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Nous avons consacré de nombreux articles et communiqués au projet de ferme usine à saumons prés de Guingamp sur la commune de Plouisy.

Le dossier vient de connaitre un rebondissement important. Le 2 février la majorité des élus de l’Agglomération de Guingamp-Paimpol vient de se prononcer contre le projet. Cette même assemblée avait pourtant en juin 2021 accepté de vendre du terrain à la multinationale se cachant derrière le projet. Le conseil d’agglo s’est engagé à émettre un avis défavorable lors de l’enquête publique. Par ailleurs de nombreuses communes de l’agglomération ont voté contre le projet en conseil municipal.

Le collectif Dourioù Gouez souligne avec justesse que la lutte n’est pas finie : “Le collectif Dourioù Gouez ne peut que se réjouir de la décision du conseil de GPA de ne pas soutenir le projet Smart Salmon de Plouisy. Lors du débat du 2 février de nombreux intervenants ont, par la richesse de leur argumentation, balayé les thèses des soutiens de ce projet. Bien qu’elle ne bénéficie plus d’aucun soutien ni dans la société civile ni dans les collectivités, la procédure d’installation de Smart Salmon est toujours en cours. Dourioù Gouez ne cessera ses actions que lorsqu’elle sera définitivement abandonnée.”

 

Les militants indépendantistes de gauche du pays de Guingamp étaient trés investis contre ce projet et ont livré leurs ressentis et analyse après ce vote.

Nous nous réjouissons du vote du conseil d’agglomération démontrant que désormais une large majorité sociale refuse ce projet néfaste pour l’environnement. En juin 2021 nous avions été les premiers lors de la campagne des élections départementales à dénoncer la folie de ce projet. Nous avions le 12 juin 2021 organisé la première réunion publique d’information sur ce thème. Le 28 juin 2021 Gael Roblin conseiller municipal avait le premier élu du territoire à contester le projet lors d’un conseil municipal à Guingamp. Il avait dressé l’inventaire des questions et oppositions qui ne manqueraient pas d’émerger.

 

La mobilisation pédagogique de Douriou Gouez, d’Eau et Rivières de Bretagne , de la Confédération Paysanne ont permis de faire comprendre à la population et aux élus les risques majeurs du projet de Smart Salmond.

Le vote largement majoritaire d’hier soir vient démontrer que les opposants à ce projet dans leur diversité ont su tels des saumons, remonter le courant et porté un coup à la logique de prédation environnementale des desseins de Smart Salmond et Aquamaof, l’entreprise Israelienne partie prenante du projet qui voulait blanchir ici grâce à sa technologie l’argent de l’apartheid que subit le peuple palestinien. C’est une victoire d’étape importante pour les opposants, la Bretagne n’a pas vocation à servir de terre d’expérimentation permanente aux projets délirants du lobby de l’agrobusiness , fussent-ils repeints des couleurs du “Greenwashing” qui veulent nous faire croire que les capitalistes se soucient de l’avenir de la planète.

Les militants de la gauche indépendantiste ( War-Sav ) :  Gael Roblin et Maiwenn Salomon.

 

Nous avions déjà évoqué à deux reprises le dossier de la gargantuesque usine à Saumons que les élus de Guingamp Paimpol Agglomération souhaitent voir s’implanter à Plouisy.

Les militants de la Gauche Indépendantiste avaient saisie l’occasion des élections départementales pour mettre les pieds dans le plat et souligner combien les élus PS du secteur qui faisaient campagne dans ce scrutin avec le soutien d’EELV étaient impliqué dans cette vente de terres au profit d’une multinationale tout en mettant en danger les ressources en eaux, la faune et la flore pour un projet inutile.

 

Le scrutin des régionales au même moment s’était un peu cristallisé sur la complicité entre LREM et le PS sur le modele agricole. D’ailleurs les élus du groupe ” Breizh A-Gleiz/Bretagne à Gauche” de l’UDB et Ensemble sur nos territoires” avaient interpellé le PS en session régionale sur ce projet contestable et contesté.

 

Le PS via Laurence Fortin dont le groupe à l’assemblée régionale a pour porte-parole Fanny Chappé, maire de Paimpol qui a voté à l’Agglo la vente de ses terres à cette multinationale, avait indiqué ne rien savoir du problème. “LOL” comme on dit…

Le maire de Plouisy, Remy Guillou, qui défend se projet est un fervent partisan de ce projet qu’il défend avec Vincent Le Meaux , membre de la direction nationale du PS et président de l’Agglomération. Localement il est notoirement proche de Yannick Kerlogot, député macroniste zélé.

