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Voici le premier bulletin de « Bretagne en luttes / Breizh o stourm ». Nous publierons occasionnellement ce nouvel outil au service de l’indépendance et du socialisme. Une version papier sera également diffusée dans les manifs et lieux que nous fréquentons.

Voici la version PDF de ce bulletin :

On saura demain si le mouvement contre le projet de réforme du Code du Travail continue à prendre de l’ampleur. Une date choisie par les mouvements de base dans les Universités et Lycées, et relayée par les UL et branches de certains syndicats.

Le 31/03 (jour de mobilisation relayé par les centrales syndicales) et le 05/04 sont déjà deux dates à retenir. Nous invitons à renforcer les mobilisations à la base, sur des bases radicales ayant pour objectif de bloquer l’économie sans oublier dans nos revendications l’exigence de la mise en liberté et la solidarité de classe avec les incarcérés et réprimés des dernières mobilisations à Nantes et Rennes.

Le 17/03 dernier, plus de 20 000 personnes avaient manifesté en Bretagne contre le projet de loi rétrograde sur le Code du Travail. A nous de faire mieux !

La Gauche Indépendantiste.

  • Nantes/Naoned : 11h00 — Place du commerce
  • Saint Nazaire/Sant-Nazer : 10h00 — Hôtel de ville
  • Rennes/Roazhon : 12h00 — Place du Parlement de Bretagne.
  • Redon : 09h00 — Lycée Beaumont
  • Brest : 12h00 — Place de la liberté
  • Vannes/Gwened : à préciser
  • Quimper/Kemper : 12h00 — Place de la Résistance
  • Lannion/Lannuon : 14h00 — Lycée Dantec
  • Lorient/An Oriant : 14h00 — 84 bd dumanoir
  • Saint-Brieuc/Sant-Brieg : 11h00 — Place de la préfecture
  • Guingamp/Gwengamp : 10h30 — Devant Lidl + Place du Vally 11h30
  • Morlaix/Montroulez : 12h00 — Place de la mairie
  • Quimperlé/Kemperle : 12h00 — Devant la salle du Coat Ker

Ce mardi deux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire. Des militants de Breizhistance-IS étaient présents et ont tenu à faire part du témoignage de cette journée et de notre soutien aux deux prévenus.

Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire
Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire

Procès de la mobilisation du 21 juin 2012

Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement des 5 enquêtes publiques préalables à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes qui se sont déroulées pendant l’été, et qui portaient notamment sur les zones humides. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit, des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis des années, la violence des forces de l’ordre était particulièrement élevée ce jour là face à l’organisation des opposants. Les élus et les associations dénonçaient notamment le processus anti démocratique des enquêtes, multiples, réalisées sur un temps court et en plein été, elles ne répondaient pas non plus à certaines questions fondamentales en terme de compensations environnementales. La mobilisation du 21 juin aura au moins permis l’audition de représentants de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres écartés à l’origine. C’est dans ce contexte que Sylvain et Clément étaient arrêtés.

Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne
Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne

Les deux inculpés

C’étaient les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport qui passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire ce 28 août. Ils sont accusés de « violence avec arme (en l’occurrence un tracteur) sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « d’attroupement illégal » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA), ainsi que « d’attroupement illégal », « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique», «refus de fichage ADN» pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile.

Clément, occupant de la ZAD, aurait été reconnu par un garde mobile comme étant celui qui lui aurait arraché son casque au moment du refoulement de la place de la mairie de Notre-Dame le 21 juin (habituel lieu de rassemblement à Notre-Dame contre les enquêtes publiques). Sylvain, agriculteur de Notre-Dame, opposant connu et historique à l’aéroport, est lui accusé d’avoir utilisé son tracteur comme «arme», afin de briser un cordon de garde mobile, voire pour blesser les forces d’occupation.

Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau
Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau

Une audience sous la pression populaire

150 tracteurs et plus de 500 personnes s’étaient réunis pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été qui continue de témoigner de l’opposition populaire et solidaire à ce projet. La venue de quelques personnalités médiatiques comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. D’ailleurs, durant les presque deux de procès, les cris de soutiens aux deux prévenus venant de l’extérieur se seront constamment fait entendre.

Clément, sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation.

C’est ensuite Sylvain qui comparaît. Comme il l’a toujours répété, s’il a manœuvré son tracteur devant les gardes mobiles s’était uniquement pour protéger les manifestants de la violence des premiers. D’ailleurs il roulait à quelques km/h comme les vidéos le prouvent. Le gendarme ayant porté plainte (absent, comme d’habitude) déclarera dans sa déposition avoir eu la «trouille de sa vie» après avoir «manqué s’être fait renversé». Déclarations qui feront bien rire la salle après avoir vu celui-ci sur une vidéo projetée lors de l’audience, monter d’un coup sur le tracteur avec ses collègues, matraques et bombes lacrymo aux poings, pour aller déloger Sylvain dans sa cabine. Après l’audition des témoins, la procureure réclame des peines pour les deux chefs d’accusation ! Pourtant, Clément, passé juste avant s’est fait relaxer pour le chef d’ «attroupement», pourtant, les gardes mobiles dans leurs dépositions témoignent à leur insu que la procédure de sommations n’a pas été respectée ! La procureure s’offusquera aussi qu’on est pu faire «rentrer la politique dans le tribunal», rappelant «l’indépendance de la justice» avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre Dame des Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme).

Les panneaux annonçant l'enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal
Les panneaux annonçant l’enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal

Les procès se multiplient mais l’opposition ne faiblit pas !

Restons solidaire, accentuons la mobilisation, le combat contre ce projet inutile et imposé n’est clairement pas fini ! Breizhistance-IS vous donne rendez-vous le 11 septembre à Saint-Nazaire pour les délibérations. Ce même jour, dans le même tribunal, ce sera aussi l’occasion de venir soutenir la famille Herbin, résidente de la commune au lieux-dit le Liminbout depuis les années 90 et qui a été mise en demeure de quitter les lieux par la société Vinci.

Intervention de Julien Durand devant le tribunal

Lundi 13 février, le procès prévu pour juger des  militants qui avaient participé à l’occupation de locaux appartenant à la société Vinci a été reporté au 16 mai. Le mercredi suivant, une cinquantaine de personnes se rassemblaient devant le même tribunal pour soutenir les premiers propriétaires à passer au tribunal pour avoir refusé de vendre leur terrain à Vinci – AGO … La série des procès contre les habitants et militants qui s’opposent au destructeur projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes continuent la semaine prochaine …

Lors de la manifestation accompagnant le départ de la tracto-vélo Notre-Dame-des-Landes /Paris, le 6 novembre 2011, un groupe d’opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame Des Landes a “escorté” un membre des renseignements généraux hors du cortège. A la suite de ces faits, deux camarades sont convoqués au tribunal de Saint-Nazaire pour “outrage à agent” le mardi 21 février à 14h. Un rassemblement est prévu devant le tribunal de Saint-Nazaire le mardi 21 février à partir de 13 heures en soutien aux deux camarades convoqués. Face à la criminalisation de la lutte populaire contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, soyons solidaires.

Mercredi 22 février, un rassemblement sera organisé à partir de 9h30, pour soutenir la “deuxième série” de propriétaires ayant refusé de vendre leur terre à la société privé, soutenue elle par les pouvoirs publics, Vinci.

Avant-hier le tribunal de Saint-Nazaire à ordonné l’expulsion sous un mois des occupants de quatre maisons de la ZAD, situées sur la commune de Vigneux de Bretagne. 12 occupants avaient étés assignés par Aéroports du Grand Ouest (société du Groupe Vinci) devant le tribunal pour des maisons et terrains occupés appartenant à l’Etat ou au Conseil Général. Chose donc très étonnante qu’une société privée puisse saisir la justice contre des habitants occupant une maison dont elle n’est pas propriétaire !

