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2017

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Le Conseil constitutionnel a publié samedi 18 mars les derniers parrainages validés pour l’élection Présidentielle française du 23 avril et du 7 mai 2017.

Le détail des parrainages permet de voir qu’Oscar Temaru a recueilli 109 parrainages : 55 venant de Polynésie française, 20 de Corse, 28 de Nouvelle-Calédonie, quatre de Guyane, un du Pas-de-Calais et un des Côtes d’Armor.

Il n’y aura donc pas de candidat pour représenter les peuples en luttes car les 109 parrainages d’Oscar Temaru sont loin du minimum requis. Pour être officiellement candidat au suffrage de la présidentielle française, chaque prétendant devait être parrainé avant vendredi 17 mars par au moins 500 élus, issus d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, et à raison d’au plus 50 par circonscription.

Après validation de la liste complète des parrainages par le Conseil constitutionnel, il s’avère que onze candidats disputeront le premier tour de l’élection présidentielle française le 23 avril 2017.

Christian Troadec non plus ne sera pas de la partie, ayant récolté 53 parrainages (dont 18 en Bretagne : 8 dans le Finistère, 7 dans le Morbihan, 2 dans les Côtes d’Armor, 1 en Ille-et-Vilaine Vilaine et aucun en Loire-Atlantique).

La Gauche Indépendantiste bretonne invite donc à l’abstention aux présidentielles comme aux législatives.

Comme l’année dernière, l’association Attention Mines ! organise un grand Fest-Noz pour récolter les fonds nécessaires pour soutenir son action en justice. Attention Mines ! conteste en effet le PERM de Silfiac au tribunal administratif de Rennes.

Pour plus d’informations sur les projets miniers en Bretagne et ailleurs : alternatives-projetsminiers.org.

Rendez-vous à la salle des fêtes de Cléguérec / Klegereg le vendredi 7 avril à partir de 20h00.
Entrée : 6 euros (gratuit pour les moins de 12 ans). Buvette et crêpes.


Au programme :

Carré Manchot
Kerbedig
Kentañ
Floriane Le Pottier et Jonathan Dour
Evan Kervinio & Maël Le Paih
Tristan Le Govic, Tangi Le Henanff & Erwan Quéré-Moysan

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Il y a quelques jours, Michelle O’Neill — dirigeante du Sinn Fein depuis quelques semaines suite à la démission de Martin Mac Guiness, lui même décédé ce 21 mars — avait appelé à un référendum « pour que l’Irlande du Nord quitte “le plus rapidement possible” la Grande-Bretagne et se joigne à la République d’Irlande ». Les commentaires ont été nombreux. Voici la réaction de la féministe et socialiste républicaine Bernadette Devlin-McAliskey. Elle fut au début des années 1970 élue au parlement de Westminster et fondatrice du Parti Républicain Socialiste Irlandais (IRSP), qu’elle quitta par la suite. Sa position nous a semblé intéressante car elle souligne combien l’exercice référendaire ne saurait être laissé entre les mains des états existants tant quand sa formulation qu’a son périmètre. Nous remercions une fois de plus vivement Liam O’ Ruairc pour son travail de compilation et de traduction.

Bretagne-info.

La semaine dernière Bernadette Devlin-McAliskey a réagit dans les médias aux appels faits par le Sinn Féin pour qu’un référendum sur la frontière soit organisé en Irlande du Nord. (1) L’ancienne députée au parlement de Westminster à Londres, Bernadette McAliskey, qui a plus tôt cette semaine qualifié les dirigeants politiques des deux parties de l’Irlande d’ “idiots” et a avoué qu’elle ne voudrait pas faire partie d’une Irlande unie géré par eux, a affirmé qu’un référendum sur la frontière n’est pas sur les cartes, et que le Sinn Féin sait que c’est le cas. McAliskey ajoute aussi que le Sinn Féin ne voulait pas une Irlande unie que le parti ne pouvait pas contrôler.

Mme McAliskey, qui fut l’une des premières personnalités à prévoir — longtemps avant l’accord du Vendredi Saint — que le Sinn Fein accepterait un règlement partitioniste en Irlande du Nord, a déclaré que le parti avait réclamé un référendum sur l’unité irlandaise « confiant qu’il n’aura pas lieu ». La socialiste de 69 ans, qui en 1969 est devenue la plus jeune député de Westminster à l’époque, à l’âge de 21 ans, a déclaré que le Sinn Féin ne voulait pas un référendum qu’il est certain de perdre. « C’est une distraction délibérée loin des réalités auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui»  dit-elle. Mme McAliskey, qui a été témoin de la fusillade du dimanche sanglant par le régiment de parachutistes dans le Bogside en 1972, a déclaré que les dirigeants du parti avaient demandé un référendum sachant qu’il n’y a aucune chance que ce dernier ai lieu.

Bernadette Devlin MacAliskey dans les années 70
Bernadette Devlin MacAliskey dans les années 70

McAliskey dit que non seulement un référendum sur la frontière n’a aucune chance, mais que certains des républicains de la vieille école, non-alignés au Sinn Féin, pourraient boycotter le plébiscite plutôt que voter pour l’unité. « Je ne demanderais pas à un chien de vivre dans la République irlandaise existante », dit-elle. « Alors, pourquoi irais-je voter pour y vivre ? Il n’y a aucune menace pour l’Union », affirme le vétéran des droits civiques. « Il y a plus de chance que l’État libre (ie sud de l’Irlande) revienne dans le Commonwealth avec une note d’excuse ».

