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Tangi Ar Rouzo

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Le rectorat a envoyé des inspecteurs pour vérifier spécifiquement la correction des épreuves de sciences. Rappelons que vendredi 29 juin dernier, environ 80 élèves de plusieurs collèges Diwan avaient décidé de passer cette épreuve en langue bretonne. Les inspecteurs sont donc envoyés pour vérifier que tout ce qui sera écrit en breton ne sera pas corrigé !

Les corrections du brevet ont lieu en ce moment. Comme tous les ans, différents pôles de correction sont organisés pour corriger les différentes matières : mathématiques, histoire-géographie, sciences, etc. Mais cette année, des inspecteurs ont été envoyés par le rectorat pour vérifier une seule de ces matières : les sciences.

Ce n’est pas un hasard, il s’agit de punir les collégien·ne·s qui ont fait savoir le 29 juin qu’ils avaient passé l’épreuve de sciences en breton. Environ 80 élèves des différents collèges Diwan ont en effet désobéis et ont fait comme leurs camarades basques en 2017. Les copies des basques avaient d’ailleurs été corrigées comme nous le rappelle cet article de Mediabask.

Les inspecteurs envoyés par le rectorat sont donc là pour faire la police et empêcher les copies en langue bretonne d’être corrigées. Pourtant certains parlent breton parmi les correcteurs et pourraient donc très bien les corriger !

Des correcteurs bretonnants à qui on interdit de corriger en breton !

Parmi les enseignant·e·s du pôle dédié aux sciences, certain·e·s sont capables de corriger les épreuves des 80 élèves ayant décidés de répondre en breton. Mais le rectorat le refuse et c’est pourquoi ils ont envoyé des inspecteurs faire la police ! Les correcteurs ont donc clairement l’interdiction de corriger les copies en breton…

Pourquoi ce qui avait été possible l’année dernière au Pays Basque n’est pas possible cette année en Bretagne ? Il est temps que le rectorat réponde clairement à cette question.

“Faire la fête au rectorat !”

La mobilisation des collégien·ne·s et des lycéen·ne·s pour le brevet et le bac en breton ne fait que commencer. La pétition pour le bac en breton est d’ailleurs en passe de dépasser les 10.000 signatures en l’espace de 10 jours !

La mobilisation sur le terrain est aussi en train de s’organiser puisque 2 rendez-vous auront lieu cette semaine :

  • Manifestation à Guingamp mercredi 4 juillet : rendez-vous à 10h30 devant la sous-préfecture pour demander une solution durable pour le réseau des écoles Diwan.
  • Rassemblement “Bak e brezhoneg” à Carhaix samedi 7 juillet : à l’occasion des 40 ans de Diwan, un rassemblement de lycéen·ne·s est prévu à 12h00 pour “faire la fête au rectorat” !

Montrons notre solidarité avec la jeunesse qui nous montre la voie de la désobéissance pour gagner nos droits ! Soutenons la dans la rue pour affirmer notre droit à décider dans quelle langue nous voulons pouvoir faire nos études de la maternelle à l’université en Bretagne !

Après les lycéen·ne·s de Diwan qui ont passé le 22 juin l’épreuve de mathématiques en breton au baccalauréat, voilà qu’on apprends qu’un groupe important de collégien·ne·s de plusieurs collèges Diwan ont passé aujourd’hui une épreuve de sciences en langue bretonne, malgré l’interdiction !

Tout comme la semaine dernière avec les lycéennes et lycéens du Lycée Diwan à Carhaix, nous avons reçu une invitation à une conférence de presse pour nous informer qu’un groupe de collégien·ne·s venait de passer une épreuve du brevet en langue bretonne, malgré l’interdiction ! La désobéissance des lycéen·ne·s et le soutien populaire rapide et important qu’ils ont reçu ont donc fait de l’effet et renforcent la motivation de la jeunesse pour que l’on respecte leurs droits.

L’exemple du bac pour les élèves des collèges Diwan

Les collégiens et collégiennes de Diwan ont pu prendre exemple sur les élèves du Lycée Diwan à Carhaix. La campagne menée par les lycéennes et les lycéens a pu les rassurer dans leur démarche : ils trouveront du soutien auprès de la société en ce qui concerne leurs revendications.

