Tag

amities kurdes de bretagne

Browsing

Il est bien difficile de s’informer de façon régulière sur le Kurdistan, les grands médias ne rentrant pas dans les méandres de l’histoire tourmentée de ce peuple éclaté sur quatre états et sur les multiples composantes de son mouvement de libération nationale.

Certains sites aident tout de même à suivre de façon régulière la situation au Kurdistan, petite revue de presse virtuelle francophone :

Le site des Amitiés Kurdes de Bretagne qui œuvrent depuis de très nombreuses années pour l’amitié entre les bretons et les kurdes, organisent des missions d’informations sur place, prennent part aux mobilisations en Bretagne (essentiellement à Rennes). Suite au développement du conflit entre les Kurdes et DAESH ce site propose régulièrement des infos mises à jour avec des cartes interactives.

Le blog Kurdiscat fait un travail similaire en Catalogne. Facile à lire pour les francophones.

Mentionnons également le site actukurde du réseau d’information libre de la  Mésopotamie.

Le site de l’organisation anti-répressive communiste belge Secours Rouge a publié très récemment un mémento très complet de la géographie et du panorama politique de la résistance Kurde et met à jour régulièrement son dossier Kurdistan.

Signalons également le récent blog “Nouvelle Turquie” visiblement proche de la gauche communiste révolutionnaire turque qui dans toutes ses composantes soutien le droit des Kurdes à l’autodétermination et combat bien souvent aux cotés du PKK.

Cette liste est non exhaustive.

Bretagne-info.

Nous publions un article initialement diffusé sur le site des Amitiés Kurdes de Bretagne. Une association qui oeuvrent depuis des années en faveur des droits du peuple Kurde. De nombreux combattants des unités de défense populaires sont morts ces derniers jours lors de combats face à DAESH. On compte parmi ces morts les premiers volontaires internationalistes ( notamment un Australien ) mais aussi Mehmet Işıklar , un Kurde dont la famille est bien connue à Rennes. Si nous publions cet article d’André Metayer , infatigable président des AKB c’est aussi pour assurer la communauté Kurde de Rennes et de Bretagne de notre solidarité.

Nous vous invitons par ailleurs à privilégier le site des AKB pour vous tenir informer de l’évolution des combats au Rojava ou ailleurs.

Bretagne-Info.

La nouvelle est tombée vendredi ( 27/02/2015 NDLR ), semant la désolation dans les familles kurdes de Rennes : Muhammed (Mehmet) Işıklar est « tombé martyr » au Kurdistan de Syrie (Rojava) le mercredi 24 février, près de Til Temir, au sud du canton de Cêzirê.

Mehmet est né le 14 mars 1983 à Karapinar (Qerepungal en kurde), petit village près de Varto, au Kurdistan de Turquie, village de 150 maisons bien connu à Rennes, où plusieurs dizaines de familles qui en sont issues sont venues se réfugier après que l’armée turque les en eut chassé en 1994. Les AKB ont popularisé cette histoire sous la forme d’un livre de témoignages édité en 1998 et d’une exposition de photos, signée Gaël Le Ny, consacrée aux populations originaires de ce village. Mehmet avait 11 ans quand les militaires ont incendié les habitations, dispersé les troupeaux, molesté hommes, femmes et enfants et tué trois bergers. La famille Işıklar, comme les autres familles, a alors pris la route de l’exil, une partie se retrouvant à Rennes, plusieurs frères de Mehmet, des cousins, des amis, des voisins. Certains ont pris des responsabilités associatives dans l’organisation de la communauté kurde de Rennes.

Mehmet et ses parents, Xalis et Rehime, ainsi que d’autres membres de la famille, trouvèrent refuge à Ambar, petit village près de Bismil (province de Diyarbakir). C’est là que Mehmet a grandi et mûri avant de rejoindre Istanbul. A 20 ans, il s’engage dans les HPG?, forces combattantes du PKK. Ses parents, militants kurdes, étaient fiers de leur fils, souffrant néanmoins d’être séparés de lui. Ils ne le reverront jamais. En 2012, il se porte volontaire pour aller prêter main forte à ses frères kurdes de Syrie et est versé dans les YPG?, forces combattantes du PYD?, pour lutter contre les djihadistes semant la terreur dans toute la contrée. Le 24 février 2015, il était engagé dans la terrible bataille de la vallée de la rivière Khabur et était posté en sentinelle avancée. C’est là, à Til Temir, qu’une balle de sniper devait mettre fin à ses jours. Mehmet avait 32 ans. Il combattait depuis 12 ans.

La bataille sur la Khabur

Mehmet faisait donc partie des forces kurdes qui sont venues au secours de 33 villages chrétiens de la vallée de la rivière Khabur, au sud-est du canton de Cêzirê. La population de ces villages descend des Assyro-Chaldéens chassés d’Irak en 1933 et qui venus se mettre sous la protection de la France, ayant alors mandat sur la Syrie.

