agresseurs sont arrêtés en juin 2017. La presse révèle alors leurs noms — Joyce Burkart, Tanguy Martin, François Mamès Cosseron de Villenoisy et Antoine Desbas — et leurs profils confirment ainsi l’aspect politique de la tentative d’homicide en réunion. Le cinquième membre de la bande, Matthieu Gaultier de La Richerie, est lui arrêté en septembre 2017, soit 5 mois après les faits…

Des faits de délinquance ultraviolente jamais évoqués sur le blog Breizh Info pourtant très porté sur les chroniques sécuritaires… sans doute un peu beaucoup gêné que des proches aux patronymes bien « bleus blancs rouges » se retrouvent dans la page « justice » des titres de la PQR…

Pourquoi reparler de cette affaire maintenant ?

Il y a quelques semaines, la tombe de l’Abbé Perrot à Scrignac était dégradée et quelques messages antifascistes étaient peints en breton et en français aux abords.

Indignation immédiate d’une partie de l’Emsav (le mouvement breton), notamment dans les milieux catholiques.

Cette campagne d’indignation est bien vite relayée par tous les réseaux que compte l’extrême droite, à savoir le blog Breizh Info de Yann Vallerie et Breiz Atao du multi-récidiviste raciste et antisémite Boris Le Lay, ainsi que leurs relais sur les sites « patriotes français ».

La tentative de récupération — maladroite — ne fonctionnera pas : des catholiques modérés comprendront la manœuvre que tente d’opérer l’extrême droite et se refuseront à cautionner les appels à la vengeance.

Mais la Gauche Indépendantiste Bretonne se retrouve tout de même très vite accusée : on nous reproche de ne pas nous désolidariser d’un acte que nous n’avons ni revendiqué ni commis, et que nous n’approuvons pas ! Gael Roblin précise même au journal Le Poher : « je ne comprends pas qu’on s’en prenne à une tombe. En tant que militant politique, je désapprouve cet acte qui victimise l’extrême droite et qui donne de l’importance à ces groupuscules ». Breiz Atao et Breizh Info et à travers eux toute la mouvance de droite ultra a donc essayé d’exploiter sans succès ce fait divers. Nous reviendrons dans les semaines qui viennent sur le naufrage qu’a été la mobilisation de Scrignac pour la droite ultra qui a réessayé au passage de nous faire croire (en français…) que cet Abbé avait été exécuté en raison de son engagement pour la langue bretonne… Affirmation ridicule…

L’indignation sélective d’un certain mouvement breton

Alors qu’une partie du mouvement breton nous tombe dessus pour nous demander de nous excuser pour un acte que nous n’avons pas commis, nous constatons que l’agression du jeune Erwan est passée complètement inaperçue dans ce même milieu… Malgré de très nombreux articles de la grande presse nantaise. À moins que certains ne veuillent pas voir……

Dans ce qu’on appelle le mouvement breton nous avons pratiquement été les seul·e·s, à la Gauche Indépendantiste, à nous préoccuper publiquement de l’état de santé d’Erwan, à dire que l’extrême droite en Bretagne est un danger permanent et persistant, et à informer régulièrement sur les faits indiquant une certaine porosité assez nouvelle du milieu culturel, politique et médiatique breton avec l’extrême droite.

Contre-attaque

À ceux et celles de ce mouvement breton qui passent leur temps à attaquer la Gauche Indépendantiste pour des motifs futiles, qui nous demandent de nous excuser en permanence, qui nous accusent sans fondements et surtout sans aucune cohérence politique, nous leur demandons de réfléchir simplement aux quelques questions que nous leur soumettons ci-dessous :

  • Comment se fait-il que cet « Emsav » se soucie plus de dégradations sur la tombe d’un Abbé antisémite et proche des milieux collabos assassiné (en temps de guerre) il y a plus de 70 ans plutôt qu’à l’état de santé d’un jeune nantais ?

Erwan est pourtant un jeune breton qui n’aspirait qu’à vivre sa vie normalement… avant qu’il ne croise la route d’une bande de ces 5 sympathisants fascistes. Vu le peu de réaction dans l’Emsav, c’est à croire que l’agression gratuite et ultraviolente d’Erwan n’intéresse pas une partie du mouvement breton. Erwan vit dans un quartier modeste de Nantes avec sa mère qui l’élève seule avec 800 €… Ce mouvement breton n’inclurait donc pas le jeune Erwan dans son projet de société ? Ce mouvement breton préfère nous faire pleurer pour des dégradations stupides sur la tombe d’un vieil Abbé antisémite mort il y a 70 ans plutôt que de parler d’une jeune nantais handicapé à vie suite à une agression fasciste commis par des gens que certains d’entre eux connaissent très bien ?

Pourquoi ces brutes l’ont ils ainsi agressé ? Ils l’ont prit pour un “antifa”, comme son ami lui aussi agressé heureusement moins gravement...c’est ce qu’ils ont admis en garde à vue, garde à vue pendant laquelle certains ont été prolixes sur leur comparses.

Une étudiante en droit militante de l’extrême-droite locale a tenté d’intimider Erwan sur son lit d’hôpital pour lui faire changer sa version. Elle a été jugée et condamnée pour subornation de témoin.

  • Comment se fait-il que cet « Emsav » ne parle pas des liens du blog de Yann Vallerie — Breizh Info — avec Joyce Burkart, l’un des agresseurs présumé d’Erwan ?

Joyce Burkart était pourtant co-listier de Christophe Daniou aux élections législatives de 2012 sur la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine pour la liste « Jeune Bretagne », dont le porte-parole était… Yann Vallerie ! Christophe Daniou qui aura également été colistier FN à Rennes, membre du Bloc Identitaire et connu pour sa proximité avec les fascistes ultras de Casapound comme le rappelait le collectif antifa rennais dans son dossier.

Beaucoup de personnes continuent encore aujourd’hui à relayer les articles du blog d’extrême-droite Breizh Info malgré nos nombreuses mises en garde. Ou, pire, continuent à donner des interviews à ce média, en nous disant qu’il en vaut bien d’autres… On peut ainsi nommer Yannig Bigouin d’EELV, Gael Fleurent du Parti Breton… Quelle honte…

Mais la bande de Joyce Burkart ce n’est pas seulement celle de jeunes fils de bonnes familles proches du FN qui agressent Erwan, et bien d’autres avant. Car cette bande est mêlée à de nombreux actes racistes à Angers et Nantes. C’est aussi eux qui ont semé le trouble dans une manifestation de triste mémoire de Bretagne Réunie en septembre 2016. Un nombre certains de militants siglés « Yaouankiz Breizh » (sigle cache-sexe de toute la mouvance suprémaciste blanche en Bretagne, d’Adsav au Bloc Identitaire et réutilisé en avril dernier à Scrignac) s’était incrustée dans la manifestation de Bretagne Réunie pour le retour de Nantes en Bretagne et ce avec la bénédiction d’une partie des dirigeants de cette association.

