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La Gauche Indépendantiste appelle à se joindre aux deux rendez-vous antifascistes & antiracistes qui se tiendront ce week-end en Bretagne. Le site d’extrême droite “Breizh Info” a en effet invité Jean-Yves Le Gallou (FN, MNR, Bloc Identitaire, …) pour un cycle de conférences publiques sur le thème « Immigration, la catastrophe – Que faire ? »

Nous publions ci-dessous les deux textes d’appel qui ont été lancés par les différentes organisations locales.

Diffusez l’information et participez aux manifestations à Nantes le vendredi 3 février à 19h00 (place Viarme) et à Quimper le samedi 4 février à 19h00 (quai Port-au-Vin ; Halles Saint-François).

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance).

Appel de NANTES/NAONED
Rendez-vous le VENDREDI 3 FEVRIER
19h00, place VIARMEBRETAGNE_INFO_Manifestation_Antifasciste_Antiraciste_Nantes_Naoned

Une coordination antifasciste nantaise appelle à une manifestation contre la conférence de Breizh Info sur l’immigration vendredi 3 février à 19h place Viarme.

Une salle municipale a été réservée par le média d’extrême droite Breizh Info pour une conférence publique de Jean-Yves Le Gallou le 3 février 2017. La salle Bretagne servirait donc à Le Gallou et ses thèses sur l’immigration comme une catastrophe. L’ex du Club de l’Horloge, dirigeant du FN jusqu’en 1999, mène aujourd’hui la fondation Polemia, qui prétend « affirmer sans complexe la supériorité de la civilisation européenne » en s’adressant aux « Eurofrançais ». Inventeur du concept de « préférence nationale » désormais renommé « préférence de civilisation », ce grand défenseur de la race blanche est donc invité par le webmedia Breizh info qui parle des migrants comme des « partisans de la mort des Européens » en se demandant s’il est « humainement et juridiquement possible, demain, de couler les bateaux à destination de l’Europe ? »*

Cette conférence se situe dans un contexte d’installation des groupuscules d’extrême droite radicale à Nantes : plusieurs attaques pendant la dernière année contre des lieux accueillant des migrant·es, plusieurs agressions contre les cortèges des manifestations contre la loi travail, et plus récemment création d’un GUD (Groupe union défense), groupuscule déjà interdit et connu notamment à Lyon et à Paris pour ses comportements violents.

Johanna Rolland dit avoir commencé à militer quand elle était étudiante en science po à Lille, lors de manifestations pour la régularisation de sans-papiers. Maire de Nantes, elle offre donc quinze ans après une tribune à ces thèses racistes, qui plus est dans un lieu emblématique des luttes du mouvement ouvrier. Au nom de l’histoire syndicale, des mouvements d’émancipation et des principes de solidarité, c’est tout simplement insoutenable. Pour éviter des troubles et des confrontations créées par la présence de cette réunion publique il est encore temps de fermer la porte à cette exhibition d’un vieux cheval de l’extrême droite.

Nous demandons l’annulation pure et simple de cette réservation de salle et refusons la banalisation du racisme.

L’extrême droite n’a pas sa place à Nantes. Nous la combattrons par tous les moyens !

* Interview de J.-Y. Le Gallou, 1er mars 2016

 

Appel de QUIMPER/KEMPER
Rendez-vous le SAMEDI 4 FEVRIER
19h00, quai Port-au-Vin (Halles Saint-François)
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Nous avons consacré un article en langue bretonne aux hommages des différentes organisations Catalanes,Basques, Irlandaises ou Galiciennes à Fidel Castro suite à son décès. En Bretagne, seule la Gauche Indépendantiste s’est fendu d’un communiqué saluant son œuvre. Le faire ne signifie pas un soutien à 100 % aux choix du Parti Communiste Cubain, surtout pour les plus récents visant à ouvrir son économie aux investissements étrangers. On a pu remarquer l’unanimisme hexagonal commun au FN, aux républicains, à tous les groupes d’extrême-droite et même à la gauche pour évoquer la question des droits de l’homme à Cuba, l’existence de “prisonniers politiques” même si on cherchera en vain dans les geôles Cubaines l’équivalent d’un Georges Abdallah incarcéré en France depuis 1984 pour son engagement communiste et internationaliste. Bien peu ont parlé du camp de torture yankee de Guantánamo situé sur l’ile, du blocus qui est maintenu… Ceux qui ont osé saluer Fidel Castro ont été brocardés dans les médias, présentés comme des “staliniens”… Bien évidemment dans différentes parties du monde on ne voit pas l’histoire de la révolution Cubaine sous le même angle que ceux des médias français, blancs et occidentaux.

Replacer la situation de l’ile Cubaine en perspective du quotidien sanitaire, éducatif et des relations “inter-raciales” des autres peuples de cette région du monde soumis au joug du capitalisme le plus sauvage permet en effet de comprendre pourquoi la révolution cubaine jouit encore d’autant de prestige.

Dans les iles lointaines de ces Antilles ou Caraïbes, les éloges à Fidel Castro et à la révolution cubaine ont été nombreux et chaleureux, portés par des organisations politiques ou syndicales ayant une autre assise et légitimité populaire que les organisations de la gauche ou extrême-gauche hexagonale.

Personne n’en a parlé dans l’hexagone, pourtant cela en dit long sur l’exemplarité de la révolution cubaine auprès de populations qui devraient être pourtant si contentes de vivre “dans la patrie tricolore des droits de l’homme et des lumières de Paris“.

Puisqu’il s’agit ici de faire de la contre-info, faisons-en !

Robert SAE indépendantiste anticapitaliste Martiniquais
Robert SAE indépendantiste anticapitaliste Martiniquais

Ainsi en Martinique, le Conseil National des Comités Populaires qui dispose de nombreux élus municipaux et dont les militants animent des syndicats combatifs a indiqué par la voix de Robert SAE  :

Merci FIDEL !