Dans un article précédent, nous avons relaté une semaine de combats au Rojava, notamment à Til Temir où la bataille a été extrêmement violente (attaque des villages de la rive droite de la Khabur par l’EI entre le 23 et le 25 février, des civils tués et plus de 220 otages enlevés, encerclement de Til Temir le 25, raid en ville faisant une centaine de morts, avant que la contre-attaque des YPG/J ne permette de repousser l’EI au sud de la Khabur et de contenir l’encerclement) et se poursuit aujourd’hui.

Les forces kurdes du Rojava ont perdu plus de 40 hommes et femmes pendant ces 7 jours de combat, mais elles peuvent s’enorgueillir, grâce au sacrifice de héros comme Mehmet, d’avoir porté un coup sévère aux barbares de l’EI.

Condoléances

La dépouille de Mehmet Işıklar, rapatriée à Diyarbakir, a été inhumée le 3 mars dans son village d’adoption, Ambar, entourée de sa famille et de milliers d’amis. Tous ses proches, émigrés à Rennes, étaient également présents. Une cérémonie du souvenir aura lieu à Rennes à leur retour. Les Amitiés kurdes de Bretagne adressent à la famille de Mehmet et à tous les Kurdes de Rennes leurs sincères condoléances.

André Métayer

Une marche en hommage à Rojbin (Fidan Dogan), et à ses camarades sauvagement assassinées aura lieu à Rennes, samedi 26 janvier. Elle sera organisée par les Amitiés Kurdes de Bretagne et l’association kurde Amara – Maison du peuple kurde.

Rojbin

Après la manifestation de dimanche dernier qui a réunie près de 50 000 personnes pour dénoncer les assassinats des trois militantes kurdes Robjin, Sakine et Leyla, les amis du peuple kurde et les militants anti-impérialistes doivent continuer de maintenir la pression sur le gouvernement français. D’une part pour faire la vérité sur ce triple meurtre qui a touché les représentantes du mouvement kurde en Europe, d’autre part pour dénoncer la répression et la traque qui s’exercent, tant en Turquie qu’en Europe, contre les défenseurs des droits nationaux et sociaux du peuple kurde.

 

Rojbin assassinée, chagrin et colère !

Robjin était une militante bien connue des soutiens du peuple kurde en Bretagne et en France, c’est au côté de Sakine Cansiz fondatrice historique du PKK, Parti des Travailleurs du Kurdistan*, et de Leyla Soylemez, jeune militante, qu’elle s’est fait descendre mercredi .
Agée d’une trentaine d’année, enfant elle avait avec ses parents la région kurde de Maras en Turquie, pour rejoindre la France. Figure emblématique de la jeune femme kurde, moderne, luttant contre l’oppression turque mais aussi contre “l’oppression féodale”, l’enfermement les femmes dans un état de soumission face à l’autorité machiste et patriarcale. En tant que directrice du Centre d’Information du Kurdistan (CIK), elle était une véritable ambassadrice des Kurdes et un relais utile auprès de tout le mouvement associatif, de la presse, des personnalités politiques et institutions françaises et européennes. La seule arme de cette avocate était sa force de conviction. Ses assassins l’ont tué avec des armes de calibres 7.65.
Rojbin était une personnalité qui,c’est sans doute l’un des motifs de ce meurtre : il fallait faire taire cette voix qu’on pouvait difficilement taxer de “terroriste”.

 

combattantes et combattants de la guérilla kurde

Dénoncer l’ accord « Guéant »

Aujourd’hui des centaines de responsables, de militants politiques, d’élus locaux, sont enfermés dans les geôles turques, au motif qu’ils seraient membres d’une organisation « terroriste ». Régulièrement des militants kurdes, parfois résidant de l’Etat français, sont menacés d’extradition vers la Turquie.
Le 7 octobre 2011, à Ankara, le ministre de l’intérieur français, Claude Guéant et le ministre de l’intérieur turc ont signé un “Accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure “, celui-ci a été repris sans modification par le gouvernement PS et approuvé le 1er aout 2012 en conseil des ministres. Si l’accord était finalisé par le Parlement il mettrait en danger la sécurité des kurdes réfugiés dans l’Etat Français.

Alors que l’Etat turque continue ces derniers jours de bombarder des dizaines de bases de la guérilla kurde, notamment dans le nord de l’Irak, la Gauche Indépendantiste bretonne, BREIZHISTANCE-IS appelle ses militants et sympathisants à se mobiliser à Rennes, samedi 26 janvier pour dénoncer cet accord et la politique de l’Etat turque qui ne reconnait ni les droits culturels, ni les droits politiques pour lesquels le peuple kurde se bat légitimement depuis plus de trente ans.

* PKK : organisation marxiste et laïque pour l’indépendance et les droits culturels du peuple kurde, fondée en 1978.