L’infiltration du groupuscule d’extrême-droite “Yaouankiz Breizh” en septembre 2016…

 Un an après cette manifestation honteuse nous rappelions :

Pour autant, cela ne semble pas perturber Bretagne Réunie, l’association organisatrice de la manifestation, qui réaffirme que « la réunification de la Bretagne n’est ni de droite, ni de gauche » et qu’elle « accueillera à Nantes tous les supporters de la Bretagne à 5 », refusant ainsi de condamner l’extrême-droite et la jugeant même bienvenue dans son cortège.

Depuis, nous avons réoccupé la rue pour l’unité territoriale de la Bretagne en 2017 et initié un nouveau cycle de mobilisation pour l’autodétermination, et ce de manière clairement antifasciste.

Les médias de la “réinfosphère” de la droite extrême en Bretagne ou complaisant à leur égard sont de nouveaux exclus des mobilisations suite à notre travail d’information et de veille antifasciste.

Une dernière question, cette mise au point ayant été faite, ces boursouflures d’un certain « mouvement breton ni de droite ni de gauche » vont ils continuer à affirmer que les « extrêmes se rejoignent » ?

Nous connaissons la réponse, c’est oui, ils vont continuer, car ils sont responsables de la banalisation des propos de droite extrême, raciste et xénophobe comme le prouvent ce récit.

En septembre 2016 nous écrivions :

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons, qui resteront marqués à tout jamais de leur complaisance ignoble envers des racistes et des fascistes.

Nous n’oublions rien.

L’extrême-droite menace, frappe et tue comme le savent les familles d’Erwan, de Clément Méric et d’autres bretons tués ou handicapés à vie suite aux exactions fascistes.

Il n’y aura pas de négociation ni de complaisance avec ceux qui leur trouvent des excuses…

À bon entendeur…

Des militants antifascistes et indépendantistes bretons de gauche.

 

Les échanges polémiques sont une très grande tradition des mouvements bretons. Ils peuvent même être salvateurs quand ils permettent de clarifier des positions, de rebattre les cartes des projets politiques respectifs. C’est par exemple les polémiques contre les régionalistes au début du XXe siècle qui ont fait émerger les premiers textes et mouvements indépendantistes bretons, ou encore les poussées polémiques de la gauche dans les années soixante qui ont expulsé les vieux reliquats conceptuels ou militants de la collaboration.

Ces derniers jours, nous avons vu une série d’attaques en règle contre la gauche indépendantiste bretonne depuis l’Agence Bretagne Presse1. Ces attaques sont à bien y regarder pertinentes, non pas sur leur propos, mais sur leurs fonctions. Elles donnent à voir deux mondes qui se regroupent derrière la même idée d’indépendance bretonne, deux choix pour les bretonnes et les bretons qui veulent construire un pays libre. Nous revenons dessus pour que chacun-e puisse véritablement comprendre les routes différentes qu’ouvrent ce combat.

Le centre introuvable

C’est un article de Philippe Argouarc’h qui a lancé la polémique, « Gael Le Rouge, le boulet du mouvement breton », dont l’auteur ne semble pas assumer le propos puisque l’article a été modifié presque une dizaine de fois, même le titre s’est transformé en « Gael Roblin le boulet rouge du mouvement breton ». L’auteur renseigne néanmoins dès la première version sur son idéal indépendantiste, « un peu plus de langue bretonne », « un peu d’autonomie », et surtout « en gardant une économie libérale ». Une vision du monde qui justifie donc facilement tous les hurlements qui suivent contre le concept de lutte de classe. Un phénomène réel que connaissent toutes les personnes salariées et qui est ici rejeté, non pas du fait d’une position nationaliste bas de plafond d’union nationale aux cotés des patrons, mais surtout à cause d’un ralliement complet à l’idéologie capitaliste libérale. Une soumission intellectuelle à ce point puissante que ce modèle économique est définie comme capable de préserver des emplois et l’environnement.

On peut ici très facilement se faire un avis, regardez l’évolution de la France depuis le tournant néo-libéral de 1983, il est difficile d’avoir le sentiment d’être allé vers toujours plus de préservation des emplois et de l’environnement à force de mettre le pays en ordre néo-libéral. Pour les centristes bretons, l’idéal est pourtant toujours accessible. Néanmoins, ce serait la gauche indépendantiste qui s’illusionne dans les idéologies, si occupés que nous sommes à prendre des positions contre le productivisme agricole ou à défendre les homosexuels comme dit Jean Pierre Le Mat2. Dans la droite lignée des Thatcher, Reagan, Macron et autres, pour qui « there is no alternative », car le capitalisme libéral serait le seul système acceptable sur notre terre, la critique des idéologies en soi cache donc toujours une idéologie autre. En partie cachée et donc en partie non assumée, chez nous au moins, nous n’avons pas peur de nos idées.

Ce centrisme introuvable de l’indépendance bretonne donne finalement à voir un idéal tout à fait comparable à l’idéologie française dominante, capitaliste entrepreneuriale start-up, élitiste, anti-féministe, farouchement hostile à la gauche et très permissive face à l’extrême droite. Ce sont les « vrais insoumis » réfractaires à toute idéologie sauf à celles qui les compressent, et qui veulent tout changer pour ne rien changer. Une vision de dirigeants en puissance sans les moyens de l’être, qui d’ailleurs ne s’imaginent la politique que par des mouvements verticaux, des chefs et des décisions d’en haut. D’où le délire, commun d’ailleurs à l’extrême droite, de ramener un mouvement politique à une personne, d’où le “Gael Roblin = la gauche indépendantiste”.

La fausse critique de la violence

Le vieux relent classique de la droite pour attaquer les mouvements d’émancipation est la critique absolue du droit de révolte, et donc de la violence. Les propos contre un caractère supposé intrinsèquement ultra violent de la gauche indépendantiste prennent moult arguments, notamment celui du discours social-démocrate classique que répètent sans cesse les médias et les autorités françaises. Appliqué à la polémique actuelle cela donne : la violence c’est les extrêmes, les extrêmes c’est pareil, les nazis et les antifascistes sont violents, Gael Roblin = Boris Le Lay. Dans ce niveau zéro de l’analyse politique on a par exemple le droit d’être accusé de faire monter le Front National, car selon ABP, s’il y a des émeutes de gauche le FN monte et c’est donc notre faute. Pourtant, la Bretagne est devenue sans conteste une terre d’émeute, même le mouvement breton s’y est mis avec les Bonnets Rouges, et pourtant, c’est en Bretagne que le FN a le plus de mal à s’imposer. Logique ?