McAliskey a dit qu’elle souhaitait voir l’unité irlandaise, mais pas avec les administrations actuelles en charge. « Est-ce que je pense que tous les habitants de cette petite île seraient en meilleure position si nous avions un plan stratégique cohérent, unitaire et unique pour l’avantage économique et social de tout le monde sur l’ensemble de l’île ? Je le pense. » Mais elle indique que cet objectif ne peut être réalisé en incorporant le nord dans le sud tels qu’ils existent actuellement. « Est-ce que je pense que les gens qui souscrivent à l’idéologie politique dominante — allant de Fine Gael et Fianna Fail, jusqu’à Sinn Féin, le SDLP et les Unionistes et le DUP – doivent gérer le pays ? Non. » Rappelant une célèbre citation d’un autre républicain, Brendan Behan (« Je ne peux penser à aucun état de misère humaine qui ne puisse être aggravé par l’arrivée sur les lieux d’un policier »), Mme McAliskey déclare : « Je ne peux penser à aucun état de misère humaine, que soit au nord ou au sud de la frontière, à ce stade, qui ne serait pas énormément empiré en mettant les idiots qui gèrent les administration des deux côtés de la frontière ensemble dans un même état. »

Hier, Mme McAliskey a dit : « Voudrais-je voir les gens faire une décision démocratique sur la nature de leur gouvernement indépendamment du gouvernement britannique ? Oui, je le souhaiterais. Mais est-ce la même chose que d’avoir un référendum sur ‘Voulez-vous rejoindre la République?’ – ce n’est pas le cas. Est-ce que je souhaite démanteler la République d’Irlande ? Oui. Est-ce que je souhaite démanteler l’état dans le Nord ? Je répond affirmativement. » Mme McAliskey déclare : « Je voudrais recommencer et avoir une conférence constitutionnelle, une série de discussions et de débats clairs et un processus démocratique pour construire une nouvelle république indépendante à laquelle tout le monde pourrait avoir un sentiment d’appartenance ». Mais elle a insisté sur le fait qu’elle ne croyait pas que la façon de le réaliser était aussi simple que de voter dans un référendum sur la frontière avec une question qui ne concernait pas les vrais problèmes.

(1) Voir : Gerry Moriarty, A united Ireland – is there something in the air? Irish Times 13 March 2017 et Ivan Little, Bernadette McAliskey: ‘Sinn Fein’s talk of border poll is game-play, it doesn’t want united Ireland it can’t control’, Belfast Telegraph 15 March 2017

Samedi 11 mars c’est une centaine de personnes qui ont répondu à l’appel de Plouaret pour soutenir quatre militants qui comparaitront le 12 mai prochain au tribunal de Guingamp pour avoir prétendument bloqués des trains dans cette commune lors du mouvement contre la loi travail.

Cent personnes pour une conférence de presse c’est pas mal du tout, un signe sans doute que beaucoup de trégorrois ont compris que les 4 de Plouaret seront jugés en raison de leur investissement militant global au sein de la Gauche Indépendantiste ou Nuit Debout Lannion et pas du tout pour l’ensemble des blocages qu’ont leur imputent sans beaucoup d’éléments de preuves, ni témoignage.

Plus de 2000 personnes ont été poursuivis par la justice dans l’ensemble de l’État français pour leur participation au mouvement contre la loi travail.

#MoiAussiJaiBloqué !

Les organisateurs du rassemblement ont remercié avec un peu de  malice le parquet de Saint-Brieuc qui a eu la bonne idée d’audiencer ce procès politique entre le deuxième tour de la présidentielle et le premier tour des élections législatives. Les inculpés de Plouaret et leurs soutiens comptent bien en profiter pour marteler leur opposition à la loi travail et au capitalisme.

De nombreux participants à ce premier rassemblement ont arboré une affichette indiquant “Moi aussi j’ai bloqué” pour bien faire comprendre leur refus que seules quatre personnes soient poursuivis pour ces actions collectives. La défense s’organisera sans doute autour de cet axe, d’un point de vue politique et dans la perspective d’obtenir la relaxe. C’est une plainte de la SNCF qui suscite cette procédure.

De nombreux syndicats impliqués dans le mouvement contre la loi travail ont réaffirmer leur soutien samedi 11 mars au 4 de Plouaret :
L’UL CGT Guingamp, SUD Rail Bretagne, L’UL Solidaires Trégor, la FSU Guingamp, la CNT 22 ainsi que Nuit Debout Lannion et la Gauche Indépendantiste (Bretagne en Luttes).

Le représentant de Solidaires.
Le représentant de Solidaires.

La langue bretonne dans les luttes sociales et au tribunal…

Nous soutenons la volonté des quatre convoqués d’utiliser leur langue privilégiée, la langue bretonne, au tribunal à Guingamp” ont indiqués les militants présents. En effet les quatre personnes poursuivies sont brittophones et comptent s’exprimer en langue bretonne devant le tribunal et ce en accord avec leur avocat. Il existe au moins un cas de jurisprudence dans cette même juridiction qui avait permis en 1985 à un militant de Stourm Ar Brezhoneg de s’exprimer avec l’aide d’un interprète à Guingamp lors d’un procès pour recel de panneau. Peu importe l’attitude du tribunal disent les inculpés, il est fort à parier que vu la date du procès leur attitude permettra de poser sur la place publique et dans les débats la revendication de l’usage de notre langue dans tous les aspects de la vie publique.

Mobilisations à venir

Outre différents concerts de soutien c’est deux dates qu’il faut noter sur votre agenda :

  • samedi 6 mai pour une manifestation de soutien à Guingamp
  • vendredi 12 mai dans cette même ville dés 8h devant le tribunal

Les chèques et virements de soutien sont à faire parvenir à Skoazell Vreizh, le secours breton qui prend en charge les frais d’avocat de Guillaume, Kaou, Gael et Yoann.

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D’ar sadorn 11 a viz Meurzh e oa deuet ur c’hant bennak a dud d’en em vodañ dirak ti-gar Plouared e Bro-Dreger. Deuet e oant da embann ez int skoaz-ouzh-skoaz gant ar pevar den a vo barnet e miz Mae evit bezañ stañket, hervez ar prokulor, trenioù er gumun-se da vare ar c’houlzad stourm evit nac’hañ al lezenn nevez diwar-benn kod al labour.

Tud a bep seurt a oa deuet da ziskouez o c’henskoazell da Yoan, Gael, Kaou ha Guillaume ha da adlâret pegen splann eo dezhe e faot d’ar justis kastizañ pevar den brudet evit o soñjoù politikel, hep enklask sirius ha kempouez ha dre se ober aon d’an holl re a sav kontrol d’ar raktresoù lezenn didalvoud evit ar bobl zo ijinet gant gouarnamant Pariz. “Me ivez ‘meus stañket” a c’helled lenn war meur a zamm paper douget gant perzhidi zo. Klemm a oa bet savet gant an SNCF da heul manifestadegoù bet Plouared ar bloaz tremenet.