 Avec tous les justes du monde, nous ressentons le vide que laisse le départ d’un pilier de l’humanité. Avec tous les camarades et amis, nous partageons la vive émotion qui étreint quand on perd un être cher. Avec tous les militants de la Révolution, nous nous sentons plus encore convaincus du devoir de tenir le flambeau et de poursuivre la tâche.

Les innombrables tentatives d’assassinat menées contre toi par les impérialistes se sont toutes soldées par des échecs. Les campagnes massives de désinformation à ton encontre n’ont jamais pu empêcher que les peuples de tous les continents t’admirent, parce que tu es un  monument de la pensée et de la clairvoyance, parce que tu restes le symbole de la dignité et de la résistance du Peuple Cubain, parce que, avec lui, tu as montré que la construction d’un monde meilleur est possible.

Au nom des militants du CNCP, nous te disons MERCI FIDEL !

Toujours en Martinique, le Pati Komunis pou Lendepandans ek Sosyalism a publié le communiqué suivant signé Jean Pierre ETILE :

Fidel CASTRO est décédé. A Cuba un deuil national de 9 jours a été décidé.

Le PKLS honore sa mémoire et s’incline devant la dépouille de ce grand combattant qui a profondément marqué l’histoire du 20° siècle, l’histoire de l’humanité. Nous nous associons à l’hommage que lui rend son peuple.

Ce ne sont pas seulement les révolutionnaires cubains qui sont en deuil, mais tous les révolutionnaires de la planète. Ce n’est pas seulement le peuple cubain qui est en deuil, mais tous les peuples du monde.

Fidel a été un grand combattant, un patriote avec une volonté inébranlable, pour mener son peuple vers la liberté et le socialisme, avec un grand courage pour surmonter les obstacles et poursuivre la lutte jusqu’à la victoire.

Fidel est une très grande figure de la lutte des peuples pour l’indépendance et la souveraineté, contre le colonialisme, l’impérialisme, le capitalisme.

Avec ses camarades révolutionnaires il a libéré Cuba de la domination des USA, première puissance impérialiste mondiale, et entrepris avec le peuple cubain, la construction d’une société de justice sociale, d’équité, d’une société socialiste pour l’apparition d’un homme nouveau.

Sa vision politique aiguë, sa grande culture politique, sa verticalité, son respect des principes, son attention à la personne humaine, ont fait qu’il a eu une grande influence sur la vie politique de Cuba, mais aussi sur les luttes menées par les combattants de la liberté dans la Caraïbe, en Amérique et dans le monde entier.

La solidarité apportée aux peuples du monde par des combattants internationalistes comme en Angola contre l’apartheid soutenu par les USA et les autres impérialistes, ou par des milliers de médecins sur tous les continents, illustre la conception des rapports entre les peuples dans la politique cubaine ce que Fidel a traduit notamment dans la phrase : « Nous ne luttons ni pour la gloire ni pour les honneurs, nous luttons pour les idées que nous estimons justes ».

Cuba encore aujourd’hui doit faire face à l’inhumain blocus imposé par les USA et à la violation illégale de son territoire avec la base de Guantánamo, mais l’esprit de Fidel permettra au peuple cubain de poursuivre le combat jusqu’à la victoire.

Les réactionnaires et les médias à leur service poursuivront leurs manipulations en s’acharnant contre la révolution cubaine. Fidel avait dit à son procès : « l’histoire m’acquittera », ce qui fut, mais eux l’histoire les condamnera.

Fidel, ses idées, ses actions seront présentes dans les luttes de tous les opprimés, ce grand révolutionnaire, ce grand homme restera dans le cœur de tous ceux qui sont épris de liberté.

Le PKLS adresse ses fraternelles condoléances au peuple cubain et lui réaffirme son soutien dans sa lutte permanente pour garantir sa souveraineté, dans sa résistance héroïque contre toutes les attaques menées par les impérialistes et réactionnaires de tous bords, dans les efforts déployés avec la révolution socialiste, malgré toutes les difficultés, pour la construction d’une société nouvelle de justice sociale, pour l’épanouissement des femmes et des hommes.

En pareille circonstance nous avons aussi une pensée pour tous ceux qui aux cotés de Fidel ont mené l’action révolutionnaire avec courage, dignité, abnégation, pour faire triompher leurs idées humanistes.

La patrie ou la mort ! Nous vaincrons ! PKLS.

Photo du site France antilles cf http://www.martinique.franceantilles.fr
Photo du site France antilles cf http://www.martinique.franceantilles.fr

Encore en Martinique, un hommage d’après le journal en ligne France-Antilles” un hommage des élus de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) s’est déroulé dans son enceinte, relaté en ces termes :

Quelques heures après les funérailles de Fidel Castro qui ont rassemblé des leaders politiques mondiaux et le dépôt de ses cendres au cimetière Santa Ifigiena après son décès le 25 novembre, l’association Martinique-Cuba a rendu un hommage au père de la révolution cubaine en association avec Martinique-Venezuela et le Consulat général de la République bolivarienne du Venezuela en Martinique. Cet hommage s’est déroulé à la salle de délibérations de la CTM associations et organisations politiques amies de Cuba (Palima, PCM, CNCP, Apal) ont à travers des discours témoignés leur admiration pour celui qu’ils considèrent comme un « géant » ayant apporté sa « contribution à l’humanité ». Des allocutions qui ont été on ne peut plus dithyrambiques sur le dirigeant dans lesquelles on l’a qualifié tour à tour « d’humaniste » , ou encore « d’éducateur du peuple ». Et un drapeau de la nation cubaine déployé dans la salle a s’il en était encore besoin donné le ton de la ferveur de ses partisans.

