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La Gauche Indépendantiste bretonne (BREIZHISTANCE-IS) appelle à manifester à Nantes le samedi 27 septembre pour la réunification de la Bretagne.

Nous regrettons cependant vivement que des revendications essentielles, comme l’Assemblée de Bretagne ou le référendum, aient disparu des mots d’ordres officiels.

@crédit 44=Breizh
@crédit 44=Breizh

En axant son discours sur la peur de « l’éradication de la Bretagne et de son identité », Bretagne Réunie, principal organisateur, souhaite avant tout mobiliser les mouvements politiques et culturels breton, au risque de se couper d’une grande partie de la société bretonne. En prenant pour mots d’ordre « l’histoire, le sentiment d’appartenance, l’identité, la culture, … », elle prête le dos aux détracteurs de la réunification qui jugent le projet « passéiste et identitaire ». En présentant le pays nantais comme « un dû historique à la Bretagne », ou en écrivant « le gouvernement refuse (aux bretons) la force et l’environnement nécessaire pour vivre (…) », Bretagne Réunie légitime ceux qui présentent la réunification comme une « annexion » ou un « Anschluss » breton.

En se retrouvant seul véritable organisateur de la manifestation du 27 septembre, Bretagne Réunie, se coupe donc d’un travail collectif et de revendications qui ont pourtant construit l’unité et proposés une stratégie commune depuis maintenant deux ans en Bretagne.

En effet, c’est en 2012 que la Gauche indépendantiste s’est retrouvée autour de « l’appel de Pontivy » avec Bretagne Réunie, le collectif 44=Breizh, Ai’ta, Kevre Breizh, le Parti Breton, le MBP, l’UDB et EELV Bretagne autour de 4 revendications fondatrices. Parmi celles-ci, outre la ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, un service public télévisuel régional en breton et la réunification, se trouvait celle d’une Assemblée de Bretagne dans le cadre d’une nouvelle collectivité unique. D’ailleurs, cette dernière revendication disposait jusqu’alors d’une certaine assise politique, puisque reprise par la majorité du Conseil Régional de Bretagne et des personnalités influentes du parti au pouvoir tel que Jean-Jacques Urvoas auteur d’un ouvrage récent intitulé « Pour l’Assemblée de Bretagne ».

Suite à cet « appel de Pontivy » fut constituée une plateforme appelée « Libérons les énergies en Bretagne » qui organisait un premier et unique forum en juin 2013 à Nantes. Ce forum proposait une stratégie commune autour des exemples des référendums citoyens organisés en Catalogne et au Pays Basque nord.

C’est donc avec une certaine cohérence que nous nous retrouvions à défiler en décembre 2012 à Morlaix et en avril 2014 à Nantes, derrière les mots d’ordre unitaires : « Démocratie et Réunification ». Cette stratégie s’affinant même en juin 2014 autour de la revendication d’un référendum proposé quelques semaines plutôt, mais sans conviction, par le président du Conseil Général de Loire-Atlantique lui-même, Philippe Grosvalet. Le contexte actuel des référendums en Écosse et en Catalogne offre d’ailleurs de formidables exemples pour conscientiser la société bretonne et construire le rapport de force nécessaire à une possible réunification de la Bretagne, premier pas sur la voie de l’autodétermination du peuple breton.

La réunification ne surviendra jamais d’un simple décret tombé d’on se sait où. Elle est légitime et se construit, non dans des positions de repli, mais par l’édification d’un projet politique et démocratique rassembleur. La revendication d’un référendum, l’appel à des votations auto-organisées, doivent être le ferment d’une proposition qui donnera aux bretonnes et bretons l’espérance d’une alternative face au sentiment généralisé d’impuissance et de dégoût du système politique actuel.

La manifestation du 27 septembre, même si beaucoup pensent qu’elle ne pourra changer le cours des choses, sera une mobilisation peut-être réussie d’un point de vue quantitatif, ceci, grâce au travail de mobilisation de Bretagne Réunie et à une réelle volonté populaire en faveur de l’unité territoriale de la Bretagne, mais elle ne pourra inverser rapport de force. Nous avons un besoin irrémédiable d’une stratégie commune pour le futur.