Tous les observateurs constatent un délai d’expulsion extrêmement rapide, juste avant l’hiver, malgré une démolition des bâtiments impossible avant au moins deux à trois ans. Le tribunal ne reconnaît pas la problématique de l’accès au logement exposée par les occupants et insiste sur une “opposition politique” au projet. Sans doute une manière d’insinuer pour ceux-ci l’incongruité que représente des pauvres se souciant de politique.

Comme le déclare l’avocat des occupants, Maître Lemoigne “on ne comprend pas une telle précipitation (…) si ce n’est créer une psychose à l’égard des propriétaires et des locataires de la ZAD”, habitants légaux qui ne souhaitent pas partir. L’enquête sur le parcellaire à montrer que près de 60% des propriétaires de la ZAD ne voulaient pas vendre leurs terrain à Vinci et au PS. Par le biais d’AGO, Vinci souhaite donc faire peur et montrer les moyens dont elle dispose.

Les intérêts privés de Vinci et des collectivités gérées par le PS et L’UMP se confondent de plus en plus à mesure qu’une répression peu soucieuse de la démocratie s’installe. Après les violences du 27 juillet et l’attaque de la caravane PS, J. Auxiette et Jean-Marc Ayrault appelaient “les partis républicains (notamment ceux qui cogèrent les collectivités avec le PS, EELV, Alternatifs, …) à condamner avec la plus grande fermeté les actes de violences des opposants”. Néanmoins ils n’auront aucun mot pour la mère de famille qui a eu les poumons perforés et des côtes cassés par les forces de l’ordre. Ils cautionnent aussi les violences du square Mercoeur survenues le 2 septembre. Quelques dizaines d’opposants ont été matraqués au sol, certains menottes aux poignets, d’autres se sont fait attaqué au taser, et surtout ils ont été délogé en quelques minutes par le GIPN …. car ils étaient grimpés dans des arbres en déployant notamment des banderoles hostiles à l’aéroport !

Suit aux installations réussies du printemps 2011 sur la ZAD, et notamment à la mobilisation des 9-10 juillet qui a vu se réunir 14 000 personnes sur la ZAD à l’appel de la coordination, les partisans du projet sont passés un grade au dessus dans leur communication et leur stratégie d’intimidation. Comme nous l’avons déjà déclaré, la violence est bien du côté des promoteurs. Alors que leurs présidentiables visitent Nantes il n’y a rien de plus grave que de voir le Parti Socialiste reprendre si bien le costume et le kärcher de la droite Sarkozyste.

Prochain verdict pour les occupants de maisons à Notre-Dame-des-Landes, le Jeudi 20 octobre à Nantes.

AIDER LES OCCUPANTS DE LA ZAD :

Pas mal d’occupants se préparent aux expulsions et appellent à une aide matériel pour leur résister le plus possible (matériaux de constructions, masques à gaz, etc …). Il est déjà prévu l’organisation de manifestations de réappropriation des maisons qui auront été expulsées le quatrième samedi qui suivront les expulsions : http://zad.nadir.org/spip.php?article66

 

 

BREIZHISTANCE-IS appelle à participer à la manifestation unitaire du samedi 2 avril pour la défense des services de santé publics.

La mobilisation victorieuse d’il y a deux ans pour le maintien de services hospitaliers en basse-Bretagne et en particulier à Carhaix, ne doit pas nous faire oublier que les problèmes subsistent. Les menaces de fermetures, les franchises médicales, les déremboursements, les dépassements d’honoraires, les privatisations, le démantèlement de la sécurité sociale, la réforme de la dépendance, etc … sont là pour nous montrer que l’accès à des soins de qualité pour tous et sur tout le territoire n’est pas garanti. Les mobilisations de personnels dans plusieurs hopitaux, comme c’est notamment le cas aux urgences de St-Nazaire depuis plusieurs semaines, témoignent de la précarité dans laquelle l’administration hospitalière et le gouvernement plonge les services de santé publique. A Saint-Nazaire, les urgences ont vu les nombres d’admissions augmenter de 40% en dix ans sans aucune augmentation de personnel ! Comme partout on demande aux salariés de travailler plus avec moins de moyens, au détriment de la qualité et de la capité d’accueil dans de bonnes conditions.

