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Réforme des retraites

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La gendarmerie de Guingamp a donc procédé depuis quelques semaines à l’audition de deux conseillers municipaux de Guingamp pour un rassemblement de soutien au peuple Kurde s’étant déroulé le 25 novembre 2022. Deux parkings déserts avaient été traversés sans dépôt de parcours ainsi qu’une départementale tout aussi peu fréquentée à la nuit tombante à la hauteur d’un feu rouge.

Le 9 mai c’est le secrétaire de l’Union Locale CGT de Guingamp qui a été convoqué et entendu pour ce même rassemblement puis dans le cadre du mouvement des retraites  pour   une manifestation non déclarée le 16 mars contre le 49.3. Et enfin des prétendues « violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique » le 28 mars

Ce 31 mai ce sont deux militants de la Gauche Indépendantiste membres l’AG des Luttes du pays de Guingamp qui ont été entendu pour leurs participation prétendue à un blocage de trains en gare de Guingamp le 06 avril, pour une casserolade matinale à proximité du domicile d’un député macroniste le 1er mai ( Deux autres personnes connues pour leurs engagements indépendantistes et antifascistes ont été entendu pour le blocage de voies ferrées du 06 avril et le réveil matin du député macroniste de Lannion)  et…..pour l’organisation d’une manifestation non déclarée. En l’espèce la casserolade du 24 mai suite à la suspension des accouchements à la maternité de Guingamp. ( vous avez bien lu )

Ce militant avait déja été arrêté de façon arbitraire lors de la manifestation du 28 mars avant d’être relaché sans charge ( et en s’étant exprimé en breton tout au long de la procédure ) comme tous les autres camarades arrêtés ce jour là.

A tout cela s’ajoute la pluie d’amendes contre les militants de la CGT ou de l’AG des luttes pour des opérations escargots.

Aucune des procédures dont nous parlons là n’est étayée par des atteintes à des biens ou des personnes. Aucun coup, aucune dégradation n’est imputable aux personnes convoquées.

Nous invitons chacun a garder en tête que la  Compagnie de Gendarmerie départementale de Guingamp intervient dans cette ville et alentours mais comprend aussi la brigade de Gendarmerie  de Callac.

C’est dans cette même commune de Callac que l’extrême-droite a pu semer un climat de terreur documenté et ce en toute impunité pendant des semaines pour s’opposer à un projet de solidarité avec des migrants . Sans que cela ne débouche sur aucune convocation ou procédure et encore moins inculpation.

On voit bien où sont les priorités politiques des gendarmes à Guingamp et alentours.

Là ou nous vivons et travaillons , tout le monde nous connaît. Nous assumons nos engagements au quotidien et au grand jour.

Nous sommes fiers d’être harcelés par la gendarmerie française pour des manifestations internationalistes, pour notre engagement dans le  fabuleusement populaire  mouvement contre la réforme des retraites et encore plus pour la défense de l’hôpital public et de la maternité et la garantie de l’accès au soin pour tous et toutes partout en Bretagne.

Soyons présents en nombre au prochaines échéances contre la réforme des retraites et pour la défense de la maternité de Guingamp le 17 juin.

Construisons la solidarité avec les inculpés et réprimés du mouvement social.

Les militants de la Gauche Indépendantiste Bretonne du Pays de Guingamp ( War-Sav )

 

 

 

 

 

Depuis le début de la lutte contre la réforme des retraites, des mobilisations relativement importantes et remarquées ont eu lieu dans des villes petites ou moyennes. La ville de Châteaubriant (12.000 habitant·e·s) dans le Pays Nantais en fait également partie. Une foule importante (entre 3.000 et 4.000 personnes) a participé aux dernières manifestations, et quelques actions de blocages ont aussi été menées à la Gare ou à la Sous-Préfecture, par exemple.

Ces actions ont provoqué l’irritation de Alain Hunault, Maire de Châteaubriant, qui a dénoncé dans la presse l’un des protagonistes de ces actions collectives.

Le comité d’action castelbriantais contre la réforme des retraites nous a fait parvenir le texte publié ci-dessous, qui explique les dessous des dernières semaines de mobilisations et les tentatives de coup de pression du baron local.

La rédaction de Bretagne Info.