Car aujourd’hui le brevet ne peut pas se passer entièrement en breton. Seules les épreuves de mathématiques et d’histoire-géographie peuvent se passer en langue bretonne. Pour les sciences… il faut passer l’épreuve en français malgré des cours par immersion en breton depuis l’école.

Pire encore, les collègien·ne·s de Saint-Herblain en Loire-Atlantique ne peuvent passer aucune matière en breton…

L’année dernière et cette année au Pays Basque le même problème a eu lieu et l’association Seaska a également fait campagne pour obtenir le droit de passer toutes les épreuves en basque. Notons que Mediabask indique dans son édition du jour que la fédération Seaska (l’équivalent des écoles Diwan au nord du Pays Basque) réclame que “les 167 élèves de 3ème scolarisés dans les collèges Larzabal, Xalbador et Manex Erdozaintzi Etxart, ainsi que les douze élèves de 3ème professionnelle du lycée Bernat Etxepare puissent présenter les épreuves de sciences en langue basque“.

Les lycéen·ne·s à la sortie de la conférence de presse à Carhaix

Une pétition signée par plus de 6000 personnes pour le bac

La campagne de désobéissance initiée le 22 juin par des élèves du Lycée Diwan fonctionne très bien et donne de l’espoir pour le brevet également : la pétition lancée pour que les copies du baccalauréat soient corrigées par des bretonnant·e·s a déjà recueillie plus de 6000 signatures en 3 jours et quelques, et ce n’est pas fini ! Plusieurs élu·e·s ont également signalés leurs soutiens sans que cela n’ait pour l’instant un effet concret, puisqu’il n’y a eu aucune annonce rassurante de la part du rectorat, bien au contraire…

Les lycéens brittophones et leur soutiens ont donc décidés d’interpeller le défenseur des droits.

Rappelons qu’au Pays Basque les lycéen·ne·s peuvent déjà passer l’épreuve de mathématiques en basque. Pourquoi cela n’est-il pas possible en Bretagne ? L’égalité des territoires tant prônée par l’État français est donc belle et bien une farce…

“Toutes les réponses en breton ne seront pas prises en compte”

Depuis une semaine, c’était l’incertitude pour la correction des copies de l’épreuve de mathématiques. Le rectorat a indiqué jeudi 28 juin que les copies allaient être corrigées mais n’a pas précisé qu’elles allaient l’être par des bretonnant·e·s ! Autant dire que les élèves du Lycée Diwan risquent clairement d’avoir la note “zéro” et d’échouer au baccalauréat !

La campagne pour faire pression sur le rectorat continue donc et un numéro du cabinet du rectorat a même été diffusé sur les réseaux sociaux pour leur demander des comptes. Bretagne-Info a appelé le numéro, mais aucune information supplémentaire ne filtre : l’accueil téléphonique du rectorat indique aussitôt qu’il faut envoyer un mail… mais l’embarras suscité par l’affaire “Bak e brezhoneg” est bien perceptible ! Y aura t’il une nouvelle affaire “Breved e brezhoneg” ?

Le numéro du cabinet du rectorat affiché sur les réseaux sociaux pour demander des renseignements concernant la correction des copies en breton.

Un vrai statut pour la langue bretonne

En moins de dix jours, on aura vu la jeunesse se mobiliser par deux fois pour obtenir des droits qui semblent pourtant logiques en 2018 ! Comment peut-on demander à des élèves qui ont fait toutes leurs études en breton de passer les épreuves du bac ou du brevet dans une autre langue ? Tout cela n’est pas sérieux…

La vraie question soulevée par ces deux mobilisations c’est de savoir quand est-ce que nous pourrons décider en Bretagne du statut que doit avoir la langue bretonne ? Car si ces jeunes élèves doivent désobéir et prendre le risque de rater une partie de leurs études pour que leurs droits soient respectés, c’est bien qu’il y a un problème… Si les lois ne correspondent pas à la réalité de la Bretagne il faudra les changer pour avoir un statut d’officialité en Bretagne, de Brest à Clisson.

En attendant pour notre part nous sommes complètement sidérés du silence total observé par les syndicats enseignants en Bretagne sur ces revendications…

Félicitons donc la jeunesse qui nous montre la voie de la désobéissance pour gagner nos droits ! Et apprêtons nous à descendre dans la rue à ses cotés pour affirmer notre droit à décider dans quelle langue nous voulons pouvoir faire nos études de la maternelle à l’université en Bretagne !