La santé ne doit pas être un secteur marchand, il faut garantir l’accès aux soins à tous et de manière harmonieuse. Ceci passe par un financement de l’Assurance Maladie solidaire fondé sur les revenus et le travail, il faut en finir avec les exonérations de cotisations sociales, imposer le maintien des services de santé partout en Bretagne et l’embauche de personnels dans les services surchargés.

 Dans le combat contre la réforme des retraites BREIZHISTANCE-IS tient à dénoncer l’attitude du PS Français qui a abandonné tout solidarité et engagement vis à vis des travailleuses et trravailleurs. D’une part au tournant du mouvement le PSF déclare être pour un allongement de la durée de cotisation d’ici 2020 tout en en pavoisant dans les manifestations contre le projet de réforme. D’autre part en Bretagne dans plusieurs nous voyons les responsables entraver et dénoncer les actions de blocages des travailleurs. A Saint-Nazaire, le maire Joel Batteux vient d’ailleurs d’emboîter le pas des décisions gouvernementales en prenant un arrêté de réquisition des personnels en grève des services des ordures ménagères à la veille de la manifestation unitaire d’aujourd’hui. Nous tenons à dénoncer ce double jeu du PSF et à affirmer notre solidarité aux grévistes.

L’attitude de la gauche institutionnelle française (outre le PSF, le sénateur PG Autain de Loire-Atlantique s’est déclaré pour un allongement à 62 ans) témoigne de la nécessité d’une grève menée à la base.

Chom a ra kreñv fulor ar bobl abalamour da raktres ar gouarnamant evit daleañ oad al leveoù. Ma c’heller bezañ etre daou soñj diwar-benn efedusted ar manifestadegoù  aozet d’ar sadorn ez eo anat goude hini disadorn ez eus un toullad mat a dud e Breizh kontant da vont pelloc’h gant ar stourm. Kement-se zo bet diskouezet ouzhpenn gant an dud o deus stanket an hent-tizh e-kichen Kemperle ha gant ar re o deus rediet ur greizenn genwerzhel e Roazhon da serriñ he dorojoù.

Gervel a reomp hon izili ha  mignoned da gemer perzh e -kement darvoud a sikouro da stankañ an ekonomiezh a-raok, e-pad ha goude an devezh harz-labour a vo dalc’het d’an 12 a viz Here.

Faot a ra deomp embann ez eomp skoaz-ouzh-skoaz gant an tri froletour yaouank bet barnet ha bac’het evit daou dionte e Sant-Nazer goude an devezh stourm bet dalc’het d’an 23 a viz Gwengolo. prest omp da gemer perzh e kement intrudu a gengred a vo aozet evito.

BREIZH DIEUB HA SOKIALOUR !

La mobilisation du 23 septembre est une réussite, comme le fût celle du 7 septembre, mais aussi comme le fût celle du 24 juin ! De même rappelons les grèves du 27 mai et du 23 mars 2010 qui portaient déjà sur le réforme des retraites… 5 jours de grèves et de manifestations contre un gouvernement qui très clairement ne compte pas céder, et maintenant deux autres journées annoncées par l’intersyndicale parisienne pour le samedi 2 octobre et le jeudi 12 octobre.

Si la mobilisation était comparable entre le 7 septembre et le 23 septembre en France comme en Bretagne, il faut selon nous y ajouter plusieurs éléments.