Par ailleurs, ces révoltés-mais-pas-trop de l’indépendance critiquent la violence sans pour autant le faire jusqu’au bout, car leur rejet est toujours à la géométrie variable de l’idéologie. Ainsi, on comprend que la violence de la manifestation des Bonnets Rouges de Quimper est bien, que celle du premier FLB – qui n’est pas encore majoritairement à gauche comme il le sera pour la quasi-totalité de son histoire – est bien. A l’inverse, celle des « casseurs » et des FLB-ARB sur tout le reste de leur existence est mal, surtout quand elle attaque un « quasi service social » comme MacDo3.

La critique de la violence est toujours celle d’un camp politique, ici la gauche. Des violences non marquées à gauche seraient pardonnées, et de la même façon la violence de l’État français qui emprisonne, tue, viole et mutile sur son territoire, ses colonies et à l’étranger à longueur de journée, ne semble pas spécialement choquer l’ABP. Le peuple breton subit pourtant comme tout le monde cette violence.

Un discours proche de l’extrême droite

Une proximité maintenant évidente s’est dressée à travers les différents articles de la polémique entre le discours de l’ABP et le discours des extrêmes droites bretonnes, celle d’une lutte à tout prix contre la gauche. Car dans la famille des méchant-e-s gauchistes il y a… Gael Le Rouge bien sûr, mais aussi l’UDB ! Jusqu’à présent il n’y avait pourtant que l’extrême droite pour placer l’UDB dans le camp de l’extrême gauche, car déjà bien trop à gauche pour eux. Comme Boris Le Lay, Breizh Info, Yaouankiz Breizh ou d’autres, l’ABP nous parle maintenant des trotsko-communistes, des marxistes et autres Pol Pot et Staline qui hantent l’Emsav en la personne de l’UDB et de la gauche indépendantiste.

Tous veulent détruire la gauche dans le mouvement breton. Argouarc’h donne d’ailleurs raison aux néo-fascistes de Yaouankiz Breizh sur la manifestation de la réunification de septembre dernier ; pour eux, c’est la faute de l’extrême gauche si elle a été annulée ! D’autres disent pourtant que le cœur du problème n’était pas notre présence, qui est pour le coup traditionnelle dans ce défilé folklorique, mais plutôt l’incruste l’année dernière d’un cortège d’extrême droite qui était une nouveauté historique. Ce que personne ne voulait voir se reproduire, car cette dernière n’est ni la bienvenue en Bretagne, ni la bienvenue dans le mouvement breton. Et cette année encore, c’est la présence annoncée et anticipée de l’extrême droite qui a poussé à l’appel d’un cortège antifasciste. Mais non, pour Argouarc’h et Yaouankiz Breizh, tout cela c’est à cause de l’extrême gauche qui voulait inviter ses copains les casseurs. Il y a clairement maintenant une alliance conceptuelle anti-gauche d’une grande partie des droites et des extrêmes droites bretonnes, peut-être cette alliance deviendra un jour politique !

Comment Argouarc’h ne pourrait-il pas en effet se sentir revigoré auprès des néonazis de Yaouankiz Breizh quand ils s’insurgent contre les « gauchistes de l’Emsav », qu’ils parlent de « l’ultra gauche prétendument bretonne », de « ce marécage de gauchisme», « L’extrême gauche et le terrorisme antifa », « l’hégémonie de l’extrême gauche », et tout ça en un seul communiqué ? Un des derniers articles d’Argouarc’h pourrait d’ailleurs être directement tiré d’un média d’extrême droite bretonne, il fleurte entre la décadence de la civilisation chrétienne, l’islamisation et le danger d’une Bretagne ouverte et solidaire4. A ce rythme là, jusqu’où ira donc monsieur Argouarc’h ?

Une incompréhension catalane et un syndrome français. Cette soudaine poussée de vigueur viriliste de l’ABP contre la gauche indépendantiste se justifie aussi sous l’urgence de l’exemple que devrait nous imposer l’épisode catalan. La vieille rengaine de l’union nationale va de nouveau battre son plein au moment même ou elle devrait se faire pleinement abattre, justement grâce à l’exemple catalan. Il faut dire que ces messieurs ne semblent pas comprendre quelque chose qu’ils n’observent que de loin et dont il est encore bien tôt pour prendre des leçons, si ce n’est celui d’oser transgresser la légalité – mais attention à l’extrémisme… L’union n’est arrivée en Catalogne qu’à un moment décisif d’un long processus, un moment d’union décisif survenu après l’affirmation de multiples forces indépendantistes. Moment décisif qui, de plus, n’est pas tant une simple application politique du droit des peuples à disposer d’eux mêmes par des gouvernants nationalistes en devenir, qu’une « capacité d’une population hétéroclite à s’émanciper des institutions qui la dominent et dont elle ne veut plus »5 comme l’écrivait justement un camarade il y a peu.

Par exemple en Catalogne, sans la puissance de l’extrême gauche tant détestée par l’ABP, les dirigeants nationalistes seraient toujours coincés dans le monde des affaires version Artur Mas et le référendum n’aurait jamais eu lieu, encore moins la déclaration unilatérale d’indépendance. Sans la CUP — gauche indépendantiste qui ose prendre des « positions » sur tout — il n’y aurait pas eu de Puigdemont à la tête de la droite nationaliste et les mobilisations populaires auraient depuis bien longtemps été sacrifiées au profit des négociations avec Madrid sur les questions fiscales. Ce n’est pas seulement la question des impôts qui a radicalisé l’indépendantisme catalan comme le martèlent les médias français et comme le rêvent les breizhous de droite, mais surtout les barrages constitutionnels espagnols aux lois catalanes en général – comme sur la taxation des banques, la spéculation immobilière, l’égalité homme-femme. Dans la vision de l’ABP, la Catalogne n’est donc pas loin d’être extrémiste.

En Catalogne au moins, ils ne rêvent pas de faire un pays libre qui soit à l’image des dirigeants qui les oppriment, car entre l’idéal de la France version Macron et celui de la Bretagne libre version Argouarc’h on se demande bien où est la nuance. C’est ce que la polémique a eu le mérite de nous apprendre. Il y a celles et ceux qui veulent tout changer pour ne rien changer, et il y a la gauche indépendantiste qui ne sépare pas la lutte de libération nationale des combats émancipateurs du genre humain quels qu’ils soient : antifascisme, écologie, féminisme, anticapitalisme sont des luttes pour notre indépendance. A quiconque de choisir ensuite entre une Bretagne libre et une Bretagne des oppressions.