Elie DOMOTA, indépendantiste et anticapitaliste Guadeloupéen
Elie DOMOTA, indépendantiste et anticapitaliste Guadeloupéen

Le web radical hexagonal a largement diffusé cette vidéo où Elie Domota, syndicaliste lutte des classes Guadeloupéen souligne le caractère profondément raciste et colonialiste de la pensée de Fillon, personne n’a diffusé le communiqué du collectif  LKP signé du même camarade (hormis le site de l’UGTG son syndicat) :

La mort de Fidel CASTRO laisse tous les Peuples de la Caraïbe dans une grande tristesse. Méprisée par l’impérialisme occidental, il aura été de ceux qui ont combattu, des années durant, la domination coloniale et capitaliste.

Refusant d’être le marchepied des USA, il aura attiré sur lui la haine et le mépris, aujourd’hui encore, pour avoir refusé de se soumettre au diktat des USA qui avait fait de CUBA un repère de malfaiteurs.

Ardent défenseur des libertés et de la justice, il enverra des troupes cubaines combattre contre l’apartheid aux côtés des rebelles namibien ou sud-africains pendant que les occidentaux soutenaient l’apartheid des noirs en Afrique du Sud. Amoureux de son île et de son peuple, il aura permis l’accès à la santé et à l’école pour tous les cubains.

60 ans de blocus, 60 ans de tentatives de coup d’état et toujours cette même soif de justice.

«… Nous nous sommes acquittés de notre devoir et c’est à nous de remercier nos ancêtres africains. C’est à nous de remercier le monde et l’Afrique de ce qu’ils ont fait pour nous. Nous, anciens esclaves, anciens colonisés, devons poursuivre la lutte, mais nous devons lutter unis pour le développement et la paix. Nous ne voulons pas la guerre. En tout cas, nous voulons la guerre contre l’inégalité, contre les injustices, pour que la paix règne entre toutes les nations et tous les peuples du monde. » Fidel CASTRO.

Il nous laisse la rage de combattre le colonialisme et l’impérialisme jusqu’à la victoire finale.Que tous les Guadeloupéens et tous les Caribéens puisent dans le parcours de sa vie la volonté et la force suffisante afin de construire le monde nouveau auquel ils rêvent tant !

Que ses proches et tous les Cubains reçoivent du LKP, l’expression de nos sincères condoléances, à l’occasion de sa disparition.

Nous sommes unis de par l’histoire anti – coloniale du début du XIXe siècle ! Permettez – nous de partager avec vous, ce moment tragique que nous considérons, comme un petit peu, le nôtre !

Exigeons la restitution de Guantánamo à la nation cubaine. Exigeons la levée immédiate du blocus contre le peuple cubain.

Hasta la victoria siempre !!!

Pour LKP : Elie Domota

Pour tous ceux là, qui connaissent trop bien ce que signifie racisme et colonialisme au quotidien dans la “démocratie” française, Fidel est un héros. Et ce sont nos camarades.

Bretagne Info.

 

Comme ailleurs le FN prend prétexte du moindre projet d’hébergement de réfugiés de Calais en Bretagne pour faire sa campagne violemment raciste et cocardière « Ma commune sans migrant ».

Début octobre il avait déjà eu à faire face à des mobilisations importantes face à lui notamment à Trégunc.

A chaque fois c’est Gilles Penelle, tête de file des conseillers régionaux FN au conseil régional de Bretagne qui vient proférer ses paroles de haine.

La perspective qu’entre 40 à 60 réfugiés soient hébergés jusqu’au 22 décembre dans des locaux vacants du CCAS EDF à Trebeurden et à Tregastel (prés de Lannion) à bien évidemment été utilisé par ce parti pour faire sa campagne.

Par ailleurs un prétendu collectif citoyen composé de deux retraités (Claude Guillemain, militant identitaire bien connu et repéré et M. Cayrel) a lancé la polémique avec des arguments ouvertement islamophobes pour s’opposer à cette arrivée de quelques migrants sur un territoire de la cote bretonne, pour un laps de temps bien court, qui accueille des milliers de touristes l’été et de riches retraités (blancs et chrétiens) avec les conséquences que cela a en termes d’accès au logement en littoral.

En réaction, les premiers à réagir ont été des habitantEs qui ont constitués un collectif simplement intitulé « Les gens heureux que Tregastel et Trebeurden accueillent des réfugiés ». Leur but est d’organiser la solidarité avec les migrants et le refus de laisser le débat public au main des xénophobes qui, s’ils occupent les colonnes de la presse et internet, ont bien du mal à mobiliser dans la rue. A leur initiative, certaines réunions pro-migrants accueillent jusqu’à 150 personnes !

Le FN a voulu exploiter la polémique en organisant deux rassemblements à Trebeurden et Tregastel le 14 octobre. A partir de ce moment-là le débat s’est politisé et de nombreux collectifs et associations, partis et syndicats ont appelés à un contre rassemblement.

Les militants de Nuit Debout Lannion et de la Gauche Indépendantiste ont occupés les marchés de Guingamp et Lannion en appelant à la mobilisation.

«  Ici c’est vous les étrangers » !

Le vendredi 14 octobre c’est plus de 550 personnes qui ont occupés le parvis de la mairie de Trebeurden contraignant le FN à se replier sous l’église protégé par un important cortège de gendarmes. Seulement entre trente et quarante militants et sympathisants FN avaient fait le déplacement pour mugir une poussive Marseillaise et s’entendre hurler « Ici c’est vous les étrangers », bien peu d’ailleurs semblaient connaître le secteur. Œufs, pétards et cailloux ont volés dans leurs direction, et quelques uns d’entre eux ont du abandonner leurs serpillères tricolores en croisant quelques contre manifestants.

A l’issue de ce pathétique spectacle du FN, son chef Gilles Penelle, sur les conseils de la gendarmerie a du annuler le second rassemblement prévu à Tregastel (6 km plus loin) sans prévenir l’ensemble de ses maigres troupes…

Une grosse demi douzaine de clowns fascistes sont donc allés se perdre à Tregastel où ils se sont retrouvés nez à nez avec une partie des manifestants antifascistes, anarchistes et indépendantistes (vite rejoint par les autres). La seconde mi-temps fut plus courte, Monsieur Gérard de Mellon conseiller régional de Bretagne a du repartir bien vite et une autre conseillère du FN s’est plainte de dégradations sur son véhicule. On parle aussi de quelques bousculades, crachats au détriment des militants BBR. Ce qui est sûr c’est la frayeur se lisait sur les visages des quelques fascistes présents qui ont du repartir protégés par leur police.