Pemzek lisead kalonek o deus kredet tremen o arnodenn matematikou e brezhoneg da zevezh ar bacho evit an dañvez-se.

Goulenn a reont ma vo doujet ouzh o gwir d’ober gant hor yezh evit al lodenn se deus ar bachelouriezh evel ma vez graet e akademiezh Bourdel gant o c’henseurted deus hanternoz Bro-Euskal.

Graet o deus o soñj goude bezañ prederiet mat. Kemeret  o deus risklou gant brokusted hag entan ar yaouankiz.

Hiziv c’hoazh n’ouzomp ket hag asantet e vo gant ar rektorelezh  e vefe difaziet o c’hopiennou, dav eo kenderc’hel d’ober trouz ha dreist-holl rediañ sindikalourien an deskadurezh da embann o soñj a-zivout an azgoulenn reizh-se.

Da c’hortoz e weler mat o deus roet al liseidi disuj ur gentelig da zifennourien Breizh en ur implij doareou kehentiñ a vremañ evel Facebook live ha Twitter evel m’o deus degaset d’hor soñj eo arabat ankouaat ar ger-stur : “Ne ‘teuimp ket a-benn d’en em zieubiñ hep disentiñ“.

Dañvez-preder zo aze evit hon dilennidi a vez atav ken sentus dirak o mistri e Pariz, da c’hortoz ma vo paotred ha merc’hed yaouank all o rentañ o c’hopiennou prederouriezh e yezh ar vro !

Evit klozañ e embannomp skrid al liseidi en e-bezh :

O c’houzout mat ar pezh a reomp ha goude bezañ bet klasket gant kement amoug a zo da lakaat hor gwirioù hag hor goulenn da dalvezout,

En anv ar remziadoù da zont,

Ne c’hallomp ket chom hep ober un dra bennak.

Ni : Luca Rault, Tangi Ar Rouzo, Ismael Morvan hag izili all ar c’henstroll « Bak e brezhoneg », a zibab tremen arnodenn matematikoù ar vachelouriezh en brezhoneg ar bloaz-mañ.

Digarezioù pleustrek ha poellek a zo evit displegañ dibab an danvez : an niver a reizherien brezhoneger barrek war ar matematikoù a zo bras a-walc’h evit kaout ur reizhadenn just.

Emskiant deus pouez an dibab-se, hon eus dibabet, e fin hor c’hursus dre soubidigezh, ober ar pezh a sonjemp ha lakaat hor ober da vont gant hor mennozhioù. Abalamour da se hon eus dibabet tremen an arnodenn matematikoù gant ar yezh a implijomp en danvez-se abaoe 15 vloaz. Ar c’helenn-se a zo disoc’h strivoù kelennerien ha liseidi. An traoù evel m’emaint hiziv an deiz, da lâret eo, tremen an arnodenn en galleg, daoust deomp bezañ bet desket en brezhoneg, a zo, evidomp, diboell da vat.

Reishoc’h c’hoazh eo hor stourm pa c’houvezer o deus al liseidi euskarat heuliet ur c’hursus dre soubidigezh gante, ar gwir, abaoe 2012, da dremen an arnodenn matematikoù en o yezh, ouzhpenn d’an arnodenn istor-geografiezh. An diforc’h splann-se a zo direizh kenañ. Keodedourien deus ar memes bro omp, goulenn a reomp kaout ar memes gwirioù, pe vefer euskarad pe breizhad.

Hor yezh, hag a zo bet anavezet e 2011 gant an UNESCO evel en « dañjer bras », a zo gwarezet gant ur garta european peurwiriekaet gant 25 stad. Anavezet ha gwarezet eo hor yezh er vonreizh c’hall evel ul lodenn eus glad Bro-C’hall. Estreget bezañ kelennet pe komzet e rank ur yezh bezañ evit chom bev. Ret eo dezhi kaout he flas er gevredigezh, dre dremen arnodennoù ofisiel en brezhoneg da skouer.

Ar bloaz-mañ a zo evidomp an tremen d’an oad gour. Ar gevredigezh a c’hortoz diouzhimp e vevfemp evel keodedourien kiriek hag a-du gant o zalvoudoù. Se eo ar pezh a reomp.