Des militantEs de la Gauche Indépendantiste.


Catégorie faux, sur les approximations récurrentes de Argouarc’h :

La dernière fois que la Gauche indépendantiste bretonne, dont le nom devrait honnêtement être “l’extrême gauche indépendantiste bretonne” a présenté des candidats à des élections, c’était lors des élections européennes de 2014. Aux côtés du Nouveau Parti Anti-capitaliste [NPA] dans la circonscription Ouest, ils n’ont fait que 0,46 % des voix.

Faux, le dernier score – certes pas beaucoup mieux en terme de pourcentages – date des régionales de 2015 et était de 0,62 %. Pour être précis cela faisait donc 7465 voix, donc malgré tout en progression par rapport aux européennes de 2014 ou la liste NPA/Breizhistance avait fait 6461 voix rapportées aux 4 départements de la région administrative. Ce score si faible selon Argouarc’h étant toutefois plus élevé que celui du Parti Breton dont il se réclame et qui avait 0,54 %…

A noter que l’extrême gauche bretonne n’était pas à Quimper ce 2 novembre 2013 pour la grande manifestation des Bonnets rouges qui attira la presse internationale y compris CNN, avec des reportages en Russie et jusqu’en Australie. Elle défilait à Carhaix avec le NPA et la CGT, Europe écologie-Les Verts, le Front de Gauche, le PC dans le cadre d’une contre manifestation appelée par les centrales syndicales parisiennes et dépourvue de toute revendication bretonne.

Faux, le NPA et Breizhistance étaient à la manif de Quimper et de Carhaix, Philippe Poutou était d’ailleurs la seule figure médiatique à défendre face caméra en direct de Quimper la violence légitime de la manifestation. Breizhistance n’a jamais appelé à se rendre à la manifestation de Carhaix en question, mais était présente aux deux manifestations des Bonnets Rouges de Quimper et Carhaix.

« La première fois que la Bretagne fut sous les projecteurs internationaux ce fut suite à l’attentat de Quévert », extrait de la première version de l’article sur Gael Roblin, phrase disparue depuis.

Faux, d’autres attentats ont fait bien plus de bruit à l’international, celui du château de Versailles notamment, sur les installation d’eau à Paris, le Roc’h Tredudon, la centrale de Brennilis, etc.

3. Extrait de la première version supprimée de l’article. On invite monsieur Argouarc’h a aller travailler à Macdo pour prendre la mesure du service social.

 

Tribune de Jonathan Guillaume.

Nous publions ici un texte de réflexion d’un camarade de la Gauche Indépendantiste investi dans la campagne des votations autoorganisées de DIBAB et dans le combat pour l’unité territoriale de la Bretagne.

Alors que les grandes manoeuvres “unitaires” ont commencées en vue des territoriales de décembre 2015 en Bretagne ( 4 départements ) et en “pays de la Loire” il nous livre un point de vue qui, pour l’instant n’engage que les adhérents du Pays Nantais.

A partir du 27 juin notre mouvement, la Gauche Indépendantiste, questionnera ses adhérents ou sympathisants sur la stratégie à adopter lors d’assemblées ouvertes.

Bretagne-Info.

A la fin de l’année auront lieux les élections régionales. Il va de soi que l’incapacité du gouvernement a proposer une réforme territoriale qui prenne le pas d’une décentralisation démocratique régionale a provoqué une grande déception, notamment en annihilant les espoirs d’unité territoriale pour la Bretagne.
Dans ce contexte, “Nous te ferons Bretagne”, le mouvement de Christian Troadec, et l’UDB, ont annoncé vouloir présenter une liste aux élections régionales en Pays de la Loire. La motivation commune de ces deux organisations semble bien résider dans la volonté de répondre à la question de la réunification de la Bretagne. Plusieurs militants de la gauche indépendantiste du pays nantais ont été contactés pour rejoindre ces dynamiques. Ils nous convient donc d’y apporter une réponse.

Les nouvelles régions devraient entrer en vigueur en 2017, et le cadre actuel de la loi impose qu’après 2019 il ne sera plus possible pour un département de changer de région administrative. Dans ce contexte, nombre d’entre nous ont fait le choix de s’investir dans l’initiative de votation proposée par la plateforme DIBAB. Elle nous semble être la seule à même d’influer sur une modification du « droit d’option » permettant d’affirmer le droit démocratique de la population bretonne à décider de la réunification, avant 2017.
De notre point de vue, la présence d’une liste à l’élection du conseil régional des Pays de la Loire se justifie donc dans la recherche d’un plébiscite pour l’unité administrative de la Bretagne. Un objectif qui peut s’absoudre d’un programme politique de gestion du conseil et permettre la convergence autour d’une revendication commune. La présence de deux listes apparaîtrait comme contradictoire avec l’objectif recherché, mais il semble que ce ne sera pas le cas.

La question que nous nous posons donc aujourd’hui est la suivante : « _ Doit on parier sur l’énergie dépensée dans la constitution d’une liste de 95 candidats pour ces élections, ou plutôt sur l’investissement dans l’organisation de plus de votations ? ». Les votations DIBAB arrivent à des scores autour de 80 % pour la réunification avec 20 % de participation. On a du mal à croire qu’une liste au régional obtiendrait autant de voix. Elle pourrait, avec un score de 15-20 % en Loire-Atlantique, obtenir un élu, mais quand bien même, on se demande bien à quoi il pourrait être concrètement utile.
Alors que le taux d’abstention ne cesse de monter aux élections, que la défiance vis-à-vis des élus et des institutions est de plus en plus grande, les votations DIBAB propose un autre modèle d’organisation démocratique. L’importance de la participation aux élections doit être relativisée à la lumière de cette nouvelle proposition politique.
S’il y a un choix à faire entre les deux, notre choix est clair, celui de l’auto-organisation populaire du peuple breton, pour changer réellement la donne en Bretagne, tant du point de vue institutionnel, que du point de vue social. Regardons ce qui se passe ailleurs en Europe, et dans le monde.