Tri anezhe zo perzh eus Breizh O Stourm pa ra parti ar pevare eus Nuit Debout Lannuon.

Ar varnadenn a vo d’an 12 a viz Mae e Gwengamp. Un digarez brav eo dezhe ha d’o c’hamaladed evit addiskenn er straed kement hag adembann fraezh ha sklaer ne vez kemmet ar gevredigezh evit mad ar bobl en ur votiñ bep a vare evit dibab hon mistri e Pariz met dre stourmoù, stroll ha disentus e-lec’h m’emaomp o chom hag o labourat.

Ken splann eo dezhe o deus roet da c’houzout ar pevar stourmer e nac’hfent ober gant ar galleg devezh ar varnadenn. Moarvat e ray trouz o emzalc’h un nebeud sizhunvezhioù kent ma vo mouezhiet evit parlamant Pariz.

Meur a vanifestadeg a vo e Bro-Dreger. D’ar sadorn 6 a viz Mae e Gwengamp ha d’an 12 er memes kumun.

UL CGT bro wengamp, Solidaires Bro-dreger, CNT 22,  FSU Gwengamp, Sud Rail Breizh, Nuit Debout ha dizalc’hourien Breizh O Stourm a harpo anezhe.

Skoazell Vreizh a baieo ar frejoù evit ar breutaer.

Sed aze o an diskleriadur bet lennet gante dindan evezh meur a archer deuet niverus ha gant un drone da evezhiañ an tolpadeg.

D’an 12 a viz mae 2017, e lez varn gwengamp, e vo barnet pevar den evit bezañ sac’het an tren en Plouared, dre vanifestiñ war an hent-houarn hag e diabarzh an ti-gar. Kement-mañ meur a wech entre an 19 a viz Mae hag an 23 a viz Even 2016.

Deomp-ni eo anat eo ar prosez-mañ hini « galv Plouared », embannet d’an 19 a viz mae 2016, e dibenn un devezh manifestiñ broadel a-enep lezenn al labour. « Galv Plouared » a zo anezhañ gervel tud ar vro da sevel a-enep politikerezh gwask ar stad war hon gwirioù ha war an demokratelezh dre-vras.

Plouaret_en_luttes

Evit ar galv-se da vezañ bet embannet en div-yezh, brezhoneg-galleg, gant ar meno implij yezh an dud amañ kement ha yezh ar Frañs ;
Evit ar galv-se da embann a zo kengred etre ar stourmoù sokial bet en Plouared er bloavezhioù dremenet (stourm ar servij publik, stourm ar brezhoneg…) hag ar reoù a zo anezhe evit ar bloaz, e kanton benac’h, en Lannuon pe lec’h all.

O vezañ ma eo ar pevar den galvet brezhonegerien o stourm evit a chomfe bev hon yezh eo anat deomp eo perzh ar brezhoneg e galv Plouared, ha fellout a ra deomp ober gant ar brezhoneg er prosez az eo hini galv Plouared.

Anat eo omp-ni kengred bepred gant meno galv Plouared, hag omp prest d’hen difenn en meur a stumm (manifestiñ, dastum, kelaouiñ, gourc’hemenn ha kement a zo tout). Anat eo chom ar stourm-se difeuls.

Anat eo omp a-enep lezenn al labour hag ar bolitikerezh ac’h a d’he heul. Stourmet am meump warlene en-mesk an dud all ha stourm a refomp c’hoazh ar bloaz-mañ pa vez ret deomp. N’asantfomp ket e vefe klasket lakaat karg hiniennoù deus deus pezh a zo oberioù stroll. Evitomp eo sklaer eo-se un doare louz he fal terriñ hon c’hoant da ‘n om vodañ da difenn hon gwirioù !

Gervel a reomp pep hinienn, pep stroll, pep kevredigezh pe sindikat da souten ar stourm a ‘z eo hon hini ha da reiñ da c’hoûd int kengred da c’halv Plouared.

Strollad souten galv Plouared. A-enep lezenn al labour hag ar bed az a d’e heul.

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Une adresse aux “insoumis” par un militant de la Gauche Indépendantiste….

L’idée de ce texte et des autres qui suivront n’est pas de faire une analyse de la campagne présidentielle. Nous ne parlerons pas des programmes, des chiffres, des sondages, de qui, peut-être dans le pseudo-suspens d’un grand chambardement, fera se perpétuer tranquillement et dans l’ordre la tristesse de notre monde. Nous reviendrons plutôt en détail sur les différents aspects qui alimentent notre rejet profond des élections de 2017.

Il parait que des gens du Front de gauche – la France insoumise qu’ils s’appellent maintenant – chantent l’International en ajoutant à la partie « Ni dieu, ni César, ni tribun », « Ni Mélenchon ». Amusant comme on peut être juge et partie d’un culte de la personnalité, sans doute une forme d’humour par l’absurde. Mettre le nom et la gueule de quelqu’un partout, s’imaginer que lui donner le pouvoir le plus absolu en France représente une émancipation collective, attendre avec impatience la victoire du sauveur… et être insoumis-e, voilà qui est pour le moins intriguant.

Etre insoumis-e en dépendant d’un homme providentiel, quand bien même de gauche ? Ou peut-être que le fait qu’il soit de gauche excuse tout. Notamment qu’il vienne du PS, qu’il y ait forgé sa carrière politique et médiatique. Peut-être cela excuse aussi que le tribun en quête de pouvoir ne lève pas la voix sur les méthodes coloniales de la police française qui font s’agiter la jeunesse depuis plusieurs semaines.