Les militants FN protégés par la police
Les militants FN protégés par la police

Le FN a été humilié et remis à sa place à Trebeurden et Tregastel, on a pu mesurer les limites de sa capacité locale de mobilisation. En tant qu’indépendantistes de gauche nous avions souligné qu’il fallait s’opposer à la campagne raciste et xénophobe du FN et de ses alliés et pour réaffirmer notre vision inclusive de l’identité bretonne tout en souhaitant la bienvenue en Bretagne aux réfugiés qui fuient les guerres impérialistes. De ce point de vue la mobilisation n’a pas démérité tant les slogans écrit ou criés en langue bretonne, les drapeaux et les banderoles ont marqués la journée.

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La bataille contre le FN et pour la solidarité de classe avec les réfugiés doit continuer en Bretagne comme ailleurs, que ceux et celles qui souhaitent la mener de façon autonome et déterminée puisent dans ce court récit énergie, espoir et combativité.

Des militants de la Gauche Indépendantiste présents.

Pour la seconde édition de l’université de rentrée (article sur la première ici)  la Gauche Indépendantiste accueille ses militants et sympathisants à partir du 30 septembre prochain au Dibar à Plougonver, au sud de Guingamp.

A noter que les militantEs de la gauche indépendantiste bretonne vous invite à débattre et échanger sur des thématiques où sont conviés à intervenir les acteurs et actrices des combats anticapitalistes, internationalistes, féministes et indépendantistes en Bretagne et ailleurs. Il n’est pas question de meeting ni de cours magistraux mais d’un moment d’échanges, d’éducation populaire autogérée pour tisser des complicités pour construire une République Bretonne Libre, réunifiée, brittophone, socialiste, féministe !

En voici le pré-programme, susceptible de modifications. A noter que le vendredi 30/09 aura lieu en ouverture un grand Fest-Noz en soutien au collectif antifasciste du Trégor-Goelo.

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On entend beaucoup parler de Houria Bouteldja ces derniers temps suite à la sortie de son livre “Les blancs, les juifs et nous” (que nous n’avons pas lu). Comme à l’accoutumé on entend moults accusations des médias et commentateurs autorisés visant à démontrer qu’elle et son parti le Parti des Indigènes de la République seraient racistes et antisémites. Nous ne sommes pas sur de partager toutes les idées du PIR.

Mais nous sommes surs d’une chose, ce sont les mêmes commentateurs, portes-plumes de la Gauche Coloniale française et autres Mélenchonistes qui jettent systématiquement l’opprobre sur les revendications bretonnes (pour ne citer qu’elles) en les assimilant à des remugles fascisants.

La même Gauche Coloniale Française décrépie dont le superdupont Mélenchon est toujours prête à excuser les propos racistes et néocolonialistes des “élites” françaises.

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Dans le texte qui suit, publié début mars sur le site du PIR, Houria Bouteldja explique en quelques exemples parlants le caractère plurinational de l’État français. Mais surtout elle trace des pistes de convergences avec ceux et celles qui revendiquent des droits nationaux spécifiques pour les bretons, les corses, les basques et ce tout en tordant le cou à l’extrême-droite identitaire.

Bretagne-info.

OLYMPICS BLACK POWER SALUTE

Cette intervention a d’abord été faite lors de la conférence : « Une histoire de l’Europe décoloniale et des peuples sans États », 19 et 20 février 2016, université de la Corogne / Espagne, puis le 5 mars 2016, à Barcelone dans le cadre des conférences : « La frontière comme centre. Zones d’être et de non être »

Merci aux organisateurs pour cette invitation qui m’honore. J’adresse un salut fraternel à la lutte des peuples sans États dont il sera question dans ce colloque.

Je vais vous parler à partir de mon expérience française et plus précisément de mon expérience de militante politique post-coloniale en France. J’appartiens à une organisation décoloniale dont l‘objectif est de construire ce que nous appelons une « majorité décoloniale ». Le PIR a pour ambition de défendre les intérêts d’une communauté de destin qui est issue de l’empire colonial et qui est constituée majoritairement de Maghrébins, de Musulmans, d’Africains sub-sahariens et d’Antillais. Comme l’a dit récemment un politologue connu, Emmanuel Brenner, pseudo de Georges Benssoussan, et auteur d’un livre réactionnaire qui a fait couler beaucoup d’encre, « Les territoires perdus de la république » : ces communautés qui vivent majoritairement dans les banlieues pauvres de France sont un peuple parallèle[1]. Dans la bouche de ce politologue, lorsqu’il dit « émergence d’un nouveau peuple », bien entendu, il sous-entend qu’il y a un là un danger qui menace la nation, qui met en péril la cohésion nationale.

Je voudrais commencer mon propos avec trois anecdotes footballistiques :

1/ La première anecdote, c’est celle du match France/Brésil de 1998. Comme vous vous en souvenez sûrement, la France a gagné la coupe du monde avec Zinédine Zidane à la tête d’une équipe de France très basanée. La France entière a soutenu avec ferveur son «équipe nationale ». Que ce soit les français dits de souche ou les Français d’origine coloniale. Les uns soutenaient la France, les autres soutenaient des joueurs issus des quartiers populaires. C’est-à-dire, des gens qui leur ressemblaient.

