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Prise de parole de Kengred à St-Brieuc en soutien aux MigrantEs

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200 personnes ont pris part au rassemblement briochin dans le cadre de la journée internationale des migrants. Voici la prise de parole du collectif Kengred.

 

Demat deoc’h-holl ha trugarez deoc’h da vezañ deuet

Kengred, strollad-tud skoaz ouzh ar repuidi ha degemerus gant ar vretoned nevez-degouezet a sav a-du gant an devezh etrebroadel evit ar re dibaper. E kornog an departamant omp lec’hiet ha sikour ha reiñ bod a reomp d’un dek den bennaket, minor pe gour yaouank peurliesañ., hag a oa bet skarzhet eus an departamant. Evit lod dioute ez a o buhez war deñvalaat kar ‘boe enkadenn ar c’hovid ne deuont ket a-benn da gaout un emgav gant ar prefeti da dizhout ar baperaj a roio dezhe ar gwir da labourat ha da heuliañ un deskarderezh er CFA daoust ma oant enskrivet enni abaoe miz Gwengolo.Gwir tud an hini eo ha n’eo ket niverennoù e-barzh un teuliad e-giz ma vezont kaset amañ gant ar c’huzul departamant.

Salut à tous et merci d’être venu

Kengred, collectif de soutien et d’accueil pour les nouveaux arrivants bretons( ex migrants ) a tenu à s’associer a cette journée internationale pour les sans-papiers . Nous sommes basés à l’ouest de Guingamp et aidons ou accueillons une dizaine de personnes, mineurs ou jeunes majeurs pour la plupart d’entre eux, qui ont été expulsés du dispositif de protection pour les mineurs par le conseil départemental. Pour plusieurs d’entre eux, la situation se complique depuis le mois de mars et le début de la crise sanitaire car ils ne peuvent obtenir de rendez-vous en préfecture pour leur demande d’autorisation de séjour, et se voient dans l’obligation d’abandonner leurs projets d’apprentissage car n’ayant pas leur récépissé, ils ne peuvent pas travailler. Ils perdent aussi leur place en CFA où ils étaient inscrits depuis la rentrée. C’est donc bien de problèmes réels et concrets concernant des personnes en danger que nous parlons, et pas de numéros, de chiffres ou de statistiques comme le fait la préfecture et le département des côtes d’Armor. Ce département est d’ailleurs le pire des 5 départements bretons en ce qui concerne le sort de ces jeunes. Pour comparer, le département du Finistère vient de voter pour la deuxième année consécutive une subvention de 50000 euros à SOS Méditerranée, ceux-là même qui arrachent les migrants d’une mort certaine par noyade ou bien dans les geôles libyennes lorsqu’ils sont renvoyés là-bas au nom d’un accord odieux entre l’UE et la Libye alors même que tout le monde connait le sort qui leur est réservé. Nous tenons d’ailleurs à remercier le CD 29 pour cet acte de générosité. La Bretagne en sort grandie. Ici en Côtes d’Armor nous sommes dans la situation inverse et lamentable

 

Cette journée est d’autant plus importante que le pouvoir se durcit face aux demandeurs de titre de séjour, la dernière illustration étant l’évacuation très violente par la police de plusieurs centaines de migrants à Paris, devant les caméras des journalistes.

Ici, en Bretagne, et en Côtes d’Armor particulièrement, c’est le refus de donner un rendez-vous aux demandeurs de titre de séjour depuis le mois de Mars 2020 et la crise sanitaire qui plonge des dizaines de personnes dans des situations très compliquées, voire désespérées. Une tribune regroupant plus de cinquante élus municipaux du département, deux groupes d’élus au conseil départemental, une conseillère régionale et une sénatrice à d’ailleurs été publiée et déposée en main propre à la préfecture, sans aucune réponse pour le moment. Depuis, de nouveaux élus ont fait savoir leur souhait de signer cette tribune. Un regroupement d’associations solidaires du pays de Saint-Brieuc a fait de même, ainsi qu’un autre sénateur sur son initiative personnelle. Et toujours pas de réponse. Que faut-il de plus pour se faire entendre ? La préfecture qui reçoit ses ordres de Paris ne veut pas écouter les différents acteurs bretons, élus ou simples citoyens , et se fige dans un mutisme hautain qui ne peut être compris que par un déni de démocratie envers la volonté des bretons de perpétuer une tradition d’accueil et d’humanisme envers les plus en danger. Nous en profitons aussi pour demander des comptes aux élus du conseil régional. Que font-ils? Rien. Ils répondent qu’ils n’ont pas cette compétence. Mais des compétences ça se demande! La Bretagne aurait tout à gagner en assurant un vrai accueil pour ces jeunes, qui veulent travailler, faire leur vie ici, plutôt que de tout mettre en place pour intensifier la gentrification en attirant des retraités aisés et des classes moyennes supérieures comme le montre les différentes déclarations des deux derniers présidents de région, Monsieur Le Drian et Monsieur Chesnais-Girard.

 

 

C’est pour toutes ces raisons que nous rejoignons aujourd’hui ce rassemblement, ainsi que celui de Lannion, afin qu’enfin la préfecture réponde favorablement aux demandes démocratiques de justice envers ces personnes complètement démunies.

Ce ne sont pas des numéros sur un dossier mais des personnes en danger qui sans rendez-vous ne peuvent se projeter, ne peuvent pas travailler, accéder à un logement, commencer une vie normale.

C’est aussi des employeurs qui attendent l’autorisation de les embaucher depuis des mois, qui ne peuvent assurer leurs engagements envers leurs clients dans des métiers, rappelons-le, qui manquent de main-d’œuvre.

C’est aussi des familles solidaires et des associations bénévoles qui doivent se démener dans les méandres d’un fonctionnement administratif obscur pour faire avancer les dossiers, sans aucune aide des services concernés.

Holl asambles, diskouezomp dezhe penaos n’eo ket didalvez ar c’hengred e Breizh.

A viskoazh ha da viken, bezomp skoaz-ouzh-skoaz gant ar repuidi.

Evit breizh brokus ha denel, dalc’homp penn ouzh ar re drenk ha enk o spered, ouzh melestradutrezh gall a wallgas ar re en arvar, ha bezomp son en on helloù evit ur vro kengred ha faro.

Montrons que la solidarité bretonne n’est pas un vain mot.

Pour une Bretagne fraternelle, solidarité avec les sans-papiers

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