Accordez-lui au moins une forme de logique et de constance, il n’a pas soutenu les élans insurrectionnels contre la loi travail, il ne soutiendra jamais aucune émeute, lèvera toujours la voix contre les « casseurs », contre les zadistes qui lui jettent de la boue, en les traitant de fascistes, il parlera de manipulation de la police ou de l‘extrême droite quand il y aura de la violence en manifestation. En somme il continuera de faire ce qu’il a toujours fait, se battre corps et âme pour sa prise de pouvoir et le maintien de l’ordre dans lequel il compte bien régner. Masses laborieuses en colères restez chez vous, regardez Mélench’ à la télé, ne vous exprimez pas, ne vous organisez pas, regardez, il est en train de le faire pour vous. Participez à l’action dans le cadre défini, la participation à sa campagne, et le vote pour lui évidemment.

Ce qui énerve beaucoup avec Mélenchon c’est l’aspect gauche tamponnée « autorisée à la consommation ». Il faut bien quelqu’un d’un peu gauche pour barboter dans le bain médiatique au nom du pluralisme et de la démocratie. C’est intéressant d’avoir quelqu’un pour absorber les ruptures qui se consomment au fur et à mesure des années. Plutôt que d’aller vers la marge et le combat de terrain, regardez Mélenchon, de la gauche qui brille, qui doit être crédible puisque médiatique. Ses grandes saillies sociales font même souvent oublier le cadre de sa pensée globale, celle qui lui donne aussi l’accès aux médias, celle qu’on a du mal à ne pas voir depuis les marges bretonnes.

On a du mal par exemple à apprécier ses déclarations sur l’empire colonial français, lui qui vante une France dont le littoral s’étend sur toutes les mers du monde. De la punchline à la Mélench qui concurrencerait même les tournures du style, « le soleil ne se couche jamais sur l’empire britannique », « la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris », et autres métaphores merveilleuses de l’histoire coloniale. Et rappelons qu’à propos des échanges sur la colonisation crime contre l’humanité, le tribun ose dire qu’il faut peser ses mots, son porte-parole que ces genres de propos n’ont pas de sens…

On a d’ailleurs hâte d’entendre Mélenchon discuter avec Oscar Temaru, indépendantiste polynésien lui aussi candidat à l’élection. L’ONU considère au passage à nouveau la Polynésie comme territoire à décoloniser. Son talent d’orateur sera bien utile pour lui expliquer face caméras les bienfaits de la France internationale qui a ses côtes sur tous les océans, notamment grâce à la Polynésie, la Kanaky, la Guyane, la Martinique… Territoires français n’est-ce pas, rien à voir avec la colonisation.

Et sur la colonisation intérieure on a du mal à digérer en Bretagne les phrases de Mélenchon sur la langue bretonne. Qu’il vienne dans les troquets et sur les marchés de Scaër, Melrand, Brasparts, Douarnenez, Lannion ou autres, qu’il vienne expliquer aux vieux et aux jeunes parlant breton que leur langue est une langue d’intellectuels sur-unifiée créée par les nazis pendant la guerre comme il aime à le dire. Heureusement pour lui, toutes ses positions ultra nationalistes républicaines n’apparaissent que très peu dans les débats. Et pour cause, ces positions sont la norme des gens qui barbotent entre eux sur les plateaux télés parisiens. Qui donc porterait, à lui ou à quelqu’un d’autre, la contradiction sur ces idées ? Personne, c’est plus simple, la contradiction n’existe pas, donc le problème n’existe pas non plus.

Le problème Mélenchon est une chose, le problème des gens qui le soutiennent en est une autre. Mais avec eux au moins on peut discuter, ils sont plus proches de nous, c’est-à-dire dans le monde réel et pas dans les stratosphères du tribun providentiel. Alors on vous le demande, vous qui allez voter pour Mélenchon, vous étiez dans la rue contre la réforme des retraites, contre la loi travail, vous avez soutenu la ZAD, vous tentez de faire de l’action de terrain et de la politique concrète ? Et puis quoi, vous allez voter pour lui, et il va perdre, et vous serez déçus. Et vous aurez gâché un dimanche et de l’espoir en un flan médiatique qui finira par retomber. Autant rester dans la rue plutôt que de passer par l’isoloir.

Mais on peut faire les deux disent certain-e-s, l’un n’empêche pas l’autre. Sauf que si très concrètement, l’un empêche l’autre. Vous verrez, s’il faut mettre en œuvre une contestation de gauche face à un pouvoir mélenchonien, vous verrez que les rangées de CRS de la France insoumise feront vite se rappeler des positions de Mélenchon sur l’ordre, l’autorité, les vilains casseurs. A moins de penser qu’avec le sauveur tout ira pour le mieux dans le meilleurs des mondes, il fera tout parfaitement bien, lui l’homme du PS c’est l’ami du peuple n’oublions pas. Peut-être qu’il n’y aura pas besoin, ou pas le droit, de contester. Accordez nous au moins le doute sur cet avenir en commun incertain.

Entre l’isoloir présidentiel et la rue, on peut même dire que l’un est utile et que l’autre ne sert à rien. Enfin si, l’isoloir sert à resserrer les liens autoritaires de la fausse fraternité républicaine, celle de l’ordre, que Mélenchon acclame sans cesse. Celle du triptyque de la politique sérieuse, entre médias où nous avons le droit d’écouter, isoloirs où nous avons le droit de voter, CRS qui s’assurent que nous n’ayons le droit de ne rien faire d’autre. En somme la politique à son cadre, celui dans lequel se trouve Mélenchon, celui que nous voulons faire voler en éclat.

Mais attention, pointe révolutionnaire oblige, Mélenchon va nous changer de République, du balais ! Il s’est même permis depuis plusieurs années de reprendre honteusement les slogans de révoltes populaires, « dégage », « qu’ils s’en aillent tous » – on insiste sur le « tous » – pour dire : ‘virez les et mettez moi à leur place’. Au départ il vantait la révolution citoyenne, puis la nouvelle constitution sans révolution, mais vous remarquerez l’absence de différence réelle entre les deux concepts. Un vrai braquage digne du grand banditisme, ramener des gens en rupture avec la Ve république à participer activement à son système électoral au nom d’une VIe république portée par quelqu’un qui ne sera pas élu et qui donc ne la fera pas. Nous, on propose de s’écarter toujours plus de cette république capitaliste coloniale, qu’importe le numéro que l’on met devant, alors que la campagne de Mélenchon aura le grand avantage de ramener toujours plus de gens dans son orbite.