2/ La deuxième, c’est le Match France/Algérie de 2002 qui a eu lieu à Paris. L’Algérie perdait ce match. Ce qui s’est passé est inoubliable. Les supporters, en grande partie Français d’origine algérienne, ont envahi le stade et l’ont empêché de se terminer. Pour les jeunes d’origine algérienne qui pourtant sont français, cela constituait une très grande humiliation. Ils ont préféré saboter le match plutôt que de subir l’affront et le déshonneur. Je vous fais remarquer que bien que Français, ils n’étaient pas là pour soutenir l’équipe nationale mais l’équipe algérienne. A l’époque, le gouvernement français s’en est fortement ému, lui qui organisait cette rencontre dans un but de « réconciliation ». Vous connaissez tous le traumatisme de la guerre d’Algérie côté algérien pour le sacrifice humain qu’elle a représentée et côté français pour la perte de ce territoire, qui valait perte de prestige et d’hégémonie. Vous comprendrez comme moi que ce n’est pas un simple match qui allait résoudre un tel contentieux historique, mais les politiques adorent la cosmétique.

3/ La troisième, ce sont les huitièmes de finale de la coupe du monde 2014 qui a opposé l’Algérie à la Russie. Lorsque l’Algérie s’est qualifiée, les rues de Paris ont été envahies par des dizaines de milliers de jeunes et moins jeunes d’origine maghrébine qui ont déferlé de leurs banlieues pour manifester leur joie et leur fierté. Je ne suis pas fan de foot mais je peux vous dire que j’ai participé à la fête. A la suite de cette gigantesque manifestation de soutien explicite à un pays anciennement colonisé, j’ai publié un post facebook dans lequel j’ai écrit : « une nation dans la nation »[2].

Un post que nous pouvons mettre en parallèle avec les mots de Brenner qui a parlé de « l’émergence de deux peuples ». Les deux expressions se ressemblent et pourtant elles ne disent pas la même chose. Les constats sont sensiblement les mêmes mais sont exprimés par deux personnes appartenant à deux sensibilités politiques antagoniques et irréconciliables. Car le premier exprime l’idée que la ségrégation sociale, spatiale, raciale et politique est le produit de la volonté des habitants des quartiers eux-mêmes. Ils auraient des velléités séparatistes. Alors que dans ma bouche, cela signifie bien autre chose : que le tiers-peuple, ségrégué et méprisé, résiste. A la relégation coloniale, il répond par la fierté identitaire.

Vous n’ignorez pas que la France subit depuis quelques années et en particulier depuis 2015, une vague d’attentats criminels qui ont visé les communautés juives, Charlie Hebdo mais aussi des citoyens lambdas comme ce fut le cas le 13 novembre 2015. Les criminels sont pour la plupart issus des quartiers dont je viens de parler. Manuel Valls, ministre de l’intérieur a alors fait une déclaration surprenante : il a dénoncé l’apartheid social dont sont victimes les habitants des quartiers validant ainsi l’idée que le terreau des actes terroristes se trouve dans la détresse sociale. Pour la première fois, au sommet de l’Etat, un ministre en fonction a avoué ce que des générations de militants issus de l’immigration disent depuis des décennies sans jamais se faire entendre.

En effet, cette ségrégation sociale et raciale est inhérente aux choix économiques et politiques de l’Etat français depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et l’avènement des indépendances africaines. « Indépendances » comme vous le savez n’a jamais signifié fin de la colonisation. La France, soutenue par le grand parrain américain, tout comme l’Europe, n’a jamais renoncé à son pré carré africain. Le processus de décolonisation n’est donc pas achevé car toute révolution est suivie d’une contre-révolution. Ainsi les révolutions décoloniales ont toutes été suivies d’une contre révolution coloniale. Au PIR, nous pensons que nous vivons ce moment de la contre-révolution coloniale. Je ne vais pas m’étendre là-dessus. Vous savez aussi bien que moi la recolonisation du monde, les deux guerres en Irak, la Lybie, le Mali, le Congo ou la Syrie…

S’il y a un monde colonisé de l’extérieur, il y a un monde colonisé de l’intérieur. C’est ce groupe social et historique que nous appelons, nous, « les indigènes de la république ». Nous existons comme sujets politiques spécifiques, c’est-à-dire à la fois comme français de statut mais aussi comme sujets coloniaux à cause de ce que nous appelons le « pacte racial » de la république, et cela est devenu patent depuis la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Depuis cette marche qui a été déclenchée à cause des crimes policiers, nous n’avons jamais quitté la scène politique. Soit comme acteurs transformant les rapports politiques par nos luttes et nos résistances, soit comme obsessions et enjeux politiques entre les mains des grandes formations au pouvoir. Nous sommes clairement un problème. La France républicaine est certes réputée être une grande lessiveuse. Elle intègre depuis des centaines d’années des vagues d’immigrés qui effectivement ont pris souche et qui sont considérés comme parfaitement français. Avec les populations issues de l’ex-empire colonial, la digestion est très difficile, pour ne pas dire impossible. La république française a même plutôt tendance à nous vomir comme si nous étions un corps inintégrable, définitivement étranger. Effectivement, nous sommes les objets d’une politique paradoxale : la France nous somme de devenir français, c’est-à-dire Blancs, mais en même temps, elle nous le refuse par un tas de dispositifs économiques, politiques et idéologiques. Sur le terrain des luttes, aucune des revendications des quartiers n’est prise au sérieux : les crimes policiers, le racisme d’Etat sous sa forme islamophobe, négrophobe ou romophobe qui a pour conséquence plus de chômage, plus de discriminations au logement et j’en passe. J’ajoute que si parfois ces questions sont en partie prises en compte dans une partie de la gauche radicale, elles ne sont jamais centrales, voire parfois méprisées par celle-ci. Les conséquences politiques de cet aveuglement sont extrêmement graves. Vous vous souvenez tous des émeutes de 2005. Pour ma part, je me souviens avoir été frappée par des jeunes émeutiers brandissant leur carte d’identité et affirmant qu’elle ne leur servait à rien. L’abandon des populations fragiles crée ce que Sadri Khiari appelle un « tiers-peuple » qui progressivement commence à constituer un corps social spécifique avec ses propres intérêts à défendre, intérêts qui souvent entrent en conflits avec un autre corps social qui est celui des prolétaires blancs. Le racisme n’est pas une idée abstraite. C’est un système. Le pacte national français est aussi un pacte racial qui défend les privilèges même relatifs du prolétariat blanc. Sauf que les intérêts de ce prolétariat blanc sont aussi menacés non pas par les immigrés et leurs enfants mais par le libéralisme. Hier, la ministre du travail, Myriam El Khomri, a fait une proposition extrêmement dangereuse qui détricote les acquis sociaux de l’après-guerre. C’est sûrement le plus grand coup donné au monde du travail. Inutile aussi de vous rappeler l’épisode grec dans lequel le peuple a tout simplement été sacrifié.