On nous répondra sans doute que les deux sont possibles, les votations et les élections. Peut-être, mais pas sans la même implication des organisations et des militants dans les unes et les autres. Comment m’impliquer sur une liste avec 94 autres personnes qui ont voulut me convaincre qu’une participation aux élections ne remettait pas en cause les votations, alors qu’eux mêmes sont incapables d’organiser des votations là où ils habitent. Je pense que ma participation aux élections et celles de beaucoup de mes camarades sur une telle liste, sera soumise à l’engagement mutuelle de nos colistiers dans le processus d’auto-organisation populaire proposé par DIBAB.
Dans ces conditions là, je pourrais même me permettre d’imaginer la possibilité d’une stratégie commune en faveur de la réunification. La candidature permettrait d’envoyer une profession de foi dans chaque foyer, invitant les électeurs à venir voter pour ou contre la réunification, pour ou contre l’assemblée de Bretagne, le jour des élections régionales. Comme l’avait la plateforme BATERA en installant des bureaux de votes provisoires devant les bureaux de vote officiels lors des élections locales au Pays Basque Nord.

Voilà ce qui pourrait être envisagé. Dans le cas contraire, présenter une liste permettra sans doute d’assurer l’existence électorale de telle ou telle organisation, mais certainement pas d’atteindre l’unité territoriale de la Bretagne.

Jonathan Guillaume, militant de la Gauche Indépendantiste.

            Les élections départementales ont cette année remplacé les élections dîtes « cantonales ». C’était donc un nouveau scrutin, avec l’obligation de présenter deux candidats et deux suppléants à parité sur des cantons redessinés et réduits en nombre. Pour la première fois, l’ensemble des électeurs de tous les cantons était invités à voter le même jour (auparavant les conseillers généraux étaient renouvelés par moitié tous les 3 ans).

            Celà a sans doute permis de limiter l’abstention, qui est cependant restée haute (près de 50 % en Bretagne), surtout si on replace cette élection dans le contexte d’union nationale lié aux attentats terroristes contre Charlie Hebdo. Les médias, le pouvoir central, le gouvernement nous ont littéralement exhorté à aller voter pour sauver la République en agitant le danger FN. Malgré un un certain civisme en Bretagne, c’est une majorité de personnes qui n’est pas allé voter. C’est la principale leçon de ce scrutin.

            BREIZHISTANCE sans candidat à ce scrutin ne donne aucune consigne.

            La Gauche Indépendantiste n’a pas présenté de candidat en raison du constat suivant, dont nous avions fait part à l’UDB suite à son invitation à participer à des candidatures communes : “nous pensons que les élections départementales seront marquées par une très forte abstention particulièrement dans la jeunesse, la classe ouvrière, les zones urbaines…Les partis conservateurs, réactionnaires, néo-fascistes et favorables à l’unité nationale vont donc se tailler la part du lion. Nos forces sont modestes, nous en avons conscience et beaucoup d’entre nous sont dubitatifs quand à l’utilité de dépenser de l’énergie dans des élections qui ne suscitent presque aucun intérêt au sein des masses.

            Nous ne regrettons pas cette analyse. Nous affirmons que le profond détachement des bretonnes et des bretons pour cette institution appelée à disparaitre, s’est traduit par une abstention massive et un nombre important de bulletins nuls et blancs (plus de 5% dans de très nombreuses communes, et jusqu’à 15% à Anetz (44)). Il y a donc, malgré tout, une forte capacité de résistance aux discours “républicains”.

            Quelles leçons pour les forces politiques bretonnes ?

            Bien sur le PS perd du terrain au profit de la droite UMPiste, et le FN poursuit son implantation y compris en Bretagne malgré le caractère folklorique ou polémique de certains de ses candidats. L’absence de remise en cause des principales organisation politiques par rapport à l’abstention et à sa signification leur permet dans l’ensemble de se satisfaire des résultats.

            Nous notons que les candidats UDB ont obtenus des scores en progression, notamment lorsqu’ils sont seuls (11,24% à Rostrenen 6,08% à Vannes-2, 5,28% à Hennebont, 5,25% à Blain). Pour la première fois certains de leurs candidats se refusent à appeller à voter PS au 2eme tour, quand d’autres comme par exemple Mona Bras à Guingamp, ou Yann Syz à Lorient, souhaitent un report de leurs suffrages vers le PS. La contradiction est encore plus grande quand on voit que l’UDB a mené 4 candidatures communes avec le PS dans les Côtes d’Armor. Trois d’entres elles seront présentes au 2nd tour, avec l’opportunité pour l’UDB d’obtenir un ou deux conseillers départementaux. Mais pour quoi faire ? Cette situation inédite va être bien délicate à gérer pour l’UDB candidate avec le PS sur plusieurs cantons des Côtes d’Armor et indépendante jusque dans le second tour à Rennes ou Rostrenen. Pas sûr que celles et ceux ayant prit goût à la cogestion des institutions avec le PS jouent le jeu d’une liste autonome aux territoriales, comme semble le vouloir nombre de ses adhérents

            Les candidats estampillés “Nous Te Ferons Bretagne “ de la mouvance de Christian Troadec, ont quant à eux réalisé des scores très disparates de 3,64% (Guipavas) à 35,56% (Carhaix). Ils ont multiplié les candidatures en Finistère et conforté leur capacité à renforcer leur visibilité dans ce département. On remarque leur absence en IIle-et-Vilaine et une seule candidature en Loire-Atlantique. Comme aux européennes les candidatures NTFB en Centre-Bretagne ont sans doute détourné beaucoup d’électeurs du FN.

            D’anciens membres et sympathisants de la Gauche Indépendantiste étaient aussi candidats à Melesse (35), Lionel Henry 16,66%, et Saint-Herblain 1 (44), Primael Petit, 11,32%, sur des listes de gauche alternatives au PS.

            Le Parti Breton, a priori sans NTFB cette fois, présentait 3 candidats en Morbihan qui réalisent entre 2 et 5% des voix exprimées, pendant que leur président Yves Pelle était candidat avec l’UMP à Rennes (22,76%). Le grand écart est extrême entre le programme présenté par ce dernier et la candidature Deléon à Vannes (2,09%). La stratégie à long terme et vis à vis des territoriales semble rester nébuleuse pour le PB.

            Le constat est qu’aucune des forces politiques , l’UDB mis à part et dans une moindre mesure, se réclamant d’un combat en faveur d’une forme de pouvoir politique breton n’a pu présenter des candidats en nombre suffisant et équilibré sur le territoire breton.

Du coté de l’extreme-gauche … française.

            Le NPA présentait peu de candidats. Notons qu’il atteint tout de même 9% des voix dans le canton de Bégard dans le Trégor avec une tête de liste bien connue dans les luttes sociales : Thierry Perenes, ex- militant du PCML et ex-secrétaire de l’UL CGT de Guingamp que nous avons souvent cotoyé dans les mobilisations pour les prisonniers politiques bretons Le NPA de Carhaix allié avec le Front de Gauche, obtient 16,77% avec la candidature de son conseiller municipal Matthieu Guillemot, à qui nous adressons nos voeux de prompt rétablissement. Les candidatures de militants favorables à l’autodétermination en commun avec le Parti de Gauche (de Carhaix à Saint-Herblain), seront toujours sujettes à doute et caution tant que celui-ci n’éclaircira pas sa position sur les droits politiques du peuple breton. Alors que le candidat nantais du PG, Guy Croupy milite pour l’unité territoriale de la Bretagne, les adhérents du parti de Mélenchon ne trouvent rien d’autres à faire que de mener campagne contre le Gwenn-ha-Du sur les mairies.