Une stratégie qui se construise sur la base de notre agenda politique en tant que bretons et non en se basant sur le calendrier parlementaire français.

Une stratégie inclusive et s’adressant au plus grand nombre sans rabaisser le débat à une simple défense d’une certaine vision de l’identité bretonne.

La Gauche Indépendantiste bretonne (BREIZHISTANCE-IS) appelle donc à se mobiliser pour le droit à décider en Bretagne, pour la démocratie, pour une alternative politique bretonne. La Gauche Indépendantiste appelle toutes celles et ceux qui se retrouvent dans nos revendications à les reprendre à leur compte, sur des panneaux, par des slogans, etc… Les revendications démocratiques pour lesquelles nous défilions le 28 juin dernier, pour un referendum auto-organisé sur la réunification, pour une Assemblée de Bretagne.

Réunification de la Bretagne,
JE VEUX DÉCIDER,
JE VEUX VOTER !

La Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS)

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La Gauche Indépendantiste bretonne appelle à participer aux rassemblements organisés par 44=Breizh et Bretagne Réunie en faveur de l’unité territoriale qui auront le mardi 3 Juin à :
Nantes : Rassemblement devant la préfecture entre 17h et 20h.
– Rennes : Rassemblement à partir de 17h00 devant la préfecture 3 rue Martenot
– Quimper :Rassemblement devant la préfecture à partir de 17h30
– Brest : Rassemblement devant la mairie à partir de 17h
– St-Brieuc : Rassemblement devant la préfecture à partir de 17h
– Vannes : Rassemblement devant la préfecture place Général de Gaulle à partir de 17h
Affiche 44=BZH
Affiche 44=BZH
Après avoir suscité beaucoup d’espoir, la réforme territoriale, comme lors des précédentes réformes sur la décentralisation, laissera une amère déception dans la bouche des bretonnes et des bretons qui se sont mobilisés ces dernières années pour l’unité administrative de leur pays. Les silences ou le radical changement de position d’élus sont les témoins d’une classe politique bretonne trop faiblement mobilisée face au pouvoir central. La responsabilité de cet échec repose aussi sur celles et ceux qui ont donné des gages à ce gouvernement en leur accordant une certaine confiance quant à la perspective de cette réforme. Les maires des métropoles bretonnes se sont aussi appropriés le débat sans jamais donner la parole à la société civile.
Nous sommes passés d’une manifestation réclamant une Assemblée de Bretagne à 5 départements avec 10 000 personnes à Nantes le 19 avril, à des élus se rabattant la veille de l’annonce de cette réforme, sur le statu-quo institutionnel en Bretagne (comme le fait aujourd’hui J.-J. Urvoas).
Comme le défendait la Gauche Indépendantiste au sein de la plateforme « Libérons les énergies en Bretagne », il y a urgence à mettre en place les conditions pour un référendum d’autodétermination organisé à la base, et prenant la forme d’une votation citoyenne sur la création d’une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements.
Non à la partition, Non au grand Ouest, Bretagne unie, libre et solidaire !
La Gauche Indépendantiste Bretonne.

Nous avons reçu le texte suivant de Jean-Do Robin qui est retraité de l’Education Nationale.

Il est connu pour son engagement de longue date pour l’enseignement bilingue, la langue bretonne, la justice sociale et la solidarité internationaliste avec notamment la Palestine et le Pays Basque. Il réagit ici au refus des instances académiques d’afficher en breton la devise de la république Française aux frontons des écoles.

 

La rédaction de Bretagne-info.

 

Tribune libre

19.10.2013

 

Frankiz, ingalded, breudeuriezh !

 

Le refus opposé par le Nonce académique à la question posée par le président du Conseil régional de savoir si la devise de la république – qui devra désormais s’afficher au fronton des écoles publiques – pourrait être déclinée en breton, a au moins le mérite d’être clair :

La langue bretonne n’a pas sa place dans la république française.