Il n’y a pas de solutions miracles à cette offensive. Pour autant, soyons gramsciens et parions sur l’optimisme de la volonté. Les alternatives existent.

Cela passera nécessairement par un combat radical et sans concession contre l’impérialisme. Un mouvement anti-guerre est en train de naître en France. Le PIR en fait partie. Mais cela passera aussi par une remise en cause radicale des instruments de l’impérialisme : les Etats-Nations qui toujours choisissent une partie du peuple sur laquelle ils fondent leur légitimité contre les autres composantes de ce même peuple. En France, cela passera d’abord par l’émergence d’une force politique autonome des quartiers et des immigrations post-coloniales. Ensuite, par une politique d’alliance. Non seulement avec les plus pauvres et déclassés du prolétariat blanc si, à l’attrait d’un nationalisme de droite, ils préfèrent la lutte contre le libéralisme, mais aussi avec les autres peuples de France, les autres groupes culturels écrasés par plusieurs siècles de jacobinisme forcené et qui résistent. Je pense aux Basques, aux Corses, aux Bretons, aux Alsaciens… Je n’ignore pas bien sûr les contradictions qui structurent les mouvements autonomistes. Je sais qu’ils sont traversés à des degrés divers par deux lignes de fracture indépendantes l’une de l’autre : indépendantisme/régionalisme, extrême-droite/gauche. Nous ne pouvons pas oublier les récentes ratonades qui ont eu lieu en Corse. Il est évident que dans une perspective de convergence, un mouvement décolonial ne pourra jamais s’allier avec des nationalistes/régionalistes de droite ou d’extrême droite. En revanche, des convergences avec des nationalistes de gauche sont tout à fait envisageables, bien que je préfèrerais parler de « nationalismes décoloniaux », tant ils n’ont rien de commun avec la gauche jacobine et coloniale.

C’est ce type de perspective qu’au PIR nous appelons : « internationalisme domestique »

Houria Bouteldja

[1] http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/08/14/31003-20150814ARTFIG00248-georges-bensoussan-nous-assistons-a-l-emergence-de-deux-peuples.php?redirect_premium

[2] A ce propos, lire l’excellente analyse de Malik Tahar-Chaouch : http://indigenes-republique.fr/la-coupe-du-monde-football-race-et-politique-2/

Depuis la manifestation anti-immigration du groupe néo-fasciste Adsav en novembre dernier à Pontivy, le terrain des mobilisations antifascistes s’est déplacé des métropoles (Nantes, Brest, Rennes) dans des communes de tailles plus modestes.

Ce sont ces zones urbaines moins vastes ou des zones encore un peu rurales que les groupes fascistes essayent de contaminer de leurs discours de haine et en essayant d’imposer leurs problématique (celle de l’immigration-invasion), d’abord par ce que dans ces zones le FN a fortement progressé et ensuite par ce qu’il est difficile en terme d’implantation et de rapports de forces pour ces groupes de défiler impunément dans les grandes villes.

Le manifestation de Pontivy — survenue au lendemain des attentats de Paris contre le Bataclan et le Stade de France — s’était déroulée malgré l’état d’urgence et avait donné lieux à des actes de violences mal perçus par la population locale. Soulignons la tentative d’occupation d’un local devant accueillir des réfugiés, heureusement vide ce jour là.

Après une tentative le jour-même de présence dans la rue qui avait tourné court, les antifascistes locaux s’étaient donnés rendez-vous avec les orgas de la gauche « traditionnelle » le 19 décembre dans cette même ville.

Mal leur en pris car alors que le préfet avait laissé les fascistes se livrer à des actes de violences physiques en novembre il a simplement interdit la manifestation antifasciste. Le premier effet a été de diviser les organisateurs, ainsi la CGT et les orgas satellites du Front de Gauche ont elles renoncé à mobiliser officiellement ce jour là (même si certains de leurs membres furent bien présents). Plusieurs centaines de personnes défileront tout de même sans heurt sur un court parcours encadré, et le préfet parlera lui de poursuites à leurs encontre pour avoir osé défier l’état d’urgence répondant en cela aux injonctions du site antisémite Breiz Atao.

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Saint Brieuc antifasciste !

Entre la manif de Pontivy et celle de Kemper eurent lieu des mobilisations d’Adsav et du Font National contre l’arrivée de migrants à Ploermel et Fouesnant, petites initiatives d’un point de vue numérique mais qui donnèrent lieu à des contre rassemblements pacifiques dont l’un atteindra plusieurs centaines de personnes pour souhaiter la bienvenue en Bretagne aux Kurdes d’Irak accueillis dans cette commune après avoir fuient DAESH et l’enfer de la jungle de Calais.

Le Front National récemment entré au conseil régional de Bretagne se garde bien de s’afficher aux cotés des fascistes bretons d’Adsav ou de petits groupes de l’extrême droite radicale. Les pseudos-indépendantistes d’Adsav qui ne s’expriment plus ou quasiment que sur l’immigration eux n’ont absolument aucun complexe à organiser des rassemblements conjointement avec l’extrême-droite radicale la plus tricolore. Ainsi à Brest le 10/12 verra-t- on le porte-parole d’Adsav partager le mégaphone avec la très française Résistance Républicaine aux cotés de Madame Dupont-Tingault militante d’extrême-droite ex FN et ex MNR connue pour son soutien sans faille à l’Algérie Française et à l’OAS. Ce jour là les antifas Brestois occupèrent eux aussi la rue.

