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Appel au rassemblement en soutien aux sans-papiers

 

Kengred, collectif de soutien et d’accueil pour les nouveaux arrivants ( ex migrants ) appelle au rassemblement de Saint-Brieuc le Vendredi 18 Décembre à 18h, place de la préfecture ainsi qu’au rassemblement de Lannion ce même jour à 17h30, place de la mairie, dans le cadre de la journée internationale de solidarité pour les sans-papiers.

Ailleurs en Bretagne sur le même theme : Rennes/Roazhon 18h le 18/12 à République, Saint-Nazaire/Sant-Nazer 19/12 15h, Naoned/nates 18/12 18h Bouffay.

Cette journée est d’autant plus importante que le pouvoir se durcit face aux demandeurs de titre de séjour, la dernière illustration étant l’évacuation très violente par la police de plusieurs centaines de migrants à Paris, devant les caméras des journalistes.

Ici, en Bretagne, et en Côtes d’Armor particulièrement, c’est le refus de donner un rendez-vous aux demandeurs de titre de séjour depuis le mois de Mars 2020 et la crise sanitaire qui plonge des dizaines de personnes dans des situations très compliquées, voire désespérées. Une tribune regroupant plus de cinquante élus municipaux du département, deux groupes d’élus au conseil départemental, une conseillère régionale et une sénatrice à d’ailleurs été publiée et déposée en main propre à la préfecture, sans aucune réponse pour le moment. Un regroupement d’associations solidaires du pays de Saint-Brieuc a fait de même, ainsi qu’un autre sénateur sur son initiative personnelle. Et toujours pas de réponse. Que faut-il de plus pour se faire entendre ?

C’est pourquoi nous appelons tous les humanistes à se mobiliser le 18 Décembre afin qu’enfin la préfecture réponde favorablement aux demandes démocratiques de justice envers ces personnes complètement démunies.

Ce ne sont pas des numéros sur un dossier mais des personnes en danger qui, sans rendez-vous, ne peuvent se projeter, ne peuvent pas travailler, accéder à un logement, commencer une vie normale.

C’est aussi des employeurs qui attendent l’autorisation de les embaucher depuis des mois, qui ne peuvent assurer leurs engagements envers leurs clients dans des métiers, rappelons-le, qui manquent de main-d’oeuvre.

C’est aussi des familles solidaires et des associations bénévoles qui doivent se démener dans les méandres d’un fonctionnement administratif obscur pour faire avancer les dossiers, sans aucune aide des services concernés.

Montrons que la solidarité bretonne n’est pas un vain mot.

Pour une Bretagne fraternelle, solidarité avec les sans-papiers

 

Le site Occitan Nos-Novelas Occitanas a traduit un texte d’une femme noire catalane faisant le point sur la complémentarité des luttes féministes, indépendantistes et anti-racistes. Le texte original est là sur un blog d’afrodescendantes de l’état espagnol. Bretagne Info.

Je suis une femme, fille d’immigrés, immigrée, catalane, de gauche, TRÈS à gauche, et noire… Surtout noire.

Le 1er octobre 2017 je suis allée voter, j’ai protégé une école-bureau de vote, et oui, J’AI VOTÉ. Plusieurs fois je me suis demandé si cela apporterait un changement et si tel est le cas, si ce changement bénéficierait aux groupes minoritaires et opprimés dont je fais partie. Sincèrement, j’ai dans la tête plusieurs réponses qui varient selon la perspective :

Étant de gauche, je considère que c’est un devoir de défendre le droit à l’autodétermination. Au-delà du “oui” ou du “non”, connaissant la situation politique en Espagne, je me risquerais même à parler d’un acte d’ANTIFASCISME, au vu des armes que le gouvernement espagnol utilise. D’un autre côté, en tant que personne noire, immigrante et fille d’immigrants, je ne vais pas affirmer qu’en Catalogne il n’y a pas de racisme. Bien au contraire, il existe. Je souffre du racisme depuis ma naissance et le même parti qui promeut l’indépendance (PdeCat) est un parti qui perpétue son existence, si bien que nous pouvons nous demander : que deviendront les personnes sans papiers ? Et celles des CIES ? L’article 7 de la Loi de Transition Juridique ne répond pas à ces questions.

