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En réponse à la réforme territoriale présentée par le gouvernement français, la Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS) appelle l’ensemble de ses sympathisants et plus largement toute personne favorable à la réunification de la Bretagne à se joindre, à l’appel de 44=BZH, à la manifestation du 28 juin prochain à Nantes à 14h devant la préfecture de Loire-Atlantique.

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En préalable de la manifestation (site officiel), rendons nos cartes électorales en signe de protestation, comme le demande le collectif 44=BZH.

Le 2 juin dernier, le président de la République française, François Hollande a présenté la réforme territoriale après moult rebondissements rocambolesques signes d’une précipitation et d’une évidente approximation d’une méthode bâillonnant la démocratie populaire pour privilégier la petite cuisine entre barons locaux socialistes.

Après avoir suscité de l’espoir, la réforme territoriale, comme lors des précédentes réformes sur la décentralisation, laisse une amère déception dans la bouche des bretonnes et des bretons qui se sont mobilisés ces dernières années pour l’unité administrative de notre pays. Les silences de certains ou le radical changement de position d’autres élus témoignent d’une classe politique bretonne trop faiblement mobilisée face au pouvoir central. La responsabilité du PS, de ses barons locaux comme de ses jeunes apparatchiks dirigeants, est bien sûr de taille. Ainsi l’éternel adversaire de la Bretagne, Jacques Auxiette mais également les maires de Brest, Nantes, St Nazaire et Rennes (François Cuillandre, Johanna Rolland, David Samzun, Nathalie Appéré) en passant par Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole se sont prononcés à l’unisson pour la fusion entre la Bretagne et les Pays de la Loire en cosignant un texte le 26 mai dernier. Philippe Grovaslet, président du Conseil Général de Loire-Atlantique, est aussi sur la même ligne. Les mentions spéciales du retournage de veston reviennent malgré tout à François Cuillandre dont le conseil municipal avait émis un vœu pour la réunification le 25 juin 2009, et à Nathalie Appéré, 1ere adjointe de l’équipe municipale ayant le 4 février 2009 voté un vœu prenant en compte « la réalité historique et culturelle de la Bretagne qui dépasse les limites administratives actuelles. »

La ministre en charge de la décentralisation, Marylise Lebranchu, qui fin 2011 alors qu’elle était députée dans l’opposition présentait un amendement pour la réunification avec d’autres parlementaires, a été la première à renier ses engagements vis-à-vis de la Bretagne. En décembre 2013, au nom du gouvernement, elle a ainsi émit un avis défavorable à l’amendement De Rugy-Le Fur, trahissant ainsi ses électeurs et ses prises de positions sans cesse renouvelées pendant la primaire socialiste et les campagnes présidentielles et législatives.

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian n’est pas en reste non plus. Lui qui misait sur la possibilité pour la Loire-Atlantique de rejoindre la Bretagne par un droit d’option offert aux départements leur permettant de changer de région en est pour ses frais. Valls tout comme Vallini, secrétaire d’Etat en charge de la réforme territoriale ont très vite écarté cette hypothèse.

Tous ces élus soit disant représentants du peuple ont ainsi complètement confisqué le débat sans jamais donner la parole à la société civile, tombant enfin les masques de leur adhésion à l’oligarchie technocratique. De petits arrangements entre amis voulant préserver leur pré carré, se fichant bien du message de défiance, pourtant très clairement exprimé par leurs électeurs, en mars et mai dernier.

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De petits arrangements entre amis craignant qu’une Bretagne à 5 départements ne créé une faille dans la France une et indivisible ? « Une réunification qui ouvrirait la boîte de pandore des revendications identitaires » comme l’a dit l’historien et démographe Hervé le Bras, proche de Jacques Auxiette, exprimant ainsi tout au haut ce que nombres de jacobins indécrottables pensent tout bas.

Dans cette belle unanimité des Grands élus du PS et de l’UMP le président du Conseil Régional de Bretagne, Monsieur Massiot qui réclame dans sa lettre à la Bretagne, comme la Gauche Indépendantiste depuis des années, une Assemblée de Bretagne, doit se sentir bien seul au PS breton.