Car au final, si même Mélenchon n’avait que des bonnes positions sur toutes les thématiques émancipatrices pour les individus, les communautés et les peuples que nous défendons, quel serait l’intérêt ? Il est intriguant de voir toujours plus de gens chercher à défendre l’action de terrain, l’émancipation locale politique, économique, culturelle, sociale, et continuer à regarder vers Paris. Si vous laissez la politique dans les plateaux télés et les institutions parisiennes n’imaginez pas qu’elle vous laissera des espaces de libertés et d’actions. Voter pour ça, c’est renforcer sa légitimité. Les espaces de libertés se construisent sur le terrain et de multiples façons, toutes différentes et interdépendantes. L’élection présidentielle à l’inverse c’est un nuisible, un élément et un évènement extérieur, là où se change le visage de la personne incarnant le pouvoir qui fait la chasse à ces espaces.

Ou peut-être faut-il être réaliste, se dire que le pouvoir est là dans la présidentielle et qu’il faut faire avec, jouer le jeu ou disparaitre. Et bien vive la disparition. Car voter pour un des perdants ne pourra jamais enlever la crédibilité globale que cela donne au gagnant-e du fait de la participation à l’élection en elle-même. Et il faut aussi être réaliste pour comprendre que ce pouvoir ne sera jamais là pour nous servir mais toujours là pour que nous le servions. Nous, on propose de prendre les voiles et d’agir sur notre territoire, on propose l’échelon Bretagne. Rejoignez-le ou pas, si vous agissez localement sur ce territoire vous y êtes déjà. Mais cessez donc de laisser à Paris le droit de nous gouverner. Un préfet nommé par un pouvoir mélenchonien reste un préfet.

ALC.

 

Depuis hier, Nolan Lapie n’est plus ce jeune un peu paumé du pays de Lamballe qui avait giflé Valls, depuis hier c’est officiellement un harki. Certains se doutaient déjà un peu beaucoup au vu de sa visible fascination pour les quenelles (saluts nazis inversés de la mouvance Alain Soral/Dieudonné) et ses likes sur des pages facebook d’extrême-droite qu’il n’avait de rebelle que le goût et la couleur. On aurait pu croire à une erreur de jugement d’un jeune un peu paumé, évoluant dans un territoire délaissé notamment des forces politiques progressistes et révolutionnaires. Mais depuis hier, il est allé beaucoup plus loin dans son soutien aux forces de la réaction bleue-blanc-rouge et de la haine et pour cela, la presse locale l’a bien aidé.

Chaque élection présidentielle draine son lot de candidats plus ou moins fantaisistes tels Sylvain Durif — le Christ Cosmique — ou de “petits” candidats qui profitent de la pré-campagne pour tenter de faire rentrer leurs thématiques dans les débats (Christian Troadec, Oscar Temaru….). C’est ainsi, personne n’est dupe et les médias de masses ne manquent pas de faire comprendre aux auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs combien ces démarches sont cocasses et vouées à l’échec voir carrément folkloriques.

Dans la galaxie de l’extrême-droite la plus crasse on ne manque pas de souligner combien chaque groupe en présence serait plus “anti-système” que son concurrent sur le marché de la haine et combien les “médias de l’oligarchie” seraient rétifs à leurs idées.

Hier, Nolan Lapie a annoncé à quelques jours de la fin de la collecte des 500 parrainages pour la course à la présidentielle française, sa “candidature” à cette élection.

Son opération de comm’ a parfaitement fonctionné grâce au soutien de Ouest-France et de France 3 Ouest qui lui ont littéralement servi la soupe.

Dans les deux énormes articles dont nous parlons, le petit Lapie a pu dérouler son discours sans qu’aucune question gênante ne vienne le contredire, tout juste nous concède-t-on en fin d’articles que réunir 500 signatures en si peu de temps sera difficile. Mais bien sur et tout de suite cette presse “régionale” a bien annoncé la candidature du même pantin à Evry dans la circonscription législative de Manuel Valls.

Certes Ouest-France précise bien que Dieudonné est derrière tout ça et fédère l’équipe de campagne de ce candidat “sans parti” mais se garde bien de rappeler que ce personnage a été condamné pour incitation à la haine raciale, se garde bien de parler de son antisémitisme maladif, de ses différents déboires judiciaires, et de sa proximité notoire avec Jean-Marie Le Pen. Quand à France 3 Ouest, c’est simple, leur article pourrait avoir été écrit par Lapie lui-même tant-il manque d’un minimum de recul. Il est toutefois rassurant de voir combien les commentaires des lecteurs et lectrices sont, une fois n’est pas coutume, plutôt peu amènes avec Nolan Lapie le porteur de valise des antisémites BBR en Bretagne.

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Vous chercherez en vain sur le site de France 3 Ouest un article aussi long et complaisant sur la venue de Oscar Temaru, indépendantiste polynésien, ou de Phillipe Poutou, candidat du NPA, pourtant venus tout deux en Bretagne chercher des signatures et participer à la pré-campagne autrement que via internet.

Le jeune homme assume sans complexe aucun sa proximité avec “les mouvements identitaires bretons”, là encore les journalistes ne cherchent pas à creuser un peu plus en soulignant combien Nolan Lapie est complètement inconnu de la galaxie culturelle et politique bretonne œuvrant pour plus de démocratie en Bretagne et combien ses incantations sur l’ “identité” bretonne semblent très éloignées des revendications des mouvements de récupération linguistique ou pour l’unité de la Bretagne qui défendent une vision résolument inclusive de l’identité bretonne. Ils ne disent pas non plus que Nolan Lapie semble peu se préoccuper d’ailleurs de la langue bretonne ou du gallo, qu’il ne connait visiblement pas.

Pas de mention non plus du fait que les termes “mouvance identitaire bretonne” renvoient explicitement vers des médias antisémites et racistes comme Breiz Atao ou des groupes d’extrême-droite comme Breizh Info dont les membres et contributeurs sont plutôt actifs, proches et connus dans les différents groupes suprémacistes blancs, tricolores comme Riposte Laïque que dans les organisations indépendantistes ou autonomistes bretonnes.