Un lecteur nous a envoyé une coupure de presse. on y voit Mr Guillou, vice-président à l’eau à GPA,  à son aise dans une réunion de la majorité présidentielle. C’est assumé au moins.

Si quelqu’un interpelle la majorité régionale sur cette convergence pas si étonnante, Fanny Chappé pourra t elle répondre ne rien savoir ?

Les opposantEs au projet eux ne désarment pas et structurent petit à petit la lutte. Un premier rassemblement devant le siege de l’agglo a rassemblé prés de cent personnes, ce week-end encore une diffusion de tracts a eu lieu sur la commune de Plouisy à proximité du site retenu.

Voici leur prose…Pas sur qu’elle plaise au PS et à LREM….N’hésitez pas à les rejoindre….

Comme nous le rappelions dans cet article “Le saumon remontera t il la campagne électorale“, les élections départementales dans le canton de Guingamp avaient permis aux candidats indépendantistes de mettre les pieds dans le plat pour attirer l’attention sur les risques environnementaux qui découleraient de l’implantation d’une ferme usine à saumons à Plouisy. 

L’été n’a pas permis de grande mobilisation mais chacun reste vigilant. Les opposants s’organisent.

Le 27 aout dernier, le président de Région — qui compte dans sa majorité Fanny Chappé, maire de Paimpol qui a voté la cession de terres publiques à l’agglomération de Guingamp-Paimpol pour ce projet dantesque — communiquait sur la tenue d”une rencontre régionale sur les SCOT (Schéma d’Orientations Territoriaux) dont il loue l’importance en les termes suivants :

 

Par ailleurs, Eaux et Rivières de Bretagne soulignait ce même jour combien le dérèglement climatique et le réchauffement contribueraient encore plus à la raréfaction de la ressource en eaux en Bretagne.

 

Des femmes et des hommes politiques responsables  devraient à l’aune de ces constats se positionner contre le projet de ferme usine à saumon qui consommera au moins 600 m3 d’eau par jour. Eau que l’on fera venir d’ailleurs.

Pour refaire le point sur ce dossier qui risque bien de rebondir nous vous publions des extraits de l’intervention de Gael Roblin au Conseil Municipal de Guingamp fin juin après le deuxième tour des élections départementales.

Il avait visiblement épluché le SCOT du pays de Guingamp… À relire… pour certains…. Il est disponible sur le site de l’Agglomération GPA celle qui vend des terres à Smart Salmon

Le président de l’Agglomération GPA Vincent Le Meaux, membre de la direction du PS ne l’a peut-être pas relu pendant l’université d’été du PS à Blois avec sa délégation bretonne. On peut voir Vincent Le Meaux sous le mot d’ordre ” Justice Sociale et Ecologique” devant la gare de Blois ….Ca ne s’invente pas. C’est le mot d’ordre du PS , sa fédération costarmoricaine en a une interprétation bien particulière. 

Les délégués PS breton à l’université d’été du PS à Blois, parmi eux Vincent Le Meaux