            A notre connaissance ces candidats n’ont pas abordé les questions d’évolution institionnelle et d’autodétermination de la Bretagne, si ce n’est celle de la réunification en pays nantais. Les militants du NPA abordent ces questions essentiellement quand nous faisons campagne à leurs côtés.

                        La question institutionnelle n’a pas trouvé d’écho

            Malgré l’actualité de la réforme territoriale et des départements à l’avenir incertain, la question des futures collectivités territoriales a été très peu débattue. L’organisation politique et médiatique française, malgré le déni des principales forces politiques, a d’emblée placé le scrutin en terme d’enjeu national. Cette absence de propositions et de débats sur les enjeux institutionnels et démocratiques locaux s’est retrouvée dans la plupart des propositions de foi. Notamment sur les professions de certains candidats reconnus comme autonomiste ou indépendantiste.

            Les termes d’autonomie régionale, d’Assemblée de Bretagne, de collectivité unique, ne se retrouvent pas forcément dans les programmes des candidats sensés les défendre. Une erreur alors que les formations politiques bretonnes auront la nécessité d’en faire un enjeu lors des éléctions territoriales de la fin d’année. C’est le cas des candidatures de Christian Troadec, de l’UDB ou des candidats de gauche indépendantiste lorsqu’elle est associée au PS ou à EELV, de quasiment toutes les profession de foi EELV, ou du président du Parti Breton Yves Pelle, où ces notions ne sont pas ou peu évoquées, pas plus que l’avenir de la structure départementale.

            Les forces associatives et civiles bretonnes, à l’image de la population, étaient peu investies elles-aussi et ont sans doute contribué à ce que l’enjeu institutionnel soit absent du débat électoral.

            Les militants de la plateforme DIBAB n’ont pas jusqu’à présent organisé suffisamment de votations qui aurait pu localement placer le débat sur l’avenir institutionnel de la Bretagne. 44=Breizh ou Bretagne Réunie se sont limités localement à envoyer un questionnaire aux candidats.

            Bretagne Réunie confirme ses errances intellectuelles et idéologiques en appelant à voter au premier tour pour des candidats FN en Loire-Atlantique présentés comme « vraiment démocrates » sous prétexte d’une réponse positive à leur questionnaire. Alors que les militants d’une Bretagne unie et émancipée se débattent sans cesse contre l’image identitaire et réactionnaire accolée par leurs adversaires, Bretagne réunie met les pieds dans le plat et s’en mord les orteils. Tout aussi étonnant et révélateur est leur errement stratégique. Cette fois, la revendication d’une consultation des électeurs sur la question territoriale est désormais porté par l’association. Ils n’ont pourtant cessé de la combattre lors de la réforme territoriale de 2014, écartant 44=breizh et ses revendications démocratiques de la manifestation du 30 septembre dernier en affirmant que « ce qu’un décret a fait, un décret peu le défaire ».

 

            Multiplier les votations DIBAB d’ici les élections régionales de décembre 2015…

            … sera le seul moyen de porter la revendication institutionnelle. C’est bien celle-ci qui favorisera l’émergence des forces politiques bretonnes et renforcera les capacités d’auto-organisation populaire. A elles d’en prendre la mesure.

            Renforcer les luttes et mobilisations populaires contre les projets d’aéroports ou d’extraction de minerai, contre la répression, contre l’ austérité et la banalisation des idées d’extrême-droite, participer sur le terrain à l’initiative de la plateforme Dibab-Décidez la Bretagne reste pour nous la priorité en termes d’investissement militants et ce sans rien cacher de notre identité politique d’indépendantistes de gauche. Car c’est bien par l’action de masse et la création de ses conditions au quotidien que l’on change le cours de l’histoire, non pas par la seule participation à des scrutins n’ayant de démocratique que le nom.

La gauche Indépendantiste bretonne ( Breizhistance )

Autour de 40 000 personnes se sont donc rassemblées le 30 novembre dernier à Carhaix à l’appel du Collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne».

Dès 13h30, le pôle ouvrier s’était donné rendez-vous devant la gare pour rejoindre plus tard, en cortège de près de 2000 personnes, le site de Kerampuilh, lieu de rendez-vous du rassemblement. Le comité pour le maintien de l’emploi en Centre-Bretagne, dit pôle ouvrier du Collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» a ouvert les différentes interventions par la lecture de ses revendications en français et en langue bretonne avant que ne lui emboîte le pas les ouvriers de GAD, Marine-Harvest, de Tilly Sabco, ou de Doux. Ce qu’on dit ces ouvrières et ouvriers, comme ils le rappelleront plus tard sur la grande scène de Kerampuilh, c’est qu’ils ne sont pas dupes, ce ne sont pas «des nigauds» comme il arrangerait certains de le faire croire. Elles sont bretonnes, ils sont bretons, et veulent tout simplement «travailler et décider en Bretagne». Ils étaient soutenus par plusieurs organisations, dont le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) dont les militants locaux on joué un rôle décisif, le SLB (Syndicat des travailleurs de Bretagne), la CGT Marins Grand Ouest, le collectif des chômeurs et précaires de Brest ou bien encore La Gauche Indépendantiste Bretonne (lire notre intervention).

Nous n’avons pas pour notre part fait l’impasse sur la critique des institutions locales, du modèle agricole productiviste, des choix fait par le patronat breton… A aucun moment nous n’avons ressenti de l’hostilité bien au contraire.    2

Alors que les grandes centrales syndicales se désolidarisent de centaines et de milliers de leurs adhérents en Bretagne, et qu’elles ont été incapables de mobiliser lors de la journée d’action du samedi 23 novembre à St Brieuc, Rennes, Lorient ou Morlaix, et que le Front de Gauche essaye de faire croire qu’il prend le devant de la contestation de la politique fiscale du gouvernement (Jean-Luc Mélenchon a annoncé 100 000 personnes pour sa contre-manifestation du lendemain à Paris !), le pôle ouvrier des Bonnets Rouges a besoin d’être renforcé.

On ne gagne pas des luttes à côté des travailleurs, mais avec eux !