Setu perak, dre dever keodedad e skrivfomp hor arnodenn matematikoù en brezhoneg. Gant ar gouarnamant an hini eo omp bet rediet d’ober an dra enep lezenn-se, met reizh penn da benn. Spi hon eus e vo broudet evel-se ar stad c’hall da vont e-touesk ar stadoù european all hag e lakao e pleustr an diarbennoù a zo ret evit difenn an talvoudoù a ra deus Bro-C’hall, hervez ar pezh a vez lavaret, bro an Ingalded, ar Vreudeuriezh ha dreist-holl, bro ar Frankiz.

Setu ma pedomp pep hini ac’hanoc’h da souten ac’hanomp !

Aujourd’hui, une quinzaine d’élèves du Lycée Diwan de Carhaix ont passé une épreuve du baccalauréat en breton, malgré l’interdiction. Après avoir fait tout leur cursus scolaire en langue bretonne, ils réclament dans un premier temps le droit de pouvoir passer l’épreuve de mathématiques du baccalauréat dans leur langue. Comme c’est le cas au Pays Basque.

Depuis ce matin, en plus du stress du baccalauréat, une quinzaine d’élèves sont aussi dans l’inconnu concernant la correction de leurs copies… Ils viennent en effet de passer l’épreuve de mathématiques en breton, malgré l’interdiction ! La désobéissance était en effet la dernière option pour ces lycéennes et lycéens du Lycée Diwan à Carhaix…

Le bac en breton réclamé depuis plusieurs années

Le comité “Bak e brezhoneg” a été créé il y a deux ans pour amplifier le mouvement qui se profilait depuis plusieurs années à l’approche du baccalauréat. Des élèves ont ainsi régulièrement tenté de dialoguer avec l’Académie et l’État Français, mais la revendication du bac en breton leur a toujours été refusée.

Seule l’épreuve d’histoire-géographie peut aujourd’hui se passer en breton. Alors même que le système de Diwan est l’apprentissage par immersion, c’est-à-dire tout en breton, des matières comme les mathématiques ou la philosophie ne peuvent être passées qu’en français au baccalauréat ! Les élèves de Diwan ont pourtant été formés dans ces matières essentiellement en langue bretonne…

En 2017, le comité “Bak e brezhoneg” lançait une pétition qui recueillait plus de 3500 signatures. Un rassemblement avait également lieu dans les rues de Carhaix au mois de mai 2018. Mais le rectorat s’oppose toujours catégoriquement au bac en langue bretonne !

Possible au Pays basque et pas en Bretagne ?

Les élèves du Lycée Diwan de Carhaix ne comprennent pas qu’on leur interdise de passer certaines épreuves en langue bretonne alors que leurs camarades basques peuvent le faire dans leur langue. Cette différence de traitement est complètement incohérente…

C’est depuis 2012 que les élèves du cursus immersif basque (semblable à Diwan) peuvent en effet passer l’épreuve de mathématique en basque ! Qu’est ce qui empêche de faire la même chose en Bretagne ?

Prendre des risques pour gagner

Les membres du comité “Bak e brezhoneg” ont bien réfléchi avant de décider de passer l’épreuve des mathématiques en breton. S’ils ont choisit cette matière, c’est justement parce qu’ils savent qu’il existe suffisamment de correcteurs pour s’occuper de leurs copies. Techniquement, il n’y a donc aucun frein au bac en breton.

Plutôt que de rester dans l’inaction et d’attendre un dialogue qui ne vient pas ou qui ne réponds pas à leurs justes demandes, ils ont pris le risque de désobéir pour gagner ce droit. Mais ce risque passe aussi par une éventuelle note “zéro” alors qu’ils ont des coefficients de 5 ou même de 8 pour certain·e·s…

Un soutien total nécessaire pour obtenir le bac en breton

On ne change pas la société sans prendre de risques et sans désobéir à des lois injustes. Les élèves du Lycée Diwan l’ont bien compris. Nous avons maintenant toutes et tous la responsabilité de les soutenir dans leur démarche : nous devons exiger immédiatement du rectorat que les copies des élèves du Lycée Diwan soient corrigées. Nous devons également exiger des syndicats d’enseignants et des élu·e·s locaux de s’engager concrètement pour les soutenir et pour régler la question du bac en breton pour l’année prochaine.

Facebook Live de la conférence de presse du comité “Bak e brezhoneg” :

An emvod o kregiñ ! La réunion commence

Publiée par Bak e Brezhoneg sur Vendredi 22 juin 2018