Depuis déjà plusieurs semaines l’Union Syndicale Solidaires, la CGT-FO, la FSU Loire-Atlantique et la CNT soutiennent la reconduction de la grève. Tout comme l’intersyndicale-Culture (CFTC, CFDT, CGT, FSU, SUD, UNSA), la CGT-services publics, la CGT-organismes sociaux, la CGT- Education, le SNUAS-FSU (assistants sociaux), la CGT-Chimie, CFTC-SNCF, le SNETAP FSU (enseignement agricole). A France-Télévision CGT, FO et CFTC ont déposés le 23 septembre un préavis de grève reconductible… Et sans oublier celui déposé en Loire-Atlantique dés le 13 septembre au niveau de l’éducation nationale.

De plus jeudi dernier ce sont les actions de blocages qui se sont multipliées en Bretagne à Ancenis (RN 23), Nantes (Pont de Pirmil) , Pont de Saint-Nazaire, Lorient (RN 165), et parfois des actions de barbouillage des permanences de députés UMP, comme à Chateaubriant et à Vertou . On notera aussi la mobilisation ce jeudi des habitants de l’île d’Ouessant pour la première fois, sans oublier la population d’autres îles bretonnes comme Groix et Belle-Ile. L’entrée en grève illimitée dans certaines entreprises comme à la raffinerie de Donges. Sans oublier les incidents survenues suite aux manifestations de et Saint-Nazaire, où des affrontements ont été éclatés avec les forces de l’ordre devant la préfecture, qui témoignent évidemment de la colère et du climat social.

Il faut aussi ajouter à ce constat l’exemple des manifestations de Saint-Nazaire ou de Rennes, où la divergence des points de vue sur la forme et le fond de ces mobilisations se sont matérialisées. A Rennes par exemple où un cortège de quelques milliers de personnes et mené par les syndicats CGT-FO, SUD, CNT et SLB, a su se démarquer pour proposer une alternative différente de celle proposée par l’intersyndicale CGT/CFDT/CFTC/FSU/UNSA.

60558_1613275613475_1283825147_31704717_2022808_n Dans les cortèges les mots de « grève générale » et de « retrait total » de la réforme, se sont fait de plus en plus importants. Pourquoi ? Parce qu’il est clair que Sarkozy ne nous laissera jamais récrire les lignes les plus importantes du projet. De même qu’il ne cédera pas sans qu’en soit inquiétées les ressources économiques de ses amis du CAC 40 et son pouvoir politique. Face à l’attitude du gouvernement et au vue de ces éléments nous constatons que le mode d’action doit monter en grade. Il est bien question de la reconduction générale de la grève. Nous redoutons cependant qu’au sein de l’intersyndicale majoritaire certaines centrales s’y opposent par principe. La mise en place de coordinations « régionales » afin de faire émerger de nouvelles dynamiques de lutte permettant de faire faillir le gouvernement s’imposent à nous. De n’importe quel endroit où des victoires peuvent être concrétisées, elles profiteront de toute manière à l’ensemble des travailleurs de l’Hexagone. Ceci nous paraît notamment judicieux à mettre en place en Bretagne (Loire-Atlantique incluse biensûr) où le degrés de mobilisation par rapport à la moyenne hexagonale apparaît important. Nous devons faire remonter ces revendications auprès des représentants des intersyndicales locales et dans certains endroits amener si nécessaire à dépasser le cadre de l’intersyndicale majoritaire. Les exemples de la lutte contre le CPE du LKP et du collectif du 5 février dans les Caraïbes en 2008, qui représentent les dernières victoires sociales obtenues dans le cadre de l’Etat français, sont selon nous à regarder de près. Nous invitons nos camarades à s’investir en priorité pour construire une grève de masse, de classe et populaire autogérée par la base ici en Bretagne.

Après la campagne médiatique estivale du gouvernement de Sarkozy sur sa politique anti-Roms, quasiment l’ensemble de la « gauche » française s’est décidée à répondre au discours des Hortefeux et consort par une manifestation le samedi 04 septembre.