Adsav Brest (Dupont-Tingaud)

Adsav : saluts Nazis et drapeaux français….

A Kemper/Quimper le 23 janvier Adsav envisageait de continuer sur sa dynamique de haine pour défiler contre l’immigration-invasion. Entre 100 à 120 personnes ont répondus à leur appel. Soulignons qu’une fois de plus que tous les détritus de l’extrême-droite en Bretagne faisant fi de leurs différences répondirent présents , ainsi trouvait on pêle-mêle des adhérents ou ex adhérents du Bloc Identitaire, des membres de Renouveau Français et encore de Résistance Républicaine. Des drapeaux français bien visibles dans le cortège de ces pseudos “militants Bretons” et des saluts Nazis à foison finirent ce jour là de lever le voile sur la réalité d’Adsav, celle d’une auberge pour l’extrême-droite la plus sale en Bretagne et n’ayant aucun projet d’évolution institutionnelle pour ce pays.

La bonne surprise du jour consistera en la mobilisation initiée par le collectif antifasciste de Kemper qui rassembla plus de 800 personnes de tout ages et de tout horizons qui face au laxisme des autorités françaises vis-à-vis des ratonneurs d’Adsav souhaitaient réaffirmer leur refus de laisser la rue bretonne aux racistes.

Ce même jour suite au succès de la manifestation antifasciste les troupes d’Adsav se vengèrent en poursuivant des jeunes dans le rues de la ville au cri de “La France aux Français !” et en saccageant un pub du centre-ville ayant servi des consommations aux antifas, ou en dégradant des véhicules appartenant à des manifestants antiracistes.

Ces faits surviennent après de nombreux autres actes de violences attribués à des militants de la même mouvance ces deniers mois en Cornouaille. Ils ont bénéficié d’une couverture médiatique sans complaisance cette fois qui ne servira sans doute pas le parti de Ronan Le Gall pour se présenter sous un jour normalisé et respectable au grand public.

A Saint-Brieuc le 05/02 Résistance Républicaine à l’initiative d’un ancien candidat FN souhaitait donner un écho local à la journée d’action européenne de PEGIDA (mouvement islamophobe et anti-immigration Allemand). La préfecture du département a finit par prendre un arrêté interdisant ce rassemblement. Les exactions répétées des rassemblements précédents ont sans doute pesé lourd dans la balance. Pas sur qu’Adsav ou d’autres puissent continuer à défiler impunément tant ils semblent incapables d’encadrer leur base. A Saint-Brieuc le bilan est simple : au mieux 25 personnes de la mouvance RR et Manif pour Tous et prés de 300 antifascistes réunis à l’appel d’un collectif antifa local en formation du Comité de vigilance antifasciste 22, du syndicat Solidaires, soutenu par le NPA et la Gauche Indépendantiste et une association d’immigrés Kurdes et Turcs. Un petit défilé aura lieu en ville, très encadré par la gendarmerie et la police, bravant symboliquement l’interdiction de manifester du préfet.

A Saint-Brieuc comme à Pontivy et à Kemper c’est bien une génération spontanée de militants jeunes ou moins jeunes qui tentent de monter des collectifs antifascistes autonomes tant les orgas de la gauche traditionnelle (à de rares exceptions prés) semblent obéir aux injonctions de l’état d’urgence et préfèrent les réunions et les discours interminables aux actions de rue.

Des collectifs qui se réapproprient l’identité bretonne, sa langue, ses symboles pour ne rien laisser à l’extrême-droite qui se drape dans les couleurs locales.

Nous souhaitons que malgré les différences de cultures politiques et sans négliger les actions de rue dans l’urgence, l’ensemble de ces forces convergent dans un coordination antifasciste bretonne dont les contours et le fonctionnement sont à définir et surtout se retrouvent dans la rue dans le cadre d’un rassemblement populaire et familiale et massif pour réaffirmer notre désir de défendre le droit d’asile en Bretagne, pour réaffirmer notre refus de l’utilisation de l’identité bretonne pour ostraciser les nouveaux arrivants qui fuient les guerres impérialistes et pour contester la prolongation de l’état d’urgence.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Kemper , antifa , féministes et bretonnes !
Kemper : antifas, féministes et bretonnes !

L’assemblée locale des adhérents Trégorois de la Gauche Indépendantiste ( Bretagne en Luttes/Breizh O Stourm ) félicite les militants du comité de vigilance antifasciste des Côtes d’Armor qui maintiennent le rendez-vous antifasciste prévu avant l’interdiction préfectorale de la manifestation xénophobe de Pegida organisée par un militant du Front National le 06 février à Saint-Brieuc.

Nous appelons donc militants et sympathisants à se rendre à 10h place Allende samedi 6/02 pour participer nombreux à ce rendez-vous où plus que jamais nous devons affirmer ensemble notre refus de la haine xénophobe, islamophobe , antisémite de l’extrême-droite et la nécessité d’un bouleversement social au bénéfice du plus grand nombre , contre l’impérialisme et le capitalisme fauteurs de guerres et de misère.

 

L’assemblée Bretagne en Luttes du Trégor.

Bretagne en Luttes/ Breizh O Stourm invite le plus grand nombre à prendre part à la manifestation initiée par le collectif antifasciste de Kemper pour s’opposer le samedi 23 janvier à un rassemblement anti-migrants initié par le groupe néo-fasciste Adsav.

En tant qu’indépendantistes , féministes et anticapitalistes bretons nous souhaitons que l’initiative pour une Bretagne ouverte et solidaire initie un cycle de mobilisations larges et populaires pour mettre un terme à l’impunité totale dont semble bénéficié ce groupe et les autres groupes fascistes qui en Bretagne multiplie les rassemblements et la diffusion de messages de haine. Impunité à mettre en parallèle avec la répression qui s’abat sur les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, les menaces de poursuites contre les organisateurs de la manifestation antifasciste de Pontivy en décembre, les assignations à résidence de militants anarchistes Rennais.