La responsabilité de cet échec repose aussi sur les organisations politiques qui ont donné des gages à ce gouvernement en leur accordant une certaine confiance quant à la perspective de cette réforme. Nous sommes passés d’une manifestation réclamant une Assemblée de Bretagne à 5 départements avec 10 000 personnes à Nantes le 19 avril, à des élus se rabattant la veille de l’annonce de cette réforme, sur le statu-quo institutionnel en Bretagne (comme le fait aujourd’hui Jean-Jacques Urvoas).

Cette réforme qui aurait du favoriser la démocratie locale, permettre une organisation territoriale cohérente et enfin respectueuse de la volonté majoritaire exprimée par les bretons en faveur de la réunification, est sacrifiée. Pire, les chantres du libéralisme économique la détourne sans vergogne de cet objectif pour en faire un instrument au service de leur propagande idéologique de réduction des dépenses publiques et de moins-disant social.

Le secrétaire d’État à la réforme territoriale Vallini justifie ainsi sa « réforme » uniquement à l’aulne des pseudos économies qu’elle permettrait : « Le budget des collectivités locales représente au total 250 milliards d’euros. Les meilleurs spécialistes pensent qu’en tablant sur des économies d’échelle et des suppressions de doublons qui pourraient à terme représenter de 5 % à 10 % on arrive à un gain annuel de 12 à 25 milliards d’euros à moyen terme. Ce qui est beaucoup. Sans parler des gains de temps et d’efficacité qui sont difficilement quantifiables mais sans doute très importants ».

Pourtant même si on se place de ce point de vue de telles affirmations ne résistent pas à la réalité des chiffres. En 2012, la totalité des dépenses des régions représentait 28 milliards d’euros, soit… 12% de l’ensemble des collectivités locales. Sur ces 28 milliards, 17 sont des dépenses de fonctionnement. Dans les dépenses de fonctionnement 11 milliards sont des dépenses d’intervention (enseignement, formation professionnelle, transport régional).
Dans ces conditions, prétendre économiser 12 à 25 milliards n’est qu’une imposture.

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Le conseil général de l’Oise a décidé de consulter par référendum ses habitants sur le projet de rattachement de la Picardie à la Champagne-Ardenne, dans le cadre de la réforme territoriale, a-t-on appris ce vendredi 13 juin. Comment ce qui est possible dans l’Oise ne l’est pas en Loire-Atlantique ?

Alors oui il y a urgence à mettre en place les conditions pour un référendum d’autodétermination organisé à la base, et prenant la forme d’une votation citoyenne sur la création d’une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements.

Le 28 juin, montrons notre détermination pour créer le rapport de force indispensable à la réunification de la Bretagne !
Le 28 juin, montrons notre détermination dans la rue afin d’organiser un référendum pour une Assemblée de Bretagne sur les 5 départements !

Seule la lutte paie, luttons jusqu’à la victoire !

Primael Petit (Breizhistance), conseiller municipal de Saint-Herblain, lors de la votation pour la Réunification du samedi 6 Avril 2013 à Nantes

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS) salue la votation symbolique organisée par le collectif 44=Breizh samedi dernier. Cette modeste initiative a révélé un réel engouement parmi les gens qui y ont participé ou assisté.

Dans un contexte où le projet de décentralisation du PS tourne le dos à une déconcentration des pouvoirs et à une réelle régionalisation, cette votation appelle à une amplification de ce type d’initiative qui trace le chemin de l’autodétermination pour le peuple breton face aux défaillances de l’Etat Français.

Jonathan Guillaume (Breizhistance) à St-Nicolas de Redon, jeudi 4 avril 2013, “face à la partition administrative et au projet d’aéroport, la région Pays de la Loire représente le même déni de démocratie”

La journée de samedi donne écho à la plateforme “Libérons les Energies en Bretagne” présentée deux jours avant, et témoigne d’une organisation grandissante de la société bretonne pour arracher plus de démocratie et de liberté face au calamiteux projet de loi qui sera présenté mercredi en conseil des ministres par Mme Lebranchu. D’autres mobilisations sont donc à venir !