Le même jour, les organisations proches du gouvernement organisaient une manifestation hexagonale contre le racisme. Nous ne le cachons pas, certaines et certains qui ont manifesté samedi à Carhaix sont sans doute tentés par le vote FN et le rejet de l’autre. Mais encore une fois nous ne regretterons pas d’avoir été Carhaix, où le message anti-raciste porté par différents orateurs aura eu un impact autrement important.
Tant dans le pôle ouvrier, où Corentin Lemonnier, secrétaire général du SLB, a rappelé devant l’assemblée le caractère intéressé de Marine le Pen lors de sa venue en Bretagne, à Guerlesquin le 25 novembre, et dénoncé les comportements qui voudraient faire des immigrés des boucs émissaires. Sur la scène de Kerampuilh, Christian Troadec (maire autonomiste de la commune) ou Gilles Servat y sont allés de leur diatribe pour fustiger ouvertement le FN, Marine le Pen et les mouvements d’extrême droite.

Enfin, s’il y avait surement des éléments réactionnaires et d’extrême-droite dans ce vaste rassemblement ils étaient pour le moins peu identifiables pour la masse des présents.

La vraie place des organisations de la gauche anticapitaliste était à Carhaix, preuve en est l’accueil dont a bénéficié le cortège ouvrier lors de son arrivée sur le site de Kerampuilh. Si le mouvement est certes hétéroclite, le rôle du pôle ouvrier dans le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» est de peser en son sein afin de donner de la lisibilité aux revendications de la classe ouvrière exprimées ci-dessus. Le rôle des organisations anticapitalistes est de les appuyer et de proposer un autre modèle de production agricole arrivé à bout de souffle.

Des militants de Solidaires, de l’OCL, du PCF, de Lutte Ouvrière , de “Marx Again” avaient bien compris l’enjeu et étaient présents dans ce cortège. Le MEDEF 29 avait lui annoncé qu’il n’appelait pas au rassemblement.

Les organisations de la gauche anticapitaliste et de l’écologie doivent donc se raccrocher au mouvement des Bonnets Rouges si elles veulent se faire entendre auprès des travailleurs mobilisés en masse, n’en déplaise à M. Mélenchon, aux caciques socialistes ou communistes, politiques ou syndicaux.
Faute de comprendre cet enjeu, ces secteurs passeront à coté de ce mouvement comme le PCF passa à coté du mouvement de mai 68.

Pour peu qu’elles intègrent un message sans cesse martelé par les Bonnets rouges : “ nous voulons décider en Bretagne”. Si les portiques écotaxes ont été les catalyseurs de la grogne depuis le mois d’octobre, c’est bien car ils symbolisent le mépris d’un pouvoir central vis-à-vis d’un pays sous-domination périphérique. Pour le peuple breton, les routes sont gratuites en Bretagne, c’est un acquis que le pouvoir central n’a pas à remettre en cause sans consulter les bretonnes et les bretons. Ce qui ne fait pas d’eux des opposants à toutes formes de préoccupations environnementales.
La gratuité des routes apparait pour de nombreux bretons comme un marqueur d’identité collective, au même titre que le drapeau, la langue, le territoire…

C’est ce genre d’éléments subjectifs, qui s’ajoutent à d’autres eux bien objectifs comme l’histoire, des traits culturels ou linguistiques évidents, qui contribuent à construire un sentiment d’appartenance collectif à une communauté nationale spécifique.

Plus qu’à Kemper le samedi 2 novembre, on pouvait lire de très nombreux slogans en langue bretonne,  ou bilingues. Nombre de prises de paroles se sont faites en breton comme lors du rassemblement du pôle ouvrier où nous l’avons mentionné l’appel à manifester c’est aussi fait en breton, comme sur la grande scène de Kerampuilh où les présentations des intervenants et certaines parties d’ interventions se sont faites en  langue bretonne.

C’est un mouvement profondément populaire, beaucoup des participants ne semblaient pas être des habitués des manifestations revendicatives, en témoignent les banderoles bricolées à la maison, les drapeaux bretons portés sur des bouts de bois…

Enfin, un enseignement de poids est à tirer de ce rassemblement : l’émergence claire de la volonté de création d’un pouvoir local renforcé pour une Bretagne réunifiée, afin que le peuple breton gère ses affaires au plus près. Tant sur scène par les propos de Christian Troadec ou de Gilles Servat clouant lui au pilori la “dictature de la bourgeoisie parisienne”, que parmi les manifestants, on pouvait lire des messages tel que «Marre de la France» ou «Breizh Dieub» (NDLR “Bretagne Libre”) ou simplement “indépendance”.

 Manifestation_Carhaix_Bonnets_Rouges_10

Outre la Gauche Indépendantiste et le NPA, les autres partis défilant tous drapeaux au vent (comme à Kemper le 2 novembre) étaient l’Union Démocratique Bretonne et le Parti Breton qui défendent une forme de souveraineté pour le peuple breton.

Toutes les personnes présentent à Carhaix ne peuvent feindre qu’une des prochaines étapes de cette lame de fond, c’est la revendication d’une forme d’autodétermination pour la Bretagne réunifiée.

C’est ce qui glace d’effroi la classe politique locale et le gouvernement central qui préfèrent tabler sur un essoufflement du mouvement et ses contradictions et continuer à stigmatiser le mouvement et le peuple qui s’y retrouve, avec un mépris incroyable.

La question nationale bretonne, le droit à l’autodétermination du peuple breton font désormais partie de l’agenda politique.

Pour affirmer sans complexe aucun la complémentarité du combat pour la justice sociale et l’émancipation politique du peuple Breton il faut renforcer la Gauche Indépendantiste et ce dès maintenant dans le cadre des mobilisations des Bonnets Rouges et après !

Breizh dieub ha sokialour !

La rédaction de Bretagne-Info.