Ne laissons pas ces individus qui n’ont aucun projet pour la Bretagne récupérer les symboles de notre identité et soyons présents nombreux à Kemper samedi.

Nous sommes également disponibles pour une initiative du même type le 06 février à St Brieuc date choisie par d’autres groupes fascistes pour défiler contre les migrants et déverser leur propagande islamophobe.

Le sous-préfet du Morbihan vient d’annoncer qu’il engagera des poursuites judiciaires suite à la manifestation contre le racisme et le fascisme du samedi 19 décembre à Pontivy. Soulignons que le laquais de la république française Mikaël Doré n’a pas attendu pour appliquer la répression réclamée par le site ultra racialiste et antisémite ” Breiz Atao”  qui exigeait de l’état français qu’il réprime les antifascistes. Vous pourrez lire ici un compte rendu de la manif de Pontivy. Nous invitons chacun à se tenir informer pour se solidariser avec les camarades qui seront poursuivis et pour monter d’autres mobilisations contre le fascisme et  l’état d’urgence à Pontivy et ailleurs.

Bretagne info.

Nous étions 350 samedi 19 décembre à défiler contre l’extrême-droite dans les rues de Pontivy. Une réussite antifasciste d’autant plus remarquable que tout avait été fait pour perturber l’organisation de cette manifestation, interdite par la préfecture une semaine avant la date prévue pour des raisons peu convaincantes (le samedi après-midi, jour de marché de Noël). Cette interdiction, visant à ne pas perturber l’ordre municipal, nous a interpellé-e-s par le message politique qu’on pouvait y voir : alors que les fascistes d’Adsav peuvent défiler en toute impunité à Pontivy et appeler à tuer les migrant-e-s, les antifascistes se voient censuré-e-s !. Notre réponse devait pourtant être à la hauteur de la gravité des évènements de Pontivy du 14 novembre dernier. Malgré l’interdiction de manifester, nous avons pris la rue et scandé nos slogans contre l’extrême-droite et pour une Bretagne ouverte, internationaliste et solidaire ! On notera une présence massive des militant-e-s anticapitalistes venu-e-s de toute la Bretagne, et des candidat-e-s de Bretagne en Luttes pour les élections régionales ! C’était en effet l’occasion de montrer que notre programme se réalise avant tout dans la rue, dans les luttes, pour combattre frontalement les idées nauséabondes de l’extrême-droite.
L’ambiance était pacifiste et festive, avec une batukada, de la convivialité,  et malgré une présence provocante de gendarmes mobiles nous interdisant l’accès au centre ville, nous nous sommes quand même imposé-e-s dans la rue. Au milieu de la manifestation, des camarades du collectif antifasciste ont pris la parole pour dénoncer les agissements d’Adsav et appeler à la révolte contre toutes les idées racistes et réactionnaires. La forte présence militante, le déroulé de la manifestation et le rappel même de notre droit à manifester, état d’urgence ou pas, ont permis d’apporter aux exactions des fascistes une réponse massive, soudée et sans compromis. Antifascistes, tant qu’il le faudra !

Photo NPA 35.

Le communiqué de l’assemblée antifasciste de Pontivy  sur Rennes Infos.

Lettre de Elie Domota, porte-parole du LKP  publiée sur le site de l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe.

Objet : Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.

Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. DESPOINTES, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur canal+ :

« Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr : les Békés), on a voulu préserver la race. » « Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable » ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde. La classe politique en France a unanimement condamné de telles paroles et le parquet de Fort de France s’est saisi de ce dossier.

Ce « Monsieur de la Martinique » a donc été condamné en première instance et en appel par les tribunaux martiniquais. Comme le permet la loi, il a fait un recours devant la cour de cassation et là : l’arrêt de la cour d’appel de Fort de France est cassé dans une décision du 5 février 2013. La Cour de Cassation considère que la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ne comporte aucune disposition répressive. Ce n’est qu’une loi mémorielle.

La chambre criminelle donne donc la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Elle considère que la loi qui reconnait la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité, n’est pas une loi normative qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

Dès lors, « Vanter les bons côtés de l’esclavage » ; « Dire et écrire que l’esclavage et la traite négrière était une bonne chose pour les nègres » ; « Célébrer et commémorer les esclavagistes » ; « Dire que la liberté est un plat pour lequel l’estomac des nègres n’est pas préparé » : etc………. ne sont pas passibles ni de poursuites ni de condamnations.

Nous sommes dans la même situation, après l’abolition de l’esclavage, qui a guidé à la promulgation de la loi d’indemnisation des colons de 1849, texte jamais abrogé d’ailleurs.

Rappelez-vous : ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves. Au regard de ces textes, l’esclavage était donc une bonne chose ! Pas étonnant que notre « droit à réparation » soit cantonnée à la mémoire (genre Mémorial Acte) et les indemnisations, les terres et les autres richesses dévolues aux esclavagistes et à leurs descendants.

Pas étonnant non plus que même la stèle érigée en « mémoire » des esclaves à Nantes soit profanée.

Nous sommes dans une légitimation du droit à l’insulte et de l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière pourtant reconnus crime contre l’humanité.

Alors, Monsieur le Président de la République Française,

Que comptez-vous faire pour rendre justice à ces milliers de descendants d’esclaves insultés et méprisés et mettre fin à la permission de faire l’apologie de l’esclavage offerte par la loi en France ? – Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces provocations et insultes qui font l’apologie de l’esclavage et cela au moment même où des nostalgiques de la société de plantation veulent célébrer les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635, en Guadeloupe ? – Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces insultes qui font l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière au moment même où chacun parle du vivre ensemble ?

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos salutations les meilleures.

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

Le Porte-parole, E.DOMOTA

Pointe-à-Pitre, le 20 Janvier 2015