En vérité, Nolan Lapie n’est plus que le nouveau produit du business de haine de Dieudonné qui semble avoir mis la main sur lui au détriment des autres sectes de la mouvance identitaire en Bretagne qui auraient bien voulu mettre le grappin sur le jeune Nolan.

Un rapide survol de son “programme” nous suffit à nous rendre compte que les revendications spécifiquement “bretonnes” sont posées là comme des alibis (refus du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou réintégration de la Loire-Atlantique dans l’espace breton). Par contre, quelques propositions et affirmations démontrent bien le caractère pas du tout apolitique et franchement réactionnaire de la candidature du rebelle en carton-pâte :

Outre le soutien à la Russie de Poutine commun à tous les groupes d’extrême-droite figure, la suppression du mariage pour tous — une revendication récurrente de la mouvance Soral/Dieudonné/Le Lay — même si tous ce petit monde semble s’être brouillé. Pour eux, la possibilité pour des personnes du même sexe de s’unir devant la loi est un danger pour la civilisation occidentale, car ce qui les préoccupent tous c’est de démontrer le caractère unique et supérieur de cette civilisation en bon laquais du capital et de l’impérialisme blanc et européen qu’ils sont. Pour ce faire, cette coterie fascistoide parisienne n’hésite pas à débaucher quelques “indigènes” telle Farida Belgoul, ex-prétendue participante à la marche pour l’égalité de 1983 venue faire de la retape pour Soral pour lui donner un peu de crédibilité de quartier et ce, dixit les camarades de Quartiers Libres, car  “Farida Belghoul et Soral prétendent lutter pour “l’égalité et la réconciliation” entre la France blanche et catholique et les populations des quartiers populaires ».

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Nous ne savons plus exactement quel est le degré d’embrouilles et de convergences entre Dieudonné qui chaperonne Nolan et Alain Soral mais Nolan Lapie est notre Farida Belgoul à nous bretons. Les seuls arabes dont l’extrême-droite française veut bien sont ceux qui assument la posture du Harki, c’est à dire de trahir les leurs pour défendre la grandeur de la France et sa civilisation, et la seule affirmation de l’identité bretonne acceptable pour tous ces groupes là c’est celle qui serait complémentaire en tant que petite patrie charnelle à l’attachement à la France et à l’Europe blanche.

D’ailleurs, France 3 Ouest souligne que Nolan, ce « Breton fier de [s]es racines », « ne supporte plus que l’on oppose [s]on identité bretonne à l’identité française »… Tout est dit, le thème de la réconciliation entre identité bretonne, française et européenne est bien perceptible et affirmé, les masques tombent. On est loin de la posture du rebelle, de l’affirmation du caractère plurinational de l’état français cher à la gauche indépendantiste bretonne, on est dans la pure prose Soralienne même si c’est son ex-pote Dieudo qui est à la manœuvre.

Quartiers libres rappelle « la finalité de la logique politique proposée par Soral se concrétise par une soumission de toutes les minorités à la majorité sociale et économique française : blanche, masculine et catholique ».

Nolan Lapie finira comme Farida Belgoul, abandonné par Dieudonné et consorts lorsqu’il n’aura plus besoin de ce breton de service et de son petit paquet de crêpes.

Il mériterait d’être sur une affiche coloniale, celle de la France éternelle, ou dans une chanson, une de celles sur la Bretagne de Théodore Botrel, ce chansonnier bouffon qui chantait pour envoyer les bretons mourir pour construire l’empire français et engraisser les bourgeois.

Des militants de la Gauche Indépendantiste Bretonne résolument antifascistes.

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E fin miz Gwengolo tremenet o deus an dermenidi eus lise Diwan Karaez lakaet ar gaoz diwar-benn ar mod da dremen arnodennoù ar bachelouriezh : en galleg a-hed o deskadurezh e studi al liseidi e brezhoneg. Poellek o deus kavet e vije tremenet ar bachelouriezh e brezhoneg neuze. “C’hoant hon eus kaout ar gwir da dremen hon arnodennou e brezhoneg” eme Eflamm Floc’h ul lisead. Rak betek bremañ e vez kinniget dezhe tremen nemet un dañvez e brezhoneg : an istor-geo an hini eo. Da vare an distro-skol eo bet dibabet gante reiñ lañs d’ur stourm evit ma vefe tu tremen an holl dañvezioù e brezhoneg. “Ma ne vez ket graet [ar stourm] ganeomp ne vo ket kaset da benn gant den ebet” eme Eflamm. Lañset ez eus bet e miz Here eta ur c’houlzad stourm gant ur sinadeg war internet. Dastumet zo bet evit poent muioc’h eget 3500 sinatur (tu zo mont da sinañ c’hoazh war al lec’hien “change.org” bak e brezhoneg). War-lec’h ez eus bet kaset ul lizher lakaet splann o arc’hadurioù d’ar rektordi ha d’ar ministrerezh an deskadurezh. O welet ne teue respont ebet eus perzh an aozadurioù gall o deus al liseidi aozet ur vanifestadeg e miz Genver.

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Un taol-kaer eo bet gant 400 o sevel a-du gant o arc’hadurioù. Kaset en deus ar ministrerezh ur respont nac’h e penn kentañ e penn-kentañ ar miz. “Dipitet omp avat met mennet omp evit kenderc’hel ar stourm” eme Eflamm. N’eo ket bet klevet azgoulennoù al liseidi evit poent met memestra eo dedennus ha frealzus gwelet ur rummad tud yaouank o kregiñ e-barzh ar stourm evit kas ar brezhoneg war-raok. Ur gwir eo d’ar vretoned yaouank bezañ skoliataet e brezhoneg, ur gwir e rankfe mont betek penn o deskadurezh el lise e brezhoneg. Ra vint trec’h !