Les déclarations de cet été de Sarkozy ou Hortefeux vis à vis des Roms sont une des mesures de la partition xénophobe et raciste que nous joue le gouvernement UMP depuis qu’il est au pouvoir. Entre le « karcher » sarkozyste de 2005 qui « nettoyait » les délinquants « plus blanc que blanc », les rafles « d’étrangers » à proximité des écoles et ces derniers déglutissements haineux, il y a une trame, le ministère de « l’immigration, de l’intégration, du co-dévoloppement et de l’identité nationale ». C’est à dire la mise en lumière d’une politique et d’une communication clairement impérialiste et xénophobe, qui ramasse les voix de l’extrême droite tout en consolidant la fondation de ses valeurs, qui assure la continuité d’une vision nationale de la République française.

Les signataires de l’appel à la manifestation de samedi, plutôt que de s’opposer à la politique de l’Etat envers les « gens du voyages » et « pas de souches », ou plus globalement de condamner l’idéologie nationale du gouvernement, appellent « à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun. ». Au Sarkozy mis en porte à faux car il drague l’électorat nationaliste français de Jean-Marie Le Pen, les grandes organisations nationales françaises de gauche comptent donc nous appeler à répondre par une grande démonstration nationaliste française.

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Pas très étonnant quand le Parti Socialiste Français et ceux avec qui il siège dans les conseils municipaux procèdent déjà à des expulsions de camps roms aux petits matins. Quelques exemples pris en en pays nantais sont significatifs:

– Au mois de février dernier, c’est le maire PSF de Saint-Herblain, Charles Gautier, qui se déplaçait devant les caméras

expulsion de roms dans l'agglomération nantaise
expulsion de roms dans l’agglomération nantaise

 locales pour exprimer son exaspération des « gens du voyage », avant de les faire évacuer par la police », car ils s’étaient installés trop près du neuf et flamboyant Zénith. En attendant les représentants de ces derniers n’auront jamais vu Charles se déplacer jusqu’à eux pour trouver une solution de rechange.

 – En décembre 2008, Nantes Métropole, enfermait une femme et ses quatre enfants sur son terrain avec plusieurs rochers, après qu’elle ait reçu un avis d’expulsion. Alors qu’elle ne pouvait plus partir, Nantes Métropole la condamnait à 30 euros d’astreinte par jour de présence sur le site. Elle était installée sur ce terrain avec sa caravane depuis plus d’un an.

 – En terme de déclarations stigmatisantes on ne peut pas dire non plus que les élus du PSF soient à discriminer face à leurs homologues du camp d’en face. En septembre 2008 le maire de Rezé (44), Gilles Retière, avait parlé « d’invasion » à propos de plusieurs dizaines de familles de Roms venus s’installer (sur une population de 40 000 hab.).

fichage anthropométrique des tziganes sous la IIIe république
fichage anthropométrique des tziganes sous la IIIe république

– Plus récemment c’est le conseiller général PSF, Gérard Allard, qui, excédé par le fait que les gens du voyage de Rezé aient revendiqué une place dans la commune en colorant leurs caravanes lors de la fête des couleurs*, s’était offusqué de cette méthode et écrivait sur son blog à propos de l’installation de Roms sur la commune « arrivée organisée (passeurs ? Réseaux mafieux ?); installation visible et provocante en entrée de ville; comportement asocial parfois dans certains quartiers ». On voudrait criminaliser toute une population qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

*(fête organisée par la ville de Rezé où chaque quartier est décorée d’une couleur différente)

Donc, pourquoi ces personnes nous proposent de manifester samedi ? Derrière tout ceci se cache en réalité une stratégie visant à créer « un front républicain » pour 2012. En fait une stratégie de reconquête du pouvoir beaucoup plus qu’une stratégie pour changer la société. En plus, Sarkozy doit être content, il a occupé le terrain tout l’été avec ces déclarations et on n’a pas parlé de la « rentrée sociale », du 7 septembre et de la grève contre la réforme du système des retraites. Et autre bonus pour Sarkozy, la manifestation du 4 septembre célébrera une République, la IIIe, née par le massacre sanguinaire d’un immense mouvement social, la Commune de Paris. Cette anniversaire célèbrera la naissance d’une dictature militaire menée par de vrais criminels, comme Gambetta, qui inventera les premiers camps de concentration, où périre près de 10 000 Bretons en trois mois. On savait le Parti Socialiste Français plus très socialiste, mais là il entraîne dans cette mascarade jusqu’au NPA et aux Verts, en passant inévitablement par le Parti de Gauche, et même l’UDB !