Samedi dernier, Alain Hunault, maire de Châteaubriant, s’est exprimé sur l’occupation des locaux de la sous-préfecture de Châteaubriant par une soixantaine de personnes, en dénonçant une action « extrêmement grave »[1]. Tout en revenant sur le déroulé des faits, les membres du comité d’action castelbriantais contre la réforme de retraites souhaitent dénoncer les propos outranciers du maire et rappeler les valeurs de justice sociale et de démocratie qu’ils portent. Nous l’appelons dans les jours qui viennent à mesurer ses propos et exigeons des explications sur ce qu’il entend par « acter des actions à l’encontre » d’une personne arrêtée lors de l’occupation.

L’occupation de la sous-préfecture

L’occupation de la sous-préfecture s’est déroulée dans un cadre non-violent et sans aucune dégradation, si ce n’est quelques pique-niques écrasés sur le sol de l’accueil par les forces de l’ordre. Nous sommes entrés vers 11h30 et en avons été expulsés vers 12h30. Quelques minutes après notre arrivée, le sous-préfet, M. Chauleur, était présent. Celui-ci a exigé une délégation pour nous entendre et pouvoir négocier notre départ. Ce à quoi nous avons consenti pour une délégation paritaire (2 femmes et 2 hommes) et avec la possibilité pour une autre partie des présents de pouvoir écouter l’entrevue. Ensuite, il est parti plusieurs fois chercher les clefs de la salle de réunion, sans succès, avant de demander que tout le monde sorte. Puis finalement, sans recevoir de délégation, il est revenu prendre en note notre réclamation, à savoir joindre un cabinet ministériel par téléphone pour faire part directement au gouvernement de nos protestation. Trois minutes après, il est revenu après nous avoir dit qu’il ne pouvait pas, et à demander aux forces de l’ordre de nous évacuer. Les gendarmes ont soulevé et poussé vers l’extérieur les occupantes et occupants. Alors qu’un occupant était projeté au sol vers la sortie en criant, des personnes qui avaient déjà été expulsées se sont rapprochées pour savoir ce qui se passait. L’un d’eux s’est vu infliger un coup de poing dans le nez avec une bombe lacrymogène, en même temps qu’une aspersion liquide à bout portant, directement dans les yeux. La puissance du produit projeté à une distance peu règlementaire et le nez en sang de notre camarade, lui ont procuré de très vives douleurs et suffocations pendant plusieurs minutes. Au bout de cinq bonnes minutes, n’arrivant pas à estomper les effets, au sol, ne disposant d’aucun matériel de soin adéquat, il été pris d’une certaine panique qui l’a amené à taper du côté du poing la portière de la voiture près de laquelle il se trouvait, un véhicule municipal. Arrêté et menotté sans ménagement, il a été envoyé à l’hôpital puis en garde à vue, où il a été entendu pour la « dégradation » du véhicule. Nous joignons une photo (voir photo de couverture) pour que tout le monde puisse constater de là qu’aucune dégradation n’est visible.

Nous nous félicitons de cette action, comme des centaines d’autres ayant eu lieu partout sur le territoire. Nous regrettons que le sous-préfet et le préfet ne nous aient pas pris au sérieux en n’entamant pas de réelles discussions, qui auraient permis d’éviter l’incident de vendredi, dont la première victime est le blessé. Malgré les intimidations, notre détermination reste la même. Nous appelons à continuer et amplifier le mouvement pour réagir au vote de la motion de censure. La violence inutile s’étant exercée à notre encontre, une première dans le mouvement social castelbriantais de ce siècle, témoigne malheureusement d’un certain état de la situation sociale.