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Robert Neal Baxter, broadelour galizad ha komunour war un dro a ro deomp e soñj dezhañ a-zivout  ar mammoù-dougen ha kenwerzh ar c’ho(r)foù. Neb a garfe respont gant ur sav-poent kontrol pe get a zo pedet d’en ober e brezhoneg. Ne vo ket embannet ar skridoù awenet gant kilstoumerien ar “vanif evit an holl”. Trugarez dezhañ memes tra evit bezañ savet ur pennad gant ur c’heriaoueg ken pinvidik a sikouro an holl da eskemm war an holl dañvezioù-se e brezhoneg

Maouezed frouezhus da feurmiñ

Robert Neal Baxter

E 1985 e oa bet embannet ar romant The Handmaid’s Tale, kontet ennañ gant ar skrivagnerez Margaret Atwood ur bed distopiek renet warnañ gant ar wazed arallrevel a renkad uhel, keit ha ma talveze ar maouezed a renkad izel da ouennerezed e lec’h ar maouezed difrouezhus a renkad uhel. D’ar mare-se e oa anezhi un oberenn skiant-faltazi euzhus. Hiziv, avat, diazezet war an hevelep solenn, hini ar batriarkiezh arallreoladel hag ar gevalaouriezh nevez-frankizour, eo deuet da wir gant ar mammoù-dougen, feurmet o c’hofoù gante.

Ha ret eo komz plaen: n’eo ‘doug’ pe ‘brazezded evit an hentez’ (BEH) nemet termenoù teknikel, troioù-lavar c’hwekaat evit klask kuzhet gwirionez. Rak, daoust d’an arguzennoù hep penn na lost e c’heller klevet, da skouer: “n’emañ ket o prestañ netra, n’emañ ket o feurmiñ netra. En e blas e diabarzh he c’horf emañ he c’hof.” (pennad-kaoz gant Sekretourez Ar gevredigezh evit lezennekadur ar BEH e Spagn), e gwirionez eo un afer feurmiñ kofoù maouezed yac’h, evel ma laka sklaer ur c’houblad eus Kanada: “Dimp-ni eo ar vielloù hag ar sper. Hon bugel eo a-benn ar fin. Ne reomp nemet feurmiñ kof unan bennak (sic.), paeet ganimp evit hen ober”.

Un dek vloaz ’zo bennak, e oa bet sinet daou ginnig lezenn heñvel-poch an eil ouzh eben gant meur a senedour/ez (26 eus an tu-dehoù ha 44 eus an tu-kleiz) evit lezennekaat kenwerzh ar c’hofoù er Frañs. Ar bloaz-mañ e oa bet roet lañs d’al luskad a-du gant al lezennekadur er Spagn ivez pa savas ar strollad frankizour Ciudadanos a-du gantañ, o vagañ ar vreutadeg e diabarzh ar strolladoù spagnolat pennañ all, koulz e Strollad ‘Sokialour Micherour’ Spagn (P‘so’E) hag er Strollad Poblel (PP). Ha hep mar ebet e vo klevet muioc’h-mui komz diwar e benn e meur a vro all m’emañ berzet gant al lezenn, degaset gant avel ar marc’had frank, lakaet pep tra da varc’hadourezh gantañ.

Tad on ha kompren a ran perak e fell da dud all hen bezañ, met dav eo anzav n’eo ket ur gwir bezañ tad pe vamm –ne vern hag arallrevel pe heñvelrevel e vefe– ha ne ranker ket klask kaout bugale biologel kousto pe gousto. Hag ar re n’int ket gouest da engehentañ bugale biologel evite o-unan a c’hell advugelañ. Gwir eo e c’hell bezañ gwall hir ar gortoz, met arabat ankounac’haat o deus i, ar vugale, ar gwir da vezañ degemeret en ur familh gant pep gwarant evit bezañ desavet enni e surentez. Diouzh an tu all, peurliesañ ec’h a buanoc’h an traoù war-raok pa advugeler ur c’hrouadur brasoc’h pe gant ezhommoù ispisial, tonket re alies da vont a greizenn da greizenn hag en arvar da diorren ur strafuilh stagidigezh. Abalamour d’ar c’hoant kaout ar ‘poupinell parfet’ an hini eo ma oa bet klasket lakaat ur vamm-doug da diforc’hañ p’o doa gouvezet ar arvalion en doa ar c’hrouell ur si, ha kaset da gavad ur bugel all peogwir en doa an drizomiezh 21. Divent eo an emgerc’hegezh. Ret eo lakaat ar c’hoantoù hiniennel da bouezañ nebeutoc’h er ventell evit an efedoù e c’hell kaout bep ober evit ar re all.

Un afer arc’hant eo trafik ar mammoù-dougen ha biken e c’hello lezennoù ar gevredigezh kevalaour hen lakaat da vezañ “un doare kenwerzh yac’h” rak digempenn eo pa vez dielfennet pizh eus meur a geñver: hini difenn gwirioù ar maouezed, hini stourm ar renkadoù pe c’hoazh hini ar stourm a-enep da dreistkorvoerezh an trevadennoù nevez. Meur a abeg ez eus neuze, dreist d’ar c’hoant da vezañ tad pe vamm, da sevel a-enep krenn da lezennekadur feurmiñ kofoù ar maouezed evel ma kinnig C.L.A.R.A. ha Kevredigezh ar Familhoù Heñvelkerentel (ADFH). Difennet eo hervez al lezenn er Frañs (Kod keodedel, Mellad 6.7), dres evel gwerzh an organoù pe ar gwad, hag evel-se e ranko chom.

Da gentañ-penn e ranker chom hep droukveskañ gwir ar maouezed d’ober diouzh o c’hoant gant o c’horfoù hag o-unan diouzh un tu ha marc’hadekadur o c’horfoù diouzh un tu all. Pilpouzerezh eo pa glever ur bolitikourez virelour evel Esperanza Aguirre o sevel a-enep d’an torr-dougen choazet hep skoilhoù, e-ser sevel a-du gant gwir ar maouezed da ‘dibab’ feurmiñ o c’hofoù, seul wezh ma vez gounezet arc’hant gant ar gennad prevez ha kreñvaet ar spered-familh war un dro. N’eo ket un afer difenn ‘gwirioù’ an dud heñvelrevour ivez, met kentoc’h hini stourm an emsav gwregelour, evel ma vez lakaet sklaer war wel gant Kenurzhiadur Lesbianez Frañs, aet kuit eus Inter LGBT en abeg da gement-mañ, hag int da tisklêriañ ec’h eo “korvoerezh, marc’hadekadur ha fallperc’hennañ korf ar maouezed”. N’eo ket tud ken ar maouezed lakaet da feurmiñ o kofoù dre ezhomm arc’hant: ardivinkoù-goriñ dianav e teont da vezañ, graet ‘engehenterezed’ (gestantes) anezhe e spagnoleg.