Bien que ceci ne semble guère convainquant, il ne semble pas que la situation des personnes racisées va beaucoup changer quoi qu’il arrive ; si bien que je considère que nous ne pouvons pas nous abriter derrière un “tout va rester pareil, alors je ne vais rien faire”, car avec cette même équation, tout activisme serait éternellement vain. Nous ne pouvons pas vivre en idéalisant que ce que va être la République catalane sera infiniment meilleur que dans n’importe quel coin du monde, parce que le problème découle de quelque chose de bien plus grand : du SYSTÈME.

Concrètement, vivant dans une société où prime la suprématie blanche, il est parfaitement clair que les oppressions ne vont pas prendre fin du jour au lendemain lorsque la Catalogne sera une république. Mais je considère que toute personne dotée d’une conscience de classe, et connaissant les oppressions devrait tirer parti de cette situation. Le conformisme sur l’air de “ça ne va rien nous apporter” ne justifie rien et ne fait que consolider le discours de ne pas nous considérer comme des sujets politiques, nous mettant tous dans le même sac de personnes “sans conscience politique” sur la base du “rien ne changera”.

À l’intérieur de moi existe un conflit de savoir si réellement l’indépendance va nous apporter quelque chose ; mais étant utopiste, je veux croire que le fait de construire quelque chose de nouveau (“nouveau” entendu ici comme quelque chose de meilleur qui puisse garantir le progrès de la société catalane) aidera un tant soit peu à construire un endroit où la misogynie, le LGBTphobie et le racisme, même s’ils ne vont pas disparaître, commenceront à être visibilisés comme les oppressions qu’ils sont. Si je crois à la République catalane, c’est parce que pour moi, construire quelque chose de nouveau auquel nous pourrons tous apporter quelque chose ne peut être que très positif.

Comme beaucoup nous sommes atterrés par le double discours du Parti Socialiste en général et de la mairie de Rennes en particulier vis à vis des réfugiés fuyant la guerre et la barbarie.

Nathalie Appéré et son équipe l’ont clairement montré en assignant en justice et en demandant une amende contre une dizaine de demandeurs d’asile Somaliens qui campent au parc des Gayeulles où ils ne sont pas à l’abri d’agressions venant de l’extrême droite comme celle qui a eu lieu cet été tout en déclarant le même jour vouloir participer aux initiatives de soutien aux migrants.

Au delà de la polémique on est bien loin de l’attitude volontariste de la mairie de Barcelone en Catalogne qui a mit, sans attendre, autour de la table associations, collectifs de soutiens aux migrants, habitants, et institutions locales dés le début de la crise en se déclarant ville refuge. Initiative qui a été imitée par Pampelune/Irunea gérée par la gauche Indépendantiste Basque et par de nombreuses villes de l’état espagnol.

Il est temps que la mairie de Rennes ville et Rennes métropole assument l’exemplarité que leurs confère leurs rôle de capitale administrative de la Bretagne en impulsant de concert avec Nantes et les autres villes bretonnes d’une certaine importance et le conseil régional la création d’un réseau de villes refuges à l’image de l’initiative barcelonaise, et ce sans attendre le feu vert des instances du PS parisien ou de la préfecture.

Une telle démarche redonnerait un peu de crédit au discours du PS qui en a bien besoin sur ce terrain comme sur d’autres et permettrait à tout un chacun de s’impliquer au mieux via les associations de solidarité avec les migrants pour auto-organiser en Bretagne une politique migratoire généreuse et solidaire avec ceux qui fuient les guerres impérialistes et la misère.

Pour la Gauche Indépendantiste (Breizhistance) : Gael Roblin

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