Affiche du PCF (signataire de l'appel) dénonçant à l'époque les colonies de la IIIe répubique
Affiche du PCF (signataire de l’appel) dénonçant à l’époque les colonies de la IIIe répubique

Immigration : C’est sous la IIIe république française que sont créés les premiers « carnets anthropométriques » pour les « gens du voyage », ou le régime spécial de « l’indigène ». C’est aussi sous cette république que se manifeste la première « immigration choisie », selon le terme Sarkozyste. Puisque dans les années 1920 des milliers de polonais sont amenés pour travailler dans les usines avant d’être ramenés de force en Pologne par cette même république en 1935.

Intégration : C’est aussi sous cette république que prend corps la grande oeuvre de civilisation républicaine. On pratique dans les écoles de Ferry la pédagogie discriminatoire qui vise à accrocher sabot ou bout de ferraille à tous petits basques ou bretons qui parlera une langue « non civilisée », on mène une politique de francisation des noms de familles et de lieux, de Sétis à Brest et de Nouméa à Bayonne. Pour s’intégrer il faut se plier !

Co-développement : La IIIe république française c’est aussi la création d’un vrai empire colonial ! L’envoi des troupes en Indochine, à Madagascar, en Afrique noire,… Des dizaines de milliers de morts pour sous couvert d’une oeuvre de civilisation française, qui sentait bon le racisme. Mais PSF comme UMP ne peuvent que célébrer cet empire colonial, sans lui il n ‘y aurait pas aujourd’hui cette notion de « co-développement », qui permet aux entreprises françaises et à la république « faire de l’argent » et d’avoir de l’uranium sur le dos des africains.

la IIIe république apportant "paix et la civilisation pour ses 65 millions d'indigènes"
la IIIe république apportant “paix et la civilisation pour ses 65 millions d’indigènes”

L’identité nationale : L’identité nationale c’est ce qui permet aujourd’hui à l’extrême droite, la droite et la gauche française de célébrer une république qui a commis des massacres, mené une politique impérialiste à travers le monde, accompagné le capitalisme à travers les krachs de l’histoire financière en enfermant des syndicalistes, mené une politique ostracisante des peuples entiers. L’identité nationale, c’est ce qui permet d’envoyer des tirailleurs sénégalais se faire massacrer loin de chez eux dans une guerre qui ne les concerne pas et de reconnaître ensuite le « rôle positif » de la colonisation.

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Le rassemblement de samedi se fait donc sur des bases qui ne permettront jamais de remettre en cause le caractère xénophobe et impérialiste de la république française. Loin de poser les bonnes questions il s’enfonce dans la surenchère nationaliste française. Que ce soit sur des questions d’immigration ou autre, la construction d’une vraie alternative sociale et solidaire doit se faire à gauche de tout ceux qui voit quoi ce soit à célébrer dans la république française. La France est un état plurinational, la Bretagne est une ce nation, ce texte d’appel ultrajacobin le nie. Nous ne pouvons nous y associer donc ni comme indépendantistes Bretons ni comme socialistes, car il veut faire l’unité autour du mythe républicain français qui n’a jamais contribuer à garantir une juste répartition des richesses produites, et encore moins comme internationalistes solidaires des peuples qui luttent toujours contre l’impérialisme français. Pour combattre les préjugés, l’assimilation, le racisme  et les discriminations : Bretagne Libre et Solidaire !