Je souhaite profiter de ce moment d’échange sur l’actualité communautaire pour vous faire part de ma sidération sur le projet de ferme usines à saumons que le Conseil d’Agglomération soutient.
Et j’ai bien sur quelques questions.
Je suis sidéré que le conseil d’agglomération ait validé la vente de terres appartenant à la population à une multinationale portant un projet aussi contestable.
Ce projet ne fera pas consensus et sera la cause de profondes oppositions dans la population locale, c’est un projet néfaste pour l’environnement mais aussi pour le vivre ensemble et l’attractivité du Pays de Guingamp.
Comment les élus de GPA ont-ils pu croire qu’un projet industriel de cette taille n’allait pas rencontrer de contestation ?
Ce projet est une aberration sur le plan environnemental comme le rappel Eaux et Rivieres de Bretagne, association qui a bénéficié du soutien de l’Agglo et dont il serait bon que les élus lisent les communiqués. Voici ce que dit Eaux et Rivieres de Bretagne :
Alors que depuis début mars, le Trieux voit ses saumons sauvages mourir les uns après les autres, les élus de Guingamp Paimpol Agglomération (GPA) accueillent à bras ouverts le projet d’implantation à Plouisy d’un élevage industriel de saumon et d’une usine d’abattage et de transformation, pour une production de 10 000 tonnes/an. Ce projet, d’ailleurs instruit dans la plus grande opacité, est porté par la société Smart Salmon. Ce groupe norvégien est, avec d’autres, à l’origine de la pollution organique et médicamenteuse par les fermes aquacoles des estuaires norvégiens, et de la dissémination dans les cours d’eau de parasites (pou du saumon) qui ont progressivement contaminé le cheptel sauvage. Une concentration aussi importante de saumons d’élevages augmente dangereusement les risques sanitaires pour les saumons sauvages. Elle peut impacter de façon irréversible le patrimoine piscicole du Trieux.
En effet pour nourrir ces poissons élevés en batterie on aura recours à d’autres poissons venant d’autres régions du monde et l’utilisation d’antibiotiques sera inévitable au regard de la concentration hallucinante de saumons dans les bacs sans considération aucune pour le bien être animal
Dans la presse (Télégramme du 18 juin) les promoteurs de ce projet avouent qu’ils veulent à terme la construction d’une station d’épuration (l’eau pourrait ensuite être rejetée dans le Trieux), mais aussi des forages pour capter les eaux souterraines. Nous ne sommes donc pas dans le merveilleux et vertueux circuit fermé que l’on nous a vendu.
Ce projet est une aberration sur le plan de la création d’emploi : en effet les légumes produits sous serres en utilisant les nutriments des eaux usées rentreront en concurrence directe avec ceux des producteurs locaux .
La logique de la concurrence capitaliste veut que ce genre d’entreprise ait pour logique de prendre des parts de marchés et liquider ses concurrents, plus petits et moins compétitifs, qu’ils soient en Bretagne ou ailleurs ce géant Smart Salmon va liquider d’autres emplois en inondant le marché du saumon. C’est la dure loi du capitalisme.
Nous n’avons pas en tant que collectivité à prendre part à ce genre de projets qui ne s’inscrivent que dans une logique de féroce compétition capitaliste. Nous devrions
réserver la vente de terres appartenant à la collectivité à des projets durables, solidaires et renforçant l’économie relocalisée, protégeant l’environnement. Ce projet là c’est tout le contraire.
J’invite chacun à se faire une idée des conditions de travail des salariés travaillant en Norvège dans des fermes à saumons, qui distribuent des farines animales harnachés comme des décontaminateurs de Tchernobyl. Je dis ceci au cas où les drames s’étant déroulés à Plouisy dans des entreprises d’agro-alimentaires n’avaient pas été retenus. Les premières victimes des conditions de productions de ce type d’alimentation de mauvaise qualité se sont souvent les membres de la classe ouvrière. Et leurs vies valent plus que les profits de Smart Salmon
C’est un projet aberrant en terme de solidarité internationale : pour nourrir ces saumons on va avoir recours à d’autres poissons ou plutôt de la farine de poissons. Pour en fabriquer on va pécher et ravager des pays comme la Gambie et c’est des entreprises chinoises qui vont l’acheminer.
Cela vient s’ajouter au bilan carbone délirant de ce projet qui consiste à faire venir des œufs d’Ecosse pour les faire éclore en Bretagne et vendre du saumon à l’internationale… Car jamais le marché breton n’absorbera les quantités prévues en production à Plouisy.
De surcroit le recours à la technologie de Aquamaof entreprise Israelienne pour mener à bien ce projet va forcément donner une autre dimension au mouvement d’opposition . Puisque voici ce que dit la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès des évacués, un mouvement chrétien membre de la fédération protestante de France ) à propos d’Israel : Le mot apartheid n’est pas seulement une description de ce qui s’est passé en Afrique du Sud.
Le crime d’apartheid est qualifié par le Statut de Rome (1998), instituant la Cour Pénale Internationale, comme un crime contre l’humanité ; cette qualification fut initialement opérée par différentes résolutions du Conseil de Sécurité (1984) et de l’Assemblée Générale (1966) des Nations-Unies relatives à l’Afrique du Sud. La Convention pour l’Élimination et la Répression du crime d’Apartheid de 1973 le définit comme « un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe racial sur tout autre groupe racial ou tous autres groupes raciaux et dans l’intention de maintenir ce régime ».
La situation d’oppression qu’impose l’État d’Israël aux Palestiniens, au sein de son territoire national comme dans les territoires occupés répond à cette définition juridique. En effet en Israël un million et demi de Palestiniens sont victimes de discrimination (en ce qui concerne la nationalité, le mariage, l’accès au travail, au permis de construire etc.) ; dans les territoires occupés l’armée israélienne contrôle l’eau de Cisjordanie ; aucun droit ne régit le travail des Palestiniens (ni salaire minimum, ni âge minimum, ni maxima horaires). Les Palestiniens vivent sous l’arbitraire de la juridiction militaire à l’intérieur de « Bantoustans » isolés entre lesquels il n’est pas possible de circuler sans autorisation israélienne. Enfin un million et demi de Palestiniens dans la bande de Gaza vivent un cas extrême d’oppression systématique : blocus, privation des produits de première nécessité, bombardements fréquents
Fin mai 2021, Jean-Yves Le Drian lui même qui n’est vraiment pas un dangereux islamo gauchiste a mis en garde contre “un risque fort d’apartheid” en Israël.
Il y a beaucoup de partisans du boycott systématique des entreprises israeliennes tant que perdurera ce régime d’Apartheid à l’encontre du peuple palestinien. Et j’en fais partie.