Notre mobilisation face à la réforme des retraites et au 49.3

En choisissant de nous mettre deux ans de plus au travail, parmi une multitude d’autres solutions possibles[2], le gouvernement dit nous faire combler des déficits prévisionnels à moyen terme de 10 à 20 milliards d’euros, c’est à dire 3 à 4% seulement des ressources globales générées par le système de retraite. Pendant ce temps, les exonérations de charges pour les grandes entreprises et les cadeaux fiscaux aux plus fortunés fleurissent : 20 milliards par an via le CICE, 90 milliards en 2023 à travers les différents dispositifs de niches fiscales[3]. Résultat, une vie de plus en plus dure pour la majorité de la population, et des profits qui s’envolent pour les plus riches : les milliardaires français augmentent leur fortune individuelle de 38 milliards par an, les 42 plus grosses fortunes françaises pèsent 545 milliards. Tous les observateurs, et même le gouvernent à demi-mot, reconnaît que la réforme vise essentiellement à « rassurer les marchés financiers », marchés qui enrichissent les principaux bénéficiaires des niches fiscales et dispositifs d’exonérations de charge. La boucle est bouclée. Tout le monde a compris la manœuvre, c’est pour cela que 90 % des salariés et 70% de la population[4], sont opposés à la réforme. En choisissant de se passer d’un vote à l’Assemblée Nationale, en allant contre l’avis de la très grande majorité de la population, qui peut dire qu’il y ait quoique ce soit de juste et démocratique dans cette manière de gouverner, dans cette façon d’imposer à la majorité et aux plus faibles la volonté des plus puissants ?

Alain Hunault, un élu bien mal placé pour faire des leçons de démocratie

Contrairement à ce que dit le maire de Châteaubriant, ce qui est « grave » ce n’est pas notre occupation pacifique de la sous-préfecture, mais bien l’état de la démocratie et de la justice sociale. Ses leçons de démocratie sonnent creux : « La démocratie, c’est de s’exprimer au moment des actions, c’est de discuter, mais sans violence. Sinon, c’est le début de l’anarchie, et là, tout est possible ». Elles ont un arrière-goût de la novlangue gouvernementale qui nous dit que cette réforme est « juste » et qu’ils sont « l’écoute des françaises et des français ».

Surtout, il perd complètement son sang-froid en parlant du blessé : « Depuis des mois, des années, il s’illustre que de cette façon-là, en bafouant la loi, en portant atteinte à la sécurité des personnes et des biens et en insultant les autorités, ceux qui ont la légitimité ». Pourquoi faire reposer la responsabilité de cette action collective sur ce dernier avec de tels propos outranciers ? Commerçant de 2013 à 2019 en centre-ville de Châteaubriant, candidat aux élections législatives en 2012, ce militant de nombreuses causes castelbriantaises, de la justice sociale à l’environnement, de la réunification de la Bretagne à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, peut être considéré comme un « opposant politique » au maire. Le plus inquiétant, pour quelqu’un qui nous parle pourtant de « non-violence » et de « dialogue », ce sont ces intimidations : « Je souhaite que des actions soient actées à l’encontre de celui qui a pris symboliquement à partie un véhicule, celui de la police municipale. On ne peut admettre de tel comportement ». De quoi parle-t-il, alors que le prévenu a déjà accepté la composition pénale proposé par le procureur de « 35h de TIG et 500 € de dédommagement à M. Le Maire de Châteaubriant » ? On peut sincèrement se poser la question lorsque l’on sait que notre camarade a déjà été menacé en pleine rue par un adjoint du maire en avril 2018. S’offusquant qu’un sac de douilles de lacrymogènes tirées sur la ZAD ait été déversé par le comité NDL local devant la mairie, il l’avait menacé « Puisque c’est comme ça moi aussi je vais venir dans ton bar foutre le bordel (…) comme tout est à tout le monde là-bas on va venir tout casser ». La scène avait été filmée par un journaliste local, on entendait alors l’élu municipal répondre à la question « – Est-ce une menace ? », « Oui, je pense bien que ça va se faire ». Le soir même, la vitrine de l’établissement était cassée. Dans la foulée, le maire portait plainte contre le cafetier et une autre militante pour dégradation et dépôt d’ordure sauvage. L’affaire était jugée le 1er juillet 2019 au tribunal de police de Nantes. Après avoir soulevé l’absence de représentation de la municipalité à la barre et de justification permettant au maire de se constituer partie civile au nom de la mairie, l’officier du ministère public mis en avant l’absence de fondement de la plainte et relaxa les prévenus. Ce qui pose problème à Alain Hunault, c’est plutôt la liberté d’expression et de manifestation, surtout si elle est susceptible d’égratigner sa toute-puissance. Les représailles contre des syndicalistes ou opposants politiques ne sont pas nouvelles à Châteaubriant. En 2008 déjà, le syndicaliste Gilles Barracand subissait aussi des représailles pour son opposition à un projet municipal[5]. On peut également relever les dénonciations publiques du maire contre Pierre Hinard, lanceur d’alerte qui avait dénoncé les fraudes à Castel Viande[6]. À l’occasion d’un procès, le parquet avait lui-même révéler les pressions exercées par maire sur les forces de l’ordre pour qu’elles inquiètent ses opposants[7].