Kalz e klever komz eus ‘gwirioù’ an tadoù hag ar mammoù degemeret gante ur bugel, met tavet e vez istor ar maouezed diwel all: ar mammoù-doug o-unan. Peurliesañ e vez komz eus ar c’hudennoù lezennel pe evurusted an arvalion hag ar vugale. Meneg ebet, evel-just, eus ar mammoù-doug, nemet ma vefe evit displegañ an dezverkoù dibab, ur meni kaier ar c’hargoù evit dinec’hañ ar brenerion e-keñver o stad yec’hed, evel pa brener ur vouc’h er foar. Roud ebet all eus istor ar maouezed bet douget ar c’hrouadur gante e-pad nav mizvezh. Ne vern, n’eo nemet maouezed o rentañ ur servij kenwerzhel d’egile, dres evel ar vouloñjerez. Ret eo o lemel diouzh an istor penn-da-benn evit ma c’hell ar familhoù-degemer kenderc’hel da grediñ ez eus un argerzh normal anezhañ, gant ar mammoù-doug ken laouen all o kenlabourat o krouiñ o levenez-i, hervez pajennoù an ajañsoù hag ar c’hlinigoù prevez atav… Meneg ebet ivez eus an arc’hant ivez: allgarouriezh c’hlan, kea. Ha koulskoude e vez paeet ha paeet kaer-ruz zoken.

Daoust ha m’eo berzet hervez al lezenn er Frañs, n’eo kement-mañ ur skoilh evit ar vegenn ganti ur galloud-prenañ uhel a ya d’hen ober en estrenvro. Pa c’houvezer emañ aotreet hervez al lezenn gwerzhañ plasma ar gwad er $tadoù-Unanet (berzet bremañ gwerzhañ gwad war-eeun eno avat abalamour d’ar riskloù evit ar yec’hed), n’eo ket ur souezh m’az eo honnezh unan eus ar broioù ma vez lakaet da werzhañ ivez kofoù ar maouezed, gante da briz 100,000 dollar bennak. Peurliesañ, an dud a vez difennet gante ar gwir da feurmiñ kofoù maouezed all a fell dezhe lakaat ac’hanomp da grediñ e vefe un oberenn allgar nemetken. Ha koulskoude eo ret komz eus an arc’hant a dremen a dorn da dorn evit kompren da vat tu kenwerzhel-rik mont en-dro gwirion ar sistem-se. Abalamour ma n’int nemet skeudoù, dilamet a-ratozh-kaer diwar an istor, ne gaver sifr ebet diwar o fenn, nemet ma vefe an doare maouezed a fell d’ar c’hlinigoù enfredañ. Met diboell e vefe krediñ en em ginnigfe ur vaouez bennak evel-se nemet ma vefe dre diouer a arc’hant. E berr gomzoù, ur wezh all hag evel boaz emañ ar maouezed paour eus renkadoù ar bobl e gopr stultennoù renkadoù uhel ar c’hentañ bed. Ha n’eus na lezenn na reolennadur ebet gouest da cheñch penn d’ar vazh keit ha ma pado an digevatalder sokial savet diwar ar gevalaouriezh.

Kudenn ebet ivez evit ar re n’o deus ket kement-se a arc’hant, rak un distaol bras a c’heller kavout a-drugarez da frankeskemm bedel ar marc’had nevez-frankizour. Gant touristerezh ar frouezhusted e c’heller beajiñ da vroioù paouraet ar bed ha kavout eno tud prest da labourat a briz izel, evel ma raent ingal evit gennadoù all staliet er c’hentañ bed. En o zouez emañ Ukraina, e lec’h m’emañ uhel-tre live ar c’houbrenerezh. Du-hont eo sklaer piv a zo perc’henn war kof ar maouezed ivez, rak pa vezont dimezet e rank o gour reiñ e aotre. E penn al listenn emañ India avat, deuet da vezañ hipermarc’had ramzel ar c’hofoù bev, gantañ da gengreadur $400 milion bep bloaz. Kenderc’hel a ra c’hoazh nevez-impalaerouriezh ar c’hentañ bed da breizhañ danvezioù o zrevadennoù kozh a-drugarez d’al labouradegoù babigoù staliet enne.

Peurliesañ al lobby a-du gant lezennekaat feurm ar c’hofoù a gomz eus allgarouriezh kentoc’h evit kenwerzh, gant ur ‘pourchas kempouezañ’ e lec’h ur gopr-rik, evel ma c’hoarvez dija e meur a vro pa vez roet ovokitennoù. Da lâret eo, un eskemm arc’hant evit ur servij rentet… Diforc’h ebet diouzh n’eus forzh peseurt gwerzh pe feurm ekonomikel all e gwirionez ’ta, en ur c’hoût ne resev ar vaouez bet lakaet he c’hof da feurmiñ nemet un 10% bennak. N’eo ket gwall diaezet divinout gant piv e ya peurrest an arc’hant war an hent: gant an hanterourion hag ar c’hlinigoù prevez…

Ur wezh all e vez aloubet ha korvoet korfoù ar maouezed gant an nevez-frankizegezh kevalaour ha n’eus lezenn ebet a c’hellfe talvezout da lakaat anezhañ da vezañ ur argerzh kempouez ha reizh.

Geriaoueg

allgarouriezh: altruisme

arallreoladel: hétéronormatif

arval: client

brazezded evit an hentez: grossesse pour autrui

doug evit an hentez: gestation pour autrui

emgerc’hegezh: égocentrisme

gouennerez: reproductrice

mammoù-dougen: mère-porteuse

strafuilh stagidigezh: trouble de l’attachement