C’est un projet aberrant en terme de cohérence politique : nous vivons sur les communes de GPA ou la consommation d’eau, la qualité de l’eau, sa distribution par des multinationales suscitent interrogations et inquiétudes.
Voila ce qui figure dans le SCOT du pays de Guingamp dans le tableau de synthèse et enjeux et qui est disponible sur le site de GPA :

Enjeux et Orientations pour l’ Hydrographie et les eaux de surface : 

  • « Prendre en compte la « faiblesse » de la ressource en eau et les faibles potentialités de développement dans l’aménagement ; prioriser les actions de sobriété ou envisager des solutions alternatives (récupération d’eau de pluie par exemple)
  • Au global, s’appuyer sur et prendre en compte les caractéristiques physiques du territoire (relief, géologie, hydrogéologie…) pour valoriser les atouts du territoire (attractivité touristique) sans les compromettre..

Mais aussi dans la liste des points faibles listés par le SCOT :

Des ressources en eaux souterraines et de surfaces fragiles au niveau de la qualité et de la quantité posant des problèmes pour l’alimentation en eau potable et la préservation de la biodiversité en période d’étiage

• Une agriculture (élevage) pouvant poser des problèmes de qualité des eaux. A noter toutefois une dynamique positive avec une tendance à l’amélioration de la qualité des eaux sur le territoire

• La présence de très nombreux obstacles à l’écoulement avec un ouvrage minimum par cours d’eau et, sur les cours d’eau principaux (Trieux, Leff…), une succession d’ouvrages contraignant la libre circulation des espèces et des sédiments…

• La qualité des eaux souterraines pour la période 2008-2013 : Bonne pour Baie de Lannion Aulne et Blavet, mais médiocre pour Argoat-Tregor-Goëlo et Saint-Brieuc ; en cause une concentration trop importante en nitrates.
Mais aussi plus loin dans les recommandations :

• Articuler et mettre en compatibilité le SCoT avec l’ensemble des actions (opérationnelles ou réglementaires) déjà engagées (SAGE ; syndicat de bassin…)
• Sensibiliser les élus, acteurs et habitants à la question de la préservation de l’eau, notamment au niveau des impacts de l’agriculture pour éviter les conflits d’usage
• Encourager le développement d’une agriculture raisonnée.
Et encore :
• Préserver l’activité agricole et développer les circuits de valorisation locale.
• Privilégiez la reprise de petites exploitations avec des chefs d’exploitation jeunes pouvant donner une dynamique forte au territoire.
• Sensibiliser sur une agriculture raisonnée pour le plus grand nombre d’exploitations dans une démarche de valorisation environnementale.
• Développer l’agriculture biologique et mise en place des circuits courts : source de développement local en particulier dans les communes rurales.
• Maintenir la Surface Agricole Utile et notamment porter une attention particulière aux terres agricoles de qualité
• Œuvrer localement et au travers des leviers offerts par le SCoT pour limiter les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre .
Donc voici ma première question : Ne pensez vous pas que le projet de Smart Salmon est en totale contradiction avec les prétentions d’engagement de l’Agglomération en faveur de l’environnement et avec le SCOT ?

 

Ma derniere question : les membres du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat tirent la sonnette d’alarme sur notre modèle économique et ses conséquences sur l’environnement et la planète allez-vous au niveau du conseil d’Agglo persister dans ce projet aberrant et clivant ?
Un large pannel de la population, d’horizons très divers peut se mettre en mouvement et faire de Plouisy une commune aussi connue que Plogoff ou Notre-Dame-Des-Landes.
Ce projet concentre toutes les contradictions, limites et horreurs du capitalisme sauvage à l’échelle planétaire, les limites d’un modèle d’exploitation agro-industrielle dont toute une partie de la population en Bretagne ne veut plus car il va briser notre tissu économique local, polluer nos rivières, mettre en danger notre santé, et cliver notre société alors qu’il faut nous rassembler et garantir la distribution de nos terres à des projets locaux, durables, soutenables, respectueux du vivant, et du monde paysan ici et ailleurs.