Il faut dire que l’édile municipal gère sa commune comme un véritable fief féodal. Son père instaura la dynastie après un règne de 30 ans sur la municipalité et la députation, de 1959 à 1989 pour la mairie, de 1962 à 1993 pour la circonscription législative. L’un de des ses fils, Michel, obtint la députation de 1993 à 2012, son jumeau, Alain, obtint la mairie à partir de 2001. Avec plus de 60 ans de gouvernance familiale presque continue, il faut dire qu’on peut vite s’abroger certains passe-droits. Comme par exemple celle d’avantager certains de ses amis avec l’argent public, au détriment de l’intérêt général. En effet, le 3 juillet 2019, Alain Hunault était condamné par le tribunal de commerce pour avoir illégalement évincé un bureau d’étude qui ne lui plaisait pas d’un marché public[8]. Rien d’étonnant pour un élu qui baigne dans le conflit d’intérêt permanent, en exerçant la fois la charge de maire et notaire de la ville. Les castelbriantaises et castelbriantais savent qu’il vaut mieux prêter allégeance au maire si on ne veut subir certaines difficultés personnelles ou associatives[9].

On remarquera également son jugement à double vitesse sur ceux « qui bafouent la loi » suivant qu’ils soient puissants ou non. Lors de la condamnation de Jeff Viol à six mois d’emprisonnement avec sursis pour « tromperie sur le produit et mise sur le marché de produits d’origine animale préjudiciables à la santé », le maire prit publiquement la défense du chef d’entreprise castelbriantais. Alain Hunault fut aussi un de principaux soutiens de François Fillon, condamné à cinq ans d’emprisonnement dont deux fermes pour emplois fictifs[10], mais aussi de Claude Guéant condamné à de l’emprisonnement à de multiples reprises pour détournement de fond et trafic d’influence[11].

Bref, bien qu’il ait tendance à se croire omnipotent à Châteaubriant et dans les lignes de l’hebdomadaire local, Alain Hunault devrait avoir en tête que sa gestion de la chose publique et de la cité pourrait très bien être le sujet d’une enquête journalistique, et éventuellement judiciaire, dépassant les frontières de son fief électoral. Qu’il garde son sang-froid et mesure ses propos à l’avenir.

Mobilisons-nous massivement demain à Châteaubriant, vive la lutte !

 

Le comité d’action castelbriantais contre la réforme des retraites.

Contact : 06 43 20 47 36

[1] https://actu.fr/pays-de-la-loire/chateaubriant_44036/reforme-des-retraites-vive-reaction-du-maire-de-chateaubriant-apres-les-incidents-a-la-sous-prefecture_58197157.html

[2] https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/desintox-sur-les-retraites/article/financer-les-systemes-de-retraite-sans-report-de-l-age-legal-c-est-possible

[3] https://blogs.mediapart.fr/les-infiltres/blog/300123/retraites-qui-soutient-encore-la-macronie

[4] https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/reforme-des-retraites-les-chiffres-d-une-opposition-croissante-exclusif_214741.html

[5] https://journal-la-mee.fr/13852-degradations-sur-la-voiture-d-un.html

[6] https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/affaire-castel-viandes-apres-ses-revelations-pierre-hinard-est-devenu-un-paria-c723b7b8-c609-11ec-9d59-fb23aa78f5fe

[7] https://www.youtube.com/watch?v=iijtHc7JNpk&t=13s

[8] https://actu.fr/pays-de-la-loire/chateaubriant_44036/la-ville-chateaubriant-pourrait-etre-condamnee-apres-appel-doffres-trop-peu-transparent_25672532.html

[9] https://actu.fr/pays-de-la-loire/chateaubriant_44036/chateaubriant-clap-fin-la-rue-rale-la-fete-la-soupe_24872465.html

[10] https://www.actu44.fr/les-droles-de-relations-dalain-hunault/

[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Gu%C3%A9ant