 

On se demande au passage quelle mouche a piqué Pierrick Massiot pour qu’il interpelle le recteur Kere à ce sujet, puisque les écoles sont communales et ne relèvent pas de la compétence régionale. Le président du Conseil régional aurait pu épargner aux communes un tel oukase…. auxquelles elles restent d’autant moins obligées de se soumettre que les bâtiments leur appartiennent et que certaines ont, depuis longtemps déjà, bravé l’excommunication…

 

Aï’ta a certainement raison d’écrire, documents historiques à l’appui, que « les républicains de 1793 étaient plus tolérants envers la langue bretonne que le recteur d’académie en 2013 ». C’est pourtant peu dire…

 

Il est loin en effet le temps des Savary, Bayrou, Jospin et autres Jack Lang qui tentèrent de faire fleurir dans le terreau ingrat de la France post-napoléonienne, la devise pleine d’espoir de l’Union Européenne : Unité dans la diversité.

 

Voici venu le temps des Valls-Hortefeux-Mélenchon-Lepen : celui du repli nationaliste et des triliv brandis à la face du monde ; pour les uns, le temps des charters remplis de sans-papiers, des enfants rroms ou congolais qu’on emprisonne et qu’on rejette vers la misère et les pogroms… et pour tous, celui du refus de la reconnaissance des minorités linguistiques et culturelles de l’Union Européenne… Voici venu le temps des généreuses devises qu’on affiche d’autant plus qu’on les vide de leur sens. Voici venu le temps des proconsuls décomplexés qui, à peine nommés à la tête de l’académie de Rennes, proclament fièrement qu’ils seront le « fossoyeur de l’enseignement du breton ».

 

Comment s’étonner d’une telle réponse, lorsque la pensée politique française, renouant avec sa vieille tradition coloniale, s’enfonce dans le nationalisme le plus abject, continuant de confondre citoyenneté et nationalité ; n’acceptant d’autre intégration que l’assimilation totale à une langue et à une culture uniques ; et, comble de la perversion, détournant l’idéal laïque pour en faire une arme d’exclusion.

 

Quelle liberté d’expression dans un Etat où l’appel au boycott de marchandises issues de colonies implantées dans les territoires palestiniens occupés, en violation du droit international, vaut d’être condamné pour « incitation à la discrimination » ?… alors que des appels semblables visant cette fois le Mexique ou la Chine bénéficient de l’appui bienveillant, voire sont initiés par des représentants de l’Etat ?

 

Quelle égalité dans cet Etat qui manie l’anathème sélectif du « communautarisme », à l’encontre de tous ceux, Bretons, musulmans, Basques ou Rroms dont l’altérité culturelle est  ainsi marginalisée… tandis que d’autres formes d’identités sont érigées au rang de la normalité française… et, par conséquent, supposées incarner l’universalisme républicain ? Quelle égalité territoriale dans cet Etat dont les politiques économiques brouillonnes enferment la Bretagne dans l’impasse de la mono-production agricole intensive, asservissante, destructrice de l’emploi, de l’environnement et de la qualité de vie ?

 

Quelle fraternité dans cet Etat qui lance des opérations policières, chiens et bulldozers à l’appui, pour priver d’abri et d’accès à l’éducation, des populations déshéritées qui avaient cru trouver refuge à la lisière de nos villes ?

 

Comment s’étonner ensuite des mouvements centrifuges qui, des hauteurs de Corti aux cités de Villiers-le-Bel, du portique à éco-taxe de Lanrodeg aux rues de Clichy, des venelles de Baiona aux quartiers nord de Marseille, viennent de plus en plus fréquemment déchirer le voile de l’unité de façade de cette république-peau-de-chagrin qui n’a toujours pas compris que la diversité n’est pas l’antithèse de l’unité, mais qu’elle est, au contraire la marque de son authenticité et la condition de sa permanence.

 

« La France, tu l’aimes ou tu la quittes », qu’il disait l’autre…

Cette république-là, si elle ne nous aime pas, c’est sûr, nous la quitterons.

 

Ne viens pas alors, demain, pleurer sur les ruines de tes prétentieuses façades, sur tes drapeaux brûlés et sur tes devises exsangues, parce que nous aurons enfoncé la porte de sortie… en quête d’oxygène ; en quête de cette République espérée des Bretons lorsqu’ils sonnèrent, à Rennes le 26 janvier 1789, le premier acte de la Révolution « française ».

 

 

Jean-Do Robin, indigène indigné

La lettre du recteur :