D’autres photos de slogans en breton (cliquez pour agrandir) /
Skeudennoù all gant luganioù e brezhoneg (klikiit warno evit gwelet anezho e bras)  :

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Depuis quelques semaines plusieurs organisations, conscientes des manques démocratiques et structurels à la prochaine réforme sur la décentralisation, se sont réunies pour proposer quatre points primordiaux au débat sur la décentralisation en Bretagne.
Le 4 avril dernier, la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS) a en effet paraphé aux côtés de 8 autres organisations politiques et associations (Ai’ta, Bretagne Réunie, EELV Bretagne, Kevre Breizh, MBP – Mouvement Bretagne et Progrès, Parti Breton, UDB -Union Démocratique Bretonne, 44= Breizh) le manifeste  de la plateforme “Libérons les énergies en Bretagne”.
La plateforme “Libérons les énergies en Bretagne” organisera  le Forum citoyen de Bretagne le samedi 15 juin  à Nantes à partir de 15h à la Maison des Syndicats, 5 place de la Gare de l’Etat.
A l’occasion de ce débat démocratique et citoyen, les organisations signataires invitent la population à venir échanger sur nos 4 revendications majeures : La création d’une assemblée bretonne, la ratification de la Charte des langues minoritaires et la co-officialité des langues de Bretagne, la réunification dans le cadre d’une collectivité unique regroupant la Région Bretagne et le département de Loire-Atlantique,  la création d’un pôle multimédia public en langue bretonne.
Soucieux d’interroger les processus qui donnent sens à la démocratie, le forum proposera également au public d’échanger avec plusieurs intervenants sur divers exemples européens de « votation citoyenne », ou « référendum d’initiative populaire », ayant eu lieu ces dernières années.
Programme de la journée :
– 12h: pique-nique militant organisé par Bretagne Réunie et 44=Breizh, quai Mitterand, face à l’Ecole d’Architecture, sur les bords de Loire, face à l’endroit où se déroulera la “synthèse des ateliers du futur Pays de Loire 2040”. Sur place, grillades, boisson, jeux, tombola, musique.
15h : présentation de la plateforme
-15h30:  conférence de représentants internationaux
sur les votations citoyennes 
        – Délégation du Pays Basque de la plateforme Batera* ( votation citoyenne sur la collectivité territoriale)
        – Délégation de Catalogne (votation citoyenne sur l’indépendance).
– Suivi d’un débat.
Pour tous renseignements sur la plateforme « libérons les énergies en Bretagne » galvpondi.net
Correspondant pour le forum citoyen de Nantes, Jonathan Guillaume 06 12 30 67 15

Le 4 avril dernier, la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS) paraphait aux côtés de 8 autres organisations politiques et associations (Ai’ta, Bretagne Réunie, EELV Bretagne, Kevre Breizh, MBP – Mouvement Bretagne et Progrès, Parti Breton, UDB -Union Démocratique Bretonne, 44= Breizh) le texte commun  de la plateforme “Libérons les énergies en Bretagne” comportant 4 revendications majeures pour la Bretagne :

– Ratifier la Charte européenne des langues minoritaires et obtenir un statut de co-officialité des langues de Bretagne.

– Réunifier la Bretagne dans le cadre d’une collectivité territoriale ( Région Bretagne, départements de la Bretagne Administrative, département de la Loire-Atlantique).

– Créer un pôle multimédia bilingue publique (TV et radio).

– Doter la Bretagne d’un statut particulier dotant l’institution bretonne d’un parlement.

Adhérez au manifeste et soutenez nos revendications pour le peuple breton en signant la pétition: galvpondi.net.

 

Blog de la plateforme : http://galvpondi.net/category/blog/

Le jeudi 4 avril 2013, une plate-forme revendicative commune pour la Bretagne a été présentée à Rennes lors d’une conférence de presse et signée par les organisations et parti politiques suivants: Ai’ta, Bretagne Réunie, la Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS), EELV Bretagne, Kevre Breizh, MBP (Mouvement Bretagne et Progrès), Parti Breton, UDB (Union Démocratique Bretonne), 44= Breizh.

Les 4 revendications majeures sont :

– Ratifier la Charte européenne des langues minoritaires et obtenir un statut de co-officialité des langues de Bretagne.

– Réunifier la Bretagne dans le cadre d’une collectivité territoriale ( Région Bretagne, départements de la Bretagne Administrative, département de la Loire-Atlantique).

– Créer un pôle multimédia bilingue publique (TV et radio).

– Doter la Bretagne d’un statut particulier dotant l’institution bretonne d’un parlement.

Cliquez ci-dessous pour pouvoir imprimer le texte de la plate-forme.

An destenn e brezhoneg : maketenn-bzhg1.jpg

Retrouvez le blog de la plate-forme en cliquant sur : galvpondi.net

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Hiziv, d’ar 4 a viz Ebrel 2013, eo bet kinniget ha kensinet e Roazhon ur galv a-stroll evit Breizh a-gevred gant ar  strolladoù politikel hag ar c’hevredigezhioù  Ai’ta, Breizh Unvan, An tu kleiz dizalc’hour,(Breizhistance-IS), EELV Breizh, Kevre Breizh, MBP (Mouvement Bretagne et Progrès), Strollad Breizh, UDB (Unvaniezh Demokratel Breizh), 44= Breizh.

Ur galv evit Breizh hag a ginnig 4 azgoulenn pennañ evit hor bro.

Maketenn

An tu kleiz dizalc’hour a vrudo ar galv-mañ , e pevar arc’hadur pennañ evit pobl Vreizh  hag e labourimp a-stroll gant hor c’hensinerien evit lakaat hor arc’hadurioù da dalvezout da vat.

Roazhon d’ar 4 a viz Ebrel 2013,

Burev broadel an Tu Kleiz Dizalc’hour (Breizhistance-IS).

Aujourd’hui, jeudi 4 avril 2013, une plate-forme revendicative commune pour la Bretagne a été présentée à Rennes lors d’une conférence de presse et signée par les organisations et parti politiques suivants: Ai’ta, Bretagne Réunie, la Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS), EELV Bretagne, Kevre Breizh, MBP (Mouvement Bretagne et Progrès), Parti Breton, UDB (Union Démocratique Bretonne), 44= Breizh.

Nous nous engageons sollenellement à promouvoir cette plate-forme auprès du peuple breton et travailler en commun avec les premiers signataires pour obtenir nos 4 revendications majeures.

 

Rennes, le 4 avril 2013.

Le bureau national de la Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS).

 

 Ur galv a-stroll evit ar cheñchamant e Breizh !

Hiziv, d’ar 4 a viz Ebrel 2013, eo bet kinniget ha kensinet e Roazhon ur galv a-stroll evit Breizh a-gevred gant ar strolladoù politikel hag ar c’hevredigezhioù Ai’ta, Breizh Unvan, An tu kleiz dizalc’hour,(Breizhistance-IS), EELV Breizh, Kevre Breizh, MBP (Mouvement Bretagne et Progrès), Strollad Breizh, UDB (Unvaniezh Demokratel Breizh), 44= Breizh.

Ur galv evit Breizh hag a ginnig 4 azgoulenn pennañ evit hor bro.

 

An tu kleiz dizalc’hour a vrudo ar galv-mañ , e pevar arc’hadur pennañ evit pobl Vreizh hag e labourimp a-stroll gant hor c’hensinerien evit lakaat hor arc’hadurioù da dalvezout da vat.

Roazhon d’ar 4 a viz Ebrel 2013,

Burev broadel an Tu Kleiz Dizalc’hour (Breizhistance-IS).