Comme à Saint-Nicolas-de-Redon, jeudi dernier, avec les organisations en faveur de la réunification et celles opposées au projet d’aéroport à NDL, nous appelons à nous mobiliser lors des prochains rendez-vous de la région Pays de la Loire, pour rappeler les exigences démocratiques du peuple breton et des habitantes et habitants du pays nantais en particulier.

La semaine dernière, l’amendement 3 ter  a été retiré du projet de loi sur le referendum d’initiative partagée par le Sénat. Il avait été voté en décembre 2011 par le parlement  français et était à l’initiative du député EELV, F. De Rugy. Au travers d’un processus référendaire peu crédible, cet amendement avait le mérite de remettre le processus de réunification de la Bretagne entre les mains de ses habitants et des collectivités Loire-Atlantique et région Bretagne, sans que la région Pays de la Loire ne puisse bloquer ce processus, comme c’est le cas aujourd’hui.

Cette séance, outre les propos caricaturaux du jacobinisme habituel, aura permis quelques interventions intéressantes, et de constater que c’est bien la question spécifique de la territorialité bretonne, qui induit ce débat sur un changement législatif nécessaire. Le gouvernement « partage l’impatience » sur cette question, mais ne peut y répondre du fait de ce que cela pourrait entrainer sur d’autres territoires (intervention du sénateur Fr. Fortassin), où la revendication n’existe pourtant pas. En somme, nous constatons que le cadre législatif de l’Etat français ne permet pas de répondre aux attentes démocratiques spécifiques du peuple breton.

Alors qu’on oppose l’avenir des régions de l’ouest de France à la résolution de la partition administrative de la Bretagne, ce débat au Sénat doit faire comprendre que c’est bien la réunification de la Bretagne qui dénouera ce problème. C’est elle qui permettra d’amener un débat dans les collectivités concernées par un remodelage et une amélioration des limites régionales de l’Ouest de la France selon le modèle proposé aujourd’hui par Bretagne Réunie et plusieurs associations.

Si Christiane Taubira, en tant que représentante du gouvernement, indique que la loi sur la décentralisation à venir pourrait proposer une « opportunité » pour répondre à la question soulevée, nous en doutons fortement. Notamment parce que la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, malgré son vote en faveur de l’amendement en décembre 2011, semble indiquer l’inverse dans ses déclarations.

De même, l’avant-projet de loi annonce la création de «communautés d’agglomérations nouvelles». C’est-à-dire la constitution d’une énième structure administrative créant des métropoles aux compétences élargies, notamment pour Nantes et très possiblement pour Rennes. Tout laisse donc présager d’une stagnation des capacités d’intervention au niveau régional au profit d’une prise de puissance des métropoles rennaise et nantaise. Ceci entrainerait nécessairement un accroissement du déséquilibre entre l’est et l’ouest de la Bretagne, entre régions pauvres et régions riches, et compliquerait encore le processus de réunification porteur d’une vision régionale et équilibrée du territoire. Le peu de compétences nouvelles pour les régions dont semble présager l’avant-projet, renforce encore cette perception insatisfaisante que l’on peut avoir de la prochaine loi.

Comme toutes les lois sur la décentralisation, la prochaine ne répondra certainement pas aux attentes démocratiques existant en Bretagne. L’inaction et le double discours d’élus du PSf en Bretagne est pour partie l’origine de la déception que provoquera la future loi. Si petite soit l’avancée, nous n’obtiendrons des compétences significatives pour la Bretagne, qu’en inscrivant le destin national du peuple breton dans notre action et en mettant en pratique notre droit à l’autodétermination, jusque dans les collectivités. L’Etat français ne fera un pas dans le sens d’un pouvoir politique et démocratique pour une Bretagne réunifiée, que s’il perçoit, qu’elle lui échappe.

J.G., pour Breizhistance